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jeudi 28 juillet 2022

Rapport 2021 de l'AFSCA de Belgique: Le baromètre de la sécurité alimentaire montre une diminution de -6,6%

C'est par une image interactive claire et simple, reproduite ci-dessus de façon fixe, que débute le rapport d'activité 2021 de l'AFSCA (Agence fédérale de sécurité de la chaîne alimentaire) de Belgique afin de mieux comprendre le bilan. 

Selon son adminstrateur délégue, «L’année 2021 a marqué le retour à une vie plus normale tant pour les consommateurs et les entreprises que pour l’AFSCA. L’Agence a pu poursuivre sa mission afin de protéger le consommateur et de préserver la santé animale et végétale. Mais les incidents alimentaires, comme la contamination des denrées à l’oxyde d’éthylène (ETO), démontrent qu’une Agence forte et efficace reste nécessaire pour la surveillance de la chaîne alimentaire.»

Pour Joe Whitworth dans un article paru le 28 juillet 2022 dans Food Safety News, «La Belgique signale une forte augmentation des épidémies de maladies d'origine alimentaire en 2021», Je serai tenté de dire que c'est essentiellement un retour à la normale auquel on assiste comme par ailleurs dans de nombreux pays européens.

Point très intéressant, l’AFSCA s’est doté d’un baromètre de la sécurité alimentaire, instrument développé en 2010 par le Comité scientifique institué auprès de l’AFSCA. Il permet d'obtenir, sur une base annuelle, une image de l'évolution de la situation globale de la sécurité alimentaire en Belgique. Le baromètre est basé sur un ensemble d'indicateurs qui concernent l'ensemble de la chaîne alimentaire, de l'approche préventive (autocontrôle, inspections), en passant par le contrôle des produits (pour la présence de dangers chimiques et biologiques) jusqu'aux conséquences pour la santé publique (toxi-infections alimentaires).

Le baromètre de la sécurité alimentaire montre une diminution de -6,6% pour 2021 par rapport à 2020.
Cette diminution est en grande partie due à une augmentation significative du nombre de notifications de personnes touchées par une toxi-infection alimentaire collective (TIAC), y compris une augmentation des cas de listériose, de salmonellose et de campylobactériose, par rapport à 2020. En effet, en 2020, la pandémie de coronavirus a impliqué l’enregistrement d’un faible nombre de notifications de TIAC en raison de la fermeture de l’Horeca. Toutefois, le nombre de personnes touchées pour 100 000 habitants est inférieur à celui de 2019, avant la pandémie de coronavirus.

Par rapport à 2020, une diminution du nombre d’inspections favorables en ce qui concerne l'infrastructure, installation et hygiène dans le secteur Horeca, les cuisines de collectivités et les commerces de vente au détail est également observée. Il est à noter qu’en 2020 et au premier semestre 2021, les inspections sur le terrain ont été adaptées dans le contexte de la pandémie de coronavirus, l’AFSCA se concentrant principalement sur le contrôle des points clés concernant les infrastructures, l'installation et l’hygiène au moyen d’une check-list simplifiée. En outre, une nouvelle structure pour les inspections dans le secteur de la distribution a été mise en place au cours du second semestre 2021. Toutes les questions fondamentales et les plus pertinentes relatives aux principaux risques potentiels, qui figuraient auparavant dans des check-lists de portée différente, sont désormais regroupées en une seule check-list sous la rubrique «scope de base», qui est utilisée pour chaque inspection.

En outre, le pourcentage d’entreprises exerçant une ou plusieurs activités dans le secteur de la transformation et disposant d’un système d’autocontrôle validé pour l’ensemble de leurs activités a légèrement diminué, tandis que ce pourcentage a légèrement augmenté dans le secteur de la production primaire et dans le secteur en amont de la production primaire. 

Par rapport à 2020, une diminution du nombre d’inspections favorables en ce qui concerne l'infrastructure, installation et hygiène dans le secteur Horeca, les cuisines de collectivités et les commerces de vente au détail est également observée.

Selon l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), un peu plus de 200 foyers de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) supplémentaires ont été enregistrés en Belgique en 2021 par rapport à 2020: le nombre passant de 333 en 2020 à 547 en 2021. Le nombre de personnes touchées est passé en 2020 de 1 262 avec 27 hospitalisations et deux décès à 2 070 personnes touchées, 78 hospitalisations mais aucun décès en 2021.

L'AFSCA a déclaré qu'il était important de se rappeler que 2020 était une année exceptionnelle en raison de la fermeture de nombreuses entreprises alimentaires en raison des restrictions liées au COVID-19.

Les données de l'année écoulée sont aussi légèrement inférieurs à ceux de 2019, où 571 foyers ont été enregistrés et 2 457 personnes avaient été touchées.

L'agent était inconnu dans 512 foyers avec près de 1 700 maladies en 2021, selon les données de Sciensano, l'institut national de santé publique.

Répartition des éclosions
Sept épidémies à Salmonella ont rendu malades 97 personnes et 25 ont été hospitalisées. Campylobacter a causé six et 33 cas de maladie. Cinq éclosions à norovirus ont touché 125 personnes et cinq éclosions à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont rendu malades 33 personnes dont 30 ont été hospitalisées.

Vingt personnes ont été malades dans quatre éclosions à Bacillus cereus, 10 cas dans deux éclosions à Clostridium perfringens et une éclosion à Yersinia enterocolitica avec 26 cas. Il y a eu aussi une augmentation des cas de listériose, de salmonellose et de campylobactériose, par rapport à 2020.

Le point de contact pour les consommateurs
Le point de contact a reçu et traité 3 929 plaintes, soit une moyenne de 16 plaintes par jour ouvrable. Selon l’AFSCA, «Un service aux consommateurs ambitieux : 9 plaintes de consommateurs sur 10 sont ont été traitées dans les 30 jours !»

De nombreux consommateurs qui pensaient être tombés malades après avoir mangé un repas dans un établissement ou à cause d'un produit qu'ils avaient acheté ont contacté le point de contact. En 2021, 1 plainte sur 4 concernait une possible intoxication alimentaire. En outre, les consommateurs ont été principalement préoccupés par l'hygiène (25 %) et les méthodes de fabrication et de conservation de denrées alimentaires (21 %), comme l'interruption de la chaîne du froid ou du chaud et les dates de péremption.

Rappels de produits alimentaires
Le rapport annuel révèle que de nombreux rappels de produits étaient dus à la présence d'oxyde d'éthylène et qu'il y a eu une augmentation des contrôles en raison de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Les entreprises alimentaires ont rappelé ou émis un avertissement pour 492 produits et 210 liés à l'oxyde d'éthylène.

Près de 133 000 envois, dont plus de 6 000 en provenance du Royaume-Uni, ont été contrôlés aux postes de contrôle frontaliers belges et plus de 98% d'entre eux ont été admis sur le marché européen.

Les contrôles des produits britanniques ont montré que 95% des expéditions étaient conformes à la législation de l'UE. En 2021, l'AFSCA a délivré 950 certificats sanitaires pour les exportations d'animaux et de produits vivants et 5 250 certificats phytosanitaires pour les végétaux et produits végétaux à destination du Royaume-Uni.

Enquêtes sur les fraudes alimentaires
En 2021, une cellule d'enquête de l'AFSCA (UNE) a enregistré 953 signalements de fraudes potentielles (712 en 2018, 1.331 en 2019 et 1.419 en 2020).

L'UNE a reçu 82 rapports et envoyé 69 notifications dans le cadre du réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire.

Une opération a porté sur les compléments alimentaires vendus en ligne et a consisté à vérifier les articles affichés. Au total, 118 compléments alimentaires suspects ont été analysés et 90 contenaient des substances illicites.

L'UNE a également participé à une enquête liée aux chevaux avec Interpol et Europol dans le cadre de l'opération Opson. Au total, 21 contrôles ont été effectués et 190 chevaux et 237 passeports contrôlés.

Cela a permis de découvrir 37 passeports équins falsifiés avec trois dossiers judiciaires et 15 dossiers administratifs ouverts. Au total, 33 échantillons ont également été prélevés dans des abattoirs pour vérifier l'utilisation de médicaments vétérinaires dans l'industrie de la viande chevaline.

Dans le précédent Opson, les contrôles à l'importation avaient abouti à la saisie de 4 tonnes de denrées alimentaires, principalement parce que les entreprises impliquées n'étaient pas enregistrées auprès de l'AFSCA ou que les produits animaux provenaient de pays où les importations sont interdites.

Un autre cas concernait la France avec des poires belges Conférence vendues comme françaises, entraînant une perte de traçabilité. Les poires Conférence d'origine française sont vendues à un prix plus élevé. Grâce à l'enquête en Belgique, la fraude a pu être démontrée.

La vente illégale de produits de la pêche sans inspection, ni tri était une autre préoccupation. En l'absence d'étiquetage ou de documentation sur les quotas de pêche, la traçabilité n'est pas garantie. Au cours d'une journée d'action, six bateaux ont été contrôlés et quatre navires ont été impliqués dans des ventes illégales. Deux commerçants ont été surpris en train d'acheter ces produits.

La communication aux professionnels en chiffres
C’est l’un des points forts de l’AFSCA. Un tableau illustre cet état de fait avec notamment une fréquentation très élevée sur site internet de l’AFSCA.

Compte tenu de la situation liée à la COVID-19, les activités de la cellule de vularisation ont partiellement repris en 2021 Sessions d’information : 120 ; Participants aux sessions d'information : 2 500 ; Participants à l'e-learning : 700.

Les contrôles
C’est indéniablement le gros plus de l’AFSCA par rapport à ce qui se passe chez nous. Les chiffres parlent d’eux-même, et comme l’on dit il n’y a pas photo.

Chaque établissement de la chaîne alimentaire doit être connu de l'AFSCA et fait l'objet de contrôles systématiques, selon une fréquence pré-établie par l’Agence.

Une présentation vous est proposée ci-dessus mais je vous invite à aller sur la page du rapport consacrée aux contrôles, vous verrez l’étendue des détails mais aussi le souci d’améliorer ces contrôles et/ou inspections.
Commentaire
Rapport clair, simple, précis et transparent que l'on peut lire et comprendre facilement. Merci à l'AFSCA.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soin de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

jeudi 28 novembre 2019

Allemagne : Les mycotoxines dans les aliments inquiètent un nombre croissant de personnes, selon le BfR


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les mycotoxines dans les aliments inquiètent un nombre croissant de personnes », source BfR 44/2019 du 18 novembre 2019.

Le BfR publie le neuvième Consumer Monitor sur la perception des risques pour la santé.
Salmonella dans les aliments, les aliments génétiquement modifiés et la résistance aux antimicrobiens sont les principaux problèmes de santé et de consommation auxquels les consommateurs sont particulièrement sensibles.

Néanmoins, plus des trois quarts des Allemands considèrent toujours que les aliments sont sains et sûrs. Ceci est le résultat du dernier Consumer Monitor, une enquête représentative auprès de la population de l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR).

Le sujet des mycotoxines dans les aliments est beaucoup plus connu et en même temps inquiète plus de personnes que lors de la précédente enquête de février 2019.

Près de la moitié des répondants sont inquiets à leur sujet. « Les consommateurs ont plus peur des substances de synthèse que des substances d'origine naturelle », déclare le Dr. Andreas Hensel, président du BfR. « Le fait que les gens considèrent désormais que les mycotoxines dans les aliments sont aussi dangereuses que Salmonella ou les résidus de produits phytosanitaires montre à quelle vitesse la perception des risques pour la santé évolue. »

Qu'il s'agisse de la résistance antimicrobienne, des microplastiques, de Salmonella ou des mycotoxines - quels sont les risques pour la santé que la population connaît et quels sont les sujets qui l'inquiètent?

En tant qu’étude représentative de la population, le BfR Consumer Monitor fourni tous les six mois des indications sur la manière dont les Allemands perçoivent les risques pour la santé. Pour cette enquête, environ 1 000 personnes vivant dans des ménages privés et âgées d'au moins 14 ans sont interrogées par téléphone au nom du BfR.

Les répondants considèrent toujours que les régimes alimentaires les plus pauvres ou les plus malsains, le climat, la pollution environnementale et le tabagisme sont les principaux risques pour la santé.

Pour la première fois, au moins cinq pour cent des personnes interrogées ont spontanément déclaré que les soins, l'âge et la retraite étaient des risques.

Lorsqu'on leur a posé des questions sur des sujets choisis, Salmonella dans les aliments, les aliments génétiquement modifiés et la résistance aux antimicrobiens ont été en tête des préoccupations des consommateurs. Ces sujets ont été suivis par les microplastiques et les résidus de produits phytopharmaceutiques dans les aliments et par l’aluminium dans les emballages et les contenants pour aliments.

Comme lors de l'enquête précédente, la résistance aux antimicrobiens et les microplastiques sont toujours les problèmes qui préoccupent la plupart des répondants. Cependant, par rapport à la dernière enquête, la population est beaucoup plus préoccupée par les mycotoxines dans les aliments: le nombre de personnes inquiètes a augmenté de 13 points de pourcentage, pour atteindre 46%.

De même, de nombreux répondants pensent que la présence de Salmonella dans les aliments, par exemple, est préoccupante. Le sujet Listeria dans les aliments, qui était inclus dans cette enquête pour la première fois, n'était connu que d'un peu moins de la moitié des répondants.

Dans une édition spéciale de l'Eurobaromètre « La sécurité alimentaire dans l'Union européenne », une enquête portant sur 28 000 participants dans 28 États membres de l'UE organisés en avril 2019, a mis en évidence les différences de perception du risque au sein de l'UE. Source EFSA.

Une comparaison européenne montre que les préoccupations concernant « les résidus d'antibiotiques, d'hormones ou de stéroïdes dans la viande » sont beaucoup plus importantes dans la population allemande, à 61% par rapport à la moyenne européenne (44%). À l'inverse, l'Allemagne (22%) est moins préoccupée par « les intoxications alimentaires causées par une bactérie » que l'ensemble de l'UE (30%).

Le dernier BfR Consumer Monitor montre également relativement peu de préoccupations concernant les bactéries dans les aliments, telles que Listeria ou Campylobacter, qui sont chacune connues de moins de la moitié des répondants.

dimanche 9 juin 2019

Les Européeens et les risques alimentaires, selon un sondage


J'en avais déjà parlé ici ,mais voici un autre point de vue dans « La plupart des Européens réagissent aux informations sur,les risques alimentaires », source article de Joe Whitworth paru le 9 juin 2019 dans Food Safety News.

Selon une sondage, deux tiers des Européens ont changé leur comportement de consommation à la suite d'informations sur un risque alimentaire.

Un sondage Eurobaromètre de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), publié lors de la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, a révélé que 66% des personnes avaient changé leurs habitudes alimentaires en se basant sur des informations qu'ils avaient entendues ou lues concernant un risque alimentaire.

Un tiers a apporté un changement permanent et les 33% restants ont changé de comportement pendant un certain temps. Environ la moitié des répondants ont opéré un changement permanent en Suède, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Finlande, mais cette proportion est plus faible au Portugal, en Hongrie, en Lituanie et en Pologne.

Trois personnes sur dix déclarent ne pas avoir changé de comportement de consommation en raison d'informations relatives à un risque alimentaire. Cela inclut 21% qui disent que l'information les inquiète mais n'a pas provoqué de changement de comportement et 9% qui n'étaient pas inquiets et n'ont apporté aucun changement.

Les changements de comportement de consommation sont plus fréquents chez les femmes, celles d'âge moyen et celles ayant un niveau d'instruction élevé.

Le sondage par Kantar a été réalisée dans 28 États membres du 9 au 26 avril. Quelque 27 655 personnes de différents groupes sociaux et démographiques ont été interrogées en face à face dans leur langue maternelle à la maison.

La sécurité des aliments est un facteur important
Vytenis Andriukaitis, membre de la Commission chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, a salué une journée qui souligne l’importance de la sécurité sanitaire des aliment et reconnaît le travail que les gens accomplissent pour garantir la sécurité des aliments qui se retrouvent dans les assiettes.

« Les résultats de cette étude montrent que les Européens sont très sensibilisés aux problèmes de sécurité alimentaire et se soucient de ce qu'ils mangent. Cela nous donne une motivation encore plus grande pour continuer notre travail en veillant au maintien de nos normes élevées et en nous efforçant également de parvenir à des modes de production et de consommation plus durables. »

Les facteurs les plus importants pour les Européens lorsqu’ils achètent des aliments sont l’origine des aliments (53%), le coût (51%), la sécurité des aliments (50%) et le goût (49%). Dans l'ensemble, 41% des personnes interrogées ont déclaré « s'intéresser personnellement au sujet de la sécurité sanitaire des aliments ».

Plus des trois quarts des répondants à Chypre (77%) affirment que la sécurité des aliments est l'un des facteurs les plus importants lors de l'achat d'aliments, à l'instar de plus des deux tiers à Malte (73%) et en Croatie (69%). Cependant, environ un tiers d'entre eux seulement en disent autant en Autriche (32%) et en Suède (34%).

Environ un cinquième seulement des Européens déclarent que la sécurité sanitaire est leur principale préoccupation lors du choix des aliments. La majorité (71%) déclarent que la sécurité des aliments fait partie des préoccupations (43%) ou tiennent pour acquis que les aliments vendus sont sans danger (23%). Une petite proportion (5%) déclare que la sécurité sanitaire ne les concerne pas, car ils pensent que leur corps est capable de gérer les risques liés à la sécurité des aliments.

Les répondants à Chypre sont les plus susceptibles de dire que la sécurité est leur principale préoccupation lors du choix des aliments, suivis de l'Irlande, de la Roumanie et de Malte. Les proportions les plus faibles se trouvent en Finlande et aux Pays-Bas. Il existe une hypothèse selon laquelle la sécurité des aliments peut être considérée comme allant de soi aux Pays-Bas, en Finlande et en Suède.

Bernhard Url, directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré que près de 10 ans s'étaient écoulés depuis la dernier sondage européen sur le sujet.

« Il est rassurant de voir que les Européens ne sont pas trop préoccupés par les aliments dans leurs assiettes. Je pense que ce n’est pas une coïncidence, mais bien une avancée scientifique et technologique qui a permis d’améliorer les normes alimentaires et les pratiques d’hygiène », a-t-il dit.

Préoccupations des consommateurs
Les préoccupations les plus fréquemment rapportées concernent les antibiotiques, les hormones et les stéroïdes dans la viande; les pesticides, les polluants environnementaux et les additifs alimentaires.

Les répondants sont les plus susceptibles d'être préoccupés par les résidus d'antibiotiques, d'hormones ou de stéroïdes dans la viande (44%), suivis par les résidus de pesticides dans les aliments (39%), les polluants environnementaux présents dans le poisson, la viande ou les produits laitiers (37%) et les additifs comme les colorants et les agents de conservation. ou des arômes dans des aliments ou des boissons (36%).

Plus du quart sont préoccupés par l'hygiène alimentaire, les intoxications alimentaires causées par des bactéries et les maladies présentes chez les animaux. À Malte et au Royaume-Uni, l'hygiène alimentaire est le plus souvent citée parmi les préoccupations, mais elle est moins citée par les Polonais, alors que l'intoxication alimentaire par des bactéries est la réponse la plus courante au Portugal et en Irlande, mais la plus faible en Bulgarie, en Estonie et en Lituanie.

Les Européens semblent moins préoccupés qu'auparavant par des questions telles que les OGM et les microplastiques ont été mentionnés pour la première fois.

Confiance et connaissance du système de l'UE
Environ un cinquième des personnes interrogées s'accordent pour dire que « les avis scientifiques sur les risques alimentaires sont indépendants des intérêts commerciaux ou politiques ». Les Néerlandais sont les plus susceptibles d'accepter, suivis par ceux d'Irlande et de Belgique, mais l'accord est le plus faible en Slovaquie et en Bulgarie.

Les Européens sont plus susceptibles de faire confiance aux scientifiques (82%) et aux organisations de consommateurs pour l'information sur les risques liés à l'alimentation, suivis des agriculteurs, des autorités nationales, des institutions de l'UE, des ONG et la moitié déclarent faire confiance aux journalistes.

Cependant, la connaissance du fonctionnement du système européen de sécurité des aliments est limitée.

Un peu plus de deux personnes sur cinq déclarent « qu’il existe une réglementation visant à garantir la sécurité des aliments que vous consommez ». Trois personnes sur dix savent que « pour décider des risques liés à la consommation de nourriture, l’UE compte sur les scientifiques pour des avis d'experts » et une sur cinq sait que « l'UE dispose d'une institution distincte qui fournit des avis scientifiques sur la sécurité des aliments. »

Url a dit qu'il y avait des aspects positifs à retirer des résultats, mais qu'il fallait éviter toute complaisance.

« Nous devons suivre le rythme des préoccupations et des comportements des Européens, comme le prévoyait la récente réforme de la Food Law. Le fait qu’il y ait une grande confiance dans les scientifiques est encourageant. Nous pouvons accroître encore la confiance des Européens dans leurs aliments si nous entendons mieux leurs préoccupations et améliorons les possibilités de dialogue, afin de mieux comprendre l’apport de la science au système de l’UE », a-t-il dit.
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Les résultats pour la France de ce sondage sont ici.

vendredi 7 juin 2019

Les préoccupations des Français sont sensiblement différentes de celles des Européens face à l’alimentation, selon le baromètre de l'EFSA


Les préoccupations des Européens face à l’alimentation : publication d'une enquête européenne à l’occasion de la première Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, source Efsa du 7 juin 2019.

Deux Européens sur cinq se disent personnellement concernés par la sécurité des aliments et, pour un Européen sur cinq seulement, c'est la principale préoccupation qui oriente les choix alimentaires. Pour la plupart des Européens, la sécurité sanitaire constitue l’un des facteurs qui influencent leurs habitudes et leurs choix alimentaires – parallèlement au prix, au goût, aux qualités nutritionnelles et à l'origine des aliments.

Ce sont là quelques-unes des nombreuses informations intéressantes issues d’une nouvelle enquête Eurobaromètre menée par l’EFSA et publiée à l’occasion de la première Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments.

Selon les Nations Unies, la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments « constitue pour les consommateurs, les producteurs et les gouvernements une opportunité de mettre en lumière une question souvent considérée comme allant de soi ». Les résultats de l’enquête suggèrent que la plupart des Européens (55%) sont très sensibilisés aux questions relatives à la sécurité des aliments et que deux tiers d’entre eux ont modifié leur comportement après avoir reçu des informations sur des questions liées à la sécurité des aliments.

Première enquête européenne sur la sécurité des aliments depuis 2010
« Je suis ravi qu’une journée dédiée mette l’accent sur l’importance de la sécurité des aliments et reconnaisse aussi le travail précieux des femmes et des hommes, agriculteurs, vétérinaires, agronomes, chefs cuisiniers et bien d’autres acteurs qui oeuvrent tous les jours pour que les aliments qui se retrouvent dans nos assiettes soient sans danger », a déclaré Vytenis Andriukaitis, le commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire. « Les résultats de cette étude montrent que les Européens sont très sensibilisés aux problèmes de sécurité des aliments et qu’ils se soucient de ce qu'ils mangent. C’est une motivation supplémentaire pour nous et cela nous incite à poursuivre nos efforts pour maintenir des normes élevées de sécurité tout en nous efforçant également de viser des modes de production et de consommation plus durables. »

Bernhard Url, le Directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré : « Près de 10 ans se sont écoulés depuis la dernière enquête européenne à ce sujet. Beaucoup de changements se sont produits dans la société pendant cette période et nos façons de produire et de consommer ont également évolué. »

À la différence des études précédentes, l’enquête 2019 a été développée avec certains États membres de l’UE afin d’intégrer de nouvelles perspectives et d'assurer un contact plus étroit avec les citoyens. Malgré cette différence, cela permet toujours des comparaisons utiles avec les enquêtes précédentes.

« Il est rassurant de voir que les Européens n’éprouvent pas d'inquiétude excessive en ce qui concerne les aliments qu’ils consomment. Je pense que ceci n’est pas dû au hasard mais bien aux progrès scientifiques et technologiques qui ont permis d'améliorer les normes alimentaires et les pratiques d'hygiène », ajoute le Dr Url.

Pas de préoccupation prédominante en matière de sécurité des aliments
Lorsque la sécurité des aliments est mentionnée en tant que facteur de choix alimentaire, aucune préoccupation particulière ne prédomine à travers tous les pays de l'UE. Il existe toutefois trois problèmes mentionnés le plus fréquemment dans 20 États membres de l'UE ou plus : l'utilisation à mauvais escient d'antibiotiques, d'hormones et de stéroïdes chez les animaux d'élevage (44%), les résidus de pesticides dans l’alimentation (39%) et les additifs alimentaires (36%).

Ces questions figuraient également parmi les principales préoccupations signalées dans l’enquête Eurobaromètre de 2010 sur la sécurité des aliments. En revanche, les Européens semblent moins préoccupés qu'auparavant par certains sujets tels que les OGM et par contre, de nouvelles questions – comme les microplastiques par exemple – ont été évoquées pour la première fois

Confiance à l’égard de l’information
Pour cette Journée internationale, les agences des Nations Unies ont mis l’accent sur la confiance que les citoyens accordent aux gouvernements et aux producteurs pour garantir la sécurité des aliments.

En Europe, les scientifiques (82% – en augmentation par rapport aux 73% de 2010), les associations de consommateurs (79%) et les agriculteurs (69%) bénéficient des niveaux de confiance les plus élevés parmi les Européens en ce qui concerne l'information sur les risques alimentaires.

La confiance à l’égard des autorités nationales (60%) et des institutions de l'Union européenne (58%) est assez élevée et similaire aux résultats obtenus en 2010. Toutefois, le rapport montre aussi que les Européens comprennent assez mal le fonctionnement du système de sécurité des aliments de l'UE.

Comme c’était le cas en 2010, la télévision constitue la principale source d'informations sur les risques alimentaires pour sept Européens sur dix. Mais, tandis que davantage de jeunes s'orientent vers les médias sociaux après la télévision (45% des 15-24 ans), les plus âgés optent pour des sources d'information traditionnelles telles que les journaux (46%) ou la radio (30%).

On lira aussi :
Pour notre pays, j'ai extrait deux questions intéressantes :

QD4T. Veuillez me dire dans quelle mesure vous avez confiance ou non dans les sources suivantes pour obtenir des informations sur les risques alimentaires (%)
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Les autorités nationale n'arrivent qu'en quatrième position ... et la situation s'aggrave avec cette autre question :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Les Français ne sont que 20% à estimer que les pouvoirs publics de notre pays, ensemble avec l'UE, nous protègent des risques alimentaires. 

Ce sera à méditer, mais au global, cela ressemble fort à un vote de méfiance généralisée puisque les Français estiment à 63% par rapport aux Européens (43%) que les aliments sont pleins de substances dangereuses. 

Le travail de sape des marchands de peur montre ici sa triste efficacité ...