mercredi 6 février 2019

Après trois rappels de lingettes désinfectantes, que fait l'ANSM ?

Le 28 janvier 2019, rappel de lingettes désinfectantes : Wip'Anios Premium - Wip'Anios Excel - Wip'Anios Exceltravel des Laboratoires Anios.
Une source de contamination microbienne a été identifiée et localisée dans un processus de fabrication de l’un de nos sous-traitants et peut avoir généré une contamination bactérienne de certains lots de lingettes fabriquées.

En cas de contamination induite par des lingettes contaminées, le risque d’infection est le plus élevé chez les patients immunodéprimés. D’une manière générale, l'évaluation des risques pour la santé liés à l'utilisation de ces lingettes conclut à un risque faible pour le patient et l'utilisateur. Cette évaluation prend en considération l'indication produits, l'absence de signalement d’effets indésirables liés à l'utilisation de ces lingettes, la probabilité de survenue d’infection et les résultats d'investigations complémentaires (temps de survie limité des bactéries sur les surfaces et sensibilité de ces bactéries aux antibiotiques : pipéracilline (PTZ) et ceftazidime (CZD)).

Des mesures correctives visant à éliminer la source de contamination ont été mises en œuvre et font l'objet d'une surveillance étroite.
Par mesure de précaution, nous vous demandons de ne plus utiliser les sachets de lingettes que vous pourriez encore avoir en stock portant les numéros de lot documentés dans l'annexe ci-jointe, car nous ne pouvons exclure la présence possible de lingettes contaminées.



Même discours que ci-dessus.

Cette société a les mêmes signataires de l'avis de rappel que les deux autres avis précédents de rappel.
Cette fois-ci, le discours a quelque peu changé et il commence ainsi :
Une source de contamination microbienne (Burkholderia cepacia, Gram négatif) a été identifiée et localisée dans un processus de fabrication de l’un de nos sous-traitants et peut avoir généré une contamination bactérienne de certains lots de lingettes fabriquées.

Ah bon ?

Il était temps, ce n'est qu'au troisième rappel qu'on est informé sur la cause de la contamination, dont Wikipédia nous dit, « Burkholderia cepacia est un agent pathogène pour l'homme provoquant le plus souvent des pneumonies chez les patients immunodéprimés ou ayant une maladie pulmonaire sous-jacente (telle que la mucoviscidose ».

Peut-être qu'après trois rappels, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pourrait mettre son nez pour savoir ce qu'il en est et mettre ainsi fin au discours mécanique selon lequel « Des mesures correctives visant à éliminer la source de contamination ont été mises en œuvre et font l'objet d'une surveillance étroite. »

Complément. Rappel de Lingettes sensitives Carrefour Baby, le 7 février 2019 mais publié le 11 février 2019 par la DGCCRF,
Risque potentiel de présence de la bactérie Burkholderia susceptible de provoquer des infections en particulier chez les personnes immunodéprimées et celles atteintes de mucoviscidose.

mardi 5 février 2019

Retour sur une épidémie nationale à Salmonella Agona associée aux laits infantiles de chez Lactalis


Retour sur une épidémie nationale à Salmonella Agona associée à des laits infantiles avec une distribution internationale en décembre 2017 avec des éléments d'une publication parue dans le numéro du 11 janvier 2019 d'Eurosurveillance.

Identification de l'épidémie
À la fin du mois de novembre 2017, le Centre national de référence (CNR) pour la recherche de Salmonella avait constaté une augmentation inhabituelle de Salmonella Agona chez des nourrissons, 22 cas ayant été identifiés entre août et novembre 2017 chez des enfants de moins de six mois. Le 1er décembre, des entretiens avec des soignants de huit de ces nourrissons par Santé Publique France (SPF) ont identifié des produits de lait infantile d'une seule entreprise comme source potentielle. Tous sauf le premier des huit cas investigués, avaient consommé des produits fabriqués dans une seule installation exploitée par cette entreprise. Cette installation avait déjà été associée à une épidémie à Salmonella Agona en 2005. Une investigation sur l’épidémie est actuellement en cours avec le CNR, SPF, le ministère de la santé et le ministère de l’économie en charge des affaires des consommateurs.

Investigations environnementales et des produits
Les investigations environnementales et des produits par l'entreprise et du ministère chargé de la consommation sont toujours en cours. Cependant, les informations épidémiologiques suggèrent fortement que les produits fabriqués dans une installation sont à l'origine des infections. L'installation fabrique une large gamme d'aliments pour nourrissons et enfants en bas âge. Les analyses microbiologiques de routine des produits effectués par l'installation dans le cadre des pratiques de production normales ont été négatifs. Le 2 décembre 2017, l'entreprise a rappelé volontairement les lots des trois produits initialement impliqués (laits-A, B, C). Le 10 décembre, après que les parents d'un cas eurent déclaré utiliser exclusivement un quatrième produit (Lait-D) et à la lumière des résultats préliminaires d'investigations environnementales menées sur le site, l'entreprise a rappelé tous les produits fabriqués sur son site depuis la mi-février 2017 et pour laquelle la production était associée à une tour de séchage sur le site [1 et 2]. Le 13 décembre, cinq autres lots omis de la liste de rappel publiée le 10 décembre ont été rappelés. Le 22 décembre, par mesure de précaution, l'entreprise a rappelé volontairement tous les produits fabriqués ou transformés dans l'installation depuis février 2017.

Potentiel de propagation internationale et alertes internationales
Au 8 janvier 2018, des investigations de traçabilité en amont avaient révélé que les produits rappelés avaient été distribués dans 66 pays, dont 12 dans l'Union européenne (UE). Une alerte a été diffusée le 4 décembre sur le système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), qui a été mise à jour au fur et à mesure de la disponibilité d'informations supplémentaires sur le réseau de distribution international des produits. L'alerte a également été émise via le réseau Infosan de l'Organisation mondiale de la santé. Les autorités européennes de la santé publique et les microbiologistes ont été alertés de l'épidémie le 6 décembre 2017 par SPF via une enquête urgente sur les informations diffusées par l'intermédiaire de l'Epidemic Intelligence Information System for Food and Waterborne Diseases and Zoonoses du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
À ce jour, deux cas chez des nourrissons ayant consommé des produits exportés concernés ont été identifiés dans des pays de l'UE autres que la France. L'isolat d'un cas en Espagne appartenait à un cluster de l'épidémie avec un polymorphisme mononucléotidique dans le séquençage du génome entier réalisé au CNR. L'isolat provenant d'un cas en Grèce n'a pas produit de H2S, ni de gaz après 18 h d'incubation sur une gélose au fer Kligler et les résultats du séquençage du génome entier sont en attente.

Mesures de contrôle en France
En France, depuis le 2 décembre 2017, de multiples plates-formes médiatiques ont été utilisées pour informer les parents et les personnes en charge de l'épidémie, pour leur conseiller de ne pas utiliser les produits en cause et de recommander des pratiques d'hygiène appropriées pour la préparation de produits à base de lait pour nourrissons. Tous les produits rappelés ont été publiés sur le site Internet du ministère français chargé de la consommation. La première alerte publique ayant été lancée un week-end, des conseils ont également été donnés sur la manière de réduire le risque si des produits de remplacement n'étaient pas disponibles au cours du week-end. En coopération avec la Société française de pédiatrie, des conseils ont été émis sur les différentes options de produits à base de lait pour nourrissons. Le ministère français de la santé a mis en place un service d'assistance téléphonique pour les parents et les soignants concernés. Les établissements de pédiatrie et de maternité ainsi que les professionnels de la santé ont également été informés.
Il s'agit du troisième foyer à Salmonella associé à des produits laitiers pour nourrissons signalé en France [Voir ici et ici]. Des épidémies similaires ont également été rapportées ailleurs. Un foyer à Salmonella Agona touchant 141 cas confirmés est apparu en France en 2005 et était associé à deux produits différents fabriqués dans le même établissement et impliqués dans le foyer actuel. Lors de l'éclosion de 2005, des échantillons des produits en cause et des échantillons environnementaux de l'installation ont donné des isolats présentant le même profil par PFGE que les isolats cliniques. Cependant, seul un échantillon sur 176 et quatre des 27 échantillons des deux produits alimentaires concernés et six des 420 échantillons environnementaux ont été testés positifs pour Salmonella Agona suggérant une contamination de faible niveau. Les dates de production des échantillons d'aliments positifs suggèrent une contamination persistante de l'environnement. La source de la contamination dans l'installation n'a pas été identifiée. Dans le cadre de l'éclosion actuelle, les enquêtes environnementales sont toujours en cours et, à ce stade, aucune source de contamination évidente n'a été identifiée dans l'installation.
Le nombre de cas associés à cette éclosion est probablement sous-estimé, car les cas présentant des symptômes bénins n'ont peut-être pas consulté un professionnel de la santé ou n'ont pas fait l'objet d'un diagnostic approfondi (prélèvement de selles, culture, identification du sérotype, confirmation au CNR). Malgré cette possibilité, compte tenu de la large distribution des produits et du faible nombre de cas signalés, le niveau de contamination des produits est probablement faible. Le fait que l'épidémie actuelle implique le même sérotype que dans l'épidémie précédente soulève la question de la persistance de la présence de l'organisme dans l'établissement pendant 12 ans. La persistance de Salmonella Agona dans un environnement de production d'aliments secs aux États-Unis, entraînant deux éclosions à dix ans d'intervalle, 1998 et 2008, a déjà été rapportée. Une comparaison des isolats humains et environnementaux de 2005 avec les isolats de l'éclosion actuelle est en cours afin d'étudier cette possibilité.

Référence. Jourdan-da Silva NathalieFabre LaetitiaRobinson EveFournet NellyNisavanh AthinnaBruyand MathiasMailles AlexandraSerre Estelle,Ravel MagaliGuibert VéroniqueIssenhuth-Jeanjean SylvieRenaudat CharlotteTourdjman MathieuSeptfons Alexandrade Valk HenrietteLe Hello Simon. Ongoing nationwide outbreak of Salmonella Agona associated with internationally distributed infant milk products, France, December 2017. Euro Surveill. 2018;23(2):pii=17-00852. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2018.23.2.17-00852

Viandes polonaises frauduleuses : Les comptes du ministère de l'agriculture sont-ils les bons ?


Le 2 février 2019, le ministère de l'agriculture nous apprend « Viandes polonaises frauduleuses : les 145 kg restants retrouvés ».
Sur 2,7 tonnes exportées par la Pologne, 795 kg de viande ont été vendues en France.
Ce samedi 2 février, la totalité de la viande a été retrouvée. Très précisément, sur ces 795 kg, 500 kg ont été bloqués et seront détruits, 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries. Les 145 kg restants ont été identifiés dans des lots de viande commercialisés par des grossistes, boucheries ou restaurants. Une partie de ces lots a pu être retirée du marché.

Si je comprends bien d'une part, 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries. D'autre part, restent les 145 kg dont une partie de ces lots a pu être retirée du marché, mais une partie a pu être consommée ...

Le 4 février 2019, on nous dit (il s'agit de Loïc Evain, directeur général adjoint de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture), « Épisode de la viande bovine frauduleuse : « Le système d'alerte a bien fonctionné » :
Tout est identifié, mais les derniers lots qui ont été retrouvés samedi avaient été mélangés à un lot plus important de viandes. Le grossiste a informé ses clients, les bouchers, les restaurateurs. Il y a une partie de la viande qui aura été certainement consommée, mais la grande majorité aura été retrouvée. Nous avons, de façon certaine, retiré du marché 500 kg.

D'accord, on a retiré 500 kg de 795 kg, il reste donc 295 kg …
Le système d’alerte a bien fonctionné. On a une réglementation, au niveau de l’Union européenne, qui est certainement la plus stricte du monde. Mais, plus stricte ne veut pas dire infaillible. Il y a toujours des fraudeurs qui inventent des stratagèmes qui permettent de passer entre les mailles des filets. Là, on a une fraude caractérisée. 
D’une manière générale, la sécurité sanitaire de l’alimentation en Europe, est assurée. En France, nous consommons 1 million 500 000 tonnes de viande bovine chaque année. Là, on parle de 795 kg. Certes, ce sont 795 kg de trop qui n’auraient jamais dû se retrouver dans le circuit licites.

Passé ce moment d'auto-congratulation bien compréhensible, le compte sera-t-il le bon ?

Pas vraiment, car ce communiqué ne nous dit pas ce que sont devenus les 295 kg … soit 150 kg ont été vendus au consommateur via notamment des boucheries auxquels il faut ajouter une partie des 145 kg qui a pu être consommée …

On apprend aussi :
On a des services de contrôles dans tous les États membres de l’Union européenne. En France, nous avons 4 500 inspecteurs sur le terrain qui contrôlent les entreprises agroalimentaires, qui mettent des PV quand il y a des non-conformités. Mais il y a des stratagèmes développés par certains fraudeurs que l’on ne pourra malheureusement pas éviter.

Oui mais les inspections en sécurité des aliments sont à la baisse depuis 2012, selon les chiffres de la DGAL …., voir ici et ici.

Les associations antispécistes et véganes expulsées des écoles !

La France Agricole du 5 février 2019 rapporte « Enseignement - Les lobbies végans expulsés des écoles ».
Depuis les recteurs jusqu’aux chefs d’établissements, tous ont reçu la même instruction, on ne peut plus claire, de la part des ministères de l’Éducation et de l’Agriculture : en matière d’éducation à l’alimentation, les interventions en classe de L214, ou de toute autre association végane ou anti-spéciste, « ne s’inscrivent pas dans le cadre ».
À cette rentrée scolaire de septembre 2018, plusieurs établissements ont reçu des supports et des propositions d’interventions de la part d’associations véganes ou antispécistes, en particulier de L214.

Un communiqué de la Coordination rurale (CR) du 4 février annonce « Victoire de la CR : L214 n’aura plus le droit de cité dans les écoles ! »
Le ministère de l’Éducation a adressé un courrier aux établissements scolaires afin de leur rappeler que dans le cadre de la promotion de la santé et plus particulièrement de l’éducation à l’alimentation, « les ressources pédagogiques utilisées en classe doivent avoir été élaborées en lien avec l’éducation nationale ». Dans ce courrier, l’association L214 est clairement ciblée, et désormais l’ensemble de leurs documents de propagande, mis à disposition gratuitement des enseignants, n’auront plus leur place dans les écoles de la République. 

La CR félicite le ministre de l’Éducation de cette prise de position franche. Nous avions alerté à plusieurs reprises sur le danger que représente cette association qui voulait s’introduire dans les écoles afin de répandre de fausses informations auprès des jeunes publics particulièrement influençables. 

À la suite de ces courriers, Véronique Le Floc’h, secrétaire générale de la CR et Alexandre Armel, responsable de la section Viande ont été reçus à la mi-janvier par Benoît Bonaime, conseiller enseignement agricole, recherche innovation et relations sociales de Didier Guillaume. 

Il aura certes fallu du temps pour voir cette association chassée de nos écoles, mais la mobilisation de l’ensemble du réseau CR a été couronné de succès. Beaucoup de CRD (Coordination Rurale départementale) s’étaient emparées de ce dossier pour défendre tant les éleveurs que le modèle alimentaire français. 

La CR reste plus que jamais engagée face aux mouvements anti-spécistes et ne relâche pas sa vigilance. Partout où ils tenteront de salir l’élevage, nous serons présents pour tordre le cou à leurs inepties.

On ne saurait mieux dire ...

lundi 4 février 2019

Un enfant belge malade en lien avec la présence de Salmonella dans les produits de nutrition infantile

L’AFSCA informe et demande aux parents ayant acheté des produits de nutrition infantile des marques Modilac et Picot AR, vendus en France et en ligne, de ne plus les donner à consommer à leurs enfants.

« Un enfant belge malade en lien avec la présence de Salmonella dans les produits de nutrition infantile », source article de Joe Whitworth du 4 février 2019 paru dans Food Safety News.

La Belgique a signalé un cas à Salmonella chez un nourrisson lié à un foyer en France.

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a déclaré avoir été informée que deux bébés malades en Belgique qui avaient entre autres consommé des produits de nutrition infantile de la marque Modilac achetés en France quelques heures avant l'apparition des symptômes .

À la suite d'une investigation, il semble que la consommation de produits de marque Modilac ait été à l'origine des symptômes chez l'un des deux enfants malades.

Salmonella Poona a rendu malade quatre enfants en France, liés à la consommation de produits de marque Modilac, commercialisés par Sodilac, une filiale de Savencia SA. Trois autres cas font toujours l'objet d'une investigation et le séquençage est en cours.

Les quatre patients confirmés, âgés de deux mois à dix mois, sont tombés malades entre août et fin décembre 2018. Pour les cas probables, la fourchette d'âge va jusqu'à 18 mois et la date d'apparition de la maladie va jusqu'en janvier 2019.

Lactalis a rappelé 16 300 boîtes de lait Picot AR, fabriqué dans la même usine espagnole que les produits Modilac, mais aucun cas de maladie n’a été associé aux produits Lactalis.

Les produits Modilac concernés ne sont pas distribués sur le marché belge. Ils sont distribués en France uniquement dans les pharmacies et via des associations caritatives ou commercialisés via des ventes en ligne. Des articles ont également été envoyés au Vietnam, Maroc, Algérie et Tunisie.

L'AFSCA a demandé aux parents ayant acheté les produits en France ou en ligne de ne plus les utiliser. L’agence a pris contact avec les autorités françaises et la situation est surveillée.

L'AFSCA insiste régulièrement sur le fait que les consommateurs doivent être conscients que les achats en ligne à l’étranger ne sont pas toujours sûrs et les consommateurs doivent s'informer des risques éventuels en consultant les sites internet des autorités sanitaires étrangères. 

Santé publique de France, l'agence de la santé publique, a rapporté que les quatre cas à Salmonella chez des nourrissons appartiennent à un même cluster génomique, à savoir que les souches sont génétiquement liées.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a déclaré qu'il n'avait pas trouvé de correspondances avec l'isolat français dans sa base de données. Jusqu'à présent, aucun autre pays n'a signalé d'appariement, mais les analyses de séquençage du génome sont en cours et des cas supplémentaires peuvent être signalés.

Salmonella Poona est le 36ème sérotype le plus courant du système de surveillance européen (TESSy). Il a été signalé par 23 pays de l'UE en 2013-2017 avec 147 à 206 cas par an. Sur la période de cinq ans, la France représentait 34% des cas, suivie du Royaume-Uni avec 26% et le groupe d'âge le plus commun étaient les enfants âgés de 0 à 4 ans (37% du total des cas).

Le Danemark construit une barrière contre la peste porcine africaine

Des barrières, des murs, des clôtures, il y  en a de toutes sortes et pour tous les usages mais voici qu'en Europe, désormais, il existe des barrières contre les sangliers ...

« Le Danemark construit une barrière contre la peste porcine africaine », source article de Jim Romahn paru sur son blog Agri007.

Le Danemark est en train de construire une clôture (ou une palissade) de 12 millions de dollars sur 50 km pour empêcher les sangliers de transporter la fièvre porcine africaine dans ses campagnes.
La clôture est aussi le long de la frontière avec l'Allemagne.
Jusqu'à présent, la Belgique est le seul pays voisin où la fièvre porcine africaine a été signalée parmi sa population de sangliers. La France a renforcé la biosécurité le long de sa frontière avec la Belgique.

Certains opposants disent que la clôture n'empêchera pas les sangliers de passer, car les sangliers vivants au bord de l’eau pourraient nager d’un pays à l’autre.

Cependant, le ministre danois de l’Environnement et de l’Alimentation, Jakob Ellemann-Jensen, a déclaré que le gouvernement était déterminé « à faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher la peste porcine africaine d’atteindre le Danemark. Et nous pouvons enfin commencer à ériger notre barrière de sangliers. »

La clôture aura 1,5 m de haut et au moins 0,5 m de profondeur pour empêcher les porcs de creuser dessous.

La clôture, qui doit être installée d’ici à l’été, sera suffisamment basse pour permettre aux chevreuils de sauter par-dessus et de petites ouvertures tous les 100 m permettront aux petits mammifères tels que les renards, les lièvres et les loutres de passer.

En outre, le Danemark a assoupli les restrictions en matière de chasse et augmente les amendes pour les transports de bétail mal désinfectés.

dimanche 3 février 2019

Australie : Retour sur les conclusions d'un rapport suite à la contamination de fraises par des aiguilles

« Foutaises : Selon un rapport, une réglementation médiocre a contribué à la crise australienne de manipulation de fraises », source Doug Powell du barblog.

Un nouveau rapport sur la crise australienne de contamination des fraises en 2018, qui a causé des dommages économiques catastrophiques à l’industrie, a révélé que les protocoles de traçabilité des aliments devaient être renforcés.

Lucy Stone du Sydney Morning Herald rapporte que le rapport a également révélé que le savoir-faire en matière de sécurité des aliments dans le secteur de l'horticulture était « variable » en raison de la présence de nombreuses petites entreprises, sans surveillance réglementaire ou industrielle en particulier pour les producteurs de fraises.

La « nature fragmentée » du secteur a également compliqué les chuoses: aucune réglementation ne surveillait les zones de production de fraises pendant la crise et l'utilisation de cueilleurs saisonniers ou au forfait compromettait la traçabilité.

Le ministre de la Santé, Greg Hunt, a demandé à la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) d'examiner la réponse à la crise de la contamination des fraises, qui a débuté le 9 septembre lorsqu'un homme a avalé une aiguille dissimulée dans une fraise.

Quelques jours plus tard, des rapports similaires avaient été signalés au Queensland Health et à la police du Queensland.

La crise a mis fin à la production de fraises au niveau national, les producteurs du Queensland déversant des milliers de tonnes de fruits qui ne pouvaient être vendus.

Une femme de Caboolture, My Ut Trinh, superviseur dune exploitation de fraises âgée de 50 ans, a été arrêtée et inculpée de six chefs de contamination d'aliments, mettant ainsi fin à la crise.

Mais plus de réglementation et de surveillance vont-elles vraiment empêcher quelqu'un de motivé par les démons d'insérer des aiguilles dans les produits?

Existe-t-il une meilleure approche pour protéger et renforcer la confiance des consommateurs à la suite d’une épidémie, d’une altération ou même d’allégations?

Le 12 juin 1996, le docteur Richard Schabas, médecin en chef de l'Ontario, Canada, a publié un avis de santé publique sur le lien présumé entre la consommation de fraises de Californie et une épidémie de maladie diarrhéique chez un e quarantaine de personnes dans la métropole de Toronto. Cette annonce faisait suite à une déclaration similaire du Department of Health and Human Services à Houston, Texas, qui enquêtait sur un groupe de 18 cas de maladie à Cyclospora parmi Des dirigeants du secteur pétrolier.

Il s'est avéré que c'étaient des framboises du Guatemala, et non pas des fraises, et personne n'était satisfait.

Les liens initiaux et ultérieurs entre Cyclospora et les fraises ou les framboises en 1996 étaient fondés sur l'épidémiologie, une association statistique entre la consommation d'un aliment particulier et l'apparition de la maladie.

L’épidémie de Toronto a été identifiée pour la première fois parce que quelque 35 invités ayant assisté à une réception d'un mariage le 11 mai 1996 avaient développé la même maladie intestinale grave sept à dix jours après le mariage et avaient par la suite été testés positifs à Cyclospora. Sur la base d'entretiens avec les victimes, les autorités sanitaires de Toronto et du Texas ont conclu que les fraises de Californie étaient la source la plus probable. Cependant, tenter de se rappeler exactement ce que l'on a mangé deux semaines plus tôt est une tâche extrêmement difficile. et les aliments plus gros, comme Des fraises, sont rappelés plus fréquemment que les aliments plus petits, comme des framboises.

Le 18 juillet 1996, le Centers for Disease Control des États-Unis a déclaré que les framboises du Guatemala - qui avaient été aspergées de pesticides mélangés à de l’eau qui aurait pu être contaminée par des eaux usées contenant Cyclospora - étaient probablement à l’origine de l’épidémie de Cyclospora qui a rendu malade 1 000 personnes en Amérique du Nord. Les autorités sanitaires et les producteurs guatémaltèques ont vigoureusement réfuté ces accusations. La California Strawberry Commission a estimé avoir perdu entre 15 et 20 millions de dollars en ventes réduites de fraises.

Les producteurs de fraises de Californie ont décidé que le meilleur moyen de minimiser les effets d’une épidémie - réelle ou supposée - était de s’assurer que tous leurs producteurs connaissaient les bases de la sécurité des aliments et qu’il existait un mécanisme de vérification. La prochaine fois que quelqu'un dira: « Je suis tombé malade et c’était vos fraises », les producteurs pourront au moins dire: «Nous ne pensons pas que c’est nous, et voici tout ce que nous faisons pour produire le produit le plus sûr possible. »

C’était essentiellement le prélude de la Food and Drug Administration des Etats-Unis qui publiait en 1998, Guidance for Industry: Guide to Minimize Microbial Food Safety Hazards for Fresh Fruits and Vegetables. Nous avions déjà entamé le même chemin et pris ces lignes directrices, ainsi que d’autres, et créé un programme de sécurité des aliments pour l'exploitation agricole pour les 220 producteurs produisant des tomates et des concombres sous la bannière de l'Ontario Greenhouse Vegetable Growers. Et en mettant en place un système de vérification crédible comportant des visites continues et rigoureuses dans les exploitations: mettre les producteurs dans une salle de classe est ennuyeux, ne rend pas compte des variations entre les différentes exploitations et ne crée aucun lien de confiance. Les audits tierce partie réalisés peuvent être des indicateurs sans espoir de sécurité sanitaire réelle au quotidien et donner l'impression que la sécurité des aliments peut être confiée à une autre personne.

Les producteurs eux-mêmes doivent posséder leur propre sécurité des aliments dans l'exploitation agricole car ce sont eux qui sont sur le marché. Les bureaucrates auront toujours leurs emplois financés par les contribuables, et les agriculteurs seront perdants.

Il y a un manque - un manque inquiétant - d'inspections de la sécurité des aliments dans les exploitations agricoles. Les agriculteurs doivent être plus conscients du potentiel de contamination par les microbes (comme celui provoqué par Listeria dans le melon cantaloup), ainsi que par le sabotage.

Il existe également un manque important d'informations des consommateurs lorsqu'ils achètent leurs produits. Que savent les vendeurs australiens de la réglementation en matière de sécurité des aliments appliquée aux produits vendus dans leurs magasins les plus populaires? De telles réglementations existent-elles? À qui peuvent-ils s'adresser afin de trouver des réponses?

Le Sydney Morning Herald note également que dans le rapport publié vendredi, la FSANZ avait formulé plusieurs recommandations visant à éviter des crises similaires à l'avenir, notamment une réglementation plus stricte du secteur.
L'absence d'une direction chargée de la réglementation des fruits à chair molle a laissé la petite Queensland Strawberry Growers Association être « submergée d'appels », alors que l'agence horticole national Growcom a par la suite aidé à gérer la communication.

La crise a amené le premier ministre, Scott Morrison, à annoncer un projet de loi visant à prolonger la peine de prison pour toute personne déclarée coupable de contamination des aliments à 15 ans.

La police a traité plus de 230 signalements de sabotage de fruits en Australie, répartis sur 68 marques, ainsi que de nombreux cas de imitateurs (copycats) et de canulars.

La Food Standards Australia New Zealand a formulé sept recommandations dans son rapport final, notamment une recommandation selon laquelle toutes les juridictions devraient examiner les protocoles d'intervention en cas d'incident alimentaire.

Une agence centrale devrait être engagée pour gérer la communication nationale lors de futurs incidents de contamination d'aliments et la communication entre les autorités chargées de réglementation, les services de santé et la police devrait être examinée, selon FSANZ.

Le déclenchement de « l'activation et du management de la contamination intentionnelle des aliments » dans le cadre du National Food Incident Response Protocol (NFIRP) doit également être revu.

Cette recommandation a été faite malgré le fait que le NFIRP n’ait pas été activé lors du problème de la contamination des fraises. Le protocole est une réponse nationale aux incidents qui peut être activée par n'importe quelle agence pour gérer les incidents liés aux aliments.

« En raison de la nature criminelle unique de cette affaire et de l'enquête associée, le protocole n'a pas été déclenché », indique le rapport.

Le secteur de l'horticulture a également besoin d'un organisme représentatif pour « soutenir la préparation et la réponse aux crises » et les mesures de traçabilité permettant de suivre les aliments dans le secteur, ce qui nécessiterait un travail plus important.

« Le gouvernement et l'industrie devraient travailler ensemble pour dresser un état des lieux actuel et identifier les options et les outils permettant d'améliorer la traçabilité », a recommandé le rapport .

Selon le rapport, il conviendrait de créer un site Internet national unique pour la contamination des denrées alimentaires afin que le public puisse être informé de manière claire.

Le rapport a révélé qu'une plus grande réglementation du secteur horticole était nécessaire et que la complexité des petites exploitations et des activités de distribution rendait l'enquête difficile.

Une suggestion selon laquelle les exploitations de fraises devraient être équipées de détecteurs de métaux a également soulevé des inquiétudes quant aux coûts et à la faisabilité, tandis que les emballages inviolables risquaient de raccourcir la durée de conservation et de déclencher des critiques concernant l'utilisation accrue d'emballages en plastique.

Depuis 20 ans, je dis aux producteurs de fruits et de légumes qu'il y a des risques. Appropriez-vous ceci : dites ce que vous faites, faites ce que vous dites et prouvez-le.

Ce que les producteurs ou les fabricants peuvent faire de mieux est de gérer et de réduire les risques avec diligence et de pouvoir prouver cette diligence devant le tribunal de l’opinion publique; et ils doivent le faire avant la prochaine épidémie.

Rappels de produits alimentaires : Communiquer c’est bien, bien communiquer c’est mieux !

Le blog fait largement appel à lui, et c'est donc plus que normal que de  publier cet article de Franck Valayer, Fondateur et Directeur de publication de Oulah, paru sur le site Mag+ de son site Oulah!, « Communiquer c’est bien, bien communiquer c’est mieux ! ».

Tous les samedis, je souris jaune (aucun rapport avec les gilets jaunes) car le journal Nice Matin publie, sur son site, une liste de rappels de produits de la semaine … incomplète.

8 rappels versus 21 rappels

En soit c’est super pour les consommateurs et lecteurs du journal niçois, cependant ce qui dommage c’est que leur source soit la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) alors que le liste des rappels de produits, de ce service du ministère chargé de l’Economie, n’est pas complète.
En effet, par exemple, pour cette semaine la DGCCRF a publié 8 rappels de produits alors que sur la même période, j’ai (Oulah!) publié 21 rappels.
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Une certaine réalité

Je ne fais pas la course aux rappels mais j’essaye d’être au plus de la réalité même si je sais que je dois passer à côté de certains, vu le peu de scrupule que certains fabricants ou distributeurs ont à ne pas communiquer convenablement sur les rappels de leurs produits.
De plus, habitant Nice, je ne suis pas inconnu chez Nice Matin, puisque le journal avait fait un reportage sur moi il y a déjà 3 ans lorsque je venais de sortir l’application Oulah!.


Depuis l’application n’existe malheureusement plus (mais le site internet et la présence sur les réseaux sociaux se sont développés), je n’ai plus d’ipad car il est cassé et je ne mets plus de bague à tête de mort …bref
Tout ça pour dire que c’est bien dommage.

Dommage pour les consommateurs, dommage pour Oulah! qui, je le rappelle, est une initiative citoyenne, totalement indépendante et bénévole.