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jeudi 2 septembre 2021

L'UE évalue les règles d'irradiation des aliments alors que son utilisation est en déclin

«L'UE évalue les règles d'irradiation des aliments alors que son utilisation est en déclin», source article de Joe Whitworth paru le 2 septembre 2021 dans Food Safety News.

Une évaluation des règles d'irradiation des aliments en Europe a révélé que la législation n'aurait probablement pas beaucoup d'impact sur l'utilisation en raison d'un déclin provoqué par les craintes de l'industrie et des consommateurs, malgré les preuves scientifiques de sa sécurité sanitaire.

Les directives de l'Union européenne sur le sujet sont entrées en vigueur en 1999 et n'ont pas été beaucoup modifiées depuis. Une feuille de route a été produite en 2017, suivie d'une étude commandée par la DG Santé et des commentaires du public en 2020, qui ont reçu 72 réponses, principalement de citoyens de l'UE.

L'évaluation a révélé que les directives avaient été inefficaces pour garantir des conditions de concurrence équitables entre les pays de l'UE et les pays tiers et, en raison d'une exigence d'étiquetage, avaient affecté la capacité des entreprises à utiliser l'irradiation.

L'irradiation est une technique de décontamination des aliments et un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments en 2011 a conclu qu'elle est efficace pour garantir la sécurité microbiologique des aliments. Certaines associations de consommateurs et le Parlement européen ont précédemment fait part de leurs inquiétudes quant au fait qu'il pourrait être utilisé à mauvais escient par les entreprises pour masquer une mauvaise hygiène dans les processus de production.

La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé une variété d'aliments pour l'irradiation, notamment la viande bovine et porcine, les crustacés tels que le homard, les crevettes et le crabe, le fruits et légumes frais, la laitue et les épinards, les volailles, les œufs en coquilles et les épices et d'assaisonnements.

Situation actuelle en Europe

L'UE a irradié plus de 9 200 tonnes d'aliments en 2010, mais moins de 4 000 tonnes en 2019. La principale raison de cette baisse semble être la crainte de l'industrie que les consommateurs refusent d'acheter des aliments étiquetés comme irradiés, bien que cela n'ait pas été démontré. En 2018 et 2019, plus de 80 pour cent des aliments irradiés dans l'UE ont été traités dans une installation en Belgique.

Seules les herbes aromatiques séchées, les épices et les assaisonnements végétaux sont autorisés à l'échelle de l'UE, mais différents produits ont des approbations nationales. La mention «irradié» ou «traité aux rayonnements ionisants» doit figurer sur l'emballage. Une initiative visant à approuver d'autres produits a été lancée en 2000, mais a rencontré l'opposition d'un certain nombre d'entreprises alimentaires et d'organisations de consommateurs, et a été arrêtée par le Parlement européen en 2002.

Les dernières données montrent qu’il existe 24 installations d'irradiation agréées dans 14 pays de l'UE. Les principaux produits irradiés sont les cuisses de grenouilles, la volaille et les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux. Dix sites sont agréés dans des pays hors UE. Trois chacun en Afrique du Sud et en Inde, deux en Thaïlande et un chacun en Suisse et en Turquie.

Entre 1999 et 2019, il y a eu 358 notifications au RASFF liées à l'irradiation. Les pays d'origine les plus fréquents pour les produits faisant l'objet de notifications étaient la Chine, les États-Unis, la Russie et le Vietnam, aucun d'entre eux ne disposant d'installations d'irradiation approuvées par l'UE. En 2020, six alertes ont été enregistrées : deux en provenance de Chine et une des États-Unis, de l'Inde, du Vietnam et de la Belgique.

Les États membres effectuent des contrôles officiels mais l'intensité diffère considérablement, plus de la moitié étant effectués par l'Allemagne. Presque toutes les non-conformités concernent des denrées alimentaires importées, ce qui suggère des lacunes potentielles dans l'application de la législation sur l'irradiation aux frontières.

L'orientation future n'est pas claire

Les résultats des travaux n'indiquent aucune option pour l'avenir de la législation européenne sur l'irradiation des aliments, parmi les quatre identifiées: statu quo, adoption d'une liste européenne des aliments autorisés à être irradiés et modification ou abrogeage des directives.

Tant que l'industrie alimentaire et les consommateurs de l'UE seront réticents à propos des aliments irradiés, la législation aura un impact négligeable sur l'utilisation de la technologie, selon le rapport.

En raison du manque de données sur l'irradiation des aliments et ses alternatives, l'évaluation n'a pas pu conclure dans quelle mesure les règles avaient contribué à une meilleure hygiène alimentaire et à une réduction des épidémies d'origine alimentaire.

Les réglementations n'ont pas permis d'harmoniser la législation sur l'irradiation dans l'ensemble de l'UE avec des agences nationales capables d'appliquer des autorisations et des interdictions sur d'autres denrées alimentaires irradiées que les herbes et les épices. La Belgique, la République tchèque, la France, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne disposent d'une liste nationale d'autorisations concernant le traitement des denrées alimentaires par rayonnement ionisant.

Le rapport de l'UE indique que la réticence de l'industrie à utiliser l'irradiation des aliments peut avoir de graves conséquences, comme le montre l'incident de l'oxyde d'éthylène (ETO).

«En septembre 2020, des résidus d'ETO, une substance interdite dans l'UE et dangereuse pour la santé humaine, ont été détectés dans des graines de sésame en provenance d'Inde. Les graines avaient été traitées avec cette substance dangereuse pour éliminer la contamination microbiologique, tandis que l'irradiation des aliments aurait pu être utilisée dans le même but», selon le rapport.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 1er septembre 2021, 12 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 5
Listeria monocytogenes: 3, salade du terroir et reblochon au lait cru
- allergènes: 2, charcuterie espagnole
- erreur de DLC: 1
Salmonella: 1, steak haché

mercredi 24 mars 2021

Les aliments et ingrédient traités par ionisation en France et dans l'UE sont en baisse

Le 15 janvier 2021, la DGCCRF faisait état du Contrôle des aliments traités par ionisation et des établissements agréés pour ce procédé.

La DGCCRF réalise chaque année des contrôles relatifs à l’ionisation, traitement physique qui permet de réduire le nombre de micro-organismes dans certains aliments. D’une part, elle vérifie le bon fonctionnement des établissements agréés en France, et d’autre part, elle analyse des denrées alimentaires traitées par ce procédé. En 2019, le taux de non-conformités s’élevait à moins de 5 %.

Ce faible taux se constate aussi au niveau de l'UE selon cet article de Joe Whitworth publié le 24 mars 2021 dans Food Safety News, «Le rapport de l'UE sur l'irradiation des aliments montre un déclin continu» (article adapté par mes soins -aa).

Les cuisses de grenouilles constituaient les deux tiers des produits irradiés en europe en 2018 et 2019, mais l'utilisation de la technique de sécurité des aliments a continué de baisser, selon un rapport (Rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur les denrées et ingrédients alimentaires traités par ionisation pour les années 2018-2019).

Les trois principaux produits sont les cuisses de grenouilles congelées à 65,1%, la volaille à 20,6% et les herbes aromatiques séchées, les épices et les assaisonnements de légumes à 14%.

Le rapport va de janvier 2018 à décembre 2019 et comprend des informations envoyées à la Commission européenne par 28 États membres et la Norvège en 2018, et 27 États membres en 2019. La Lettonie n'a soumis aucune donnée pour la dernière année.

L’irradiation des denrées alimentaires est leur traitement par un type d’énergie rayonnante connue sous le nom d’ionisation. L’énergie rayonnante a des longueurs d’onde et des degrés de puissance variables, et disparaît lorsque la source d’énergie est supprimée. Les aliments irradiés ou contenant des ingrédients irradiés doivent être étiquetés. ils ne sont pas radioactifs.

L’irradiation est utilisée à des fins sanitaires et phytosanitaires pour tuer les bactéries qui peuvent provoquer une intoxication alimentaire (telles que Salmonella, Campylobacter et E. coli) et éliminer les organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits végétaux, tels que les insectes et autres nuisibles. Elle sert aussi à retarder la maturation des fruits, à arrêter la croissance et la germination des légumes (comme les oignons et les pommes de terre) ainsi qu’à prolonger la durée de conservation des denrées alimentaires. L’irradiation des denrées alimentaires ne peut remplacer une manipulation appropriée de celles-ci. Les denrées alimentaires irradiées nécessitent encore une réfrigération et une cuisson appropriées avant leur consommation si nécessaire.

Les denrées alimentaires sont majoritairement traitées par ionisation en Belgique

Les règles relatives aux aliments et ingrédients autorisés à l'irradiation dans l'UE ne sont pas harmonisées. Certains pays l'autorisent pour les fruits et légumes, y compris les légumes-racines, céréales, flocons de céréales et farine de riz; épices et condiments; poissons et crustacés; viandes fraîches, volaille et cuisses de grenouilles; et camembert au lait cru.

Fin décembre 2019, il y avait 24 unités d'irradiation agréées dans 14 pays: la France en avait cinq, l'Allemagne quatre, la Bulgarie, les Pays-Bas et l'Espagne en avaient deux, tandis qu'il y en avait une chacune en Belgique, en République tchèque, en Croatie, en Estonie, en Italie. , Hongrie, Pologne, Roumanie et Royaume-Uni. Cependant, la Bulgarie, l'Italie, la Roumanie et le Royaume-Uni n'ont irradié aucune denrée alimentaire entre 2018 et 2019.

Un total de 7 832 tonnes de produits ont été traités par irradiation ionisante dans les pays de l'UE en 2018 et 2019, soit une baisse de 23,3% par rapport à 2016 et 2017.

Le traitement a été principalement effectué en Belgique avec 81,4 pour cent, soit 6 377 tonnes, des aliments irradiés dans l'UE, suivie de l'Espagne, de la France, de l'Allemagne et de la Hongrie.

La quantité de denrées alimentaires traitées par rayonnement ionisant dans l'UE a diminué depuis 2010 mais a légèrement augmenté en 2019 par rapport à 2018. La Commission européenne a organisé une période de commentaires publics sur le cadre juridique de l'irradiation des aliments en 2020.

Quantités de denrées alimentaires traitées par ionisation dans les unités d’irradiation agréées au sein de l’Union européenne depuis 2010.

Contrôles des produits

Au total, 9 808 échantillons ont été analysés au stade de la commercialisation du produit par 25 États membres, soit 12,1% de moins qu'en 2016 à 2017. Plus de 5 000 de ces contrôles ont été effectués par l'Allemagne, l'Italie en deuxième position, la Roumanie en troisième et la Pologne en quatrième.

Le Danemark et la Norvège n'ont procédé à aucun contrôle analytique à ce stade entre 2018 et 2019 en raison de restrictions budgétaires. Chypre a cité un manque de capacité de laboratoire et la Suède a déclaré qu'elle avait d'autres priorités de contrôle.

À partir de ces échantillons, 83 n'étaient pas conformes et 88 ont donné des résultats non concluants. Les problèmes observés étaient principalement un étiquetage incorrect et une irradiation interdite. Le pourcentage de non-conformité était légèrement plus élevé que les années précédentes. Les non-conformités les plus importantes ont été relevées en Allemagne avec 22, suivies de 18 en France et de 11 en Finlande.

La majorité des produits analysés étaient des herbes et des épices et des céréales, des graines, des légumes, des fruits et leurs produits. Les compléments alimentaires et les soupes et sauces ont également été contrôlés.

Des alertes diffusées cette année sur le portail du RASFF ont montré une irradiation non autorisée de produits de la pêche du Vietnam ainsi qu'un complément alimentaire et un extrait de grindélia, tous deux de Chine.

vendredi 5 mars 2021

Sécurité alimentaire : irradiation et vapeurs d’huiles essentielles pour traiter les céréales

«Sécurité alimentaire : irradiation et vapeurs d’huiles essentielles pour traiter les céréales», source communiqué de l'Institut national de la recherche scientifique.

Un traitement combiné d’irradiation et de vapeurs d’huiles essentielles éliminerait efficacement les insectes, les bactéries et les moisissures dans les céréales entreposées.

L'équipe de la professeure Monique Lacroix, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a démontré l’effet synergique de ce procédé combiné sur les insectes et les moisissures infectant le riz. L’étude a été publiée dans la revue Radiation Physics and Chemistry.

Les principaux ennemis des grains stockés sont les micro-organismes et les insectes. Pour les détruire, l’industrie alimentaire utilise actuellement des fumigants. Or, ces composés, qui s’évaporent ou se décomposent en produits gazeux au contact de l’air ou de l’eau, posent un risque pour la santé humaine et l’environnement. « Lorsqu’on fumige le grain, une petite partie du gaz est absorbé par les céréales et relâché dans l’atmosphère.» Dans le cas de l’irradiation des aliments, le traitement est physique. Si de «nouvelles molécules» sont produites, elles ne sont pas différentes de celles produites par les processus normaux appliqués aux aliments, comme la chaleur», rapporte la professeure Monique Lacroix.

L’irradiation des aliments consiste à les exposer à des rayonnements ionisants, dont les rayons gamma et les rayons X. L’équipe de recherche a voulu déterminer l’efficacité de ces deux procédés, avec et sans huiles essentielles.

Augmenter la radiosensibilité

L’étude avait pour but de vérifier si le niveau d’énergie de la source d’irradiation montrant un débit variable pouvait affecter la dose (ou temps de traitement) nécessaire pour tuer 90 % des insectes ou des moisissures. L’équipe de recherche a montré que les rayons gamma étaient plus efficaces contre les insectes que les rayons X. Par ailleurs, un débit de dose plus élevé avec les rayons gamma était plus efficace qu’un faible débit. De plus, l’ajout d’huiles essentielles d’eucalyptus et d’arbre à thé en améliorait significativement l’efficacité.

Un effet similaire s’observe chez les bactéries et les moisissures, même si elles sont plus résistantes aux radiations. Selon une étude précédente, la sensibilité des microorganismes à l’irradiation augmentait d’environ 1,5 fois avec l’ajout d’huiles essentielles de thym et d’origan.

L’équipe a aussi réalisé des expériences avec des vapeurs d’huiles essentielles diffusées dans des sacs de 5 kg de riz. Éventuellement, elle aimerait tester le procédé dans le milieu industriel, en partenariat avec des entreprises.

lundi 11 mai 2020

Evaluation du cadre réglementaire de l'UE pour l'irradiation des aliments



Objectif de la consultation
L’irradiation des denrées alimentaires est un processus décontaminant pouvant être utilisé pour tuer les bactéries pathogènes qui provoquent des intoxications alimentaires, telles que les salmonelles ou Campylobacter.

L'irradiation des aliments ne peut pas remplacer une manipulation appropriée des aliments et les aliments irradiés nécessitent toujours une réfrigération appropriée et doivent être cuits avant d'être consommés si nécessaire
peut également retarder la maturation des fruits et empêcher la germination des légumes tels que les pommes de terre et les oignons. 

La présente consultation publique vise à recueillir des informations factuelles, des points de vue, des avis et des expériences sur l’application de la législation de l’UE en matière d’irradiation des denrées et ingrédients alimentaires. La Commission utilisera les informations recueillies au moyen de cette consultation publique, ainsi que d’autres données, pour évaluer le cadre réglementaire de l’UE régissant l’irradiation des denrées alimentaires.

La date limite pour participer à cette consultation publique est le 6 juillet.