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vendredi 15 novembre 2019

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.


Dans le « système de détection précoce pour la Sécurité des denrées alimentaires » de l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, présenté dans un précédent article,  figure les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies.

Seismo, sorte de veille technologique, se présente sous la forme d’informations très courtes mais pertinentes avec les références pour aller plus, classées en cinq thématiques :
  • Nouvelles tendances alimentaires
  • Toxi-infections alimentaires: foyers inhabituels
  • Sécurité sanitaire des aliments
  • Fraudes alimentaires
  • Détection précoce: méthodes
Le tout classé en trois niveaux : information très importante ; information importante ; information intéressante

Le Seismo de septembre et octobre se trouve ici et le petit dernier de novembre, ici.

Quelques exemples ci-dessous, mais le plus simple est d’y aller par vous-même et je suis certain que Seismo sera désormais, pour vous, une aide très utile …
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jeudi 16 janvier 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de janvier 2020

Seismo, vous connaissez ? 

Le blog vous en a déjà entretenu ici, ce sont, d’après l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, « les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. »

Différents sujets ayant déjà été abordés par le blog, voici ma sélection du Seismo Info 01/2020 :

Nouvelles tendances alimentaires
Végétalisme : Dans les pays riches, la mode de l’alimentation végétalienne entraîne parfois de la malnutrition. Un régime végétalien dans lequel les nutriments essentiels issus des denrées alimentaires d’origine animale ne sont pas remplacés peut entraîner de graves carences en nutriments. Par conséquent, la demande en compléments alimentaires pourrait augmenter à l’avenir. The Conversation, 2 pages.

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Norovirus dans des moules : En France, certaines zones de production d’huîtres et de moules en Bretagne et en Normandie (Atlas Sanitaire, 3 pages. 27.12.2019) ont été mises sous séquestre fin 2019 suite à la détection de norovirus. Les marchandises déjà livrées ont été rappelées en France et en Suisse. Rappels (huîtres, moules), 1 page chacun. (08.01.2019). Mise à jour : Food Safety News fait le point de la situation. Food Safety News, 2 pages. (09.01.2020).

La situation a évolué et ne concerne pas que la Bretagne et la Normandie. Le blog a publié de nombreux articles sur le sujet et signale qu’il y a eu, à ce jour, 15 notifications au RASFF de l’UE pour des coquillages de France.

Chine : Un nouveau virus pour l’être humain ? Les cas de pneumonie liés à un marché de fruits de mer à Wuhan inquiètent. Science , 2 pages. (03.01.2020).

On lira l’article de Santé publique de France du 14 janvier 2020, « Cas groupés de pneumopathies possiblement associés à un nouveau Coronavirus, Wuhan, Chine ».
Point de situation sur un épisode de cas groupés de pneumonies possiblement lié à un marché d’animaux vivants dans la ville de Wuhan, en Chine 

Légionellose : Trois cas de légionellose dans le canton de Zurich pourraient être liés à une visite dans une station de lavage auto. Les légionelles prolifèrent en particulier dans les milieux chauds et humides : la contamination peut se faire par l’inhalation de gouttelettes d’eau. BAG Bulletin (allemand), OFSP Bulletin (français), 3 pages. (12.12.2019).

Salmonella Javiana : Aux États-Unis, 11 personnes ont été atteintes de salmonellose causée par le sérotype S. Javiana. La source d’infection est un mélange de morceaux de melon, d’ananas et de raisin. Food Poison Journal, 1 page. (12.12.2019). Mise à jour : en moins d’un mois, le nombre de patients est passé de 11 à 96. CDC, 2 pages. (06.01.2020).

OEufs durs : La contamination par Listeria dans une entreprise produisant des œufs durs aux États-Unis entraîne un rappel généralisé des produits. À ce jour, sept cas de maladie ont été signalés, dont un ayant entraîné un décès. Newsweek 1 page ; CDC, 2 pages. (06.01.2020).

Pays-Bas : Le rapport sur l’état des zoonoses 2018 (State of Zoonoses 2018), publié par National Institute for Public Health and the Environment (RIVM) et Netherlands Food and Consumer Product Safety Authority (NVWA), indique une augmentation des infections à E. coli productrices de shigatoxines (STEC) et des infections à Campylobacter, tandis que les infections à Listeria et à Salmonella ont diminué. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 90 pages. (16.12.2019).

Espagne : analyse d’un foyer dû à un norovirus GI et GII dans de l’eau minérale. Publication originale, 4 pages. (06.01.2020).

Sécurité alimentaire
Shewanella haliotis : premier cas signalé en Amérique. S. haliotis est un nouvel agent pathogène pour l’être humain : isolé pour la première fois de la microflore intestinale de l’abalone (ormeau) en 2007, il a pour l’instant causé des infections en Asie uniquement. Les infections faisant suite à la consommation de fruits de mer sont rarement signalées, pourtant la consommation de fruits de mer crus pourrait être un important vecteur de maladies et de foyers d’origine alimentaire. Article original, 2 pages. (20.12.2019).

Australie : la viande d’agneau comme source potentielle d’infections à Toxoplasma gondii. Une interprétation prudente des tests PCR réalisés dans le cadre d’une étude australienne indique que de la viande d’agneau a été contaminée par T. gondii avec une probabilité de 43 %. Publication originale, 4 pages. (19.12.2019).

Métaux lourds dans la charcuterie crue rubéfiée : L’AGES (Österreichische Agentur für Gesundheit und Ernährungssicherheit GmbH) informe du rappel d’un salami de chevreuil. Raison : teneur élevée en plomb. Le produit est impropre à la consommation. AGES, 1 page. (19.12.2019).

jeudi 13 février 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de février 2020

Seismo, vous connaissez ? 

Le blog vous en a déjà entretenu ici, ce sont, d’après l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, « les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. »
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Différents sujets ayant déjà été abordés par le blog, voici ma sélection du Seismo Info 02/2020 :
  • Nouvelles tendances alimentaires
« Poisson » végétalien. La tendance aux substituts végétaux de la viande s’étend aussi au poisson. Une entreprise américaine a créé un substitut de thon à base de légumineuses (notamment des pois, du soja et des pois chiches), qu’il est désormais prévu de lancer sur le marché également au Royaume-Uni. Food Navigator, 2 pages. (28.01.2020).

Protéines fongiques comme substitut de la viande. Une publication récente montre que la production de mycoprotéines comme source de protéines alternatives produirait dix fois moins d'émissions de gaz à effet de serre que le bœuf et quatre fois moins que le poulet. Anthropocene, 1 page. Publication originale, 1 page. (29.01.2020).

Œufs végétaux. Une entreprise canadienne lance une « poudre d'œufs » végétale sur le marché qui contiendrait autant de protéines que les œufs classiques, mais moins de calories et de graisses. Le produit consiste entre autres en un micro-organisme appelé Euglena gracilis, qui est transformé en une farine riche en protéines. Site internet du produit, 1 page. (29.01.2020).

En-cas sans gluten. Une nouvelle étude a montré que les en-cas sans gluten ne sont pas aussi sains qu’on le pense. 23 % des personnes interrogées ont déclaré acheter des produits sans gluten – alors que plus de 90 % d’entre elles n'ont pas été diagnostiquées avec une maladie liée au gluten. Dans le même temps, 75 % des en-cas sans gluten analysés avaient une une teneur élevée en matières grasses et 69% une teneur élevée en sucre. Safefood, 1 page. Publication originale, 42 pages. (03.02.2020).
  • Toxi-infections alimentaires
Moules. Dernières nouvelles concernant le foyer de norovirus en France causé par la contamination de coquillages (voir Seismo Info 01/2020). Le nombre d'infections est passé à 1033 personnes, dont 21 ont dû être hospitalisées. Food Safety News, 3 pages. (14.01.2020). En outre, les premiers cas de maladie ont été signalés au Danemark et en Suède, soit un total d'environ 250 cas. Food Safety News, 3 pages. (20.01.2020).
Je crois qu'il s'agit d'huîtres et non pas de moules -aa.

Trichinelles. 50 personnes dans la ville italienne de Turin ont été atteintes de trichinellose après avoir mangé du salami de sanglier. Food Safety News, 2 pages. (15.01.2020).

Norovirus. Dans la caserne de Sion (VS), 33 recrues ont présenté des troubles causés par un norovirus. Comme il ne s'agit pas d'une infection bactérienne, il n’est pas prévu de faire des investigations plus poussées sur l’origine de ce foyer: « N'importe qui peut avoir introduit le norovirus dans la caserne » a déclaré le porte-parole de l’armée. 20 Minuten, 1 page. (22.01.2020).

E. coli O157:H7. L’épidémie de E. coli aux États-Unis, mise en relation avec la consommation de laitue romaine, a été déclarée officiellement terminée. Chiffres en tout : 167 cas dans 27 États avec 85 hospitalisations et aucun décès. CDC, 2 pages. (17.01.2020).
  • Sécurité alimentaire
Feux de forêts. Les feux de forêts qui touchent depuis 2019 de vastes zones en Australie soulèvent des questions quant à leur impact sur la sécurité des denrées alimentaires. Les sources de risque potentielles com-prennent les matériaux dangereux provenant des gravats de bâtiments, les substances toxiques utilisées pour lutter contre les incendies, la fumée et les cendres rejetées dans l’atmosphère, et la contamination des eaux et des réserves d’eau potable. Sur la base des connaissances actuelles, il est très difficile d'évaluer si la sécurité des aliments pourrait également être affectée au niveau mondial. (24.01.2020).

Huile de soja. Une nouvelle étude montre que l'huile de soja pourrait non pas seulement favoriser l'obé-sité et le diabète, mais également jouer un rôle dans le développement de maladies neurologiques telles que l'au-tisme, la maladie d'Alzheimer, l'anxiété et la dépression. UC Riverside, 1 page. Publication originale, 59 pages. (24.01.2020).

Surveillance de l’eau potable. La surveillance indépendante de l'eau potable, qui est une fonction es-sentielle du système de santé publique, doit suivre une approche selon les risques. L'OMS a publié un document à ce sujet, portant le titre Strengthening drinking-water surveillance using risk-based approaches (2019). OMS, 54 pages. (29.01.2020).

Résistance aux antibiotiques. Une étude récemment publiée a comparé la présence d'isolats de Sal-monella enterica résistants aux antibiotiques dans les aliments d'origine végétale et dans ceux d’origine animale. Résultat : le pourcentage moyen d'isolats résistants provenant d'aliments d’origine non animale (fruits, fruits à coque, graines, légumes) n'était que légèrement inférieur (72%) à celui des isolats provenant d'aliments d’origine animale (74%). Abstract, 1 page. (24.01.2020).

Allulose. La BfR a évalué l’allulose, un substitut du sucre, et le considère comme un éventuel « risque émergent » (emerging risk), car il pourrait favoriser les bactéries pathogènes dans le corps humain. BfR, 11 pages. (14.01.2020).

Aluminium. Une étude du BfR allemand a évalué les risques pour la santé résultant de l'exposition globale des consommateurs à l'aluminium. Conclusion : si l'exposition aux composés d'aluminium par l'alimentation a dimi-nué, les gens continuent d’être exposés à une quantité relativement élevée d'aluminium provenant d'autres sources, telles que les cosmétiques, qui peuvent s'avérer nocives pour la santé. Medical News Today, 3 pages. Publication originale, 19 pages. (17.01.2020).

E. coli dans la farine. La BfR a publié un avis sur les Escherichia coli dans la farine – sources, risques et prévention. BfR, 30 pages. Plusieurs sérotypes de STEC ont également été détectés dans des farines provenant du commerce de détail suisse. Publication originale, 7 pages (2019). (24.01.2020).

Arsenic dans les snacks de riz pour enfants. Une nouvelle étude montre que les snacks de riz pour enfants disponibles dans les magasins de détail australiens contiennent souvent de l'arsenic en quantités dangereuses. 75 % des produits à base de riz testés présentaient des concentrations d'arsenic dépassant les teneurs maximales préconisées par l’UE pour la consommation de riz en toute sécurité par les nourrissons et les jeunes enfants. Science Daily, 2 pages. Publication originale, 11 pages. (28.01.2020). L’OSAV a émis des recommandations à ce sujet.

Produits issus de l’agriculture biologique en provenance de Chine. Les mesures de contrôle appliquées par la Chine ont été examinées lors d’un audit de l'UE, qui a identifié quelques points faibles dans le système de contrôle chinois. Sont concernées notamment la planification selon les risques, la conservation des échantillons de produits frais avant leur arrivée aux laboratoires, la mise en oeuvre intégrale des inspections sans avertissement et la procé-dure de délivrance des certificats d'inspection. Rapport d’audit, 29 pages. (20.01.2020).
  • Fraudes alimentaires
Viande de cheval. Avec le soutien d’Europol, la garde civile espagnol a démantelé un groupe criminel qui a mis en vente de la viande de cheval, considérée comme impropre à la consommation humaine. Les prévenus ont falsifié au moins 185 passeports équins pour mettre en vente de la viande de cheval non conforme aux réglementations. Europol, 1 page. (22.01.2020).

Thé. Une équipe de la FDA américaine a pu détecter de la tartrazine dans des échantillons indiens de thé Yewale. Il s'agit d'une substance nocive utilisée pour colorer le thé en poudre. Moneycontrol, 1 page. (24.01.2020).

Détection précoce : concepts et méthodes
Algues toxiques. Des chercheurs ont développé un algorithme qui utilise l'intelligence artificielle et le deep learning pour prédire l'apparition de fleurs d'eau toxiques d'algues rouges. Cette technologie est prometteuse pour la conchyliculture. Bangor Daily News, 3 pages. Publication originale, 11 pages. (15.01.2020).

La sécurité des aliments dans votre poche. De petits appareils portables pour détecter la fraude alimen-taire et garantir la sécurité des aliments ? Irish Tech News, 3 pages. (15.01.2020).

Listérias dans la production de surgelés. Comme les conditions d'humidité et de froid dans la production d'aliments surgelés favorisent souvent la croissance de L. monocytogenes, une étude publiée récemment a examiné plus en détail les pratiques actuelles de surveillance des listérias dans la production alimentaire. Publication originale, 1 page. (29.01.2020).

Modèle du VHE. Bien que l'hépatite E provoque plus de trois millions d'infections et environ 70 000 décès par an, le virus est encore peu étudié. Cela pourrait maintenant changer, car une équipe de chercheurs allemands a développé un modèle cellulaire amélioré de l'agent pathogène qui produit environ 100 fois plus de particules virales infectieuses que les modèles précédents. EurekAlert!, 2 pages. Publication originale, 11 pages. (17.01.2020).

jeudi 14 novembre 2019

Détection précoce pour la sécurité des denrées alimentaires, vue par nos amis suisses. Une différence de plus avec la France ...


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

On savait que’il y avait des différences entre la France et la Suisse à propos du glyphosate, mais voici que l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) nous explique comment fonctionne le concept de « Détection précoce pour la sécurité des denrées alimentaires (FRESIL) ».

Là aussi il existe bien des différences avec le système en France tel que nous le propose le ministère de l’agriculture, voir ici.
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La détection précoce Sécurité des denrées alimentaires (Früherkennung Sicherheit der Lebensmit-tel : FRESIL) de l’OSAV vise à identifier et à évaluer rapidement les risques potentiels que les denrées alimentaires et les objets usuels font courir à la santé des consommateurs, pour en déduire des mesures à prendre.
Pour la mise en oeuvre de FRESIL, l’OSAV prend en compte la fraude et la tromperie, les dangers et les risques microbiologiques et chimiques, ainsi que ceux liés à la nutrition.
Toute détection précoce est impossible sans informations. Le concept de détection précoce prend en compte des informations rétrospectives et prospectives. Par informations rétrospectives, on en-tend l’analyse de données et de séries chronologiques existantes, ainsi que l’analyse ciblée d’événements concrets, alors que l’analyse d’informations prospectives vise à identifier les évolutions futures possibles et à évaluer leurs effets sur les risques pour la santé et les risques de fraude. Les deux approches peuvent être confiées à des personnes internes (ou externes) à l’OSAV. Ces personnes sont des sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept.
Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. Le comité Seismo discute des informations qualifiées de signaux et les évalue. Il propose ensuite des mesures au comité spécialisé mixte (CoMi), qui se compose des décideurs des divisions Evaluation des risques et Gestion des risques de l’OSAV.
Ce comité examine les propositions du comité Seismo et décide de la suite de la procédure. Il s’agit ici de distinguer entre deux niveaux : a) la détection précoce stratégique, axée sur le long terme, et b) la détection précoce opérationnelle, qui traite de la prévention immédiate des situations de crise et des événements. Ensuite, l’Evaluation des risques, la Gestion des risques et/ou la Communication des risques traitent les informations identifiées comme étant des points chauds en se conformant au mandat du CoMi.
Les informations, les signaux et points chauds recensés, ainsi que leur évaluation, doivent être ac-cessibles aux différents groupes d’intérêt. Ils sont enregistrés dans une base de données et des mesures éventuelles sont décidées à leur propos. Cela permet à la Confédération et aux cantons, ainsi qu’à d’autres groupes d’intérêts, comme les milieux économiques ou le monde académique, d’établir des orientations à court, moyen et long terme. La personne responsable du processus FRESIL donne régulièrement des informations sur l’état des différents points chauds. Il est régulièrement procédé à un état des lieux de la détection précoce Sécurité des denrées alimentaires, lequel est intégré dans le rapport sur le plan de contrôle national (rapport du PCN).
La détection précoce Sécurité des denrées alimentaires touche de nombreux thèmes et questions, raison pour laquelle les coopérations avec d’autres autorités et organisations internes et externes à l’OSAV sont recherchées activement aux niveaux national et international.
L’ensemble du processus de détection précoce Sécurité des denrées alimentaires doit être évalué périodiquement, dans un processus continu d’amélioration des points faibles décelés.

mercredi 16 décembre 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de décembre 2020

Source OSAV
L’OSAV compile presque chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments. Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 12/2020.

Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici. Les archives du Seismo Info sont ici. Le blog ne vous propose qu'une sélection des articles parus, sachant que plusieurs informations diffusées sur Seismo Info sont d'ores et déjà présentes sur le blog.

Nouvelles tendances alimentaires
Mélatonine: Des publications récentes signalent que la mélatonine peut être utilisée pour prolonger la durée de conservation des légumes tels que le chou et les brocolis, ainsi que les champignons. La mélatonine n’est pas un additif autorisé en Suisse. Food Research International, 11 pages (12.2020), Postharvest Biology And Technology, 7 pages (01.2021), Food Chemistry, 9 pages (03.2021).
«Superfoods »: Graines de chia, baies de goji ou quinoa - 48 % de la population considère que les "super-aliments" font partie d'un régime alimentaire sain. C'est ce que montre une récente enquête représentative de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). BfR, 2 pages. (18.11.2020).
«Souffle de dragon»: L'Institut fédéral d'évaluation des risques allemand (BfR) a publié une évaluation d’une nouvelle tendance alimentaire nommée "Souffle de dragon", qui consiste à servir des aliments congelés dans de l'azote liquide (à -196°C). Pendant la consommation, sa propre respiration devrait alors ressembler au "souffle du dragon" éponyme - un effet de spectacle dû à la basse température de l'azote liquide. Selon le BfR, les risques pos-sibles pour la santé lors de la consommation de tels produits sont des lésions de la langue ou des muqueuses buccales ainsi que des dégâts aux dents. BfR, 2 pages. (25.11.2020).
Covid-19: L’Office fédéral de la sécurité alimentaires et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié les résultats d’une enquête en ligne sur les habitudes alimentaires pendant la période semi-confinement au printemps 2020. 1000 personnes dans toute la Suisse ont ainsi été interrogées sur leur comportement alimentaire, la con-sommation de certains aliments, la préparation de repas et les réserves domestiques. OSAV, 90 pages. (01.10.2020). Une enquête internationale récente a également voulu en savoir plus sur l'impact de la crise sur les comportements d'achat des consommateurs, en se concentrant sur les différences entre les régions géographiques et les catégories de produits. Food Navigator, 2 pages. (26.10.2020).

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Hépatite A: Plus de 20 personnes ont été infectées par l'hépatite A lors d'une épidémie dans une municipalité allemande. Les enquêtes menées par le ministère de la santé et les autorités de contrôle des aliments se concentrent sur les employés d'une branche de la boulangerie de la région que les responsables n'ont pas nommée mais qu'ils ont temporairement fermée. Food Safety News, 1 page. (18.11.2020).
Salmonella Bovismorbificans : En France, entre octobre et novembre, 26 cas de salmonellose dus à Salmonella Bovismorbificans, dont 17 concernant des enfants, ont été identifiés par le Centre national de référence pour les salmonelles. Les personnes avaient toutes mangé des saucisses sèches achetées dans le même magasin. Food Safety News, 1 page. (29.11.2020).
Salmonella Stanley dans des champignons: Fin de l’épidémie aux État-Unis (c.f. Seismo Info 10 2020). Au total, 55 personnes dans 12 États ont été infectées par Salmonella Stanley suite à la consommation de champignons séchés importés, du type "oreilles de Judas" ; 6 hospitalisations ont été signalées, mais aucun décès. CDCFDA, 1 page. (04.11.2020).
E. coli O157:H7: Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) annoncent une troisième épidémie d’infections à E. coli O157:H7, en plus des deux épidémies annoncées précédemment (Seismo Info 11 2020). Dans cette troisième épidémie, 12 personnes ont été infectées par dans 6 États, 5 d’entre-elles ont été hospitalisées. Aucun décès n'a été signalé. CDC, 1 page. (10.11.2020).

Sécurité alimentaire
Mycotoxines: L’OSAV a publié une nouvelle Briefing letter sur le thème des Mycotoxines. Les Briefing letters sont des fiches informatives sur un sujet choisi dans le domaine de la sécurité alimentaire. OSAV/Détection précoce. 2 pages. (20.10.2020).
Yersinia enterolitica: Une revue systématique des cas sporadiques d’infection à Yersinia enterolitica a été publiée afin d’établir les facteurs de risque d’infection. La consommation de viande de porc et d'eau potable non traitée étaient les principaux facteurs déterminants des infections sporadiques à ce pathogène. Microbial Risk Analysis, 36 pages. (05.11.2020).
Mollusques: Le réseau galicien des risques émergents en matière de sécurité alimentaire (RISEGAL) a appliqué une approche systématique pour l'identification des risques émergents pouvant affecter les mollusques bivalves. L’étude a déterminé que les composés perfluorés, la résistance aux antibiotiques, Vibrio parahaemolyticus, le virus de l'hépatite E et les résidus d'antibiotiques sont les dangers émergents les plus imminents et les plus graves. MPDI, 16 pages. (10.11.2020).
Bacillus cereus: Une évaluation de l'Institut fédéral d'évaluation des risques allemand (BfR) conclut que toute souche présumée de B. cereus est capable de produire des toxines, bien que les types de toxines et les quantités de toxines produites varient entre les souches. Ces toxines peuvent provoquer des maladies gastro-intestinales qui peuvent toucher des personnes de tout âge, ne sont pas contagieuses et durent rarement plus de 24 heures. Les cas graves de maladie sont très rares. BfR, 21 pages. (30.10.2020).
STEC et venaison: Food Standards Scotland, l’agence écossaise pour la sécurité alimentaire, a publié un rapport sur le risque de contamination de la venaison sauvage par les STEC (Escherichia coli producteur de toxines Shiga). Bien que la prévalence de STEC chez le cerf sauvage soit faible, le rapport stipule que, en cas de contamination, la souche isolée est associée aux formes les plus graves de maladie humaine. Food Standards Scotland, 66 pages. (02.11.2020).
Listeria monocytogenes: La survie et la virulence de L. monocytogenes ont été évaluées pendant le stockage sur trois produits à faible teneur en humidité: liqueur de chocolat, corn flakes et pistaches grillées. La survie à long terme de L. monocytogenes a été observée, avec une réduction plus importante à 23°C qu'à 4°C. Après stockage à 4°C, L. monocytogenes est aussi restée infectieuse sur certains produits. Ces résultats justifient la prise en considération des produits à faible teneur en humidité lors d’enquêtes en cas d’épidémie de listériose. Journal Food Protection, 11 pages. (11.2020).
Cyclospora: Une entreprise américaine a lancé un rappel volontaire limité d'environ 15’000 emballages de basilic frais bio, d’origine colombienne, en raison d'un possible risque sanitaire lié à une contamination avec le parasite Cyclospora. FDA, 1 page. (24.11.2020).

Fraudes alimentaires
Traçabilité: Une équipe de recherche de l'Université de Tokyo a développé un nouveau système pour lutter contre la fraude alimentaire "de la ferme à la table", grâce à un système mobile de traçage des ingrédients basé sur des codes QR. Le système permet au consommateur de scanner le code QR d'un repas préparé, et d’obtenir l'origine de tous les ingrédients individuels. EurekAlert!, 1 page. (02.11.2020). Publication originale : Nature Food.
Miel: Avec des récoltes de miel européennes en baisse de 40% en 2020, le Copa et la Cogeca (les unions des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’UE) avertissent que "la survie des apiculteurs professionnels est menacée" et demandent aux régulateurs européens de renforcer les contrôles sur les importations moins chères qui constitueraient un risque de fraude alimentaire. FoodNavigator, 1 page. (09.11.2020). Copa/Cogeca. Une publication récente présente une vue d’ensemble des différents types d'adultération du miel, des méthodes de détection, et étudie l'impact de l'adultération du miel sur la santé humaine. MDPI, 21 pages. (21.10.2020).

Sous la loupe
Toxicologie: Sous mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), Tox Info Suisse a analysé les demandes des six dernières années relatives aux compléments alimentaires, aux produits amaigrissants et aux aliments pour sportifs. Les demandes concernant ces produits ont nettement augmenté au cours des dernières années. Près des deux tiers concernaient des ingestions aiguës accidentelles chez des enfants en bas âge ; chez des adultes, la caféine a constitué le principal agent toxique en termes de fréquence d’exposition et de gravité des symptômes. OSAV, 31 pages. (30.10.2020).
Risques émergents: L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport détaillant les activités de l'agence liées aux risques émergents au cours de l'année 2019. Au total, 17 risques émergents potentiels ont été discutés au cours de l’année, treize d'entre eux ayant été confirmés comme des risques émergents. EFSA, 73 pages. (17.08.2020).
COVID-19: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le risque d'attraper le COVID-19 par les aliments surgelés est faible, mais la Chine a tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises après avoir détecté le virus sur les emballages de produits allant des jarrets de porc allemands aux crevettes équatoriennes. Reuters, 2 pages. (13.08.2020).
COVID-19: Une nouvelle étude analyse l’impact du Covid-19 sur la sécurité alimentaire le long de la chaîne alimentaire. Une enquête a été menée dans 16 pays impliquant 825 entreprises alimentaires. Entre autres, l’étude a révélé que la sensibilisation du personnel et les mesures d'hygiène sont les attributs les plus importants dans la lutte contre le Covid-19. Science Direct, 25 pages. (01.12.2020).
Campylobacter: Le projet européen «Campylobacter-Specific Nullification via Innovative Phage-mediated Enteropathogen Reduction (C-SNIPER)», mené par AZTI, un centre technologique espagnol, focalise sur le développement d'une solution à base de bactériophages pour le contrôle de Campylobacter dans la production de volaille. Après une année de projet, un prototype a été obtenu, optimisé et mis en production à l'échelle pilote. Food Safety News, 1 page. (09.11.2020). AZTI.
Acides gras trans: Une étude de modélisation australienne a montré qu'une interdiction d’acides gras trans dans l’industrie alimentaire pourrait prévenir, en Australie, environ 2’000 décès et 10’000 crises cardiaques au cours des dix premières années, et jusqu'à 42 000 décès dus à des maladies cardiaques au cours de la vie de la population adulte. EurekAlert!, 1 pages. (02.11.2020).
Changement climatique: Une nouvelle publication synthétise 30 ans de données pour comprendre comment la production agricole mondiale peut être affectée par la hausse des niveaux de CO2 et d'autres facteurs. L'étude laisse présager un avenir moins optimiste que le précédent rapport des auteurs publié il y a 15 ans. Science Daily, 2 pages. (02.11.2020). Publication originale : Global Change Biology, 23 pages.
Virus pathogènes: Une étude suédoise a analysé les eaux usées influentes et les eaux usées traitées dans une station d'épuration. Les résultats indiquent que ces eaux contiennent une grande variété de pathogènes viraux humains avec une variabilité saisonnière lorsqu'elles sont suivies pendant un an. Le pic de la quantité de onze virus différents dans les eaux usées a précédé le pic du nombre de patients diagnostiqués de 2 à 4 semaines. Malgré le traitement des eaux, jusqu'à 5 log10 de particules virales par litre ont été rejetées dans la rivière environnante. Applied and Environmental Microbiology, 1 page (abstract). (09.10.2020).
Poissons végétariens: Une étude a révélé qu'une nouvelle formule d'aliments pour poissons à base d'algues non seulement réduit l'empreinte écologique de l'aquaculture, mais produit également des poissons plus gros et plus sains. Anthropocene, 2 pages. (13.11.2020).
Viande: Une équipe de scientifiques dirigée par l'Université technologique de Nanyang, Singapour a inventé un système olfactif artificiel qui imite le nez des mammifères pour évaluer avec précision la fraîcheur de la viande. Le "nez électronique" (e-nose) comprend un "code-barre" qui change de couleur au fil du temps en réaction aux gaz produits par la viande lorsqu'elle se décompose, et un "lecteur" de code-barres sous la forme d'une application pour smartphone alimentée par l'intelligence artificielle (IA). EurekAlert!, 2 pages. (10.11.2020). Publication originale : Advanced Materials, 8 pages.