«La consommation d'eau en sachet est liée à l'épidémie de choléra dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC)», source EurkAlert!
Le choléra est une maladie diarrhéique causée par l'ingestion de la bactérie Vibrio cholerae. En novembre 2017, une épidémie de choléra s'est déclarée à Kinshasa, en RDC, où aucune épidémie n'avait été enregistrée depuis près d'une décennie.
Une étude publiée dans PLOS Neglected Tropical Diseases par Placide Mbala-Kingebeni de l'Institut national de recherche biomédicale, RDC, et ses collègues suggère une relation entre la consommation d'eau en sachet vendue dans la rue et un risque accru de contracter le choléra.
Les facteurs de risque comportementaux du choléra sont bien documentés dans les zones rurales et semi-urbaines. Cependant, dans les mégapoles densément peuplées d'Afrique subsaharienne, les modes de transmission et les facteurs de risque sont mal compris. Pour étudier les modes de transmission du choléra dans une grande zone urbaine, les chercheurs ont mené une étude cas-témoins appariés. Ils ont recruté 195 personnes qui avaient été testées positives pour le choléra en février 2018 et 195 personnes qui correspondaient aux caractéristiques démographiques des cas positifs, mais qui avaient été testées négatives, comme témoins. Le personnel de terrain a fourni des questionnaires d'enquête pour identifier les facteurs de risque de choléra. Les auteurs ont ensuite analysé les facteurs de risque les plus signalés par les cas de choléra positifs par rapport aux témoins.
Les auteurs ont découvert qu'une fréquence accrue de consommation d'eau en sachet était positivement associée à un risque accru de choléra. Bien que l'eau à l'intérieur des sachets n'ait pas été contaminée et était de meilleure qualité que les autres sources d'eau potable courantes, les sachets d'eau sont consommés en mordant un bord et en aspirant l'eau du sachet. Le contact direct et continu entre la bouche et le sachet a transmis des agents pathogènes à partir de l'extérieur contaminé du sachet.
L'étude comportait certaines limites, par exemple, tous les cas inclus n'avaient pas été confirmés en laboratoire et la taille de l'échantillon était petite par rapport à la taille de la population à risque. Les études futures devraient aborder ces limites et étendre les recherches en cours pour découvrir des modes de transmission du choléra jusque-là inconnus.
Selon les auteurs, «La consommation d'eau provenant de sachets vendus dans la rue doit être considérée comme une voie potentielle de transmission du choléra en milieu urbain où l'utilisation de ce type d'eau potable est fréquente. Les messages de santé, les mesures de contrôle des épidémies et les enquêtes épidémiologiques devraient inclure la consommation de sachets d'eau comme facteur de risque potentiel lors de futures épidémies de choléra dans des contextes urbains à faibles ressources.»
NB: On pourra lire aussi cet article du 8 avril 2021, RDC: Des vendeurs d’eau en sachet plastique mécontents de l’interdiction du Gouverneur.
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