mardi 8 janvier 2019

L'Irlande est-il le pays de la fermeture des restaurants ?


Dans un article dans un précédent blog, j’indiquais en octobre 2016, « Fermetures des restaurants en Irlande, y’a eu des bas, mais 2016 sera en hausse par rapport à 2015 ».

De fait, comme vous le verrez en fin d’article, 2016 et 2015 ont les mêmes résultats, mais 2016 est supérieur à 2015 pour les nombres de fermetures …

Après un sursaut en 2017 voici que la situation s’est de nouveau dégradée avec « 109 ordonnances d'exécution dans les entreprises du secteur alimentaire en 2018 », selon un communiqué du 8 janvier 2019 de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI).
La Food Safety Authority of Ireland (FSAI)  a déclaré que 109 ordonnances d'exécution avaient été signifiées aux entreprises du secteur alimentaire pour des non-conformités à la législation sur la sécurité des aliments en 2018, ce qui représente une augmentation de 58% par rapport à 2017 (69). La FSAI a souligné l'importance d’avoir un système robuste de management de la sécurité des aliments et elle a souligné qu'il incombait aux entreprises du secteur alimentaire de veiller à ce que les aliments qu'ils vendent soient salubres et conformes à la législation sur la sécurité des aliments.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, les inspecteurs des produits alimentaires ont exécuté 95 ordonnances de fermeture, 5 ordonnances d'amélioration et 9 ordonnances d'interdiction visant des entreprises du secteur alimentaire dans tout le pays. Les types de problèmes récurrents en matière de sécurité sanitaire des aliments qui entraînent des ordonnances d'exécution sont les suivants : preuve d'infestation par des rongeurs et présence de crottes de rongeurs ; conditions immondes ; défaut de maintien des températures correctes pour les denrées alimentaires ; manque de connaissances sur la sécurité des aliments par le personnel ; installations de stockage des aliments inadéquates et installations d’eau pour le nettoyage inadéquates ou insuffisantes.
S'exprimant sur les chiffres annuels, Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a déclaré que l'augmentation des ordonnances d'exécution en 2018 était inacceptable. 
« Il n'y a absolument aucune excuse pour les pratiques alimentaires négligentes. Les raisons invoquées pour les ordonnances d'exécution sont de simples erreurs qui ne devraient pas se produire dans une entreprise du secteur alimentaire. Les ordonnances d'exécution ne sont communiquées aux entreprises du secteur alimentaire que lorsqu'un risque grave pour la santé du consommateur a été établi ou lorsqu'il existe un certain nombre d'infractions graves en cours au niveau de la législation relative aux aliments. La non-conformité par des entreprises du secteur alimentaire ne sera pas tolérée et toutes les infractions à la législation sur la sécurité des aliments seront traitées dans le respect de la loi. » 
Voici ci-après ce que donne de 2012 à ce jour les chiffres des ordonnances d’exécution. Entre parenthèses figurent les chiffres des fermetures d’entreprises du secteur alimentaire qui sont majoritairement des restaurants …
  • 2019 : 1 (1)
  • 2018 : 109 (95)
  • 2017 : 69 (64)
  • 2016 : 106 (94)
  • 2015 : 106 (90)
  • 2014 : 113 (96)
  • 2013 : 144 (119)
  • 2012 : 109 (91)
Complément du 11 janvier 2019. On lira aussi cet article paru dans Food Safety News, It’s not that far away: FSAI looks ahead to food safety system of 2030. Tout un programme !

Appel pour un lundi vert, ce sera sans moi !

Après un ‘appel pour un lundi vert’, voici quelques réactions notées ici et là …

Selon France info,
La présidente de la FNSEA assure qu'en France « la consommation de viande ne provoque pas de déforestation ». Christiane Lambert ironise par ailleurs sur le fait de « voir des hommes ou femmes célèbres donner des leçons entre trois allers-retours entre Paris et New-York », au coût carbone élevé.
La Confédération paysanne reproche de son côté à cet appel de ne pas « pointer la responsabilité des industriels et des distributeurs qui, dans leur course aux prix bas, empêchent, dit-elle, la généralisation des pratiques d’élevage les plus vertueuses », ou de « ne pas évoquer les bienfaits de l'élevage paysan pour l'environnement », ni le fait que certaines terres agricoles « ne peuvent être valorisées que par l'élevage extensif. »
Un communiqué de la Confédération paysanne du 4 janvier 2019 indique « Appel pour un lundi vert » : stop aux mensonges ! »
Avec une tribune « pour un lundi vert » truffée d'erreurs et de chiffres hasardeux, 500 personnalités du showbusiness, du milieu politique, de la recherche et du journalisme appellent les citoyennes et les citoyens à ne plus manger ni viande, ni poisson une fois par semaine ou « à aller plus loin en ce sens ».
Un communiqué Interbev, interprofession bétail et viande, du 7 janvier rapporte « Une nouvelle campagne baptisée « Lundi Vert » est lancée ce jour afin d’inciter les Français à remplacer désormais la viande et le poisson chaque lundi. »
Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Français ne mangent pas de la viande rouge à tous les repas : aujourd’hui, les chiffres de consommation équivalent à près de 4 jours par semaine sans viande rouge. En effet, selon le Credoc – enquête CCAF 2016, les Français ne consomment en moyenne plus que 2 à 3 fois de la viande rouge par semaine (ou viande hors volaille), soit l’équivalent de 320 grammes de viande cuite par semaine et par personne. 
Ainsi, 80% des adultes ont une consommation parfaitement conforme aux préconisations de santé publique : ils mangent moins de viande hors volaille que le seuil de 500 g de viande rouge cuite par semaine recommandé en matière de prévention. Par ailleurs, comme le souligne le WCRF (World Cancer Research Fund International) dans ses dernières recommandations de prévention des cancers, la viande participe à l’équilibre alimentaire grâce à ses nutriments essentiels et variés tels que les protéines, le fer, le zinc, le sélénium et les vitamines du groupe B.
Elle contribue à structurer le repas car elle ne se mange pas seule : elle s’accompagne de légumes ou de féculents dont les apports en nutriments sont complémentaires. 
D’un point de vue environnemental, le modèle d’élevage français présente aussi plusieurs atouts trop souvent peu connus, y compris en matière de réduction de son impact sur le changement climatique. Les bovins sont essentiellement nourris à l’herbe et 90% de l’alimentation des troupeaux provient de l’exploitation elle-même. L’herbe de ces prairies pâturées par les animaux, capte du carbone sous forme de CO2 et le stocke durablement dans ses sols, compensant ainsi plus de la moitié des émissions de méthane des ruminants. Les prairies d’élevage ont par ailleurs de nombreux bénéfices paysagers et environnementaux, préservant la qualité de l’eau, la qualité des sols et abritant une biodiversité supérieure à la moyenne. Des experts de la FAO ont d’ailleurs dernièrement revalorisé l’élevage d’herbivores en matière d’alimentation durable. 
On lira aussi l'excellent blog de Christophe Bouchet CulturAgriCulturE, « Agroécologie - l’élevage pour sauver la planète ».

Complément.  Ecoutez l'indispensable Balivernes #05, Pour préserver le climat, il faut manger moins de viande ...

Complément n°2. Selon Amélie Dereuder qui a fait paraître un article dans la revue PROCESS Alimentaire du 7 Janvier 2019, le « Lundi Vert » serait une démarche scientifique mal comprise, vraiment !

Cette soit disant démarche pourrait aider la filière viande, bienvenue donc chez les bisounours Amélie Dereuder ,… car les « sociologues » à l'origine du projet seraient davantage des militants que des scientifiques ...

A propos du déplacement de bactéries pathogènes dans des situations difficiles


« Comment des bactéries pathogènes se déplacent-elles dans des situations difficiles », source communiqué de l’Université de York publié le 18 décembre 2018.

Des scientifiques ont décrypté la manière dont certains types de bactéries « nageant » ont évolué pour pouvoir s'échapper lorsqu'elles sont piégées dans de petits espaces.

Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles méthodes pour enrayer la propagation de certaines bactéries, notamment d’espèces responsables d’intoxications alimentaires et d’ulcères gastriques.
De nombreuses bactéries peuvent nager, ce qui leur permet de rechercher de nouvelles sources d'éléments nutritifs ou, dans le cas de bactéries pathogènes, d'infecter et de se propager.

Flagelles
Presque toutes les espèces de bactéries nageant se propulsent en avant à l’aide d’hélices en forme de tire-bouchon appelées « flagelles ».
Les flagelles bactériens sont composés de milliers de blocs constitutifs de protéines disposés en chaînes spiralées.
Une équipe multidisciplinaire de scientifiques, comprenant des chercheurs de l’Université de York, a découvert que certains types de bactéries ont développé des flagelles complexes composés de nombreux types de protéines afin de leur permettre de se déplacer en dehors de petits espaces.

Mystère de longue date
Les scientifiques ont examiné une espèce de bactérie vivant dans le sol, Shewanella putrefaciens, et ont découvert que, lorsqu'elles se retrouvaient coincées dans un espace restreint, leurs flagelles à composantes multiples se mettent en boucle, enveloppant les corps cellulaires et leur permettant de se libérer à la façon d’un tire-bouchon.
Le Dr Laurence Wilson, du département de physique, co-auteur de l’étude, a déclaré : « La question de savoir pourquoi certaines bactéries telles que E. coli ont des flagelles constitués d’un type de protéine alors que d’autres ont des flagelles plus complexes constitués de nombreux types différents a été un mystère de longue date.
« La nature aime conserver des choses simples. Dans toute ‘machine’, plus de composants signifient plus de problèmes pouvant survenir. Notre étude a montré que les flagelles complexes ont une fonction qui aide les bactéries à s'échapper quand elles se retrouvent coincées dans des espaces restreints, un avantage qui dépasse le coût du maintien des gènes pour coder les différents blocs constitutifs des protéines ».

3D
Pour l’étude, des scientifiques de l’Université de York ont utilisé leur expertise en microscopie holographique à haute vitesse pour suivre des cellules en 3D, leur permettant ainsi de voir comment les cellules utilisent leurs flagelles pour nager et se répandre.
Des collègues internationaux de l’Institut de microbiologie et de biologie moléculaire de Geissen (Allemagne) ont soigneusement défini l’emplacement des différents éléments constitutifs au sein de chaque flagelle. Des informaticiens de l’Université Philipps de Marbourg, en Allemagne, ont construit une série de simulations leur permettant de tester l’effet de la variation lente des propriétés physiques du flagelle.
Ils ont constaté que les éléments constitutifs des flagelles de Shewanella putrefaciens étaient disposés de manière optimale. En effet, lorsqu’ils enlevaient ou permutaient les composants du flagelle, la capacité de la bactérie à nager, que ce soit dans des « eaux libres » ou dans des espaces restreints, était réduite.

Blocage de la transmission
Le Dr Wilson a ajouté : « Des espèces bactériennes telles que Campylobacter jejuni, responsable de l'intoxication alimentaire, et Helicobacter pylori, responsable d’ulcères de l’estomac, maintiennent de multiples composants dans leur flagelle.

« Cette étude nous donne une meilleure compréhension de la physique des infections bactériennes - des connaissances qui pourraient conduire à de nouveaux moyens de bloquer la transmission d'infections nuisibles à l'avenir. »

L’article 'Spatial arrangement of several flagellins within bacterial flagella improves motility in different environments' est publié accès libre danq Nature Communications.

lundi 7 janvier 2019

Les rappels en 2019, c'est reparti !


Après les premiers rappels de 2019 signalés ici, voici que cela semble reparti, mais avec les mêmes problèmes qu'en 2018 ... jugez plutôt :

Oulah!, le seul site dédié aux rappels de produits en France, nous informe avec cette remarque du jour, 7 janvier 2019, en ces termes :
Après une fin d'année placée sous le signe de la Listeria avec 2 rappels (21 novembre 2018 et 7 décembre 2018), la société Kristen se rappelle à notre bon souvenir et nous souhaite la bonne année avec un nouveau rappel avec encore une fois une présence de Listeria monocytogenes ...
Pour mémoire, la société Kritsen, entreprise bretonne spécialiste des produits de la mer, fait partie du groupe norvégien Marine Harvest. 
Cela étant, il y a bien eu deux rappels les 21 novembre 2018 et 7 décembre 2018 pour cause de présence de Listeria, mais il y a eu aussi celui du 12 décembre 2018 pour cause d’erreur d’étiquetage sur la DLC …, cela vous avait été narré dans Rappel de produit alimentaire et devinette.

Par ailleurs, depuis août 2018, l’Atelier Blini, appartenant la société Delabli, a procédé aussi à plusieurs rappels de produits pour cause de présence de Listeria monocytogenes … voir la liste des produits Blini rappelés sur le site Oulah!, ici, en août, octobre et novembre 2018 …
Quant à la société DELABLI, elle a rappelé le 8 novembre 2018 un lot de risotto saumon champignon, à la suite d’une détection de présence de Listeria monocytogenes

La DGCCRF avait communiqué le 19 octobre 2019 sur les soucis rencontrés par l’entreprise ainsi, Avis de rappel d'entrées chaudes de la marque « l’atelier Blini », voir l’article Après trois rappels en deux mois pour cause de présence de Listeria, la DGCCRF communique enfin…

Revenons à la société Kristen pour signaler les rappels du 7 janvier 2019, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes.

Lots portant les caractéristiques suivantes :- Nature du produit : Saumon Fumé Ecosse 220G, 8 tranches Pure origine KRITSEN- Marque : KRITSEN- EAN 13 : 3321431025880- Format : 220 gr- Numéro de lot : 00133080- DLC : 27/12/2018 – 28/12/2018 – 02/01/2019 – 11/01/2019- Estampille sanitaire : FR 71-158-003 CE 
Lots portant les caractéristiques suivantes :
- Nature du produit : Saumon Fumé Ecosse 140G, 4 tranches
- Marque : Carrefour
- EAN 13 : 3245412729829
- Format : 140 gr
- Numéro de lot : 00232780 - DLC 21/12/2018
 00732980 – DLC 23/12/2018
 00632980 – DLC 23/12/2018
 00533080 – DLC 24/12/2018
 00733080 – DLC 24/12/2018
- Estampille sanitaire : FR 71-158-003 CE 
L’ensemble du lot est retiré de la commercialisation.
 
Certains de ces produits ont cependant été commercialisés avant la mesure de retrait.
 
Il est donc recommandé aux personnes qui détiendraient des produits appartenant au lot décrit ci-dessus de ne pas consommer et de les détruire, ou de se les faire rembourser.
Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessus et qui présenteraient de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation.
 
Les femmes enceintes doivent être particulièrement attentives à ces symptômes, ainsi que les personnes immunodéprimées et les personnes âgées. Ces symptômes peuvent évoquer une listériose, maladie qui peut être grave et dont le délai d’incubation peut aller jusqu’à huit semaines.