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jeudi 20 juillet 2023

Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire

«Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 20 juillet 2023 dans Food Safety News.

L'utilisation de données participatives pour les investigations dans les cas d’intoxication alimentaire peut fonctionner, mais pose un certain nombre de défis, selon une session de la conférence de l'International Association for Food Protection (IAFP).

Jennifer Beal, de la FDA des États-Unis, et Laura Gieraltowski, du CDC des États-Unis, ont donné le point de vue des États-Unis, tandis qu'Anna Manore, de l'Agence de la santé publique du Canada, a parlé de la pratique au Canada.

Les sites internet des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Reddit se sont concentrés sur le signalement de cas de maladies d'origine alimentaire, comme iwaspoisoned.com. Certains forums, dont iwaspoisoned.com et Yelp, permettent aux personnes de partager des détails sur des symptômes, des maladies ou des expériences avec des produits alimentaires, des entreprises ou des marques et des lieux de vente au détail ou de restauration.

Cependant, comme ces plateformes sont ouvertes, les publications varient considérablement en format et en contenu. Ces incohérences peuvent compliquer la détermination de l'exactitude des informations et l'interprétation des données. Les publications anonymes peuvent également compliquer l'investigation auprès des consommateurs.

Utilisation de données participatives dans les investigations sur les éclosions

Les professionnels de la santé publique et les services réglementaires chargés du contrôle des aliments évaluent ces outils pour déterminer leur utilité dans les enquêtes sur les cas d’intoxication alimentaire.

Plantant le décor, Ben Chapman, de l'Université d'État de Caroline du Nord, a déclaré que le crowdsourcing (production participative) pourrait être utilisé dans le cadre d’un systèmes d'alerte précoce et contribuer à la surveillance en temps réel des dangers pour la sécurité des aliments.

Les avantages comprennent une collecte de données accrue ou améliorée, un engagement communautaire, une vision plus approfondie de certaines situations et une approche rentable de la collecte de données.

Chapman a dit que ProMED-mail était probablement le premier exemple de crowdsourcing dans le domaine de la santé publique, tandis que les publications sur Twitter et iwaspoisoned.com ont joué un rôle dans l'identification des épidémies.

Cependant, il a mis en garde contre «l'épidémiologie informelle» et la séparation du «bruit» des informations utilisables. D'autres aspects négatifs incluent la qualité des données, les problèmes de confidentialité, les préjugés des participants, les robots sur les réseaux sociaux et les données faussées par la désinformation.

Chapman a ajouté qu'il était important d'examiner autant de sources de données que possible, en fonction de la question à laquelle il faut répondre. Les données participatives sont un outil pour signaler des choses qui n'auraient peut-être pas été détectées auparavant, puis des ressources peuvent être allouées pour voir s'il s'agit d'un véritable problème.

L’exemple des céréales de General Mills

Beal et Gieraltowski ont abordé les défis en quatre étapes, y compris la définition de cas et l'identification d'un cluster, la confirmation d'un vecteur d'épidémie, la mise en œuvre de mesures de maîtrise et la communication d'inconnus, en utilisant un exemple de personnes signalant des cas de maladie sur iwaspoisoned.com après avoir mangé des céréales Lucky Charms en 2022.

Beal a dit que les données crowdsourcées bouleversent le processus normal car le CDC mène traditionnellement des investigations épidémiologiques, mais c'est la FDA qui dirige l'investigation pour les types de données crowdsourcées ou non traditionnelles.

Un problème est que les données épidémiologiques ne sont pas normalisées car elles sont fournies par les plaignants, il y a aussi des questions concernant l'identification du véhicule, l'agent impliqué et le contact avec l'entreprise.

Beal a dit que la FDA ne savait pas quoi dire à General Mills, ce qui a entravé la capacité de l'entreprise à découvrir ce qui se passait, car les informations sur le code de lot étaient limitées et la variabilité des symptômes rendait difficile de savoir quels tests effectuer.

Elle a ajouté que l'examen public qui accompagne souvent de tels incidents ajoute à l'urgence, mais les personnes ont tendance à croire que c'est la dernière chose qu'ils ont mangée qui les a rendus malades. De plus, s'ils voyaient d'autres personnes dire que Lucky Charms les rendait malades, ils pourraient supposer que c'était les céréales qui les rendaient également malades.

Manore a présenté l'utilisation de sondages en ligne dans deux investigations sur des cas d’intoxication alimentaire.

La première investigation concernait Salmonella Newport en 2018 et a confirmé ce que Foodbook avait dit aux responsables de la santé, que l'incident était lié à des oignons rouges. Foodbook (Rapport Atlas Alimentaire) est un sondage téléphonique qui a été mené dans toutes les provinces et les territoires du Canada pendant un an, et dont le principal objectif était de décrire les aliments consommés par les Canadiens sur une période de sept jours, afin d'orienter les enquêtes sur les éclosions au Canada et les mesures visant à lutter contre elles.

Le second exemple était une épidémie à Salmonella Enteritidis en 2019. Deux aliments étaient intéressants : le poisson congelé et des fruits découpés mélangés, mais ils n'ont pas été interrogés dans Foodbook. Cependant, cela a été découvert plus tard alors que l'épidémie était causée par des profiteroles congelées importées et contaminées.

Elle a dit que cela montre que les sondages en ligne nécessitent un examen attentif et que leur utilisation doit être considérée parallèlement à d'autres preuves disponibles provenant d'einvestigations épidémiologiques, de sécurité des aliments, de traçabilité et de laboratoire.

NB : Photo humoristique issue de la conférence 2023 de l'IAFP, Faites-moi confiance, je suis un expert !

samedi 18 mars 2023

Influenza aviaire H5N1, découverte chez des dauphins britanniques et un marsouin suédois

Après les articles, La France signale des cas de grippe aviaire H5N1 chez des renards et Des scientifiques européens mettent en évidence des mutations inquiétantes de la grippe aviaire H5N1, voici s’agissant de l’influenza aviaire H5N1, découverte chez des dauphins britanniques et un marsouin suédois, source article de Lisa Schnirring paru le 17 mars 2023 dans CIDRAP News.

Deux pays européens ont signalé plus de détections d’influenza aviaire H5N1 chez les mammifères marins, dont deux dauphins retrouvés morts au Royaume-Uni et un marsouin échoué présentant des symptômes en Suède.

Les détections font suite à des épidémies chez des phoques en Amérique du Nord et d'otaries au Pérou.

Détections chez le dauphins et le marsouins
L'Agence britannique pour la santé animale et végétale (APHA) a signalé des détections de dauphins sur sa liste mise à jour des détections d’’influenza aviaire dans la faune non aviaire. Les dauphins ont été retrouvés morts sur des plages à la mi-février, l'un dans le Pembrokeshire, Pays de Galles, et l'autre dans le Devon, Grande-Bretagne.

De plus, des scientifiques suédois écrivant dans Emerging Infectious Diseases cette semaine ont signalé le clade H5N1 2.3.4.4b chez un marsouin commun retrouvé échoué dans des eaux peu profondes au large de la côte ouest du pays fin juin 2022. L'animal a nagé en cercles et s'est noyé peu de temps après avoir été trouvé.

La carcasse a été congelée et envoyée à l'Institut vétérinaire national d'Uppsala pour une autopsie et des analyses, qui ont révélé la présence du virus dans des prélèvements pulmonaires et bronchiques. Des charges virales élevées ont été retrouvées dans le cerveau, suivi des poumons, des reins, du foie et de la rate. Le virus circulait chez les oiseaux sauvages au même moment et dans la même zone, suggérant un débordement probable des oiseaux.

Ils n'ont trouvé aucun signe d'adaptation mammifère autre que ce qui avait déjà été trouvé pour le clade. «Les manifestations cliniques et la présence de virus dans divers organes, y compris le cerveau, indiquent le risque potentiel de virus de l’IAHP chez les hôtes mammifères, même sans adaptation. Ce risque est à prendre en compte pour les personnes en contact étroit avec des animaux infectés», ont-ils écrit.

Les chercheurs ont dit que l'infection par la grippe aviaire chez le marsouin commun élargit la gamme d'hôtes viraux et devrait être envisagée lorsque les animaux présentent des symptômes neurologiques.

H5N1 chez les chiens de brousse en captivité
Dans d'autres développements du H5N1, le Département britannique de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (DEFRA) a signalé le virus chez 10 chiens de brousse sud-américains faisant partie d'un programme d'élevage en captivité dans un zoo anglais. Les animaux ont été testés à la suite d'une mortalité massive de mammifères en novembre. Dix des 15 chiens de brousse sont morts ou ont été euthanasiés sur une période de 9 jours.

Le DEFRA a déclaré que les chiens de brousse présentaient des signes cliniques minimes avant leur mort, et l'APHA ne peut pas dire avec certitude si le H5N1 a causé les signes cliniques. La grippe aviaire n'était pas suspectée à l'époque et le H5N1 a été retrouvé dans des échantillons post-mortem.

Il n'y a aucune preuve claire suggérant une transmission de mammifère à mammifère. Il est très probable que tous les animaux ont été exposés à la même source d'oiseaux sauvages infectés», a déclaré le DEFRA.

Plus d'épidémies dans les troupeaux et les mammifères américains
Aux États-Unis, le Service d'inspection de la santé animale et végétale (APHIS) de l’USDA a signalé ces derniers jours plusieurs autres épidémies chez les volailles commerciales et de basse-cour de cinq États. La Pennsylvanie a signalé huit autres éclosions dans des fermes commerciales, une dans un établissement de dinde du comté de Chester et les autres dans le comté de Lancaster durement touché.

Ailleurs, les États signalant davantage d'épidémies dans les élevages de basse-cour comprennent le Mississippi, le Missouri, l'Iowa, le Michigan et la Pennsylvanie.

L'APHIS a également ajouté quatre autres détections de mammifères H5N1 à sa liste, portant le total à 148. Trois étaient des mouffettes et un était un raton laveur. Deux des mouffettes infectées et le raton laveur ont été signalés dans le Montana, et l'une des mouffettes a été signalée dans le Kansas.

jeudi 18 mars 2021

Les lignes directices de la FAO et de l'OMS sur le COVID-19 et la sécurité des aliments sont 'trompeuses', selon un expert

«Un expert dit que les lignes directices de la FAO et de l'OMS sur le COVID-19 et la sécurité des aliments sont 'trompeuses'», source article de Joe Whitworth paru le 18 mars 2021 dans Food Safety News.

Les lignes directices provisoires de l'OMS et de la FAO sur le COVID-19 et la sécurité des aliments sont imparfaites, selon un expert qui espère qu'une mise à jour prévue afin de résoudre le problème.

Roger Cook a dit que les lignes directrices provisoires de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiées en avril 2020 suggéraient que le COVID-19 était un problème de sécurité des aliments.

«Ces lignes directrices telles qu'elles sont rédigées maintenant sont manifestement et tout simplement fausses, elles sont trompeuses, nous leur avons dit que l'année dernière, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'UE, l'Australie, le Canada et l'ICMSF leur ont tous dit la même chose, mais ils examinent seulement maintenant un mise à jour. Il sera intéressant de voir ce que cela dit et jusqu'où cela ira», a-t-il dit aux participants à la 18e conférence annuelle de l'Association britannique pour la protection des aliments (UKAFP pour UK Association for Food Protection).

«C’est notre conclusion, et nous sommes d’accord avec l’ICMSF et la plupart des autres groupes d’évaluation des risques réglementaires, qu’il n’existe pas de risque direct en matière de sécurité des aliments pour les aliments ou les emballages alimentaires. Depuis que les enquêteurs de l'OMS se sont rendus en Chine, ils suggèrent que c'est également le cas. Il ne semble pas y avoir de risque, mais ce n’est pas ce que disent les lignes directrices.»

L'événement a eu lieu pratiquement la semaine dernière avec comme thème,«La sécurité des aliments mondiale à l'ère du COVID-19» ou «Global Food Safety in the COVID-19 Era».

«Il n'y a aucune preuve définitive que le virus SRAS-COV 2 puisse être transmis par les aliments ou leurs emballages. Il n'y a eu aucun cas rapporté nulle part qui lie définitivement la consommation d'aliments ou le contact avec l'emballage à un cas humain», a dit le président de l'International Association for Food Protection (IAFP).

«Vous pourriez dire qu’il est difficile de les voir, en particulier dans les pays où la propagation de personne à personne dans la communauté est endémique. Mais qu'en est-il de la Nouvelle-Zélande où le virus a pratiquement été éliminé de la communauté? S'il est transmis par les aliments et les emballages et que nous importons beaucoup d'aliments en Nouvelle-Zélande à partir de pays où le COVID-19 est endémique dans la communauté, alors nous nous attendrions à voir des cas et des clusters apparaître au hasard dans la communauté, mais nous ne le voyons pas.»

Problèmes commerciaux

Cook, qui est responsable de la science alimentaire et de l'évaluation des risques en Nouvelle-Zélande pour la sécurité des aliments, et qui fait partie du ministère des Industries primaires (MPI), a dit que certains partenaires commerciaux avaient pris des lignes directrices provisoires au pied de la lettre et affirmaient qu'il s'agissait d'un problème de sécurité des alimens pour les aliments congelés et réfrigérés.

«Ce sont des données scientifiques non évaluées par des pairs, une épidémiologie médiocre, une mauvaise évaluation des risques et, malheureusement, des barrières commerciales s'intensifient. En dépit d'être sans COVID, d'avoir des contrôles proportionnés au risque et aucun cas communautaire, on nous dit toujours que nous ne pouvons pas exporter vers ces pays et d'près ce que nous disent les importateurs et des ports, à moins que nos exportateurs ne testent leurs travailleurs pour le COVID et cela met une pression énorme sur nos capacités de test», a-t-il dit.

«Ils veulent que le produit et les emballages soient testés, ils veulent désinfecter les emballages et mettre en œuvre des programmes de nettoyage plus puissants que tout ce que nous mettrions en place pour Listeria, qui est un organisme beaucoup plus délicat à maîtriser.»

Cook a dit que cela est exigé parce que les lignes directrices provisoires ne spécifient aucune différence de niveau de risque.

«C'est juste une taille unique et je suis désolé, mais une taille ne convient pas à tous. Nous avons besoin d’une réglementation des procédures basée sur les risques, progressive et régionale, et c’est ce que nous avons mis en place. Nous espérons que les nouvelles lignes directrices de la FAO/OMS mises à jour le stipuleront, puis nous espérons que les partenaires commerciaux inverseront ce qu'ils ont fait et que le commerce des produits alimentaires se poursuivra et que le prix n'augmentera pas pour couvrir ce qui est une stratégie de réduction inappropriée. Le commerce est perturbé et nous pourrions voir davantage de perturbations au cours des six prochains mois jusqu'à ce que les lignes directrices FAO/OMS soient conçues pour représenter une base appropriée de risque et de régionalisation», a-t-il dit.

Point de vue du régulateur sur la confiance

Rebecca Sudworth, directrice des politiques à la Food Standards Agency (FSA), a également fait une présentation à cet événement.

Sudworth a dit que la confiance dans la FSA était élevée et avait augmenté au fil des ans, mais que les groupes d'âge plus jeunes et les personnes d'origine non blanche ont tendance à avoir un niveau de confiance plus faible dans l'agence.

«La pandémie du COVID-19 a mis en évidence à quel point il est important que les gens aient confiance dans les informations qu'ils reçoivent. Les informations fiables seront traitées. Mais les sources auxquelles les gens font confiance ne sont pas toujours fiables», a-t-elle dit.

«L'expérience de la pandémie de COVID-19 a mis en lumière les conséquences potentielles lorsque certaines personnes font moins confiance aux conseils de santé publique que d'autres. Il s'agit d'un appel au réveil pour tous les régulateurs, nous devons chérir la confiance que nous détenons là où elle est à un niveau élevée et bâtir la confiance si nous pouvons faire mieux. Il est important dans la communication des risques d'être clair sur ce que nous ne savons pas, donc quel est le niveau de certitude ou d'incertitude que nous avons par rapport aux preuves disponibles.»

Avoir une agence de réglementation de la sécurité des aliments de confiance est une base importante pour les accords commerciaux, a dit Sudworth.

«Donc, si nos partenaires commerciaux et nos consommateurs dans d’autres pays ont confiance que nos aliments soient sûrs et produits avec des standards élevés, cela favorisera le commerce international. La réglementation offre des conditions de concurrence équitables à l'industrie et signifie que les consommateurs peuvent avoir confiance en ce qu'ils mangent. Le rôle économique d'un régulateur est souvent négligé. Les régulateurs ne consistent pas seulement à dire aux gens ce qu’ils ne peuvent pas faire. Ils sont au cœur du renforcement de la confiance des consommateurs et des entreprises. »

Sudworth a également reconnu la pression exercée sur les autorités locales pour qu'elles utilisent leurs maigres ressources de la manière la plus efficace.

«Cela a inclus des changements d'orientation afin qu'ils puissent se concentrer sur les interventions les plus importantes. Pour les entreprises à faible risque, si elles ont un score ou une note au Food Hygiene Rating Scheme (FHRS) de 3 ou plus, nous avons conseillé de reporter certaines interventions planifiées. Certaines entreprises attendent depuis plus longtemps leur note FHRS - qu'il s'agisse d'une nouvelle note ou d'une nouvelle inspection. Nous avons conseillé aux autorités locales, le cas échéant, de donner la priorité aux nouvelles notes. Après une forte baisse en mars lorsque le confinement a commencé, nous avons maintenant vu le nombre de nouvelles évaluations augmenter régulièrement, mais pas encore de retour aux niveaux pré-pandémiques», a-t-elle dit.

«L'industrie alimentaire a demandé plus de flexibilité dans l'application de certaines réglementations d'étiquetage afin que certains produits puissent être réutilisés pour maintenir l'approvisionnement et réduire le gaspillage alimentaire. Alors que la demande au détail augmentait, les produits destinés à la restauration et à l'hôtellerie sont restés invendus, les entreprises ayant dû suspendre leurs activités et la chaîne d'approvisionnement perturbée. La FSA a convenu de certaines flexibilités temporaires, mais nous avons également établi des lignes rouges pour protéger les consommateurs.»

Vente d'aliments en ligne

La livraison à domicile était déjà une tendance croissante avant le COVID-19, mais elle est maintenant apparue au premier plan, a dit Sudworth.

«Les aliments consommés à l'extérieur de la maison constituent également une catégorie croissante. Il y a une tendance à s'éloigner des gens qui préparent eux-mêmes des plats cuisinés frais et à se tourner vers les gens qui se font préparer par quelqu'un d'autre. Ce qui est un changement assez important», a-t-elle dit.

«Sur les ghost and dark kitchens, s'il y a une entreprise qui n'est pas réglementée et qui fonctionne sous le radar, c'est inacceptable et quelque chose que nous voulons éradiquer. Mais l'idée de ces nouvelles installations est de servir le marché de la livraison, elles sont donc réglementées en fonction de l'arrangement. C'est là que, en tant que régulateurs, nous devons rester en contact avec les nouveaux développements pour savoir comment nous réglementons des environnements comme ceux-là. C'est l'occasion d'obtenir des informations sur les entreprises éphémères pour les transmettre aux autorités locales et aux organismes d'application de la loi.»

«Le rythme de changement de ces nouveaux styles d'entreprise est différent selon l'emplacement. Dans les centres urbains, il peut y avoir une croissance plus importante et ils peuvent être dans des endroits où vous ne vous attendez normalement pas à trouver une entreprise alimentaire. Nous avons analysé les informations accessibles au public, par exemple en regardant sur les plates-formes de livraison pour voir qui y est répertorié et en les comparant aux entreprises enregistrées. Nous avons constaté en général que nous connaissons la plupart des choses et que les gens veulent faire ce qu'il faut et s'engagent avec les autorités locales pour suivre les bons processus.»

Sudworth a ajouté qu'il était trop tôt pour dire si une baisse des infections confirmées en laboratoire reflète une chute réelle ou si le signalement ou les tests ont chuté. La FSA essaie de mieux comprendre, mais il faudra des mois ou des années pour évaluer l’impact de la pandémie.

Comment OSI a géré la pandémie ?

Parmi les autres présentateurs figuraient le professeur Ben Chapman, le professeur Kali Kniel, le professeur Donald Schaffner et Danièle Sohier de Thermo Fisher Scientific.

Sharon Birkett, directrice de la qualité et des affaires réglementaires chez OSI Group, a expliqué aux personnes comment l'entreprise a géré la pandémie. Cela comprenait des contrôles sur tous les sites et des quarts de travail échelonnés avec des intervalles de 30 minutes pour s'assurer que le premier quart de travail à gauche avant l'arrivée du second sur le terrain.

«Nous avons demandé aux employés de saisir un modèle de fichier unique pour recueillir leur température. Nous essayions d'éviter qu'ils rassemblent autour de zones comme l'horloge, les postes d'hygiène ou à la cantine. Nous avons réduit le nombre de personnes autorisées dans les vestiaires en même temps et mis en place de nombreux marqueurs visibles pour les aider à mieux comprendre la distanciation sociale et ce qui était important», a-t-elle dit.

«Dans les endroits où nous ne pouvions pas maintenir la distanciation sociale, nous avons installé des barrières physiques ou fourni une protection oculaire sous la forme de lunettes ou d'un écran facial. Dans l'espace opérationnel, nous avons mis en place des barrières car, dans de nombreux endroits, ils ont été en contact étroit et constant pendant huit heures.

Aucun site OSI n'a été fermé par les autorités locales en raison de clusters COVID, mais la société a fermé trois usines aux États-Unis pour cette raison.

«Lors des premiers confinements en Europe, OSI avait plus de 1 000 tonnes de produits sur le marché, que ce soit dans les restaurants, en distribution ou en stock et cela valait plus de 5 millions d'euros. La plupart des produits étaient congelés et avaient une durée de conservation comprise entre 90 et 120 jours. Nous avions tellement de produits sur le marché que nous n'avions pas besoin de continuer à produire, nous avons donc suspendu les opérations dans huit usines de l'UE en raison du niveau des stocks, la plupart redémarré en mai 2020», a dit Birkett

«Nous ne voulions pas gaspiller de nourriture, alors nous ont convenu avec nos clients de prolonger la durée de vie optimale pour la plupart des produits du marché. Nous nous sommes mis d'accord avec les autorités locales et les clients sur la façon de visualiser la nouvelle durée de conservation plus longue. Nous ne voulions pas les déplacer de nouveau sur nos sites et les reconditionner juste pour qu'ils aient une nouvelle durée de conservation plus longue. En fin de compte, 90 pour cent de nos produits ont reçu de nouvelles durées de conservation plus longues.»

«Lorsque nous avons redémarré les opérations en mai pour les usines qui avaient été fermées, ces machines fonctionnent généralement dur tous les jours et maintenant elles sont arrêtées depuis trois mois, nous sommes donc revenus et avons démarré nos lignes lentement et nous avons dû recycler nos employés sur comment utiliser les équipements de protection individuelle.»

«Tous nos produits alimentaires vendus surgelés ont reçu de nouvelles dates de péremption et nous n'avons pas gaspillé de nourriture. Les dates ont été prolongées de 15 à 60 jours. Nos produits réfrigérés se sont déplacés sur le marché en raison d'une forte demande pour la vente au détail. Toutes les extensions aux dates de péremption ont été validées sur la base des données dont nous disposions déjà sur les sites.»

jeudi 29 octobre 2020

La sécurité des aliments, ce n'est pas comme vendre des t-shirts, selon un expert de l'OMS à la conférence annuelle de l'IAFP

« Un expert de l'OMS en sécurité des aliments s'exprime à l'IAFP », source article de Joe Whitworth paru le 28 octobre 2020 dans Food Safety News.

La pandémie de coronavirus, pourquoi produire des aliments n'est pas comme vendre des t-shirts, et le rôle de la technologie dans l'investigations ur les épidémies ont été les points saillants d'une conférence proposée par un expert en sécurité des aliments de l'Organisation mondiale de la Santé.

Peter (Karim) Ben Embarek a présenté une conférence lors de la John H. Silliker Lecture, traditionnellement, le dernier jour de la réunion annuelle de l’International Association for Food Protection’s (IAFP), une conférence tenue virtuellement.

Lorsqu'on lui a demandé ce qui l'empêchait de dormir la nuit, Ben Embarek a déclaré qu'au cours des derniers mois, il s'agissait du COVID-19, alors qu'à lors d'une autre fois, il s'agissait du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

«Même s'il s'agit d'un problème de santé publique, il s'agit d'une maladie infectieuse, mais elle comporte également un élément lié aux aliments. Ils sont tous deux liés à la façon dont nous produisons les aliments. Ils ont tous deux commencé dans ces environnements où des animaux et des humains interagissent étroitement dans le processus de production d'animaux destinés à l'alimentation.»

Situation évolutive du COVID-19
Ben Embarek a déclaré que lorsque la Suisse a été fermée plus tôt cette année, les seuls magasins ouverts étaient les pharmacies et les supermarchés.

«Cela montre à quel point il était et est toujours essentiel de maintenir notre approvisionnement alimentaire, de s'assurer que les personnes ont toujours accès aux aliments même si tout le reste est fermé. À cette époque, il était clair que nous devions disposer d'orientations, de recommandations et d'outils pour aider l'industrie et les autorités nationales de sécurité des aliments à maintenir notre approvisionnement alimentaire en bon état et à veiller à ce que les travailleurs de toute la chaîne de production alimentaire restent en bonne santé. Ces conseils, après quelques mois, ont déjà besoin d'être mis à jour pour montrer à quelle vitesse notre compréhension et nos connaissances sur COVID évoluent.»

Un autre élément important était la nécessité de comprendre dans quelle mesure le virus peut survivre sur les surfaces et les aliments.

«Nous savons qu'il survit sur les aliments surgelés et réfrigérés et lorsque ces produits font l'objet d'un commerce international, cela commence à créer un problème comme nous l'avons vu ces derniers mois, en particulier en Chine. Il y a des découvertes régulières de produits importés congelés contaminés par le virus et ils prennent des mesures commerciales contre ces produits», a déclaré Ben Embarek.

«Il est vrai dans de nombreux cas, ce n'est probablement que l'ARN que nous détectons mais apparemment dans certains cas, des virus viables sont également retrouvés et nous savons par des études expérimentales que le virus ne perd pas sa viabilité pendant la période de congélation de plusieurs semaines correspondant à les modèles commerciaux normaux dans le commerce international.»

«Un autre élément préoccupant est qu'en août, le CDC chinois a annoncé les conclusions des enquêtes sur l'une de leurs plus grandes épidémies à Pékin en juin, où ils avaient quelque 800 cas liés à un marché de gros. Ils ont conclu que le virus avait été introduit par des produits surgelés mis sur le marché. Nous n'avons vu aucun détail de cette enquête et dans quelle mesure la transmission aurait pu se produire. Nous devons être un peu prudents et même s'il n'y a pas de risque ou de problème énorme, nous devons mieux comprendre ce qui se passe dans ces conditions où nous manipulons des produits congelés et réfrigérés dans des environnements humides et humides.»

Mêmes pathogènes, produits différents
Ben Embarek dirige également le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN).

«Les tendances que nous avons observées ces dernières années sont une augmentation des événements impliquant des agents pathogènes traditionnels dans les nouveaux produits tels que les épidémies liées aux fruits, légumes, salades et de plus en plus ils impliquent des baies congelées commercialisées au niveau international», a-t-il déclaré.
«Celles-ci sont assez intéressantes car avec les nouvelles technologies et le savoir-faire agricole, les baies sont produites à bas prix partout sur la planète dans des endroits où l'hygiène et l'attention portée à la qualité de l'eau et à l'irrigation ne sont peut-être pas ce qu'elles devraient être. Cela illustre les changements que nous constatons dans la production mondiale et la diffusion des technologies de production sans avoir la diffusion associée d'un contrôle strict et des normes d'hygiène élevées et c'est malheureusement ce qui caractérise le tableau de la sécurité des aliments aujourd'hui. Cette déconnexion entre les capacités à produire presque n'importe quoi partout sans avoir le niveau élevé de contrôle alimentaire associé.»

«L'utilisation du séquençage du génome entier (WGS) a aidé à comprendre la grande épidémie sud-africaine à Listeria en 2017 et 2018», a déclaré Ben Embarek.
«Sans l'utilisation de cette technologie, nous aurions eu une épidémie beaucoup plus importante et il aurait été beaucoup plus difficile, voire impossible, de retrouver l'origine de la contamination En même temps que cette grande épidémie se développait, le pays avait également un certain nombre de petites épidémies en arrière-plan avec différentes souches de Listeria liées à différents produits. Sans l'utilisation du WGS, il aurait été difficile de démêler ces différentes flambées de la plus importante et d'identifier la source», a-t-il déclaré.

«Ce ne sera pas la technologie qui résoudra tout à l'avenir, mais elle aidera à détecter et à résoudre les épidémies beaucoup plus rapidement. Trouver la source d'une épidémie nous aide à comprendre ce qui n'a pas fonctionné et chaque fois que nous avons cette information, nous pouvons corriger et tirer des leçons de ces erreurs et problèmes dont nous n'avions pas conscience dans les matières premières et les processus. Cela nous aidera à construire lentement un environnement de sécurité des aliments plus sûr. Il est vrai que nous aurons encore besoin de microbiologistes alimentaires et de personnes capables de cultiver des bactéries pour comprendre la biologie des bactéries et des virus dans les aliments et dans l'environnement.»

La sécurité des aliments, ce n'est pas comme vendre des t-shirts
Certains services réglementaires, des producteurs et des chercheurs en matière de sécurité des aliments apprennent de ces événements, mais il existe un grand groupe qui ne semble rien apprendre, a déclaré Ben Embarek.
«De toute évidence, il y a trop de cow-boys qui produisent et distribuent des aliments qui ne devraient pas être autorisés à le faire parce que le management de l'hygiène et de la sécurité des aliments est quelque chose qui nécessite un certain niveau de compréhension des problèmes et de la gravité de la gestion de ces choses», a-t-il déclaré.
«Ce n'est pas comme produire un T-shirt où si vous lésinez et que le consommateur n'est pas satisfait de votre T-shirt, cela durera trois mois et la prochaine fois, il n'achètera pas le même T-shirt, mais vous serez toujours là produire des T-shirts et aucun mal n'aura été fait.»
«Si vous lésinez à prendre des précautions lors de la production d'aliments, vous pourriez finir par tuer quelqu'un ou le bébé de quelqu'un, ce qui est bien plus grave. Malheureusement, nous semblons avoir la même attitude de laisser-faire pour permettre à qui peut produire et qui ne peut pas et c'est quelque chose qui va et doit changer, car nous ne pouvons pas continuer à avoir ce type de double niveau de sérieux dans la façon dont nous produisons des aliments. Nous sommes dans un environnement mondialisé où tout produit alimentaire peut se retrouver sur n'importe quelle table dans le monde.»

Il doit également y avoir un moyen d'impliquer les différentes parties prenantes, selon Ben Embarek.

«Les producteurs alimentaires sont assis sur une énorme mine d'or d'informations à travers toutes les données qu'ils génèrent par rapport aux autorités nationales, aux services d'inspection et aux instituts de recherche. La majeure partie des données provient de l'industrie et malheureusement, cette mine d'or n'est pas exploitée, nous jetons simplement toutes ces données après qu'elles soient utilisées et pour lesquelles elles ont été générées et nous oublions que si nous les combinons avec des données générées ailleurs et par d'autres, nous pourrions avoir une meilleure compréhension de notre environnement alimentaire.»
«Nous sommes toujours, en 2020, dans l'obscurité quand nous regardons notre approvisionnement alimentaire et nos environnements, nous avons de petites fenêtres de lumière ici et là où nous avons une compréhension semi-correcte de ce qui est dans nos aliments et de son évolution. des dangers et des risques, mais la grande majorité des informations ne sont pas visibles.»

Ben Embarek a également parlé des défis liés à l'alimentation d'une population mondiale croissante, au gaspillage alimentaire, à la production alimentaire par des robots et au changement de régime alimentaire en s'éloignant de la viande.