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vendredi 22 décembre 2023

Une investigation révèle qu'un manipulateur d'aliments infecté est à l'origine d'une épidémie à E. coli dans une école

Analyser les aliments comme d’hab est utile, voire très utile, mais parfois, l’origine d’une intoxication alimentaire n’est pas là où l’on pense, car voici qu’«Une investigation révèle qu'un manipulateur d'aliments infecté est à l'origine d'une épidémie à E. coli dans une école», source article de Coral Beach paru le 22 décembre 2023 dans Food Safety News.

Un manipulateur d'aliments infecté a été identifié comme la source la plus probable d'une épidémie à E. coli dans un lycée de l'Illinois qui a vu 16 élèves tombés malades et deux hospitalisés.

Une rupture du protocole de lavage des mains était la cause la plus probable de ces maladies, selon un rapport de 152 pages du McHenry County Department of Health (MCDH). Un manipulateur d'aliments infecté a été identifié par des analyses en laboratoire à partir d'échantillons de selles.

L’épidémie à la Huntley High School (HHS) s’est produite en septembre de cette année. Le département de la santé du comté a publié son rapport final cette semaine. Le directeur du district scolaire a communiqué le rapport du département de la santé.

«Il s’agit d’une situation malheureuse qui a entraîné des conséquences involontaires. Le bien-être de nos étudiants et de notre personnel est notre priorité absolue. Nous continuerons à collaborer avec le MCDH pour faire tout notre possible pour garantir la santé et la sécurité des aliments, y compris en renforçant les pratiques sûres de manipulation des aliments et de nettoyage-désinfection de nos cafétérias et en ajoutant des niveaux de surveillance supplémentaires en tant que mesures proactives dans toutes les cafétérias scolaires de Huntley», indique le communiqué du district.

Au total, 1 526 élèves ou membres du personnel de l'école secondaire Huntley ont été interrogés, soit par le personnel chargé des maladies transmissibles, soit via des questionnaires d'enquête sur les épidémies. Seize cas ont été identifiés. Quinze patients sur 16 ont mangé à la cafétéria le même jour.

Le département de santé du comté a clairement conclu qu'un manipulateur d'aliments du lycée était responsable de l'épidémie.

«Le mode de transmission le plus probable des STEC (E. coli producteurs de shigatoxines) dans la cafétéria de la HHS était par l’intermédiaire d’un manipulateur d’aliments infecté. Au moment de l'investigation, un manipulateur d'aliments du HHS qui travaillait à la fois à la station de sandwichs froids, fournissant des garnitures, laitue et fromage dans les sandwichs, et à la station cookies, a été confirmé par (tests en laboratoire) qu'il excrétait des STEC par intermittence, Stx2», selon le rapport du département de la Santé, qui ajoute que l’épidémie était probablement plus importante que celle documentée.

«… Étant donné que la plupart des infections sont spontanément résolutives, la plupart des individus ne recherchent pas de soins de santé et ne sont pas testés. Puisqu'il a été documenté que des STEC peuvent être excrétées pendant une période allant jusqu'à 62 jours, il est probable que la personne qui manipulait les aliments était auparavant légèrement malade et n'a pas associé cette maladie à cette enquête sur l'épidémie. Étant donné que l’excrétion du pathogène diminue avec le temps, il n’est pas surprenant qu’une culture ne puisse pas être réalisée.»

L'enquête du comté a révélé que sur les 15 patients atteints par l’épidémie qui ont mangé à la cafétéria, tous ont mangé un sandwich du poste de sandwichs froids et tous les cas pour lesquels des informations étaient disponibles sur la laitue ont mangé de la laitue dans leur sandwich.

Les responsables du comté ont informé le département de la Santé de l'Illinois, la Food and Drug Administration et le Centers for Disease Control and Prevention lorsque l'épidémie a été déclarée. Les responsables de l’État et du gouvernement fédéral pensaient que l’épidémie dans les écoles pourrait faire partie d’une épidémie plus importante dans plusieurs États.

«L'épidémie à STEC au HHS était liée à une épidémie dans plusieurs États par WGS (séquençage du génome entier)», selon le rapport du comté.

«Cependant, cela n’implique pas que la source de l’épidémie dans plusieurs États, qui n’est pas identifiée à ce jour, soit la même que celle de l’épidémie au HHS. L’épidémie dans plusieurs États et l’épidémie au HHS partagent probablement une source commune, un étudiant ou un membre du personnel du HHS tombant malade de STEC après avoir été exposé à la source de l’épidémie dans plusieurs États dans un lieu externe. Une fois introduits dans le HHS, les STEC se transmettaient principalement via la cafétéria du HHS.

Le rapport du comté indique que la cuisine du lycée, en ce qui concerne les mesures de sécurité des aliments, est en relativement bon état. Même si certaines infractions, comme un lave-vaisselle défectueux, ont été constatées, ces problèmes ont été résolus.

«La cafétéria de la cuisine du HHS est bien organisée, avec des responsabilités désignées en matière de manipulation des aliments, et il existe une culture claire du lavage des mains parmi les manipulateurs d'aliments. Malheureusement, même une panne occasionnelle dans les procédures ou techniques de lavage des mains peut entraîner la transmission de maladies», indique le rapport du comté.

«Lors des observations des procédures de manipulation des aliments au HHS, deux manipulateurs d'aliments n'ont pas réussi à utiliser fermer correctement les robinets de l’évier. Cela confirme que même dans une cuisine dotée d'un personnel formé et où le lavage des mains est encouragé, une panne technique peut survenir, principalement lorsque le personnel est extrêmement occupé et distrait par plusieurs tâches.

«Dans cette épidémie, le scénario le plus probable est que la personne infectée manipulant des aliments n'a pas réussi à se laver les mains correctement, ou suffisamment soigneusement, ou assez fréquemment, ce qui a entraîné une contamination des surfaces (plateaux, ustensiles, emballages alimentaires, etc.) ou des aliments à la station des sandwichs froids et à la station cookies... Sans autre étape de cuisson après la contamination, l’agent pathogène est resté viable, entraînant une maladie après consommation. STEC peut être présent jusqu’à 16 mois sur des surfaces sans désinfection appropriée.»

NB : Il ne semble pas possible depuis la France de télécharger le rapport du McHenry County Department of Health.

Suspicion d'intoxication alimentaire lors du repas de Noël d'Airbus à Montoir-de-Bretagne : Entre 200 et 300 personnes concernées

«Une enquête ouverte après une suspicion d'intoxication alimentaire lors du repas de Noël d'Airbus à Montoir-de-Bretagne», source France Bleu Loire Océan du 21 décembre 2023.

Une enquête est ouverte par Santé publique France après une suspicion d'intoxication alimentaire collective lors du repas de Noël d'Airbus, à Montoir-de-Bretagne, le jeudi 14 décembre. Pour l'instant, on ignore les causes de l'intoxication, les résultats des analyses ne sont pas encore connues.

Nos confrères de Ouest France évoquent plusieurs centaines de malades. Des personnes prises de vomissements et de diarrhées.

Des salariés d'Airbus et de ses sous-traitants auraient été touchés. Comme il s'agissait du repas de Noël, il y avait plus de monde que d'habitude, ce jour-là au restaurant d'entreprise.

O.-F. évoque «Entre 200 et 300 convives ont été malades après avoir participé au repas de Noël du comité d’entreprise Airbus Atlantic de Montoir.» L’article de O.-F. est réservé aux abonnés ...

Mise à jour du 22 décembre 2023
700 salariés touchés : suspicion d’intoxication alimentaire chez Airbus, selon Ouest-France.
Près de 700 salariés d’Airbus Montoir ont été indisposés en fin de semaine dernière. Le point commun pourrait être le repas de Noël servi jeudi 14 décembre 2023 au restaurant de l’entreprise. Une enquête est actuellement menée par l’ARS

samedi 16 décembre 2023

Le CDC met fin à son investigation sur une épidémie à Salmonella de 80 cas liée à des oignons

«Le CDC met fin à son investigation sur une épidémie à Salmonella de 80 cas liée à des oignons», source article de Stéphanie Soucheray paru le 14 décembre 2023 dans CIDRAP News.

Le 13 décembre 2023, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a annoncé la fin à son investigation sur une épidémie à Salmonella dans plusieurs États liée à des oignons.

Sept personnes supplémentaires, pour un total de 80, ont été malades à cause de l‘épidémie à Salmonella Thompson liée à des oignons fraîchement coupés en dés. Des cas ont été signalés dans 23 États, dont 1 décès dans le Wisconsin, et 18 patients ont été hospitalisés.

Ce décès est nouveau depuis la précédente mise à jour du CDC sur l'épidémie, le 24 octobre.

Rappel d'oignons Gill
L'épidémie est liée à des produits contaminés de Gill's Onions fraîchement coupés en dés, qui ont été rappelés le 23 octobre. Les produits avaient des dates limites de consommation allant du 8 août 2023 au 28 août 2023 et ont été vendus ou envoyés à des institutions. magasins et restaurants partout aux États-Unis et au Canada.

«Les oignons rappelés ne sont plus disponibles à la vente et les dates limites de consommation sont dépassées», a dit le Centers for Disease Control and Prevention dans une mise à jour sur l’épidémie au 13 décembre 2023.

Les dates d’apparition des maladies vont du 2 août 2023 au 11 novembre 2023, et un premier groupe de cas a été identifié dans un établissement de soins de longue durée.

Dans les investigations épidémiologiques, 84% des personnes ont dit avoir mangé ou probablement mangé des oignons au cours de la semaine précédant la maladie.

NB: Photo d’un des produits rappelés.

mardi 28 novembre 2023

Alpes-Maritimes : Des élèves examinés par le Samu, deux autres transportés à l'hôpital : intoxication alimentaire au collège à Mougins

«Des élèves examinés par le Samu, deux autres transportés à l'hôpital : intoxication alimentaire au collège à Mougins», source Var-Matin du 28 novembre 2023.

De nombreux élèves du collège des Campelières, à Mougins, ont été victimes de troubles gastriques ce lundi après-midi. Des analyses sont en cours.

Lundi après-midi, après le déjeuner, de très nombreux élèves du collège des Campelières, situé à Mougins, ont été victimes de maux de ventre, de vomissements et de diarrhées, des symptômes similaires à la gastroentérite.

La direction de l’établissement a immédiatement appelé les services médicaux d’urgence. Une cinquantaine d’adolescents ont été examinés sur place par les médecins du SAMU. Deux élèves ont été pris en charge et transportés à l’hôpital pour effectuer des examens complémentaires.

Des analyses du repas en cours

Il a été conseillé à tous les parents d’élèves de surveiller leurs enfants, de les hydrater si besoin. Reste à déterminer la cause de ces importants troubles gastriques vraisemblablement d’origine alimentaire.

Alertée, la Direction départementale de la Protection des Populations a procédé à des prélèvements des denrées servies lundi à la cantine du collège afin de déterminer la cause de ces troubles médicaux.

Commentaire

Attention, il faut dire suspicion d’intoxication alimentaire, en novlangue ...
Pas d’information sur le site du collège, ni sur celui de la mairie, et rien sur le compte X de la ville.

samedi 7 octobre 2023

Les autorités néerlandaises enquêtent sur un abattoir illégal et de la fraude documentaire

«Les autorités néerlandaises enquêtent sur un abattoir illégal et sur de la fraude documentaire», source article paru le 7 octobre 2023 dans Food Safety News.

La police et l'agence alimentaire des Pays-Bas ont découvert un abattoir illégal.

L’Intelligence and Investigation Service de l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de la consommation (NVWA-IOD) a fait la découverte à Utrecht fin septembre. Une personne a été arrêtée.

Le site a été visité dans le cadre d'une enquête pénale en cours sur l'abattage illégal de moutons. Lors des recherches, deux moutons morts ont été retrouvés.

Aux Pays-Bas, l'abattage d'animaux sans étourdissement n'est autorisé que dans des abattoirs reconnus et sous la surveillance de la NVWA.

La NVWA veille à ce que l'abattage soit effectué correctement. Il s'agit notamment de vérifier si les animaux sont aptes à l'abattage, si les règles en matière de bien-être animal sont respectées, si le travail est effectué de manière hygiénique et si la viande est propre à la consommation humaine.

Lorsque l’abattage a lieu illégalement, il n’y a aucun contrôle. Cela augmente les risques en matière de sécurité des aliments et de bien-être animal, a déclaré la NVWA. L'agence a conseillé aux personnes d'acheter de la viande uniquement par des canaux appropriés.

Fraude documentaire suspectée

Dans une autre affaire, la NVWA-IOD a perquisitionné début octobre un local commercial et un domicile dans le Brabant septentrional et en Zélande. Deux sociétés différentes sont situées à l’adresse.

Cette perquisition s'inscrivait dans le cadre d'enquêtes en cours sur des soupçons de fraude documentaire lors de l'exportation de produits tels que la viande de poulet vers l'Afrique.

Le National Office for Serious Fraud, Environmental Crime, and Asset Confiscation (Functioneel Parket) mène l'enquête.

La NVWA-IOD soupçonne les deux sociétés d'être impliquées dans des fraudes. On pense que la tromperie présumée garantirait que le destinataire devra payer moins de droits d'importation dans le pays de destination.

La NVWA a déclaré qu'une telle fraude peut présenter un risque pour la sécurité des aliments, car si quelque chose ne va pas avec le produit alimentaire, il est plus difficile de tracer son origine et qui l'a reçu si les documents officiels ne sont pas exacts.

En 2022, une opération coordonnée par Europol a été mise en place pour enquêter sur les délits contre la santé publique, la fraude alimentaire, les finances publiques et les faux documents.

La NVWA-IOD enquêtait sur une fraude documentaire impliquant de la viande exportée des Pays-Bas vers le Ghana. Selon les autorités, la viande de poulet a été déclarée comme du poisson, les certificats vétérinaires officiels et les pièces justificatives ayant été falsifiés.

La police nationale espagnole et la Guardia Civil ont confirmé qu'une entreprise basée à Valence était impliquée. Des perquisitions ont également eu lieu en Belgique.

mardi 26 septembre 2023

Les autorités enquêtent sur l'augmentation des cas d’infection à Salmonella en Finlande

«Les autorités enquêtent sur l'augmentation des cas d’infection à Salmonella en Finlande», source article de Food Safety News paru le 26 septembre 2023.

Les autorités finlandaises enquêtent sur une récente augmentation des cas d’ infection à Salmonella Enteritidis.

L'Autorité alimentaire finlandaise (Ruokavirasto) et l'Institut national de la santé et du bien-être (THL) ont signalé que 50 personnes sont tombées malades dans tout le pays en août et septembre.

En 2022, seules cinq cas d’infection à Salmonella Enteritidis contractées au niveau national ont été enregistrées au cours de la même période.

Sur les 18 prélèvements de patients étudiés jusqu’à présent, la moitié des souches sont similaires. Onze entretiens avec des patients ont également été menés.

Le THL mène une enquête auprès des patients atteints de salmonellose en août et septembre pour connaître l'étendue et la source de l'épidémie. L'agence continuera également à typer les souches de Salmonella Enteritidis.

Le rôle de Ruokavirasto et des autorités locales de contrôle des aliments consiste à retrouver les sources potentielles d’aliments sur la base des informations révélées lors des entretiens.

Le nombre de cas à Salmonella en Finlande a diminué au cours des dix dernières années. En 2022, 666 cas ont été signalées.

Ruokavirasto et THL enquêtent également sur une vaste épidémie liée aux repas scolaires. 812 personnes sont tombées malades dans 18 écoles différentes, mais la source n'a pas encore été trouvée.

Action de contrôles à Helsinki

Parallèlement, les responsables d'Helsinki ont mené un plan de prélèvements de 2022 à 2023, qui impliquait l'analyse de la qualité microbiologique des garnitures de hamburgers ou de baguettes dans les fast-foods et la propreté des surfaces des restaurants.

Au total, 42 galettes de viande crue hachée et 143 prélèvements de légumes hachés ont été collectés. Quatorze autres prélèvements ont été prélevés en raison de résultats médiocres. Ils ont été examinés pour détecter toute altération et toute bactérie pathogène. 282 prélèvements ont été réalisés sur des surfaces de cuisine pour des esais microbiologiques visant à déterminer la propreté des équipements et des accessoires.

La plupart des légumes arrivent dans les restaurants déjà hachés, ce qui signifie que les principaux facteurs affectant leur qualité sont la température de stockage sur place et la durée d'utilisation. Les résultats ont indiqué que les températures de stockage des légumes étaient correctes et utilisées rapidement une fois les emballages ouverts. Concernant la qualité microbiologique, 67% des prélèvements de légumes hachés étaient bons, 29% étaient passables et 4% étaient médiocres. Aucun agent pathogène n'a été trouvé.

Pour la qualité microbiologique, 69% des prélèvements de galettes de viande hachée étaient bons, 24% étaient passables et 7% étaient médiocres. Salmonella a été trouvé dans deux prélèvements et des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans 11 prélèvements. Tous les résultats positifs à Salmonella et à STEC se sont produits dans des galettes d'origine étrangère. Seuls 4% des échantillons de propreté des surfaces se sont révélés médiocres.

Les sérotypes étaient Salmonella Dublin et Salmonella Typhimurium. Les produits provenaient de la même usine en Italie. Les lots contaminés par Salmonella ont été retirés du marché. Les produits positifs pour STEC provenaient d'Autriche, de Pologne et d'Italie.

Listeria monocytogenes a été trouvé dans 13 des 35 échantillons alimentaires, mais à des niveaux très faibles.

«De nombreuses personnes de tous âges mangent quotidiennement dans des fast-foods, y compris des enfants, des personnes âgées et d’autres personnes à risque. Il est donc important de s’assurer que les repas préparés au restaurant ne contiennent pas de quantités significatives de microbes pathogènes. Les importateurs de galettes de viande hachée doivent réaliser des prélèvements pour auto-contrôles de Salmonella et, si Salmonella est détecté, il faut intensifier les essais sur les galettes du fabricant en question. Même si la législation n'exige pas de tester la viande crue pour les bactéries STEC, des tests réguliers sont recommandés», selon le rapport.

vendredi 15 septembre 2023

Belgique : Plusieurs cas de contamination par Shigella dans un restaurant

Ce n’est pas une histoire belge, mais plus sérieusement la présence de
Shigella qui a contaminé de nombreuses personnes à deux reprises. Dans ces conditions, l’AFSCA a ordonné une fermeture temporaire par ‘précaution’. Apparemment le nettoyage serait à l’origine de la contamination puisqu’il est exigé par une entreprise extérieure. Je ne crois que cela soit une garantie d’efficacité, bref, nous verrons ...

«Contaminations par la Shigella dans l’établissement Zandberghoeve à Beernem: L’AFSCA et le Departement flamand Zorg ferment l’établissement par précaution et mènent une enquête approfondie pour identifier la source de contamination», source communiqué de l’AFSCA du 14 septembre 2013.

Ces deux derniers week-ends, des personnes ont été infectées par la bactérie Shigella après une réception au sein de l’établissement Zandberghoeve de Beernem. Afin de protéger le consommateur, une fermeture temporaire de l’ensemble de l’établissement est imposée par mesure de précaution. L’AFSCA exige également un nettoyage de l’ensemble du bâtiment par une firme externe et prélève des échantillons de l’environnement de travail. Le Departement Zorg étend l’analyse des échantillons de selles à l’ensemble des membres du personnel.

Joris Moonens, porte-parole du Departement Zorg : «Au départ, les contaminations semblaient se limiter à un groupe d’une cinquantaine de personnes ayant participé à une fête organisée à la «Zandberghoeve» le week-end du 2 septembre. Après un suivi actif du Departement Zorg, aucune autre personne malade n’a été signalée parmi les autres groupes présents dans les salles de la Zandberghoeve ce week-end-là. Mais dans un groupe de 8 personnes ayant fréquenté le restaurant de la Zandberghoeve samedi dernier, nous comptons désormais 6 personnes présentant des symptômes de la shigellose. Chez l’une d’entre elles, ce diagnostic a été confirmé avec certitude. Il est possible que d’autres cas soient identifiés dans d’autres groupes du week-end dernier. Cela indiquerait la présence d’une source de contamination au sein de la Zandberghoeve. Il peut s’agir d’une personne ou d’une denrée alimentaire ou un objet contaminé.».

Hélène Bonte, porte-parole de l’AFSCA : «Nous enquêtons sur la source de contamination en collaboration avec le Departement Zorg. Dans ce contexte, nos contrôleurs ont prélevé des échantillons de nourriture ainsi que des échantillons de l’environnement. À ce jour, l’AFSCA et le Departement Zorg ne sont pas encore parvenus à une conclusion. Afin de protéger le consommateur, nous sommes dès lors contraints de procéder à la fermeture temporaire de l’ensemble de la «Zandberghoeve». L’exploitant est tenu de faire désinfecter l’ensemble des lieux par une entreprise de nettoyage professionnel.»

Le Departement Zorg poursuit son enquête en parallèle afin de détecter d’éventuelles contaminations parmi le personnel. Après la première série de contaminations, des échantillons de selles avaient déjà été prélevés chez les membres du personnel ayant servi ce groupe. L’analyse de ces échantillons par le laboratoire national de référence et Sciensano est en cours. Plusieurs échantillons de selles vont désormais être prélevés chez tous les membres du personnel. Ces derniers ne pourront reprendre le travail que si ces échantillons de selles montrent qu’ils ne sont pas contaminés. Le Departement Zorg va également interroger le personnel et les invités au sujet des points communs et contacts communs entre les groupes au sein desquels des cas de maladie apparaissent.

Sur base des résultats des échantillons prélevés dans l’environnement et auprès du personnel, et après le nettoyage des lieux par une firme externe, l’AFSCA évaluera, en concertation avec le Departement Zorg, quand la Zandberghoeve pourra rouvrir ses portes au public.

mercredi 13 septembre 2023

Des hamburgers soupçonnés d'être à l'origine d'une épidémie à E. coli en Norvège

«Des hamburgers soupçonnés d'être à l'origine d'une épidémie à E. coli en Norvège», source article de Food Safety News du 12 septembre 2023.

Les autorités norvégiennes ont identifié la source présumée d'une épidémie à E. coli qui a touché 15 personnes.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a dit que le même type de E. coli O26:H11 avait été détecté chez toutes les personnes infectées.

Deux types d’hamburger qui sont probablement à l'origine de l'épidémie en cours ont été rappelés.

En août, il a été signalé que six personnes à travers le pays avaient été malades.

Cinq cas de SHU

Dans une mise à jour de la semaine dernière, le FHI a dit que des personnes étaient tombées malades en juillet et août. Les patients sont âgés de moins de 5 à 55 ans. Huit vivent au Trøndelag, quatre à Viken, deux à Vestfold og Telemark et un dans le Nordland.

Cinq personnes ont développé une maladie grave, un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli (STEC) qui provoque une insuffisance rénale.

Les responsables de la santé ont interrogé des personnes sur ce qu'elles mangeaient avant de tomber malade et ont examiné les détails de leurs achats ainsi que les reçus de leurs achats alimentaires.

Sur la base de ces informations, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) a lancé un travail de traçabilité qui suggère que les hamburgers pourraient être la source de l'infection.

Rappel de produits

Nordfjord Kjøtt a retiré de la vente le Hamburger Classic surgelé, 800 g, avec des DDM allant du 24 et 25 mars 2024, et le Big Beef Burger Thick and Juicy, 360 g, avec une DDM au 16 juillet 2023.

Les produits ont été vendus dans les magasins Rema 1000. Ils ont été retirés du marché, mais les autorités craignent que les consommateurs puissent toujours les avoir chez eux, dans leurs congélateurs.

L'enquête sur l'épidémie se poursuit dans le but d'établir avec certitude que les produits sont à l'origine d'infections. Il ne peut être exclu que d’autres articles soient rappelés.

Les groupes vulnérables tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes et les autres personnes dont le système immunitaire est affaibli ne devraient pas manger de hamburgers légèrement ou moyennement cuits.

Lors du hachage de la viande, les bactéries présentes à la surface peuvent se propager dans tout le produit. Si la viande hachée n’est pas suffisamment cuite à coeur , les bactéries présentes au milieu pourront survivre. Une bonne hygiène en cuisine et un traitement thermique correct éviteront que les consommateurs ne tombent malades à cause des produits rappelés.

La source d’une autre éclosion à E. coli O157 signalée en juin demeure inconnue. Cette épidémie a touché six personnes, mais aucune n’a développé de maladie grave. Deux personnes sont tombées malades en octobre et novembre 2022, tandis que les quatre autres sont tombées malades en février, mars et mai de cette année. Ils sont âgés de 14 à 49 ans et cinq sont des hommes.

dimanche 10 septembre 2023

Près de 27 randonneurs malades à cause de norovirus sur le Pacific Crest Trail en 2022, selon le CDC

«Près de 27 randonneurs malades à cause de norovirus sur le Pacific Crest Trail en 2022, selon le CDC», source article de Stephanie Soucheray paru le 8 septembre 2023 dans CIDRAP News.

Dans Morbidity and Mortality Weekly Report, des auteurs ont publié le compte-rendu d'au moins 27 cas de gastro-entérite aiguë (GEA) signalés parmi les randonneurs de le Pacific Crest Trail en août et septembre 2022, suggérant une éventuelle épidémie à norovirus qui a rendu malades les randonneurs partageant des latrines et une cabane.

Bien que seuls 27 randonneurs aient répondu à une enquête REDCap publiée sur un groupe Facebook populaire auprès des randonneurs du Washington Pacific Crest Trail en septembre 2022 et aient signalé une maladie, les réseaux sociaux ont été remplis de nombreux récits de GEA parmi les randonneurs basés à Washington tout au long de l'année 2022.

Parmi les réponses à l'enquête auprès des 27 randonneurs malades du Pacific Crest Trail, les enquêteurs ont collecté des symptômes, des emplacements et des coordonnées. Vingt (74%) des personnes interrogées ont signalé une maladie de courte durée (médiane de 2,5 jours) et 17 (22%) ont signalé des vomissements et de la diarrhée.

«Vingt et un (95%) répondants à l'enquête, qui ont signalé une date d'apparition, ont indiqué qu'ils étaient tombés malades dans un tronçon de 73 milles (45,3 km) du Washington Pacific Crest Trail ; ce qui suggère un potentiel d'exposition environnementale», ont écrit les auteurs.

Un environnement difficile pour maîtriser norovirus

Les prélèvements environnementaux de deux latrines, d'une cabane de sentier et de stations d'eau effectué en octobre n'a montré aucune contamination par Escherichia coli ou norovirus, mais «… les liens épidémiologiques ont tous soutenu la conclusion que l'épidémie était principalement causée par norovirus et que l'exposition à des surfaces contaminées à l'intérieur des cabines et des latrines VIP ont probablement amplifié la transmission.

Les sentiers de randonnée constituent un environnement difficile à maîtriser pour norovirus, ont indiqué les auteurs, soulignant le manque d'eau propre et de savon facilement accessibles pour se laver les mains. Les désinfectants pour les mains à base d’alcool, bien que courants dans les campings, ne sont pas efficaces contre norovirus.

NB : La photo est Peter Stevens / Flickr cc.

Le Pacific Crest Trail est un sentier de grande randonnée et d'équitation de l'ouest des États-Unis. Allant de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, il est long de 4 240 km.

mercredi 6 septembre 2023

Portugal : Les autorités ont résolu un incident d'empoisonnement au pain qui a rendu plus de 200 personnes malades

Le blog vous en avait parlé ici.
«Portugal : Les autorités ont résolu un incident d'empoisonnement au pain qui a rendu plus de 200 personnes malades», source article de Joe Whitworth paru le 6 septembre 2023 dans Food Safety News.

Les autorités sanitaires portugaises ont découvert la raison pour laquelle plus de 200 personnes sont tombées malades récemment après avoir mangé un certain type de pain.

La Direction générale de la santé (DGS) a indiqué que 209 cas étaient liés à la consommation de broa de milho (un type de pain de maïs) dans certaines régions du pays depuis la mi-juillet.

Les symptômes cliniques des cas ont donné lieu à une enquête en laboratoire qui a tenu compte de la courte période et de la durée d'incubation, de la littérature et des contributions d'experts.

Les patients présentaient des symptômes similaires, notamment une bouche sèche, des problèmes de vision, des étourdissements, une confusion mentale et une diminution de la force musculaire. Les symptômes ont été observés entre 30 minutes et deux heures après avoir mangé le pain. Dans la plupart des cas, ils ont été classés comme légers, mais plus de 40 personnes ont nécessité des soins hospitaliers.

Présence d'alcaloïdes tropaniques

Dans des échantillons prélevés sur de la farine, du pain et des patients, des alcaloïdes tropaniques, de l'atropine et de la scopolamine, ont été détectés à des niveaux très élevés.

Une investigation a révélé des preuves solides de contamination par des graines du genre Datura, une plante qui peut être présente comme mauvaise herbe dans les champs cultivés. Une telle contamination peut survenir lors de la récolte.

Ces travaux ont impliqué les directions régionales de santé publique, l'Autorité économique et de sécurité alimentaire (ASAE) et la Direction générale de l'alimentation et des affaires vétérinaires (DGAV).

Suite à cet incident, la DGAV va publier un guide à destination des producteurs, pour assurer un meilleur contrôle de cette plante au champ et après la récolte.

Début août, les autorités ont averti la population de ne pas manger de broa de milho dans certaines régions du pays, mais ont déclaré que ce produit «était et devrait continuer à faire partie intégrante du régime alimentaire portugais».

Les autorités ont restreint l'utilisation de matières premières dans la fabrication des produits impliqués.

Le conseil d'éviter le broa de milho à Leiria, Santarém, Coimbra et Aveiro a désormais été levé.

Les autorités ont expliqué que cela était dû à l'absence de nouveaux cas suspects et à l'absence de produits potentiellement contaminés sur le marché. Les entreprises et les consommateurs ont été remerciés d’avoir suivi les recommandations précédentes.

La DGS a ajouté qu'une évaluation des risques ne justifie pas le maintien des orientations visant à éviter le broa de milho dans les régions identifiées, mais que si de nouveaux cas surviennent, la situation pourrait changer.

vendredi 21 juillet 2023

La Norvège fait le lien entre un producteur de poissons fumés à une nouvelle éclosion à Listeria

«La Norvège fait le lien entre un producteur de poissons fumés à une nouvelle éclosion à Listeria», source article de Food Safety News du 21 juillet 2023, complété par mes soins -aa.

Quatre personnes ont été infectées par Listeria en Norvège après avoir mangé du poisson fumé d'un producteur.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a signalé que trois femmes et un homme sont tombés malades en juin et ont été hospitalisés. Tous les patients sont maintenant en bonne santé ou s'améliorent.

Ils ont entre 50 et 80 ans. Deux vivent à Viken, un à Vestland et un à Oslo.

Listeria avec le même profil génétique a été détecté dans des prélèvements provenant de tous les patients, ce qui indique une source commune d'infection.

Le FHI, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet), l'Institut vétérinaire et les autorités municipales concernées font partie de l'enquête. L'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire a interrogé des personnes malades et obtenu des échantillons, que l'Institut vétérinaire a analysés.

Trois personnes sur quatre ont déclaré avoir mangé du saumon fumé ou de la truite fumée de Troll Salmon au cours de la période précédant leur maladie. La souche de l'éclosion a été trouvée dans deux paquets de saumon fumé de cette société. Une personne avait les colis dans le congélateur.

Le 12 juillet, Troll Salmon a rappelé du saumon fumé avec le numéro de lot 216 et une date du 23 mai.

Éclosion de listériose probablement liée à du saumon fumé, février à octobre 2022

En septembre 2022, le laboratoire de référence pour les bactéries entéropathogènes de l'Institut norvégien de santé publique (FHI) a notifié trois cas à Listeria monocytogenes avec le même génotype sur la base du séquençage du génome entier. Une investigation sur l'éclosion a été lancée en collaboration entre FHI, les médecins municipaux concernés, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire, l'Institut vétérinaire et l'Institut de recherche marine. Au total, cinq cas étaient liés à l'épidémie, qui ont tous été prélevés de février à octobre 2022. Trois des cas étaient des hommes et l'âge médian était de 72 ans. Ils vivaient à Nordland, Trøndelag, Viken et Oslo. Les entretiens avec les cas ont montré que quatre avaient mangé du saumon fumé avant la maladie, trois déclarant du saumon fumé du même producteur.  Tous les cas ont été hospitalisés. La souche de l'éclosion a été détectée en faible concentration dans du saumon fumé de ce producteur. Un certain nombre de prélèvements environnementaux du fabricant en question ont été examinés et certains d'entre eux étaient positifs pour L. monocytogenes. Sur cette base, certains produits de saumon de ce producteur ont été retirés du marché. Un rapport sur l'éclosion a été publié et le fabricant a mis en place plusieurs mesures pour prévenir de nouveaux cas de listériose. Après octobre 2022, aucun nouveau cas n'a été détecté et l'épidémie est considérée comme terminée.

«L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments entretient un dialogue étroit avec l'entreprise, qui doit s'assurer qu'elle ne vend pas de produits qui représentent un risque potentiel pour la santé des consommateurs. L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments vérifie également que l'entreprise mène les enquêtes nécessaires et met en œuvre des mesures suffisantes dans la production», a dit Lindis Folkvord, de Mattilsynet.

Lors d'une inspection en octobre 2022, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a découvert que le plan de prélèvements du producteur de poissons n'était pas suffisant et que des prélèvements environnementaux n'avaient pas été réalisés conformément au programme interne de Troll Salmon.

L'entreprise a reçu l'ordre de réaliser des prélèvements quotidiennement pendant une certaine période de temps et de mettre à jour le plan de prélèvements. Elle a également procédé à un nettoyage et une désinfection complémentaires des locaux et du matériel.

Listeria avait été trouvé dans deux produits de saumon fumé de l'entreprise plus tôt en 2022, mais à une concentration inférieure à la limite légale, ils n'ont donc pas été rappelés. Des échantillons ont été prélevés lors de la surveillance des aliments prêts à consommer dans les magasins, un programme relevant de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments.

Lors de l'inspection, Listeria monocytogenes a été trouvé dans des prélèvements environnementaux du producteur. Cependant, ces isolats avaient un profil différent de la souche épidémique, mais étaient similaires à ceux prélevés sur le saumon fumé de l'entreprise dans le cadre des travaux de surveillance.

En 2022, la Norvège a connu deux éclosions à Listeria avec 10 personnes malades. Les infections sont passées de 20 en 2021 à 31 en 2022. Parmi celles-ci, 27 ont été infectées en Norvège et quatre à l'étranger. Tous les patients ont été hospitalisés.

jeudi 20 juillet 2023

Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire

«Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 20 juillet 2023 dans Food Safety News.

L'utilisation de données participatives pour les investigations dans les cas d’intoxication alimentaire peut fonctionner, mais pose un certain nombre de défis, selon une session de la conférence de l'International Association for Food Protection (IAFP).

Jennifer Beal, de la FDA des États-Unis, et Laura Gieraltowski, du CDC des États-Unis, ont donné le point de vue des États-Unis, tandis qu'Anna Manore, de l'Agence de la santé publique du Canada, a parlé de la pratique au Canada.

Les sites internet des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Reddit se sont concentrés sur le signalement de cas de maladies d'origine alimentaire, comme iwaspoisoned.com. Certains forums, dont iwaspoisoned.com et Yelp, permettent aux personnes de partager des détails sur des symptômes, des maladies ou des expériences avec des produits alimentaires, des entreprises ou des marques et des lieux de vente au détail ou de restauration.

Cependant, comme ces plateformes sont ouvertes, les publications varient considérablement en format et en contenu. Ces incohérences peuvent compliquer la détermination de l'exactitude des informations et l'interprétation des données. Les publications anonymes peuvent également compliquer l'investigation auprès des consommateurs.

Utilisation de données participatives dans les investigations sur les éclosions

Les professionnels de la santé publique et les services réglementaires chargés du contrôle des aliments évaluent ces outils pour déterminer leur utilité dans les enquêtes sur les cas d’intoxication alimentaire.

Plantant le décor, Ben Chapman, de l'Université d'État de Caroline du Nord, a déclaré que le crowdsourcing (production participative) pourrait être utilisé dans le cadre d’un systèmes d'alerte précoce et contribuer à la surveillance en temps réel des dangers pour la sécurité des aliments.

Les avantages comprennent une collecte de données accrue ou améliorée, un engagement communautaire, une vision plus approfondie de certaines situations et une approche rentable de la collecte de données.

Chapman a dit que ProMED-mail était probablement le premier exemple de crowdsourcing dans le domaine de la santé publique, tandis que les publications sur Twitter et iwaspoisoned.com ont joué un rôle dans l'identification des épidémies.

Cependant, il a mis en garde contre «l'épidémiologie informelle» et la séparation du «bruit» des informations utilisables. D'autres aspects négatifs incluent la qualité des données, les problèmes de confidentialité, les préjugés des participants, les robots sur les réseaux sociaux et les données faussées par la désinformation.

Chapman a ajouté qu'il était important d'examiner autant de sources de données que possible, en fonction de la question à laquelle il faut répondre. Les données participatives sont un outil pour signaler des choses qui n'auraient peut-être pas été détectées auparavant, puis des ressources peuvent être allouées pour voir s'il s'agit d'un véritable problème.

L’exemple des céréales de General Mills

Beal et Gieraltowski ont abordé les défis en quatre étapes, y compris la définition de cas et l'identification d'un cluster, la confirmation d'un vecteur d'épidémie, la mise en œuvre de mesures de maîtrise et la communication d'inconnus, en utilisant un exemple de personnes signalant des cas de maladie sur iwaspoisoned.com après avoir mangé des céréales Lucky Charms en 2022.

Beal a dit que les données crowdsourcées bouleversent le processus normal car le CDC mène traditionnellement des investigations épidémiologiques, mais c'est la FDA qui dirige l'investigation pour les types de données crowdsourcées ou non traditionnelles.

Un problème est que les données épidémiologiques ne sont pas normalisées car elles sont fournies par les plaignants, il y a aussi des questions concernant l'identification du véhicule, l'agent impliqué et le contact avec l'entreprise.

Beal a dit que la FDA ne savait pas quoi dire à General Mills, ce qui a entravé la capacité de l'entreprise à découvrir ce qui se passait, car les informations sur le code de lot étaient limitées et la variabilité des symptômes rendait difficile de savoir quels tests effectuer.

Elle a ajouté que l'examen public qui accompagne souvent de tels incidents ajoute à l'urgence, mais les personnes ont tendance à croire que c'est la dernière chose qu'ils ont mangée qui les a rendus malades. De plus, s'ils voyaient d'autres personnes dire que Lucky Charms les rendait malades, ils pourraient supposer que c'était les céréales qui les rendaient également malades.

Manore a présenté l'utilisation de sondages en ligne dans deux investigations sur des cas d’intoxication alimentaire.

La première investigation concernait Salmonella Newport en 2018 et a confirmé ce que Foodbook avait dit aux responsables de la santé, que l'incident était lié à des oignons rouges. Foodbook (Rapport Atlas Alimentaire) est un sondage téléphonique qui a été mené dans toutes les provinces et les territoires du Canada pendant un an, et dont le principal objectif était de décrire les aliments consommés par les Canadiens sur une période de sept jours, afin d'orienter les enquêtes sur les éclosions au Canada et les mesures visant à lutter contre elles.

Le second exemple était une épidémie à Salmonella Enteritidis en 2019. Deux aliments étaient intéressants : le poisson congelé et des fruits découpés mélangés, mais ils n'ont pas été interrogés dans Foodbook. Cependant, cela a été découvert plus tard alors que l'épidémie était causée par des profiteroles congelées importées et contaminées.

Elle a dit que cela montre que les sondages en ligne nécessitent un examen attentif et que leur utilisation doit être considérée parallèlement à d'autres preuves disponibles provenant d'einvestigations épidémiologiques, de sécurité des aliments, de traçabilité et de laboratoire.

NB : Photo humoristique issue de la conférence 2023 de l'IAFP, Faites-moi confiance, je suis un expert !

mardi 11 juillet 2023

Angleterre : Épidémie à Salmonella liée à des œufs de Pologne

«Angleterre : Épidémie à Salmonella liée à des œufs de Pologne», source article de Joe Whitworth paru le 11 juillet 2023 dans food Safety News.

Une épidémie à Salmonella en Angleterre qui a rendu malades plus de 60 personnes au début de cette année a été liée à des œufs de Pologne.

Des prélèvements de patients sont également similaires aux isolats précédemment signalés qui appartiennent à un groupe faisant partie de plusieurs investigations nationales et internationales.

Il y a eu 65 cas associés à l'éclosion anglaise, 25 cas confirmés et 18 probables liées à un restaurant, dix confirmés avec des liens inconnus avec l'établissement, et 12 sans lien avec le restaurant.

L'épidémie liée au restaurant sans nom a été signalée à l'équipe de protection de la santé de l'Est de l'Angleterre de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) début avril. L'UKHSA a notifié de multiples cas de gastro-entérite suite à la consommation d'aliments sur le site, avec des dates de présence ou de plats à emporter fin mars, selon une étude publiée dans Eurosurveillance.

Dix personnes hospitalisées

Les résultats du séquençage du génome entier (WGS) ont indiqué une infection à Salmonella Enteritidis. Les chercheurs ont identifié des patients supplémentaires sans lien connu avec le restaurant et des cas historiques signalés depuis juillet 2022.

D'après les questionnaires remplis, les dates d'apparition variaient du 17 mars au 17 avril 2023, mais la plupart des gens ont présenté des symptômes le 30 mars. Ils comprenaient des vomissements, de la diarrhée, de la fièvre et des douleurs abdominales 12 à 24 heures après avoir mangé au restaurant. Dix personnes ont été hospitalisées.

Pour les 43 cas liés au restaurant, l'âge moyen était de 32 ans avec une fourchette de 6 à 61 ans et 17 étaient des femmes. Aucun cas n'a été signalé parmi le personnel.

Les investigations épidémiologiques ont suggéré que les œufs ou le poulet étaient la cause probable de l'épidémie. En raison d'un chevauchement des éléments du menu, il n'a pas été possible de séparer la consommation des deux éléments. Manger du poulet ou des œufs expliquerait respectivement 25 ou 24 cas sur 31.

Lorsque les agents d'hygiène du milieu se sont rendus au restaurant au début d'avril, il ne restait aucun aliment à manger. Ils n'ont identifié aucune lacune dans les problèmes de sécurité des aliments ou d'hygiène tels que des problèmes de contamination croisée ou une cuisson inadéquate du poulet.

Des œufs crus étaient utilisés pour faire de la mayonnaise à l'ail et comme ingrédient liant dans du pain naan. Les conseils généraux à l'entreprise comprenaient une recommandation de modifier l'approvisionnement en œufs d'origine nationale produits dans le cadre d'un programme d'assurance agricole reconnu.

Œufs de Pologne suspectés

Les enquêtes menées par la Food Standards Agency (FSA) ont révélé que les œufs utilisés au restaurant avaient été achetés à des grossistes qui les avaient importés de Pologne. Deux cas sans lien avec le restaurant ont également consommé des œufs de Pologne. Les informations sur la source du poulet sont en attente.

La fenêtre étroite des dates de repas pour les cas liés au restaurant suggère un lot d'aliments contaminés ou une défaillance isolée des procédures, ont déclaré les chercheurs.

Il est possible que le poulet et les œufs soient indépendamment associés à la maladie : soit par contamination croisée au restaurant, soit en raison d'une contamination potentielle généralisée dans plusieurs secteurs du poulet. Bien que le poulet ne puisse pas encore être exclu comme source, les résultats suggèrent jusqu'à présent que les œufs étaient le principal vecteur de l'épidémie de restaurant, a révélé l'étude.

Depuis 2014, l'Europe a connu des cas de maladie liés à la viande de poulet ou aux œufs d'origines multiples à travers l'Europe.

Les données ont été partagées sur la plateforme EpiPulse, hébergée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Des informations provenant d'Autriche et de Pologne indiquent des cas génétiquement étroitement liés dans ces pays.

samedi 8 juillet 2023

Etats-Unis : Augmentation sensible des infections à Cyplospora. Á propos d'une note du terrain sur une épidémie liée à de la salade en Floride.

«Notes du terrain : Doublement des cas de cyclosporose partiellement attribuables à un kit de salade en Floride, 2021-2022», source MMWR du 7 juillet 2023.

Le CDC publie cette note du terrain qui souligne l’importance du parasite Cyclospora aux Etats-Unis.

La cyclosporose est une infection gastro-intestinale causée par un parasite protozoaire, Cyclospora cayetanensis. Cette espèce n'est connue que pour infecter les humains et est acquise lorsque les oocystes sont ingérés par des aliments ou de l'eau contaminés par des matières fécales contenant le parasite. La maladie a été signalée pour la première fois en 1979, et l'organisme a été identifié et nommé en 1994. Historiquement, les infections étaient généralement acquises en dehors des États-Unis ou à partir de produits importés aux États-Unis. Ces dernières années, le nombre de cas signalés aux États-Unis a augmenté : les cas ont plus que doublé, passant de 537 en 2016 à 1 194 en 2017, puis ont presque triplé pour atteindre 3 519 cas en 2018 ; en 2019, 4 703 cas de cyclosporose ont été signalés. Récemment, le parasite a été retrouvé sur des produits cultivés localement et des infections ont été attribuées à ces aliments. Le lavage des produits diminuera mais n'éliminera pas le parasite.

Investigation et résultats
En Floride, le nombre de cas signalés de cyclosporose a augmenté au cours des 10 dernières années† ; 254 cas ont été signalés en Floride en 2021, et le nombre a doublé pour atteindre 513 en 2022, dont 486 (95%) cas confirmés en laboratoire et 27 (5%) cas probables. Des prélèvements de 276 (54 %) patients atteints de cyclosporose ont été soumis au projet de génotypage de Cyclospora du CDC, dont 211 (76%) qui ont été appariés à un code de cluster génétique temporel spécifique. Parmi les 513 cas signalés en 2022, 469 (91%) patients ont signalé un début de maladie entre le 1er mai et le 31 août 2022, avec un pic début juillet.

Le Florida Department of Health a exigé que le personnel de santé publique du comté remplisse le questionnaire national de génération d'hypothèses sur la cyclosporose du CDC (CNHGQ pour CDC Cyclosporiasis National Hypothesis Generating Questionnaire) pour tous les patients dont la maladie est apparue entre le 1er mai et le 31 août 2022. Parmi les 457 questionnaires remplis, 330 (72%) répondants ont déclaré des informations sur l'exposition sans voyage international, dont 200 (61%) qui ont déclaré avoir été exposés à de la salade en sachet, un sachet de salade prélavée produit commercialement. Parmi les répondants ayant déclaré avoir été exposés à de la salade heten sac, 85 (43 %) ont mentionné une marque spécifique de kits de salade César contenant uniquement de la laitue romaine, d'une chaîne spécifique de magasins. Les dates d'apparition de ce cluster de cas se sont produites entre le 23 juin et le 16 juillet, avec une date médiane d'apparition de la maladie du 1er juillet. 76 personnes supplémentaires atteintes de cyclosporose ont déclaré avoir été exposées à des kits de salade César, mais ces personnes ne pouvaient pas se souvenir des marques de salade ou avaient achetés auprès d'une chaîne différente pour un total de 161 cas potentiellement liés. Des éclosions de cyclosporose ont déjà été associées à des salades en sachet dans le passé. Cette activité a été examinée par le CDC.

Le CDC utilise un outil de génotypage pour faciliter le couplage épidémiologique des cas en temps quasi réel. Parmi 211 spécimens génotypés avec succès de Floride, 153 (73%) ont été assignés au même groupe génétique temporel (2022_001), dont 43 (96%) des 45 spécimens génotypés liés au cluster de salade en sachet et 30 (39%) des 76 les personnes déclarant des kits de salades César sans autre information d'identification. Ces informations ont été partagées avec la Food and Drug Administration ainsi que des informations sur l’origine du produit impliqué de la chaîne de magasins afin de faciliter la traçabilité du produit ; cependant, la source du produit probablement contaminé n'a pas été identifiée.

Conclusions préliminaires

Dans cette investigation, les résultats de l'analyse de génotypage ont démontré une forte concordance entre les données de génotypage et épidémiologiques. La combinaison du CNHGQ rempli et des données génétiques renforce les preuves pour identifier les cas potentiellement liés à la même source d'infection et peut guider les futures enquêtes.

NB : La photo est du CDC.