mercredi 11 novembre 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de novembre 2020

Source OSAV
L’OSAV compile presque chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments. Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 11/2020.

Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici. Les archives du Seismo Info sont ici. Le blog ne vous propose qu'une sélection des articles parus, sachant que plusieurs informations diffusées sur Seismo Info sont d'ores et déjà présentes sur le blog.

Nouvelles tendances alimentaires
COVID-19 et allergènes: La vente directe aux consommateurs et les commandes en ligne ont été fortement stimulées par la pandémie de coronavirus et les fermetures ultérieures des commerces. Il incombe aux entreprises alimentaires d'être conscientes de leurs responsabilités en matière d'étiquetage des allergènes. Food Navigator, 2 pages. (09.10.2020).

Mycotoxines: L'oxyde de graphène et ses composites semblent être un outil prometteur pour capturer et éliminer les mycotoxines des denrées alimentaires et des aliments pour animaux contaminés sans créer de risques pour la santé ni diminuer la qualité des produits. Food Control, 9 pages. (Publication mars 2021).

Viande issue de culture cellulaire: Des chercheurs ont modifié génétiquement des cellules musculaires de vache pour produire des nutriments végétaux que l'on ne trouve pas à l'état naturel dans les cellules de bœuf. Ils ont induit des cellules bovines à produire du bêta-carotène, une provitamine que l'on trouve généralement dans les carottes et les tomates. Ils ont ainsi démontré que la viande issue de la culture cellulaire pourrait surpasser le profil nutritionnel de la viande d'élevage conventionnel. EurekAlert!, 1 page (15.10.2020). Metabolic Engineering, 12 pages.

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Salmonella Typhimurium et Salmonella Anatum: Depuis le 1er août 2019, un foyer de toxi-infections causé par S. Typhimurium ST19 et S. Anatum ST64 a touché trois pays de l'Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada. Au 20 octobre 2020, 123 cas de S. Typhimurium ST19 et un cas de S. Anatum ont été signalés. Des noix du Brésil et des barres aux noix ont été identifiées comme sources probables. ECDC, 1 page. (21.10.2020).

Salmonella Newport dans les oignons - fin de l’épidémie aux USA: Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) affirme que l'épidémie associée aux oignons américains a pris fin aux États-Unis (la fin de l’épidémie au Canada a été rapportée dans Seismo Info 10/2020). Au total, 1127 cas confirmés de maladie de Salmonella Newport ont été liés à cette épidémie aux États-Unis. CDC, 1 page. (08.10.2020).

E. coli O157:H7: Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) enquêtent sur deux épidémies d'infections à E. coli O157:H7 dans plusieurs États. Dans les deux cas, aucun produit alimentaire spécifique n'a pu à ce jour être identifié comme étant la source de cette épidémie. CDC (épidémie 1), CDC (épidémie 2), 1 page. (28.10.2020).

Légionellose: À Ortona, dans les Abruzzes (Italie), trois personnes sont mortes d'une infection à la légionelle ; à ce jour, neuf personnes (dont les personnes décédées) ont été contaminées. La Republica, 1 page. (01.11.2020).

Sécurité alimentaire
Listeria monocytogenes et Escherichia coli: Entre décembre 2018 et avril 2019, 1050 échantillons de fruits et légumes surgelés ont été collectés en Angleterre. Onze échantillons (1 %) contenaient ≥100 ufc/g de Escherichia coli; Listeria monocytogenes ou d'autres espèces de Listeria ont été détectées dans six échantillons (2 %) de fruits, contre 167 échantillons (24 %) de légumes et six échantillons (26 %) de mélanges de fruits et de légumes. L. monocytogenes était présent dans 10 % des légumes congelés. International Journal of Food Microbiology, 12 pages. (Décembre 2020).

Encéphalite virale à tiques: L'encéphalite virale à tiques est généralement transmise à l'homme par la morsure d'une tique infectée. La consommation de lait cru et de produits à base de lait cru est une autre façon possible de contracter l'agent pathogène viral. Sur la base de la séroprévalence des anticorps chez les chèvres du canton du Valais (Suisse), une évaluation des risques de contamination virale du lait de chèvre a été réalisée pour cette région. La probabilité de contamination du lait par le virus a été calculée pour se situer entre 0,0012 % et 0,024%. Journal of Food Safety and Food Quality, 1 page (résumé). (2020).

Staphylococcus aureus: La formation de toxines staphylococciques dans le fromage à pâte dure devrait être très peu probable en raison des températures élevées d'échaudage lors de la fabrication. Toutefois, cette hypothèse n'a pas été vérifiée scientifiquement. Une expérience de production de fromage en laboratoire a montré que, contrairement aux attentes, la formation de toxines staphylococciques a lieu, davantage en relation au type de souche qu'à la température. Journal of Food Protection, 7 pages. (25.09.2020).

Mycotoxines: Swiss granum surveille, dans le cadre d’un monitoring en collaboration avec Agroscope, le risque de contamination des céréales en mycotoxines avant et après la récolte. Les contaminations en déoxynivalénol du blé panifiable ainsi que de l’orge et du triticale se situent cette année au plus faible niveau depuis la mise en place du monitoring. Swiss Granum, 7 pages. (15.10.2020).

Enterocytozoon bieneusi dans le lait cru: Enterocytozoon bieneusi est l'un des champignons pathogènes les plus répandus dans un large éventail d'hôtes vertébrés, provoquant des maladies diarrhéiques. Dans une étude réalisée sur des exploitations laitières en Turquie, la prévalence globale de Enterocytozoon bieneusi dans le lait cru des animaux laitiers a été déterminée à 10,2%. International Journal of Food Microbiology, 7 pages. (12.2020).

Anisakis dans le poisson: Plusieurs publications récentes concernent des cas d’anisakidose humaine ou d’allergie, induits par l’ingestion de larves de Anisakis parasitant des poissons. Le BuSCA (Bulletin de la Plateforme de Surveillance de la Chaine alimentaire) fait le point sur ce parasitisme. BuSCA, 2 pages. (08.2020). Une nouvelle publication conclut que, malgré l’augmentation de la consommation de poissons crus, les cas d’anisakidose diminuent, mais leur potentiel allergisant est en augmentation. Bull Acad Natl Med, 8 pages. (05.10.2020).

Virus entériques dans l’eau potable: Une étude portugaise a analysé des virus entériques (Enterovirus, génogroupes de Norovirus I et II, et le virus de l'hépatite A) dans deux sources d'eau potable, tout en évaluant leur élimination dans deux stations de traitement. Les auteurs recommandent le monitorage des virus entériques au fil du temps, et leur inclusion dans les l'analyse de qualité en production d'eau potable. MDPI, 18 pages. (11.10.2020).

Bonbons au cannabis: Les parents sont mis en garde contre les bonbons au cannabis "50 fois plus forts qu'un joint" en vente libre sur Internet, qui sont presque identiques à des bonbons ordinaires. Après en avoir consommé par inadvertance, 13 enfants ont dû être hospitalisés. MailOnline, 2 pages. (07.10.2020).

Campylobacter: L'incidence de la campylobactériose présente une saisonnalité qui a été attribuée à la température ambiante. Cependant, le rôle de la température reste mal compris; pour examiner l'impact de la température ambiante sur la campylobactériose, les incidences hebdomadaires en Allemagne ont été analysées. L’étude conclut que les vecteurs ou le comportement humain l'emportent sur la relation directe température-pathogène, lorsque l'on considère l'ensemble de la chaîne d'infection. Dans le contexte du changement climatique, il est probable que la campylobactériose augmente en Allemagne. Nature, 12 pages. (14.10.2020).

Fraudes alimentaires
Ciguatoxine: Des cas récurrents d'intoxication par la ciguatoxine dans l'UE ont été associés à la consommation de poissons tropicaux importés mal étiquetés. Une étude a corrélé l'espèce de 975 poissons importés avec leur risque d'intoxication par la ciguatoxine. Sur la base d'analyses ADN et de l'examen des photographies des spécimens, un taux global d'erreur d'étiquetage de 31% a été déterminé. Food Control, 9 pages. (publication mars 2021).

Herbes et épices: Une enquête a révélé qu’un peu plus de 25 % de tous les échantillons de sauge testés ont été falsifiés. Le niveau de contamination des échantillons par des matières non-alimentaires telles que les feuilles d'olivier s’est situé entre 29 à 58 %. Les taux de pesticides étaient plus élevés dans les herbes adultérées que dans les produits authentiques. New Food Magazine, 1 page. (21.10.2020).

Vin: La Guardia di Finanza italienne a arrêté deux personnes et enquête sur 11 autres suspects en relation avec la falsification "sophistiquée et précise" de bouteilles de vins italiens. Les contrefacteurs auraient produit environ 700 caisses par mois, vendues avec une réduction de 70 % par rapport aux bouteilles authentiques à des clients en Chine, en Corée du Sud et en Russie. Securing Industry, 1 page. (16.10.2020).

Sous la loupe
RASFF: Le rapport annuel 2019 du RASFF montre que la coopération entre les États membres s'est encore renforcée. Au total, 4118 notifications de risques liés aux denrées alimentaires ou aux aliments pour animaux ont été transmises par les États membres à la Commission européenne l'année dernière. Il s'agit d'une légère augmentation par rapport à l'année dernière, ce qui confirme que les exploitants du secteur alimentaire et les États membres font un usage intensif du système. RASFF, 56 pages. (2020).

Commentaire : Le cap des 4000 notifications a été franchi, c'est dire dire l'étendue du problème. Personnellement, je ne pense que plus il y a de notifications, plus il y aurait un usage intensif du RASFF, c'est typique des propos de la Commission européenne ; la preuve la contamination des graines de sésame d'Inde qui a mis un certain temps avant d'être pris en compte ...

Détection précoce: Il est possible de suivre et d’identifier les maladies avant qu'elles ne se propagent à l’aide de systèmes de surveillance des eaux usées. En effet, de nombreux agents infectieux sont excrétés dans les fluides corporels, avant et pendant l'infection active - lorsque ces fluides pénètrent dans les réseaux d'égouts, ils sont transportés vers une installation centrale de traitement des eaux usées pour y être traités et y être détectés. La combinaison de la surveillance des eaux usées et de l'analyse des médias sociaux pourrait permettre de détecter des foyers communautaires qui, autrement, seraient passés inaperçus. Medical Express, 2 pages. (27.10.2020).

Evaluation des risques: L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié un guide fournissant des recommandations aux décideurs sur la manière de classer les risques pour la santé publique posés par les risques d'origine alimentaire et/ou les aliments. FAO, 124 pages. (2020).

Coronavirus: Une étude coordonnée par le Center for Disease Control and Prevention analyse la maladie à coronavirus (COVID-19) chez les travailleurs de l'industrie alimentaire et de l'agriculture aux États-Unis. Sur 742 lieux de travail de l'industrie alimentaire et de l'agriculture dans 30 États, 8 978 travailleurs ont été confirmés positifs au COVID-19; 55 travailleurs en sont morts. Les travailleurs issus de minorités raciales et ethniques pourraient être touchés de manière disproportionnée par COVID-19. CDC, 2 pages. (publication prévue 01.2021).

Allergènes: Les insectes en tant que nouvel allergène alimentaire font l'objet de discussions, de par le potentiel de réaction croisée avec les arthropodes (crustacés et les acariens). Un projet coordonné par le BfR d'Allemagne vise à développer des méthodes afin d'identifier les composants des insectes dans les aliments, ainsi qu’un test in vitro pour déterminer, avec un minimum de stress pour les sujets testés, s'ils sont allergiques ou s'ils présentent seulement une sensibilisation sans réaction clinique. EurekAlert!, 2 pages. (20.10.2021).

Sondage sur la sécurité alimentaire: Selon un sondage, jusqu'à 60% des personnes dans le monde craignent que la nourriture qu'elles consomment ne nuise à leur santé au cours des deux prochaines années; seulement 15 % des personnes à la recherche d'informations sur la sécurité des aliments et de l'eau font confiance à leur gouvernement pour les leur fournir. L'enquête repose sur des entretiens avec 150 000 personnes dans 142 pays au cours du second semestre 2019. Food Safety News, 2 pages. (15.10.2020). Rapport complet, 215 pages.

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