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samedi 7 décembre 2019

Cryptosporidium dans les Alpes Maritimes : Des résultats négatifs dans l'eau d'approvisionnement signifient-ils pour autant une absence de contamination ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Selon Nice Matin du 6 décembre 2019, « La présence du cryptosporidium (causant la cryptosporidiose) dans l’alimentation d’eau provenant du Canal du Foulon occupe les esprits depuis plusieurs jours. Après la découvert du parasite au Bar-sur-Loup, le 30 novembre, la société Hydropolis s'est chargée du nettoyage du réseau. »

Le blog avait écrit un article sur le sujet ici et ici.

Selon l’ARS PACA du 26 novembre 2019, « 110 personnes ont été diagnostiquées de la cryptosporidiose dans les Alpes-Maritimes. »

Depuis le Jeudi 22 novembre 2019, la présence supposée d'un parasite Cryptosporidiose dans l'alimentation d'eau provenant du Canal du Foulon occupe tous les acteurs de l'eau sur les 9 communes desservies par ce syndicat (Grasse, Valbonne SOPHIA ANTIPOLIS, Châteauneuf, Le Bar sur Loup, Le Rouret, Opio, Roquefort les Pins, Mouans-Sartoux et Gourdon) ainsi que des communes ayant des quartiers alimentés par ces communes (Tourrettes sur Loup, Villeneuve, Mougins). Il en a résulté des recommandations émises par l'ARS (Agence Régionale de Santé, seule autorité compétente en la matière avec la Sous-Préfecture de Grasse) sur la consommation de cette eau.
Suite à la découverte la semaine dernière de ce parasite au niveau du réservoir de la Sarrée au Bar-sur-Loup, les services d'HYDROPOLIS ont effectué le nettoyage de la station de relevage et du réservoir. La purge du réseau de la zone d'activités de la Sarrée s'achève le 06 décembre. Des prélèvements ont été effectués et les résultats nous parviendront semaine prochaine.
Nous vous rappelons que les autres résultats sur la commune du Bar-sur-Loup se sont avérés être négatifs.
Pour la commune de Valbonne, nous avons effectué une campagne similaire comme préconisé par l'ARS pour les secteurs lycée Simone Veil, Darbousson, Bruguet, rue Joseph Bermond (centre ancien), route du parc et route des dolines.
Les résultats nous sont parvenus. Ils sont tous négatifs.
Ces résultats ont été communiqués au Syndicat de production du FOULON et à l'ARS pour analyser les conséquences pour les usagers de ces communes.
En parallèle, notre plan de purge a été transmis au Syndicat de production du FOULON qui coordonne les opérations avec les autres délégataires sur les autres communes.
La date de levée de ces recommandations sera décidée par l'ARS, en fonction de ces résultats et les usagers seront prévenus par leur délégataires et communes. Mais toute notre équipe et les services concernés dans les collectivités impactées sont d'ores et déjà mobilisées sur ce sujet.
Nous rappelons les recommandations initiales de l'ARS, plus particulièrement pour les personnes immunodéprimées ou greffées, de continuer à :
* Consommer de l'eau embouteillée ou de faire bouillir l'eau du robinet pendant 2 minutes avant de la consommer ou de l'utiliser pour la préparation des aliments ;

* Préparer les biberons avec de l'eau embouteillée ;

* Se laver les mains régulièrement avec une solution hydro-alcoolique suivie de séchage, pour éviter la transmission du parasite.
L'eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche, les usages ménagers (vaisselle, linge...).

Commentaires
  • La phrase « La présence suposée d’un parasite dans l’alimentation en eau » a dû être apprécié par les 110 personnes malades ...
  • Il n’existe pas de ‘parasite Cryptosporidiose’, Cryptosporidiose est le nom de la maladie liée à Cryptosporidium
  • Les résultats négatifs ne signifient pas qu’il n’y pas de contamination par Cryptosporidium, il y a sans doute des biofilms tenaces de Cryptosporidium bien décrits dans la littérature scientifique …

mercredi 20 novembre 2019

Un nouveau vaccin protège contre une infection généralisée et coûteuse, selon une étude sur des souris


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Un nouveau vaccin protège contre une infection généralisée et coûteuse, selon une étude sur des souris », source ASM News.

Un nouveau vaccin expérimental a été efficace à plus de quatre-vingts pour cent dans la protection de souris afin qu’elles ne succombent pas à une infection à Staphylococcus aureus. Chaque année aux États-Unis, S. aureus est la cause de plus de 30 000 décès dus à des infections nosocomiales, coûtant 10 milliards de dollars au système de santé. L’étude est publiée cette semaine dans Infection and Immunity, une revue de l’American Society for Microbiology.
Biofilm de Staphylococcus aureus sur une surface en acier inoxydable (source)
S. aureus est associé à un large éventail de maladies aiguës et chroniques telles que bactériémie, sepsie, infections de la peau et des tissus mous, endocardite à pneumonie et ostéomyélite (infection des os) et a un taux de mortalité élevé, estimé entre 20 et 30% chez les patients atteints de bactériémie (infection du sang).
Dans cette étude, les chercheurs ont testé le vaccin dans des modèles d'infection à S. aureus chez la souris et le lapin. Plus de 80% des souris immunisées ont survécu et les deux tiers d'entre elles ont éliminé l'infection, contre moins de 10% chez des témoins. Le 21ème jour après l’infection, les animaux survivants - immunisés et témoins - ne présentaient aucun signe de mauvaise santé, tels que l’hérissement des poils ou d’autres anomalies d'aspect, et avaient tous retrouvé leur poids d'avant l'infection.

Dans les expériences chez le lapin, les chercheurs ont injecté l'agent pathogène dans la moelle osseuse du tibia. Vingt-quatre jours après l'infection, près des deux tiers des lapins immunisés avaient éliminé l'infection ; aucun des témoins ne l'avait fait. De plus, alors que les lapins témoins présentaient des lésions ressemblant à des trous dans l'os, les lapins immunisés présentaient des lésions plus petites ou ne présentaient aucune lésion. (Les lapins ne succombent généralement pas à une infection à S. aureus).

Une vaccination efficace « aurait une énorme utilité thérapeutique chez les patients subissant une intervention chirurgicale, en particulier les procédures orthopédiques et cardiovasculaires où des structures ou des dispositifs médicaux sont implantés, et en cas de lésion traumatique », a déclaré Janette M. Harro de l'Université du Maryland, Baltimore. Les infections du site opératoire représentent 20% des infections nosocomiales, et S. aureus est le principal agent responsable.
La diversité des maladies causées par S. aureus résulte de l'expression différentielle de plus de 70 facteurs de virulence. Les facteurs de virulence initient la colonisation et la croissance, atténuent les dommages chez l'hôte et entravent la réponse immunitaire.
La formation de biofilms est un facteur de virulence puissant. S. aureus est difficile à éradiquer en grande partie parce qu'il forme facilement des biofilms.
Les biofilms sont des communautés de bactéries qui adhèrent puissamment aux surfaces, à la manière de la plaque dentaire. Ils sont particulièrement résistants à la réponse immunitaire de l'hôte et aux antibiotiques, car ils sont difficiles à pénétrer et parce que les microbes contenus dans les biofilms ont un métabolisme faible, ce qui réduit encore le potentiel de pénétration dans les cellules bactériennes.
Des biofilms se forment fréquemment sur des implants médicaux des genoux et des hanches artificiels et des dispositifs cardiaques. Ils peuvent se former partout où il y a une surface, de l’humidité et une source de nutriments.
Le vaccin mis au point par les chercheurs reconnaît cinq protéines différentes de S. aureus. Quatre de ces protéines sont spécifiques aux biofilms de S. aureus et une est spécifique à S. aureus à l'état planctonique.

« Nous avons identifié des vaccins candidats en criblant les protéines de S. aureus avec des anticorps induits lors d'infections chroniques à S. aureus chez des modèles animaux », a déclaré le Dr Harro. « Cette méthode nous a permis de sélectionner pour la vaccination des cibles protéiques exprimées au cours d'une infection et pouvant être reconnues par la réponse immunitaire. »

mercredi 23 octobre 2019

Le mode de vie des bactéries modifie l'évolution de la résistance aux antibiotiques

« Le mode de vie des bactéries modifie l'évolution de la résistance aux antibiotiques », source Université de Pittsburgh.

Le mode de vie des bactéries, qu’il s’agisse de cellules indépendantes ou de bactéries vivants en communauté au sein d’un biofilm, détermine la manière dont elles développent la résistance aux antibiotiques, ce qui pourrait permettre une approche plus personnalisée du traitement antimicrobien et du contrôle des infections.
Bactéries formant un biofilm sur une bille en plastique. Crédit Vaughn Cooper.
Des chercheurs de l’École de médecine de l’Université de Pittsburgh ont à plusieurs reprises exposé des bactéries à un antibiotique, la ciprofloxacine, pour les forcer une évolution rapide.

Comme prévu, les bactéries ont développé une résistance à l’antibiotique, mais étonnamment, leur mode de vie a affecté des adaptations spécifiques qui ont émergé, selon une étude publiée aujourd'hui dans eLife.

« Ce que nous simulons au laboratoire se passe à l'état sauvage, en clinique, lors du développement de la pharmacorésistance », a déclaré le responsable de l’étude, Vaughn Cooper, directeur du Center for Evolutionary Biology and Medicine à Pitt. « Nos résultats montrent que la croissance des biofilms conditionne l'évolution de la résistance aux médicaments. » Selon l'auteur principal de l'étude, Alfonso Santos-Lopez, chercheur en postdoc dans le laboratoire de Cooper, cette découverte pourrait révéler des vulnérabilités qui pourraient s'avérer utiles lors du traitement d'infections pharmaco-résistantes.

« La résistance aux antibiotiques est l'un de nos principaux problèmes en médecine », a déclaré Santos-Lopez. « Nous devons développer de nouveaux traitements, et l'une des idées est de tirer parti de ce que le domaine appelle la ‘sensibilité collatérale’. Lorsque les bactéries développent une résistance à un médicament, cela peut exposer une vulnérabilité à une classe d'antibiotiques différente, capable de tuer efficacement les bactéries. »

La connaissance de ces relations évolutives de va-et-vient pourrait simplifier la tâche de la prescription d'antibiotiques, a déclaré Santos-Lopez.

Dans cette expérience, lorsque le biofilm a développé une résistance à la ciprofloxacine, il est devenu sans défense contre les céphalosporines. Les bactéries en suspension libre n'ont pas développé cette même faille dans leur armure, même si elles sont devenues 128 fois plus résistantes à la ciprofloxacine que les bactéries cultivées dans le biofilm.

Selon la coauteur de l'étude, Michelle Scribner, étudiante au doctorat dans le laboratoire de Cooper, ces résultats mettent en évidence l'importance d'étudier les bactéries telles qu'elles se produisent naturellement, au sein de biofilms.

« Les biofilms constituent un mode de vie plus pertinent sur le plan clinique », a déclaré Scribner. « Ils sont considérés comme le principal mode de croissance des bactéries vivant dans le corps. La plupart des infections sont causées par des biofilms sur des surfaces. »

mercredi 4 septembre 2019

Phages et bactéries : une guerre au sein du biofilm


Légende en fin d'article
« Phage and bacteria: a war in a biofilm » (Phages et bactéries : une guerre au sein du biofilm), par Nicola Stanley-Wall, Université de Dundee, UK. Article paru dans le bulletin de septembre 2019 de la Society for Applied Microbiology.

Il est clair que les bactéries et les phages coexistent dans de nombreux environnements complexes et variés. Cependant, il n'est peut-être pas toujours évident de savoir qui gagnera la partie quand survient une interaction. Pour ajouter à la complexité, des travaux récents ont montré que les bactéries peuvent faire pencher la balance pour survivre en présence d'un phage prédateur lorsqu'elles forment des biofilms. C'est le changement de mode de vie qui assure la protection, pas la génétique.

Les biofilms sont des communautés structurées de micro-organismes attachés à une surface et enfermés dans une matrice extracellulaire autoproduite. La matrice du biofilm est de nature dynamique et remplit de multiples fonctions pour la communauté sessile. Cela inclut la séquestration des nutriments et l’absorption d’eau, protégeant les cellules résidentes du stress environnemental et de la compétition et servant de facilitateur de signalisation pour les cellules à la fois à l’intérieur et à l'extérieur du biofilm. Les recherches menées au cours des 10-15 dernières années ont montré qu'il existe une grande diversité dans la composition de la matrice des biofilms, à la fois entre biofilms polymicrobiens et entre biofilms monospécifiques; cependant, des composants les plus courants apparaissent. Ceux-ci comprennent les polysaccharides, l'ADN extracellulaire, les lipides et les protéines, dont certaines sont de nature fibreuse.
De plus en plus de preuves suggèrent qu’au moins une protéine fibrogène, qui confère une intégrité structurelle au biofilm, peut en outre offrir une protection aux bactéries résidentes contre la prédation par le phage.

La matrice du biofilm du biofilm de Escherichia coli s'est récemment avérée séquestrer et empêcher la diffusion d'un phage T7 lytique prédateur. En utilisant une série de souches bactériennes, il a été montré que la protection offerte par le biofilm dépendait de ‘curli’, fibres de protéines retrouvées dans la matrice extracellulaire. Les fibres de curli fabriquées par E. coli ont d'abord été visualisées par microscopie électronique à transmission et ont été rapidement remarquées pour leur haut niveau d'insolubilité et leur résistance aux protéases. La production de curli dépend de la réponse des cellules à une pénurie de nutriments, ce qui peut se produire dans un biofilm multicouches en raison de la stratification des cellules par rapport à une source de nutriments.

L’analyse microscopique a montré que les cellules de E. coli affamées deviennent fortement ‘curlées’; en substance, les fibres de protéines forment un réseau de ‘paniers moulés’ dans tout l’espace intercellulaire. C'est ce réseau de protéines qui structure la communauté bactérienne, élément du biofilm essentiel à la protection des cellules contre le phage lytique. Les fibres de curli fonctionnent de deux manières.

Premièrement, elles rassemblent les cellules du biofilm dans une structure étroitement liée. Cela empêche physiquement le phage d'entrer dans le biofilm. Cependant, le curli peut également se lier au phage, ce qui limite la mobilité du phage par séquestration. La conséquence est que les phages ne peuvent pas atteindre les cellules à l'intérieur de la communauté. Le résultat de cette interaction complexe phage-bactérie a été révélé par l'utilisation de la microscopie à haute résolution de biofilms vivants. Cela a permis de suivre la communauté des phages T7 et des bactéries dans l'espace et dans le temps. Il sera maintenant intéressant de voir s'il existe d'autres moyens de manipuler le résultat d'une interaction entre le phage et les bactéries. Les mécanismes connus sont susceptibles de se diversifier à mesure que l'étude des interactions bactéries-phages et les méthodes selon lesquelles l'analyse est conduite continuent de croître.

Références
Erskine E, Morris RJ, Schor M, Earl C, Gillespie RMC, Bromley KM et al. Formation of functional, non-amyloidogenic fibres by recombinant Bacillus subtilis TasA. Molecular Microbiology 2018; 110(6), 897–913.
Serra DO, Richter AM, Klauck G, Mika F, Hengge R. Microanatomy at cellular resolution and spatial order of physiological differentiation in a bacterial biofilm. mBio 2013; 4(2), e00103-00113.
Vidakovic L, Singh PK, Hartmann R, Nadell CD, Drescher K. Dynamic biofilm architecture confers individual and collective mechanisms of viral protection. Nature Microbiology 2018; 3(1), 26–31.

Légende de l’image
A droite, vue en microscopie électronique d’un bactériophage attaché à une cellule bactérienne. Le virus a la taille et la forme d’un coliphage T1; à gauche, biofilm de Staphylococcus aureus.

mardi 3 septembre 2019

Un nouveau peptide antimicrobien permet de combattre les biofilms, selon une étude


« Un nouveau peptide antimicrobien permet de combattre les biofilms, selon une étude », source Meatingplace.

Un nouveau peptide antimicrobien - 1018-K6 - semble être un outil potentiel pour lutter contre les biofilms bactériens à la surface des usines de transformation des aliments, selon une nouvelle étude.

Les auteurs de l’étude suggèrent également que le peptide antimicrobien est un bon candidat pour des utilisations industrielles telles que la mise en œuvre de technologies de conditionnement et de formulations de bio-désinfection « écologiques ».
Images en microscopie électroniques à balayage de biofilms de Staphylococcus aureus ATCC 35556 en absence (A, B, C) et en présence (D, E, F) de 80µM 1018-K6. Grossissement: 1 250 x (A, D); 5 000 x (B, E); 10 000x (C, F). Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Dans une étude récente, la cinétique d'action de 1018-K6 vis-à-vis de deux souches de référence fortement productrices de biofilms de Staphylococcus aureus (dont une souche de S. aureus résistante à la méthicilline) et une souche de S. aureus productrice de biofilm modéré, isolé de fromages, a été réalisée.

Le peptide a montré un mode d'action rapide impressionnant, éradiquant les biofilms établis en quelques minutes, ont écrit les auteurs.

Les chercheurs ont constaté que les résultats obtenus démontraient que 1018-K6 était capable de détruire rapidement et complètement les biofilms de staphylocoques dans les 15 premières minutes d'application, ainsi que de prévenir totalement la formation de biofilms, « affichant également une puissante activité bactéricide contre les cellules planctoniques. »

Ils ont également indiqué que l'action antimicrobienne et anti-biofilm du peptide avait été observée non seulement sur les souches de référence provenant de la collection de l'ATCC, mais également sur une souche sauvage isolée d'un produit alimentaire portant un autre codage génique, indiquant l'efficacité et l'utilité potentielle de ce peptide dans la maîtrise des souches de S. aureus d'origine alimentaire.

Lisez l'intégralité du document en accès libre dans Food Control.

mercredi 28 août 2019

Inactivation de biofilms de Staphylococcus aureus sur des surfaces en contact avec les aliments par de la vapeur surchauffée


Résumé

L'objectif de cette étude était de comparer l'efficacité d'inactivation de la vapeur saturée (VS) et de la vapeur surchauffée (VSC) sur des biofilms de Staphylococcus aureus sur des surfaces en contact avec des aliments, comprenant des coupons en acier inoxydable de type 304 avec une finition n°4 (STS n°4), des coupons en acier inoxydable de type 304 avec finition 2B (STS 2B), en polyéthylène haute densité (HDPE) et polypropylène (PP).

De plus, les effets des caractéristiques de surface sur l'efficacité d'inactivation ont été évalués. Des biofilms ont été formés à la surface de chaque coupon en contact avec un aliment en utilisant un cocktail à trois souches de S. aureus.

Des biofilms de cinq jours sur des coupons STS n°4, STS 2B, HDPE et PP ont été traités avec du VS à 100°C et du VSC à 125 et 150°C pendant 2, 4, 7, 10, 15 et 20 secondes.

Parmi tous les types de coupons, la VSC s'est avérée plus efficace que la VS pour inactiver les biofilms de S. aureus. Les biofilms de S. aureus sur des coupons en acier étaient plus sensibles à la plupart des traitements avec de la VS et de la VSC que les biofilms sur des coupons en plastique.

Les biofilms de S. aureus sur des coupons en PEHD et en PP ont été réduits respectivement, de 4,00 et 5,22 log UFC par coupon, après traitement par la VS (100°C) pendant 20 secondes. Un traitement par la VS pendant 20 secondes a permis de ramener la quantité de biofilm de S. aureus sur les coupons STS n°4 et STS 2B en dessous de la limite de détection.

Avec le traitement par la VSC (150°C), les biofilms de S. aureus sur HDPE et PP nécessitaient 15 secondes pour être inactivés en dessous de la limite de détection, tandis que les coupons en acier ne nécessitaient que 10 secondes.

Les résultats de cette étude suggèrent que le traitement par la VSC pourrait constituer une option de maîtrise des biofilms dans l'industrie alimentaire.

Faits saillants
  • La VSC s'est avérée plus efficace que la VS pour inactiver les cellules de biofilms de S. aureus.
  • Les biofilms sur des coupons en acier étaient plus sensibles que ceux sur des coupons en plastique.
  • La conductivité thermique du coupon était un facteur important dans le traitement par la VSC.
Référence
SOO-HWAN KIM, SANG-HYUN PARK, SANG-SOON KIM, and DONG-HYUN KANG (2019) Inactivation of Staphylococcus aureusBiofilms on Food Contact Surfaces by Superheated Steam Treatment. Journal of Food Protection: September 2019, Vol. 82, No. 9, pp. 1496-1500. https://doi.org/10.4315/0362-028X.JFP-18-572

dimanche 25 août 2019

Des pathogènes d'origine alimentaire protégés par des bactéries commensales qui favorisent la formation de biofilm


« Des pathogènes d'origine alimentaire protégés par des bactéries commensales qui favorisent la formation de biofilm », source Doug Powell du barfblog.

Selon des chercheurs de Penn State, des bactéries pathogènes qui se cachent obstinément dans certaines installations de conditionnement de pommes peuvent survivre et être protégées par des bactéries inoffensives qui sont connues pour leur capacité à former des biofilms. Cela pourrait conduire au développement de stratégies alternatives de contrôle des pathogènes d’origine alimentaire.

Telle était la principale constatation tirée d'une étude sur trois installations de conditionnement de fruits dans le Nord-Est des Etats-Unis, où la contamination par Listeria monocytogenes était un sujet de préoccupation. L’étude, réalisée en collaboration avec l’industrie de la pomme, visait à mieux comprendre l’écologie microbienne des installations de transformation des aliments. Le but ultime était d’identifier les moyens d’améliorer la maîtrise des agents pathogènes dans la chaîne d’approvisionnement des pommes afin d’éviter les épidémies de maladies d’origine alimentaire et le rappel de pommes et de produits à base de pommes.

« Ce travail fait partie des efforts de Penn State pour aider les producteurs à se conformer aux normes énoncées dans la loi fédérale sur la sécurité des produits alimentaires, souvent désignée sous le nom de FSMA (Food Safety Modernization Act) », a déclaré la chercheuse Jasna Kovac, professeure adjointe en sciences des aliments au College of Agricultural Sciences.

Dans cette étude, les chercheurs ont cherché à comprendre la composition du microbiote dans les environnements de conditionnement de pommes et son association avec l'apparition de l'agent pathogène d'origine alimentaire Listeria monocytogenes. Leurs essais ont révélé qu'une usine de conditionnement avec une présence significativement plus élevée de Listeria monocytogenes était uniquement dominée par la famille bactérienne Pseudomonadaceae et par la famille des moisissures, Dipodascaceae.

« Lors de nos recherches sur les propriétés de ces micro-organismes, nous avons appris qu'ils étaient connus pour être d'excellents formateurs de biofilms », a dit le chercheur principal Xiaoqing Tan (voir photo), étudiant récemment diplômé en maîtrise en sciences des aliments et membre du Penn State Microbiome Center, hébergé dans le Huck Institutes of Life Sciences.

« Sur la base de nos résultats, nous émettons l'hypothèse que ces micro-organismes inoffensifs soutiennent la persistance de Listeria monocytogenes car ils protègent les bactéries dangereuses en les enfermant dans des biofilms. Nous testons cette hypothèse dans une étude de suivi. »

Les résultats de la recherche, publiée (le 21 août) dans Microbiome, permettent de mieux comprendre le problème de la contamination par Listeria et pourraient amener les chercheurs et l'industrie de la pomme à se rapprocher de la résolution du problème, estime Kovac.

Les équipements des usines de transformation des fruits, tels que les convoyeurs à brosses, ont une conception sanitaire médiocre qui les rend difficiles à nettoyer et à désinfecter, a-t-elle souligné. Elle et LaBorde prévoient de collaborer avec l'industrie de la pomme pour élaborer des stratégies de nettoyage et de désinfection plus efficaces.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons dans des installations de conditionnement de pommes dans lesquelles Listeria monocytogenes était persistante. Ils ont découvert que des bactéries inoffensives peuvent héberger les agents pathogènes.

« Pour faire suite à ces découvertes, nous expérimentons certaines des souches de bactéries non pathogènes qui ne sont pas nocives pour les humains afin de voir si elles peuvent être utilisées en tant que biocontrôle », a-t-elle déclaré. « Une fois appliqués sur les surfaces des équipements dans ces environnements, elles peuvent être capables de surpasser et de supprimer Listeria, réduisant ainsi les risques liés à la sécurité des aliments et les éventuelles mesures réglementaires. Nous explorons toujours cette approche dans un environnement de laboratoire contrôlé. Si cela s'avère réalisable, nous aimerions tester cela dans des installations de conditionnement et de transformation de la pomme. »

Les chercheurs, dans la Penn State, soupçonnent que le microbiote hébergeant éventuellement Listeria monocytogenes ne se limite pas aux installations de transformation des fruits ou à la production de fruits. Ils commenceront bientôt à analyser les communautés microbiennes dans les installations de transformation des produits laitiers afin de déterminer la composition microbienne et l'écologie de ces environnements.

mercredi 3 juillet 2019

Des souches de Lactobacillus inhibent la formation de biofilms de Salmonella sp. isolés de volaille


« Une étude identifie des souches de bactéries lactiques afin de maîtriser les biofilms de Salmonella sp. chez les volailles », source article de Julie Larson Bricher paru le 3 juillet 2019 dans Meatingplace.

Dans une étude récente, des chercheurs ont découvert que trois souches de Lactobacillus et leurs protéines de surface pouvaient être utilisées comme solutions de remplacement dans la maîtrise de la formation de biofilms par Salmonella dans l’industrie avicole.

Les chercheurs ont isolé 15 souches de Salmonella d'un environnement avicole afin de déterminer leur capacité à former des biofilms sur différentes surfaces. Plus précisément, l’étude a examiné l’effet de trois souches de Lactobacillus - L. kefiri 8321 et 83113 et de L. plantarum 83114 - et leurs protéines de surface sur le développement du biofilm de S. Enteritidis.

Lors de la comparaison sur des surfaces en acier inoxydable, en verre et en polystyrène, les surfaces en polystyrène présentaient une formation plus importante de biofilm que les surfaces en verre ou en acier inoxydable, ont indiqué les chercheurs.

Les résultats ont montré que la pré ou la co-incubation avec les trois souches de Lactobacillus réduisait de manière significative (environ 1 log ufc/ml) la capacité de S. Enteritidis 115 à former un biofilm par rapport au témoin sans Lactobacillus. L'inhibition du biofilm a également été obtenue lorsque les protéines de surface extraites de souches de Lactobacillus ont été préalablement ou co-incubées avec S. Enteritidis 115.

Le résumé est proposé dans Food Research International.

Reste à savoir si, comme le disent les auteurs, « Les résultats obtenus ont montré que ces souches de Lactobacillus et leurs protéines de surface pouvaient être utilisées comme alternatives pour maîtriser la formation de biofilm par Salmonella dans l’industrie avicole. »

mardi 25 décembre 2018

Prendre une douche n’est pas dangereux, selon une étude


Oui je sais, prendre une douche peut réserver des surprises, voir à ce sujet la scène de la douche de Psychose … à la fin de l'article ...


Mais ci-après, il ne s’agit que de bactéries … « Le slime de votre pommeau de douche est vivant et presque inoffensif », source communiqué du Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences (CIRES) du 1er novembre 2018.

Une étude scientifique de l’Université du Colorado Boulder au service du citoyen révèle des souches bactériennes causant des maladies pulmonaires, particulièrement courantes dans certains environnements.

... quelque chose d'effrayant peut encore se cacher, dans votre pommeau de douche. Des chercheurs du CIRES ont identifié Mycobacterium, le genre de bactéries le plus abondant dans le « biofilm » visqueux qui tapisse l'intérieur des pommeaux de douche dans les maisons, et certaines de ces bactéries peuvent causer une maladie pulmonaire.
Dans une nouvelle étude, ils signalent que les mycobactéries sont plus fréquentes aux États-Unis qu'en Europe, qu'elles prospèrent davantage dans l'eau du robinet publique que dans l'eau de puits et sont particulièrement courantes dans les « points chauds » géographiques où certains types de maladies pulmonaires causées par des mycobactéries sont également courantes.

« Il est important de comprendre les voies d'exposition aux mycobactéries, en particulier au sein des foyers domestiques. L'étude du biofilm qui s'accumule dans le pommeau de douche et la chimie de l'eau qui y est associée nous apprendront beaucoup »," a dit Matt Gebert, chercheur au CIRES et auteur principal de la nouvelle étude publiée dans la revue mBio de l'American Society for Microbiology. « Il y a beaucoup d'écologie intéressante à l'œuvre et cela nous permet de commencer à comprendre comment elle peut avoir un impact sur la santé humaine. »

L’équipe a analysé l’ADN collecté de 656 douches domestiques aux États-Unis et dans 13 pays d’Europe. Des citoyens scientifiques ont nettoyé l'intérieur de leur pommeau de douche avec des kits spécialisés et ont envoyé les échantillons de « biofilm » à Boulder.

En exploitant la technologie du séquençage de l'ADN, les chercheurs ont pu identifier les espèces bactériennes présentes dans le slime des pommeaux de douche et leur abondance. Les mycobactéries étaient beaucoup plus abondantes dans les pommeaux de douche recevant l’eau du robinet publique que dans celles recevant de l’eau de puits, ainsi qu’elles étaient plus abondantes dans les ménages américains que chez les européens.

L'équipe a rapporté que ces tendances sont probablement dues en partie à des différences dans l'utilisation de désinfectants comme le chlore. Les mycobactéries ont tendance à être quelque peu résistantes aux désinfectants à base de chlore utilisés plus fréquemment aux États-Unis qu'en Europe. Ainsi, en Europe, d'autres espèces bactériennes pourraient mieux se développer et supplanter les souches responsables de la maladie.

Les matériaux des pommeaux de douche semblaient également avoir de l'importance, avec plus de mycobactéries dans les pommeaux de douche en métal que dans ceux en plastique - le plastique lessive certains produits chimiques qui supportent diverses communautés bactériennes, en empêchant éventuellement les mycobactéries de devenir trop abondantes.

Lorsque les chercheurs ont cartographié les endroits où les mycobactéries potentiellement pathogènes se développaient, les cartes ont révélé des « points chauds » géographiques correspondant approximativement aux régions dans lesquelles une maladie pulmonaire mycobactérienne non tuberculeuse est la plus répandue, des régions du sud de la Californie, de la Floride et de New York, soulignant le rôle potentiellement important de ces bactéries de pommeaux de douche dans la transmission de la maladie.

« Il y a un monde microbien fascinant qui prospère dans votre pomme de douche et vous pouvez être exposé à chaque douche », a dit Fierer, CIRES Fellow. « La plupart de ces microbes sont inoffensifs, mais certains ne le sont pas, et ce type de recherche nous aide à comprendre comment nos propres actions – à partir de types de systèmes de traitement de l'eau que nous utilisons aux matériaux de notre plomberie - peuvent changer la composition de ces communautés microbiennes. »

« En ce qui concerne l’avenir, nous espérons pouvoir commencer à explorer, au-delà de l’identification et de l’abondance, les causes de cette variation géographique frappante au sein du genre Mycobacterium, ainsi que de ce qui est potentiellement à l’origine de ces « points chauds », a dit Gebert.

« Mais ne vous inquiétez pas », a-t-il ajouté. « Il n'y a définitivement aucune raison de craindre de prendre une douche. »