mercredi 16 décembre 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de décembre 2020

Source OSAV
L’OSAV compile presque chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments. Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 12/2020.

Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici. Les archives du Seismo Info sont ici. Le blog ne vous propose qu'une sélection des articles parus, sachant que plusieurs informations diffusées sur Seismo Info sont d'ores et déjà présentes sur le blog.

Nouvelles tendances alimentaires
Mélatonine: Des publications récentes signalent que la mélatonine peut être utilisée pour prolonger la durée de conservation des légumes tels que le chou et les brocolis, ainsi que les champignons. La mélatonine n’est pas un additif autorisé en Suisse. Food Research International, 11 pages (12.2020), Postharvest Biology And Technology, 7 pages (01.2021), Food Chemistry, 9 pages (03.2021).
«Superfoods »: Graines de chia, baies de goji ou quinoa - 48 % de la population considère que les "super-aliments" font partie d'un régime alimentaire sain. C'est ce que montre une récente enquête représentative de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). BfR, 2 pages. (18.11.2020).
«Souffle de dragon»: L'Institut fédéral d'évaluation des risques allemand (BfR) a publié une évaluation d’une nouvelle tendance alimentaire nommée "Souffle de dragon", qui consiste à servir des aliments congelés dans de l'azote liquide (à -196°C). Pendant la consommation, sa propre respiration devrait alors ressembler au "souffle du dragon" éponyme - un effet de spectacle dû à la basse température de l'azote liquide. Selon le BfR, les risques pos-sibles pour la santé lors de la consommation de tels produits sont des lésions de la langue ou des muqueuses buccales ainsi que des dégâts aux dents. BfR, 2 pages. (25.11.2020).
Covid-19: L’Office fédéral de la sécurité alimentaires et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié les résultats d’une enquête en ligne sur les habitudes alimentaires pendant la période semi-confinement au printemps 2020. 1000 personnes dans toute la Suisse ont ainsi été interrogées sur leur comportement alimentaire, la con-sommation de certains aliments, la préparation de repas et les réserves domestiques. OSAV, 90 pages. (01.10.2020). Une enquête internationale récente a également voulu en savoir plus sur l'impact de la crise sur les comportements d'achat des consommateurs, en se concentrant sur les différences entre les régions géographiques et les catégories de produits. Food Navigator, 2 pages. (26.10.2020).

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Hépatite A: Plus de 20 personnes ont été infectées par l'hépatite A lors d'une épidémie dans une municipalité allemande. Les enquêtes menées par le ministère de la santé et les autorités de contrôle des aliments se concentrent sur les employés d'une branche de la boulangerie de la région que les responsables n'ont pas nommée mais qu'ils ont temporairement fermée. Food Safety News, 1 page. (18.11.2020).
Salmonella Bovismorbificans : En France, entre octobre et novembre, 26 cas de salmonellose dus à Salmonella Bovismorbificans, dont 17 concernant des enfants, ont été identifiés par le Centre national de référence pour les salmonelles. Les personnes avaient toutes mangé des saucisses sèches achetées dans le même magasin. Food Safety News, 1 page. (29.11.2020).
Salmonella Stanley dans des champignons: Fin de l’épidémie aux État-Unis (c.f. Seismo Info 10 2020). Au total, 55 personnes dans 12 États ont été infectées par Salmonella Stanley suite à la consommation de champignons séchés importés, du type "oreilles de Judas" ; 6 hospitalisations ont été signalées, mais aucun décès. CDCFDA, 1 page. (04.11.2020).
E. coli O157:H7: Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) annoncent une troisième épidémie d’infections à E. coli O157:H7, en plus des deux épidémies annoncées précédemment (Seismo Info 11 2020). Dans cette troisième épidémie, 12 personnes ont été infectées par dans 6 États, 5 d’entre-elles ont été hospitalisées. Aucun décès n'a été signalé. CDC, 1 page. (10.11.2020).

Sécurité alimentaire
Mycotoxines: L’OSAV a publié une nouvelle Briefing letter sur le thème des Mycotoxines. Les Briefing letters sont des fiches informatives sur un sujet choisi dans le domaine de la sécurité alimentaire. OSAV/Détection précoce. 2 pages. (20.10.2020).
Yersinia enterolitica: Une revue systématique des cas sporadiques d’infection à Yersinia enterolitica a été publiée afin d’établir les facteurs de risque d’infection. La consommation de viande de porc et d'eau potable non traitée étaient les principaux facteurs déterminants des infections sporadiques à ce pathogène. Microbial Risk Analysis, 36 pages. (05.11.2020).
Mollusques: Le réseau galicien des risques émergents en matière de sécurité alimentaire (RISEGAL) a appliqué une approche systématique pour l'identification des risques émergents pouvant affecter les mollusques bivalves. L’étude a déterminé que les composés perfluorés, la résistance aux antibiotiques, Vibrio parahaemolyticus, le virus de l'hépatite E et les résidus d'antibiotiques sont les dangers émergents les plus imminents et les plus graves. MPDI, 16 pages. (10.11.2020).
Bacillus cereus: Une évaluation de l'Institut fédéral d'évaluation des risques allemand (BfR) conclut que toute souche présumée de B. cereus est capable de produire des toxines, bien que les types de toxines et les quantités de toxines produites varient entre les souches. Ces toxines peuvent provoquer des maladies gastro-intestinales qui peuvent toucher des personnes de tout âge, ne sont pas contagieuses et durent rarement plus de 24 heures. Les cas graves de maladie sont très rares. BfR, 21 pages. (30.10.2020).
STEC et venaison: Food Standards Scotland, l’agence écossaise pour la sécurité alimentaire, a publié un rapport sur le risque de contamination de la venaison sauvage par les STEC (Escherichia coli producteur de toxines Shiga). Bien que la prévalence de STEC chez le cerf sauvage soit faible, le rapport stipule que, en cas de contamination, la souche isolée est associée aux formes les plus graves de maladie humaine. Food Standards Scotland, 66 pages. (02.11.2020).
Listeria monocytogenes: La survie et la virulence de L. monocytogenes ont été évaluées pendant le stockage sur trois produits à faible teneur en humidité: liqueur de chocolat, corn flakes et pistaches grillées. La survie à long terme de L. monocytogenes a été observée, avec une réduction plus importante à 23°C qu'à 4°C. Après stockage à 4°C, L. monocytogenes est aussi restée infectieuse sur certains produits. Ces résultats justifient la prise en considération des produits à faible teneur en humidité lors d’enquêtes en cas d’épidémie de listériose. Journal Food Protection, 11 pages. (11.2020).
Cyclospora: Une entreprise américaine a lancé un rappel volontaire limité d'environ 15’000 emballages de basilic frais bio, d’origine colombienne, en raison d'un possible risque sanitaire lié à une contamination avec le parasite Cyclospora. FDA, 1 page. (24.11.2020).

Fraudes alimentaires
Traçabilité: Une équipe de recherche de l'Université de Tokyo a développé un nouveau système pour lutter contre la fraude alimentaire "de la ferme à la table", grâce à un système mobile de traçage des ingrédients basé sur des codes QR. Le système permet au consommateur de scanner le code QR d'un repas préparé, et d’obtenir l'origine de tous les ingrédients individuels. EurekAlert!, 1 page. (02.11.2020). Publication originale : Nature Food.
Miel: Avec des récoltes de miel européennes en baisse de 40% en 2020, le Copa et la Cogeca (les unions des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’UE) avertissent que "la survie des apiculteurs professionnels est menacée" et demandent aux régulateurs européens de renforcer les contrôles sur les importations moins chères qui constitueraient un risque de fraude alimentaire. FoodNavigator, 1 page. (09.11.2020). Copa/Cogeca. Une publication récente présente une vue d’ensemble des différents types d'adultération du miel, des méthodes de détection, et étudie l'impact de l'adultération du miel sur la santé humaine. MDPI, 21 pages. (21.10.2020).

Sous la loupe
Toxicologie: Sous mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), Tox Info Suisse a analysé les demandes des six dernières années relatives aux compléments alimentaires, aux produits amaigrissants et aux aliments pour sportifs. Les demandes concernant ces produits ont nettement augmenté au cours des dernières années. Près des deux tiers concernaient des ingestions aiguës accidentelles chez des enfants en bas âge ; chez des adultes, la caféine a constitué le principal agent toxique en termes de fréquence d’exposition et de gravité des symptômes. OSAV, 31 pages. (30.10.2020).
Risques émergents: L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport détaillant les activités de l'agence liées aux risques émergents au cours de l'année 2019. Au total, 17 risques émergents potentiels ont été discutés au cours de l’année, treize d'entre eux ayant été confirmés comme des risques émergents. EFSA, 73 pages. (17.08.2020).
COVID-19: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le risque d'attraper le COVID-19 par les aliments surgelés est faible, mais la Chine a tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises après avoir détecté le virus sur les emballages de produits allant des jarrets de porc allemands aux crevettes équatoriennes. Reuters, 2 pages. (13.08.2020).
COVID-19: Une nouvelle étude analyse l’impact du Covid-19 sur la sécurité alimentaire le long de la chaîne alimentaire. Une enquête a été menée dans 16 pays impliquant 825 entreprises alimentaires. Entre autres, l’étude a révélé que la sensibilisation du personnel et les mesures d'hygiène sont les attributs les plus importants dans la lutte contre le Covid-19. Science Direct, 25 pages. (01.12.2020).
Campylobacter: Le projet européen «Campylobacter-Specific Nullification via Innovative Phage-mediated Enteropathogen Reduction (C-SNIPER)», mené par AZTI, un centre technologique espagnol, focalise sur le développement d'une solution à base de bactériophages pour le contrôle de Campylobacter dans la production de volaille. Après une année de projet, un prototype a été obtenu, optimisé et mis en production à l'échelle pilote. Food Safety News, 1 page. (09.11.2020). AZTI.
Acides gras trans: Une étude de modélisation australienne a montré qu'une interdiction d’acides gras trans dans l’industrie alimentaire pourrait prévenir, en Australie, environ 2’000 décès et 10’000 crises cardiaques au cours des dix premières années, et jusqu'à 42 000 décès dus à des maladies cardiaques au cours de la vie de la population adulte. EurekAlert!, 1 pages. (02.11.2020).
Changement climatique: Une nouvelle publication synthétise 30 ans de données pour comprendre comment la production agricole mondiale peut être affectée par la hausse des niveaux de CO2 et d'autres facteurs. L'étude laisse présager un avenir moins optimiste que le précédent rapport des auteurs publié il y a 15 ans. Science Daily, 2 pages. (02.11.2020). Publication originale : Global Change Biology, 23 pages.
Virus pathogènes: Une étude suédoise a analysé les eaux usées influentes et les eaux usées traitées dans une station d'épuration. Les résultats indiquent que ces eaux contiennent une grande variété de pathogènes viraux humains avec une variabilité saisonnière lorsqu'elles sont suivies pendant un an. Le pic de la quantité de onze virus différents dans les eaux usées a précédé le pic du nombre de patients diagnostiqués de 2 à 4 semaines. Malgré le traitement des eaux, jusqu'à 5 log10 de particules virales par litre ont été rejetées dans la rivière environnante. Applied and Environmental Microbiology, 1 page (abstract). (09.10.2020).
Poissons végétariens: Une étude a révélé qu'une nouvelle formule d'aliments pour poissons à base d'algues non seulement réduit l'empreinte écologique de l'aquaculture, mais produit également des poissons plus gros et plus sains. Anthropocene, 2 pages. (13.11.2020).
Viande: Une équipe de scientifiques dirigée par l'Université technologique de Nanyang, Singapour a inventé un système olfactif artificiel qui imite le nez des mammifères pour évaluer avec précision la fraîcheur de la viande. Le "nez électronique" (e-nose) comprend un "code-barre" qui change de couleur au fil du temps en réaction aux gaz produits par la viande lorsqu'elle se décompose, et un "lecteur" de code-barres sous la forme d'une application pour smartphone alimentée par l'intelligence artificielle (IA). EurekAlert!, 2 pages. (10.11.2020). Publication originale : Advanced Materials, 8 pages.

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