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vendredi 4 août 2023

Les éleveurs et les loups en France : Changer de paradigme !

«Collectif Pâturage et Biodiversité : 906 loups, un comptage politique pour ne rien changer ! »,
article paru le  3 août 2023 dans l’agri.

Lettre ouverte aux ministres, à la secrétaire d’État chargée de l’Europe et en réponse à des associations de défense de l’animal, concernant la protection du loup en France.

Alors que le nouveau plan loup est en cours de finalisation, a été annoncée ce 2 juillet 2023 la nouvelle estimation des effectifs de la population de loups. À la sidération de tous, à l’encontre des réalités du terrain, contre la logique mathématique et, une fois de plus, sans la moindre honte à diffuser ce que l’on pourrait qualifier de fake news, l’Office français de la biodiversité (OFB) annonce une baisse des effectifs de la population de loups, passant de 921 loups à 906. Se manifeste ainsi une envie de ne pas passer officiellement le cap symbolique des 1 000 individus, sachant bien évidemment que c’est le cas et depuis longtemps.

Sur les 5 dernières années la croissance oscille autour de 20%. Même l’OFB, avec une constance dans la minimisation des effectifs, avait fini par reconnaître leur sous-estimation en annonçant, l’année dernière, une croissance de 47% de la population. Les chiffres officiels de l’augmentation des dégâts et de l’agrandissement de la zone de répartition des loups sur le territoire (53 départements), sont là pour prouver que cette baisse est tout simplement impossible. Même le nombre de loups éliminés dans le cadre du quota trahit les données sous évaluées de l’OFB, 29 loups supplémentaires ont été prélevés par rapport à l’année dernière à la même date.

Nos précédents communiqués avaient déjà mis en avant les nombreux mensonges de l’OFB et lors d’une rencontre avec Monsieur le ministre de l’Agriculture, à propos de l’OFB il nous disait : «Je n’ai aucune raison de penser que l’OFB triche» ! Est-ce toujours le cas M. Fesneau, la légèreté des processus d’estimations est-elle critiquable ?

Bien évidemment, ce comptage a une résonance politique quand les moyens nécessaires ne sont pas mis délibérément. Une politique d’ensauvagement des territoires se poursuit clairement et façonne, à sa manière, les justificatifs de son nouveau plan pour les loups. Cette baisse annoncée d’effectifs venant fort à propos et servant de prétexte pour ne rien changer dans le degré de protection mais aussi pour rester dans la dramatisation permanente pour Canis Lupus face aux demandes des éleveurs.

Le temps est venu d’amorcer une véritable régulation. Il faut anticiper et réduire de manière considérable les attaques sur troupeaux. Les moyens de protection ayant prouvé leurs limites depuis plusieurs années, les tirs systématiques sont devenus incontournables. Que cela ne convienne pas aux défenseurs inconditionnels des loups est un fait, mais ils en portent la responsabilité en ayant défendu une politique de surprotection, qui a conduit les loups à ne plus craindre de s’approcher des activités humaines. Politique qui entretient cette situation problématique. Et prétendre que les tirs létaux sont contre-productifs n’est qu’un mensonge supplémentaire, plus de trente études à travers le monde prouvent le contraire.

La protection actuelle des loups, sans régulation, est le pur produit de l’américanisation du monde et de l’application, sans discernement dans notre pays, d’une conception de la «nature» héritée des premiers pionniers. Une nature dite «sauvage» qui, dès l’origine, a été sacralisée en Amérique du Nord, dans un pays où le contexte socio-écologique est sans commune mesure avec le nôtre et avec l’histoire de nos territoires qui sont habités et entretenus par la ruralité depuis la nuit des temps. L’américanisation du monde entreprend méthodiquement de détruire notre culture, notamment rurale, la protection inconditionnelle du loup en fait hélas partie.

Le mythe du retour possible à l’état «sauvage» des espaces anthropisés, repose sur la crédulité d’une partie de la société urbaine, déconnectée de la nature. Le loup est l’exemple type de cet animal sauvage emblématique qui permet la concrétisation d’un simulacre et qui veut faire croire qu’à travers les réintroductions, il est possible de refabriquer la nature passée.

Les ruraux paient chèrement leur lente régression démographique, et les habitants de la cité, qui dominent numériquement la société, scient avec constance la branche sur laquelle ils sont assis. Il est assez rare de voir un aveuglement aussi manifeste à l’encontre d’un pan entier de la société qui est, pour l’essentiel, chargé de nourrir la planète. Les éleveurs et bergers de ce pays qui, que nous le voulions ou non, entretiennent écologiquement et esthétiquement les paysages, tout en faisant leur part pour nourrir les individus, méritent mieux, pour vivre paisiblement, que d’être soumis à des quotas de tirs négociés par la contrainte.

Pour justifier la présence des loups, que d’âneries sont dites en raison d’un militantisme qui ressemble davantage à un enfermement des esprits qu’à une ouverture sur le monde et au bon sens ! Et malheureusement, au grand désarroi des éleveurs, nombre de contre-vérités pour tenter de faire accepter l’inacceptable, sont reprises en boucle par une grande partie des médias au lieu de mener des investigations sur le terrain.

Les conséquences négatives d’une multiplication non contrôlée des grands prédateurs en France sont nombreuses, maintes fois observées, mais toujours minimisées, ou même parfois ignorées ostensiblement. Même le dernier rapport du GIEC met en avant, à partir d’une dizaine d’études scientifiques, le rôle préjudiciable des grands prédateurs pour la captation du carbone. Un retour salutaire à la réalité de l’animal, loin des fantasmes en tous genres.

La vulnérabilité du bétail est la raison principale des attaques (officiellement plus de 12 000 victimes par an), alors que les mesures de protection (pour un coût annuel de 43 millions) préconisées par l’État et l’Europe, ne sont pas suffisamment efficaces pour arrêter la prédation. En effet, le dernier rapport gouvernemental de l’INRAE du 25 janvier 2021 indique que «90 % des attaques réussies par les loups s’opèrent chez des éleveurs ayant signé un contrat de protection puis mis en œuvre les moyens préconisés». Ce ne peut être plus clair. Depuis 2017, où même un ministre avait annoncé un objectif de «zéro attaque», ce sont environ 70 000 animaux domestiques qui ont été reconnus officiellement victimes des loups (sans compter les nombreuses autres victimes non comptabilisées car non déclarées ou non reconnues par les autorités et les animaux disparus) et ce malgré les 150 millions d’euros dépensés pour la protection sur la période 2017-2023. Est-ce une politique sensée ? Par exemple, les 7 000 chiens de protection financés, à qui nous devons une reconnaissance sans faille pour leur rôle, parfois au péril de leur vie, ne permettent pas, malheureusement, une protection suffisante des troupeaux pour rendre la situation acceptable. La cohabitation paisible est une vue de l’esprit, elle est, en définitive, tout simplement impossible.

Il n’y a donc pas d’issue pour les éleveurs, sauf à réduire drastiquement les effectifs de loups. Par ailleurs, nous rappelons à Madame Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, qu’une population doit s’évaluer à l’échelle transfrontière comme le recommande la directive Habitats et l’UICN. De ce point de vue, l’objectif de 2 500 individus au niveau national, évoqués comme un seuil nécessaire de viabilité génétique de la population lors de sa prise de parole au Sénat le 4 octobre 2022, est une simple reprise, sans discernement, d’un rabâchage pro-lupin sans fondement, une provocation de plus pour les éleveurs et aussi une aberration scientifique !

Le président annonçait, le 14 juillet 2022, qu’il fallait revoir le statut de surprotection des loups. M. Fesneau, il est temps, un an après, de travailler dans ce sens. Votre réponse, «vous croyez que c’est simple, qu’il suffit de dire yakafokon»  en vous réfugiant derrière «il faut que les autres pays soient d’accord», ne sont pas des réponses acceptables de la part d’un ministre de l’Agriculture. Un peu de courage politique s’impose ! Et bien que l’article 9 de la Convention de Berne permette des dérogations à la surprotection des loups, tout comme l’article 16 de la directive Habitats, il est temps, dans cette «guerre de communication», ce sont vos mots Monsieur le ministre, de montrer que la surprotection des loups n’a plus lieu d’être. C’est de votre responsabilité de ministre à l’échelon européen. C’est d’ailleurs ce que sont en train de faire la Suisse et l’Autriche en changeant leurs textes de loi pour amorcer une régulation.

Enfin, Monsieur Macron s’exprimait le 6 juillet 2023 à Pau en disant «Le pastoralisme n’est pas compatible avec le retour des prédateurs non régulés». Le moment est venu, Monsieur le ministre, de prendre la main sur ce dossier, anormalement dévolu au ministre de la Transition écologique, pour mettre en place cette régulation indispensable. Les outils existent, notamment l’article L113-1 du code rural alinéa 8 : «Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque

Il faut sortir de l’immobilisme attentiste, une véritable politique de régulation s’impose et doit être intégrée dans le prochain plan loup, qui doit être sans ambiguïté un plan pour l’élevage de plein air ! Quand on ménage la chèvre et le loup, c’est le loup qui gagne !

- Collectif Pâturage et Biodiversité : l’AEBV, Association des éleveurs et bergers du Vercors

– Le Cercle 12, Association des éleveurs de l’Aveyron
– Association Préservons nos troupeaux des loups en Limousin – l’Os Mouton Charollais
– l’Aseb 71 Association de la sauvegarde de l’élevage et de la biodiversité – Collectif L113

jeudi 27 juillet 2023

Ours : des dommages en augmentation sur les troupeaux pyrénéens

«Ours : des dommages en augmentation sur les troupeaux pyrénéens», source La France Agricole du 26 juillet 2023.

Dans les Pyrénées, les constats de dommages ursins sur les troupeaux bondissent de 21% entre juillet 2022 et juillet 2023 selon les données de l’Office français de la biodiversité (Bilan décadaire des constats de dommages de grands prédateurs réalisés par l’Office français de la biodiversité (OFB) ou les bergers habilités, du 1er janvier au 20 juillet 2023 inclus, selon la publication du 21 juillet 2023).

A  mi-saison, le bilan est saisissant : 150 dossiers de constats de dommages aux troupeaux transhumants entre janvier et juillet 2023, contre 123 sur la même période en 2022 ...

Les éleveurs ariégeois s’inquiètent

En Ariège, là où 90% des ours vivent, les pertes reconnues chaque année sont estimées entre 900 et 1000 brebis. A cela s’ajoutent autant de bêtes disparues dont les bergers et les éleveurs ne retrouvent jamais les cadavres du fait du relief. Les pertes indirectes dues au stress des brebis, aux avortements, ainsi que les maux non quantifiables que sont le mal-être, le stress, le traumatisme subis par les éleveurs et les brebis viennent accroitre le bilan des dégâts causés par les ours.

Afin de vivre plus sereinement et de faire perdurer leurs activités, les éleveurs exigent que l’Etat décuple les moyens humains et matériels affectés à l’effarouchement des ours. Il n’est pas tolérable pour les éleveurs, les bergers et leurs troupeaux risquent leur vie sans autre moyen d’actions que les flashs lumineux et les pétards utilisés par l’OFB, en Ariège, au cours de ces derniers jours.

Un éleveur de brebis en Ariège, Franck Watts témoigne sur son quotidien et les bouleversements que la présence des ours a sur les activités d’élevage et pastorales des Pyrénées.

vendredi 14 avril 2023

Choses lues sur les loups et les ours ...

Nos amis suisses semblent en avoir un peu marre des loups, c’est du moins ce qui me semble ressortir des différents articles sur le sujet, pensez donc, il s’attequent même aux bovins …

Intéressons-nous à cette information suisse récente, «Le loup grison M237 sans doute abattu en Hongrie après son périple».

Le loup grison désigné du matricule M237 est sans doute mort après avoir migré depuis la Suisse jusqu'en Hongrie en moins d'un an. Son émetteur GPS a été découvert à la frontière slovaquo-hongroise. Un chasseur l'a peut-être abattu, selon un média hongrois.

Migration record pour un loup européen
Le périple record du jeune loup issu de la meute de Stagias (Grisons) a commencé en juin dernier. Au début de l'été, il est passé de la Basse-Engadine en Italie, puis en Autriche.

En octobre, il a atteint la région d'Innsbruck, dans le Tyrol, avant de poursuivre sa route en direction de Vienne. A Nouvel An, il se trouvait à l'ouest de la capitale autrichienne avant d'arriver en Hongrie en février, puis de passer par la région de Budapest pour se diriger en direction de la frontière slovaque.

Il s'agit de la plus longue migration connue à ce jour en Europe pour un loup. Celle-ci démontre la capacité d'adaptation de cette espèce, selon la fondation KORA pour l'écologie des carnivores et la gestion de la faune sauvage. De la haute montagne aux zones habitées en passant par les plaines agricoles, M237 a gravi des sommets dont un culminant à 3500 m, et traversé rivières, routes et autoroutes. En un peu moins d'un an, il a rejoint la Hongrie, soit un trajet de 1 927 km.

Plan loup dans le canton de Vaud
Le parlement vaudois exige du gouvernement un plan de gestion «efficiente et courageuse» du grand prédateur. Pour de nombreux députés, surtout à droite, il faut agir et vite face aux attaques qui augmentent, sans compter que le loup s'approche désormais des fermes d'élevage et de la plaine.
Le plan d’action du gouvernement consiste «à alléger la charge mentale des éleveurs, à augmenter les indemnisations ou encore à renforcer le corps de police de la faune ainsi que les mesures d'effarouchement.» 

On est prié de ne pas sourire ...

Pour les ours, c'est en Slovénie que cela se passe. Rappelons que différents ours introduits dans les Pyrénées françaises proviennent de ce pays.
Il y aurait déjà 76 ours dans le massif pyrénéen ...
Complément
Pour ceux que cela intéresse, l'Anses diffuse un podcast Zootopique, «Changer notre regard sur les animaux» dans lequel «nous réfléchissons à comment changer notre regard sur les animaux, qu’ils soient sauvages, ou d’élevages. Que faire pour ne pas reproduire les erreurs du passé ? Peut-on, enfin, vivre en harmonie avec le reste du vivant ?»
A écouter avant de croiser un ours ou un loup, mais est-ce bien là le rôle de l’Anses ?

mardi 1 février 2022

Bref comparatif de la gestion du loup entre la Suisse et la France

Article où l’on va voir qu’avec un sujet comme le loup, en France et en Suisse, on n’a pas vraiment la même approche, même si des agriculteurs des deux pays se plaignent des dégats occasionnés par ce prédateur. 

Selon une dépêche AFP via agri-mutuel, «Un agriculteur appelle à tuer des loups, une enquête est ouverte»

Une enquête a été ouverte après un appel à «tuer et faire disparaître les loups», une espèce protégée en France, lancé par un agriculteur président de la Coordination rurale de la Creuse, a indiqué dimanche la secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba.

L’enquête demandée est déjà curieuse mais qu’il existe un secrétaire d’État à la bioviversité, alors, là, je rigole …, particularisme, bien de chez nous, semble-t’il …

«Il faut le tuer, le faire disparaître et ne rien dire, ce sera la meilleure solution. Un agriculteur travaille pour nourrir l’être humain, ne travaille pas pour nourrir un prédateur tel que le loup».

«Au delà de l’image surréaliste d’un représentant syndical prônant l’usage des armes et la dissimulation de preuves pour s’affranchir des règles de droit, tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit. Une enquête est ouverte », a répondu Bérangère Abba, également sur Twitter.

«Le loup est une espèce protégée. le tuer est illégal. Les services du ministère se sont saisis du dossier» a ajouté dans la soirée Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, toujours sur Twitter.

Plusieurs moutons avaient été attaqués fin décembre sur la commune de Féniers en Creuse, département où une cellule de veille a été mise en place depuis 2020, composée des associations de protection de la nature, des services de l’Etat, collectivités locales et forestiers. Toute observation du loup doit être signalée au service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB).

En France, les agriculteurs, apparemment, ne sont pas représentés dans cette cellule de veille, étonnant, non ?

Et en Suisse me direz-vous, «Les loups doivent pouvoir être tirés préventivement». Inimaginable en France, n’est-il pas ?

La régulation des loups revient sur le devant de la scène. Un peu plus d'un an après le rejet de la loi sur la chasse, la commission de l'environnement du National approuve sans opposition une initiative de son homologue du Conseil des Etats, autorisant les tirs préventifs de ces prédateurs. Un projet de loi doit être élaboré.

La régulation préventive existe déjà pour les bouquetins, qui sont eux aussi protégés. La commission du Conseil des Etats veut élargir cette méthode aux loups. L'augmentation de leur population pose des problèmes, notamment dans les régions de montagnes, plaide-t-elle.

L'élimination de meutes ou d'individus doit être autorisée, là où l'agriculture est menacée. Il doit aussi être permis d'abattre les loups qui s'approchent de façon menaçante des zones habitées et des êtres humains, ou contre lesquels les mesures de protection des troupeaux sont inefficaces. Les cantons devront justifier les mesures de régulation, ainsi que leurs objectifs.

Le texte offre davantage de souplesse dans la gestion des loups, salue la commission de l'environnement du National dans un communiqué publié mardi. Grâce à une régulation proactive, les populations seront maintenues à un niveau tolérable pour les éleveurs sans être pour autant mises en péril.

Voilà deux situations à peu près identiques face au péril loup, mais deux actions diamétralement opposées, un symptôme de la gestion ubuesque, donc française du loup.

Pendant ce temps, La présence d'un loup observée dans la Somme.

Mise à jour du 19 février 2022. Constat à propos du Loup: un quart des alpages de la zone sud du Jura très vulnérables.
Dans le canton de Vaud, un quart des alpages de la zone sud du Jura sont très vulnérables face au loup. C'est ce qui ressort des premiers résultats de l'analyse de vulnérabilité des alpages vaudois commandée par le Département de l'environnement et de la sécurité. Berne autorise par ailleurs le canton à élargir le périmètre de tir de régulation de la meute du Marchairuz.

Mise à jour du 10 mars 2022Selon AGIR de Suisse, «Protection des troupeaux: les cantons alpins revoient les critères». Alors que la loi sur la chasse est en cours de révision à Berne, les cantons alpins veulent des critères clairs pour la protection des troupeaux face aux attaques de loup. Ils revoient ceux qui devraient être appliqués cet été en vue de l'obtention d'indemnités et de la délivrance des autorisations de tir.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mercredi 18 novembre 2020

Utiliser le loup comme premier intervenant contre la maladie débilitante chronique des cervidés

Jim Robbins du New York Times rapporte l’émerveillement des chercheurs qui se demandent, « Les loups du parc national de Yellowstone sont-ils la première ligne de défense contre une terrible maladie qui s'attaque aux troupeaux d'animaux sauvages? »

Telle est la question pour un projet de recherche en cours dans le parc, et les résultats préliminaires suggèrent que la réponse est oui.

Les chercheurs étudient ce que l'on appelle l'effet de nettoyage des prédateurs, qui se produit lorsqu'un prédateur maintient la santé d'une population de proies en tuant les animaux les plus malades. Si l'idée tient, cela pourrait signifier que les loups ont un rôle à jouer pour limiter la propagation de la maladie débilitante chronique, qui infecte les cerfs et les animaux similaires à travers le pays et dans le monde. Les experts craignent qu'il puisse un jour sauter vers les humains.

«Il n'y a pas d'outil de gestion efficace» pour contrôler la maladie», a déclaré Ellen Brandell, étudiante au doctorat en écologie de la faune à la Penn State University qui dirige le projet en collaboration avec l'U.S. Geological Survey et le National Park Service. «Il n'y a pas de vaccin. Les prédateurs peuvent-ils potentiellement être la solution?»

De nombreux biologistes et défenseurs de l'environnement affirment que plus de recherches renforceraient l'argument selon lequel la réintroduction de plus de loups dans certaines régions des États-Unis pourrait aider à gérer les maladies de la faune, bien que l'idée soit certainement confrontée à la répression des chasseurs, des éleveurs et d'autres personnes préoccupées par la concurrence des loups.

La maladie débilitante chronique ou encéphalopathie des cervidés ou encore chronic wasting disease en anglais, une maladie neurologique contagieuse, est si inhabituelle que certains experts l'appellent une «maladie du milieu». Découverte pour la première fois chez des cerfs sauvages en 1981, elle entraîne une détérioration du tissu cérébral des cervidés, principalement des cerfs mais aussi des wapitis, des orignaux et des caribous, avec des symptômes tels que l'apathie, la bave, le titubement, l'émaciation et la mort.

Elle est causée par une version anormale d'une protéine cellulaire appelée prion, qui fonctionne très différemment des bactéries ou des virus. La maladie s'est propagée dans les populations de cervidés sauvages et se trouve maintenant dans 26 États et plusieurs provinces canadiennes, ainsi qu'en Corée du Sud et en Scandinavie.

La maladie fait partie d'un groupe appelé encéphalopathies spongiformes transmissibles, dont la plus connue est l'encéphalopathie spongiforme bovine, également connue sous le nom de maladie de la vache folle. La vache folle chez l'homme provoque une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, et il y a eu une épidémie parmi des personnes dans les années 1990 en Grande-Bretagne à cause de la consommation de viande contaminée.

La cuisson ne tue pas les prions et les experts craignent que la maladie débilitante chronique ne se propage aux humains qui chassent et consomment des cerfs ou d'autres animaux qui en sont infectés.

La maladie a infecté de nombreux troupeaux de cerfs dans le Wyoming et s'est propagée au Montana en 2017. Les deux États sont adjacents à Yellowstone, les experts craignent donc que la maladie mortelle ne se propage bientôt dans les vastes troupeaux de wapitis et de cerfs du parc.

À moins, peut-être, que les 10 meutes de loups du parc, qui contiennent au total une centaine d’individus, se nourrissent d’animaux malades qui sont plus faciles à éliminer en raison de leur maladie (la maladie ne semble pas infecter les loups).

«Les loups ont vraiment été présentés comme le meilleur type d'animal pour éliminer les cerfs infectés, car ils sont cursifs - ils chassent leurs proies et ils recherchent les plus faibles», a déclaré Mme Brandell. Selon cette logique, les cerfs et autres animaux malades seraient les plus susceptibles d'être éliminés par les loups.

Les résultats préliminaires à Yellowstone ont montré que les loups peuvent retarder les épidémies de maladie débilitante chronique chez leurs proies et réduire la taille de l'épidémie, a déclaré Mme Brandell. Il y a peu de recherches publiées sur le «nettoyage des prédateurs», et cette étude vise à ajouter un soutien à l'utilisation de prédateurs pour gérer les maladies.

NB : Merci à Doug Powell du barfblog de m'avoir signalé cet article.

lundi 9 mars 2020

Passé les bornes, il n'y a plus de limites ou quand le mur du çon est atteint avec cette proposition de mettre les brebis sous calmant pour qu'elles gèrent leur stress lors des attaques de loup


Extrait de l'article de France tv info.fr du 6 mars 2020,
Des calmants pour les brebis proposés aux éleveurs pour répondre au problème des attaques de loups dans les parcs nationaux : la proposition a été formulée très officiellement, dans une réunion de travail en présence du préfet référent sur la politique du loup. Elle vient du parc national du Mercantour. Les responsables ont proposé de tester une phéromone sur les troupeaux pour faire baisser le stress lié à la présence ou aux attaques de loup. Et c'est peu dire que les éleveurs n’ont pas apprécié.
Mise à jour du 11 mars 2020. Selon La France Agricole
Dans une lettre publiée le 11 mars 2020, le préfet coordonnateur du plan national loup renonce à l’expérimentation de phéromone apaisante ovine.
« Cette expérimentation ne sera pas mise en place, ni financée dans le cadre du plan national loup et activités d’élevage », affirme Jean-Paul Celet, préfet de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et coordonnateur du plan national loup, dans une lettre publiée le 11 mars 2020.
La proposition était détonante mais la renonciation est une confirmation que ce préfet de région a atteint le mur du çon et est donc devenu inatteignable pour de simples personnes comme nous ...