Affichage des articles dont le libellé est viande crue. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est viande crue. Afficher tous les articles

vendredi 24 février 2023

One Health : Risques pour la santé humaine de friandises contaminées et aux régimes alimentaires à base de viande crue pour animaux de compagnie

A la veille du salon de l’Agriculture 2023, l’Anses agite une menace, «La santé des animaux, c'est aussi la nôtre», mais elle ferme les yeux sur les ventes de viande brousse en France, vous avez dit One Health ?

Il me semble aussi que dire dans l’assertion, «Le moustique, à travers les maladies qu’il transmet, tue 400 000 personnes par an», il faudrait préciser qu’il s’agit de données dans le monde, sans qu’on sache très bien quelle est l’origine de cette information. Ici, il est annoncé 1 million de personnes …

L’Anses souligne la «Prudence avant de donner à un animal un médicament pour humains».

Enfin, une autre information de l’Anses rapporte que «75% des maladies émergentes chez les humains ont une origine animale». C’est important, mais ce dont il va être question ci-après, est encore plus basique, et il ne semble pas que Salmonella soit un germe émergent. En effet, «Des chercheurs mettent en évidence les risques pour la santé humaine de friandises pour animaux de compagnie contaminées», source article de Joe Whitworth paru le 24 février 2023 dans Food Safety News.

Une étude au Royaume-Uni a ajouté à la preuve que les friandises pour chiens à base de viande séchée peuvent être contaminées par Salmonella.

Les chercheurs ont également découvert que certains échantillons de produits contenaient des types similaires de Salmonella identifiés chez des patients humains, ce qui les a incités à exiger des mesures d'hygiène, notamment un lavage minutieux des mains par les propriétaires de chiens, les distributeurs d'aliments pour animaux de compagnie et les vétérinaires.

Une sélection de friandises séchées provenant d'animaleries locales et de distributeurs en ligne a été analysée pour Salmonella au Royaume-Uni. Les friandises ont été achetées dans une animalerie indépendante et dans une grande chaîne nationale du Merseyside, ainsi que chez deux distributeurs en ligne fournissant tout le pays de septembre à octobre 2021.

Les friandises séchées à l'air ou lyophilisées et déshydratées n'ont pas subi de cuisson ou de traitement thermique dans le cadre de la production ; cependant, le procédé utilisé doit avoir fait ses preuves dans des analyses de prélèvements pour s’assurer de la destruction de Salmonella.

Quatre-vingt-quatre échantillons ont été analysés. Les protéines animales comprenaient du buffle ou du bison, du poulet, bœuf, agneau, porc, canard, lapin et chameau, selon l'étude publiée dans la revue Vet Record, «Isolation of Salmonella species of public health concern from commonly fed dried meat dog treats». L’article est disponible en intégralité.

Une série de Salmonella détectée
Salmonella a été isolée à partir de 13 friandises. Les échantillons qui ont été testés positifs étaient des « pizzle sticks» de pénis de taureau séchés, d’oreilles de bison, d’oreilles de lapin à fourrure et dans des friandises au poulet séchées. Tous les résultats positifs provenaient de la même animalerie indépendante lors de deux visites distinctes.

Cela pourrait représenter un problème local, mais pourrait également être le résultat d'une contamination chez le fournisseur ou au sein de la chaîne d'approvisionnement, et sans autre prélèvement environnemental, il n'a pas été possible d'identifier où la contamination de la chaîne de production s'est produite, a révélé l'étude.

Les types de Salmonella retrouvés étaient Salmonella Anatum, Derby, Dublin, Infantis et Salmonella Typhimurium monophasique. Le sérotype le plus fréquemment isolé était Salmonella Derby six fois à partir d'oreilles de bison, avec Salmonella Dublin dans deux échantillons de pizzle stick.

Les souches de Salmonella Derby et de Salmonella Typhimurium monophasique étaient génétiquement similaires aux prélèvements de patients, mais il n'y avait aucune information épidémiologique pour confirmer un lien. Le risque de transmission à l'homme a été lié à un manque d'hygiène suite à la manipulation de friandises pour chiens ou au contact avec des animaux susceptibles d'excréter Salmonella dans leurs fèces.

Les friandises de l'animalerie indépendante ont été déballées sans étiquetage, ni information de traçabilité. Ceux de la chaîne nationale étaient conditionnés individuellement dans des sachets plastique scellés avec une marque.

Les friandises du premier distributeur en ligne ont été livrées dans une boîte avec des collations avec des oreilles non conditionnées et d'autres articles dans des sacs scellés avec une marque. Ceux de l'autre vendeur en ligne se présentaient sous la forme de plusieurs articles dans des sachets en plastique transparents sans étiquetage.

Le pays d'origine était inconnu pour la majorité des friandises, bien que quatre aient été produites au Royaume-Uni et qu'un quart ait déclaré que les matériaux provenaient du Royaume-Uni et d'Europe sur leur site Internet. Un manque d'informations sur l'origine pose un risque d'importation de sérotypes de Salmonella qui ne sont pas couramment signalés au Royaume-Uni et souligne l'importance d'un étiquetage clair pour la traçabilité, ont dit les scientifiques.

Les directives gouvernementales stipulent que les produits à mâcher pour chiens doivent être conditionnés dans des emballages inutilisés. Cependant, les friandises contaminées par Salmonella dans l'étude étaient vendues en vrac qui pouvaient être ramassées à la main et achetées dans des sachets en papier.

«Des efforts devraient être faits pour éduquer davantage les propriétaires de chiens sur les risques potentiels posés par ces friandises s'ils choisissent de les nourrir, en particulier chez les ménages avec des personnes à haut risque présentes, telles que des personnes immunodéprimées ou de jeunes enfants. L'importance des pratiques d'hygiène entourant leur utilisation doit être soulignée, en particulier en ce qui concerne le lavage des mains après utilisation et la considération de ne pas les nourrir dans l'environnement domestique», ont dit les chercheurs.
Risques liés aux régimes à base de viande crue
Pendant ce temps, une autre étude a cherché à voir si les régimes à base de viande crue (RMBDs pour raw meat-based diets) pour animaux de compagnie sont une source de bactéries avec des gènes de résistance au linézolide. Ces bactéries peuvent se propager des animaux aux humains lors d'un contact étroit entre les animaux domestiques et leurs propriétaires.

Cinquante-neuf échantillons de RMBDs provenant de 10 fournisseurs en Allemagne et en Suisse ont été testés pour les bactéries Gram positif résistantes au florfénicol. Un total de 27 isolats de Enterococcus faecalis, Enterococcus faecium et Vagococcus lutrae ont été obtenus à partir de 24 échantillons. Les chercheurs ont découvert des gènes susceptibles de conférer une résistance au linézolide.

Le linézolide est un médicament de dernier recours pour traiter certaines infections graves chez l'homme, selon une étude publiée dans la revue Eurosurveillance.

Les échantillons étaient issus de bœuf, de la volaille, du cheval, de l'agneau, du poisson, du lapin et du gibier et ont été achetés entre septembre 2018 et mai 2020.

Selon les scientifiques, la forte présence d'isolats résistants au florfénicol dans les aliments crus pour animaux de compagnie fabriqués à partir de viande principalement d'origine européenne est préoccupante et souligne la nécessité de son utilisation rationnelle dans le secteur agricole.

La présence d'isolats hébergeant des gènes de résistance au linézolide dans les aliments crus pour chiens souligne l'importance de la sensibilisation aux risques possibles associés aux RMBDs et la fourniture d'informations aux propriétaires d'animaux sur la manipulation et l'alimentation correctes avec des RMBDs afin de réduire les risques potentiels pour la santé», ont déclaré les chercheurs.

vendredi 23 décembre 2022

Etats-Unis : La popularité préoccupante de la viande bovine hachée crue ou ‘Tiger Meat’ en sandwichs» et la sécurité des aliments

«La popularité préoccupante de la viande bovine crue ou ‘Tiger Meat’ en sandwichs», source Food Safety News, article complété par mes soins -aa

Certaines traditions de vacances valent-elles la peine d'être transmises ? Le département des services de santé du Wisconsin le pense certainement. Et cette tradition ? Sandwichs à la viande crue, parfois appelés viande de tigre (Tiger Meat), sandwichs cannibales ou steak tartare.

De nombreuses familles du Haut-Midwest, mais apparemment à travers les États-Unis, considèrent ces sandwichs comme une tradition de vacances, mais les manger constitue une menace sérieuse car des bactéries Salmonella, E. coli, Campylobacter et Listeria qui peuvent vous rendre malade.

«Peu importe où vous achetez votre viande bovine !» a dit le département des services de santé du Wisconsin dans un récent message sur Facebook.

Selon le département des services de santé du Wisconsin, il y a eu huit éclosions dans cet État liées à la consommation de viande bovine hachée crue depuis 1986. Cela comprend une importante éclosion à Salmonella impliquant plus de 150 personnes en décembre 1994.

Pour éviter de devenir une statistique cette année, assurez-vous que tous les produits de viande que vous consommez soient cuits à la bonne température interne indiquée ci-dessous :
- Steaks, côtelettes et rôtis de bœuf, de porc, d'agneau et de veau : 63°C ou 145 degrés F avec un repos de trois minutes.
- viande hachée de bœuf, porc, agneau et veau hachée: 71°C ou 160 degrés F.
- Volaille, entière ou hachée : 74°C ou 165 degrés F.

Si les sandwichs au bœuf cru sont une tradition chez vous, essayez cette alternative sûre : faites cuire la viande bovine hachée avec les mêmes épices et garnitures, jusqu'à ce qu'il atteigne 71°C ou 160 degrés F, et servez-le sur du pain ou des crackers.

Vous constaterez peut-être qu'il a meilleur goût une fois cuit et vous ne risquerez pas ainsi de vous rendre à l'hôpital.

Par ailleurs, plus près de chez nous, il existe en Belgique le filet américain, et voici ce qu'en dit l'agence belge de la sécurité des aliments, «Dans les mailles du filet... américain», source AFSCA.
«Filet américain»... D'où vient cette appellation ? Pas d'Amérique, en tout cas, vu que les Américains n'aiment pas la viande crue... La réalité est beaucoup plus simple : le filet américain est belge et même bruxellois.

Steak tartare, filet américain, quelle différence ?
C'est la mayonnaise ! Elle est absente dans la composition du steak tartare et indispensable dans celle du filet américain. La mayonnaise doit être préparée avec 4 jaunes d'oeufs au litre.
Les Belges ont rapidement adopté le filet américain et l'ont accompagné de salade et de bonnes frites. Il est devenu un des fleurons de notre culture gastronomique.

NB : Photo du Wisconsin Department of Health Services.

jeudi 21 juillet 2022

Nourrir les chiens avec de la viande crue est associée à une présence accrue de bactéries résistantes aux antibiotiques

«Nourrir les chiens avec de la viande crue est associée à une présence accrue de bactéries résistantes aux antibiotiques», source Université de Bristol.

De nouvelles études ont révélé une association entre l'alimentation en viande crue des chiens de compagnie et la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques d'importance critique.

Deux études menées par une équipe de l'Université de Bristol ont révélé que les chiens nourris avec de la viande crue étaient plus susceptibles d'excréter des bactéries Escherichia coli (E. coli) résistantes aux antibiotiques dans leurs selles. Des recherches antérieures ont montré qu'il existe un potentiel de partage de bactéries entre les chiens et leurs propriétaires humains par le biais d'interactions quotidiennes, ce qui a conduit les chercheurs à suggérer que l'aliment cru n'est pas le choix alimentaire le plus sûr et que, s'il est choisi, les propriétaires devraient prendre des précautions supplémentaires. lors de la manipulation de viande crue et faites particulièrement attention lors du nettoyage de leur chien.

L'étude publiée dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy a enquêté sur des chiens adultes et a trouvé des liens entre les chiens mangeant de la viande crue et excrétant des E. coli résistants. L’étude soutient une étude récente de l'équipe, publiée dans la revue One Health, qui a examiné des chiots de 16 semaines. Les deux études, qui ont utilisé des données provenant de différents chiens, démontrent que les chiens peuvent excréter des bactéries résistantes, quel que soit leur âge ou la durée de leur alimentation avec de la viande crue.

L'environnement dans lequel vit un chien a également joué un rôle dans le potentiel d'excrétion de bactéries résistantes. L'alimentation crue était un facteur de risque important pour les chiens vivant à la campagne, tandis que chez les chiens vivant en ville, les facteurs de risque étaient beaucoup plus compliqués, reflétant probablement la variété des modes de vie et des expositions chez les chiens de ville.

Les deux études ont recruté un total de 823 chiens et leurs propriétaires (223 chiots pour la première étude et 600 chiens adultes dans la seconde étude). Les propriétaires ont rempli des questionnaires sur leurs chiens, leur régime alimentaire et leur environnement, et ont fourni des échantillons de matières fécales de leurs chiens.

Les échantillons ont ensuite été analysés pour détecter la présence de E. coli résistants aux antibiotiques et des analyses des facteurs de risque ont été menées pour explorer les associations entre les facteurs liés au mode de vie, les environnements signalés dans l'enquête auprès des propriétaires et la détection de E. coli résistants.

Matthew Avison, professeur de bactériologie moléculaire à la School of Cellular and Molecular Medicine, qui a dirigé les aspects microbiologiques de ces études, a déclaré : «Les bactéries résistantes aux antibiotiques sont partout, mais certains antibiotiques sont considérés comme extrêmement importants pour une utilisation chez l'homme. Nous avons montré que les chiens nourris avec de la viande crue sont plus susceptibles d'être porteurs de bactéries résistantes à ces médicaments importants, ce qui ne signifie pas que l'animal ou son propriétaire tombera malade.»

«E. coli est une bactérie répandue qui se trouve dans les intestins de tous les humains et animaux, mais c'est une cause fréquente de nombreuses maladies, y compris l'infection des voies urinaires, et peut provoquer des maladies graves, y compris la septicémie, si elle se propage à d'autres parties du corps.»

«Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour réduire la circulation de E. coli et d'autres bactéries d'importance critique résistantes aux antibiotiques. Nos études s'ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses que le fait de ne pas donner de viande crue aux chiens peut contribuer à cet objectif.»

«Nous savons que les humains et les animaux partagent des bactéries les uns avec les autres, donc ce que nous trouvons dans votre animal de compagnie peut également être en vous. Les propriétaires d'animaux doivent être encouragés à pratiquer une bonne hygiène et ne pas donner d'aliments crus à votre chien peut en faire partie», a ajouté Kristen Reyher, professeur d'épidémiologie vétérinaire et de santé des populations à la Bristol Veterinary School et co-auteur des deux articles. «Nous pouvons tous faire notre part pour réduire la résistance aux antibiotiques et ses terribles effets sur la santé humaine et animale.»

NB : Merci à Joe Whitworth de m’voir signalé l’information.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !