mercredi 1 mai 2019

Une nouvelle étude identifie un médicament capable d'inverser l'hyperactivité induite par une infection à Toxoplasma gondii


« Une nouvelle étude identifie un médicament capable d'inverser l'hyperactivité induite par une infection parasitaire », source ASM News.

Lorsque les rongeurs sont infectés par Toxoplasma gondii, le parasite cérébral unicellulaire responsable de la toxoplasmose, ils deviennent hyperactifs.

Dans des travaux publiés cette semaine dans mBio, une revue en accès libre de l'American Society for Microbiology, des chercheurs ont montré pour la première fois qu’il était possible d’inverser ce changement de comportement. Étonnamment, l'étude a également montré que la restauration du comportement normal résultait d'une réduction de l'inflammation - et non d'une réduction de la quantité de parasites dans le cerveau.

Toxoplasma gondii. Crédit Wikipédia    
Toxoplasma peut infecter n'importe quel mammifère. Une personne est infectée après avoir été exposée aux matières fécales d'un chat infecté, par transfusion sanguine ou en mangeant de la viande insuffisamment cuite et contaminée. La plupart des personnes en bonne santé ne présentent aucun symptôme, bien que le parasite puisse provoquer des courbatures et de la fièvre, similaires à la grippe.

Le parasite peut être extrêmement dangereux lorsqu'il passe de la mère au fœtus pendant la grossesse. L'infection peut provoquer une fausse couche ou une mortalité à la naissance, et les nourrissons infectés risquent des convulsions, une jaunisse, des infections oculaires et une hypertrophie du foie. Certains enfants infectés peuvent présenter des symptômes tels que perte auditive ou handicap mental, qui n'apparaissent pas avant la puberté.

Le nouvel article paru dans mBio s’appuie sur les découvertes antérieures des laboratoires du microbiologiste Bill Sullivan, et du biochimiste Ronald Wek, de l’École de médecine de l’Indiana, et auteurs principaux de la nouvelle étude. Leurs recherches avaient précédemment montré que le guanabenz, un ancien médicament pour l'hypertension artérielle, pouvait considérablement réduire le nombre de kystes cérébraux de Toxoplasma chez les souris infectées de manière chronique.

« Le guanabenz nous a permis de répondre à une question intrigante qu’on se pose questions des années », déclare Sullivan. « Si le nombre de kystes cérébraux est réduit, les changements de comportement causés par Toxoplasma le seraient-ils également? »

Le Centers for Disease Control and Prevention estime qu'environ 40 millions de personnes aux États-Unis sont infectées de manière chronique par Toxoplasma. Le parasite vit généralement dans des kystes dans tout le corps, mais lorsque le système immunitaire est supprimé, le microbe commence à se répliquer. La réactivation de l'infection provoque des lésions tissulaires rapides et des symptômes neurologiques pouvant menacer le pronostic vital. Chez l’homme, l’infection chronique à Toxoplasma a également été associée à un risque accru de schizophrénie.

Jennifer Martynowicz, étudiante au laboratoire de Sullivan, a utilisé du guanabenz pour traiter deux souches de souris atteintes d’infections chroniques par Toxoplasma. Conformément aux travaux précédents, le médicament a réduit le nombre de kystes cérébraux chez des souris BALB/c. Cependant, les kystes cérébraux n'ont pas été réduits chez les souris C57, une souche connue pour être plus sensible à l'infection.

De manière remarquable, la nouvelle étude a montré que l'hyperactivité induite par Toxoplasma était inversée chez les deux souches de souris. Surpris par cette observation, Martynowicz a examiné le cerveau de souris infectées et a découvert que le médicament avait également réduit l'inflammation chez les deux souches de souris.

Les microbiologistes ont suggéré de nombreuses voies par lesquelles le parasite peut manipuler le comportement de l'hôte, par exemple en modifiant les taux de neurotransmetteur ou en manipulant directement les cellules de l'hôte avec des protéines parasitaires sécrétées. Mais l’étude de mBio suggère que des recherches futures devraient également porter sur le rôle du système immunitaire de l’hôte dans ces changements de comportement.

« Notre étude a montré que, quel que soit le niveau de charge parasitaire, nous pouvons toujours inverser les changements de comportement », déclare Martynowicz. « Nous devons nous préoccuper davantage de ce que fait l'hôte au cours d'une infection de longue date, car nos résultats indiquent que c'est la réponse immunitaire qui est à l'origine de certains de ces changements. » Le prochain défi, dit-elle, consiste à mieux comprendre ce lien.

Quand nos fromages font pour de mauvaises raisons la Une en sécurité sanitaire des aliments


Dans un précédent article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News du 13 avril 2019, il était rapporté qu’en France, deux personnes étaient malades à cause de Listeria présents dans fromages.

Il s’agissait de la contamination de fromages fabriqués en France par la société fromagère de la Brie et qui avait entrainé ici et là un rappel ‘massif’ de fromages. L’article signalait aussi un autre cas de rappels de fromages contaminés par des STEC O26

Depuis le début de l’année 2019, il y a eu 17 notifications au RASFF de l’UE pour des fromages de France contaminés par Listeria monocytogenes (7 fois), par des STEC (8 fois), Salmonella (1 fois) et corps étranger (1 fois), c’est dire l’étendue du problème …

Vous pourrez mesurer l’étendue des dégâts des rappels en France en avril 2019, on est comme l’on dit « Champion du monde ! »

C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé de deux actions apparemment distinctes :
Le blog ne souhaite pas bon courage face à la situation à cet inspecteur général issu du sérail depuis longtemps, et chacun sait bien, que tout se décide ailleurs …

Voici que nos fromages font de nouveau la Une de Food Safety News avec cet article du 1er mai 2019 de Joe Whitworth, « Le Canada a reçu des fromages liés à une épidémie à E. coli en France ».

Le Canada est l'un des nombreux pays à avoir reçu des fromages au lait cru liés à une épidémie à E. coli O26 en France.

Les autorités françaises ont signalé 13 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez des jeunes enfants depuis le 21 mars. Le SHU est une complication grave de l'infection à E. coli qui provoque une insuffisance rénale et peut survenir une semaine ou plus après le début de la diarrhée.

Plusieurs enfants ont consommé des fromages Saint-Félicien et Saint Marcellin avant l'apparition de leurs symptômes. Trois d'entre eux ont un lien possible avec la consommation de ces fromages fabriqués par la Fromagerie Alpine. Les conditionnements de Saint-Félicien 180 g et Saint Marcellin 80 g portant des numéros de lots compris entre 032 et 116 ont été rappelés en France.

Un porte-parole de Santé publique France a déclaré à Food Safety News que l'agence examinait les cas rapportés et qu'elle communiquerait plus en détails sur l'investigation lorsque les données seraient consolidées à un stade ultérieur. Cependant, des médias français rapportent que certains des enfants sont toujours hospitalisés.

A ce jour, Santé publique de France n’a rien publié sur cette épidémie, ni relayé le communiqué initial du ministère de la santé.

Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a recommandé aux populations fragiles de ne pas consommer de lait cru ni de fromages au lait cru. Cette recommandation s’applique aux jeunes enfants, et particulièrement ceux de moins de 5 ans, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées, c'est-à-dire les personnes déjà malades, très fatiguées voire hospitalisées.

Les enfants de moins de cinq ans ne doivent pas consommer de fromage au lait cru, ni de lait cru. Au-delà, le risque existe toujours mais il est décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés au-delà de cinq ans.

Les fromages à base de lait cru figurent notamment le Reblochon, le Roquefort, le Salers, le Brie, le Picodon, le Pélardon, certains camemberts, le Morbier et le Mont d'Or.

Canada et Nouvelle Zélande
Au Canada, la Fromagerie Hamel a rappelé le fromage Saint-Félicien de marque Le Pic en raison d'une possible contamination par E. coli O26. Tous les codes jusqu'au 29 avril 2019, inclusivement sont concernés.

Aucun cas de maladie associé à la consommation de ce produit n'a été signalé au Canada. Cependant, des cas de maladie associés à la consommation de ce produit ont été signalés en France.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) procède actuellement à une enquête sur la salubrité des aliments qui pourrait entraîner le rappel d'autres produits.

En Nouvelle-Zélande, Le Marche Français a rappelé des lots spécifiques de fromages Saint-Félicien et Saint-Marcellin de marque La Fromagerie Alpine, en raison de la contamination par E. coli.

Les conditionnements de Saint-Félicien de la Fromagerie Alpine de 180 g et les conditionnements de Saint-Marcellin de 80 g dont la date de péremption est comprise entre le 16 mars et le 16 juin sont rappelés. Aucune infection à E. coli n’a été rapportée concernant les fromages.

Adam Bradshaw, du département de la sécurité des aliments et des zoonoses à l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré à Food Safety News que l'agence internationale s'emploie à faire en sorte que les membres d'INFOSAN concernés disposent des informations nécessaires pour prendre les mesures de gestion des risques appropriées dans leur pays.

« INFOSAN a été en contact avec le point de contact d'urgence INFOSAN en France pour obtenir de plus amples informations sur la distribution internationale des produits en cause et leur a demandé de partager des informations sur le séquençage complet du génome afin de faciliter l'identification des cas dans les pays destinataires. »

Le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN) est un groupe d'autorités nationales de sécurité des aliments, géré conjointement par la FAO et l'OMS.

Belgique et Slovénie
L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) de Belgique a indiqué qu'elle avait reçu des informations des autorités françaises sur une contamination possible par E. coli dans les fromages Saint-Marcellin, Saint-Félicien et Saint-Romans (ce dernier fromage rappelé est lié à une mise à jour -aa).

Une partie des fromages a été distribuée en Belgique dans différents points de vente et sous différentes marques. Les dates concernées pour les fromages Saint-Marcellin et Saint-Félicien vont du 8 mars au 3 juin (information mise à jour -aa). Les fromages concernés portent les numéros de lot L 032 à L 116.

Pour les fromages Saint-Romans 200 g, tous les lots sont concernés (mise à jour –aa).

L’Agence alimentaire a ordonné aux entreprises belges concernées de retirer ces fromages de la vente, et d’informer les consommateurs localement via des affiches en rayon.

L’AFSCA informe le consommateur qui aurait acheté un ou plusieurs de ces fromage(s) de ne pas le(s) consommer et de les ramener au point de vente dans lequel ils ont été achetés.

Le ministère de l'agriculture, des forêts et de l'alimentation de Slovénie a indiqué qu'il avait été informé par le détaillant E.Leclerc du rappel des deux fromages dans le pays en raison d'un risque de contamination par E. coli. Voir aussi ici.

L'Allemagne (rappel le 30 avril 2019) les Pays-Bas (rappel le 1er mai 2019), le Portugal, le Royaume-Uni et l'Espagne ont également reçu les fromages concernés, selon le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF). 

L'OSAV de Suisse vient de signaler le 2 mai 2019 une Mise en garde publique : E.coli dans des fromages au lait cru Saint-Marcellin et Saint-Félicien.

NB : Tous les liens sont de mon fait –aa.

Complément du 2 mai 2019. On lira un communiqué du ministère de l’agriculture du 2 mai 2019 sur ce qu’on savait déjà, « La Fromagerie Alpine » Informations complémentaires sur les fromages au lait cru concernés par le rappel.
Les enquêtes de traçabilité menées par les services de contrôle de l’alimentation des Directions départementales de la protection des populations ont permis de préciser certaines présentations ou dénominations commerciales des fromages au lait cru produits par l’entreprise « La Fromagerie Alpine » et qui font actuellement l’objet d’une procédure de rappel.

Pour information, ces produits ont été diffusés par Auchan et Carrefour le 28 ou le 29 avril 2019 ...


Complément du 3 mai 2019. Rappel en Suède de Saint-Félicien et de Saint-Marcelin le 3 mai 2019. Rappel le 1er mai 2019 de Saint-Marcelin en Irlande.

Complément du 6 mai 2019. Rappel le 3 mai en Italie et le 2 mai le Hongrie.


Complément du 9 mai 2019. Rappel le 8 mai 2019 en Pologne.

Complément du 11 mai 2019A noter, un rappel le 8 mai 2019 de Chaource par les autorités sanitaires du Luxembourg pour cause de STEC et le 9 mai par l'AFSCA de Belgique et le 10 mai en Allemagne. La Suisse a rapporté qu'il s'agit de E. coli O116:H28 dans une notification au RASFF de l'UE.