« Les
risques liés au lait cru, Salmonella et Listeria sont
discutés
au
sein de
l'UE; des niveaux de contamination élevés sont
révélés »,
source
Food
Safety News du
3 janvier 2020. Article adapté avec l'ajoût de la situation en France.
Les
pathogènes dans le lait cru, Salmonella et Listeria
monocytogenes ont été discutés lors de la réunion annuelle
d'un réseau européen d'évaluation des risques microbiens.
Au
total, 25 pays de l'Union européenne ainsi que la Suisse et la
Norvège sont membres du réseau. La prochaine réunion aura lieu en
mai 2020 à Parme.
Les
résultats d'études sur la qualité du lait cru provenant de
distributeurs automatiques en Suisse, en Allemagne et en Autriche ont
été présentés. Le réseau scientifique sur l'évaluation des
risques microbiologiques a tenu sa réunion annuelle en mai
2019 à Parme.
Études
et résultats sur le lait cru
L’étude
allemande a impliqué 159 échantillons de lait cru de vache
provenant de distributeurs automatiques de la ferme collectés entre
2016 et 2018. Deux échantillons étaient positifs pour
Campylobacter, sept pour E. coli producteurs de
shigatoxines (STEC) et six pour Listeria monocytogenes.
L'étude
en Autriche a inclus 74 échantillons de lait cru de vache collectés
en juillet et août 2017. Vingt-deux échantillons ont dépassé les
limites du nombre total viable (TVC) compte tenu de la réglementation
nationale autrichienne pour le lait cru, la limite est de 50 000
UFC/ml. Salmonella Dublin et Campylobacter jejuni ont
été détectés une fois et STEC a été isolé dans deux
échantillons.
Une
étude suisse a examiné la qualité microbiologique de 73
échantillons de lait cru
de
vache vendus directement dans
les
exploitations aux consommateurs. E.
coli
et des staphylocoques coagulase positive ont chacun été détectés
dans 30,1% des échantillons. Les résultats des
TVC
pour le lait cru des distributeurs automatiques étaient plus élevés
que ceux des bouteilles préremplies, ce qui montre l'importance d'un
nettoyage et d'une désinfection corrects des distributeurs
automatiques.
Les
autorités suédoises ont présenté une étude sur Campylobacter
spp., Salmonella
spp. et STEC dans les filtres à lait des fermes laitières. Au
total, 302 filtres à lait ont été collectés dans trois régions
du sud de la Suède, chacun dans une ferme différente qui a fourni
le filtre après la traite du matin.
Quarante-cinq
isolats de 42 échantillons positifs pour STEC ont été étudiés
par WGS pour les facteurs de virulence tels que stx1, stx2 et eae. Le
sérotypage sur 29 isolats a révélé que le sérotype le plus
courant était O145:H28. Deux isolats appartenaient à O26:H11 et un
à O157:H7. Seul ce dernier était hautement pathogène.
Trente-huit
échantillons étaient positifs pour Campylobacter,
dont 34 était
positifs pour Campylobacter
jejuni
et quatre pour
Campylobacter
lari.
La présence de
pathogènes
était plus élevée dans les exploitations comptant plus de 50
vaches et un système de traite sans attache.
Résultats
microbiens sur la viande
Les
résultats du projet Safemeat ont été présentés par des
responsables belges. Un total de 105 carcasses de porcs a été
échantillonné et 64 pour cent étaient positifs pour Salmonella
spp. L'analyse microbiologique a montré que le nombre de positifs
provenant des écouvillons rectaux et buccaux a augmenté après le
processus d'épilation.
Des
recherches sur le taux de contamination et les sources de Listeria
monocytogenes dans les carcasses des abattoirs flamands ont
également été présentées.
Listeria
a été isolé dans trois abattoirs et 42 des 90 carcasses étaient
positives, provenant de différentes zones de la carcasse. Pour
cartographier les voies de contamination, des échantillons de peaux
et de carcasses provenant de quatre abattoirs ont été collectés,
montrant respectivement 97% et 47% de positifs. Cela signifie que le
transfert direct des peaux aux carcasses et les souches persistantes
dans l'environnement sont d'importantes sources de contamination à
l'abattoir.
La
Croatie a présenté des études
sur
la qualité et la sécurité microbiologique de la viande crue en
portions le dernier jour de la date limite
de consommation.
Au total, 150 échantillons de viande crue pré-portionnée et 150
échantillons de viande hachée de différentes espèces ont été
collectés.
Salmonella
spp. a été détecté dans 10 échantillons et 22 échantillons de
viande de volaille avaient une concentration en entérobactéries
supérieure à 105 UFC/g. Cela indique qu'il n'est pas
possible de prolonger la durée de conservation de ces produits.
Hépatite
E, croissance de Listeria et résistances aux antimicrobiens
chez les crustacés
Les
saucisses de foie de porc et les saucisses de viande crue vendues
sur les
marchés
de détail en
Suisse
ont été testées pour le virus de l'hépatite E (VHE). L'ARN du
virus a été détecté dans 18 échantillons: 11 sur 42 pour les
saucisses de foie et sept sur 190 pour les saucisses de viande crue.
Les
entreprises alimentaires devraient appliquer des stratégies pour
minimiser les risques tels que le traitement thermique des produits
et le contrôle de la viande crue, tandis que les consommateurs qui
souhaitent minimiser le risque d'infection par le VHE devraient
éviter de manger des produits de viande crue, en particulier ceux
contenant du foie cru.
Le
délégué de l'Irlande a indiqué
les aliments qui ne favorisent pas la croissance de Listeria
monocytogenes.
Les légumes et fruits frais, non découpés
et non transformés sont légalement considérés comme incapables de
permettre
la croissance de Listeria,
mais des preuves de survie et de croissance sur des produits frais
entiers ont été démontrées dans certaines études. Il a été
convenu qu'un questionnaire irlandais demanderait aux membres du
réseau leurs points de vue et expériences sur le sujet.
Le
Danemark a partagé ses recherches sur le risque d'introduire une
résistance aux antimicrobiens (RAM) via les crustacés
et le panga d'Asie. Le pangasius est importé sous forme de filet
pour une cuisson ultérieure tandis que les crevettes sont fournies
crues et précuites et ces dernières sont souvent prêtes à
consommer.
300
échantillons congelés ont été collectés. Tous les échantillons
de filets de panga étaient
contaminés par des entérocoques et 52% par E.
coli.
Alors que 89,7 pour cent des échantillons de crevettes avaient des
entérocoques et 25 pour cent des
E.
coli.
Dix E.
coli
multirésistants ont été isolés.
La
plupart des gènes de résistance de l'étude sont déjà présents
dans les produits danois mais des gènes mobiles de résistance aux
quinolones ont également été identifiés. Un isolat a montré une
résistance aux BLSE, aux macrolides, à la colistine et une
résistance mobile aux
fluoroquinolones. Les produits peuvent présenter un risque pour les
consommateurs en introduisant des gènes de
la résistance aux antimicrobiens
encore rares dans les sources alimentaires domestiques.
Et la France ?
Évaluation
quantitative des risques microbiologiques de Salmonella
Dublin dans les
fromages
au lait cru
Dans
le cadre de l’éclosion
de salmonellose associée à deux types de fromages au
lait cru
(non
pasteurisé en
novlangue) fin
2015 et début 2016, le ministère français de l'agriculture
a demandé une évaluation qualitative et quantitative d'un plan
d'échantillonnage. Selon le plan d'échantillonnage, 0,4% des
échantillons de fromage étaient positifs pour Salmonella
spp.
La
concentration en pathogènes change pendant la fabrication du
fromage, la
vieillissement en
distribution, jusqu'à la consommation. La réduction des risques a
été évaluée en comparant différents scénarios. Les résultats
de la stimulation ont indiqué que l'efficacité des plans
d'échantillonnage est sensible au niveau de contamination au moment
de l'échantillonnage. L'échantillonnage à la fin de
l'acidification s'est révélé le plus efficace.
Évaluation
quantitative des risques microbiologiques sur Campylobacter
dans la chaîne de viande de poulet de chair
Le
représentant de la France a présenté un rapport sur la mise à
jour des connaissances sur la contamination par Campylobacter
des poulets de chair et l'évaluation de l'impact des interventions à
différents stades de la chaîne alimentaire en France.
Le
groupe de travail a effectué une analyse documentaire approfondie
des mesures de maîtrise
de Campylobacter
dans la production de volailles
et de leur amélioration depuis la publication de l'avis
de l'EFSA sur Campylobacter
dans la production de viande de poulet de chair : options de maîtrise
et
objectifs et/ou cibles de performance à différents stades de la
chaîne alimentaire. (2011).
La
contamination par
Campylobacter
et
les interventions ont été envisagées avant l'abattage, pendant le
processus d'abattage et pendant la phase de consommation; la
modélisation de la filière avicole française de l'élevage à la
consommation a été utilisée pour évaluer le risque de maladie des
consommateurs et sélectionner/optimiser les mesures de maîtrise
;
une analyse coûts/avantages de la réduction des risques a également
été réalisée.
Le
modèle prédit le nombre de cas de campylobactériose en France et
la réduction des risques a été calculée pour chaque intervention.
En
conclusion, à la ferme, le modèle a montré que les interventions
les plus efficaces sont celles visant à réduire la contamination
des carcasses ; à l'abattoir, le refroidissement par air semble être
une intervention efficace. Enfin, au stade de la consommation, le
nettoyage des mains et des ustensiles peut réduire le risque de
campylobactériose.