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mardi 12 juillet 2022

Des distributeurs britanniques révèlent les résultats du début de 2022 de la présence de Campylobacter dans des poulets

Ces résultats proposés ci-après sont quelque chose de totalement impensable en France, absence de transparence oblige, «Des distributeurs britanniques révèlent les résultats du début de 2022 de la présence de Campylobacter dans des poulets», source article de Joe Whitworth paru le 12 juillet 2022 dans Food Safety News.

Des supermarchés du Royaume-Uni ont annoncé leurs résultats concernant Campylobacter chez le poulet pour le premier trimestre 2022.

Les données couvrent la période de janvier à mars 2022 pour neuf distributeurs sur des niveaux élevés de Campylobacter dans des poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Le niveau maximum de la Food Standards Agency (FSA) est de 7% des oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie par gramme (UFC/g) de Campylobacter.

Les résultats de Tesco, Sainsbury's, Aldi et Morrisons ont augmenté tandis que Lidl et Asda ont enregistré des niveaux de contamination inférieurs par rapport au trimestre précédent. Les données pour Waitrose et Co-op sont restés les mêmes.

Pour Marks and Spencer, 4% étaient dans la catégorie maximale en janvier, 3% en février mais 10% en mars sur 376 poulets prélevés.

En octobre 2021, 5% des poulets étaient au-dessus de 1 000 UFC/g, 8% en novembre 2021 et 5% en décembre 2021 pour la même quantité de volailles analysées.

Plus de résultats positifs
Pour Tesco, 3% des 302 échantillons étaient supérieurs à 1 000 UFC/g au premier trimestre 2022, contre 2% au quatrième trimestre 2021.

Les résultats de Campylobacter pour Sainsbury's au cours du premier trimestre 2022 ont montré que 5% des poulets avaient des niveaux d'environ 1 000 UFC/g, contre 3% au cours du dernier trimestre.

Aldi a révélé que 4,2% des poulets prélevés appartenaient à la catégorie supérieure à 1 000 UFC/g, contre 3,3% au trimestre précédent.

Morrisons avait près de 6% de poulets au niveau le plus contaminé sur 101 oiseaux analysés.

Résultats meilleurs ou stables
Lidl a enregistré 2% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 6% au trimestre précédent.

Asda a informé que 1% ont été analysés positifs pour le niveau de contamination le plus élevé au cours du dernier trimestre, contre 2% au cours des trois mois précédents.

Waitrose and Partners avait 1% des poulets analysés positifs pour Campylobacter à des niveaux supérieurs à 1 000 UFC/g pour le deuxième trimestre consécutif.

Les résultats de Co-op pour le deuxième trimestre consécutif ont montré qu'aucun poulet n'était contaminé à des niveaux supérieurs à 1 000 UFC/g.

Mise à jour du 15 juillet 2022. On lira aussi Surveillance de Campylobacter en France, 2000-2020 dans le bullein épidémiologique santé animale et alimentation de l'Anses.

S’il n’y a pas de surveillance organisée en dehors des filières d’élevage et des matrices alimentaires qui en découlent (volailles -aa), certaines études attestent de la présence de Campylobacter chez d’autres espèces et d’autres milieux.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a censuré le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

vendredi 1 juillet 2022

Facteurs de risque de campylobactériose en Australie: le poulet dans le collimateur !

Voici un article paru en intégralité dans BMC Infectious Diseases, «Facteurs de risque de campylobactériose en Australie: résultats d'une étude cas-témoin de 2018-2019».

Contexte
Notre objectif était d'identifier les facteurs de risque de campylobactériose sporadique en Australie et de les comparer pour les infections à Campylobacter jejuni et à Campylobacter coli.

Méthodes
Dans une étude cas-témoin multi-juridictionnelle, nous avons recruté des cas de campylobactériose confirmés par culture rapportés aux services de santé des États et des territoires de février 2018 à octobre 2019. Nous avons recruté des témoins à partir de cas de grippe notifiés au cours des 12 mois précédents dont la fréquence était appariée aux cas. selon le groupe d'âge, le sexe et le lieu. Les isolats de Campylobacter ont été confirmés au niveau de l'espèce par des laboratoires de santé publique à l'aide de méthodes moléculaires. Nous avons effectué une régression logistique multivariée progressive pour identifier les facteurs de risque significatifs.

Résultats
Nous avons recruté 571 cas de campylobactériose (422 à C. jejuni et 84 à C. coli) et 586 témoins. Les facteurs de risque importants pour la campylobactériose comprenaient la consommation de poulet insuffisamment cuit ( odds ratio ajusté [ORa] 70, IC à 95% 13-1296) ou de poulet cuit (ORa 1,7, IC à 95% 1,1-2,8), la possession d'un chien de compagnie âgé de  < 6 mois (ORa 6,4, IC à 95% 3,4-12) et l'utilisation régulière d'inhibiteurs de la pompe à protons dans les 4 semaines précédant la maladie (ORa 2,8, IC à 95% 1,9-4,3). Les facteurs de risque sont restés similaires lorsqu'ils ont été analysés spécifiquement pour l'infection à C. jejuni. Les risques uniques d'infection à C. coli comprenaient la consommation de pâté de poulet (ORa 6,1, IC à 95% 1,5 à 25) et de charcuterie (ORa 1,8, IC à 95% 1,0 à 3,3). La consommation de tout type de poulet comportait une fraction attribuable à la population élevée pour la campylobactériose de 42% (IC à 95% 13-68), tandis que la fraction attribuable aux inhibiteurs de la pompe à protons était de 13% (IC à 95% 8,3-18) et la possession d'un chien de compagnie âgé < 6 mois était de 9,6% (IC à 95% 6,5-13). Les fractions attribuables à la population pour ces variables étaient similaires lorsqu'elles étaient analysées par espèce de Campylobacter. La consommation de charcuterie a été attribuée à 31% (IC à 95% de 0,0 à 54) des cas de C. coli et la consommation de pâté de poulet a été attribuée à 6,0% (IC à 95% de 0,0 à 11).

Conclusion
Le principal facteur de risque de campylobactériose en Australie est la consommation de viande de poulet. Cependant, le contact avec de jeunes chiens de compagnie peut également être une source importante d'infection. Les inhibiteurs de la pompe à protons sont susceptibles d'augmenter la vulnérabilité aux infections.

Les auteurs notent aussi,
La viande crue vendue au détail en Australie (y compris la volaille) n'est pas soumise à des limites microbiologiques spécifiées. Cependant, les directives volontaires de moins de 6 000 à 10 000 unités formant colonie (UFC) de Campylobacter spp. par carcasse de volaille existent pour le secteur avicole australien. Il est important de noter que des doses aussi faibles que 360 à 800 UFC peuvent entraîner une campylobactériose. Comme Campylobacter spp. est généralement incapable de se développer in vitro dans les aliments, les principaux risques associés à la campylobactériose et à la viande de poulet sont la cuisson insuffisante et/ou la contamination croisée lors de la préparation des aliments. C'est particulièrement le cas pour le pâté de foie de volaille compte tenu de la prévalence relative de Campylobacter spp. dans les abats de poulet.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

vendredi 13 mai 2022

Une enquête néerlandaise révèle qu'un quart des personnes lavent le poulet, malgré les conseils d'experts

«Une enquête néerlandaise révèle qu'un quart des personnes lavent du poulet, malgré les conseils d'experts», source article de Joe Whitworth le 13 mai 2022 dans Food Safety News.

Une enquête aux Pays-Bas a révélé que plus d'un quart des personnes lavent leur poulet cru, ce qui, selon les responsables de la santé publique, augmente les risques de propagation de bactéries.

Les résultats proviennent de deux enquêtes menées par le Centre néerlandais de nutrition (Voedingscentrum) auprès de la population néerlandaise sur la manipulation sûre des aliments.

La première enquête en mai 2021 avec 2 000 participants a interrogé les consommateurs néerlandais sur la manipulation générale de la sécurité alimentaire dans la cuisine domestique. L'une des questions était de savoir s'ils lavaient leur poulet.

Une deuxième enquête en novembre 2021 auprès de 1 000 répondants était axée sur la manipulation sécuritaire du poulet. On a demandé aux consommateurs s'ils lavaient lavé leur poulet et plus de détails sur pourquoi et comment. Les deux enquêtes ont révélé que plus de 25% des consommateurs lavaient souvent ou presque toujours leur poulet.

Les bactéries présentes sur le poulet peuvent provoquer une intoxication alimentaire. C'est généralement à cause de Campylobacter ou Salmonella.

Le lavage de la volaille crue n'est pas recommandé, en raison des risques de contamination d'autres aliments et surfaces et d'augmentation du risque de maladie d'origine alimentaire.

Des découvertes surprenantes
L'experte en sécurité des aliments de l'agence, Wieke van der Vossen, a déclaré que le fait qu'un quart des consommateurs aient déclaré laver du poulet cru était surprenant.

Elle a dit que la raison de poser la question était que dans d'autres pays, y compris les États-Unis, on savait que les consommateurs lavaient leur poulet et que des conseils connexes étaient donnés aux consommateurs de ces pays. Pour les Pays-Bas, ces informations étaient inconnues et les experts étaient curieux de voir si c'était également une pratique courante dans le pays.

L'enquête a révélé que les consommateurs lavaient le poulet principalement parce qu'ils pensaient que c'était hygiénique et qu'ils voulaient éliminer les bactéries ou qu'ils avaient l'habitude de le faire. Cependant, c'est par les gouttelettes d'eau et le jus du poulet cru que les bactéries se propagent à des endroits tels que les plans de travail de la cuisine, les planches à découper ou d'autres ustensiles.

L’image couvre les conseils de conservation, de préparation et de cuisson.

Pour clarifier la façon de manipuler le poulet en toute sécurité, un nouvel avertissement obligatoire sera apposé sur l'emballage du poulet à partir de juillet 2022.

Le Netherlands Nutrition Centre déconseille de laver le poulet mais propose plusieurs conseils aux personnes qui souhaitent toujours le faire.

Il s'agit notamment de s'assurer qu'il y a le moins d'éclaboussures possible lors du rinçage sous le robinet; après le lavage, nettoyez les plans de travail, tous les ustensiles et toutes les surfaces en contact avec de l'eau chaude et savonneuse et lavez-vous soigneusement les mains avec de l'eau et du savon après avoir touché du poulet cru.

Une étude différente de la North Carolina State University, publiée dans le Journal of Food Protection, a révélé que plus d'un quart des participants contaminaient la salade avec de la volaille crue, dont beaucoup ne lavaient pas la viande.

Les chercheurs ont dit que cela montre la nécessité de modifier le message «ne lavez pas votre volaille» pour se concentrer sur la prévention de la contamination des éviers et continuer à souligner l'importance du lavage des mains ainsi que du nettoyage et de la désinfection des surfaces et des ustensiles.

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vendredi 6 mai 2022

Le Danemark met à jour sa stratégie pour réduire les maladies à Campylobacter

«Le Danemark met à jour sa stratégie pour réduire les maladies à Campylobacter», source Food Safety News.

Le Danemark a dévoilé un nouveau plan pour lutter contre Campylobacter et réduire le nombre de personnes qui en tombent malades. L'administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen) a dit que le risque de tomber malade à cause de la viande de poulet danoise a diminué depuis 2013 et que l'échantillonnage montre que l'agent pathogène est plus souvent retrouvé sur le poulet importé. Le plan d'action pour 2022 à 2026 a été créé avec l'industrie et l'Université technique du Danemark (DTU). Chaque année, environ 4 000 personnes au Danemark tombent malades à cause de Campylobacter dans les aliments. L'Université de Copenhague a calculé les coûts socio-économiques d'un seul cas enregistré de Campylobacter à 250 000 DKK (33 600 euros). Globalement, cela correspond à plus de 1 milliard de DKK par an (134 382 973 euros). «Notre stratégie et notre plan d'action se concentrent principalement sur la viande de poulet, qui est la plus grande source d'infection», a déclaré Annette Perge de Fødevarestyrelsen.

Objectifs non atteints dans la stratégie passée
Outre l'accent mis sur Campylobacter dans la production de poulets de chair, d'autres domaines clés seront la détection en cas d'épidémies et la découverte de sources d'infection autres qu’avec le poulet. Le document reflète l'évolution des formes de production, telles que l'augmentation du nombre de troupeaux en plein air et le processus plus lent en raison de problèmes de bien-être.

Dans le plan d'action pour 2018 à 2021, l'objectif était une réduction de 5% chaque année du nombre de patients atteints de Campylobacter. Cet objectif n'a pas été atteint en 2018 et 2019, alors qu'il y avait une augmentation des personnes malades. Cela a été influencé par une épidémie majeure en 2019, mais aussi de meilleurs systèmes de notification et l'utilisation de nouvelles méthodes améliorées. L'objectif a été atteint en 2020 et probablement en 2021, mais les circonstances particulières de la pandémie de COVID-19 ont probablement joué un rôle. L'objectif était de réduire de 50% le risque de tomber malade en mangeant de la viande de poulet par rapport à 2013. Bien que cela n'ait pas encore été atteint, le risque a diminué de 25%. Un autre objectif pour les troupeaux de poulets de chair était de maintenir l'incidence de Campylobacter au même niveau qu'en 2017, qui était de 17,6%. Cet objectif a également été manqué, mais l'incidence est passée de 24,6% en 2018 à 20,4% en 2020.

Objectifs du nouveau plan
De 2022 à 2026, des objectifs seront fixés pour réduire le risque pour le consommateur de tomber malade à cause de la viande de poulet danoise. Des objectifs individuels seront mis en place pour les grands et moyens abattoirs. L'administration vétérinaire et alimentaire danoise travaille également sur un modèle pour publier les résultats de la surveillance du poulet danois et importé au stade de la distribution. Les efforts verront comment le séquençage du génome entier peut être utilisé dans une plus large mesure pour trouver des problèmes dans les abattoirs et les troupeaux, le développement d'une méthode moins chère et plus rapide pour typer Campylobacter et pour tracer les sources d'infection. Le partage de données entre les abattoirs de volailles et les autorités sera également évalué. La surveillance de Campylobacter dans les poulets de chair peut être ajustée en fonction du choix du type d'échantillon, du point d'échantillonnage et de la taille de l'échantillon. Le travail d'attribution des sources se poursuivra en mettant l'accent sur la volaille. Des mesures pour prévenir ou réduire les troupeaux infectés seront examinées telles que les additifs alimentaires, les méthodes de production modifiées, les techniques de réfrigération et les traitements de surface.

En France aussi, on se préoccupe de Campyobacter chez les volailles. En témoigne, ce docmument de l’Anses, «La lutte contre Campylobacter commence bien dès l’élevage».

Un travail d’expertise européen dirigé par une scientifique de l’Anses a réévalué l’efficacité du contrôle de la bactérie Campylobacter dans les élevages de poulets pour empêcher la transmission de la bactérie à l’être humain. Ces résultats viennent d’être publiés dans Microbial Tisk Analysis, «An updated assessment of the effect of control options to reduce Campylobacter concentrations in broiler caeca on human health risk in the European Union».

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jeudi 28 avril 2022

Le lavage à l'eau nettoie les poulaillers entre des troupeaux de poulets de chair, sans avoir besoin de désinfection. Merci qui ? Merci la microbiologie !

J’ai reçu le renouvellement de mon adhésion 2022 à l’American Society for Microbiology, voir image en fin d’article, cela fait déjà un bail, mais tout cela pour vous dire qu’investir dans la microbiologie, investir dans le vivant est plus que rentable, je ne le répèterai jamais assez, et d’ailleurs en voici un nouvel exemple qui est soi une petite révolution, et de plus c'est économique, jugez plutôt ...

«Le lavage à l'eau nettoie les poulaillers entre des troupeaux de poulets de chair, sans avoir besoin de désinfection», source ASM News.

Dans la production canadienne de poulets de chair (broiler chicken pour poulets à griller, poulets de chair), l'enlèvement de la litière, le lavage et la désinfection ont généralement lieu pour préparer les poulaillers pour les nouveaux troupeaux.

Plus récemment, de nouvelles réglementations ont permis le lavage à l'eau entre les troupeaux, sans désinfection. Des chercheurs de l'Université de l'Alberta ont découvert que le lavage à l'eau à lui seul réduisait le nombre de pathogènes, Campylobacter jejuni, chez les poulets et dans l'environnement des poulaillers, sans effet négatif sur la croissance et la santé des poulets, par rapport à ceux cultivés dans des poulaillers qui avaient été entièrement désinfecté. L’étude, The Use of Disinfectant in Barn Cleaning Alters Microbial Composition and Increases Carriage of Campylobacter jejuni in Broiler Chickens, est publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology. L’article en intégralité peut être consulté ici.

Les résultats sont «immédiatement applicables à l'industrie de la volaille», a dit Doug Korver, professeur de nutrition de la volaille, Université de l'Alberta, Edmonton, Canada.

«Les producteurs de poulets de chair reherchaient des moyens de réduire les coûts tout en maintenant ou en augmentant la sécurité des aliments et la croissance des poulets», a dit Korver. L'élimination complète de la litière, suivie d'une désinfection «avait pour but d'enlever les pathogènes microbiens environnementaux, mais une conséquence involontaire est que les bactéries potentiellement bénéfiques sont également éliminées.» Cela, a-t-il dit, peut avoir réduit la vitesse à laquelle une microflore intestinale normale, stable et saine est atteinte dans le troupeau suivant, ralentissant peut-être la croissance des poulets et/ou réduisant leur santé.

Dans l'étude, les chercheurs ont travaillé avec un producteur commercial de poulets de chair qui possédait 7 poulaillers, chacun hébergeant environ 28 000 poulets de chair. Pendant 4 cycles de production, les poulaillers ont été soit lavés à l'eau, soit entièrement désinfectés. Lorsque les poulets ont atteint l'âge de 30 jours, les chercheurs ont prélevé des échantillons de caeca (la première section du gros intestin) pour évaluer la présence et l'abondance de pathogènes spécifiques, notamment Salmonella et C. jejuni.

«Les concentrations cæcales d'acides gras à chaîne courte ont augmenté dans le groupe lavage à l'eau», a dit le co-auteur Ben Willing, professeur et titulaire d’une chaire de recherche du Canada en microbiologie de la nutrigénomique, Université de l'Alberta.

«Une augmentation des acides gras à chaîne courte a été associée à une diminution de Campylobacter dans notre étude», a dit Willing. «En général, les acides gras à chaîne courte produits par des microbes dans l'intestin augmentent l'acidité, créant un environnement inhospitalier pour de nombreux pathogènes et servant également de carburant aux cellules intestinales.» Les acides gras à chaîne courte modulent également les réponses immunitaires.

Dans l'ensemble, à lui seul, le lavage à l'eau entre les troupeaux a réduit la présence de C. jejuni, sans déficit de croissance, ni de santé du microbiome. Cela, en plus de réduire les coûts de désinfectant et de main-d'œuvre, fait du lavage à l'eau entre les troupeaux une option attrayante pour les producteurs de poulets de chair.

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mercredi 6 avril 2022

Infections à Campylobacter en France : données épidémiologiques 2020

«Infections à Campylobacter : données épidémiologiques 2020», source Santé publique France du 8 avril 2022.

Santé publique France publie les données de surveillance des infections à Campylobacter en France en 2020, dont les tendances observées ces dernières années se confirment.

En 2020, la surveillance des infections à Campylobacter a confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques déjà observées ces dernières années :
- une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants ;
- une prédominance des infections chez les hommes, sauf chez les personnes âgées de 30 à 39 ans ;
- un pic saisonnier pendant la période estivale ;
- une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
- pas d’augmentation notable des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine ;
- la consommation de volaille comme premier aliment (incriminé ou suspecté) source de contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives.

Pour en savoir plus, il vous faut aller dans un second document, Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2020.

Les infections à Campylobacter en France
L’infection à Campylobacter est la cause la plus fréquente de gastro-entérites bactériennes en Europe. Les symptômes généralement observés sont ceux d’une gastro-entérite aiguë le plus souvent bénigne et spontanément résolutive en moins d’une semaine. Les complications associées à une infection à Campylobacter sont rares, de même que les décès (< 0,1 %), et surviennent surtout chez les personnes fragiles (personnes âgées, patients immunodéprimés). En France, la surveillance épidémiologique des infections à Campylobacter repose sur deux systèmes : le Centre national de référence (CNR) des Campylobacters et Hélicobacters et la déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Les cas d’infections rapportés par ces systèmes de surveillance ne constituent toutefois qu’une partie des cas réellement survenus. En France, le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections à Campylobacter a été estimé à 493 000 (IC90% : 273 000-1 080 000) et Campylobacter serait responsable de 26% du nombre total estimé des infections d’origine alimentaire et de 31% des hospitalisations associées à ces infections.

Nombre annuel de cas rapportés d’infections à Campylobacter pour 100 000 habitants par âge et sexe, France, 2020
Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. Cette augmentation pourrait être un reflet d’une augmentation des infections à Campylobacter en France. Toutefois, cette augmentation du nombre de souches doit être considérée dans le cadre des spécificités du système de surveillance. Plusieurs facteurs, comme une augmentation de l’activité des laboratoires du réseau ou des prescriptions de coprocultures, pourraient provoquer une augmentation du nombre d’isolements et de la notification au cours du temps. La mise en place de PCR multiplex dans de nombreux laboratoires a aussi facilité la détection de Campylobacter sp. dans les prélèvements de selles.

Le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir eu d’impact sur les données de surveillance. Une diminution du nombre de souches par rapport aux années précédentes était observée uniquement en mars-avril 2020, correspondant à la période du premier confinement. Cette diminution semble refléter un moindre recours aux soins (consultation médicale, analyses biologiques) lors de cette période, mais pourrait aussi indiquer une diminution de l’incidence liée aux restrictions sanitaires.

Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives dues à Campylobacter spp
En 2020, 63 foyers de TIAC dues à Campylobacter (avec confirmation biologique) ont été déclarés, comptabilisant un total de 244 malades. Le nombre de foyers confirmés et de malades associés est resté similaire en 2019 et 2020, malgré une nette diminution des déclarations de TIAC (tous pathogènes) en 2020. Pour la plupart des foyers, la consommation de volaille était la source de contamination incriminée ou suspectée (35 foyers).

Souches de Campylobacter spp. isolées en 2020 répertoriées par le CNR
Parmi les 7 920 souches de Campylobacter spp, C. jejuni était la souche la plus fréquemment identifiée (n = 6 757, soit 85,3%), suivi par C. coli (n = 1 024, soit 12,9%) et C. fetus (n = 78, soit 1,0%).

Prévention des infections à Campylobacter
Les principaux facteurs de risque de l’infection sont la manipulation de viande fraîche de volaille ou de bœuf, la contamination croisée d’aliments par des surfaces contaminées en cuisine, et la consommation de viande de volaille ou bœuf (et dans une moindre mesure de viande de porc) insuffisamment cuite. La prévention des infections à Campylobacter repose donc sur les bonnes pratiques d’hygiène en cuisine (lavage des mains, nettoyage des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de volaille ou viande crue) afin d’éviter la transmission croisée, et la cuisson suffisante de viande de volaille, de bœuf et de porc (cuit à cœur).

NB: Il me semble que ne pas laver une volaille sous l’eau du robinet serait une recommandation adaptée …

Mise à jour du 18 avril 2022. Food Safety News consacre un article intitulé, COVID measures didn’t affect Campylobacter reports in France (Les mesures contre la Covid-19 n’ont pas affecté les notifications de Campylobacter en France).

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mardi 29 mars 2022

Salmonella et Campylobacter continuent de montrer des niveaux élevés de résistance aux antibiotiques

«Salmonella et Campylobacter continuent de montrer des niveaux élevés de résistance aux antibiotiques», source communiqué de l’EFSA du 29 mars 2022.

La résistance aux antibiotiques des bactéries Salmonella et Campylobacter est toujours élevée, selon un rapport publié aujourd'hui par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

La campylobactériose était la zoonose la plus rapportée dans l'UE en 2020 et la cause de maladie d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée. Les bactéries Campylobacter chez l'homme et dans la volaille continuent de montrer une résistance très élevée à la ciprofloxacine, un antibiotique de classe fluoroquinolone couramment utilisé pour traiter certains types d'infection bactérienne chez l’homme.  

Des tendances croissantes à la résistance de Campylobacter jejuni contre la classe d'antibiotiques fluoroquinolone ont été observées chez l'homme et dans les poulets de chair. En ce qui concerne Salmonella Enteritidis, le type le plus commun de Salmonella chez l'homme, des tendances croissantes de résistance à la classe d'antibiotiques quinolones et fluoroquinolone ont été observées. Chez les animaux, la résistance à ces antibiotiques chez Campylobacter jejuni et Salmonelle Enteritidis était généralement modérée à élevée.

Cependant, malgré les tendances croissantes de résistance à certains antibiotiques, la résistance simultanée à deux antibiotiques d'importance critique reste faible pour E. coli, Salmonella et Campylobacter dans les bactéries présentes chez les humains et chez les animaux destinés à l’alimentation.

Une diminution de la résistance aux tétracyclines et à l'ampicilline chez les bactéries Salmonella chez l'homme a été observée respectivement dans neuf et dix pays sur la période 2016-2020, et cette baisse est particulièrement évidente pour Salmonelle Typhimurium. Malgré cette diminution, la résistance à ces antibiotiques reste élevée dans les bactéries humaines et animales.

Par ailleurs, dans plus de la moitié des pays de l'Union européenne, une tendance à la baisse statistiquement significative de la prévalence de bactéries E. coli productrices de β-lactamase à spectre étendu (BLSE) a été observée chez les animaux destinés à l'alimentation. Il s'agit d'une découverte importante car certaines souches particulières de bactéries E. coli productrices de BLSE sont responsables d'infections graves chez l'homme.

La résistance aux carbapénèmes reste extrêmement rare chez les bactéries E. coli et Salmonella issues d'animaux producteurs de denrées alimentaires. Les carbapénèmes sont une classe d'antibiotiques de dernier recours et toute découverte révélant une résistance à ces antibiotiques dans des bactéries zoonotiques est préoccupante.

Bien que les résultats et les tendances soient en ligne avec les données rapportées les années précédentes, la pandémie de la COVID-19 a eu un impact sur la quantité de données rapportées, en particulier dans le domaine de la santé publique.

Un outil interactif de visualisation des données permet d’explorer les niveaux de résistance chez les humains, chez les animaux et dans les aliments, pays par pays, en 2019 et 2020.

Les données relatives à la résistance aux antibiotiques d'origine alimentaire et hydrique chez l’homme sont également consultables dans l’Atlas de surveillance des maladies infectieuses de l'ECDC (respectivement, sous les maladies «campylobactériose, salmonellose et shigellose»).

Le rapport complet, The European Union Summary Report on Antimicrobial Resistance in zoonotic and indicator bacteria from humans, animals and food in 2019–2020.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

Royaume-Uni: Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet

«Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet», source article de Joe Whitworth paru le 29 mars 2022 dans Food Safety News.

Le supermarché Marks and Spencer a fait état des meilleurs résultats pour la présence de Campylobacter dans le poulet dans les derniers chiffres trimestriels du Royaume-Uni.

Les données couvrent d'octobre à décembre 2021 pour neuf distributeurs sur des taux élevés de Campylobacter dans des poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Les résultats de Morrisons, Lidl, Waitrose et Sainsbury's ont augmenté tandis que Marks and Spencer, Tesco, Co-op, Aldi et Asda ont enregistré des taux de contamination inférieurs par rapport au trimestre précédent.

Le niveau maximum de la Food Standards Agency (FSA) est de 7% des oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie de Campylobacter par gramme (UFC/g).

Performances améliorées pour Marks and Spencer
Pour Marks and Spencer, 5% des poulets avaient plus de 1 000 UFC/g en octobre, 8% en novembre et 5% en décembre sur un échantillon de 376 poulets.

Au total, 13% des poulets se trouvaient dans la catégorie maximale en juillet, 9% en août et 5% en septembre sur 376 oiseaux échantillonnés. Les résultats du distributeur étaient également supérieurs à la limite de la FSA en mai et juin 2021.

Morrisons avait 4% de poulets au taux de contamination le plus élevé sur 123 oiseaux testés, contre 1,8 sur 112 échantillons au troisième trimestre 2021. Pour toute l'année, sur 467 analyses, 1,5% présentaient les taux de contamination les plus élevés.

Lidl a enregistré 6% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 0,5% au trimestre précédent.

Pour Tesco, 2% des 275 échantillons étaient supérieurs à 1 000 UFC/g au quatrième trimestre 2021, contre 4% au 3e trimestre.

Aldi a révélé que 3,3% des poulets échantillonnés appartenaient à la catégorie supérieure à 1 000 UFC/g, contre 6,9% au cours du dernier trimestre.

Co-op est parmi les meilleurs
Asda a informé que 2% avaient été testés positifs pour le taux de contamination le plus élevé au cours du dernier trimestre, contre 2,1% au cours des trois mois précédents. Le total depuis le début de l'année est de 1,7% supérieur à 1 000 UFC/g.

Campylobacter est la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire bactérienne au Royaume-Uni et la dose nécessaire pour rendre les gens malades peut être aussi faible que quelques centaines de cellules.

Les résultats de Co-op pour le dernier trimestre de 2021 montrent qu'aucun des poulets échantillonnés n'était contaminé à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g. Il s'agit d'une baisse par rapport à 0,9% au dernier trimestre.

Sainsbury's avait 3% des 95 poulets échantillonnés au-dessus de 1 000 UFC/g, contre 1% au troisième trimestre 2021.

Waitrose and Partners avait 1% de poulets testés positifs pour Campylobacter à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g, contre zéro au cours du dernier trimestre.

«La clé de nos bons résultats continue d'être l'incroyable travail acharné de nos agriculteurs et fournisseurs, combiné à notre propre collecte et analyse rigoureuses des données, en enquêtant sur le poulet à la fois à l'usine et dans les rayons des supermarchés», a déclaré un porte-parole de Waitrose and Partners.

Commentaire. La question que l'on doit se poser est pourquoi cela n'est pas réalisé en France. Cela ne coûte aucun argent public.

Aux lecteurs du blog
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jeudi 10 mars 2022

Prévalence de Campylobacter spp., de Listeria monocytogenes et de Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans les élevages bovins laitiers norvégiens

Stabulation netravée (à gauch)e versus stabulation libre (à droite).
Un article paru dans Journal of Applied Microbiology en accès libre a pour titre «The prevalence of Campylobacter spp., Listeria monocytogenes and Shiga toxin-producing Escherichia coli in Norwegian dairy cattle farms; a comparison between free stall and tie stall housing systems» (La prévalence de Campylobacter spp., de Listeria monocytogenes et de Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans les élevages bovins laitiers norvégiens; une comparaison entre les systèmes de logement en stabulation libre et en stabulation entravée).

Objectifs
Cette étude a exploré comment les systèmes d'exploitation des fermes laitières avec stabulation libre ou entravée et le score hygiène des vaches influencent l'apparition de bactéries zoonotiques dans le lait cru.

Méthodes et résultats
Des échantillons de lait de tank à lait, de filtres à lait, de matières fécales, d'aliments, de trayons et du lait de trayons ont été prélevés dans onze exploitations agricoles avec stabulation libre et sept exploitations agricoles avec stabulation entravée tous les deux mois sur une période de 11 mois et analysés pour la présence de STEC par culture combinée à la PCR et pour Campylobacter spp. et L. monocytogenes par culture seulement. Campylobacter spp., L. monocytogenes et STEC présents dans les pélèvements provenant de l'environnement de la ferme et ont également été détectés dans respectivement 4%, 13% et 7% des filtres à lait,, et dans 3%, 0% et 1% des prélèvements de lait dans les tanks à lait. Quatre isolats de STEC portaient le gène eae, qui est lié à la capacité de provoquer une maladie humaine grave. L. monocytogenes a été détecté plus fréquemment dans les troupeaux en stabulation libre que dans les troupeaux en stabulation entravée dans les fécès (p=0,02) et les aliments pour animaux (p=0,03), et Campylobacter spp. a été détecté plus fréquemment dans les troupeaux en stabulation libre dans les fèces (p<0,01) et les prélèvements de trayons (p=0,03). Une association entre le score hygiène des vaches et la détection de Campylobacter spp. dans le lait des trayons a été observée (p = 0,03).

Conclusion
Étant donné que certains échantillons prélevés dans des systèmes de stabulation libre ont révélé une teneur significativement plus élevée (p<0,05) en L. monocytogenes et Campylobacter spp. que des échantillons prélevés dans des troupeaux en stabulation entravée, la présente étude suggère que le type de système de logement peut influencer la sécurité sanitaire du lait cru. 

Importance et impact de l'étude
Cette étude met en évidence que des bactéries zoonotiques peuvent être présentes dans le lait cru indépendamment des conditions d'hygiène à la ferme et du système de logement utilisé. Dans l'ensemble, cette étude apporte des connaissances importantes pour évaluer le risque lié à la consommation de lait non pasteurisé.

En conclusion, la présente étude révèle une large distribution de L. monocytogenes, Campylobacter spp. et STEC dans des échantillons environnementaux prélevés dans des exploitations laitières norvégiennes, indépendamment du système de logement. La présence de bactéries à faibles doses infectieuses, telles que Campylobacter spp. et STEC, dans les systèmes de traite combinés à une population humaine de plus en plus âgée et à un plus grand nombre de personnes souffrant de facteurs de risque sous-jacents de maladies graves, renforcent l'importance de réglementations strictes concernant les ventes commerciales de lait cru (lait non pasteurisé). L'évolution des technologies agricoles continuera très probablement à présenter de nouveaux défis en matière de sécurité des aliments à l'avenir et la nécessité d'une adaptation continue des mesures d'hygiène et des stratégies de contrôle des pathogènes doit être soulignée. 

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.