samedi 3 juillet 2021

Consommation d'aliments à risque élevé dans la population canadienne, selon une étude Foodbook

«Consommation d'aliments à risque élevé dans la population canadienne, étude Foodbook 2014-2015», source Journal of Food Protection (2021).

Résumé

De nombreux aliments peuvent causer des maladies d'origine alimentaire, mais certains présentent un risque plus élevé. Les données ont été recueillies dans le cadre de l'étude Foodbook, une enquête téléphonique auprès de la population menée entre 2014 et 2015 qui a évalué l'exposition alimentaire de 10 942 Canadiens au moyen d'une période de rappel de sept jours. Dix-neuf aliments inclus dans l'enquête ont été identifiés comme présentant un risque élevé de pathogènes d'origine alimentaire courants au Canada.

Les résultats ont été analysés par tranche d'âge, sexe, région de résidence, revenu et éducation. Les proportions de consommation d'aliments à risque variaient de 0,4 % (huîtres crues) à 49,3 % (charcuterie). Environ 94 % de la population a dit avoir consommé un ou plusieurs aliments à haut risque au cours de la semaine précédente. Certains comportements alimentaires à haut risque étaient associés à des caractéristiques démographiques. Les adultes à haut risque, comme ceux de 65 ans ou plus, déclarent toujours consommer des aliments à haut risque préoccupants, notamment de la charcuterie (41,8 %), des fromages à pâte molle (13,7 %) et du poisson fumé (6,3 %).

La consommation de certains aliments différait d'un sexe à l'autre, les hommes consommant beaucoup plus de charcuteries, de hot-dogs et d'œufs crus/pas assez cuits, et les femmes consommant beaucoup plus de salades mélangées pré-emballées. Le nombre total d'aliments à haut risque consommés était similaire, les deux sexes consommant le plus souvent 3 à 5 aliments à haut risque.

On a constaté que la consommation d'aliments à haut risque augmentait avec l'augmentation du revenu du ménage, 14,2% du niveau de revenu le plus élevé ayant consommé 6+ aliments à haut risque au cours de la semaine dernière, contre 7,1% du niveau de revenu le plus bas. Si un répondant avait entendu parler d'un risque de maladie d'origine alimentaire associé à un aliment, cela n'avait aucune incidence sur sa consommation. Des efforts supplémentaires en matière de sécurité des aliments des consommateurs mis en place parallèlement aux messages actuels peuvent améliorer les comportements de consommation alimentaire à haut risque. L'amélioration des messages actuels en utilisant des communications à multiples facettes (par exemple, les réseaux sociaux et les brochures d'information) et la mise en évidence de l'incidence et de la gravité importantes des maladies d'origine alimentaire au Canada sont des stratégies importantes pour améliorer le changement de comportement.

L’intégralité de cette enquête se trouve sur ce lien, ici.

Dans les conclusions du rapport, il est indiqué,

Le principal objectif de l’étude Foodbook était d’éclairer les capacités de lutte rapide et efficace contre les éclosions de maladies d’origine alimentaire au Canada, et d’optimiser la rectification des lacunes importantes en matière de données identifiées par l’Agence et les partenaires à l’échelle fédérale, provinciale et territoriale (FPT). 

Le Rapport Foodbook offre un accès rapide aux données sur les expositions dans la population générale, et celles-ci permettront d’orienter les enquêtes sur les éclosions lorsque la source de l’éclosion n’est pas immédiatement évidente. On disposera ainsi du niveau probant requis pour faciliter le retrait rapide du marché de la(des) source(s) alimentaire(s) contaminée(s). La fréquence de l’exposition aux aliments à risque élevé éclairera les évaluations des risques microbiens et la classification des risques liés aux pathogènes d’origine alimentaire. Les données concernant l’exposition à l’eau et aux animaux serviront à appuyer les évaluations des risques microbiens, les analyses d’attribution des sources et les politiques de salubrité de l’eau à l’échelle nationale. 

Enfin, le Rapport Foodbook inclut des données qui orienteront les efforts pluridisciplinaires pancanadiens visant à élucider les liens entre les profils de consommation, l’obésité et le statut socio-économique, en plus de renforcer la collaboration et le leadership en matière de promotion de la santé et de prévention des maladies. L’étude Foodbook vient combler de vastes lacunes en matière de données sur l’exposition des Canadiens aux aliments, à l’eau et aux animaux aux fins d’enquête et de lutte contre les éclosions de maladies d’origine alimentaire. Ces données sont destinées aux intervenants FPT qui unissent leurs efforts pour enquêter sur les maladies entériques au Canada, les combattre, les prévenir et les comprendre

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