Affichage des articles dont le libellé est ECDC. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ECDC. Afficher tous les articles

jeudi 1 décembre 2022

Près de 200 personnes malades dans une épidémie à Salmonella dans l'UE et au Royaume-Uni liée à des produits de poulet

«Près de 200 personnes malades dans une épidémie à Salmonella dans l'UE et au Royaume-Uni», source article de Joe Whitworth le 1er décembre 2022 dans Food Safety News.

Près de 200 personnes sont tombées malades dans une épidémie à Salmonella dans plusieurs pays qui dure depuis plus d'un an.

Au total, 196 cas d’infection à Salmonella Mbandaka ont été signalées, dont 89 personnes malades en Finlande et 81 au Royaume-Uni. Les patients vivent également en République tchèque, Estonie, France, Allemagne, Irlande, Pays-Bas et Israël.

Dix-neuf personnes ont été hospitalisées, cinq souffraient de septicémie, causée par une bactérie pénétrant dans le sang, et une personne au Royaume-Uni est décédée. Des cas se sont produits dans tous les groupes d'âge.

En septembre, l'Institut finlandais pour la santé et le bien-être (THL) a rapporté que 54 personnes étaient malades et que 36 des 38 patients interrogés avaient mangé divers produits de poulet avant de tomber malades.

Produits de poulet suspectés
D'après des entretiens avec des patients finlandais et britanniques, les produits de poulet prêts à consommer (PAC) ou du poulet réfrigéré utilisé dans des sandwichs et des wraps sont les sources probables d'infection.

Les autorités finlandaises ont lié les produits PAC suspects à une entreprise estonienne, mais cela n'a pas pu être confirmé par des travaux de traçabilité ou des preuves microbiologiques. L'entreprise estonienne recevait de la viande de poulet transformée de différents fournisseurs, dont une société néerlandaise.

Les données épidémiologiques et les preuves microbiologiques issues du séquençage du génome entier d'isolats humains indiquent qu'il existe plusieurs sources via différentes chaînes de distribution, avec une origine commune probable plus en amont de la chaîne d'approvisionnement. De nouveaux cas sont susceptibles de se produire jusqu'à ce que la source ait été identifiée et contrôlée, a dit le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), «Multi-country outbreak of Salmonella Mbandaka ST413 possibly linked to consumption of chicken meat in the EU/EEA, Israel and the UK», situation au 30 novembre 2022, 13 pages.

En mai 2022, le Royaume-Uni a signalé des cas groupés de 31 cas à Salmonella Mbandaka dont 25 en Angleterre et trois en Écosse et au Pays de Galles avec des dates de prélèvements entre septembre 2021 et avril 2022. Quatre ont été admis à l'hôpital et une personne est décédée.

En juin, la Finlande a signalé neuf cas à Salmonella Mbandaka dans différentes régions entre avril et mai. Une analyse ultérieure a confirmé que les cas groupés étaient génétiquement proches des souches épidémiques britanniques. En Finlande, 10 des 73 patients interrogés ont été hospitalisés et cinq ont eu une septicémie. Le dernier cas a été signalé en Estonie le 17 octobre.

La souche de Salmonella Mbandaka est différente de celle détectée dans l'épidémie dans plusieurs pays liée aux produits à base de sésame en provenance de Syrie.

Entretiens avec les patients et prélèvements
Au Royaume-Uni, 18 des 26 cas ont déclaré avoir consommé des produits de poulet PAC dans la semaine précédant l'apparition des symptômes. Les tranches et morceaux de poulet utilisés dans les sandwichs et les wraps ont été fréquemment mentionnés. Dix personnes ont acheté du poulet dans des cafés et des restaurants, y compris des wraps, des sandwichs, des baguettes et des kebabs. Les produits de poulet peuvent avoir été distribués dans le commerce de détail ainsi que dans le secteur de la restauration. Dans la plupart des cas, il s’agit de manger du poulet acheté réfrigéré, y compris la poitrine de poulet, des cuisses et de la volaille entière.

En Finlande, 64 des 67 cas interrogés avaient consommé divers produits de poulet avant de tomber malades. Quinze personnes avaient consommé ou acheté certains produits PAC de trois marques, qui sont vendus dans deux des plus grandes chaînes d'épicerie en Finlande. Un cas possible, un membre du personnel asymptomatique d'une entreprise alimentaire, qui a été testé positif pour Salmonella Mbandaka en septembre, a été identifié. Cette personne avait consommé régulièrement des wraps PAC, comme ceux rapportés dans les 15 cas. Plusieurs personnes avaient mangé au restaurant.

En septembre, les autorités estoniennes ont prélevé 15 échantillons environnementaux, dont huit sur des surfaces non en contact avec des aliments, dans l'entreprise liée à l'incident. Des échantillons ont également été prélevés sur des produits alimentaires PAC et de la viande de poulet transformée, mais tous étaient négatifs. D'autres tests ont été effectués en octobre, mais ils n'ont pas détecté Salmonella.

Au total, 129 contrôles internes pour Salmonella en 2022 par l'entreprise se sont également révélés négatifs. L'entreprise ne vend pas de produits au Royaume-Uni, qui a signalé le deuxième plus grand nombre de cas d'infections.
Nombre de cas confirmés et probables, au 8 novembre 2022

jeudi 17 novembre 2022

35 000 décès annuels dus à la résistance aux antimicrobiens dans l'UEet dans l'Espace Economique Européen, selon l'ECDC

«35 000 décès annuels dus à la résistance aux antimicrobiens dans l'UE/EEE», source ECDC.

Plus de 35 000 personnes meurent chaque année d'infections résistantes aux antimicrobiens dans l'UE/EEE, selon les estimations présentées dans un nouveau rapport publié le 17 novembre 2022. Le nombre estimé de décès dans le rapport examine les années 2016-2020 et montre une augmentation par rapport aux estimations précédentes. L'impact sur la santé de la résistance aux antimicrobiens (RAM) est comparable à celui de la grippe, de la tuberculose et du VIH/SIDA combinés.

Dans l'ensemble, les dernières données montrent des tendances à la hausse significative du nombre d'infections et de décès attribuables pour presque toutes les combinaisons de résistance bactérie-antibiotique, en particulier dans les établissements de santé. En 2021, le nombre de cas signalés d'espèces de Acinetobacter résistants à différents groupes d'antimicrobiens a plus que doublé (+121%) par rapport à la moyenne de 2018-2019. Un autre exemple est le pourcentage de cas de Klebsiella pneumoniae résistants aux carbapénèmes - un antibiotique souvent utilisé en dernier recours - dont on a enregistré une augmentation de 31% en 2020 et une nouvelle augmentation de 20% en 2021. Ce sont des pathogènes difficiles à contrôler. éradiquer une fois établi dans les établissements de santé. De plus, le nombre de cas signalés de Candida auris a presque doublé entre 2020 et 2021 et était considérablement plus élevé que les années précédentes.

Une diminution de 23% de la consommation totale d'antimicrobiens chez l'homme, dans les secteurs des soins primaires et hospitaliers combinés, a été observée dans l'UE/EEE au cours de la période 2012-2021. Bien qu'il s'agisse d'un exploit, la proportion d'antibiotiques à «large spectre» utilisés, en particulier dans les hôpitaux, a augmenté. Entre 2012 et 2021 dans les hôpitaux, la consommation d'antibiotiques «à large spectre» a augmenté de 15%, la consommation de carbapénèmes de 34% et la proportion d'antibiotiques «de réserve», c'est-à-dire d'antibiotiques qu'il convient de réserver au traitement des polychimiothérapies confirmées ou suspectées. infections résistantes - ont plus que doublé au cours de la même période.

Les pourcentages de RAM signalés variaient considérablement d'un pays à l'autre pour plusieurs combinaisons d'espèces bactériennes et de groupes d'antimicrobiens. En général, les pourcentages de RAM les plus faibles ont été signalés par les pays du nord de l'Europe et les plus élevés par les pays du sud et de l'est de l'Europe.

Dernières données
- Assessing the health burden of infections with antibiotic-resistant bacteria in the EU/EEA, 2016-2020 (Évaluation de la charge sanitaire des infections à bactéries résistantes aux antibiotiques dans l'UE/EEE, 2016-2020). Surveillance, 17 novembre 2022.
- Surveillance of antimicrobial resistance in Europe, 2021 data (Surveillance de la résistance aux antimicrobiens en Europe, données 2021). Rapport, 17 novembre 2022
- Antimicrobial consumption in the EU/EEA (ESAC-Net) - Annual Epidemiological Report for 2021 (Consommation d'antimicrobiens dans l'UE/EEE (ESAC-Net) - Rapport épidémiologique annuel pour 2021). Rapport Surveillance, 17 novembre 2022.
- Antimicrobial resistance in the EU/EEA (EARS-Net) - Annual epidemiological report for 2021 (Résistance aux antimicrobiens dans l'UE/EEE (EARS-Net) - Rapport épidémiologique annuel pour 2021). Rapport Surveillance, 17 novembre 2022.
- Antimicrobial consumption dashboard (ESAC-Net) (Tableau de bord de la consommation d'antimicrobiens ou ESAC-Net)
- Data from the ECDC Surveillance Atlas - Antimicrobial resistance (Données de l'Atlas de surveillance de l'ECDC - Résistance aux antimicrobiens)

NB : L'image provient de ce site.

dimanche 9 octobre 2022

Tahini et halva en Suède, c'est open bar pour Salmonella

Dans la série welcome ou open bar aux produits de sésame au sein de l’UE, voici la Suède et ses épidémies récurrentes à Salmonella

Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information. Il indique dans son tweet que la Suède a signalé 6 cas en près d'un an lors d'une épidémie à Salmonella pluriannuelle et dans plusieurs pays due au couple tahini et/ou halva. Désormais 47 personnes malades depuis 2019.

Voici donc un inventaire des contaminations intervenues en Suède et cela peut continuer si on ne tarit pas la source …

Le document proposé ci-dessous est une synthèse, pour plus de détails, merci de vous reporter au document original, mis à jour le 26 septembre 2022 par Folkhälsomyndigheten. Tout semble avoir commencé en juillet 2019 ...

Salmonella (Suède juillet 2019-)
L'épidémie causée par plusieurs types différents de Salmonella liés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie se poursuit.

26 septembre 2022
Depuis juillet 2019, 47 personnes en Suède ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion, S. Senftenberg et S. Amsterdam) qui ont également été retrouvés dans du tahini (pâte aux graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) de Syrie. Un grand nombre d'épidémies ont également été identifiées à l'échelle internationale, en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie. Au cours de l'investigation, un certain nombre de produits contenant des salmonelles confirmées, et qui ont été distribués dans plusieurs pays différents, ont été rappelés.

Le travail d'enquête nationale se déroule en collaboration entre les municipalités, les unités de contrôle des infections, l'Agence suédoise de l'alimentation, la SVA et l'Agence de santé publique. La coopération européenne et internationale a lieu entre les autorités centrales, via le système européen de notification pour la sécurité alimentaire, RASFF, et est coordonnée par l'autorité européenne de contrôle des infections, l’ECDC.

Le séquençage du génome entier (analyse du génome de la bactérie) a été utilisé pour relier les cas entre eux et aux isolats de Salmonella identifiés dans les aliments, tant au niveau national qu'international. Pour la Suède, la plupart des cas signalés ont été infectés par S. Havana (n = 16) suivi de S. Mbandaka (n = 14), S. Kintambo (n = 7), S. Orion (n = 4) soit de deux types différents. souches identifiées de S. Senftenberg (n = 3) et S. Amsterdam (n = 3).

17 novembre 2021
Depuis juillet 2019, 41 personnes ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes et souches différents de Salmonella.

Tous les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus en Suède via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

4 octobre 2021
Depuis juillet 2019, 36 personnes ont été déclarées malades de plusieurs types différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion et S. Senftenberg) qui ont été associés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie.

19 juillet 2021
Depuis juillet 2019, 26 cas de trois types différents de Salmonella, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été signalés. Le dernier cas a été contracté en mai 2021. Les cas qui se répartissent en trois clusters différents, S. Havana (n=11), S. Mbandaka (n=11) et S. Orion (n=4).

Comme le même type de bactérie Salmonella a été détecté à la fois dans des cas et dans des produits à base de graines de sésame dans d'autres pays, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe, une source commune d'infection est suspectée.

Dans des analyses effectuées sur du tahini (pâte de graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) achetés en Suède, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été détectés et les souches peuvent être liées aux cas humains de l'épidémie. D'autres types de salmonelles ont également été détectés dans les produits. Les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

La photo de tahini est issue du site des rappels de produits alimentaires de Suède et date de 2021.

vendredi 30 septembre 2022

Propagation des souches du virus de l'hépatite A dans plusieurs pays de l'UE et au Royaume-Uni

«Propagation des souches du virus de l'hépatite A de génotype IB dans plusieurs pays de l'UE et au Royaume-Uni», source ECDC.

Des clusters et des éclosions de génotype IB du virus de l'hépatite A (VHA) avec quatre séquences de VHA uniques mais étroitement apparentées ont été signalées dans six pays de l'Union européenne (UE) et au Royaume-Uni (RU).  

Au 29 septembre 2022, 303 cas avec des souches de VHA identiques ou étroitement apparentées ont été identifiés en Autriche (7), Allemagne (8), Hongrie (161), Pays-Bas (8), Slovénie (35), Suède (8), et le Royaume-Uni (76). Les données épidémiologiques et microbiologiques actuellement disponibles suggèrent qu'une transmission interhumaine s'est produite, et peut-être aussi une transmission par des aliments contaminés.

Le 15 février 2022, la Hongrie a signalé une épidémie de VHA de génotype IB avec l'apparition du premier cas début décembre 2021. À ce jour, 161 cas (139 hommes, 22 femmes) ont été confirmés avec cette souche au Laboratoire national de référence des hépatites. en Hongrie. Le nombre hebdomadaire de cas d'hépatite A signalés est en baisse depuis juin 2022. Plusieurs personnes infectées se sont identifiées comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), suggérant une possible transmission entre contacts sexuels. Plusieurs patients ont été hospitalisés.

En juillet 2022, une épidémie d'origine alimentaire a été suspectée avec un lien vers un restaurant en Hongrie, où 16 personnes sont tombées malades avec une infection par le VHA IB. Certains des patients ont déclaré avoir consommé de la soupe froide de baies congelées. Au Royaume-Uni, aucune source claire d'infection n'a été identifiée, mais les enquêtes épidémiologiques indiquent jusqu'à présent d'éventuelles infections d'origine alimentaire en plus de la transmission de personne à personne. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède ont signalé un total de neuf cas infectés par des souches correspondant aux séquences de la souche britannique. Les enquêtes sur ces cas n'ont trouvé aucun facteur de risque clair d'infection, comme des antécédents de voyage ou la consommation de baies. D'autres enquêtes sont en cours.

Le VHA est hautement transmissible par l'eau contaminée, les aliments et par la voie féco-orale parmi les contacts étroits (par exemple, les contacts familiaux, les contacts sexuels et les contacts dans les garderies ou les écoles), avec une période d'incubation moyenne de quatre semaines, allant de deux à six semaines. Le virus est très résistant aux conditions environnementales ainsi qu'à plusieurs méthodes de conservation comme l'acidification ou la congélation. Par conséquent, une éventuelle transmission d'origine alimentaire doit être étudiée lorsque plusieurs cas sont signalés sur une courte période.

Pratiquer une bonne hygiène des mains - y compris se laver soigneusement les mains avec du savon après être allé aux toilettes, changer les couches et avant de préparer ou de manger des aliments - joue un rôle important dans la prévention de la propagation de l'hépatite A. Renforcer la surveillance pour détecter et enquêter sur les cas sporadiques et les cas groupés éventuellement associée à une transmission d'origine alimentaire en collaboration avec les autorités de sécurité sanitaire des aliments est essentielle.

Les HSH sont exposés au risque d'infection par le VHA lorsqu'ils se livrent à des pratiques sexuelles qui facilitent la transmission féco-orale du virus. La vaccination contre l'hépatite A, sûre et très efficace, est la principale option de réponse dans le contexte de la circulation actuelle du VHA de génotype IB chez les HSH. L'Organisation mondiale de la santé et la plupart des pays de l'UE/EEE recommandent la vaccination contre l'hépatite A pour les HSH.

Outre la vaccination, d'autres options peuvent contribuer à la prévention de la transmission chez les HSH : l'utilisation de préservatifs pour les relations sexuelles anales, qui ont l'avantage supplémentaire d'offrir une protection contre les autres infections sexuellement transmissibles et une bonne hygiène personnelle (par exemple se laver les mains et les parties génitales avant et après des relations sexuelles). Pour la fourniture de conseils de prévention primaire, les autorités devraient envisager de s'engager avec la société civile, les réseaux sociaux, les médias et les applications de rencontres pour sensibiliser les HSH au risque de contracter le VHA et à l'importance de la vaccination. Les HSH qui ont déjà contracté l'infection doivent être référés aux services de santé sexuelle pour des tests supplémentaires.

L'image est de l'ECDC.

samedi 17 septembre 2022

Feu vert de l'AFSCA de Belgique pour la réouverture de l'usine de Ferrero

Un communiqué du 16 septembre de Ferrero rapporte «Licence de production confirmée pour Ferrero Arlon».

Vendredi 16 septembre, l'AFSCA a confirmé la licence de production de l'usine Ferrero Arlon.

Le Groupe Ferrero est heureux de recevoir de l'AFSCA l'autorisation définitive de production pour l’usine d'Arlon. Cette autorisation définitive fait suite à l'autorisation conditionnelle accordée le 17 juin. Depuis lors, le Groupe a travaillé sous la supervision de l'AFSCA en utilisant des protocoles de qualité et de tests améliorés. Ces nouveaux protocoles de qualité comprennent un plan d'échantillonnage accru et positionnent le système de contrôle de la qualité au-delà des exigences légales actuelles.

Cette période a été riche en enseignements et le Groupe les a immédiatement mis en pratique. Le groupe Ferrero est reconnaissant de l'étroite collaboration avec l'AFSCA. L'octroi de la licence de production signifie que tout est en place pour que l’usine d’Arlon puisse produire en toute confiance. Le groupe Ferrero continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que cela ne se reproduise.

Le Groupe tient à remercier l’AFSCA pour son assistance tout au long du processus, qui aboutit à la confirmation de la licence de production de Ferrero Arlon.

«Feu vert complet pour l'usine Ferrero à Arlon, l'Afsca satisfaite des mesures prises», selon l’avenir.

L’usine arlonaise du groupe Ferrero a reçu toutes les autorisations de l’Afsca pour reprendre définitivement sa production.

«Feu vert inconditionnel pour l'usine Ferrero d'Arlon», selon l’Écho de Belgique.

Voilà qui signifie la fin d’un fameux feuilleton qui a secoué le groupe Ferrero ces derniers mois: l’Afsca a rendu, ce vendredi, sa licence de production à l’usine arlonaise, annonce nos confrères de l’Écho. Tous les feux sont donc entièrement au vert pour une reprise complète de l’activité sur ce site.

En juin, Ferrero avait reçu une autorisation conditionnelle de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. L’Afsca devait, durant cette période probatoire, vérifier l’application concrète de toutes les procédures internes mises en place, des matières premières et des produits finis. Elle a donc été convaincue par les mesures mises place.

Interrogée par l’Écho, la porte-parole Laurence Évrard se réjouit: «Depuis le 17 juin, nous avons travaillé sous la supervision de l’Afsca en utilisant des protocoles de qualité et des tests améliorés, qui comprennent un échantillonnage accru et positionnent notre système de surveillance de la qualité au-delà des exigences légales.
Cette période a été riche en enseignements.»

L’usine va «être suivie de plus près»
L’Afsca précise toutefois qu’au cours de l’année à venir l’usine va «être suivie de plus près», avec des contrôles à l’improviste plus fréquents que la norme ne l’exige pour les chocolatiers.

Début avril, à l’approche des fêtes de Pâques, le groupe avait procédé au rappel de tous les produits fabriqués sur ce site majeur, après le signalement de dizaines de cas de salmonellose possiblement liés à la consommation de ses produits chocolatés dans plusieurs pays d’Europe.

L'usine d'Arlon du géant italien mondialement connu pour ses marques Nutella et Kinder avait reçu à la mi-juin une autorisation de redémarrage de sa production sous certaines conditions, alors qu'elle était fermée depuis le 8 avril après l'éclatement du scandale.

L'Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) avait souhaité pouvoir mener des analyses régulières des ingrédients utilisés et des produits finis avant leur mise sur le marché.

«L'octroi de la licence de production signifie que tout est en place pour que l'usine d'Arlon puisse produire en toute confiance», précise le groupe Ferrero dans un communiqué.

Près de 400 cas confirmés
Dans un décompte remontant au 15 juillet, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a recensé 399 cas confirmés et deux probables de Salmonella Typhimurium monophasique dans les pays de l'UE et en Grande-Bretagne. Il n'y a eu aucun décès signalé.

Malheureusement, les chiffres des médias sont en-deçà de la réalité, puisqu’un article du blog du 2 août relatait 455 personnes malades dans l'épidémie à Salmonella liée aux chocolats Kinder de chez Ferrero.

Commentaire
Décidément c’est l’heure des communiqués chez les grands groupes comme Ferrero et Nestlé.

D’un côté, le groupe Ferrero qui semble être satisfait de la réouverture de son usine de produits de chocolat, mais pas une pensée dans ce communiqué aux 455 cas de salmonellose. Business as usual ...

De l’autre côté, chez nous, le groupe Nestlé, s’il a bien trouvé l’origine de la contamination, tergiverse et laisse planer le doute sur la réouverture de son usine et des emplois seraient menacés, selon FO.
Selon ce syndicat, «La direction a fait savoir aux organisations syndicales qu'une fermeture de l'usine devrait être envisagée si ce projet de départs n'aboutissait pas», sous forme de départs volontaires vers un autre site, pour une reconversion ou à la retraite.

Complément
On lira l’article de Joe Whitworth dans Food Safety News, «Ferrero passes probation at Salmonella-hit factory» (Ferrero réussit sa probation dans une usine touchée par Salmonella).

jeudi 15 septembre 2022

Baisse des infections à Yersinia et Shigella en Europe

«Baisse des infections à Yersinia et Shigella en Europe», source Food Safety News.

Le nombre d'infections à Yersinia et Shigella a diminué en Europe en 2020, selon des chiffres récemment publiés.

Au total, 28 pays ont signalé 5 744 cas confirmés de yersiniose en Europe et dans l'Espace économique européen (EEE) contre 7 054 en 2019. Source ECDC.

La déclaration de la présence de Yersinia est volontaire en Belgique, France, Grèce, Italie et Luxembourg et aucun système de surveillance n'existe aux Pays-Bas.

Comme les années précédentes, l'Allemagne comptait le plus de patients suivi de la France. Ces deux pays représentaient la moitié de tous les cas confirmés. Le Danemark avait le taux de cas le plus élevé pour 100 000 habitants, suivi de la Finlande.

Sur 1 293 cas avec information, 29% ont été hospitalisés. Deux hommes de plus de 85 ans sont décédés. Le taux de notification le plus élevé a été détecté chez les enfants âgés de 0 à 4 ans.

Un total de 98% des 5 193 cas avec des informations sur les espèces étaient Yersinia enterocolitica. Sept pays ont enregistré 94 cas de Yersinia pseudotuberculosis.

En 2020, 16 foyers de cas de yersiniose ont été signalés à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ils comprenanient 246 cas dans six pays. Le nombre de personnes malades était légèrement supérieur à celui de 2019. Une épidémie au Danemark a impliqué 200 personnes exposées à Yersinia enterocolitica après avoir mangé un plat à base de pâtes contaminé lors d'un pique-nique.

La tendance globale des cas signalés de yersiniose est restée stable de 2016 à 2019, mais a considérablement diminué en 2020, ce qui était très probablement un effet de la pandémie de la COVID-19 et les chiffres du Royaume-Uni ne sont plus inclus après que le Royaume-Uni ait quitté l'UE, a dit le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Shigella, CDC
Statistiques de Shigella
Dans l'ensemble, 29 pays ont signalé 1 806 cas confirmés de shigellose, contre 8 448 en 2019. Source ECDC.

Cette forte baisse est probablement due à la pandémie et aux chiffres du Royaume-Uni non inclus, a déclaré l'ECDC.

«Il pourrait y avoir une véritable réduction de la transmission en raison de la réduction des déplacements en raison des restrictions de voyage, de la diminution des interactions sociales et du renforcement des mesures d'hygiène. D'autre part, il existe un risque potentiel de sous-diagnostic en raison d'un comportement de recherche de soins réduit pour des symptômes bénins ou d'une capacité réduite à diagnostiquer des maladies bénignes», selon le rapport.

La shigellose se contracte en avalant du matériel contaminé par des matières fécales humaines. L'infection peut également provenir d'aliments et d'eau contaminés. Des quantités microscopiques de matières fécales peuvent entraîner des cas de maladie.

La France et l'Italie ont une déclaration volontaire et la Belgique utilise un autre type de système de surveillance.

La France, les Pays-Bas et l'Allemagne représentaient la moitié des cas confirmés. La France à elle seule en représentait près d'un tiers. Le Luxembourg a signalé le taux de notification le plus élevé, suivi de la France et de la Slovaquie.

Le statut de voyage était disponible pour 1 028 cas et 290 d'entre eux étaient liés à des voyages à l'étranger. L'Égypte, l'Indonésie, l'Inde et Madagascar ont été les plus fréquemment mentionnés comme pays d'infection probables.

Parmi les cas confirmés, seuls 236 disposaient d'informations sur le mode de transmission suspecté. L'infection par les aliments était la plus fréquemment signalée, suivie de la transmission sexuelle et d'autres contacts de personne à personne.

Shigella sonnei était la principale espèce identifiée. Le taux de notification le plus élevé concernait les enfants de moins de 5 ans.

Cinq foyers d'origine alimentaire ont été signalés par le Danemark, la France, les Pays-Bas et la Slovaquie.

mardi 13 septembre 2022

Infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) : Rapport épidémiologique 2020 par l'ECDC

«Infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) : Rapport épidémiologique annuel 2020», source ECDC.
Période couverte : Ce rapport est basé sur les données de 2020 extraites du Système européen de surveillance (TESSy) le 5 novembre 2020.
Résumé
Pour 2020, 28 pays de l'UE/EEE ont signalé 4 824 cas confirmés d'infection à Escherichia coli producteur de shigatoxines (STEC). Le taux global de notification était de 1,6 cas pour 100 000 habitants. Les taux de notification les plus élevés ont été rapportés en Irlande, Malte, Danemark et Norvège. Le taux de notification UE/EEE a considérablement diminué en 2020 par rapport à 2016-2019 en raison de la pandémie de la COVID-19. Le taux le plus élevé de cas confirmés a été observé chez les enfants de 0 à 4 ans, avec 8,6 cas pour 100 000 habitants chez les hommes et 7,5 cas pour 100 000 habitants chez les femmes.

Voici les principaux éléments du rapport avec un focus sur la France.

Les Escherichia coli shigatoxigéniques (STEC) sont des souches de la bactérie Escherichia coli qui produisent des shigatoxines. Le principal réservoir des STEC est constitué par les animaux herbivores, en particulier les bovins. L'infection à STEC est régulièrement liée à la consommation de viande bovine insuffisamment cuite contaminée en raison de mauvaises méthodes de transformation lors de l'abattage, ou d'autres aliments contaminés tels que le lait et les produits laitiers non pasteurisés, les légumes et l'eau. Le contact direct avec des animaux infectés, par exemple dans les fermes pédagogiques pour enfants et les zoos, est considéré comme un risque important d'infection à STEC, en particulier chez les jeunes enfants. L'infection à STEC provoque souvent une gastro-entérite, une entérocolite et une diarrhée sanglante, et provoque parfois une complication grave appelée syndrome hémolytique et urémique (SHU), en particulier chez les enfants.

La notification des infections à STEC est obligatoire dans tous les pays de l'UE/EEE à l'exception de cinq États membres dans lesquels la notification est soit volontaire (Belgique, France, Luxembourg et Espagne), soit basée sur un autre système (Italie).

Les systèmes de surveillance des infections à STEC ont une couverture nationale dans tous les pays de l'UE/EEE à l'exception de trois, la France, l'Italie et l'Espagne.

En France, la surveillance des STEC est basée sur la surveillance du syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatrique, et de même qu’en Italie, la surveillance est principalement basée sur le registre national des SHU.

France: Répartition des cas confirmés d'infection à STEC et taux pour 100 000 habitants et par année, 2016-2020
2016
2017
2018
2019
2020
302
260
259
335
262
On peut effectivement noter une baisse en 2020 par rapport à 2019, mais cela est comparable avec la période 2017-2018.

Par rapport à ce que nous montre Santé publique de France, les chiffres sont plus élevés que les seuls SHU pédiatrique. Ainsi, voici le nombre de cas de SHU pédiatrique notifiés en France et incidence annuelle du SHU pour 100 000 personnes - années chez les enfants de moins de 15 ans, 1996 à 2020. Source : Santé publique France
Année
Nombre de cas de SHU
Incidence annuelle
2016
113
0,96
2017
164
1,40
2018
154
1,33
2019
168
1,46
2020
167
1,45
En 2020, on ne peut donc pas dire que «le taux de notification de SHU pédiatrique en France a considérablement diminué en 2020 par rapport à 2016-2019 en raison de la pandémie de la COVID-19.»

Une saisonnalité des infections à STEC est aussi observée.
En 2020, les STEC étaient la quatrième maladie zoonotique d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée dans l'UE/EEE. Au cours de la période de cinq ans allant de 2015 à 2019, il y a eu une augmentation de la tendance globale des cas de STEC rapportés. Les facteurs contributifs incluent probablement des changements dans les techniques de laboratoire, tels que l'utilisation croissante des tests moléculaires multiplexés (PCR) et l'extraction directe d'ADN à partir d'échantillons, suivie d'un isolement et d'une caractérisation plus poussée des souches. En 2020, cependant, les cas signalés d'infections à STEC ont considérablement diminué. La pandémie de la COVID-19 a eu un impact significatif sur les données de surveillance des infections à STEC en 2020.

Les foyers de cas à STEC concernaient 208 cas dans 34 épidémies dans neuf États membres. Un véhicule alimentaire a été signalé dans cinq épidémies d'origine alimentaire à preuves solides, la ‘viandes et produits de viande’, les ‘produits laitiers autres que les fromages’ et les ‘fromages à base de lait de vache’ ont causé un foyer chacun, et deux foyers ont été causés par ‘l'eau du robinet, y compris l'eau de puits’. Des informations sur le sérotypes des STEC étaient disponibles pour six éclosions, les STEC O157, O145 et O26 ayant été identifiés respectivement dans trois, deux et une éclosions.

En 2020, le sérogroupe le plus fréquemment signalé dans les cas humains de STEC était O26, suivi de O157. Cette tendance découle d'une tendance à la hausse du nombre de cas à STEC O26 observés au cours des cinq dernières années, alors que ceux attribués à STEC O157 ont diminué au cours de la même période. Cette inversion de fréquence relative peut s'expliquer par le nombre croissant de laboratoires qui testent des sérogroupes autres que O157. Il y a eu une évolution des méthodes de diagnostic, l'amplification par PCR des gènes codant pour stx étant plus couramment utilisée pour la détection des cas de STEC dans plusieurs États membres au lieu du diagnostic basé sur la détection de l'antigène O157. En revanche, STEC O26 était le sérogroupe le plus signalé parmi les cas de SHU, comme observé depuis 2016.

La plupart des cas de SHU causés par ce sérogroupe ont été rapportés par trois pays (France, Italie et Irlande), dont deux fondent principalement leur surveillance des infections à STEC sur la détection des cas de SHU. Une proportion élevée des cas de SHU dus à des sérogroupes autres que O157 indique un risque émergent d'infections graves causées par des sérogroupes autres que O157. Bien que la récente évaluation de la pathogénicité des STEC affirme que le sérogroupe n'est pas un marqueur de pathogénicité, il a tout de même une certaine importance en tant que marqueur épidémiologique, et il est toujours utile d'observer la circulation des différents types de STEC dans les cas alimentaires et humains de maladie. L'analyse des combinaisons de gènes de virulence (stx et eae), en particulier le sous-typage des gènes stx, permet d'identifier les virulotypes de STEC qui ont une fréquence plus élevée d'association à des maladies graves chez l'homme (cas hospitalisés, diarrhée sanglante et cas de SHU).

La viande hachée bovine ou d'autres viandes insuffisamment cuites se sont révélées être un facteur de risque important d'infection sporadique à STEC d'origine alimentaire, le plus souvent causée par le sérogroupe O157. Dans des analyses récentes, la viande bovine et les produits frais (fruits et légumes) ont été incriminés comme les sources les plus importantes d'infections à STEC en Europe, chacune étant associée à 30% des cas de maladie. Les épidémies signalées mettent également en évidence un risque d'infections à STEC associées au lait cru et au fromage à base de lait non pasteurisé.

Mise à jour du 25 septembre 2022
On lira l'article de Food Safety NewsEurope sees large drop in E. coli infections in 2020 (L'Europe connaît une forte baisse des infections à E. coli en 2020). Comme dit dans l'article, au regard de la situation de la France, le titre ne correspond pas à la réalité.

L'ECDC et Vibrio

«Visionneuse par l’ECDC de la carte de Vibrio», source ECDC.

L'outil Vibrio (visualiseur de la carte de Vibrio) montre l'adéquation environnementale pour la croissance de Vibrio dans la mer Baltique. Il s'agit d'un modèle en temps quasi réel qui utilise des données de télédétection mises à jour quotidiennement pour examiner les conditions environnementales mondiales, telles que la température et la salinité de la surface de la mer pour Vibrio spp. Le modèle utilisé pour le visualiseur Vibrio a été calibré pour la région baltique en Europe du Nord. et peut ne pas s'appliquer à d'autres paramètres mondiaux avant validation.

Les infections causées par des espèces de Vibrio autres que V. cholerae peuvent être graves, en particulier pour les personnes immunodéprimées. Cependant, l'occurrence globale est faible malgré une augmentation récemment observée dans le nord de l'Europe.

L'ECDC surveille la croissance de Vibrio dans la mer Baltique pendant l'été. Si et quand le risque de croissance de Vibrio est déterminé comme moyen ou supérieur, les notifications sont signalées dans les rapports hebdomadaires sur les menaces (CDTR ou Communicable disease threats reports). La visionneuse d'origine est disponible sur le site Internet de l'ECDC : https://geoportal.ecdc.europa.eu/vibriomapviewer

Cela étant, dans le dernier CDTR du 4 au 10 septembre, «Au 7 septembre 2022, l'adéquation environnementale à la croissance de Vibrio dans la mer Baltique a été identifiée comme étant très faible à faible et devrait rester la même pendant les cinq prochains jours.»

Dans ce contexte, «L'ECDC cessera de surveiller l'adéquation environnementale à la croissance des espèces de Vibrio dans la mer Baltique pour la saison 2022.»

Pour mémoire, signalons deux rappels en France pour la présence de Vibrio vulnificus dans des crevettes crues décongelées d’Equateur en août et des gambas entières crue décongelées du Vietnam en septembre.