mardi 5 novembre 2019

Des scientifiques découvrent comment une toxine bactérienne puissante tue des bactéries comme le SARM


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Des scientifiques découvrent comment une toxine bactérienne puissante tue des bactéries comme le SARM », source communiqué de l’Université de Sheffield.

Une nouvelle étude de l'Université de Sheffield a révélé le mécanisme qu'une enzyme utilise pour cibler et tuer les bactéries de type SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline).

La lysostaphine, une enzyme, a été découverte il y a 50 ans, mais on ne savait toujours pas comment elle était capable de tuer les les SARM avec une telle efficacité.

Les scientifiques espèrent utiliser le même mécanisme pour développer de nouveaux traitements pour le SARM et d'autres superbactéries résistantes aux antibiotiques.

Une nouvelle étude, dirigé par le Dr Stéphane Mesnage de l'Université de Sheffield, a expliqué comment la lysostaphine reconnaît spécifiquement les parois cellulaires du SARM et provoque rapidement la destruction de ce pathogène.

La lysostaphine est en mesure d’augmenter le nombre de ses molécules liées à la surface de la cellule du SARM, ce qui permet à l’enzyme de ‘marcher’ le long de la paroi cellulaire et de provoquer une dégradation rapide.

La lysostaphine est une enzyme qui a démontré son efficacité pour éradiquer les infections à staphylocoques, telles que le SARM, seules ou en association avec des antibiotiques. Bien qu'il ait été découvert il y a plus de 50 ans, on ne sait pas grand-chose de la manière dont il cible ces infections.

Les scientifiques espèrent utiliser leurs découvertes pour développer de nouveaux traitements contre le SARM et d'autres superbactéries résistantes aux antibiotiques qui ciblent l'infection de la même manière.

Le SARM est une superbactérie bactérienne qui résiste à plusieurs antibiotiques et se propage fréquemment dans les hôpitaux où des personnes sont plus sensibles aux infections.

Stéphane Mesnage, maître de conférences en biologie moléculaire et biotechnologie, a déclaré: « La lysostaphine est sans doute l'enzyme la plus étudiée après le lysozyme. Nous sommes donc ravis que notre recherche puisse expliquer le mécanisme qui sous-tend sa puissante activité antibactérienne. »

« Notre étude explique comment cette enzyme est capable de cibler et de digérer le SARM et pourquoi elle est si puissante. Les infections nosocomiales causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques de dernier recours sont en augmentation, mais nos travaux pourraient conduire à la mise au point de nouveaux traitements pour ces superbactéries qui utilisent le même mécanisme de ciblage. »

L’article intitulé ‘Two-site recognition of Staphylococcus aureus peptidoglycan by lysostaphin SH3b’ a été publié le lundi 4 novembre dans Nature Chemical Biology.

Un cas d’endocardite infectieuse liée à la consommation de probiotiques, selon un avis de l'Anses


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.



Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance créé en 2009, l’Anses a reçu un signalement d’effet indésirable sévère (sévérité de niveau 3 avec menace du pronostic vital)* susceptible d’être lié à la consommation de deux compléments alimentaires : Imgalt® commercialisé par la société Jaldes et Ergyphilus Plus® commercialisé par la société Nutergia. Ce cas, enregistré dans la base de données de nutrivigilance sous le numéro 2019-075, a été jugé d’imputabilité très vraisemblable. 
Etant donné la sévérité de l’effet indésirable rapporté (endocardite infectieuse), l’Anses a estimé nécessaire de porter ce cas à la connaissance du public et des professionnels de santé, dans un but d’amélioration de la sécurité sanitaire du consommateur. 
Dans sa conclusion, l’Anses rapporte
L’Agence a reçu un signalement d’endocardite présentant une sévérité de niveau 3 avec menace du pronostic vital et impliquant la consommation chronique, par une femme dénutrie, atteinte d’une valvulopathie et d’un trouble fonctionnel de l’intestin, de deux compléments alimentaires contenant des probiotiques. L’imputabilité de ces compléments alimentaires dans la survenue de l’effet indésirable est jugée très vraisemblable. D’autres signalements d’endocardite impliquant la consommation de probiotiques contenant des Lactobacilles (sous forme de compléments alimentaires ou de produits laitiers) sont décrits dans la littérature. Ces cas d’endocardite surviennent chez des personnes présentant un ou plusieurs facteurs de risques tels que la présence chez le patient d’une valvulopathie, d’une immunosuppression ou la réalisation d’un acte dentaire. 
Pour les cas d’endocardite, ou d’autres complications infectieuses, pour lesquels une consommation de probiotiques est mise en évidence, l’Agence recommande qu’une caractérisation moléculaire poussée des souches suspectées d’être responsables de l’infection soit effectuée afin de la comparer avec celles présentes dans les probiotiques consommés et de déterminer la source de l’infection. 
De manière générale, l’Agence conseille aux consommateurs : 

- de signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire ;

- de respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant ;

- d’éviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…) ;

- d’être très vigilant vis-à-vis des allégations abusives ;

- d’être très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé.
L’Agence rappelle aux professionnels de santé l’importance de leur implication en tant que déclarants pour transmettre des cas d’effets indésirables qu’ils suspecteraient d’être liés à la consommation de compléments alimentaires et les invite à les déclarer au dispositif de nutrivigilance. 
*L’échelle de sévérité de Nutrivigilance va du niveau 1 (sévérité faible) au niveau 4 (décès). 

Selon l’Anses, Les effets recevables déclarés sont majoritairement de sévérité 1 (39%) et 2 (35%) en 2016.

Complément du 9 novembre 2019. Une étude décrit des infections du sang liées aux probiotiques chez des patients en unité de soins intensifs, source CIDRAP News.
Une enquête épidémiologique et génomique menée par des scientifiques américains et israéliens a révélé des infections du sang chez des patients en unité de soins intensifs liés à une souche de probiotiques largement utilisée.

Complément du 22 novembre 2019. On lira L’efficacité des "probiotiques" remise en question.