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vendredi 29 janvier 2021

Bonne nouvelle, autorisation pour le vaccin d'AstraZeneca par l'Agence européenne du médicament à partir de 18 ans ! Allez savoir pourquoi certains ne sont pas d'accord ?

Un communiqué de l'agence européenne du médicament (EMA) du 29 janvier 2021 recommande l'autorisation du vaccin contre le COVID-19 d'AstraZeneca dans l'UE

Mise à jour: Le vaccin COVID-19 AstraZeneca est désormais autorisé dans toute l'UE. Cela fait suite à l'octroi d'une AMM conditionnelle par la Commission européenne le 29 janvier 2021.

L'EMA a recommandé l'octroi d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin COVID-19 AstraZeneca pour prévenir la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) chez les personnes à partir de 18 ans. Il s'agit du troisième vaccin COVID-19 recommandé par l'EMA pour autorisation.

Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’EMA a évalué de manière approfondie les données sur la qualité, la sécurité sanitaire et l’efficacité du vaccin et a recommandé par consensus l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle formelle par la Commission européenne. Cela garantira aux citoyens de l'UE que le vaccin répond aux normes de l'UE et mettra en place les garanties, les contrôles et les obligations pour étayer les campagnes de vaccination à l'échelle de l'UE.

La sécurité sanitaire du vaccin a été démontrée dans les quatre études. Cependant, l'Agence a basé son calcul de l'efficacité du vaccin sur les résultats de l'étude COV002 (menée au Royaume-Uni) et de l'étude COV003 (menée au Brésil). Les deux autres études avaient chacune moins de 6 cas de COVID-19, ce qui n'était pas suffisant pour mesurer l'effet préventif du vaccin. De plus, étant donné que le vaccin doit être administré en deux doses standard et que la deuxième dose doit être administrée entre 4 et 12 semaines après la première, l'Agence s'est concentrée sur les résultats concernant les personnes ayant reçu ce schéma standard.

Ceux-ci ont montré une réduction de 59,5% du nombre de cas symptomatiques de COVID-19 chez les personnes ayant reçu le vaccin (64 sur 5258 avaient le COVID-19 avec des symptômes) par rapport aux personnes ayant reçu des injections témoins (154 sur 5210 avaient le COVID-19 avec des symptômes). Cela signifie que le vaccin a démontré une efficacité d'environ 60% dans les essais cliniques.

La plupart des participants à ces études avaient entre 18 et 55 ans. Il n'y a pas encore suffisamment de résultats chez les participants plus âgés (plus de 55 ans) pour fournir un chiffre de l'efficacité du vaccin dans ce groupe. Cependant, une protection est attendue, étant donné qu'une réponse immunitaire est observée dans ce groupe d'âge et basée sur l'expérience avec d'autres vaccins; comme il existe des informations fiables sur la sécurité dans cette population, les experts scientifiques de l’EMA ont estimé que le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées. Plus d'informations sont attendues des études en cours, qui incluent une proportion plus élevée de participants âgés.

Le cas de l'Allemagne

Les pays de l’UE étaient rivés sur la décision de l’EMA, se demandant si elle allait ou non suivre l’exemple de la commission de vaccination allemande, qui a déconseillé jeudi ce vaccin pour les plus de 65 ans, évoquant des données «insuffisantes». L’autorité vaccinale allemande a d’ailleurs réitéré sa recommandation ce vendredi. Il est probable que le ministère allemand de la Santé suivra cette recommandation dans sa décision d’autorisation en Allemagne, qui doit encore intervenir et est attendue en début de semaine prochaine au plus tard.

Le cas de la France

Selon Politico,

Le président français, Emmanual Macron a déclaré vendredi que le vaccin contre le coronavirus d'AstraZeneca semblait être «quasi inefficace»  sur les personnes âgées de plus de 65 ans, quelques heures seulement avant que l'agence européenne des médicaments ne l'approuve pour une utilisation sur tous les adultes.

«Le vrai problème pour le vaccin d'AstraZeneca est que cela ne fonctionne pas comme nous l’attendions», a déclaré Macron à un groupe de journalistes, dont Politico, à Paris. «Nous attendons les résultats de l'EMA [Agence européenne des médicaments], mais aujourd'hui, tout porte à croire qu'il est quasi inefficace sur les personnes de plus de 65 ans, certains disent celles de 60 ans ou plus.»

Une première réaction après les propos du président,

Mise à jour du 2 février 2021Comme cela a été expliqué dans cet article, Pourquoi la Commission européenne a échoué dans le défi vaccinal ? Récit d'un fiasco selon le Financial Times, pour des raisons sans doute plus politiques qu’économiques voir scientifiques, le président de la République avait qualifié le vaccin d’AstraZeneca de «quasi inefficace».

Comme par hasard, selon ce site, on apprend, 

...la Haute autorité de santé (HAS) a rendu un avis favorable quant au vaccin contre le Covid-19 développé par le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca et l'université d'Oxford.

Toutefois, elle ne le recommande pas aux personnes âgées de plus de 65 ans à ce stade, considérant que certaines données viennent à manquer sur son efficacité pour ces publics. Cet avis sera revu à la lumière des données complémentaires.

Mise à jour du 11 février 2021. Le groupe consultatif sur les vaccins de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé le 10 février 2021 le vaccin AstraZeneca-Oxford pour une utilisation d'urgence, un développement clé qui ouvre la voie aux pays à revenu faible et intermédiaire pour recevoir leurs premières livraisons du programme COVAX. Source CIDRAP News

Contrairement à ce que la presse française a rapporté, il n'a pas été indiqué avoir été autorisé aux plus de 65 ans, même si le petit nombre de résultats obtenus dans cette tranche d'âge vont dans le sens d'une efficacité ... 

Choses lues sur la science, le vaccin et le confinement ...

Trois sujets bien distincts et pourtant complémentaires dans ces choses lues récemment ...

J'ai bien aimé cet article d'Éric Zemmour paru dans Le Figaro du 28 janvier 2021, «Quand la science régente nos vies», une étude du livre de Charles Percy Snow, Les deux cultures.

En 1959, Percy Snow prononçait une conférence oubliée sur l’opposition des deux cultures, littéraire et scientifique. Qui résonne étrangement à notre époque de primauté du sanitaire.

Cet article a retenu mon attention pour «une phrase d'une lucidité prophétique» de Percy Snow et va bien avec le contexte actuel :

«D’une part, les hommes de science peuvent éventuellement donner de mauvais conseils ; or, ceux à qui les décisions incombent ne sont pas à même de juger si ces conseils sont bons ou mauvais. D’autre part, les hommes de science, lorsqu’une culture est divisée, sont seuls à connaître certaines potentialités. Tout cela rend le processus politique extrêmement complexe et aussi, dans un sens, extrêmement dangereux.»

Un autre article de Charles Jaigu dans le même Figaro du 28 janvier m'a intéressé car il s'agit du vaccin développé par l'Institut Pasteur, et intitulé «Le mystère du vaccin français interrompu».

Le professeur Frédéric Tangy copublie un livre très instructif sur les batailles de l’homme contre le virus. Et il revient, pour «Le Figaro», sur l’échec de son candidat vaccin conçu par l’Institut Pasteur.

Eh oui, contrairement à ce que les médias ont rapporté, ce n'est pas l'Institut Pasteur qui a arrêté le vaccin !

Frédéric Tangy, le patron du laboratoire d’innovation vaccinale de l’Institut Pasteur vient d’apprendre que le vaccin anti-Covid sur lequel il travaille avec son équipe depuis onze mois ne sera pas développé par le géant du médicament américain Merck. Ils espéraient qu’il serait mis sur le marché avant ou après l’été. La déception est immense.

On ne change pas une formule qui marche. Son équipe a donc instillé une dose du virus du Sars-Cov-2 dans le vaccin anti-rougeole. «
Les premiers résultats montrent que sur les douze candidats vaccins testés, certains induisent de très bonnes réponses immunitaires.» écrit-il dans son livre (L'Homme façonné par les virus de Frédéric Tanguy et Jean-Nicolas Tournier) dont le dernier chapitre est le récit minutieux des premières étapes de l'incubation vaccinale. Mais la suite de l'histoire n'était plus du ressort de l'Institut Pasteur. Tester les vaccins sur l'homme est beaucoup trop cher pour un institut de recherche pure.

On apprend que la licence de trois candidats vaccins est confiée à une entreprise autrichienne avec laquelle l'Institut Pasteur avait développé un partenariat. A aucun moment, Sanofi s'est manifesté pour développer ce vaccin anti-Covid.

Mais en avril 2020, ce laboratoire autrichien est racheté par le géant américain Merck.

Pendant plusieurs mois, Merck communique de manière positive sur le déroulement des premières séries d'essais liés à la phase 2. Et puis, au cours du week-end du 24-25 janvier, les services de Merck ont prévenu le patron de Pasteur qu'ils renonçaient au vaccin faute de résultats satisfaisants. Il ne s'agit donc pas d'une décision de l'Institut Pasteur, même si son communiqué en donne l'impression.

Comme la géopolitique n'est jamais très loin, certains suspectent déjà une opération de sabotage de la part d'une entreprise américaine. Pourtant cette dernière a aussi mis fin aux essais d'un vaccin développé aux Etats-Unis. Merck a-t-il décidé de renoncer à un vaccin parce qu'il le juge peu rentable, et trop en retard sur les vaccins à ARN messager ? La question reste en suspens.

Dernière chose lue, dans cet article de Luc Ferry, sur Le Figaro du 28 janvier, «La liberté plus que la vie?», qui s'inscrit dans l'optique d'un futur confinement,

Déplorer les erreurs commises par nos gouvernants ne doit pas nous empêcher de reconnaître qu’ils ont eu globalement raison de mettre, pour la première fois dans l’histoire, la vie au-dessus de l’argent.

Bien entendu, chacun reste libre de critiquer les actions du gouvernement, cela me paraît normal, un peu à la manière des 66 millions de sélectionneurs de l'équipe de France de foot-ball la veille d'un match, voir de 66 millions d'épidémiologistes ...

dimanche 27 décembre 2020

Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider, selon le Président de la République. Chiche !

Faut-il croire le Président de la République quand il nous dit,

Alors oui, ayons confiance en nos chercheurs et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider.

Je dis donc chiche pour 2021, la raison et la science doivent nous guider, mais pas que sur le vaccin contre le coronavirus dont on sait qu'il est un triomphe de la science, mais aussi pour faire avancer l'agriculture via les biotechnologies, l'énergie, la recherche, l'innovation scientifique comme la découverte des deux récents prix Nobel de chimie, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna. 

Ne laissons pas l'idéologie nous guider, seules la raison et la science doivent nous guider.

Mise à jour du 29 décembre 2020. On lira l'article de Gérard Kafadaroff paru dans European Scientist, UE : Feu vert pour les biotechs rouges VS Feu rouge pour les biotechs vertes.

Extraits.

Le 21 décembre 2020, l’Union européenne a autorisé le vaccin Pfizer-BioNTech pour lutter contre le Covid-19 et va probablement en faire de même prochainement avec le vaccin Moderna déjà autorisé aux Etats-Unis. Deux vaccins dits « ARN messager » faisant appel aux biotechnologies qui ont permis leur développement rapide avec une excellente efficacité.

Feu rouge pour les biotechnologies vertes

Dans l’Union européenne la perception des biotechnologies pour usage agricole (dites biotechnologies vertes) est étrangement différente. Technologie d’avenir pour la santé elle serait un danger majeur pour l’agriculture et l’alimentation ! Les OGM suspectés sans preuve de tous les périls en sont l’illustration.

Adoptés massivement et rapidement dans le monde depuis 25 ans ils sont interdits et diabolisés en Europe, exception faite du maïs Bt Mon 810 résistant à deux insectes prédateurs, autorisé en 1998 mais interdit depuis par la plupart des pays européens sous la pression de l’écologisme. Culture des OGM interdite mais importation autorisée pour l’alimentation animale ! La traversée de l’océan atlantique aurait-elle apporté une garantie d’innocuité aux 33 millions de tonnes de soja GM importés annuellement en Europe ?

Chaque année 18 millions d’agriculteurs utilisent des semences GM dans le monde, soit beaucoup plus que les 10,5 millions d’agriculteurs européens, sur des surfaces cumulées depuis 1996 de 2,7 milliards d’hectares. C’est 16 fois les surfaces agricoles européennes !

Un retour d’expérience exceptionnel qui aurait dû ébranler les certitudes des dirigeants européens tétanisés par la pression des activistes écologistes et la réticence des consommateurs qu’ils ont eux-mêmes encouragée.

Ces responsables politiques trouvent argument dans la loi de 1992 définissant de façon ambiguë et très contestable les OGM comme des organismes « obtenus par des méthodes autres que naturelles ». Dès lors, en Europe, faute de n’avoir pas actualisé une définition obsolète, les OGM seront rejetés non pas sur leurs caractéristiques intrinsèques mais sur la méthode choisie pour les obtenir ! 

lundi 14 décembre 2020

Vaccination contre la Covid-19. Vaccinez-vous, n'hésitez plus !!!

Le blog participe à sa façon à la campagne oh combien nécessaire contre la Covid-19 en vous proposant ce communiqué de l’Académie nationale de médecine du 14 décembre 2020«Vaccination contre la Covid-19, pourquoi hésiter ?»

C'est vrai, pourquoi, mais pourquoi hésiter ??? Alors, n'hésitez plus !!!

Par son ampleur et sa gravité, la Covid-19 a suscité une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale pour contrôler la propagation du SARS-CoV-2. Les résultats sont spectaculaires : moins d’une année après l’émergence de la pandémie, 180 candidats-vaccins sont en cours de développement, parmi lesquels 48 sont en phase d’essai clinique chez l’homme dont 11 en phase 3.

La Commission européenne a engagé 6 accords de préachat [1] pour mettre près de 1,5 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19 à la disposition des États membres, dont 200 millions pour la France. Suivant les résultats des essais cliniques de phase 3, l’Agence européenne des médicaments (EMA) pourrait délivrer les premières autorisations de mise sur le marché (AMM) avant la fin de l’année 2020, ce qui permettrait d’initier la campagne nationale de vaccination dès le mois de janvier 2021. L’objectif premier de cette campagne étant de réduire la morbidité et la mortalité attribuables à la Covid-19, un ordre prioritaire a été établi par la Haute autorité de santé (HAS) classant en phase initiale les personnes ayant le plus de risques de développer des formes graves de la maladie [2].

La proximité inattendue de cette perspective réveille une hésitation vaccinale dont la France aurait le regrettable privilège d’être le porte-drapeau. D’après l’enquête CoviPrev de Santé publique France, le taux de personnes acceptant de se faire vacciner est passé de 64% en juillet à 53% en novembre. En plus du climat général d’inquiétude qui s’accroît dans la population depuis le début de la pandémie, cette évolution reflète une perte de confiance des citoyens vis-à-vis de l’autorité sanitaire et une défiance irraisonnée envers des vaccins de conception nouvelle développés en un temps record mais dans le respect des règles de sécurité sanitaire.

La prudence exprimée par certains médecins soucieux de connaître les résultats définitifs des essais de phase 3, puis alléguant le manque de recul pour se forger une opinion, amplifiée et parfois dévoyée par les médias, conforte un sentiment de méfiance dans le grand public.

Consciente du trouble que génère dans les esprits l’imminence d’une campagne vaccinale sans précédent, l’Académie nationale de médecine rappelle :

que la Covid-19, en 10 mois, a tué plus de 1 600 000 personnes dans le monde, dont 57000 en France, provoqué une récession économique mondiale et aggravé les situations d’extrême pauvreté;
que, malgré l’application la plus stricte des mesures de prévention individuelles et collectives, aucun pays n’a encore réussi à éliminer le SARS-CoV-2 ;
que, même dans les pays les plus affectés par la pandémie, les niveaux d’immunité collective sont trop faibles pour escompter un ralentissement spontané de la propagation du virus ;
que seule, l’initiation précoce d’une campagne internationale de vaccination de grande ampleur permettra de contrôler cette pandémie au cours de l’année 2021 ;
que les performances des premiers vaccins disponibles utilisant la technologie nouvelle de l’ARN messager, produits par Pfizer-BioNTech et Moderna, suscitent de grands espoirs avec un rapport bénéfices/risques très favorable, quand bien même des études complémentaires restent nécessaires, notamment pour préciser la durée de la protection et l’impact sur la transmission ;
que la délivrance d’une AMM par l’EMA, attendue pour le 29 décembre, permettra de lever toute réticence au sein du corps médical français et de motiver l’ensemble du personnel soignant pour contribuer au succès du programme national de vaccination ;
que la généralisation d’emploi du carnet de vaccination électronique permettra d’améliorer l’efficacité et la sécurité de cette immense œuvre de santé publique [3].

Complément du 20 décembre 2020. On lira aussi de seppi, Vaccins à ARN: deux décryptages dans le Monde (M. Gary Dagorn) et l'Opinion (Mme Emmanuelle Ducros).

dimanche 13 décembre 2020

Moins de la moitié des personnes souhaitent actuellement se faire vacciner contre le COVID-19, selon un sondage

Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou pas d'accord avec le fait que si un vaccin COVID-19 devenait disponible pour vous en 2021, avez-vous l'intention de vous faire vacciner ?

Répartition par pays des répondants ayant répondu 
«Tout à fait» ou «Plutôt d'accord» (%)
         Répartition par pays des répondants ayant répondu 
          «Tout à fait» ou «Plutôt pas d’accord» (%)

«Moins de la moitié des personnes souhaitent actuellement se faire vacciner contre le COVID-19, selon un sondage», source Information de l'Imperial College London du 9 décembre 2020.

Les résultats d'un sondage menée auprès de 13 500 personnes dans 15 pays* en novembre suggèrent que peu de personnes seraient disposées à se faire vacciner si un vaccin était disponible immédiatement, avec 4 répondants sur 10 (41%) déclarant qu'ils en accepteraient le vaccin au moment du sondage.

Les sondages ont été menées entre le 11 et le 24 novembre, avant la récente approbation par le Royaume-Uni du vaccin contre le coronavirus de Pfizer/BioNTech.

Les données de l’Institute of Global Health Innovation (IGHI) de l’Imperial College London et de YouGov mettent également en évidence des différences d’attitude majeures entre les pays. Parmi tous les pays étudiés, les personnes au Royaume-Uni ont montré la volonté la plus élevée avec environ 2 sur 3 (65%) d'accord qu'ils seraient prêts à se faire vacciner en 2021, suivis du Danemark et de l'Australie.

En revanche, la population française comptait la plus petite proportion de répondants consentants, avec seulement un tiers disant qu'ils prendraient un vaccin l'année prochaine (35%) ou un quart au moment du sondage (25%). La France avait également la plus forte proportion de personnes déclarant ne pas vouloir se faire vacciner, plus de la moitié (56%) ayant répondu qu'elles ne voulaient pas se faire vacciner immédiatement.

Préoccupations concernant la sécurité sanitaire des vaccins

Le rapport, qui s'inscrit dans le cadre d'un effort continu majeur pour surveiller l'évolution des tendances des comportements et attitudes liés à la santé pendant la pandémie, a également révélé des préoccupations communes en matière de sécurité sanitaire parmi le public. Plus de la moitié des personnes interrogées dans le monde (54%) s'inquiétaient des effets secondaires possibles, les personnes en France et en Espagne étant les plus préoccupées (respectivement, 66% et 67%) tandis que celles du Royaume-Uni et du Danemark étaient les moins préoccupées (respectivement, 31% et 29 %).

Ces résultats mettent en évidence une opportunité pour les gouvernements de concevoir des campagnes d'information sur les vaccins et des stratégies de déploiement qui peuvent aider à informer et à rassurer le public et à accroître sa volonté de participer aux programmes de vaccination, selon les auteurs.

Le professeur Ara Darzi, codirecteur de l'IGHI, a dit : «Les vaccins sont des interventions hautement sûres et offrent notre meilleur espoir de contrôler la pandémie et de revenir à une vie normale. Mais ils ne seront efficaces pour lutter contre ce virus que si le public les accepte et est prêt à les recevoir. Comme le montre ce rapport, il faut faire plus pour renforcer la confiance du public autour des vaccins contre les coronavirus afin que les campagnes de vaccination dans le monde entier puissent avoir un impact significatif sur la lutte contre le virus.»

Suivi des comportements et attitudes

Les chercheurs à l'origine de ce dernier rapport interrogent des milliers de citoyens chaque mois depuis avril pour comprendre comment les populations du monde entier réagissent à la pandémie, avec plus de 410 000 participants à ce jour.

Les résultats de ce sondage le plus récent ont également révélé des disparités entre les croyances des répondants selon lesquelles les autorités sanitaires de leur pays seront en mesure de fournir un vaccin efficace contre les coronavirus. Dans l'ensemble, environ la moitié (51%) ont déclaré être d'accord pour dire que leur gouvernement en fournira un, la confiance la plus élevée étant signalée à Singapour, Danemark et Australie (respectivement, 63%, 63% et 60%). Alors que la France et l'Espagne ont le moins confiance avec environ un quart (27%) en désaccord sur le fait que leur pays peut en offrir un.

De grandes proportions de personnes semblent également indécises quant à savoir si les vaccins leur fourniront une protection complète contre le COVID-19 (40%) ou les empêcheront de propager le virus (40%).

Sarah P Jones, doctorante à l'ISGI et codirigeante du projet, a dit: «Ce sondage montre que les autorités sanitaires doivent faire plus pour atteindre ceux qui n'ont pas les connaissances dont ils ont besoin pour prendre une décision personnelle éclairée sur les vaccins. Il existe de nombreuses preuves que les vaccins sont sûrs, mais malheureusement, il y a aussi beaucoup de désinformation.»

«Recevoir un vaccin ne consiste pas seulement à se protéger. Il s'agit également de protéger les personnes qui nous entourent - les personnes vulnérables, les travailleurs clés, ainsi que nos amis et notre famille. Il s'agit de notre opportunité unique de nous rassembler pour aider nos communautés, nos économies et les uns les autres à se remettre sur les rails.»

«Ensemble, nous sommes plus forts et en obtenant un vaccin, nous pouvons assurer la sécurité de nos proches.»

* Pays inclus dans le sondage: Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Norvège, Singapour, Corée du Sud, Espagne, Suède et Royaume-Uni.

vendredi 27 novembre 2020

Nouveau projet de recherche sur les infections à Campylobacter jejuni afin de développer un vaccin

Un projet de recherche sur les infections à Campylobacter jejuni (C. jejuni) vient de recevoir un financement de 387 000 $ sur deux ans du Réseau international des Instituts Pasteur (RIIP). Source INRS Canada.

Les professeurs Charles Gauthier et Charles Dozois, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et la docteure Laurence A. Mulard, de l’Institut Pasteur (Paris, France), forment le consortium CampyVac responsable des travaux sur la bactérie Campylobacter jejuni (C. jejuni), l’une des principales causes de gastro-entérite bactérienne.

Même s’il frappe particulièrement dans les pays en développement, on estime que le Campylobacter est à l’origine de 400 millions de cas de gastro-entérite par année.

« Compte tenu de la charge socio-économique et de santé publique qui en découle, il y a un besoin urgent de trouver des mesures visant à réduire les infections à C. jejuni », précise le professeur Gauthier. « C’est également le principal déclencheur du syndrome de Guillain-Barré et du syndrome de Miller-Fisher, deux maladies auto-immunes qui peuvent altérer gravement et de façon permanente le système nerveux périphérique. De plus, cette bactérie est particulièrement virulente chez les enfants de moins de cinq ans. »

Un vaccin à base de sucre

Dans le cadre du projet intitulé « Development of heptose-containing semi-synthetic glycoconjugate vaccines against campylobacteriosis  », les membres du consortium de recherche espèrent développer un glycovaccin contre la campylobactériose. « L’émergence de souches de C. jejuni multirésistantes complique les options thérapeutiques. Le développement de vaccins sous-unitaires sûrs et efficaces, capables d’induire une réponse en anticorps ciblant les polysaccharides de surface de cette bactérie, est une avenue prometteuse alors qu’il n’existe actuellement aucun vaccin homologué contre C. jejuni, que ce soit pour l’homme ou l’animal », souligne Laurence A. Mulard, responsable de structure à l’Institut Pasteur. Le glycovaccin dont il est question dans cette étude est une priorité en santé publique. Il sera préférentiellement conçu à partir de sucres commerciaux. Il peut également être développé à partir de polysaccharides purifiés à partir d’extraits bactériens.

« Laurence A. Mulard et Charles Gauthier travailleront de concert afin de mettre au point des voies de synthèse efficaces et simples pour accéder, entre autres, à la barrière protectrice de la bactérie, le polysaccharide capsulaire (CPS). Celui-ci se trouve à la surface des bactéries et constitue une cible idéale pour le développement de vaccins, puisqu’il interagit directement avec le système immunitaire. Ce CPS est composé de sucres rares qui se retrouvent chez C. jejuni, précise Charles Dozois. Une fois cette synthèse effectuée, mon groupe prendra le relai et nous évaluerons les vaccins créés sur l’immunogénicité des poulets. La colonisation de la bactérie qu’on peut trouver dans le contenu fécal des poulets sera, elle aussi, évaluée après la vaccination. »

Éventuellement, ce projet de recherche pourrait devenir la première preuve de concept d’un vaccin glycoconjugué issu de sucres de synthèse contre la campylobactériose.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé l’article.

mercredi 18 novembre 2020

Comment le virus du vaccin antipoliomyélitique devient peut devenir occasionnellement dangereux

«
Comment le virus du vaccin antipoliomyélitique devient parfois dangereux», source Michigan Medicine.

L'étude génétique du vaccin vivant pourrait contribuer aux efforts d'éradication.

Alors que le monde se remet de la propagation du SRAS-CoV2, le nouveau coronavirus derrière le COVID-19, un fléau beaucoup plus ancien et déjà redouté - le poliovirus - est sur le point d'être complètement éradiqué. Les vaccins contre la polio, mis au point par Jonas Salk et Albert Sabin au milieu des années 1950, ont annoncé l'élimination de la polio aux États-Unis, sauvant d'innombrables enfants d'une paralysie soudaine et de la mort. Dans les pays en développement, cependant, des flambées de poliovirus surviennent encore de manière sporadique, conséquence ironique du vaccin antipoliomyélitique lui-même.

Le vaccin antipoliomyélitique est de deux types: le vaccin Salk, fabriqué avec un virus tué et le vaccin Sabin, fabriqué avec un virus vivant mais affaibli ou atténué. Le vaccin Sabin présente plusieurs avantages pour une utilisation dans les pays en développement, notamment le fait qu'il n'a pas besoin d'être conservé au froid et, en tant que vaccin oral, il ne nécessite pas d'aiguilles. Cependant, parce qu'il contient un virus de la polio vivant, quoique affaibli, ce virus est capable d'évoluer vers des formes plus virulentes et de provoquer des épidémies des mois à des années après une campagne de vaccination.

Dans un nouvel article, Adam Lauring du département de microbiologie & d'immunologie et de la division des maladies infectieuses et une équipe collaborative décrivent une étude entreprenante qui leur a permis de voir l'évolution du virus vaccinal dans un plus forme dangereuse en temps réel.

«La plupart des flambées de virus de la polio de type 2 sont causées par le vaccin. Ensuite, vous avez un problème où notre meilleure arme est le même vaccin, donc vous combattez le feu par le feu», dit Lauring.

Dans un effort pour comprendre la biologie de base du poliovirus et comment il se réplique, le laboratoire de Lauring a saisi l’occasion de s’appuyer sur une étude antérieure sur une nouvelle campagne de vaccination au Bangladesh semi-rural. Cette étude, dirigée par Mami Taniuchi de l'Université de Virginie et Michael Famulare de l'Institute for Disease Modeling de Seattle, Washington, avec une équipe du Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques au Bangladesh, ont suivi les foyers où les enfants étaient vaccinés avec le virus vivant atténué, collectant chaque semaine des échantillons de selles de chaque membre du foyer. Le virus contenu dans ces échantillons a ensuite été analysé génétiquement.

«Il y a beaucoup de travail en cours pour essayer de comprendre comment le virus passe à nouveau de atténué à virulent», déclare Lauring. «Ce que nous ne savons pas, c’est ce qu’il fait au cours de ces premières semaines ou premiers mois. C'était l'occasion de voir ces premières étapes.»

L'équipe a pu confirmer trois mutations critiques qui ont été déduites par les chercheurs précédents comme étant nécessaires pour que le virus redevienne virulent, identifiant pour la première fois le taux de mutation de ces gènes d'une semaine à l'autre. Ils ont également découvert que le virus de la polio atténué évolue extrêmement rapidement chez les hôtes; beaucoup plus rapide que ce qui est généralement observé avec d'autres virus sur ces courtes échelles de temps.

«De nombreuses mutations ont été sélectionnées parce qu'elles ont aidé le virus à devenir un meilleur virus», explique Lauring. Il note que cela pourrait être un élément essentiel pour la surveillance des maladies. Les eaux usées pourraient être analysées pour détecter les signes de ces types de mutations, servant de système d'alerte précoce d'une épidémie potentielle.

Le travail a également révélé une bonne nouvelle: alors que le virus excellait à évoluer au sein d'une personne, ces changements n'étaient pas facilement transmis d'une personne à l'autre.
«Pour toute l'évolution qui se produit chez une personne, la transmission tend à freiner cela et ralentit vraiment les choses», dit Lauring.

Pourtant, de temps en temps, un virus amélioré parvient à un nouvel hôte et prend pied, déclenchant la maladie. L'espoir, explique Lauring, est que ce travail «informera d'une meilleure manière de bricoler le vaccin afin que vous ayez moins d'inconvénients et que vous mainteniez toujours ses avantages – ce qui en fait actuellement un vaccin très efficace».

Cette étude a été financée par des financements de la Fondation Bill et Melinda Gates et du Burroughs Wellcome Fund.

Référence
The early evolution of oral poliovirus vaccine is shaped by strong positive selection and tight transmission bottlenecks. Cell Host & Microbe.

mardi 27 octobre 2020

Des études montrent une réponse immunitaire sur le long terme contre le COVID-19

« Des études montrent une réponse immunitaire sur le long terme contre le COVID-19 », source article de Stacy Kuebelbeck Paulsen paru le 26 octobre 2020 dans CIDRAP News.

La durabilité de la réponse immunitaire au SARS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, est essentielle pour comprendre les épidémies communautaires et les données des tests sérologiques, et pour prédire la longévité de la protection vaccinale. Deux nouvelles études démontrent comment la gravité de la maladie est prédictive de la production d'anticorps à plus long terme et détaillent comment l'immunité diminue avec le temps, mais peut exister jusqu'à 7 mois.

Maladie grave et réponse immunitaire plus durable

Une étude britannique dans Nature Microbiology a examiné 65 personnes atteintes d'une infection confirmée par le SARS-CoV-2 par PCR et 31 personnels de santé (PS) séropositifs.

Les auteurs de l'étude ont échantillonné des patients - avec des symptômes allant d'asymptomatiques à critiques - pour les réponses anticorps dans le sérum collectées jusqu'à 94 jours après l'apparition des symptômes à l'aide d'un dosage immunoenzymatique.

Plus de 95% des patients ont présenté une séroconversion - la présence d'anticorps détectables contre le SARS-CoV-2 - et des anticorps neutralisants dans les échantillons 8 jours après l'apparition des symptômes, mais l'ampleur de la réponse des anticorps neutralisants semble dépendre de la gravité de la maladie, avec un pic d'anticorps plus faible niveaux chez les individus présentant une maladie plus bénigne.

Les chercheurs ont découvert que la réponse anticorps contre le SARS-CoV-2 est typique d'autres infections virales aiguës, avec un pic initial de réponse anticorps suivi d'une baisse des niveaux. Les anticorps, immunoglobulines (Ig) A et IgM, ont approché les niveaux de base chez certains patients 60 jours après le début des symptômes, les IgG restant élevées chez la plupart des patients jusqu'à 94 jours après le début.

Chez certains individus avec de faibles niveaux initiaux d'anticorps neutralisants du pic (dose infectieuse moyenne [DI50], 100 à 300), les anticorps étaient indétectables après 50 jours, tandis que certains patients avec des niveaux initiaux élevés (DI50, 1000 à 3500) ont maintenu des anticorps neutralisants pendant plus plus de 60 jours après les premiers symptômes.

«Chez certains individus, l'infection par le SARS-CoV-2 ne génère qu'une réponse d'anticorps neutralisants transitoire qui diminue rapidement», suggèrent les auteurs. En revanche, les taux d'anticorps chez les patients présentant des taux initiaux élevés (DI50 > 4000) ont diminué mais sont restés dans la fourchette de 1000 à 3500 jusqu'à la fin de la période d'étude.


Anticorps jusqu'à 7 mois après l'infection
Des résultats similaires ont émergé d'une étude portugaise publiée la semaine dernière dans le European Journal of Immunology qui a examiné les niveaux d'anticorps chez plus de 500 patients hospitalisés, personnels de santé et volontaires qui s'étaient rétablis du COVID-19. Les chercheurs ont découvert que 90% des individus positifs au SARS-CoV-2 avaient des anticorps détectables de 40 jours à 7 mois après l'infection, avec des taux plus élevés chez les patients atteints d'une maladie plus grave.

L'étude a également identifié une augmentation rapide des niveaux d'anticorps dans les trois premières semaines après l'apparition des symptômes. Bien que les taux d'anticorps IgA et IgM aient diminué avec le temps, les chercheurs ont trouvé une activité de neutralisation du virus et des anticorps IgG détectables pendant au moins 6 mois après l'infection par le SARS-CoV-2.

Les hommes avaient des niveaux d'anticorps plus élevés dans la phase aiguë, mais des niveaux équilibrés entre les sexes dans les mois suivant l'infection. Aucune différence significative entre les groupes d'âge n'a été identifiée pour la production d'anticorps.

«Bien que nous ayons observé une réduction des taux d'anticorps au fil du temps, les résultats de nos tests de neutralisation ont montré une activité de neutralisation robuste jusqu'à sept mois après l'infection chez une grande proportion de sujets préalablement testés positifs au virus» a expliqué l'auteur principal Marc Veldhoen, dans un communiqué de presse de l'institut de médecine moléculaire, Lisbonne.

La plupart des personnes infectées par le SARS-CoV-2 auront une immunité protectrice contre les virus en circulation pendant plusieurs mois après l'infection initiale, concluent les auteurs.

vendredi 9 octobre 2020

Les pressions extérieures ne précipiteront pas un vaccin contre le COVID-10, selon le responsable de la FDA

« 
Les pressions extérieures ne précipiteront pas un vaccin contre le COVID-10, selon le responsable de la FDA », source article de Mary Van Beusekom paru dans CIDRAP News du 8 octobre 2020.

« La décision d'autoriser et d'approuver un vaccin contre le COVID-19 sera basée sur des données et de la science - pas sur de la politique, » a déclaré le 8 octobre 2020 Stephen Hahn, commissaire de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis dans webinaire du Center for Infectious Disease Research and Policy. (CIDRAP).

« Nous utiliserons la science et les données pour conduire ces décisions, nous serons transparents sur ces décisions, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher autre chose que de la science et des données afin d'être impliquées dans ces décisions » a déclaré Hahn. « C'est la promesse que nous, en tant que FDA, que moi, en tant que commissaire à l'alimentation et aux médicaments, faisons au peuple américain. »

Le webinaire, «  The Review Process for Vaccines to Prevent COVID-19: A Discussion » (Le processus d'examen des vaccins pour prévenir le COVID-19: une dicussion) a également inclus l'ancien commissaire de la FDA Margaret Hamburget et le modérateur Michael Osterholm, directeur du CIDRAP de l'Université du Minnesota, éditeur de CIDRAP News.

« La FDA a été claire sur ses critères d'autorisation et d'approbation des vaccins et a créé un comité consultatif public et ouvert sur les vaccins afin de favoriser la confiance dans son processus d'approbation des vaccins », a déclaré Hahn. « Aucun de nous, y compris surtout nos scientifiques de carrière, ne voudrait d'un vaccin approuvé ou autorisé que nous ne donnerions pas à nous-mêmes ou à nos familles », a-t-il déclaré.

Hambourg a déclaré que la transparence et la rigueur sont essentielles pour l'acceptation et l'adoption du vaccin par le public. « Nous apprécions l'urgence de mettre sur le marché les produits dont nous avons un besoin vital, et un vaccin en particulier peut vraiment faire une différence, mais nous reconnaissons également que même s'il s'avère qu'il soit sûr et efficace, si le public n'a pas confiance et confiance. dans le vaccin et il ne l'utilisera pas, il n'atteindra pas nos objectifs de santé publique », a-t-elle déclaré.

Des normes et des critères clairs
Le développement d'un vaccin contre le COVID-19 a accéléré beaucoup plus rapidement que le calendrier habituel de 10 à 15 ans, ce qui, selon Hahn, a été rendu possible par les progrès de la biologie moléculaire. « Ceux-ci ont permis aux développeurs, aux fabricants de comprendre la séquence génétique du coronavirus et de l'utiliser avec des plates-formes établies ou une technologie plus récente pour produire les vaccins candidats », a-t-il déclaré.

Le développement rapide a été stimulé par l'opération Warp Speed, un partenariat de la FDA, des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, des National Institutes of Health, de la Biomedical Advanced Research and Development Authority et du ministère de la Défense, en collaboration avec des entreprises du secteur privé et autres agences fédérales, pour accélérer le développement d'un vaccin contre le COVID-19 sûr et efficace.

Hambourg a également attribué le développement accéléré de vaccins à des partenariats entre la FDA et la communauté scientifique. « Je tiens à souligner qu'une autre raison pour laquelle je pense qu'il y a eu une capacité à agir beaucoup plus rapidement est que c'est aussi une question de partenariat », a-t-elle déclaré.

« Et il s'agit du type d'éléments de pour la recherche et le développement d'un vaccin et d'examiner l'écosystème de ceux qui travaillent tous ensemble et de l'importance, souvent oubliée, de la FDA non seulement en tant qu'organisme de réglementation bureaucratique qui dit oui ou non au produit final, mais en fait en tant qu'agence de santé publique fondée sur la science. »

Les vaccins candidats devront passer par un essai de phase 3 contrôlé, randomisé et bien conçu, bien conçu, pour se qualifier soit pour une demande d'utilisation biologique, soit pour un processus plus court d'une autorisation d'utilisation d'urgence (EUA pour emergency use authorization) par la FDA. Au moins 30 000 personnes seront nécessaires pour tester le vaccin, et des millions seront suivis pour les effets indésirables au fil du temps, a déclaré Hahn.

« Bien que les délais de développement aient été réduits, il n'y a pas de changement dans nos normes, et nous avons été très clairs dans nos conseils, et je pense que cette transparence est importante - quels seront nos critères pour une autorisation d'utilisation d'urgence et quels seront nos critères de sécurité et d'efficacité », a-t-il déclaré.

Plus tôt cette semaine, la FDA a publié plus de conseils sur le développement de vaccins. Bien qu'une EUA soit plus flexible qu'une application d'utilisation biologique, elle implique toujours une norme de risque/bénéfice qui est à certains égards plus stricte car le vaccin ne sera pas utilisé pour soigner les personnes déjà malades mais pour prévenir la maladie chez les personnes en bonne santé, a dit Hahn. Et le vaccin devra atteindre un seuil d'efficacité d'au moins 50% dans un essai de phase 3 et s'avérer sûr après au moins 2 mois de suivi.

« La décision sera finalement déterminée par les scientifiques lorsque nous obtiendrons l'ensemble de données », a-t-il déclaré.

Diverses populations à tester, nécessité de plusieurs vaccins
Hahn a ajouté qu'en plus de l'innocuité et de l'efficacité, le vaccin doit avoir été testé de manière approfondie dans diverses populations, y compris des personnes d'ethnies et d'âges différents, des femmes enceintes et des personnes atteintes de différentes maladies sous-jacentes. « En fin de compte, pour que nous puissions réaliser notre mission de santé publique, les données que nous voyons et les décisions que nous prenons doivent être représentatives de tous les Américains susceptibles de recevoir un vaccin », a-t-il dit.

« Même si un vaccin était approuvé, des essais cliniques contrôlés par placebo devraient se poursuivre, s'il est éthique de le faire », a déclaré Hahn. Hambourg a convenu, en disant: « Nous allons avoir besoin de plus d'un vaccin, en fin de compte, et je pense que, vous savez, la réalité est que le premier vaccin à franchir la ligne d'arrivée ne sera pas nécessairement le meilleur vaccin en termes de besoin national et mondial », a-t-elle déclaré.

En conclusion, Hahn a déclaré: « La science guidera notre décision, et je ne laisserai pas, et la FDA ne permettra pas, la pression de quiconque pour changer cela. Nous prévoyons de lutter pour la science, nous nous battrons pour l'intégrité de l'agence, nous mettra toujours l'intérêt du peuple américain avant tout, et cela inclut toute considération personnelle. »

mercredi 16 septembre 2020

A propos de l'utilisation d’un type de vaccin innovant contre plusieurs maladies animales et humaines

Un communiqué de l’Anses du 15 septembre informe que « Des chercheurs font le point sur l’utilisation d’un type de vaccin innovant contre plusieurs maladies animales et humaines ».

Un vaccin qui s’avale et protège aussi bien contre des maladies causées par des parasites, des bactéries ou des champignons. Dans une publication qui vient de paraitre, des scientifiques de l’unité mixte de recherche Bipar (Anses, INRAE, EnvA) du laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort, ont fait le point sur les recherches menées sur un type de vaccin encore peu développé mais qui pourrait modifier les stratégies de vaccination contre plusieurs maladies animales et humaines.

Comme pour tout vaccin, celui étudié repose sur la reconnaissance par le système immunitaire d’un agent infectieux auquel il a déjà été confronté. Son originalité vient du fait que la molécule utilisée pour déclencher la réponse immunitaire protège non pas contre une seule maladie, mais contre plusieurs. Il s’agit d’un glucide présent sur la membrane des cellules des organismes pathogènes : le galactose-α-1,3-galactose (α-gal). Il est répandu parmi les êtres vivants, mais les humains, les oiseaux et les poissons ont perdu la capacité de le synthétiser. Lorsque ces derniers sont infectés par un organisme porteur d’α-gal, leur système immunitaire produit des anticorps spécifiques vis-à-vis de cette molécule. Des membres de l’unité Bipar (Biologie moléculaire et immunologie parasitaires), composée de chercheurs de l’Anses, d’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA), ont fait une synthèse des recherches menées sur les vaccins à base d’α-gal. Leur revue, en collaboration avec des chercheurs d’Autriche et d’Espagne, est parue dans la revue Trends in parasitology.

Un vaccin contre plusieurs maladies

L’unité Bipar, au sein du laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort, a collaboré à deux recherches expérimentales qui sont parues cette année : l’une sur les poissons-zèbre, l’autre sur des volailles. L’équipe a montré qu’un vaccin à base d’α-gal permet de protéger des poissons-zèbres contre la bactérie Mycobacterium marinum. Cette dernière provoque une maladie chronique chez les poissons et est proche de celle responsable de la tuberculose chez l’Homme. Outre son intérêt pour la pisciculture, ce résultat pourrait ouvrir des perspectives de vaccination de l’Homme notamment contre la tuberculose et d’autres bactéries de la même famille.

La seconde étude s’est intéressée à un champignon, Aspergillus fumigatus, qui provoque des lésions pulmonaires notamment chez les volailles et chez l’Homme immunodéprimé. Puisque l’α-gal est naturellement présent à la surface des microorganismes du système digestif, les chercheurs ont donné aux animaux testés une souche de bactérie (Escherichia coli O86:B7) qui produit une grande quantité de ce glucide. Résultat : les dindes qui l’ont reçue ont résisté à l’infection par le champignon et leurs poumons n’ont pas été endommagés. Ce vaccin est un probiotique : des microorganismes vivants sont administrés pour leurs bénéfices sur la santé. Les probiotiques n’ont pas d’effet indésirable connu sur le microbiote intestinal.

D’autres équipes de recherche ont montré l’efficacité de vaccins à base d’α-gal sur des parasites responsables de maladies majeures pour l’homme. Les résultats, obtenus sur des souris, permettent d’envisager le développement de vaccins contre le paludisme, la maladie de Chagas et la leishmaniose.

Des bénéfices multiples

Le vaccin à base d’α-gal va à l’encontre de la démarche vaccinale traditionnelle, qui privilégie des solutions spécifiques vis-à-vis d’un agent infectieux en particulier. La possibilité d’obtenir une réponse immunitaire efficace par la consommation de bactéries riches en α-gal est intéressante et novatrice. Les vaccins de ce type ont un faible coût de production. De plus, ils sont faciles à administrer dans les zones ayant un accès limité aux services de santé : il n’y a en effet pas besoin de les conserver au frais, ni de faire d’injection, puisqu’il suffit de les mélanger à la nourriture. Cette approche est donc susceptible d’avoir un impact majeur en matière de prévention et de maîtrise des principales maladies infectieuses et parasitaires des volailles, des poissons et des humains.