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samedi 8 juin 2019

Le directeur général de l'alimentation effectue un contrôle d'une cuisine collective à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en France


On a de la chance au ministère de l'agriculture, on doit pas mal s'amuser, on a un ministre de l'agriculture qui prône un retour de l’agriculture de nos grands-parents et un directeur général de l'alimentation qui nous propose une interview soporifique ...

Tant bien que mal, le ministère a informé le 7 juin 2019 sur la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments dont le blog a déjà parlé ici et ici.

Que peut bien nous annoncer le ministère de l'agriculture à l'occasion de cette journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments ?

A peu près rien …le ministère n'a rien à dire aux consommateurs, il n'a pas dû lire le baromètre de l'EFSA dont je vous ai entretenu ici. 

Que s'est-il donc passé le 7 juin en France ?
Dans le cadre de cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation, s'est rendu à Lyon pour accompagner les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) lors d'un contrôle de la cuisine du Lycée / Collège Ampère.
L'occasion de rappeler l'implication de 4 000 agents du ministère qui œuvrent quotidiennement pour apporter aux Français une alimentation saine, sûre et durable.
Un contrôle sanitaire de la cuisine d'un Lycée, c'est le service minimum !

Personnellement, j'aurais bien aimé que le directeur général de l'alimentation puisse nous commenter l'Eurobaromètre de l'EFSA, Intérêt des citoyens pour la sécurité alimentaire, connaissance et perception des risques, mais je dois trop en demander ...

Des chiffres, on nous en fournit, mais hélas, pas ceux qu'on serait en droit d'attendre …
Garantir une nourriture de qualité : la mission du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Tout au long de la chaîne alimentaire, l’État s’investit pour garantir des aliments sains. 350 millions d’euros sont investis chaque année pour réaliser des contrôles préventifs. 4 000 inspecteurs et 14 000 vétérinaires habilités par l'État veillent à la conformité des aliments.
Lors de ces contrôles, des prélèvements sont réalisés pour détecter la présence de contaminants. Au total, plus de 800 000 analyses sont réalisées chaque année par un réseau de laboratoires agréés.
Beaucoup de bla bla, et voilà que les 4 000 agents du ministère sont devenus les 4 000 inspecteurs, étonnant, non ?

Je ne sais pas d'où vient cette manie de citer le nombre d'analyses, les industriels le font aussi, la question n'est pas de savoir si l'on fait un peu ou beaucoup d'analyses, mais si l'on fait les bonnes analyses ...

Les chiffres qui ne sont pas fournis sont ceux du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments, mais le directeur général de l'alimentation est nouveau, je vais donc l'aider et vous fournir les données :
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
La seule nouveauté, à mon sens, est que le ministère de l'agriculture cite parmi les références à lire à propos de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, les cinq règles de l'OMS pour des aliments plus sûrs, à ma connaissance il s'agit d'une première ...

vendredi 7 juin 2019

Les préoccupations des Français sont sensiblement différentes de celles des Européens face à l’alimentation, selon le baromètre de l'EFSA


Les préoccupations des Européens face à l’alimentation : publication d'une enquête européenne à l’occasion de la première Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, source Efsa du 7 juin 2019.

Deux Européens sur cinq se disent personnellement concernés par la sécurité des aliments et, pour un Européen sur cinq seulement, c'est la principale préoccupation qui oriente les choix alimentaires. Pour la plupart des Européens, la sécurité sanitaire constitue l’un des facteurs qui influencent leurs habitudes et leurs choix alimentaires – parallèlement au prix, au goût, aux qualités nutritionnelles et à l'origine des aliments.

Ce sont là quelques-unes des nombreuses informations intéressantes issues d’une nouvelle enquête Eurobaromètre menée par l’EFSA et publiée à l’occasion de la première Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments.

Selon les Nations Unies, la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments « constitue pour les consommateurs, les producteurs et les gouvernements une opportunité de mettre en lumière une question souvent considérée comme allant de soi ». Les résultats de l’enquête suggèrent que la plupart des Européens (55%) sont très sensibilisés aux questions relatives à la sécurité des aliments et que deux tiers d’entre eux ont modifié leur comportement après avoir reçu des informations sur des questions liées à la sécurité des aliments.

Première enquête européenne sur la sécurité des aliments depuis 2010
« Je suis ravi qu’une journée dédiée mette l’accent sur l’importance de la sécurité des aliments et reconnaisse aussi le travail précieux des femmes et des hommes, agriculteurs, vétérinaires, agronomes, chefs cuisiniers et bien d’autres acteurs qui oeuvrent tous les jours pour que les aliments qui se retrouvent dans nos assiettes soient sans danger », a déclaré Vytenis Andriukaitis, le commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire. « Les résultats de cette étude montrent que les Européens sont très sensibilisés aux problèmes de sécurité des aliments et qu’ils se soucient de ce qu'ils mangent. C’est une motivation supplémentaire pour nous et cela nous incite à poursuivre nos efforts pour maintenir des normes élevées de sécurité tout en nous efforçant également de viser des modes de production et de consommation plus durables. »

Bernhard Url, le Directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré : « Près de 10 ans se sont écoulés depuis la dernière enquête européenne à ce sujet. Beaucoup de changements se sont produits dans la société pendant cette période et nos façons de produire et de consommer ont également évolué. »

À la différence des études précédentes, l’enquête 2019 a été développée avec certains États membres de l’UE afin d’intégrer de nouvelles perspectives et d'assurer un contact plus étroit avec les citoyens. Malgré cette différence, cela permet toujours des comparaisons utiles avec les enquêtes précédentes.

« Il est rassurant de voir que les Européens n’éprouvent pas d'inquiétude excessive en ce qui concerne les aliments qu’ils consomment. Je pense que ceci n’est pas dû au hasard mais bien aux progrès scientifiques et technologiques qui ont permis d'améliorer les normes alimentaires et les pratiques d'hygiène », ajoute le Dr Url.

Pas de préoccupation prédominante en matière de sécurité des aliments
Lorsque la sécurité des aliments est mentionnée en tant que facteur de choix alimentaire, aucune préoccupation particulière ne prédomine à travers tous les pays de l'UE. Il existe toutefois trois problèmes mentionnés le plus fréquemment dans 20 États membres de l'UE ou plus : l'utilisation à mauvais escient d'antibiotiques, d'hormones et de stéroïdes chez les animaux d'élevage (44%), les résidus de pesticides dans l’alimentation (39%) et les additifs alimentaires (36%).

Ces questions figuraient également parmi les principales préoccupations signalées dans l’enquête Eurobaromètre de 2010 sur la sécurité des aliments. En revanche, les Européens semblent moins préoccupés qu'auparavant par certains sujets tels que les OGM et par contre, de nouvelles questions – comme les microplastiques par exemple – ont été évoquées pour la première fois

Confiance à l’égard de l’information
Pour cette Journée internationale, les agences des Nations Unies ont mis l’accent sur la confiance que les citoyens accordent aux gouvernements et aux producteurs pour garantir la sécurité des aliments.

En Europe, les scientifiques (82% – en augmentation par rapport aux 73% de 2010), les associations de consommateurs (79%) et les agriculteurs (69%) bénéficient des niveaux de confiance les plus élevés parmi les Européens en ce qui concerne l'information sur les risques alimentaires.

La confiance à l’égard des autorités nationales (60%) et des institutions de l'Union européenne (58%) est assez élevée et similaire aux résultats obtenus en 2010. Toutefois, le rapport montre aussi que les Européens comprennent assez mal le fonctionnement du système de sécurité des aliments de l'UE.

Comme c’était le cas en 2010, la télévision constitue la principale source d'informations sur les risques alimentaires pour sept Européens sur dix. Mais, tandis que davantage de jeunes s'orientent vers les médias sociaux après la télévision (45% des 15-24 ans), les plus âgés optent pour des sources d'information traditionnelles telles que les journaux (46%) ou la radio (30%).

On lira aussi :
Pour notre pays, j'ai extrait deux questions intéressantes :

QD4T. Veuillez me dire dans quelle mesure vous avez confiance ou non dans les sources suivantes pour obtenir des informations sur les risques alimentaires (%)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Les autorités nationale n'arrivent qu'en quatrième position ... et la situation s'aggrave avec cette autre question :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Les Français ne sont que 20% à estimer que les pouvoirs publics de notre pays, ensemble avec l'UE, nous protègent des risques alimentaires. 

Ce sera à méditer, mais au global, cela ressemble fort à un vote de méfiance généralisée puisque les Français estiment à 63% par rapport aux Européens (43%) que les aliments sont pleins de substances dangereuses. 

Le travail de sape des marchands de peur montre ici sa triste efficacité ...

Les chiffres des maladies infectieuses d’origine alimentaire ne sont que la 'partie visible de l’iceberg', selon OMS-Europe


Cet article est dédié au nouveau directeur général de l'alimentation qui, dans une interview, a répondu « Oui » à la question suivante : Peut-on affirmer que notre alimentation en Europe est l'une des plus sûres du monde ?

Voici donc un article, à l'occasion de la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, qui va lui permettre de reconsidérer son point de vue, mais ce n'est même pas sûr …

« L’Organisation mondiale de la santé-Europe indique que les chiffres des maladies infectieuses d’origine alimentaire ne sont que la 'partie visible de l’iceberg' », source article de Joe Whitworth paru le 7 juin 2019 dans Food Safety News.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, à chaque minute, 44 personnes tombent malades parce qu'elles ont mangé des aliments contaminés.

Plus de 23 millions de personnes tombent malades et environ 4 700 décès par an, selon les données de la Région européenne de l'OMS présentées dans un rapport basé sur les chiffres de 2010 et présentée avant la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments. Le 7 juin, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) parraine la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments et compte en faire un événement annuel.

Les responsables de la Région européenne ont averti que les chiffres ne représentent que la 'partie visible de l'iceberg' et que le nombre exact de cas est inconnu. La région européenne de l'OMS est plus large que l'Union européenne et comprend 53 États membres tels que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.

Au niveau mondial, on estime que plus de 600 millions de personnes, soit près d'une personne sur 10, sont tombées malades après avoir consommé des aliments contaminés en 2010. Parmi elles, 420 000 sont décédées, dont 125 000 enfants de moins de 5 ans.

Faire réfléchir les gens
Dina Pfeifer, responsable technique par intérim de la sécurité sanitaire des aliments à OMS/Europe, a dit que la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments est importante pour apprécier les efforts déployés pour assurer des aliments sûrs.

« Du point de vue de l’industrie, des consommateurs et des gouvernements, l’essentiel est qu’ils tiennent les aliments sûrs pour acquis. Les systèmes deviennent complexes pour répondre à la situation actuelle. Nous avons besoin de confiance, de fonds et de ressources dans ces systèmes et d'une coordination nationale et mondiale. La Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments montre que certaines personnes veillent à ce que les aliments dans notre assiette soient sûrs. C'est une responsabilité partagée et nous devons y contribuer » », a-t-elle déclaré à Food Safety News.

« Pour les personnes souffrant de maladies sous-jacentes chroniques et les enfants vulnérables, la population immunodéprimée séropositive ou infectée par le VIH ou la chimiothérapie anticancéreuse, qu’est une petite diarrhée pour une personne en bonne santé peut mettre sa vie en danger. »

L'OMS assure le secrétariat du Codex Alimentarius avec la FAO et est chargée de l'évaluation des risques dans des domaines tels que les additifs alimentaires et les autres effets sur la santé.

« L’OMS/Europe aide les pays à renforcer leurs systèmes de santé publique. Nous ne pouvons pas tout faire. Nous mettons donc l’accent sur le travail intersectoriel dans les pays à revenu faible et intermédiaire et sur les changements de système gouvernemental dans les pays, réunissant les ministres de l’agriculture, de la santé et de l’environnement pour qu’ils travaillent sur ces questions », a déclaré Pfeifer.

Pfeifer a dit que les normes alimentaires sont importantes pour garantir que les pays soient sur la même ligne et mettre en œuvre des actions avec les mêmes méthodes.

« Vous pouvez avoir le monde entier dans votre assiette, le sel provient d'un pays, les légumes ont trois sources différentes et sont produits dans 10 ou 20 pays. Cela rend les investigations et la traçabilité très complexes en cas de problème », a-t-elle dit.

« Le séquençage du génome entier est un outil formidable et il est difficile de confirmer une source sans cet outil. Mais cela ne remplace pas la surveillance régulière pour savoir quoi analyser et échantillonner. Le coût du WGS diminue et les pays peuvent commencer à l'avoir. Cela contribue à la sécurité des aliments, mais ce n’est pas la seule et unique méthode. »

La Dr. Zsuzsanna Jakab, Directrice régionale de l'OMS pour l'Europe, a déclaré qu'un simple repas peut contenir des ingrédients de plusieurs continents et que la sécurité sanitaire dépend de la collaboration internationale.

« Tous les pays du monde, des plus grands aux plus pauvres, ont souffert de maladies d'origine alimentaire et l'Europe ne fait pas exception. L'ampleur du défi posé par les maladies d'origine alimentaire est frappante et montre qu'il est important de prévenir et d'atténuer les risques pour la sécurité sanitaire des aliments. »

« La Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments est une occasion sans précédent d'appeler les gouvernements à renforcer les systèmes garantissant la sécurité des aliments, dans tous les secteurs, dans toute l'Europe et dans le monde. »

Norovirus, responsable de la maladie d'origine alimentaire la plus fréquente
Des aliments insalubres peuvent entraîner une maladie grave ou durable, une hospitalisation et la mort. Le fardeau global des maladies d’origine alimentaire en Europe est estimé à plus de 400 000 années de vie corrigées de l’incapacité (DALY), c’est-à-dire les années au cours desquelles une personne est touchée par une maladie.

Les causes les plus fréquentes de maladies d'origine alimentaire sont les agents des maladies diarrhéiques tels que norovirus (15 millions de cas environ), suivis de Campylobacter spp., responsable de près de 5 millions d'infections, selon les estimations.

Salmonella spp. non typhique cause le plus grand nombre de décès, suivis par Campylobacter spp., norovirus, Listeria monocytogenes et Echinococcus multilocularis. Dans l'ensemble de la région, les maladies diarrhéiques sont responsables de 94% des maladies d'origine alimentaire, de 63% des décès et de 57% de la charge de morbidité.

La toxoplasmose parasitaire, qui peut causer de graves dommages aux enfants à naître et aux patients immunodéficients, constitue le troisième fardeau le plus important en matière de maladies d’origine alimentaire.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a déclaré que les 420 000 décès par an sont entièrement évitables.

« La Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments est une occasion unique de sensibiliser les gouvernements, les producteurs, les manipulateurs et les consommateurs aux dangers des denrées alimentaires insalubres. De la fourche à la fourchette, nous avons tous un rôle à jouer pour rendre les aliments sûrs », a-t-il déclaré.

Le thème de la journée est que la sécurité des aliments est l’affaire de tous. Les aliments insalubres entravent le développement de nombreuses économies à revenu faible ou intermédiaire, qui perdent environ 95 milliards de dollars de productivité liée à la maladie, à l’invalidité et au décès prématuré des travailleurs.

« Les gens ne pensent pas à la nourriture peut les rendre malades, mais un nombre inacceptable de personnes subit la misère des maladies d’origine alimentaire, parfois avec des conséquences graves - en particulier pour les très jeunes et les très âgés. »

« Du lavage des mains à la surveillance et à la réglementation internationale, en passant par la cuisson et le stockage appropriés des aliments, chaque pièce du puzzle de la sécurité sanitaire des aliments affecte des vies, des économies et des communautés entières », a déclaré la Dr Dorit Nitzan, directrice régionale par intérim des urgences à OMS/Europe.