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dimanche 21 août 2022

Preuve du virus de la variole du singe retrouvé sur des surfaces domestiques aux Etats-Unis

«Preuve du virus de la variole du singe retrouvé sur des surfaces domestiques», source article de Stephanie Soucheray dans CIDRAP News. Extraits.

Une étude publiée le 19 août dans Morbidity and Mortality Weekly Report montre que plusieurs zones de surface ont été testées positives pour le matériel génétique du virus de la variole du singe chez un ménage de deux personnes infectées par le virus de la variole du singe dans l'Utah.

Les deux cas-patients, qui ont contracté la maladie lors d'un voyage international, s'étaient isolés chez eux pendant 20 jours avant que leur domicile ne soit utilisé pour des prélèvements par des agents de l’Utah Department of Health and Human Services (UDHHS). Les agents ont recueilli des échantillons de 30 objets dans neuf zones de la maison.

Sur les 30 prélèvements, 21 (70%) ont donné des résultats positifs par PCR en temps réel, indiquant la présence d'ADN du virus de la variole du singe. Les zones écouvillonées comprenaient celles de trois articles poreux (meubles en tissu et couvertures), 17 des 25 (68%) surfaces non poreuses (poignées et interrupteurs) et l'un des deux types de surfaces mixtes (chaises).

Les enquêteurs ont tenté de cultiver des virus vivants en laboratoire à partir de prélèvements positifs par PCR, mais ont noté qu'«aucun échantillon n'a donné de résultat de culture virale positif».

L'expert en maladies infectieuses Michael Osterholm, éditeur de CIDRAP News, a cependant mis les résultats en perspective. «Les données épidémiologiques dont nous disposons jusqu'à présent dans cette épidémie confirment que des personnes ne contractent pas la variole du singe en touchant des surfaces contaminées. La prépondérance des données indique qu'il est transmis par contact physique direct, qu'il soit sexuel ou non sexuel.»

La contamination s'est produite bien que les patients aient déclaré se doucher une ou deux fois par jour, se laver les mains environ 10 fois par jour, laver la literie et les vêtements chaque semaine et effectuer le nettoyage domestique de routine, comme le nettoyage et l'utilisation quotidienne d'un vaporisateur multi-surfaces sur la plupart surfaces de contact, ont déclaré les auteurs.

«Les personnes vivant ou visitant le domicile d'une personne atteinte de la variole du singe doivent suivre des précautions appropriées contre l'exposition indirecte et la transmission en portant un masque bien ajusté, en évitant de toucher les surfaces éventuellement contaminées, en maintenant une hygiène des mains appropriée, en évitant de partager des ustensiles de cuisine, des vêtements, de la literie ou serviettes et en suivant les recommandations de désinfection à domicile», ont conclu les auteurs.

Le total américain s'élève désormais à 14 115 cas, après que 598 autres cas ont été confirmés le 18 août.

L'EMA met en garde contre les vaccins intradermiques
L'Agence européenne des médicaments (EMA pour European Medicines Agency) a mis en garde contre un risque plus élevé de réactions locales (rougeur et épaississement et décoloration de la peau plus durables) avec les injections fractionnées intradermiques par rapport aux injections sous-cutanées.

L'EMA a dit qu'une technique appropriée doit être respectée lors de l'administration du vaccin contre la variole du singe de cette manière : «Compte tenu de toutes ces considérations, les autorités nationales peuvent décider, à titre de mesure temporaire, d'utiliser Imvanex comme injection intradermique à une dose plus faible pour protéger les personnes à risque pendant l'épidémie actuelle de la variole du singe alors que l'approvisionnement en vaccin reste limité», indique un communiqué.

Imvanex, appelé Jynneos aux États-Unis, est le vaccin bavarois Nordic contre la variole du singe actuellement utilisé dans plusieurs pays à travers le monde.

En Europe, 16 162 cas confirmés de la variole du singe ont été signalés dans 29 pays, l'Espagne signalant le plus (5 792), suivie de l'Allemagne (3 242) et de la France (2 749). Selon la dernière évaluation des risques du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la transmission concerne principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes âgés de 18 à 50 ans.

«La probabilité que [la variole du singe] se propage davantage dans les réseaux de personnes ayant plusieurs partenaires sexuels dans l'UE/EEE est considérée comme élevée et la probabilité de propagation du virus de la variole du singe parmi la population au sens large est évaluée comme très faible», a dit l'ECDC.

La photo est issue du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID).

Complément

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La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mardi 2 août 2022

455 personnes malades dans l'épidémie à Salmonella liée aux chocolats Kinder de chez Ferrero

«Mise à jour au 15 juillet de l’épidémie à Salmonella Typhimurium monophasique liée à des produits de chocolat, source ECDC.

 Au 15 juillet 2022, 401 cas confirmés (n=399) et probables (n=2) à S. Typhimurium monophasique ont été identifiés dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni. Il s'agit d'une augmentation de neuf cas depuis la dernière mise à jour du 3 juin 2022. Le dernier cas signalé provient du Royaume-Uni avec une date de prélèvement du 16 juin 2022. De plus, des cas ont été identifiés au Canada (n = 4), Suisse (n =49) et aux États-Unis (n=1), portant le nombre total de cas à 455 dans le monde.

Cette épidémie se caractérise par une forte proportion de cas hospitalisés (environ 40%), la plupart d'entre eux étant des enfants de moins de 10 ans, et certains cas présentant des symptômes cliniques graves comme une diarrhée sanglante.

Les cas affectés ont été identifiés grâce à des techniques avancées de typage moléculaire. Comme cette méthode de test n'est pas systématiquement pratiquée dans tous les pays, certains cas peuvent ne pas avoir été détectés.

Sur la base d'investigations épidémiologiques et microbiologiques, des produits de chocolat spécifiques provenant d'une chocolaterie belge ont été identifiés comme des vecteurs probables de l'infection.

L'usine a été fermée le 8 avril 2022 (semaine 14) et des rappels de produits ont été lancés dans le monde entier. Les rappels visaient à prévenir la consommation de produits potentiellement contaminés par Salmonella. Grâce à ces mesures, le nombre de cas a rapidement diminué.

Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour identifier la cause profonde de la contamination et pour s'assurer que des produits contaminés ne soient pas mis sur le marché.

Nombre de cas confirmés et probables à S. Typhimurium monophasique dans l'UE/EEE, au Royaume-Uni, au Canada, en Suisse et aux États-Unis, au 15 juillet 2022.

A noter que la France a 121 cas, soit trois cas de plus que dans le dernier point de Santé publique France le 2 juin 2022. Le Royaume-Uni compte le plus de patients avec 128 suivi de la France avec 121. La Belgique a enregistré 66 personnes malades, 49 ont été malades en Suisse, 34 en Allemagne, 18 en Irlande et 14 en Autriche.

Selon un article de Food Safety News, l'usine devrait redémarrer.
Les opérations de l'usine Ferrero d'Arlon ont été suspendues en avril, ce qui a entraîné le rappel des produits qui y étaient fabriqués. Du chocolat potentiellement impliqué a été distribué dans au moins 113 pays.

En mai, Ferrero a demandé à être autorisé à produire à nouveau et en juin, l'AFSCA a donné son approbation conditionnelle au redémarrage de l'usine en Belgique.

Cet agrément dure trois mois. Les matières premières et chaque lot de denrées seront analysés et ne seront libérés que si les résultats sont conformes.

Environ 1 000 employés de Ferrero et spécialistes indépendants ont travaillé au redémarrage. Plus de 1 800 tests qualité ont été effectués et 10 000 pièces démontées et nettoyées. Les investissements comprenaient le remplacement de plusieurs pièces d'équipement et l'installation de 300 mètres d’une nouvelle tyauterie.

Deux souches épidémiques ont été identifiées dans 10 des 81 échantillons positifs à Salmonella prélevés dans l'usine d'Arlon entre décembre 2021 et janvier 2022. Les prélèvements des produits et de l'environnement de transformation ont été augmentés mais des lots de chocolat ont été mis sur le marché après des tests négatifs pour Salmonella.

Une enquête sur l'incident par le parquet de Luxembourg est en cours.

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mercredi 8 juin 2022

Hypothèse: Retour sur une origine de la contamination de produits à base de chocolat dans une usine en Belgique

Le blog avait publié le 19 mai 2022 un Complément au rapport sur l’évaluation de l'épidémie internationale à Salmonella liée à la consommation de produits Kinder (Ferrero).

Il se trouve que l’EFSA vient de modifier certain aspect de ce rapport (publié et adpoté le 18 mai 2022) le 8 juin et c’est l’objet de cet article.

Épidémie dans plusieurs pays de Salmonella Typhimurium monophasique de séquence type 34 liée à des produits de chocolat – première mise à jour (Multi-country outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium sequence type 34 linked to chocolate products – first update). Le rapport complet est ici.
Dernère mise à jour: 8 June 2022

Il s’agit d’un amendement du 8 juin 2022 au rapport initial dont le point essentiel est de remplacer «babeurre» par «matière grasse laitière anhydre» (AMF), point mis en avant par une internaute amie qui a estimé que le vecteur initial de la contamination pourrait être le transport en citerne alimentaire vrac liquide, tel qu’utilisé à Arlon.

Cela pourraient expliquer ce que dit le rapport, «Cependant, huit cas ne peuvent pas être expliqués par la consommation de produits chocolatés tels que ceux fabriqués à l'usine B, ce qui suggère qu'il peut également y avoir d'autres sources de contamination.»

Résumé
Le 17 février 2022, le Royaume-Uni a signalé un groupe de cas d'infection à Salmonella Typhimurium monophasique séquence de type 34. Au 18 mai 2022, 324 cas avaient été signalés dans 12 pays de l'UE/EEE et au Royaume-Uni, dont deux souches distinctes. La plupart des cas ont moins de dix ans et 41% de tous les cas ont été hospitalisés. Les deux souches sont multirésistantes et certains isolats testés sont également résistants aux désinfectants à base d'ammonium quaternaire et de peroxyde d'hydrogène, mais restent sensibles à l'azithromycine, à la ciprofloxacine, au méropénème et aux céphalosporines de troisième génération.

Des enquêtes épidémiologiques ont suggéré que des produits de chocolat spécifiques de la marque A, fabriqués par la société A dans l'usine de transformation B en Belgique, étaient des vecteurs d'infection probables.

Deux souches de Salmonella Typhimurium monophasique correspondant aux souches de l'épidémie ont été identifiées dans la ligne de matière grasse laitière anhydres (AMF) à l'usine B entre décembre 2021 et janvier 2022. L'AMF a été fournie par un fournisseur italien où Salmonella n'a pas été détecté. Ce fournisseur a livré l'AMF à d'autres usines de la société A où, sur la base des preuves disponibles, Salmonella n'a pas été détectée.

Le 8 avril 2022, sur la base de contrôles officiels, l'autorité belge de sécurité des aliments a décidé de retirer l'autorisation de production de l'usine B en raison d'un manque de transparence et de garanties insuffisantes pour une production sûre.

L'entreprise A a rappelé à l'échelle mondiale tous les produits de la marque A fabriqués à l'usine B. Des avertissements publics ont été publiés par les autorités nationales compétentes dans différents pays.

Cette épidémie a évolué rapidement, les enfants étant les plus exposés au risque d'infection grave. La fermeture de l'usine B et le rappel mondial de tous leurs produits ont réduit le risque d'exposition. Cependant, huit cas ne peuvent pas être expliqués par la consommation de produits chocolatés tels que ceux fabriqués à l'usine B, ce qui suggère qu'il peut également y avoir d'autres sources de contamination.

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mardi 7 juin 2022

Mise à jour au 3 juin par l’ECDC de l’épidémie internationale à Salmonella Typhimurium liée à des produits de chocolat

Mise à jour au 3 juin par l’ECDC de l’épidémie internationale à Salmonella Typhimurium monophasique liée à des produits de chocolat.

Au 3 juin 2022, 392 cas confirmés (n=370) et probables (n=22) à S. Typhimurium monophasique ont été identifiés dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni.

Cette épidémie se caractérise par une forte proportion de cas hospitalisés (environ 40%) et certains cas présentant des symptômes cliniques graves tels que des diarrhées sanglantes.

Sur la base des investigations épidémiologiques et microbiologiques, des produits de chocolat spécifiques provenant d'une chocolaterie belge ont été identifiés comme des vecteurs d'infection probables.

Les cas affectés ont été identifiés grâce à des techniques avancées de typage moléculaire. Comme cette méthode d’essai n'est pas systématiquement pratiquée dans tous les pays, certains cas peuvent ne pas être détectés.

L'usine a été fermée le 8 avril 2022 (semaine 14) et des rappels de produits ont été lancés dans le monde entier. Les rappels visent à prévenir la consommation de produits potentiellement contaminés par Salmonella. Grâce aux mesures de contrôle, le nombre de cas a commencé à diminuer.

Des investigations supplémentaires sont menées par les autorités de santé publique et de sécurité des aliments dans les pays où des cas sont signalés, afin d'identifier la cause et l'étendue de la contamination, et de s'assurer que des produits contaminés ne sont plus mis sur le marché.

Pays

    Cas confirmés

  Cases probables

    Nombre total de cas

Autriche

14

0

14

Belgique

52

14

66

Danemark

4

0

4

France

118

0

118

Allemagne

30

5

35

Irlande

17

0

17

Italie

1

0

1

Luxembourg

2

0

2

Pays-Bas

3

0

3

Norvège

1

0

1

Espagne

2

3

5

Suède

4

0

4

Total UE/EEE

248

22

270

Royaume-Uni

122

0

122

Total UE/EEE et RU

370

22

392

Canada

4

0

4

Suisse

48

0

48

Etats-Unis

1

0

1

Total

423

22

445


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jeudi 19 mai 2022

Le vrai scandale des produits de la marque Kinder (Ferrero) n'est-il pas dans la très forte augmentation du nombre de cas de salmonellose entre le 8 avril et le 18 mai 2022 ?

L'objet de l'article est de monter la différence du nombre de cas entre le premier rapport de l'EFSA et de l'ECDC du 8 avril et celui du 18 mai 2022.

Le premier rapport de l'EFSA et de l'ECDC du 12 avril 20022, Multi-country outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium sequence type (ST) 34 linked to chocolate products 12 April 2022, a rapporté150 cas.

Nombre de cas confirmés et probables à Salmonella Typhimurium monophasique et proportion d'hospitalisations par pays au 8 avril 2022.

Nombre de cas confirmés et probables à Salmonella Typhimurium monophasique et proportion d'hospitalisations par pays au18 mai 2022.
Le scandale en dehors d'autres aspects déjà vus, comme des questions sans réponse dans un précédent article, n'est-il pas aussi là !

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira aussi Scandale alimentaire : Ferrero, un mea-culpa tardif ? 

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Complément au rapport sur l’évaluation de l'épidémie internationale à Salmonella liée à la consommation de produits Kinder (Ferrero)

Complément à l’article sur l’évaluation de l'épidémie internationale à Salmonella liée à la consommation de produits Kinder (Ferrero), selon l'ECDC et l'EFSA.

Un fait important du rapport de l'EFSA et de l'ECDC montre qu'il y a toujours des questions sans réponse, et que tout n'a pas été dit,

Le délai moyen entre la production et la vente au détail est de 60 jours, il est donc très peu probable que le premier cas échantillonné au Royaume-Uni le 21 décembre 2021 s'explique par une contamination détectée dans l'usine en décembre 2021. Cela suggère que la contamination dans l'usine a eu lieu avant décembre 2021. 

Cela étant, ainsi que l’a souligné une internaute amie en commentaire, d'autres points sont utiles à connaître,
La version (anglaise) du rapport de l'EFSA mentionne «buttermilk» traduit en français par «babeurre».

Or la mise à jour du 18 mai mentionne à la fois «buttermilk» et «AMF», et ensuite seul l’«AMF» est écrit en pages 8 à 12 et en annexes, pages 19 et 22.

D'ailleurs le babeurre ne figure pas sur les listes d'ingrédients des produits manufacturés à Arlon, alors que la matière grasse de lait anhydre y est listée.

Ce point mériterait d'être corrigé dans les rapports de l'EFSA pour clarifier les recherches de causes et interprétations.

«AMF» (anhydrous milk fat) est traduit en français par «matière grasse de lait anhydre ou MGLA». Ce produit est différent du babeurre (buttermilk) par sa composition et son mode de fabrication. On lira ici un schéma de fabrication du babeure et de la MGLA pour bien comprendre les différences.

Il me semble, pure hypothèse, que la fabrication ait conservé l’appellation babeurre sans doute initiale, et inscrite sur le tank, mais qui est erronée en lieu et place de la MGLA.

Deux souches de Salmonella Typhimurium monophasiques correspondant aux souches de l'éclosion ont été identifiées dans la ligne babeurre à l'usine B entre décembre 2021 et janvier 2022. Le babeurre (MGLA en fait -aa) a été fourni par un fournisseur italien où Salmonella n'a pas été détectée. Le fournisseur italien a livré le babeurre (MGLA en fait -aa) à d'autres usines de la société A où, sur la base des éléments de preuve disponibles, Salmonella n'a pas été détectée.

Le rapport de l’EFSA et de l’ECDC consacre un paragrahe à la production et distribution de matière grasse laitière anhydre (MGLA), page 9 du rapport, et le mystère s'épaissit un peu plus ...

La matière grasse laitière anhydre (MGLA) est une crème à 99,8% de matières grasses avec un résidu d'humidité maximal de 0,1% et 0,1 % de protéines, de lactose et de résidus de sels. La MGLA est produite à partir de lait cru de vache collecté dans des fermes situées dans une région italienne. Pour la production de MGLA, l'utilisation de beurre et de graisse provenant du lactosérum n'est pas autorisée. La MGLA est produite par le fournisseur italien A selon les spécifications de la société A.

Dans l'usine de transformation belge B de la société A, pendant la période de production entre le 3 décembre 2021 et le 25 janvier 2022, des S. Typhimurium monophasiques et des Salmonella spp. ont été détectés dans 81 échantillons prélevés sur les lignes de production de la marque A. Les produits positifs pour Salmonella ont été détruits, un nettoyage de la ligne de production a été effectué et une enquête interne a été lancée. La production a été rétablie après des résultats de test négatifs pour Salmonella, et tous les produits finis ont été libérés après un résultat négatif pour Salmonella du lot testé. Parmi les 81 échantillons prélevés, 10 isolats de S. Typhimurium monophasiques correspondant aux souches représentatives du cluster 1 (quatre isolats) et du cluster 2 (six isolats) ont été identifiés dans des échantillons prélevés à partir de matières premières résiduelles de la ligne babeurre (MGLA en fait -aa) et de produits finis et intermédiaires. produits de la marque A. Le 8 avril, des échantillons officiels supplémentaires ont été prélevés sur des produits finis et sept ont été testés positifs pour Salmonella, correspondant soit au groupe 1, soit au groupe 2.

La ligne babeurre (MGLA en fait -aa) a été identifiée par l'usine de transformation belge B comme le point de contamination impliquant la production des produits A et B. Il convient de noter que le produit A a été identifié dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, comme le produit le plus fréquemment signalé. consommé par les cas et que, pour le marché britannique, il n'est produit qu'à l'usine de transformation belge B. De plus, le produit B faisait partie des produits mentionnés par les cas et provenait également de l'usine de transformation belge B. En l'absence de typage WGS de les autres isolats de Salmonella détectés à l'usine, une enquête plus approfondie est nécessaire pour exclure la présence de souches supplémentaires.

L'analyse de traçabilité du babeurre (MGLA) utilisé à l'usine de traitement belge B lors de l'événement de contamination a identifié le fournisseur italien A comme le seul fournisseur de MGLA. Chez le fournisseur italien A, Salmonella n'a pas été détectée lors d'autocontrôles (octobre 2021-avril 2022) et dans des échantillons officiels prélevés par l'autorité de sécurité des aliments en Italie le 20 avril 2022.

Le fournisseur italien A a livré le babeurre (MGLA en fait) à d'autres usines de la société A situées en Allemagne, en Italie et en Pologne, où, sur la base des éléments de preuve disponibles, Salmonella n'a pas été détectée. Le fournisseur italien A livrait également du babeurre (MGLA en fait) à d'autres sociétés situées en France et en Allemagne.

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mercredi 18 mai 2022

Evaluation de l'épidémie internationale à Salmonella liée à la consommation de produits Kinder (Ferrero), selon l'ECDC et l'EFSA

«Mise à jour: Foyers épidémiques dans plusieurs pays à Salmonella liés à des produits chocolatés», source communiqué de l’EFSA du 18 mai 2022.

L'EFSA et l'ECDC ont mis à jour leur évaluation, publiée en avril 2022 (12 avril 2022 -aa), du foyer épidémique dans plusieurs pays d’infections à Salmonella Typhimurium monophasique liées à des produits chocolatés fabriqués par une entreprise dans son usine belge.

Au 18 mai 2022, les cas, qui ont à présent amorcé une diminution, s'élevaient à 324 (cas probables et confirmés) dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni. Des cas ont été signalés dans douze pays de l'UE/EEE (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suède), au Royaume-Uni, en Suisse, au Canada et aux États-Unis. Le premier patient a été signalé au Royaume-Uni le 7 janvier, avec une date d'échantillonnage du 21 décembre 2021.

Le 8 avril 2022, l'autorité belge de sécurité alimentaire a arrêté la production sur le site.

Des retraits et des rappels de produits ont été mis en œuvre dans les pays où les produits chocolatés fabriqués dans l'usine belge ont été distribués. Des avertissements publics ont en outre été émis par les autorités nationales compétentes dans différents pays.

Ce qui’il y a lieu de noter, c’est que les présentations faites par l’EFSA et l’ECDC sont distinctes. Le blog vous propose ci-après la présentation faite par l’ECDC suivi du résumé de l’évaluation par l’EFSA et l’ECDC de l’épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Typhimurium monophasique de séquence type 34 liée à des produits chocolatés – première mise à jour.

Selon la présentation du document de l’ECDC du 18 mai 2022 sur l’épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Typhimurium monophasique de séquence type 34 liée à des produits chocolatés – première mise à jour, il est rapporté,

Le 18 mai 2022, l'ECDC et l'EFSA ont publié une mise à jour de l'évaluation rapide de l'épidémie concernant une épidémie multi-pays de Salmonella Typhimurium monophasique liée à des produits chocolatés fabriqués dans l’usine d'Arlon, en Belgique.

Au 18 mai 2022, 324 cas (266 confirmés et 58 probables) ont été signalés dans l'UE/EEE (Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède) et UK, comprenant deux souches distinctes de S. Typhimurium. De plus, des cas ont été identifiés au Canada, Suisse et États-Unis.

La plupart des infections (86,3%) concernent des enfants âgés de moins de 10 ans ou moins, et pour tous les cas dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni pour lesquels des informations sont disponibles, 41,3% d'entre eux ont été hospitalisés. Aucun décès n'a été signalé.

Les deux souches de Salmonella sont multirésistantes et certains isolats testés sont également résistants aux désinfectants à base d'ammonium quaternaire et de peroxyde d'hydrogène, mais restent sensibles à l'azithromycine, à la ciprofloxacine, au méropénem et aux céphalosporines de troisième génération. Des investigations épidémiologiques et microbiologiques ont identifié des produits chocolatés spécifiques fabriqués dans l'usine de transformation d'Arlon, en Belgique, comme vecteurs probables d'infection.

Les deux souches épidémiques de S. Typhimurium ont été identifiées dans dix des 81 échantillons positifs à Salmonella prélevés dans l'usine entre décembre 2021 et janvier 2022, dont une matière première (babeurre), les produits semi-finis et finis. Le babeurre a été fourni par un fournisseur italien où Salmonella n'a pas été détecté. Le fournisseur italien a également livré le babeurre à d'autres usines de production de l'entreprise et, sur la base des preuves disponibles, Salmonella n'a pas été détectée dans d'autres usines.

La fermeture de l'usine de transformation belge le 8 avril 2022 et le rappel et le retrait mondiaux de tous leurs produits ont réduit le risque d'exposition, mais de nouveaux cas peuvent survenir en raison de la longue durée de conservation et du stockage possible des produits à domicile.

L'impact sur la santé publique des mesures de contrôle rigoureuses mises en œuvre peut se refléter dans la baisse significative des cas signalés entre les semaines 14 et 15 en avril 2022. Cependant, parmi les 156 cas signalés dans cette épidémie avec des dates disponibles, le délai médian entre l'apparition de la maladie et la notification au système national de surveillance était de trois semaines avec un maximum de cinq semaines. Il est également probable que des cas dans des pays qui n'ont pas signalé de cas soient restés non détectés si les cas n'avaient pas été séquencés systématiquement.

Enfin, il y a huit cas, qui ne peuvent pas être expliqués par la consommation de produits chocolatés de la même usine de transformation en Belgique, suggérant qu'il peut également y avoir d'autres sources d'infection, bien que des infections secondaires, qui ne peuvent être exclues.

L'ECDC continue de surveiller la situation et encourage les États membres à être attentifs aux nouveaux cas et à enquêter sur les infections humaines par des souches présentant des profils de multirésistance. Un séquençage supplémentaire de ces isolats est recommandé, et l'ECDC offre un soutien au séquençage pour les pays dont la capacité de séquençage du génome est limitée ou inexistante.

En outre, l'ECDC encourage davantage les autorités de santé publique à coopérer étroitement avec les autorités de sécurité des aliments des pays concernés.

Informations liées au contexte
Suite aux détections de Salmonella dans du babeurre, les produits semi-finis et finis, l'entreprise a mis en place des mesures de contrôle d'hygiène et augmenté l'échantillonnage et les tests des produits et de l'environnement de transformation. Des lots de produits ont été mis sur le marché après des résultats négatifs des analyses de Salmonella. Les produits chocolatés ont été distribués dans toute l'Europe et dans le monde.

Début avril 2022, dès la disponibilité des données de séquençage, les scientifiques ont lié des cas humains à une chocolaterie belge grâce à des techniques de typage moléculaire avancées.

Depuis le 2 avril 2022, les autorités nationales compétentes ont commencé à émettre des avertissements de santé publique. Le 8 avril 2022, l'autorité belge de sécurité des aliments a effectué des contrôles officiels à l'usine et a retiré l'autorisation de production de l'entreprise. De plus, la société a initié des rappels de tous les lots de produits fabriqués à l'usine d'Arlon, quel que soit leur numéro de lot ou leur date de péremption.

Voici donc le résumé du rapport complet: Multi-country outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium sequence type (ST) 34 linked to chocolate products – 1st update (Épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Typhimurium monophasique de séquence type 34 liée à des produits chocolatés – première mise à jour).

Résumé
La plupart des cas ont moins de dix ans et 41% de tous les cas ont été hospitalisés. Les deux souches sont multirésistantes et certains isolats testés sont également résistants aux désinfectants à base d'ammonium quaternaire et de peroxyde d'hydrogène, mais restent sensibles à l'azithromycine, à la ciprofloxacine, au méropénème et aux céphalosporines de troisième génération. Des enquêtes épidémiologiques ont suggéré que des produits de chocolat spécifiques de la marque A, fabriqués par la société A dans l'usine de transformation B en Belgique, étaient des vecteurs d'infection probables.

Deux souches de Salmonella Typhimurium monophasiques correspondant aux souches de l'éclosion ont été identifiées dans la ligne babeurre à l'usine B entre décembre 2021 et janvier 2022. Le babeurre a été fourni par un fournisseur italien où Salmonella n'a pas été détectée. Le fournisseur italien a livré le babeurre à d'autres usines de la société A où, sur la base des éléments de preuve disponibles, Salmonella n'a pas été détectée.

Le 8 avril 2022, sur la base de contrôles officiels, l'autorité belge de sécurité des aliments a décidé de retirer l'autorisation de production de l'usine B en raison d'un manque de transparence et de garanties insuffisantes pour une production sûre. L'entreprise A a rappelé à l'échelle mondiale tous les produits de la marque A fabriqués à l'usine B. Des avertissements publics ont été émis par les autorités nationales compétentes dans différents pays.

Cette épidémie a évolué rapidement, les enfants étant les plus exposés au risque d'infection grave. La fermeture de l'usine B et le rappel mondial de tous leurs produits ont réduit le risque d'exposition. Cependant, huit cas ne peuvent pas être expliqués par la consommation de produits chocolatés tels que ceux fabriqués à l'usine B, ce qui suggère qu'il peut également y avoir d'autres sources d'infection.

Le blog reviendra sur ces informations prochaînement. 

Mise à jour du 19 mai 2022. On lira aussi l'article de Joe Whitworth paru dans Food Food Safety News, More than 300 sick in Ferrero chocolate Salmonella outbreak.
Comme l'indique le rapport de l'ECDC et de l'EFSA, il y a des questions sans réponse, ainsi,

Le délai moyen entre la production et la vente au détail est de 60 jours, il est donc très peu probable que le premier cas échantillonné au Royaume-Uni le 21 décembre 2021 s'explique par une contamination détectée dans l'usine en décembre 2021. Cela suggère que la contamination dans l'usine a eu lieu avant décembre 2021.

Aux lecteurs du blog
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