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mardi 12 mars 2019

Privé de graines de pavot ? Une suite ...

Après Privé de graines de pavot ?, voici donc la suite avec ce communiqué de presse des autorités du Luxembourg rapporte « Alcaloïdes opioïdes dans les graines de pavot ».
Suite à une campagne de contrôle effectuée en 2016 et 2017 sur les graines de pavot vendues sur le marché luxembourgeois, la division de la sécurité alimentaire a retrouvé des teneurs en morphine et en codéine dans des graines crues de pavot. 
Bien que la cuisson des graines de pavot peut diminuer les teneurs de morphine et de codéine de 30 à 90 % suivant la température de cuisson, la division de la sécurité alimentaire émet les recommandations suivantes :
Il est recommandé aux populations les plus à risque, comme les femmes enceintes, les nourrissons, les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé présentant un risque de rétention urinaire ou une fonction respiratoire altérée, de ne pas consommer de graines de pavot tant que le secteur n’est pas soumis à des limites contraignantes européennes.


En cas de consommation de graines crues de pavot ou de grandes consommations de graines de pavot via des produits cuits, il est recommandé d’être vigilant particulièrement avant d’exercer des activités qui nécessitent une attention particulière (par exemple la conduite).  

En cas d’apparition de symptômes de type somnolence, confusion, fatigue, rougeur du visage, démangeaisons, bouche sèche, nausées, vomissements, constipation, rétention d’urine après ingestion de graines de pavot, il est conseillé d’appeler le Centre Antipoison.

Tous les détails de la campagnes de contrôle se trouvent sur la fiche informative ici.

Réglementation
Le nouvel avis publié en 2018 confirme le niveau de sécurité de 10 μg/kg de poids corporel de 2011 mais, cette fois-ci, en tant que « dose aiguë de référence (AfrD) de groupe » qui, outre la morphine, prend en compte la teneur en codéine dans le calcul de l'exposition alimentaire. Actuellement, le niveau cible est de 10 mg/kg accepté par les Etats Membres lors du comité permanent plantes, animaux, denrées alimentaires et alimentation bétail du 25 novembre 2016. En cas de dépassement de cette valeur cible, les producteurs sont incités à vérifier leurs guides de bonnes pratiques afin de réduire la teneur en alcaloïdes opioïdes. Des discussions sont en cours auprès de la Commission européenne pour passer d’un niveau cible à des limites maximales contraignantes pour la codéine et la morphine dans les graines de pavot.

Risque lié à l’exposition aux alcaloïdes opioïdes
Bien qu’il y ait évidence scientifique que la cuisson peut diminuer la teneur en alcaloïdes entre 30 % et 90 %, il ne peut pas être exclu que des teneurs élevées soient détectées dans des produits cuits à base de graines de pavots (comme les produits de boulangerie).

dimanche 3 mars 2019

Privé de graines de pavot ?

Attention ! Votre banal sandwich aux graines de pavot pourrait bien contenir… de la morphine et de la codéine. Ces alcaloïdes ont été retrouvés, à des taux anormalement élevés, dans les urines de personnes ayant consommé récemment ce type de pain.
Alertées par le Centre antipoison de Paris, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de la santé recommandent « d’éviter la consommation de produits de boulangerie contenant des quantités significatives de graines de pavot », en attendant le résultat de l’enquête. 
Le professeur Jean-Claude Alvarez, chef du service de pharmacologie-toxicologie du centre hospitalier universitaire Raymond-Poincaré (AP-HP), à Garches (Hauts-de-Seine), est à l’origine de l’alerte.

En effet, selon un communiqué de presse de la DGS et de la DGCCRF du 1er mars 2019 « Signalement aux autorités sanitaires de teneurs anormalement élevées en alcaloïdes dans des graines de pavot : des investigations sont en cours ».
Dans ces conditions et dans l’attente des résultats des investigations en cours, il est vivement recommandé d’éviter la consommation de produits de boulangerie contenant des quantités significatives de graines de pavot, en particulier avant d’exercer une activité nécessitant une attention particulière (conduite par exemple) ou pour les populations les plus à risque (femmes enceintes ou allaitantes, enfants, personnes ayant un risque de rétention urinaire et personnes à risque respiratoire).
L’exposition à de telles teneurs en alcaloïdes est susceptible de conduire rapidement et pendant plusieurs heures à des symptômes de type somnolence, confusion, fatigue, rougeur du visage, démangeaisons, bouche sèche, nausées, vomissements, constipation, rétention d’urine.
Les personnes qui viennent de consommer ces produits et qui présentent les symptômes précités sont invitées à contacter un Centre Antipoison en mentionnant cette consommation (coordonnées des Centres Antipoison et de toxicovigilance : http://www.centres-antipoison.net/). 
En l'absence de symptômes dans les heures qui suivent la consommation des produits concernés, il est inutile de s'inquiéter et de consulter un médecin. 

La question qui peut se poser est, a-t-on suivi les recommandations de l'EFSA ... 
Dans l'avis de l'EFSA du16 mai 2018 sur « Alcaloïdes de l'opium dans les graines de pavot : mise à jour de l’évaluation », il est indiqué :

L'EFSA a mis à jour son évaluation des risques liés aux alcaloïdes de l'opium dans les graines de pavot, confirmant plusieurs de ses conclusions antérieures, notamment la quantité de ces substances pouvant être consommées en toute sécurité. Ce dernier avis étend également les preuves qui devraient être prises en compte lors du calcul du risque éventuel pour les consommateurs.

L’évaluation précédente de l'EFSA, publiée en 2011, fixait le niveau sûr – ou la dose de référence aiguë (DARf) – à 10 μg par kilogramme (kg) de poids corporel sur la base de la teneur en morphine des graines de pavot.

La Commission européenne a demandé à l'EFSA de mettre à jour son avis scientifique en tenant compte des nouvelles données sur la teneur en alcaloïdes des graines de pavot soumises à l'EFSA depuis 2011.

Le nouvel avis confirme le niveau de sécurité de 10 μg/kg de poids corporel mais, cette fois-ci, en tant que « DARf de groupe » qui, outre la morphine, prend en compte la teneur en codéine dans le calcul de l'exposition alimentaire.

En effet, les nouvelles données montrent que, dans certains échantillons de graines de pavot sur le marché européen, la concentration en codéine peut être supérieure à la concentration en morphine.
Ce niveau de sécurité pourrait être dépassé par les personnes qui consommeraient de grandes quantités de graines ou d'aliments contenant des graines de pavot non transformées. En raison de la quantité limitée de données sur les produits alimentaires contenant des graines de pavot, le groupe scientifique de l'EFSA sur les contaminants de la chaîne alimentaire a mis en évidence certaines incertitudes dans les estimations de l'exposition.

Le groupe scientifique note également que les étapes de transformation des aliments, telles que le lavage, le traitement thermique ou le broyage, sont susceptibles de réduire la teneur en alcaloïdes des graines de pavot entre 25 et 100%.