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jeudi 27 juillet 2023

Intoxication alimentaire à Salmonella dans un restaurant : Quand ce n'est pas l'aliment, c'est l'environnement !

Investigation sur une intoxication alimentaire à Salmonella Montevideo liée à la contamination environnementale d'un système de drainage de la cuisine du restaurant, Québec, Canada, 2020-2021 », source article paru dans Journal of Food Protection. L’article est disponible en intégralité.

Résumé

En mai 2020, la Direction de santé publique du Québec a reçu un signalement du Laboratoire de santé publique du Québec d'un cluster de trois cas à Salmonella enterica enterica, sérogroupe C1, sérotype Montevideo.

L'enquête épidémiologique a identifié un total de 67 cas entre le 1er janvier 2020 et le 13 août 2021, dont 66% étaient directement liés à un restaurant de la zone. Les souches de Salmonella de la plupart de ces cas se sont avérées identiques par séquençage du génome entier.

L'inspection initiale du restaurant par les autorités compétentes (Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du Québec), comprenant l'évaluation de l'hygiène et de la sécurité des aliments, la recherche de cas de maladie parmi les employés et les prélèvements des aliments, a été incapable d'établir l’origine de l'éclosion.

Des prélèvements environnementaux ont montré que les siphons de sol de la cuisine du restaurant étaient contaminés par la même souche de Salmonella Montevideo que les cas de l'éclosion.

Plusieurs méthodes de nettoyage et de désinfection ont été utilisées à plusieurs reprises. Lorsque les prélèvements environnementaux sur les lieux de restauration ont été négatifs à plusieurs reprises et consécutivement, les cas dans la communauté ont cessé. L'apparition préalable d'un incendie dans la cuisine peut avoir joué un rôle dans la contamination des siphons du restaurant.

En conclusion, les professionnels de la santé publique devraient considérer les systèmes de collecte des eaux usées (siphon, collecteur des eaux usées) et la possible aérosolisation des bactéries comme une source potentielle d’une éclosion de salmonellose liée aux restaurants.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.

mercredi 3 mai 2023

La contamination par Listeria dans les installations de production est plus probable dans les zones non en contact avec le produit, selon une nouvelle étude

Ce n’est pas vraiment un scoop mais cela contribue à la maîtrise de Listeria dans l’environnement. On peut raisonnablement penser que si les siphons, les collecteurs des eaux usées, les sols et les plafonds sont propres, le reste est propre et exempt de Listeria

«La contamination par Listeria dans les installations de production est plus probable dans les zones non en contact avec le produit, selon une nouvelle étude», source Food Safety News du 3 mai 2023.

Une nouvelle étude financée par le Center for Produce Safety (CPS), «Study looks at Listeria contamination patterns in processors» a révélé que la contamination par Listeria monocytogenes dans les installations de transformation des produits alimentaires est plus susceptible de se produire dans les zones non en contact avec le produit telles que les siphons, les collecteurs des eaux usées, les sols et les plafonds, plutôt que dans les zones en contact direct comme les couteaux et bandes transporteuses ou de convoyage.

Ana Allende et son équipe de l'institut de recherche CEBAS-CSIC en Espagne ont mené un projet de deux ans pour examiner les schémas de contamination par Listeria monocytogenes et les programmes de nettoyage-désinfection associés dans trois installations de transformation de produits alimentaires et identifier les principaux points de contamination.

Les chercheurs ont divisé les zones de transformation en trois zones en fonction de leur proximité en contact avec le produit.

- La zone 1 concernait les zones en contact direct, telles que les couteaux et les bandes transporteuses.
- La zone 2 comprenait les surfaces qui n'entraient pas en contact avec les aliments mais qui se trouvaient à proximité.
- La zone 3 comprenait des surfaces non en contact avec le produit, plus éloignées, qui pourraient potentiellement conduire à la contamination des zones 1 et 2.

Ils ont procédé à un échantillonnage systématique des installations en fin de journée avant le nettoyage et la désinfection, ainsi qu'après les activités de nettoyage et de désinfection.

Les chercheurs ont collecté plus de 600 échantillons dans les trois zones et 45 échantillons d'ingrédients crus et de produits finis. L'équipe a ensuite utilisé le séquençage du génome entier (WGS) sur 100 échantillons pour comprendre si Listeria était transitoire ou persistant. Ils ont constaté que les deux mêmes sérotypes de Listeria monocytogenes étaient présents sur les trois lignes de transformation après les deux prélèvements, avant et après le nettoyage, suggérant que ces sérotypes étaient inhérents et se déplaçaient de la zone 3 vers la zone 1.

«Nous avons commencé à nous intéresser au rôle de la contamination environnementale après des années de participation au symposium de la CPS où certains chercheurs, tels que le Dr Martin Wiedmann et la Dr Laura Strawn, se sont concentrés sur la maîtrise de Listeria dans les usines de conditionnement et de installations de transformation», a dit Allende. «Nous essayons d'apporter nos expériences d'un autre point de vue. Les installations que nous pouvons échantillonner ici pourraient également nous aider à comprendre l'importance de ce problème.»

De plus, les chercheurs ont évalué l'efficacité des biocides contre les isolats de Listeria monocytogenes résidents et ont découvert que tous les isolats obtenus de l'environnement après nettoyage étaient sensibles aux biocides, dissipant les craintes que les agents pathogènes deviennent résistants aux désinfectants.

Allende a dit que l’étude visait à fournir des résultats pertinents pour les trois transformateurs de produits coopérants, mais qu'elle avait également des implications plus larges pour l'industrie des produits agricoles sur la manière dont elle devrait effectuer la surveillance environnementale, y compris l'échantillonnage après la transformation juste avant le nettoyage. Les résultats devraient aider les transformateurs à mieux comprendre les principaux points de contamination dans la zone 1 et leur relation avec Listeria monocytogenes de séquence type identiques ou similaires dans les zones 2 et 3.

«L'une des hypothèses que nous avions était que la matière première introduisait une grande partie de Listeria», a dit Allende. «C'était avant que nous procédions à l'échantillonnage et au séquençage complet du génome pour comprendre les isolats et qu'ils ne provenaient pas tous de la matière première. Une partie de la contamination provenait probablement de la zone 3 dans les différentes installations de transformation.»

Alors que plusieurs études ont examiné la prévalence de Listeria monocytogenes dans les installations de transformation des produits laitiers et de la viande, peu ont examiné les schémas de contamination par Listeria monocytogenes et les programmes de nettoyage-désinfection connexes dans les installations de transformation des produits alimentaires. Le projet de recherche mené par Allende et son équipe est conçu pour fournir des données pratiques sur les plans de surveillance environnementale des installations de production, ainsi que sur l'efficacité des programmes de nettoyage et de désinfection.

La Food and Drug Administration des États-Unis a une politique de tolérance zéro pour Listeria monocytogenes dans les échantillons de produits transformés, tandis que la Commission européenne a fixé un seuil allant jusqu'à 100 unités formant colonie par gramme.

Commentaire
Le passage de Listeria de la zone 3 à la zone 1 est probablement dû à une mauvaise méthode de nettoyage.

Le contrôle de l’environnement après nettoyage-désinfection peut s’avérer utile, mais il semble encore plus utile juste avant le démarrage de la production.

Enfin, l’article ne mentionne pas la validation du nettoyage-désinfection avec le recours avec des lames porte-germes.

En France, le critère microbiologique pour Listeria monocytogenes dans les échantillons de produits transformés est proche de celui de la FDA aux États-Unis, malgré ce critère énoncé de la réglementation européenne. En fait, tout ceci est évolution notamment en ce qui concerne les aliments prêts à être consommés réfrigérés.

Dans une rare document sur le sujet du nettoyage et de la désinfection des siphons de sol dans les entreprises alimentaires, voici une vidéo de Campden BRI de janvier 2020 à ce sujet.

Cette courte vidéo illustre les points clés à considérer lors du nettoyage d'un siphon de sol dans un environnement de fabrication d'aliments et de boissons. Elle explique comment sélectionner l'équipement de nettoyage approprié, utiliser des techniques de nettoyage et des désinfectants efficaces et comment inspecter un siphon de sol après nettoyage. La vidéo se concentre sur les méthodes de nettoyage pour deux conceptions de collecteurs d'eaux usées, les caniveaux et le siphon cloche.

Voir aussi Comment fait-on pour nettoyer les collecteurs d’eaux usées en entreprise alimentaire ?

jeudi 24 octobre 2019

La reconstruction des bâtiments augmente le risque Listeria, selon une étude sur cinq ans


Voici une étude parue dans International Journal of Food Microbiology à propos de l’analyse temporelle de la structure de la population de Listeria monocytogenes dans les siphons de sol pendant la reconstruction et l'agrandissement d'une usine de transformation de viande

Résumé
En raison d'une probabilité plus élevée de non-conformité aux mesures d'hygiène, les travaux de reconstruction constituent un défi majeur pour la sécurité des aliments des opérateurs du secteur alimentaire.

Ici, nous avons surveillé un scénario de contamination par Listeria monocytogenes au cours de la durée d'une période de reconstruction visant à agrandir le bâtiment principal d'une importante installation de transformation de viande.

La reconstruction a eu lieu alors que la production alimentaire était en cours. Nous avons utilisé un schéma d'échantillonnage longitudinal ciblant 40 siphons de sol répartis dans l'environnement de transformation des aliments sur une période de cinq ans.

La structure de la population de L. monocytogenes a été déterminée par sérogroupage par PCR, électrophorèse sur gel en champ pulsé (PFGE) et par typage selon MLST. Alors que le premier échantillon a permis de déchiffrer une contamination de base (45%), l’intensification des mesures de nettoyage-désinfection a permis de réduire la prévalence de L. monocytogenes avant le début des travaux (5%). Les activités de reconstruction ont augmenté la prévalence de L. monocytogenes dans l’environnement de transformation des aliments (20,5%) et modifié la structure de la population en une proportion plus élevée de génotypes associés à une maladie (61%).

Lors du premier échantillonnage, ST121 était répandu dans tout l’environnement de transformation des aliments, même dans la zone de conditionnement. Après les deuxième et troisième prélèvements, à la suite d'une application accrue d'hypochlorite au cours de le la désinfection, ST121 n'était présent que dans la zone de préparation des matières premières.

Une flore résiliente a été détectée au cours de trois échantillonnages (ST8, ST9 et ST37) qui n’auraient peut-être pas été exposés au nettoyage quotidien des siphons de sol.
Après l’achèvement des travaux de reconstruction, la structure de la population de L. monocytogenes a retrouvé sa condition initiale (45% et 20,5% au cours de la première et sixième phases de prélèvements).

Cet article indique que les phases de reconstruction sont des épisodes à haut risque pour la sécurité des aliments dans l’environnement de transformation des aliments. Des précautions spéciales doivent être prises pour éviter la contamination croisée des produits car la reconstruction a généralement lieu pendant de longues périodes.

Faits saillants
  • La reconstruction de bâtiments est un défi majeur en matière de sécurité des aliments.
  • La contamination par L. monocytogenes était de 45% dans les siphons de sol.
  • Au début, ST121 était répandu dans tout l’environnement de transformation des aliments.
  • Les activités de reconstruction ont transformé la structure de la population en génotypes associés à une maladie (61%; ST1, ST6).
  • Une flore résiliente a été détectée (ST8, ST9, ST37) qui n'aurait peut-être pas été exposée au nettoyage quotidien.

Sur un sujet proche, on (re)lira cet article d'août 2014, L. monocytogenes dans une usine fromagère : Apprendre des scénarios de contamination sur trois ans de prélèvements.