lundi 7 janvier 2019

Les agriculteurs, les victimes d'un gouvernement déconnecté de la réalité, à propos du dernier livre de Michel Houllebecq


Il faut écouter ce que rapporte Gil Rivière-Wekstein, dans la vidéo, « Comme les gilets jaunes, les agriculteurs victimes d'un gouvernement déconnecté de la réalité » …

Pourtant, lors ses vœux, le ministre de l’agriculture a indiqué :
Ensemble, stoppons l’agri-bashing qui devient insupportable, divise et désigne des boucs émissaires. Réussissons les transitions économiques et sociales, afin d’améliorer durablement le revenu des agriculteurs en répartissant mieux la valeur ajoutée. Développons les transitions agro-écologiques et sanitaires de notre modèle agricole afin de réduire notre impact sur l’environnement et sur la santé. L’Etat accompagnera chacun et ne laissera aucun agriculteur sans solutions. Transformons la Politique agricole commune pour plus de protection et de solidarité. 
De bien belles paroles au demeurant, mais bien tardives, trop tardives, car ce qui est proposé par Michel Houllebecq dans ‘Sérotonine’, avec sa façon, c'est le malaise, le déclassement, le marasme, le désespoir des agriculteurs français, avec les nombreux cas de suicides à la clé …
Millet a dit :  « C'est le côté humain, franchement humain qui me touche. » 
Ce qui se passe en ce moment avec l'agriculture en France, c'est un énorme plan social, le plus gros plan social à l'œuvre à l'heure actuelle, mais c'est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM.  
Je sortis de ce reportage  dans un état sans doute temporaire et paradoxal d’optimisme : Franck (prénom d’un syndicaliste agricole -aa) avait été si clair, si modéré et si lucide dans son intervention – en une minute d’interview, il me paraissait impossible de faire mieux – que je ne voyais pas comment on pourrait refuser d’en tenir compte, comment on pourrait, en face, refuser de négocier.
… et je me souvins que moi aussi, presque pendant quinze ans, j’avais toujours eu raison dans me notes de synthèse, qui défendaient le point de vue des agriculteurs locaux, j’avais toujours aligné des chiffres réalistes, proposant des mesures de protection raisonnables, des circuits courts économiquement viables, mais je n’étais qu’un agronome, un technicien, et au bout du compte on m’avait toujours donné tort, les chose avaient toujours au dernier moment basculé vers le le triomphe du libre-échangisme, vers la course à la productivité, … 
… qui étais-je pour avoir cru que je pouvais changer quelque chose au mouvement du monde ?

NB : L’image est issue de ce site.

Complément du 25 juillet 2019. On lira avec un grand intérêt l’article de seppi sur « Les paysans, une cible trop facile » dans La Liberté (journal romand).

Le nouveau règlement sur la salubrité des aliments au Canada va entrer en vigueur le 15 janvier 2019


Le « nouveau » Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) a maintenant été finalisé et entrera en vigueur le 15 janvier 2019.
Le Canada est reconnu comme ayant l'un des meilleurs systèmes d'assurance de la salubrité des aliments au monde. Cependant, la vitesse, le volume et la complexité de la production alimentaire ont engendré de nouveaux risques et changements, notamment de nouvelles menaces pour la salubrité des aliments, l'évolution des préférences des consommateurs et l'établissement de normes internationales axées sur la prévention. Il est essentiel de faire face à ces changements afin de maintenir la réputation du Canada en tant que chef de file mondial au chapitre de la salubrité des aliments et d'aider les entreprises alimentaires canadiennes à continuer d'inspirer confiance au pays et à l'étranger.

Bien entendu, ce genre de promesses, « Le Canada est reconnu comme ayant l'un des meilleurs systèmes d'assurance de la salubrité des aliments au monde. » n’engage que ceux qui y croient, comme dans d’autres pays aussi tant les systèmes et le outils de mesure de la sécurité des aliments sont distincts.

L’Anses en avril 2015 y avait été de sa petite contribution, « Au niveau mondial, la France se situe à un très bon niveau en matière de sécurité sanitaire des aliments. »
« La France est en pointe en matière de sécurité alimentaire », dit le directeur général de l'Anses, cité par RTL en avril 2015.
Selon Agro-média, citant un rapport de The Economist Intelligence Unit (EIU), « La France se classe en 2e position pour la qualité et sécurité de l’alimentation ».
Bon, je vais finir par le croire malgré les casseroles ici et là ...
Le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada rendra notre système alimentaire encore plus sécuritaire en mettant l'accent sur la prévention et en permettant de retirer plus rapidement les aliments non salubres du marché. Le Règlement permettra de réduire le fardeau administratif indu qui est imposé aux entreprises en réunissant 14 règlements distincts dans un seul règlement, en plus d'aider à conserver et à accroître l'accès aux marchés du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire. 
Intéressante cette mention, « Le Règlement permettra de réduire le fardeau administratif indu qui est imposé aux entreprises … ».
En France, le fardeau administratif en termes de baisse continue des inspections de la sécurité des aliments s’est réduit, je ne crois pas que cela soit une bonne chose, mais je ne pense pas que la poursuite du fardeau lié au papier pour du papier se soit tarie …
Au titre du nouveau règlement consolidé, les entreprises alimentaires qui importent ou exportent des aliments ou les vendent dans une autre province devront détenir des licences et mettre en place des plans de contrôle préventif qui prévoient les risques liés à la salubrité des aliments et présentent les étapes à suivre pour contrôler ces risques. Le Règlement aidera aussi à réduire le temps requis pour retirer les aliments non salubres du marché en exigeant des entreprises qu'elles améliorent leur capacité de retracer leurs aliments en amont jusqu'à leur fournisseur et en aval jusqu'aux personnes auxquelles elles ont vendu leurs produits.
Je note aussi que « Le Règlement aidera aussi à réduire le temps requis pour retirer les aliments non salubres du marché », cela va peut-être un jour exister chez nous, mais ce n’est pas encore le cas malgré des demandes répétées des uns et des autres …


A suivre …

Le rapport d’activité 2016/2017 INFOSAN pointe 84 événements mondiaux liés à la sécurité des aliments


A partir du rapport d’activité 2016/2017 INFOSAN (60 pages) récemment paru, j’ai extrait les données ci-après.

Pour mémoire, INFOSAN est un réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments. Les informations les plus récentes se trouvent dans la version en anglais du site.

Faits marquants 2016 et 2017
  • INFOSAN a été actif lors de 84 événements mondiaux liés à la sécurité des aliments, impliquant des pays et des territoires de toutes les régions.
  • Renforcement des capacités nationales de gestion des urgences liées à la sécurité des denrées alimentaires grâce à une série de webinaires et d'exercices de simulation dans plusieurs langues.
  • Partenariats stratégiques noués avec plusieurs réseaux et initiatives internationaux.
  • Le nombre de membres actifs a augmenté, notamment grâce aux efforts ciblés déployés en Afrique et dans les Amériques.
  • Visibilité globale d’INFOSAN accrue, comme illustré par les références à INFOSAN dans les actualités, les médias sociaux et la littérature scientifique. 
Evénements selon les zones géographiques (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Les risques biologiques étaient responsables du plus grand nombre d'événements INFOSAN, le plus fréquent étant lié à Salmonella spp. Cela reste cohérent avec les risques liés aux événements INFOSAN relatifs à la sécurité des aliments au cours du précédent exercice biennal. Le poisson et les fruits de mer, suivis de la viande et des produits à base de viande et des légumes et des produits à base de légumes, sont les événements les plus fréquents.
La majorité des 84 événements ont impliqués respectivement des États membres de la région des Amériques, suivis de la région européenne, de la région du Pacifique occidental, de la région africaine, de la région de l'Asie du Sud-Est et de la région de la Méditerranée orientale.
Participation d'INFOSAN aux situations d'urgence en 2016-2017
Globalement, le secrétariat d'INFOSAN a participé à 84 événements au cours de l'exercice biennal 2016/2017 (voir à ce sujet le détail dans les annexes A et B pour les événements survenus en 2016 et 2017). La durée moyenne de la participation active du secrétariat d'INFOSAN à un événement était de 28 jours, avec un minimum d'un jour et un maximum de 169 jours (médiane = 18 jours). Il y a eu 58 événements impliquant un danger biologique, 12 impliquant un danger chimique, sept impliquant un danger non spécifié, quatre impliquant un danger physique et trois impliquant un allergène non déclaré. 
Pour les événements comportant un danger biologique, Salmonella spp. était le plus souvent responsable (21 événements en 2016/2017). Clostridium spp. (9), Listeria monocytogenes (7), Escherichia coli (6), le virus de l'hépatite A (4), norovirus (3), Bacillus spp. (2), Campylobacter (2), Anisakis (1), Brucella spp. (1), Cronobacter sakazakii (1), Cyclospora cayetanensis (1), Vibrio spp. (1) et un danger biologique non spécifié (1). 
Les dangers selon les événements 2016-2017 (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
En ce qui concerne les dangers chimiques, les événements impliquant des quantités excessives de métaux lourds se sont produits le plus souvent (3), suivis des aflatoxines (2). Les autres dangers responsables d’événement liés à la sécurité des aliments sont le fipronil (1), l'histamine (1), le méthanol (1), l'oxyphénylbutazone (1), les toxines paralysantes des coquillages (1), le phosphate (1) et un danger non spécifié (1).
Deux exemples d'événements :

1. Œufs, ovoproduits et produits à base de volaille de plusieurs pays contaminés par du fipronil et distribué à l'international
Ces résultats indiquent que la pratique consistant à traiter des volailles et leur environnement avec des désinfectants contenant du fipronil pourrait ne pas être limitée à quelques fermes en Europe.
Les évaluations des risques pour la santé effectuées dans plusieurs pays européens et par l'OMS ont conclu à l'absence de risque aigu pour la santé publique. En dépit de ces conclusions, cet événement a mis en évidence un important problème mondial de mauvaises pratiques au niveau des élevages. Cet événement a également mis en lumière le caractère véritablement mondial du commerce et de la distribution des produits alimentaires et l'utilité d'INFOSAN pour fournir aux membres des informations exactes et à jour, directement des autorités gouvernementales nationales. Cela s'est révélé particulièrement important lors de cet événement qui a suscité une grande attention de la part des médias.

2. Épidémie de salmonellose chez des nourrissons liée à une préparation infantile en France qui a été distribué à l'international
Lorsqu'une épidémie d'infections à salmonellose chez des nourrissons a été identifiée en France en décembre 2017, les autorités françaises ont pu associer des cas à la consommation de certaines préparations pour nourrissons, fabriquées par un seul fabricant en France et contaminées par Salmonella Agona. Les rappels des préparations pour nourrissons impliquées, ainsi que de tous les autres produits fabriqués par ce fabricant depuis février 2017, ont ensuite été publiés et supervisés par les autorités françaises. Les produits rappelés ont été exportés dans plus de 80 pays et territoires.

On lira dans les événements INFOSAN de 2016 une curiosité : le 2 août 2016, des produits à base de tahini (pâte de sésame) fabriqués en Israël, contaminés par Salmonella et distribués à l'échelle internationale.

Cela étant, il y a bien eu un communiqué de rappel le 18 décembre 2018 publié par la DGGCRF concernant le « rappel de Tahina naturelle de marque ACHVA ».


Vous lirez aussi un article plus complet de Joe Whitworth paru le 7 janvier 2019 dans Food Safety News sur le rapport INFOSAN 2016-2017, « INFOSAN involved in fipronil, fake rice and Salmonella events ».

dimanche 6 janvier 2019

Un rapport détaille les non-conformités les plus courantes dans les entreprises alimentaires réglementées par la FDA


Les non-conformités aux normes alimentaires dans 874 installations à travers le pays au cours de l'exercice 2018 faisaient partie d'une des cinq catégories de non-conformités, selon Registrar Corp., une société qui aide d'autres entreprises à se conformer à la FDA.

Registrar Corp. indique que la dernière série de « données d'observation des inspections » (Fiscal Year (FY) 2018 Inspection Observation Data) de la FDA montre une variété de problèmes de sécurité des aliments.

Toutes ces données sur les non-conformités aggravantes documentées lors des inspections de la FDA d'octobre 2017 à septembre 2018 ont récemment été publiées sur des feuilles de calcul. Elles suivent les activités d’inspection et d’application par le Office of Regulatory Affairs (ORA) de la FDA. Selon la FDA, les enquêteurs de l'ORA peuvent, lors d'une inspection, observer des conditions qu'ils jugent inacceptables. Ces observations sont répertoriées sur le « formulaire 483 de la FDA » lorsque, de l'avis d'un enquêteur, les conditions ou pratiques observées indiquent qu'un produit réglementé par la FDA peut enfreindre les exigences de la FDA.

Les cinq principales non-conformités des entreprises alimentaires

La FDA a cité des entreprises alimentaires enregistrées pour diverses questions de sécurité des aliments cette année. Vous trouverez ci-dessous les cinq non-conformités les plus courantes en matière de sécurité des aliments découvertes par la FDA au cours de l'exercice 2018 :

Surveillance sanitaire  
La FDA a cité 188 entreprises alimentaires pour ne pas avoir surveillé correctement les conditions et les pratiques à une fréquence suffisante. Les entreprises alimentaires sont tenues de surveiller des aspects tels que la sécurité sanitaire de l'eau entrant en contact avec des aliments ou des surfaces en contact avec les aliments, la prévention de la contamination croisée et l'hygiène des installations.

Lutte contre les nuisibles
La FDA a cité 183 entreprises alimentaires pour ne pas avoir correctement exclu les nuisibles qui pourraient potentiellement contaminer les aliments.

Contrôles de la fabrication, de la transformation, du conditionnement et du stockage
La FDA a cité 175 entreprises alimentaires pour ne pas mis en œuvre les contrôles appropriés afin de réduire les dangers liés aux aliments, tels que la croissance de micro-organismes, le contact croisé avec des allergènes et la contamination des aliments.

Opérations de nettoyage-désinfection  et maintenance des installations
La FDA a cité 167 entreprises alimentaires pour ne pas maintenu la propreté de leurs installations ou pour ne pas les avoir maintenues en bon état.

Personnel
La FDA a cité 161 entreprises alimentaires pour ne pas avoir pris des mesures et des précautions raisonnables concernant le personnel. Celles-ci peuvent inclure le manque d’hygiène et de propreté du personnel travaillant en contact direct avec les aliments.

Les entreprises alimentaires doivent veiller au respect de ce qui précède et des autres bonnes pratiques de fabrication Les non-conformités liées  la sécurité des aliments découvertes lors d'une inspection peuvent entraîner la mise en œuvre de mesures par la FDA, telles que des lettres d'avertissement, des refus à l'importation ou des alertes d'importation. Ces problèmes de conformité peuvent nuire à la réputation d’une marque et souvent influer sur les décisions d’achat des acheteurs.

Pour rédiger cet article, j’ai utilisé les articles de Registrar Corp. et de Food Safety News.