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samedi 25 novembre 2023

Hauts-de-France : Conditions de travail jugées dangereuses : la justice ordonne la fermeture administrative d'une teinturerie industrielle à Houplines

«Conditions de travail jugées dangereuses : la justice ordonne la fermeture administrative de la Teinturerie Delalys, source La Voix du Nord du 24 novembre 2023.

C’est une décision rare. «C’est même une première en France», assure un familier de ce genre de dossier. Le tribunal judiciaire de Lille a ordonné fin septembre la fermeture administrative de la Teinturerie Delalys, basée à Houplines, en raison des conditions de travail jugées dangereuses pour les onze salariés.

Ce ne sont pas les motifs de fermeture qui manquent, un remake de Zola en quelque sorte ...

mercredi 8 novembre 2023

Contrôles des produits chimiques, biocides et détergents : 41% des établissements en anomalies et plus de 50% des échantillons contrôlés son non-conformes

La DGCCRF rapporte dans un communiqué du 8 novembre, «
Produits chimiques, biocides et détergents : la DGCCRF relève d’importants manquements en matière d’étiquetage».
C’est le moins que l’on puisse dire, jugez plutôt …

Ce plan annuel de contrôle a eu lieu en 2021 et a concerné 1 742 établissements et environ 6 200 références de produits soit 2 251 produits biocides, 1 439 détergents, 433 nettoyants désinfectants et 2 069 autres produits chimiques. Les principaux produits contrôlés sont les désinfectants et les insecticides (tous deux des produits biocides).

Dans le cadre des contrôles annuels des produits chimiques, biocides et détergents, la DGCCRF a contrôlé en 2021 près de 6 200 références de produits. Des anomalies ont été relevées dans 41% des 1 742 établissements contrôlés. Les anomalies les plus fréquemment rencontrées concernent, le non-respect de mesures d’étiquetage relatif aux potentiels dangers encourus par le consommateur, que ce soit des dangers physiques, pour sa santé ou pour l’environnement.

Sur les 342 échantillons analysés en laboratoire, 177 ont été déclarés non-conformes dont 51 non-conformes et dangereux. Ces prélèvements ont été ciblés sur les produits pour lesquels les analyses sont le plus susceptible de révéler des dangerosités, notamment du fait d’incohérences liées à leur emballage, à leur étiquetage ou à leur présentation. Les taux d’anomalie et de dangerosité présentés sont donc nettement supérieurs à ceux de l’ensemble de produits présents sur le marché.

Anomalies en série

Quels que soit les produits considérés (biocides, détergents, peintures, e-liquides …), les anomalies les plus fréquemment rencontrées (56%) restent celles liés à l’application du règlement CLP (car relatif à la classification, à l'étiquetage – labelling - et à l'emballage - packaging - des produits chimiques), en particulier en matière d’étiquetage. Or, un étiquetage conforme est indispensable pour assurer une bonne information des consommateurs sur les dangers présentés par le produit et les précautions d’emploi correspondantes.

- 485 avertissements, notamment pour des questions d’étiquettage,

- 208 mesures de police administrative c’est-à-dire des mesures de retrait ou rappel des produits, ou des demandes de ré-étiquetage,
- 4 procès-verbaux administratifs, 1 consignation et 3 saisies de produits,
- 33 procès-verbaux pénaux, par pour le présence en rayon de produits biocides dont les dates de péremption étaient dépassées.

vendredi 21 juillet 2023

Un jury de Floride attribue 800 000 dollars à une fillette de 8 ans après avoir été brûlée au 2e degré par un nugget de poulet de chez McDonald's

«Un jury de Floride attribue 800 000 dollars à une fillette de 8 ans après avoir été brûlée au 2e degré par un nugget de poulet de chez McDonald's», source New York Post du 19 juillet 2023.

Un jury de Floride a accordé à une fillette de 8 ans 800 000 dollars (719 200 euros) de dommages et intérêts après que l'enfant ait subi des brûlures au deuxième degré à cause d'un nugget de poulet de chez McDonald's il y a quatre ans, selon un article local.

En mai, un jury distinct a déclaré le géant de la restauration rapide et un franchisé responsables du nugget chaud qui a brûlé la jambe de la petite Olivia Caraballo, alors âgée de 4 ans, après avoir ouvert un Happy Meal dans la voiture.

Après seulement deux heures de délibération mercredi, le grand jury de Broward Country a décidé du montant en dollars – qui est nettement inférieur aux 15 millions de dollars que la famille de la jeune fille avait demandés dans leur procès, a rapporté NBC6 South Florida.

Les parents d'Olivia, Philana Holmes et Humberto Caraballo Estevez, ont poursuivi McDonald's et le franchisé de Floride, Upchurch Foods, Inc., affirmant que le restaurant Tamarac leur avait servi des nuggets «déraisonnablement et dangereusement chaudes» à plus de 90°C.

Holmes avait commandé six pièces de McNuggets dans un Happy Meal au service au volant et avait remis la boîte à Olivia qui était sur la banquette arrière.

La fille a laissé tomber l'une des nuggets brûlants sur ses genoux entre son siège d'auto et sa jambe pendant environ deux minutes.

Les parents de la jeune fille ont déclaré que la chaîne de restauration rapide et le propriétaire de la franchise n'avaient pas averti les clients des dangers des aliments chauds, n'avaient pas formé correctement les employés et cuit les aliments à un degré plus élevé que nécessaire.

Les avocats de McDonald's ont fait valoir que le nugget n'aurait pas été cuit à une température supérieure à 70°C, température de cuisson à laquelle les McNuggets sont cuits pour éviter l'intoxication par Salmonella et le nugget n'était pas censé être pressée contre la chair humaine pendant plus de deux minutes.

En mai, les jurés ont déclaré Upchurch Foods Inc. responsable de négligence et de défaut d'avertir les clients des risques associés aux aliments chauds et McDonald's responsable de ne pas avoir fourni d'instructions sur la manipulation sûre de ses aliments. Cependant, ils n'ont pas trouvé que les actions de McDonald’s étaient négligentes dans l'incident de la brûlure.

La mère de la fille a déclaré qu'elle était heureuse que le jury soit parvenu à «un jugement équitable» et ait écouté l'histoire de sa fille.

Mercredi, Holmes a déclaré aux journalistes qu'elle était satisfaite de la décision du jury, malgré le montant inférieur des dommages-intérêts.

L'affaire rappelle le célèbre procès du café chaud des années 1990 contre le même mammouth de la restauration rapide.

Dans cette affaire, un jury du Nouveau-Mexique a accordé à Stella Liebeck, 81 ans, la somme exorbitante de 2,7 millions de dollars en dommages-intérêts punitifs après qu'un café McDonald's brûlant se soit vidé sur ses genoux, lui causant des brûlures au troisième degré aux jambes, à l'aine et aux fesses.

La femme avait passé plus d'une semaine à l'hôpital.

vendredi 14 avril 2023

Choses lues sur les loups et les ours ...

Nos amis suisses semblent en avoir un peu marre des loups, c’est du moins ce qui me semble ressortir des différents articles sur le sujet, pensez donc, il s’attequent même aux bovins …

Intéressons-nous à cette information suisse récente, «Le loup grison M237 sans doute abattu en Hongrie après son périple».

Le loup grison désigné du matricule M237 est sans doute mort après avoir migré depuis la Suisse jusqu'en Hongrie en moins d'un an. Son émetteur GPS a été découvert à la frontière slovaquo-hongroise. Un chasseur l'a peut-être abattu, selon un média hongrois.

Migration record pour un loup européen
Le périple record du jeune loup issu de la meute de Stagias (Grisons) a commencé en juin dernier. Au début de l'été, il est passé de la Basse-Engadine en Italie, puis en Autriche.

En octobre, il a atteint la région d'Innsbruck, dans le Tyrol, avant de poursuivre sa route en direction de Vienne. A Nouvel An, il se trouvait à l'ouest de la capitale autrichienne avant d'arriver en Hongrie en février, puis de passer par la région de Budapest pour se diriger en direction de la frontière slovaque.

Il s'agit de la plus longue migration connue à ce jour en Europe pour un loup. Celle-ci démontre la capacité d'adaptation de cette espèce, selon la fondation KORA pour l'écologie des carnivores et la gestion de la faune sauvage. De la haute montagne aux zones habitées en passant par les plaines agricoles, M237 a gravi des sommets dont un culminant à 3500 m, et traversé rivières, routes et autoroutes. En un peu moins d'un an, il a rejoint la Hongrie, soit un trajet de 1 927 km.

Plan loup dans le canton de Vaud
Le parlement vaudois exige du gouvernement un plan de gestion «efficiente et courageuse» du grand prédateur. Pour de nombreux députés, surtout à droite, il faut agir et vite face aux attaques qui augmentent, sans compter que le loup s'approche désormais des fermes d'élevage et de la plaine.
Le plan d’action du gouvernement consiste «à alléger la charge mentale des éleveurs, à augmenter les indemnisations ou encore à renforcer le corps de police de la faune ainsi que les mesures d'effarouchement.» 

On est prié de ne pas sourire ...

Pour les ours, c'est en Slovénie que cela se passe. Rappelons que différents ours introduits dans les Pyrénées françaises proviennent de ce pays.
Il y aurait déjà 76 ours dans le massif pyrénéen ...
Complément
Pour ceux que cela intéresse, l'Anses diffuse un podcast Zootopique, «Changer notre regard sur les animaux» dans lequel «nous réfléchissons à comment changer notre regard sur les animaux, qu’ils soient sauvages, ou d’élevages. Que faire pour ne pas reproduire les erreurs du passé ? Peut-on, enfin, vivre en harmonie avec le reste du vivant ?»
A écouter avant de croiser un ours ou un loup, mais est-ce bien là le rôle de l’Anses ?

vendredi 16 décembre 2022

Les microplastiques pourraient rendre d'autres polluants plus dangereux

Les écrans solaires contiennent des composés qui pourraient interagir avec les microplastiques et d'autres polluants, les rendant potentiellement plus dangereux. Crédit : shutterstock.com.

«Les microplastiques pourraient rendre d'autres polluants plus dangereux», source Sorption Behavior, Speciation, and Toxicity of Microplastic-Bound Chromium in Multisolute Systems ou Comportement de sorption, spéciation et toxicité du chrome lié aux microplastiques dans les systèmes multisolutés» dans Environmental Science & Technology Letters.

Les microplastiques, de petits morceaux de plastique de moins de 5 mm de long, sont devenus des contaminants écologiques ubiquitaires. Des études suggèrent qu'à eux seuls, ces minuscules morceaux sont potentiellement dangereux, et on ne sait pas quel effet ils pourraient avoir sur les polluants qui s'y accrochent. Des chercheurs ont rapporté dans Environmental Science & Technology Letters de l’American Chemical Society (ACS) montrent que, lorsqu'ils sont attachés à des microplastiques, les filtres UV utilisés dans des produits tels que les écrans solaires peuvent rendre le chrome métallique plus toxique.

Étant donné que les microplastiques peuvent accumuler d'autres contaminants environnementaux à leur surface, tels que des métaux lourds ou des molécules organiques, ils pourraient poser encore plus de problèmes à la faune, aux plantes ou aux humains qu'on ne le pensait initialement. Des recherches antérieures ont montré que les métaux lourds peuvent facilement se fixer aux microplastiques et que cette combinaison pourrait potentiellement nuire à la vie aquatique. Mais au-delà du simple fait de coller à d'autres contaminants, les microplastiques et le cocktail de substances qu'ils contiennent pourraient interagir les uns avec les autres, altérant leurs propriétés chimiques. Par exemple, certains métaux, tels que le chrome (Cr), peuvent prendre différents états d'oxydation à la surface des microplastiques. Et bien que le Cr(III) soit relativement sûr, le Cr(VI) est toxique. Ainsi, Kelvin Sze-Yin Leung et ses collègues ont voulu étudier, pour la première fois, comment l'état d'oxydation du Cr pouvait changer lorsqu'il était lié à des microplastiques, et comment cela pouvait être affecté par un contaminant organique courant : les molécules du filtre UV.

Les chercheurs ont créé des mélanges de particules microplastiques de Cr et de polystyrène avec et sans filtres UV de type benzophénone. L'équipe a découvert que les microplastiques pouvaient accumuler encore plus de Cr en présence d'un filtre UV. De plus, l'état d'oxydation du Cr était plus élevé dans les mélanges contenant les filtres. Enfin, l'équipe a testé si cet état d'oxydation accru se traduisait par une toxicité environnementale pour une population de microalgues. La croissance de la microalgue était inhibée lorsqu'elle était exposée au mélange contenant la molécule filtrante, suggérant que Cr était maintenant sous sa forme la plus toxique. Selon les chercheurs, cela signifie que les microplastiques peuvent aider à transformer les polluants en une forme plus dangereuse, une interaction jusque-là non prouvée.

Les auteurs remercient le financement du Hong Kong Research Grants Council et du Hong Kong Baptist University Seed Fund.

jeudi 15 décembre 2022

4 conseils pour des fêtes de Noël et du Jour de l’An sans risque, selon l’Anses

Il paraît qu’il y a des fêtes de fin d’année, on voit aussi comme chez moi, dans le 20e arrondissement de Paris, des banderoles dans les rues souhaiter «Joyeuses fêtes» …

Quelle hypocrisie ? Tout un chacun sait que parmi ces fêtes de fin d’année figure la fête de Noël, oui mais voilà, chacun s’autocensure, on ne veut pas, on ne peut pas, on ne doit pas dire le mot, bien triste tout cela ...

L’Anses, hélas, ne déroge pas à la triste  règle en nous proposant «4 conseils pour des fêtes de fin d’année sans risque».

Comme chaque fin année, la période des fêtes peut être synonyme de petits désagréments comme d’accidents plus graves pour vous et vos proches : ingestion de petits objets ou de plantes décoratives par les enfants, intoxications alimentaires dues à une mauvaise conservation des aliments, etc. Pour vous protéger au mieux de ses situations, voici quatre conseils pour passer des fêtes de fin d’année sans risque.

Parmi ces quatre conseils,

Le blog souhaite tout de même un Joyeux Noël à l’Anses ...

mardi 15 novembre 2022

Compléments alimentaires à base mélatonine, vigilance !

«Compléments alimentaires à base mélatonine», source communiqué de la DGCCRF du 14 novembre 2022.  

A la suite de la publication en avril 2018 des recommandations de l’Anses dans le cadre de son évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine, la DGCCRF a réalisé en 2021 une enquête sur l’appropriation de ces recommandations par les professionnels notamment en matière d’étiquetage des produits et sur la vérification des teneurs en mélatonine annoncées et des allégations de santé.

La mélatonine est une hormone sécrétée principalement par l’épiphyse pendant la nuit. Sa fonction physiologique est d’apporter à l’organisme, au cerveau en particulier, l’information sur le nycthémère (alternance jour/nuit au cours d’un cycle de 24 heures), favorisant ainsi l’endormissement. Seules deux allégations de santé relatives à la mélatonine sont autorisées :

« la mélatonine contribue à atténuer les effets du décalage horaire ». Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant au moins 0,5 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation d’au moins 0,5 mg juste avant le coucher le premier jour du voyage et les quelques jours suivant le jour d’arrivée à destination ;

« la mélatonine contribue à réduire le temps d’endormissement ». Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant 1 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation de 1 mg avant le coucher.

Dans le cadre de ces missions relatives à la protection et à l’information des consommateurs, la DGCCRF est intervenue dans 74 établissements (62 responsables de la mise sur le marché français ou fabricants et 12 distributeurs, dont des pharmacies). La teneur en mélatonine a été mesurée dans 51 échantillons de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

L’enquête révèle que pour 90% des échantillons prélevés, la teneur en mélatonine dosée est cohérente avec celle mentionnée sur l’étiquette et que l’apport journalier en mélatonine lié à la consommation des compléments alimentaires est inférieur à 2 mg/jour comme le recommande l’Anses.

Cependant, les résultats de l’enquête indiquent que le consommateur n’est pas correctement informé sur la dose de mélatonine nécessaire pour obtenir l’effet annoncé (à partir d’1 mg pour la réduction du temps d’endormissement et de 0,5 mg pour celle de l’effet du décalage horaire). 45% des étiquettes examinées ne sont ainsi pas conformes aux dispositions du règlement définissant les conditions d’utilisation des allégations de santé relatives à la mélatonine.

Dans son enquête, la DGCCRF a constaté de la part des opérateurs une intégration très hétérogène des recommandations à l’intention des populations sensibles. Certaines mentions sont mêmes contradictoires avec les recommandations de l’Anses. C’est le cas, par exemple, des compléments alimentaires dont l’étiquette indique qu’ils peuvent être consommés par les enfants ou de compléments alimentaires dans lesquels la mélatonine est associée à d’autres ingrédients : près de 70% des étiquetages examinés mentionnent que la mélatonine est associée à une ou plusieurs plantes/extraits de plantes.

Les anomalies constatées relatives aux exigences réglementaires en matière d’information des consommateurs (étiquetage) notamment, ont donné lieu à 9 mesures de police administrative et à la rédaction de 26 avertissements.

Commentaire
La question que je me pose est pourquoi tous ces compléments alimentaires sont en vente libre et ne sont pas considérés comme des médicaments. Ainsi récemment, un tribunal en Allemagne a considéré que les produits à base d'extrait sec de ginkgo biloba étaient des médicaments, et non pas des compléments alimentaires.

mardi 18 octobre 2022

Risque professionnel : des tests de dépistage de la COVID-19 reviennent avec des faux positifs chez des employés d’un laboratoire de recherche

ASM News
rapporte un fait scientifique qui est un peu plus qu’une anecdote, jugez plutôt, «Risque professionnel : des tests de dépistage de la COVID-19 reviennent avec des faux positifs chez des employés d’un laboratoire de recherche».

Faits saillants
- Une nouvelle étude a analysé des gènes dans des écouvillons nasaux de personnes asymptomatiques testées positives pour le SRAS-CoV-2.
- L'étude a trouvé un groupe de personnes qui travaillaient ensemble dans un laboratoire qui se concentre sur les plasmides.
- Les plasmides sont de minuscules morceaux d'ADN couramment utilisés pour étudier les protéines produites par les virus.
- L'analyse a attribué les tests positifs à l'ADN plasmidique, et non à l'ARN viral.
- La nouvelle étude montre l'importance de tenir compte de la profession dans les examens de diagnostic.

Pour certains travailleurs de laboratoire, un test positif pour le SRAS-CoV-2 peut indiquer plus précisément une exposition professionnelle qu'une infection virale. Dans Microbiology Spectrum, des chercheurs de Seattle rendent compte d'un petit groupe d'employés de laboratoire dont les tests sont des faux positifs pour le virus ne provenaient pas de l'ARN viral, mais plutôt d'un morceau d'ADN généralement inoffensif, appelé plasmide, qui est couramment utilisé pour étudier le virus.

«Les plasmides sont de petites structures d'ADN que l'on trouve couramment dans les bactéries, et nous les utilisons tout le temps en laboratoire pour fabriquer des protéines», a déclaré la virologue et responsable de l'étude Lisa Frenkel de l'Université de Washington, qui codirige le Center for Global Recherche sur les maladies infectieuses au Seattle Children's Research Institute. «Et ici, le plasmide semblait s'imposer dans le nez des personnes qui travaillaient avec.» L'étude a également montré que les plasmides peuvent se propager à d'autres membres du ménage d'une personne.

Le nombre de personnes asymptomatiques dont le test est positif et qui travaillent avec des plasmides du SRAS-CoV-2 dans les laboratoires est inconnu, car il est peu probable que la plupart soient testées lorsqu'elles sont asymptomatiques.

Plus important encore, la nouvelle étude a révélé que les plasmides peuvent persister dans le nez, probablement dans les bactéries, pendant des semaines. Ils peuvent interférer avec les tests diagnostiques cliniques. Frenkel a expliqué que lorsque les médecins interprètent les résultats de diagnostic, ils doivent tenir compte de l'exposition professionnelle d'un patient, ainsi que de ses antécédents médicaux.

Frenkel, dont les travaux se concentrent généralement sur le VIH, n'avait pas initialement prévu d'étudier les travailleurs de laboratoire ou les plasmides. Mais fin mars 2020, alors que le nombre de cas de COVID-19 augmentait dans le monde, son laboratoire (et ceux de nombreux collègues du Seattle Children's Research Institute) a changé pour travailler sur le SRAS-CoV-2. Ils ont commencé à chercher des biomarqueurs capables de prédire comment une personne réagirait à une infection. Ils ont lancé un essai observationnel prospectif qui surveillait, sur une base hebdomadaire, un groupe de personnes qui avaient été testées positives pour le SRAS-CoV-2 par un test PCR mais qui ne présentaient pas de symptômes.

En analysant les données, les chercheurs ont réalisé que 4 des sujets asymptomatiques de leur étude qui avaient été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 par PCR travaillaient tous ensemble dans le même laboratoire.

«Nous connaissions le chercheur principal de ce laboratoire et nous savions sur quoi ils travaillaient», a déclaré Frenkel. Les chercheurs de ce laboratoire avaient travaillé avec un plasmide qui codait pour une protéine SARS-CoV-2.

Cette connexion a soulevé une question : les tests de diagnostic pourraient-ils détecter l'ADN dans le plasmide, plutôt que le virus ? Après tout, les tests PCR détectent le matériel génétique du virus. Pour le savoir, les chercheurs ont analysé les acides nucléiques prélevés sur les écouvillons nasaux des 4 collègues et 1 participant supplémentaire, un partenaire de l’un des employés de laboratoire qui était également asymptomatique et dont le test était positif.

Ingrid Beck, senior scientist, a prouvé que dans tous les cas testés, le matériel détecté provenait du plasmide, et non du virus. Plusieurs tests PCR effectués sur les échantillons ont amplifié des séquences d'ADN uniques au plasmide utilisé en laboratoire, mais pas des régions de l'ARN du SARS-CoV-2. «Ils l'ont eu dans le nez pendant de longues périodes, soit dans les tissus nasaux, soit dans les bactéries», a dit Frenkel. Les chercheurs ont très probablement été exposés au plasmide dans le cadre de leurs travaux de laboratoire.

Les résultats soulèvent d'autres questions qui restent sans réponse. «Désormais, nous sommes curieux, est-ce que [le plasmide] a vacciné ces gens?» s’est demandé Frenkel. «Nous ne savons pas s'ils ont une immunité de la muqueuse contre cette partie du virus. Pourra-t-elle les protéger ?

Depuis la fin de l'étude, Frenkel a repris son travail sur le VIH. «Le SRAS-CoV-2 va évoluer, mais heureusement, il n'évolue pas aussi rapidement que le VIH», a-t-elle dit. «C'est un virus que nous pouvons mieux combattre que le VIH.»

samedi 13 août 2022

Ostreopsis : un nouvel envahisseur des plages basques ?

«Ostreopsis : un nouvel envahisseur des plages basques ?», source Vigil’Anses n°17, juin 2022.

A l’été 2021, Ostreopsis, une micro-algue non visible à l’œil nu, a intoxiqué plus de 600 personnes ayant fréquenté les plages basques. Un phénomène possiblement récurent qui mérite notre vigilance ! 

Je suis en ce moment au bord des plages du Pays basque, pas vraiment pour aller à la rencontre d'Ostreopsis, mais plutôt pour mieux connaître l'identité de ce pays ...

En cas de contamination de l’eau de mer par Ostreopsis, les professionnels de la plage (maîtres-nageurs sauveteurs…) et les riverains du front de mer peuvent être particulièrement exposés. 

La prolifération de cette micro-algue se traduit par :
- l’apparition d’une mousse marronne à la surface de l’eau,
- une forte mortalité de certains mollusques sur les plages
L’intoxication peut se transmettre :
- par voie respiratoire via les embruns (sur la plage ou dans l’eau),
- par voie cutanée lors de la baignade.

Chez l’être humain, les intoxications par Ostreopsis sont le plus souvent bénignes. Elles ressemblent à une grippe et peuvent provoquer :
- maux de gorge,
- rhinite,
- toux,
- gêne respiratoire,
- fièvre,
- maux de tête,
- irritations cutanées,
- courbatures.

Ces microalgues produisent des toxines proches de la palytoxine, responsables de :
- Signes neurologiques : sensation de fourmillement, de brûlure et maux de tête,
- Signes ORL et respiratoires : nez qui coule, toux, gêne respiratoire,
- Signes cutanés ressemblant à de l’urticaire,
- Signes cardiaques : tachycardie, hypertension artérielle,
- Signes digestifs : nausées, vomissements, diarrhée,
- Signes généraux : fièvre, douleurs musculaires et articulaires.

Fort heureusement, tous les patients suivis par le Centre anti-poison ont tous guéri en deux (exposition aigue) à sept jours (exposition subaiguë). Il n’y a eu aucun décès ni même de cas de gravité forte.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mardi 31 mai 2022

Quand la science est indépendante, classification du glyphosate, rien ne change !

On lira l’article d’André Heitz, Glyphosate: aucune modification de la classification des dangers n'est proposée, source Agence Européenne des Produits Chimiques (EchA).

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

vendredi 10 décembre 2021

Evitez certains cadeaux de Noël ...

Je relaie bien volontier ce message de sécurité diffusé par l'Anses !

Heureusement qu'on a l'Anses ...

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... 

lundi 5 avril 2021

Edifiant témoignage de salariés d'une entreprise laitière chinoise au Canada

Bienvenue dans la mondialisation ...
Cinq anciens ou actuels employés de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la communauté pour avoir pris la parole. (Marc Robichaud / CBC).

«Ontario, des salariés ont des craintes pour la sécurité dans une usine de lait infantile», source edairynews.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, Ontario (Canada), il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr, et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se souciaient pas de votre famille», a dit un travailleur. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander: 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada ?'»

«Les gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient: «Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles» a dit un autre salarié. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC News a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années, y compris des risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Lorsque son investissement a été annoncé en 2016, Feihe International a dit qu'il prévoyait d'utiliser du lait de vache et de chèvre canadien pour fabriquer des dizaines de milliers de tonnes de produits en poudre par an, dont environ 85% destinés à l'exportation vers la Chine.

Le directeur général de l'usine de Kingston et d'autres cadres supérieurs ont été transférés de la société mère chinoise. D'autres membres de l'équipe de direction ont été embauchés au Canada. La main-d’œuvre de l’usine est diversifiée.

Les gouvernements ont soutenu la nouvelle usine

L’usine canadienne, constituée au Canada sous le nom de Canada Royal Milk, a été construite grâce au plus grand investissement étranger que le secteur agroalimentaire de l’Ontario ait jamais connu.

Les trois paliers de gouvernement ont mis les ressources des contribuables derrière le projet, faisant valoir qu’il stimulerait l’économie de l’Est de l’Ontario.

Nous n'avions aucune confiance dans la machinerie…
- Employé de Canada Royal Milk

À ce jour, le gouvernement de l'Ontario a versé 13,8 millions de dollars à Canada Royal Milk par le biais de son fonds pour l'emploi et la prospérité dans le secteur des aliments et des boissons, le solde de son investissement de 24 millions de dollars devant être payé d'ici 2024.

Mais Danie Cousineau, secrétaire générale et gestionnaire de la Commission canadienne du lait, a refusé de divulguer le montant du financement fédéral approuvé pour Canada Royal Milk dans le cadre de son fonds d'investissement de contrepartie - arguant que ces renseignements provenant de tiers sont soumis aux règles de la Loi sur l'accès à l'information.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, en Ontario, il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr - et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se ,e souciaent pas de votre famille», a dit un salarié. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander:« 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada?'»

«Des gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient:« Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles», a it un autre travailleur. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années - y compris les risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Les salariés ont dit à CBC News qu'ils étaient d'abord enthousiasmés par le projet. L'un a parlé de se sentir «prêt pour la vie». Bien que le salaire ne soit pas élevé, les travailleurs pensaient que cela changerait une fois que les opérations deviendraient rentables.

Mais à mesure que la production augmentait, l'usine était aux prises avec des dysfonctionnements de l'équipement et une confusion organisationnelle.

Un salarié a dit que c'était «parfois un chaos total».

«Nous n'avions aucune confiance dans les machines», a-t-il dit.
VidéoDes employés actuels et anciens parlent de leurs expériences de travail chez Canada Royal Milk. 
Les employés actuels et anciens de l’usine de préparation pour nourrissons de Canada Royal Milk en Ontario, qui a été très vantée par tous les leviers de gouvernement à son arrivée, disent que le lieu de travail n’est pas sûr et qu’ils craignent que quelqu'un ne meure. (cela se passe à 5:17 de la vidéo).

Lorsque, par exemple, la réglementation de l'Ontario exigeait que les travailleurs suivent un certain processus de pasteurisation du lait et que quelque chose n'allait pas, a-t-il dit, les superviseurs ont dit aux travailleurs de simplement sauter ce procédé.

Plus tôt ce mois-ci, un incident de déversement à l’usine de traitement des eaux usées de l’usine avait une odeur si nauséabonde qu’il a alarmé les résidents locaux.

Blessures supérieures à la moyenne

Les problèmes allaient au-delà des dysfonctionnements de l'équipement et du lait gaspillé. Des personness ont été blessés.

Les données les plus récentes disponibles auprès de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de l’Ontario portent sur 2019, la première année d’exploitation de l’usine. Au cours de ces premiers mois, les employés de Canada Royal Milk ont manqué leur travail en raison de blessures ou de maladies à un taux quatre fois plus élevé que les taux enregistrés par les employés d'autres fabricants de produits alimentaires de l'Ontario ayant des lieux de travail similaires.

La société a signalé cinq blessures en 2019 qui nécessitaient un traitement au-delà des premiers soins standard, qui ont entraîné un arrêt de travail d'un employé ou qui ont modifié les responsabilités d'un employé sur le lieu de travail. Le rapport accessible au public montre que les réclamations de blessures à l'usine de Kingston comprenaient des brûlures chimiques, une exposition à des matières caustiques, nocives ou allergènes et au moins une blessure au visage.

À la fin de 2020, Canada Royal Milk s'est jointe à un programme de la CSPAAT conçu pour aider les employeurs à améliorer leur santé et leur sécurité au travail.

Un travailleur a expliqué comment les employés travaillaient en haute altitude dans l'usine sans formation ni harnais de sécurité, parfois en portant un équipement lourd. Une chute du toit incurvé et parfois glissant d'un camion de lait lors d'une livraison hivernale, par exemple, pourrait signifier une chute de 3,65m sur du béton, a-t-il dit.

Vidéo. Discussion avec des salariés sur leurs conditions de travail à l'usine Canada Royal Milk.
Cinq employés actuels ou anciens de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la ville pour avoir pris la parole. Cet homme décrit son expérience avec Canada Royal Milk. (cela se passe à 1:41 de la vidéo).

«Personne n'a remisce qui se passait en question, non? Même moi, je ne l’ai pas remis en question au début.»

Le salarié a dit qu'il n'était pas convaincu que les incidents sur le lieu de travail étaient suivis et signalés correctement. Lorsqu'un incident survenait sur le lieu de travail, a-t-il dit, on a dit au personnel de ne produire que des rapports manuscrits pour le service des ressources humaines.

«C'était juste our être jeté ou oublié ou mis en tas dans un bureau quelque part», a-t-il dit. «Donc, en gros, les gens ont arrêté de le signaler.»

Rapports sur des travaux électriques sans qualification

Alors que les travaux de construction de l’usine se terminaient en janvier 2020, une plainte a été déposée auprès du bureau de la santé et de la sécurité au travail du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences du ministère du Travail de l’Ontario, alléguant que des mécaniciens de chantier non qualifiés avaient remplacé dans un appareil de chauffage un fil sous tension de 460 volts sans équipement de protection.

«Ils auraient pu se suicider assez facilement», a dit un salarié. «Il [y avait] beaucoup d'exemples, principalement avec des entrepreneurs chinois [étrangers], travaillant sur 600 volts en direct tous les jours, toute la journée.»

«C’est une règle imposée par le gouvernement fédéral. Vous n'êtes pas autorisé à travailler en direct. Il faut moins d'un ampli pour arrêter votre cœur.»

Le salarié a dit qu'il avait essayé d'avertir les entrepreneurs venus de Chine qu'ils mettaient leur sécurité en danger, mais qu'il avait du mal à faire passer le message parce qu'ils ne comprenaient pas l'anglais. Le responsable de la sécurité de l’usine, a-t-il dit, quittait rarement son bureau.

Le salarié a dit que la poudre de lait - qui est combustible - était couramment retrouvée flottant dans l'air dans certaines parties de l'usine; il craignait qu'elle ne s'enflamme avec une étincelle ou un arc électrique dû à un travail défectueux.

Le salarié a également dit que certains panneaux électriques n'étaient pas suffisamment conçus pour être utilisés autour de l'équipement qui est arrosé pour le nettoyage.

Les employés ont également signalé que les issues de secours étaient verrouillées ou sécurisées avec un système de passe à clé électronique, ce qui pourrait rendre difficile la sortie rapide en cas d'urgence.

Peurs d'explosion

Les salariés se disent particulièrement préoccupés par les sécheurs à lait de type cyclone de l’usine; on a comparé les machines à un «autocuiseur à quatre étages». Les séchoirs tournent le lait avec des rafales d'air chaud dans leurs cylindres en acier massifs jusqu'à ce qu'il se transforme en poudre.

En août dernier, un appel a été passé au ministère du Travail de l'Ontario. Un enregistrement obtenu par CBC News indique que l'appelant, de nom «inconnu», a prévenu que «le sécheur de lait allait exploser».

L'appelant a dit que, plus tôt cet été, le système d'extinction d'incendie des sécheuses a échoué, laissant 15 centimètres d'eau sur le sol - mais l'entreprise a continué à faire fonctionner ses sécheurs sans son système de sécurité. L'appelant a dit que l'un d'entre eux s'était obstrué par du lait brûlé mais ne s'était pas éteint et qu'un incendie s'est ensuite produit à l'intérieur du sécheur sous pression.

L'appelant a dit que lorsque l'inspecteur provincial est venu, la direction a choisi les personnes qui ont parlé au représentant du gouvernement. L'appelant était convaincu que ceux qui avaient été choisis pour parler «mentaient» pour dissimuler les choses.

Le rapport de l’inspecteur du ministère du Travail montre que l’incident a été examiné avec les représentants de l’entreprise, mais qu’aucune ordonnance n’a été requise.

«Il est rappelé aux salariés que l'employeur ne doit pas toujours être d'accord avec leurs suggestions, mais qu'il doit toujours les prendre en compte», conclut le rapport de cas. Il a également dit que l'appelant aurait dû laisser un numéro à l'inspecteur, car «parfois, cela n'entraîne aucune visite requise ou le salarié a plus d'informations pour retourner vers l'employeur».

Le ministère du travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme.
- Employé de Canada Royal Milk

Selon le rapport de l’inspecteur, Canada Royal Milk a dit au ministère du Travail que «le service d’incendie avait approuvé l’installation des systèmes d’incendie sur le lieu de travail».

Lorsque CBC News a tenté de le confirmer auprès du service d'incendie de Kingston, on lui a dit que les responsables de la prévention des incendies n'étaient pas tenus d'approuver le système d'extinction d'incendie séparé pour les sécheurs de l'usine, car ce système supplémentaire était «volontaire», en plus de ses évents d'explosion.

L'inspecteur des incendies de Kingston, Richard Vasko, a également dit que, mis à part deux fausses alarmes pendant la phase de construction de l'usine, il n'y avait eu aucune inspection du code de prévention des incendies à l'usine.

Dans un courriel obtenu par CBC News, William Sands, un capitaine de Kingston Fire & Rescue, a décrit comment son équipage avait répondu à une alarme à l'usine il y a un an, mais s'est trouvé incapable d'enquêter correctement.

«Des salariés de [l'usine] ont réinitialisé l'alarme avant l'arrivée [des pompiers]. On leur a déjà dit de ne pas faire cela», a écrit Sands.

«La prochaine fois qu'ils feront ça, est-ce que je dois faire passer mon équipage dans l'une des plus grandes installations industrielles de Kingston pour m'assurer que tout est OK ? J'espère que non, car cela n'arrivera pas.»

Un employé familier avec le système d'alarme du sécheur a dit à CBC News qu'il pensait que ce n'était pas conforme aux normes de l'industrie - comme l'exigence de la National Fire Protection Association selon laquelle les circuits d'alarme doivent être surveillés afin que, si quelqu'un les altère, le service d'incendie soit alerté.

Le salarié a dit qu'il était «à zéro pour cent» convaincu qu'il était sûr de faire fonctionner la sécheur.

Problèmes de qualité de l'air

Plusieurs employés ont dit à CBC News qu'à une occasion, lorsque le sécheur s'est gravement obstrué, des salariés extérieurs ont été envoyés profondément dans l'espace confiné après les heures normales de bureau pour gratté le lait brûlé sans équipement approprié.

Les rapports d'inspection provinciaux montrent qu'une plainte anonyme a été déposée au sujet de cet incident au début d'août. Après avoir parlé à l’entreprise, le rapport de l’inspecteur a indiqué qu’il était impossible de savoir si le sécheur répondait à la définition d’un espace confiné où les niveaux d’oxygène pourraient être épuisés. L'inspecteur a demandé plus d'informations.

Il a également signalé avoir remarqué un petit tuyau dépassant du sol lors de cette visite et a émis un ordre concernant le risque de trébuchement.

En juin dernier, un appelant anonyme a contacté le ministère provincial du Travail pour signaler que Canada Royal Milk éteignait son système de ventilation pour économiser de l'argent, ce qui entraînait des conditions très chaudes et humides et un manque d'air frais dans l'atelier de production. Dans ce cas, l'inspecteur a rédigé son rapport sans rien vérifier en personne - le dossier indique «contact téléphonique et électronique uniquement».

C'était au moins la deuxième fois que la qualité de l'air était soulevée avec le ministère. Un rapport du ministère du Travail au printemps dernier a fait état du «niveau élevé de particules dans l'air» dans la salle des ingrédients et de la nécessité pour les travailleurs de porter des respirateurs. Cela aussi a été étudié par «contact téléphonique uniquement».

Les employés ont dit avoir eu du mal à obtenir les respirateurs dont le ministère avait convenu qu'ils en avaient besoin. Les fichiers obtenus par CBC News comprennent des notes manuscrites d'un inspecteur à la fin de mars qui montrent que le ministère était au courant d'un «employé atteint de pneumonie».

«Le ministère du Travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme», a dit un employé.

«Vous les voyez venir, vous les voyez parler à la direction et puis tout se calme pendant une semaine environ, peut-être plus. Et puis ça se reproduit», a dit un autre salarié. «C'est quoi ce bordel? Genre, tu ne m'en a pas parlé ?»

CBC News a posé au ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l'Ontario une série de questions sur la façon dont les inspecteurs traitent les conseils anonymes, sa politique sur les visites sur place et si la pandémie a affecté les inspections au cours de la dernière année.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère, Kalem McSween, a dit que les inspecteurs mènent des enquêtes en personne «chaque fois qu'il est nécessaire de le faire». La loi oblige les employeurs à autoriser les inspecteurs à accéder à toutes les zones jugées nécessaires par l'inspecteur, a-t-il dit.

«Lorsque l’anonymat a été demandé et que des représailles contre le plaignant sont préoccupantes, l’inspecteur enquêtera sur la nature de la plainte et abordera tous les dangers/contraventions portés à l’attention de l’inspecteur», a-t-il dit.

La santé et la sécurité sont les top priorités de l’entreprise

Les employés affirment également que les produits chimiques n'ont pas été utilisés et stockés en toute sécurité à l'usine de Kingston.

La pâte de décapage - un produit acide potentiellement dangereux utilisé pour nettoyer les soudures en acier inoxydable - se trouvait dans des bouteilles d'eau non étiquetées, ont dit des salariés à CBC News. Les salariés se rappellent que deux personnes ont été emmenées à l'hôpital après avoir été en contact avec l'acide sans protection adéquate.

Des inquiétudes soulevées auprès du ministère du Travail en avril ont fait état d'un manque de «FDS [fiche de données de sécurité]» pour les produits chimiques dans l'usine. Après une inspection effectuée par téléphone, un inspecteur du gouvernement provincial a signalé que les informations de la FDS étaient disponibles dans neuf endroits de l'usine.

Me voici avec un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?
- Employé de Canada Royal Milk

CBC News a obtenu des photos et des vidéos d'une zone de stockage de produits chimiques dans un couloir qui, selon les employés, était illégale parce qu'elle manquait d'éléments comme un drain adéquat, une ventilation et un système d'extinction d'incendie.

Lorsque l'entreprise a été informée qu'un inspecteur venait, ont dit les employés, les produits chimiques ont été déplacés de cette zone de stockage pour éviter d'être détectés.

Les dossiers obtenus du service d'incendie montrent qu'un appelant qui ne s'identifiait pas a téléphoné à la ville de Kingston à la fin de juin pour signaler un «stockage de produits chimiques en vrac». Les notes manuscrites indiquent que l'appelant a décrit l'emplacement précis dans le bâtiment, énumérant ce qui y était stocké et les types de conteneurs utilisés.

Ce qui s’est passé après cet appel n’est pas clair. Les notes ultérieures de l'inspecteur des incendies mentionnent «pas de produits chimiques» et une salle vide, mais le contexte n'est pas clair car des sections des documents sont noircies.

Canada Royal Milk a refusé une demande d'entrevue de CBC News. Dans un communiqué, la société a déclaré que ses opérations avaient été «retardées et affectées par la pandémie mondiale, mais que la santé et la sécurité de nos employés restent notre priorité absolue».

«Dans tous les aspects de nos activités, chaque fois que des préoccupations sont soulevées, nous coopérons volontiers avec les autorités et les organismes de réglementation appropriés pour nous assurer qu’elles sont examinées de manière transparente, traitées et résolues», poursuit le communiqué.

«En tant qu'employeur local très fier et membre de la communauté de Kingston, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère du travail de l'Ontario pour nous assurer que nos installations, notre formation et notre équipement sont à la hauteur de leurs normes et continuer à apporter des améliorations supplémentaires, en suivant nos propres pratiques exemplaires, et basé sur les commentaires des employés.»

Un salarié se sentait «impuissant»

Les salariés qui savaient que quelque chose n'était pas en sécurité en raison de leurs expériences sur d'autres entreprises au Canada ont dit qu'ils avaient du mal à communiquer ces risques à d'autres employés qui avaient des compétences limitées ou inexistantes en anglais.

«Il n'y avait qu'un seul traducteur, et il était toujours au bureau», a dit l'un d'eux.

Un autre salarié a dit que bon nombre des embauches récentes de l’usine étaient jeunes et «sortaient tout juste de l’université», sans aucune notion de ce qui est légal parce qu’ils n’avaient jamais travaillé au Canada auparavant.

Malgré la pandémie COVID-19 en cours, certains anciens salariés de l'usine ont maintenant trouvé d'autres emplois. Ils ont dit qu’ils s’exprimaient en faveur de leurs anciens collègues et d’autres qui pourraient y travailler à l’avenir.

L’un d’eux a dit que les salariés étaient déprimés parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’autre. Certains sont stressés au point de prendre des médicaments contre l'anxiété.

«Ce n'était un environnement sain pour personne, qui que ce soit», a dit un salarié à CBC News. «Mais autour de cette zone, il n’ya pas beaucoup de travail et beaucoup d’entre eux ont une famille et beaucoup d’entre eux ont des enfants.»

«Cela m'a fait me sentir très impuissant», a dit un autre. «Me voici chez un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?»

«Pour un chèque de paie et pour ne pas dire à mon plus jeune enfant que sa toute nouvelle chambre est dans les bois, je continue.»