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samedi 4 mai 2019

Substituts de viande à base de plantes de Beyond Meat, derrière la morale, le pognon!


On savait grâce à Gil Rivière-Wekstein qu'il y avait dans le Bio, de fausses promesses et un vrai marketing,
Manger bio, se laver bio, se maquiller bio, habiter bio et même voyager bio. Difficile d’échapper à ce label. Difficile aussi de ne pas être séduit tant il semble naturel. Bref, il n’y a pas matière à discussion : le bio, s’est le nec plus ultra. Puisqu’on vous le dit !
Voici désormais qu'il vous faut être végan pour de bonnes raisons, c'est pour sauver la planète, rien de moins ! 

Cela étant, il y a la réalité de tous les jours pour les gens du marketing car « Les actions de Beyond Meat font leurs débuts remarquables », source article de Susan Kelly paru le 3 mai 2019 dans Meatingplace.

Les actions de Beyond Meat ont grimpé de 163% lors de leurs débuts sur le marché jeudi, enregistrant le plus grand gain pour une première journée pour une offre publique initiale américaine depuis au moins 2008, selon Bloomberg.

Le producteur de substituts de viande à base de plantes basé à Los Angeles a commencé à s'échanger à 46 dollars et a clôturé à 65,75 dollars, valorisant l'entreprise à environ 3,8 milliards de dollars.

Les actions ont été vendues au prix de 25 dollars mercredi soir, après que la société ait porté la taille et la fourchette de prix cible de l'offre à 9,625 millions d'actions, pour un montant allant de 23 à 25 dollars, contre 8,75 millions d'actions attendues auparavant, entre 19 et 21 dollars.

Dans une interview accordée au Investor's Business Daily, Seth Goldman, président du conseil d'administration de Beyond Meat, a déclaré que la société développait des produits pour « every meat occasion ». Le fabricant de Beyond Burger travaille sur des substituts de steak et de bacon, mais ceux-ci sont plus difficiles à créer et ils ne seront pas disponible de si tôt.

La perte nette de Beyond Meat a diminué pour s'établir à 29,89 millions de dollars pour l’exercice clos le 31 décembre, contre 30,38 millions de dollars un an auparavant. Les revenus nets ont plus que doublé pour atteindre 87,93 millions de dollars au cours de la période.

Selon cet article, « La start-up vegan Beyond Meat suscite l'appétit vorace des investisseurs », apparemment il ne s’agit donc pas que de substituts de viande à base de plantes …
En mettant en avant la protection de l'environnement, du bien-être des animaux ou de la santé, elle a dès ses débuts su convaincre des grandes vedettes américaines, tels le cofondateur de Microsoft Bill Gates, les acteurs Leonardo DiCaprio et Jessica Chastain, présente jeudi au Nasdaq, ou les cofondateurs de Twitter Biz Stone et Evan Williams. 
Derrière la morale, le pognon ! Beyond the meat, the cash!

J’apprécie tout particulièrement le fait que des « people » ou des soit disant « stars » nous donnent des leçons d’environnement et de bien-être animal, ou qui se proclament de façon ostensible « végans » tant en France qu’à l’étranger, tout en se remplissant les poches …

Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  


Complément du 17 mai 2019. Selon Le Journal de Monréal du 8 mai 2019, 

Les Producteurs de bovins du Québec et l'Union des producteurs agricoles du Québec ont déposé une plainte à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) vis-à-vis de l'appellation «viande végétale» qu'utilise l'entreprise Beyond Meat pour désigner certains de ses produits, apparus sur les tablettes des épiceries canadiennes le 1er mai. 
Selon ce qu'a rapporté la Presse canadienne, le président des PBQ, Claude Viel, réclame que Beyond Meat cesse d'utiliser le terme «viande» afin d'« éviter que le consommateur soit floué ». 
« Ce qu'on dit, c'est que si c'est une boulette de viande, c'est de la viande. Si c'est une boulette végétale, c'est végétal », a déclaré M. Viel à l'agence de presse.


Complément du 23 juin 2019. La viande artificielle serait « Une menace pour l’élevage (selon un sondage) », source La France Agricole.

Complément du 31 octobre 2019La start-up vegan s’effondre à Wall Street, source La France Agricole.

Complément du 30 décembre 2019. Dans ce cadre de cet article, on lira aussi Du foie gras « cellulaire » sans canards ni oies d'après la France Agricole. On peut aller aussi sur le site bobo Gourmey, mais on n'est pas obligé ...

Complément du 23 janvier 2020. Selon La France Agricole,
La start-up américaine Memphis Meat, qui travaille au développement de viande à base de cellules, a annoncé avoir levé 161 millions de dollars. Elle double d’un seul coup le total des sommes jamais investies dans ce secteur.

jeudi 2 mai 2019

A propos de la communication du ministère de l’agriculture sur la non consommation de lait cru et de fromages au lait cru pour les enfants de moins de cinq ans


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Les médias sont à l'unisson, Pas de lait cru et pas de fromage au lait cru avant cinq ans !


En effet, d’après ce site
« [Après cet âge], le risque existe toujours mais il est décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés au-delà de cinq ans », a indiqué la cheffe de la mission des urgences sanitaires au ministère de l'Agriculture, Marie-Pierre Donguy.
Pourtant d’après le communiqué du ministère de l’agriculture du 30 avril 2019,
Les autorités sanitaires recommandent aux populations fragiles de ne pas consommer de lait cru ni de fromages au lait cru. Ces préconisations concernent :
  • les jeunes enfants, et particulièrement ceux de moins de 5 ans ;
  • les femmes enceintes ;
  • les personnes immunodéprimées, c'est-à-dire les personnes déjà malades, très fatiguées voire hospitalisées.
Dès lors pourquoi mettre l’accent que sur les enfants de moins de cinq ans ? La réponse fournie est la suivante :
Les enfants de moins de cinq ans ne doivent pas consommer de fromage au lait cru, ni de lait cru. Au-delà, le risque existe toujours mais il est décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés au-delà de cinq ans. 
Selon l’InVS,
Le SHU est la forme clinique sévère d’une infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC). 
Le SHU touche particulièrement les jeunes enfants et l’incidence la plus élevée est observée chez les enfants âgés de 6 mois à 2 ans (3,3 cas /100 000 enfants-année dans cette tranche d’âge). 
En effet, « Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) touche particulièrement les jeunes enfants et représente la principale cause d'insuffisance rénale aiguë chez l'enfant de moins de 3 ans. »


L’incidence en 2017 du SHU par 100 000 enfants de moins de 15 ans en France était de 1,40 pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, soit 164 cas.

En 2017, 59% des enfants étaient âgés de moins de trois ans (âge médian au diagnostic : 28 mois ; extrêmes : 3 semaines - 14 ans).

Santé publique de France avait rapporté un point de situation épidémiologique au 31 mai 2018 à propos de l’« Epidémie de syndrome hémolytique et urémique pédiatrique à Escherichia coli O26 en France métropolitaine en lien avec la consommation de reblochon ».
Au 31 mai 2018, 14 enfants âgés de un à cinq ans sont inclus dans l’investigation de cette épidémie : 
6 enfants atteints de SHU ont été infectés par une même souche d’E. coli O26, pour lesquels la consommation de reblochon incriminé est documentée. Ces six enfants sont domiciliés dans plusieurs régions de France métropolitaine (Centre–Val de Loire, PACA, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire) ; 
pour 8 autres enfants, des investigations sont en cours. Parmi eux, deux ont présenté des signes de gastroentérite et six ont présenté un SHU. Un des enfants atteints de SHU est décédé ; l’investigation autour de ce cas est en cours. A ce jour, on ne peut ni écarter ni affirmer que ces cas de SHU soient liés à la consommation de reblochon : souche non isolée et caractérisée, ou consommation de reblochon incriminé pas encore documentée.
Cette recommandation, reprise à l’unisson par les médias, sera-t-elle diffusée largement dans les foyers français par Santé publique de France et ses satellites, pas sûr ?

En effet, cette communication est réductrice à un type d’aliment, le lait cru et les fromages au lait cru, et elle masque d’autres aliments qui ne sont pas mentionnées dans le communiqué du ministère de l’agriculture cité en début d’article …

Selon l’InVS,
La contamination se produit :
  • par ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits : viande de bœuf (en particulier hachée), lait ou produits laitiers non pasteurisés, jus de pomme, légumes crus, ou eau de boisson contaminée ;
  • en portant ses mains souillées à la bouche, après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ;
  • par contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles (« maladie des mains sales »).
Comment prévenir la transmission des infections à E. coli producteurs de shigatoxines et du syndrome hémolytique et urémique ?
La transmission de la maladie peut être prévenue par des gestes simples :
  • les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur ;
  • le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
  • les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés ;
  • les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement ;
  • les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail, doivent être soigneusement lavés ;
  • le lavage des mains doit être systématique avant de préparer à manger et en sortant des toilettes ;
  • en cas de gastro-entérite, il convient d’éviter de se baigner dans des lieux de baignades publics et de préparer des repas ;
  • les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
  • enfin, il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement. 

Hygiène domestique
Recommandations aux consommateurs
  • L’hygiène personnelle et collective reste la base de la prévention. Il faut insister sur un lavage soigneux des mains après être allé aux toilettes, mais aussi avant la préparation et la prise des repas.
  • Il est nécessaire de bien cuire à cœur les viandes hachées ou produits à base de viande hachée consommés par les jeunes enfants et les personnes âgées.
  • Le lait cru et les fromages au lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 3 ans.
  • Les légumes, mais aussi les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés, puis épluchés si possible, avant leur préparation et leur consommation.

NB : J’ajouterais parmi les légumes consommés crus, les graines et les graines germées même si elles sont lavées.

Complément du 8 mai 2018. Extrait d'une information de la préfecture du Pas de Calais du 2 mai 2019 sur la prévention de la consommation de fromages au lait cru pour les enfants de moins de 5 ans :
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Pour les cas d'enfants atteints de SHU en mai 2018, il s'agirait d'enfants ayant consommé des reblochons contaminés par E. coli O26. Les chiffres précis diffèrent selon les sources, 11 ou 12 cas ...

Complément du 31 mai 2019. Dans un article du 30 mai 2019 paru dans Eurosurveillance sur l'épidémie à E. coli O26 en France liée à la consommation de fromages au lait cru, les auteurs indiquent dans la conclusion, 
Ces épidémies mettent en évidence le risque de consommation de fromage au lait cru, en particulier chez les jeunes enfants. Sensibiliser davantage le public au risque est donc une mesure préventive importante. Un groupe interdisciplinaire d'autorités de santé publique et de sécurité des aliments travaille actuellement à l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques.

On cherchera en vain dans la com du ministère de l'agriculture, « l'élaboration de stratégies de communication en France afin de sensibiliser davantage les consommateurs à ces risques. »