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lundi 7 août 2023

Voici comment faire de la pédagogie autour de l’irrigation et de la gestion de l'eau

mercredi 14 juin 2023

Fermeture adminstrative pour cause sanitaire de la cuisine d'une école à Pantin. Le discret maire ne prévient pas les parents d'élèves

Fermeture de la cuisine de l’école Henri-Wallon à Pantin pour raison sanitaire : le maire répond aux parents, source Le Parisien.

Une semaine après les révélations du Parisien, Bertrand Kern, le maire (PS), s’est expliqué lors d’une réunion d’information, lundi soir. Sans vraiment convaincre les parents d’élèves, qui n’avaient pas été prévenus de la décision administrative due à des manquements aux règles d’hygiène. L’élu a aussi annoncé une série de mesures pour régler d’autres problèmes dans l’établissement.

Et oui, on fait cela discrètement … Pantin : la cuisine de l'école Henri Wallon fermée discrètement pour des problèmes d'hygiène, source France 3.

A Pantin, un arrêté préfectoral demandait la fermeture de la cuisine de l'école élémentaire Henri Wallon du 24 au 31 mai pour des problèmes d'hygiène, sans que les parents soient prévenus. Ces derniers ne décolèrent pas.

Les parents d'élèves l'ont appris fortuitement lundi. La cuisine de l'école élémentaire Henri Wallon de Pantin a été fermée du 24 au 31 mai. Une visite surprise de la DDPP 93 (direction départementale de la protection des populations de Seine-Saint-Denis), faisait état de déjections de souris trouvées dans l'office de la cantine, d'une absence d'hygiène de base, ou encore d'une absence de formation sur les gestes d'hygiène.

Pendant ce temps, les repas des enfants étaient froids, à base de chips, de petites salades ou de conserves, sans que les parents en aient été informés selon les représentants des parents d'élèves qui ont appelé la mairie. Cette dernière n'a alors évoqué qu'un souci technique.

Une réunion en urgence à l'école

Après avoir pris connaissance de ces problèmes d'hygiène, les parents ont contacté la mairie, qui les a convoqué ce mercredi en urgence dans l'école. Emmanuelle, dont la fille de huit ans est en CE1 à l'école Henri Wallon, explique que la mairie dit regretter «avoir privilégié l'action à la communication. Ils nous ont dit qu'ils ont préféré régler les problèmes dès le 25 mai comme réparer les trous par où passaient les souris, quelques fuites, et améliorer la formation du personnel».

Entre temps, la fille d'Emmanuelle a été victime d'une gastro «longue qui a duré cinq jours, ce qui est beaucoup plus qu'une gastro classique où en général, en 24 heures, elle récupère. Elle a eu des douleurs de ventres assez conséquentes. Lors de la réunion, j'ai dit à la mairie que si j'avais été prévenue de risques sanitaires à la cantine, je serais allée directement aux urgences» précise Emmanuelle. Cinq ou six autres enfants ont eu les mêmes symptômes, à la même période.

Les parents très en colère

Lors de la réunion organisée ce mercredi, les parents ont évoqué une «rupture de confiance très claire» explique la représentante des parents d'élèves. Ils ont aussi demandé que la cantine de mai ne soit pas facturée, «l'arrêté préfectoral pour connaître la réalité des dégâts, nous communiquer très précisément ce qui a été fait, les analyses bactériologiques réalisées en mars et qui sont apparemment saines. On a aussi demandé une réunion publique car cette grande colère ne va pas s'apaiser comme ça» précise Emmanuelle.

L'arrêté de la DDPP a été levé le 30 mai après une nouvelle visite d'inspection. La mairie a promis de diligenter une enquête pour comprendre d'où viennent les failles. Les parents d'élèves, toujours très en colère, ont l'intention de faire des visites surprises à la cantine où les choses devraient revenir à la normale dès ce mercredi.

Commentaire

La DDPP sait-elle désormais que la mairie de Pantin a la même couleur politique que la mairie de Paris qui elle considère les rats et souris comme nos amis ?
Le maire de Pantin devrait démissionner, s’il sait ce que le mot responsable veut dire. Je vous laisse trouver le qualificatif de ce maire ...

NB : Photo d’illustation.

vendredi 21 avril 2023

La gestion de Nestlé dans l’affaire Buitoni est critiquée pour son manque de transparence, lors de l’assemblée générale du groupe

«Assemblée générale de Nestlé: Ethos attend plus de transparence concernant l’affaire Buitoni», source communiqué d’Ethos du 20 avril 2023.

Ethos regrette le manque d’informations de Nestlé concernant l’affaire des pizzas Buitoni qui ont fait deux morts en France en 2022. Ethos a pris bonne note de l’accord entre Nestlé et les familles des victimes annoncé le 17 avril mais considère que les informations contenues dans le rapport annuel sur cette affaire sont très insuffisantes. Ethos considère également que la transparence du rapport de rémunération demeure très en deçà des pratiques de marché. Finalement, Ethos est déçu par la décision du conseil d’administration de ne pas soumettre le rapport climatique au vote des actionnaires de manière proactive.

Ethos recommande de s’opposer à la décharge des membres du conseil d’administration et de la direction (point 2 de l’ordre du jour) lors de l’assemblée générale qui se tient le 20 avril 2023 à Lausanne en raison du manque d’informations fournies par l’entreprise dans le cadre de l’affaire Buitoni en France. Si un accord a été annoncé lundi entre Nestlé et les familles suspendant ainsi la procédure civile, l’action pénale de l’affaire est toujours en cours. Pour cette raison, Ethos estime que le conseil d’administration doit rester responsable et ne peut donc être déchargé pour l’année 2022. 

Pour rappel, une cinquantaine de personnes, en grande majorité des enfants, étaient tombées malades au mois de mars 2022 en France après avoir mangé des pizzas de la marque Buitoni, propriété de Nestlé depuis 1988. Deux enfants étaient décédés en raison de la présence de la bactérie Escherichia coli. Ethos regrette en particulier le manque d’informations communiquées par Nestlé dans son rapport annuel et ses comptes 2022 au sujet de cette affaire. Les provisions exactes réalisées pour ce litige ne sont pas indiquées de manière spécifique dans les comptes qui ne mentionnent même pas cette affaire.

A propos d’Ethos
Ethos est une fondation suisse pour un développement durable, regroupe actuellement 247 caisses de pension et fondations d’utilité publique. Créée en 1997, la Fondation Ethos a pour buts de promouvoir l’investissement socialement responsable et de favoriser un environnement socio-économique stable et prospère au bénéfice de la société civile actuelle et future.

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir diffusé cette information.

Commentaire
Pour rappel, et surtout pour Ethos, il n'y a pas eu 'une cinquantaine de personnes' touchées dans cette épidémie, mais 55 personnes et deux décès. un peu de respect svp !

mardi 1 février 2022

Bref comparatif de la gestion du loup entre la Suisse et la France

Article où l’on va voir qu’avec un sujet comme le loup, en France et en Suisse, on n’a pas vraiment la même approche, même si des agriculteurs des deux pays se plaignent des dégats occasionnés par ce prédateur. 

Selon une dépêche AFP via agri-mutuel, «Un agriculteur appelle à tuer des loups, une enquête est ouverte»

Une enquête a été ouverte après un appel à «tuer et faire disparaître les loups», une espèce protégée en France, lancé par un agriculteur président de la Coordination rurale de la Creuse, a indiqué dimanche la secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba.

L’enquête demandée est déjà curieuse mais qu’il existe un secrétaire d’État à la bioviversité, alors, là, je rigole …, particularisme, bien de chez nous, semble-t’il …

«Il faut le tuer, le faire disparaître et ne rien dire, ce sera la meilleure solution. Un agriculteur travaille pour nourrir l’être humain, ne travaille pas pour nourrir un prédateur tel que le loup».

«Au delà de l’image surréaliste d’un représentant syndical prônant l’usage des armes et la dissimulation de preuves pour s’affranchir des règles de droit, tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit. Une enquête est ouverte », a répondu Bérangère Abba, également sur Twitter.

«Le loup est une espèce protégée. le tuer est illégal. Les services du ministère se sont saisis du dossier» a ajouté dans la soirée Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, toujours sur Twitter.

Plusieurs moutons avaient été attaqués fin décembre sur la commune de Féniers en Creuse, département où une cellule de veille a été mise en place depuis 2020, composée des associations de protection de la nature, des services de l’Etat, collectivités locales et forestiers. Toute observation du loup doit être signalée au service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB).

En France, les agriculteurs, apparemment, ne sont pas représentés dans cette cellule de veille, étonnant, non ?

Et en Suisse me direz-vous, «Les loups doivent pouvoir être tirés préventivement». Inimaginable en France, n’est-il pas ?

La régulation des loups revient sur le devant de la scène. Un peu plus d'un an après le rejet de la loi sur la chasse, la commission de l'environnement du National approuve sans opposition une initiative de son homologue du Conseil des Etats, autorisant les tirs préventifs de ces prédateurs. Un projet de loi doit être élaboré.

La régulation préventive existe déjà pour les bouquetins, qui sont eux aussi protégés. La commission du Conseil des Etats veut élargir cette méthode aux loups. L'augmentation de leur population pose des problèmes, notamment dans les régions de montagnes, plaide-t-elle.

L'élimination de meutes ou d'individus doit être autorisée, là où l'agriculture est menacée. Il doit aussi être permis d'abattre les loups qui s'approchent de façon menaçante des zones habitées et des êtres humains, ou contre lesquels les mesures de protection des troupeaux sont inefficaces. Les cantons devront justifier les mesures de régulation, ainsi que leurs objectifs.

Le texte offre davantage de souplesse dans la gestion des loups, salue la commission de l'environnement du National dans un communiqué publié mardi. Grâce à une régulation proactive, les populations seront maintenues à un niveau tolérable pour les éleveurs sans être pour autant mises en péril.

Voilà deux situations à peu près identiques face au péril loup, mais deux actions diamétralement opposées, un symptôme de la gestion ubuesque, donc française du loup.

Pendant ce temps, La présence d'un loup observée dans la Somme.

Mise à jour du 19 février 2022. Constat à propos du Loup: un quart des alpages de la zone sud du Jura très vulnérables.
Dans le canton de Vaud, un quart des alpages de la zone sud du Jura sont très vulnérables face au loup. C'est ce qui ressort des premiers résultats de l'analyse de vulnérabilité des alpages vaudois commandée par le Département de l'environnement et de la sécurité. Berne autorise par ailleurs le canton à élargir le périmètre de tir de régulation de la meute du Marchairuz.

Mise à jour du 10 mars 2022Selon AGIR de Suisse, «Protection des troupeaux: les cantons alpins revoient les critères». Alors que la loi sur la chasse est en cours de révision à Berne, les cantons alpins veulent des critères clairs pour la protection des troupeaux face aux attaques de loup. Ils revoient ceux qui devraient être appliqués cet été en vue de l'obtention d'indemnités et de la délivrance des autorisations de tir.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 6 août 2020

Afrique du Sud : Les coûteuses leçons de l'épidémie de listériose de Tiger Brands


Un panneau publicitaire faisant la promotion de polony d’Enterprise,
à l'usine Tiger Brands de Polokwane, Limpopo. Photo: Alaister Russell / The Sunday Times.
« Les coûteuses leçons de l'épidémie de listériose de Tiger Brands », source article de Francis Herd et Nicola Kleyn paru le 6 août 2020 dans financialmail.

La gestion par Tiger Brands de l'épidémie de listériose de 2018, qui a tué plus de 200 personnes, a coûté cher à l'entreprise, financièrement et sur le plan de la réputation.

Désolé semble être le mot le plus difficile pour les sociétés prises dans des scandales majeurs. Tiger Brands, qui possède des produits de base bien connus tels que le riz Tastic, les chocolats Beacon, le shampooing Gill et Enterprise Foods, ne fait pas exception.

L’incapacité de l’entreprise à reconnaître son rôle dans la plus grande épidémie de listériose au monde, qui a tué plus de 200 personnes, lui a coûté cher.

L'affaire a été lamentablement gérée par une entreprise dont les produits sont consommés par 2 millions de personnes par jour. Cela signifie que deux ans plus tard, Tiger Brands reste embourbé dans un litige, combattant les familles de ceux qui sont décédés de la listériose.

Plutôt que de composer, Tiger Brands a choisi de se battre jusqu'à la mort.

C’est un scandale qui révèle comment Tiger Brands a enfreint de nombreuses règles de gestion de crise: stopper le problème, présenter des excuses si vous vous êtes trompé et soyez humain face à une tragédie. S'il n’a pas encore perdu devant les tribunaux, il est en train de perdre devant le tribunal de l’opinion publique.

Comme le dit Dario Milo, associé du cabinet d'avocats Webber Wentzel: « Il n’y a généralement rien à gagner dans une bataille dans un tribunal, mais perdre maintenant devant le tribunal de l'opinion publique. »

L'histoire a commencé en février 2018, lorsqu'une épidémie de listériose, une maladie d'origine alimentaire, avait fait plus de 170 décès y compris des femmes enceintes et des bébés.

Au départ, l’Institut national des maladies transmissibles (NICD pour National Institute for Communicable Diseases) n’était pas sûr de son origine. Puis, le 4 mars 2018, le ministère de la santé a dit que la souche mortelle de Listeria ST6 avait été isolée dans 16 échantillons environnementaux collectés dans l'installation de Polokwane Enterprise.

Enterprise Foods, qui produisait de la polony et de la viande transformée, appartenait à Tiger Brands.

Dès le départ, l'entreprise a fait tout son possible pour éviter toute responsabilité.

Ce jour-là, Tiger Brands a publié une déclaration montrant une déconnexion vis-à-vis de la réalité. « [Nous] pouvons confirmer que nous avions trouvé une faible détection d'une souche de Listeria dans certains produits le 14 février, mais la présence de la souche ST6 n'a pas été confirmée par nos analyses », a-t-il dit.

En essayant de se défendre, Tiger Brands venait d'admettre avoir découvert la présence de Listeria des semaines auparavant. Et, plutôt que d'émettre un rappel alors qu'il était potentiellement impliqué dans l'épidémie, il a choisi d'envoyer les mêmes échantillons pour des analyses supplémentaires pour ST6.

Le lendemain, Tiger Brands a tenu une conférence de presse au cours de laquelle le PDG de l'époque, Lawrence MacDougall, a fait l’impossible pour éviter de prendre ses responsabilités. « Il n'y a aucun lien direct avec les décès liés à nos produits dont nous sommes au courant à ce stade. Rien », a-t-il dit.

La réponse de MacDougall a soulevé plus de questions que de réponses: si l’entreprise avait effectué des tests «de façon proactive», comment n’avait-elle pas trouvé le problème que tout le monde avait ?

La conférence de presse a été parsemée de moments farfelus.

On a demandé à MacDougall et aux autres dirigeants quand ils avaient mangé pour la dernière fois du polony d’Enterprise Foods. C'était l'occasion idéale de dire que manger des produits Enterprise était la dernière chose à faire. Au lieu de cela, MacDougall a souri et un autre cadre a laissé entendre que c'était une chose sensée à faire.

« Du polony, je n’en suis pas sûr », a dit MacDougall, réfléchissant à la question. « J’ai mangé des saucisses et de la saucisse de Vienne, il y a probablement quatre ou cinq semaines. »

« Hier, j'ai mangé une pizza au jambon haché », a dit Mary-Jane Morifi, directrice des affaires générales. « Si vous regardiez dans mon frigo en ce moment, vous verriez un polony mangé, un polony de chez Enterprise. »

Lorsqu'un journaliste a demandé à MacDougall s'il avait consulté des avocats avant la conférence de presse, il a répondu: « Non - faire ce qu'il faut et dire ce qu'il faut ne nécessite pas de préparation juridique. »

C'était un bon discours de président, mais ça sonnait particulièrement creux. Dire que MacDougall manquait d'empathie est un euphémisme.

Quelques jours plus tard, le Sunday Times a rapporté que le ministère de la santé avait demandé à plusieurs entreprises alimentaires d'envoyer des échantillons en novembre de l'année précédente, et Tiger Brands ne s'était pas conformé. Le journal a révélé que Tiger Brands avait rappelé des produits auprès de distributeurs sans alerte publique à la mi-février, alors même qu'il continuait à produire des tonnes de produits potentiellement dangereux.

Il s'est avéré que Tiger Brands savait que ses produits étaient potentiellement dangereux depuis longtemps. Dans des documents judiciaires de 2019, la société a dit qu'elle avait collecté des échantillons dès le 3 février et le même jour « des écouvillons prélevés sur deux produits ... testés positifs pour [Listeria monocytogenes] ».

Mais MacDougall a de nouveau tenté de répandre le blâme en mentionnant d'autres producteurs alimentaires, essayant d'éloigner Tiger Brands des décès évitables.

Pourtant, comme l'a déclaré le Dr Juno Thomas, chef du Centre des maladies entériques au NICD: « D'un point de vue scientifique, il ne fait aucun doute » que les produits de l'usine Polokwane d’Enterprise ont provoqué l'épidémie.

Parce que Tiger Brands a enfreint la première règle de la gestion de crise, en n’arrêtant pas le problème, le ton du reportage qui a émergé a créé de nouveaux problèmes.

Des rapports ont rapidement émergé dans lesquels des experts ont suggéré que l'entreprise était assise sur un énorme problème de santé depuis longtemps et qu'elle n'avait pas agi.

« Ce genre de chose ne se produit pas soudainement du jour au lendemain », a déclaré Selva Mudaly, présidente de l’Institut de la santé environnementale. « Ce n'est pas seulement dans une machine à trancher la viande, c'est dans tout, des écrous et des boulons, chaque partie de l'usine. »

Comme le soutiennent les universitaires en communication Shari Veil, Tara Buehner et Michael Palenchar, une fois qu'une organisation est considérée comme indigne de confiance, elle ne peut plus être la voix faisant autorité et contrôler l'information autour d'une crise. L'opportunité de diriger depuis le front est perdue.

La réponse de Tiger Brands, lorsqu'elle a été poursuivie par les familles, n'a fait qu'empirer les choses.

Vraisemblablement pour tenter de partager le blâme ou de briser le lien de causalité entre elle-même et les victimes, la société a tenté d'assigner des analyses de laboratoire d'autres producteurs alimentaires.

Les réclamants du recours collectif ont déclaré que cela n’était pas pertinent, car ils sont tombés malades après avoir mangé les produits de Tiger Brands et rien d’autre.

Mais en refusant d'accepter qu'il était logiquement responsable de certains, sinon de tous, des décès, Tiger Brands a transféré la charge de la preuve aux personnes qui sont tombées malades.

On ne sait pas comment on peut s'attendre à ce que les victimes prouvent le «lien direct» requis - peut-être auraient-elles dû passer des tests sanguins avant et après avoir mangé du polony ? Ou conservé les paquets ?

MacDougall a pris sa retraite depuis, mais Tiger Brands compte toujours le coût de ne pas s'excuser.

Heureusement, toutes les entreprises ne sont pas aussi bornées.

Woolworths a été l'une des premières entreprises à émettre un rappel de produits sur ses rayons liés aux usines d’Enterprise. Les clients qui entraient dans les magasins ont trouvé une liste complète de saucisses de Vienne et autres produits à base de viande qui avaient été retirés et affichés aux entrées.

Woolworths a dû être tenté de s’éloigner de la crise, car sa marque est construite autour de la qualité des aliments. Mais au lieu d'essayer de cacher cela, il a agi en toute transparence.

La critique de Woolworths était limitée: lorsque les entreprises agissent immédiatement, il ne reste généralement pas grand-chose à dire aux commentateurs.

Pourtant, Tiger Brands a été fustigé. Non seulement il n'a pas immédiatement dit aux personnes comment se protéger, en jetant, par exemple, la polony, mais il a également choisi de ne pas procéder à un rappel préventif lorsqu'il a retrouvé Listeria dans ses produits en février 2018. Il pensait à la mauvaise presse, plutôt qu’au personnes qui mangeraient son produit.

Dans les documents judiciaires, Tiger Brands fait valoir qu'il a pris toutes les précautions raisonnables pour assurer la sécurité sanitaire de ses produits et affirme que la présence de bactéries de type Listeria monocytogenes en petites quantités dans les produits alimentaires a été acceptée par les services réglementaires.

Au lieu d'admettre qu'elle contrôlait pleinement la propreté de ses installations et la qualité de ses aliments, Tiger Brands a agi comme la victime impuissante de germes invisibles partout. C’est une stratégie lâche.

Il y a une autre façon de faire les choses. En 2008, il y a eu une épidémie de listériose au Canada qui a entraîné 20 décès. L’Agence canadienne d’inspection des aliments s’est concentrée sur les Aliments Maple Leaf, et les trancheurs de charcuterie l’entreprise ont été testés positifs.

Contrairement à Tiger Brands, Maple Leaf a lancé un énorme rappel. Rapidement, le PDG de l'entreprise Michael McCain a présenté des excuses claires et sans équivoque.

McCain a pris l'entière responsabilité. « Tragiquement, nos produits ont été liés à des maladies et à des pertes de vie », a-t-il dit. Il était d'avis que, que les inspecteurs fassent ou non leur travail, Maple Leaf avait enfreint ses propres normes et était uniquement responsable. « La responsabilité s'arrête ici », a-t-il dit.
Il n’a pas trouvé d’excuses et n’a pas cherché de boucs émissaires.

De manière significative, McCain a dit: « Il y a deux conseillers auxquels je n'ai prêté aucune attention. Le premier sont les avocats, le second sont les comptables. »

Ne vous y trompez pas, il y a eu des coûts pour Maple Leaf: le rappel a coûté entre 25 et 30 millions de dollars, tandis qu'un recours collectif a coûté 25 millions de dollars supplémentaires. Mais il a été réglé rapidement, évitant des années d'acrimonie.

On lira les articles publiés par le blog sur cette affaire ici.

Chez Tiger Brands, les coûts s'accumulent toujours. Alors que la faiblesse du marché a affecté le cours de l’action Tiger Brands, sa gestion du cas de la listériose a également pesé lourd.

Avant la crise, les actions de Tiger Brands se négociaient à 394 rands (45,11 euros); en novembre dernier, ils étaient à 216 rands (10,43 euros); aujourd'hui, ils sont à 175 rands (8,45 euros).

Dans sa présentation des résultats de novembre, ni MacDougall, ni le directeur financier Noel Doyle, qui a depuis remplacé MacDougall au poste de PDG, n'ont même mentionné le cas de la listériose. Mais les médias l'ont fait.

Il est impossible de savoir où en serait Tiger Brands si elle avait choisi une approche plus responsable, mais elle aurait sûrement été mieux lotie.

Un règlement rapide avec les victimes aurait probablement coûté moins que les 40 milliards de rands (2 milliards d’euros) perdus en valeur marchande en environ un an et demi. Comme l'a montré Maple Leaf, il existe un moyen plus courageux et meilleur que de se cacher derrière des avocats et les compagnies d'assurance, comme l'a fait Tiger Brands.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

mercredi 17 juin 2020

Mission, Impact, gestion et conséquences de l’épidémie du coronavirus-COVID 19 , audition du DG de la santé et le sphinx n'a pas parlé


« Impact, gestion et conséquences de l’épidémie du coronavirus-COVID 19 », Mission d'information de la conférence des Présidents
Cette mission transversale et à durée indéterminée, au sein de laquelle l'ensemble des commissions permanentes et des délégations sont représentés et à laquelle les présidents de groupe sont associés, a pour objectif, dans une première phase, d'assurer un suivi renforcé de la gestion de la crise sanitaire et des mesures prises dans le cadre de l’urgence sanitaire conformément à ce que prévoit la loi du 23 mars 2020.
Hier, le 16 juin 2020, à partir de 17 h, était l’audition attendue de M. Jérôme Salomon, directeur général de la santé, et ce pendant près de 4 heures, voir ce lien.

Mais, il n’était pas venu pour être un bouc émissaire et encore moins un fusible des politiques ou un bourgeois de Calais, en réalité, c’est un sphinx que nous avons entendu, et pardons de ce pléonasme, car, un sphinx ne parle pas, mais les réponses longues trop longues du directeur général de la santé n’ont pas, à mon sens, apporté de réponses précises et courtes aux questions posées … par les députés et la mission d’information est restée sur sa fin … j'espère que cela ne va pas continuer comme cela ...

Exemple, à la question d’un député, pourtant simple, de M. Damien Abad, « Le 4 mars dernier, vous déclariez les masques n’ont aucun intérêt pour le grand public, est-ce qu’aujourd’hui, vous regrettez vos propos ?
A peu près tout a été comme cela …

Mise à jour du 28 juin 2020. On lira le compte-rendu écrit de l'audition du DGS, ici.

mardi 21 avril 2020

Gestion du risque d'infections à Vibrio parahaemolyticus associé à la consommation d'huîtres: une revue


« Gestion du risque d'infections à Vibrio parahaemolyticus associé à la consommation d'huîtres: une revue », source article paru dans Comprehensive Reviews in Food Science and Food Safety.

Vibrio parahaemolyticus est une bactérie Gram négatif naturellement présente dans le milieu marin. Les huîtres, qui filtrent l'eau, peuvent accumuler ce pathogène dans leurs tissus mous, augmentant ainsi le risque d'infection à V. parahaemolyticus chez les personnes qui consomment des huîtres.

Dans cette revue, les facteurs affectant l'accumulation de V. parahaemolyticus dans les huîtres, la route de l'agent pathogène de la production primaire à la consommation et les effets potentiels du changement climatique ont été discutés. De plus, des stratégies d'intervention pour réduire l'accumulation de V. parahaemolyticus dans les huîtres sont présentées.

Une revue de la littérature a révélé les informations suivantes pertinentes pour la présente étude: (a) la gestion de la sécurité sanitaire des huîtres (pour la consommation humaine) de la production primaire à la consommation reste un défi, (b) il existe de multiples facteurs qui influencent la concentration de V. parahaemolyticus dans les huîtres de la production primaire à la consommation, (c) le changement climatique pourrait éventuellement affecter la sécurité sanitaire des huîtres, à la fois directement et indirectement, mettant la santé publique en danger, (d) de nombreuses stratégies d'intervention ont été développées pour contrôler et/ou réduire la concentration de V. parahaemolyticus dans les huîtres à des niveaux acceptables, mais la plupart d'entre elles se concentrent principalement sur les étapes en aval de la chaîne d'approvisionnement des huîtres, et (c) bien que la réglementation et/ou les directives disponibles régissant la sécurité sanitaires de la consommation d'huîtres soient principalement disponibles dans les pays développés, des informations limitées sur la sécurité sanitaire des aliments sont disponibles dans les pays en développement.

Les informations fournies dans cette revue peuvent servir d'alerte précoce pour gérer les effets futurs du changement climatique sur la sécurité sanitaire de la consommation d'huîtres.

Référence
Comprehensive Reviews in Food Science and Food Safety
Free Access
Nodali Ndraha, Hin‐chung Wong, Hsin‐I Hsiao
First published:13 April 2020

mardi 10 septembre 2019

Le monde scientifique pleure le décès d'une voix éminente sur la résistance aux antibiotiques, Stuart Levy


« Le monde scientifique pleure le décès d'une voix éminente sur la résistance aux antibiotiques », source CIDRAP News.

Stuart Levy, une voix influente sur les dangers de la surconsommation d'antibiotiques chez l’homme et l’animal, est décédé la semaine dernière après une longue maladie.

Levy était un médecin et chercheur distingué qui a enseigné à la faculté de médecine de l'Université Tufts pendant près de 48 ans. Il a également été directeur d Center for Adaptation Genetics and Drug Resistance de Tufts, ainsi que fondateur et président de l'Alliance for Prudent Antibiotic Use, une organisation à but non lucratif qui promeut l'utilisation appropriée des antibiotiques.

Levy a publié plus de 300 articles et revues au cours de sa carrière, et a écrit et publié plusieurs livres. Son livre de 1992, The Antibiotic Paradox: How Miracle Drugs are Destroying the Miracle, a été traduit en quatre langues.

Recherche pionnière
Parmi ses nombreuses contributions sur le terrain, Levy a mené des recherches pionnières sur les gènes de résistance aux antibiotiques et les pompes à efflux, deux mécanismes importants utilisés par les bactéries pour lutter contre les antibiotiques. Mais il est peut-être surtout connu pour ses recherches novatrices sur les effets de la faible utilisation d'antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation humaine, affectant la santé humaine, comme le rapporte Big Chicken, le livre de Maryn McKenna.

En 1974, dans une première étude du genre, Levy et ses collègues ont mené une expérience visant à déterminer si l’alimentation des poulets avec de faibles niveaux d’oxytétracycline entraînerait des modifications des bactéries intestinales dans un élevage familiale de poulets. En quelques jours à peine, ils ont découvert que des bactéries résistantes à la tétracycline commençaient à apparaître dans les échantillons de selles des poulets et qu'en l'espace d'une semaine, leur flore intestinale était presque entièrement constituée de bactéries résistantes à la tétracycline. Après plusieurs semaines, des bactéries multirésistantes ont commencé à apparaître.

Ces travaux n'étaient pas une surprise. Cependant, au bout de 4 mois, des bactéries tétracyclines et multirésistantes ont commencé à apparaître dans les échantillons de selles d'un groupe témoin de poulets ayant reçu une nourriture sans antibiotiques. Et au bout de 5 mois, Levy et ses collègues ont découvert des bactéries multirésistantes à la tétracycline dans près du tiers des échantillons de selles de l’élevage familiale.

« Les résultats actuels démontrent clairement que les aliments supplémentés en antibiotiques sont un facteur contribuant à la sélection de souches de bactéries humaines résistantes », ont écrit Levy et ses collègues dans le New England Journal of Medicine de 1976. « Ces données vont à l'encontre de l'utilisation non qualifiée et illimitée des aliments médicamenteux en élevage et plaident en faveur d'une réévaluation de cette forme de traitement généralisé des animaux. »

Modèle et mentor
Selon Gail Hansen, consultante en médecine vétérinaire et en santé publique, Levy a été l'un des premiers scientifiques à explorer l'importance de la gestion responsable des antibiotiques, une question qui deviendra l'une de ses priorités.

« Le Dr Levy était un médecin et un pionnier dans l’étude systématique et scientifique de la résistance aux antibiotiques chez l’homme et les animaux… Ses études ont fourni certaines des premières données sur l’utilisation des antibiotiques à faible concentration chez les animaux destinés à l’alimentation et la résistance aux bactéries qui entraîne des maladies chez l’homme », a déclaré Hansen. « Il s'est rendu compte que la menace d'une résistance aux antibiotiques provenant de toutes les utilisations était un dommage collatéral résultant de l'utilisation bénéfique de médicaments. »

Hansen a ajouté que M. Levy avait également compris l'importance de communiquer de bonnes données scientifiques au public et qu'il encourageait les autres scientifiques travaillant sur la résistance aux antibiotiques et leur gestion. « Il était un modèle, un mentor et un ami pour de nombreuses personnes qui s'efforcent de maintenir l'efficacité des antibiotiques pour lutter contre les maladies », a-t-elle déclaré.

Levy était fréquemment honoré pour son travail. En 2012, il a reçu l’Abbott-ASM Lifetime Achievement Award de l'American Society for Microbiology pour ses contributionsà la microbiologie et ses décennies de recherche sur la résistance aux antibiotiques.

En plus de ses recherches sur la résistance aux antibiotiques, Levy a été impliqué dans le développement d'antibiotiques et a été le cofondateur de Paratek Pharmaceuticals, à Boston, où il a contribué au développement de deux antibiotiques à base de tétracycline, la saracycline et l'omadacycline.

« Stuart était un médecin distingué à la pointe du développement des antibiotiques et un défenseur dévoué de l'utilisation prudente des antibiotiques », a déclaré le PDG de Paratek, Evan Loh, dans un communiqué de presse. « Il va beaucoup nous manquer. »

samedi 31 août 2019

Quand la crise survient: une pratique d’une crise internationale aide à se préparer à un scénario d'urgence


« Quand la crise survient: une pratique d’une crise internationale aide à se préparer à un scénario d'urgence », source BfR 34/2019 du 29 août 2019

Le BfR, le BVL et l'EFSA organisent des exercices pour le management transnationale des crises alimentaires

Les chaînes d'approvisionnement mondiales ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. Par exemple, des œufs contaminés par l'insecticide Fipronil ont atteint l'Europe et l'Asie en 2017. Les agents pathogènes comme EHEC présents dans les aliments ont provoqué des maladies et des décès dans plusieurs pays de l'UE en 2011.

« La libre circulation des marchandises en Europe et l'augmentation des importations en provenance des pays du tiers monde ont créé de nouveaux défis en sécurité des aliments » a dit le Dr. Dr. Andreas Hensel, président de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR).

« Les exercices de crise devraient promouvoir la mise en réseau et améliorer la coopération internationale. »

Au nom de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et avec sa coopération, le BfR, avec le soutien de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments (BVL), ont organisé un exercice de crise internationale du 28 au 30 août 2019 au BfR.

Lors de l’évènement qui s’est tenu du 28 au 30 août 2019 au BfR, des experts des domaines de la science et de la communication sur l'évaluation et la gestion des risques expliqueront comment les réseaux existants dans l'UE peuvent être développés plus avant.

Les pays participants sont la Belgique, l'Allemagne, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, avec le soutien de l'EFSA.

Par exemple, l'Allemagne est représentée par le BfR, le BVL et le ministère fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL). En prenant l’exemple d’un contaminant chimique dans la chaîne alimentaire, lors de la crise, des éléments de gestion de crise sont appliqués de manière réaliste en cas d’urgence et, en particulier, la coopération transnationale est plus étroitement liée et donc améliorée.

Cette manifestation fait partie d'un ensemble plus vaste de mesures que l'EFSA a résumées sous le titre « Outils d'évaluation des risques pour la sécurité sanitaire de la chaîne d'approvisionnement mondiale pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. »

L’exercice de gestion de crise vise à renforcer les réseaux transnationaux de détection précoce des risques, de prévention des crises et de communication en temps de crise.

La première journée de l'événement sera consacrée à l'échange scientifique d'outils d'aide à l'évaluation des risques et à la gestion des risques en cas de crise ou d'incident. En outre, des représentants des pays participants fourniront des informations sur les procédures et les structures régionales de gestion de crise.

La pratique de crise est au centre de la deuxième journée. Sur la base d'un scénario réaliste préalablement élaboré, les participants vont se préparer la gestion d'une crise alimentaire transnationale. Les procédures et processus existants dans différents pays sont examinés ensemble.

Des équipes interdisciplinaires élaborent les mesures appropriées pour résoudre la crise et les coordonnent en étroite coopération avec les partenaires internationaux.

Pour cela, les domaines de l'évaluation des risques et de la gestion de crise ainsi que de la communication des risques et des crises sont pris en compte.

La formulation de messages clés et de stratégies pour la communication des incertitudes est particulièrement difficile. Celles-ci relèvent de la simulation de l’exercice, de l’attention accrue du public, ainsi que des médias classiques et des réseaux sociaux.

Le troisième jour de l'événement, l'expérience acquise, les résultats et les options de mise en œuvre futures seront discutés. Au cours d'ateliers approfondis, ils se prépareront à l'utilisation de différents outils et le traitement adéquat des médias en cas de crise.

NB : L’important est d’agir à temps, avant la crise, c’est trop tôt et après c’est trop tard !

Complément du 6 septembre 2019. On lira le compte-rendu des autorités du Luxembourg,  Exercice de gestion de crise pour la maîtrise pour la maîtrisetransnationale des crises alimentaires.