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dimanche 17 mars 2019

Le fast food et l'approvisionnement français, Burger King versus McDonald's


Régulièrement les fast-food parle de leur approvisionnement français via la presse … et en ce moment cela donne cette information rapportée le 15 mars 2019 par La France Agricole, « Burger King vante ses approvisionnements français ».

Régulièrement, pas vraiment, mais le plus souvent lors du salon de l’agriculture, les fast-food font des annonces, communiquent sur le made in France, qu’en est-il précisément, et là, c’est souvent plus compliqué … le marketing des fast-food étant passé par là …

Trois type de produits sont au menu de cette ‘petite’ comparaison entre Burger King et McDonald’s :

Viande bovine
En 2016, la viande bovine dans nos restaurants est d'origine française pour 54,51% (chiffre de 2016 –aa). Ainsi, nous avons utilisé plus de 25 078 tonnes de viande bovine française. Le volume restant provient d'Irlande et des Pays-Bas selon le même cahier des charges et les mêmes contrôles qu'en France. Nos fournisseurs s'approvisionnent uniquement auprès de fournisseurs référencés selon des critères très exigeants, et utilisent principalement des muscles issus de l'avant des bovins comme par exemple, l'épaule, le collier, le plat de côte.
Quant à la viande de bœuf des menus pour les enfants, elle est désormais également produite en France, et fournie par le groupe Bigard. « Au total, près de la moitié de nos viandes est d’origine France, environ 40 à 45 % », a précisé M. Tafani, selon lequel la filière française n’est pas en mesure, à l’heure actuelle, de fournir la matière première nécessaire à un approvisionnement 100 % français.
Pommes de terre
Quant aux pommes de terre transformées en frites, entre « la moitié et les trois quarts » proviennent déjà de l’Hexagone, et « 100 % en 2020, sauf aléas météorologiques », « contre 0 % » en 2016.
Depuis novembre 2013, toutes nos frites sont 100% pommes de terre françaises
Salades et crudités
Les légumes et crudités de saison, eux, viennent de France – et hors saison (soit 20 % du total), du Maroc, de la Belgique ou des Pays-Bas.
Pas d’information sur l’origine des salades et des crudités mais uniquement sur la qualité. 
Enfin, Salon de l’Agriculture oblige …, un communiqué de février 2019 rapporte que « McDonald's renforce a nouveau la qualité de ses ingrédients grâce à des partenariats structurants avec trois filières agricoles françaises » …

Sur les promesses des géants des fast-food, on lira cet article de juin 2017, McDonald’s et ses burgers, viande bovine française ?, qui rapportait, selon agro-média du 22 juin 2017, « McDonald’s souhaite tripler ses volumes en viande de race charolaise d’ici 2019 ».

mardi 19 février 2019

Canada : Les autorités et les produits végétaliens voulant utiliser le terme 'fromage'

Selon The Globe and Mail du 18 février 2019, « Un producteur d’aliments végétaliens a reçu l’ordre de supprimer le mot 'fromage' de sa communication marketing ».

L'Agence canadienne d'inspection des aliments a informé Blue Heron, une petite fromagerie végétalienne de Vancouver, qu'elle devait cesser d'utiliser le mot 'fromage' dans la commercialisation de ses produits.

Dans un courriel envoyé le 21 janvier, un membre du personnel de l’ACIA a déclaré avoir reçu une plainte concernant « des produits étiquetés comme étant du 'fromage' alors qu’ils n'en seraient pas. Dans une correspondance ultérieure transmise au Globe and Mail, la société a été informée qu'elle ne pouvait pas utiliser des termes avec trait d'union (c.-à-d. du fromage végétalien à base de plantes et sans produits laitiers ou plant-based, dairy-free vegan cheese), même si de nombreuses petites entreprises au Canada utilisent des descriptions de produits similaires, certaines avec l'approbation de l'ACIA.

Selon l'ACIA, le nombre de plaintes relatives à des produits laitiers est passé de 294 en 2013-2018 à 415 en 2017-2018. Tout cela survient à un moment où le secteur laitier traditionnel se sent menacé par des facteurs tels que l'évolution des goûts des consommateurs, le nouveau guide alimentaire et les accords commerciaux récents qui ont augmenté la quantité de produits laitiers pouvant entrer en franchise de droits au Canada.

« Si les sociétés de fromages alternatifs végétaliens ne pouvons pas utiliser le fromage proprement dit, comme le stipule l’ACIA dans sa propre réglementation sur la prononciation phonétique, le mot cheeze, que pouvons nous utiliser », a déclaré Karen McAthy, fondatrice de Blue Heron.

D'autant que Lynda Turner, propriétaire de la Fauxmagerie Zengarry à Alexandria, Ontario, a ressenti la même frustration en 2015, lorsque l’ACIA lui a demandé de traiter, dans un délai de 30 jours, la description du produit « fromage de cajou » figurant sur son étiquetage.

Quand elle leur est revenue avec trois propositions, ils ont accepté, sans explication, « fromage de noix de cajou 100% sans produits laitiers ».

Les avocats disent que, bien que périmée, la réglementation est claire : le fromage est un nom commun défini par son standard de composition ; il doit être fabriqué à partir de lait et/ou de produits laitier et le lait vient des sécrétions lactées normales obtenues à partir des glandes mammaires des animaux.

« Bon nombre de ces normes ont été élaborées dans les années 1980 et 1990, avant même que les produits protéiques de remplacement ne deviennent une réalité, et elles reposent sur le principe selon lequel les consommateurs sont parfaitement satisfaits des produits comme les laits et les fromages non laitiers », selon Glenford Jameson avocat dans les aliments basé à Toronto. « "Mais les règles ne sont pas subjectives. »

Le non-respect, explique-t-il, constituerait une violation de la section 5(2) de la Loi sur la réglementation des aliments et drogues et pourrait donner lieu à des accusations frauduleuses d'étiquetage avec des amendes pouvant aller jusqu'à 50 000 dollars (condamnation sommaire) et 250 000 dollars (condamnation par mise en accusation). L'ACIA peut également rappeler des produits et, à compter du 15 janvier, elle a le pouvoir de révoquer les licences requises par la plupart des entreprises du secteur alimentaire en vertu de la nouvelle loi et de la réglementation sur la sécurité des aliments au Canada.

Bien que Blue Heron n'utilise pas le mot fromage sur son étiquetage, la société l'utilise sur son site Internet et sur les réseaux sociaux pour décrire ses dizaines de produits inspirés du fromage fabriqués à base de lait de coco, de noix de cajou et d'amandes.

Lisa Murphy, une porte-parole de l’ACIA, a déclaré que bien qu’elle travaille toujours avec Blue Heron pour déterminer le nom approprié de ses produits, il incombe à la société de nommer le produit de manière véridique et conforme à la réglementation.

« Elle a dit qu'il n'est pas prévu de revoir les exigences, notant qu'elles sont « flexibles et basées sur les résultats » et conformes aux normes internationales en matière d'étiquetage.

Les Producteurs laitiers du Canada ont déclaré qu'ils ne voyaient aucun besoin de changement ou de révision. « Les règles d'identité relatives aux produits laitiers ont bien servi les Canadiens et les Canadiennes pendant de nombreuses décennies et devraient continuer à être respectées », a déclaré Lucie Boileau, directrice de la communication.

Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  

samedi 19 janvier 2019

Rappel d'un produit bio, entre marketing et sécurité des aliments

La DGCCRF nous informe le 18 janvier 2019 d'un « Avis de rappel des amandes grillées tamari de marque Natur'Inov »

- Nom du produit : Amandes grillées tamari 150g
- Marque : Natur'Inov
- Lot : 0018132
- DDM au 13/12/2019
- Risque : Allergène - Présence d’arachides non déclarées sur l’étiquetage.

Rien que très banal me dire-vous, mais le propos est ailleurs sur le site Internet de Natur'inov où l'on a, me semble-t-il, un bon exemple du marketing du bio qu'a bien analysé Gil Rivière-Wekstein dans Bio : fausses promesses et vrai marketing … jugez plutôt ...

On apprends donc sur ce site Internet de Natur'inov,
Une gamme de superfruits, fruits secs, fruits séchés et mélanges de fruits, natures, sucrés ou salés pour répondre à la demande croissante de produits originaux dans la famille des superfruits et des fruits secs.
Et je suppose que ces superfruits ont des super pouvoirs …

Du rappel proprement dit, il n'en est pas fait mention sur le site internet, mais on a droit en tant que consommateur à des garanties ...
Je suggère d'ajouter une garantie n°6, « Informer le consommateur - Nous nous engageons »

mardi 25 décembre 2018

Unilever achète une entreprise de fabrication de produits végétariens et végétaliens, une opération marketing ?


Il y a quelques années déjà, Gil Rivière-Wekstein publiait un livre sur Le bio, fausses promesses et vrai marketing

Faudra-t-il en faire un autre sur les produits étiquetés 'vegan' ? 

Y a-t-il là aussi de fausses promesses et assurément un vrai marketing, ce qui est certain, c'est qu'un mastodonte de l'agro-alimentaire, Unilever, prend date ...

Jim Romahn informe le 24 décembre 2018 sur son blog agri 007,« Unilever est l’une des plus grandes entreprises du secteur alimentaire au monde, connue pour son approche commerciale à long terme, va acheter une entreprise alimentaire végétarienne. »
Un communiqué d’Unilever du 19 décembre 2018 annonce « Unilever acquiert The Vegetarian Butcher. Quelque chose comme Le boucher végétarien …
L’acquisition s’inscrit dans la stratégie de Unilever d’étendre son portefeuille à des aliments à base de plantes plus sains et ayant un impact moindre sur l’environnement. Avec cette acquisition, Unilever répond à la tendance croissante des consommateurs à opter de plus en plus pour des repas végétariens et végétaliens. 
Pour The Vegetarian Butcher, l’acquisition est la prochaine étape de son ambition de devenir le ‘plus grand boucher du monde’. Jaap Korteweg, fondateur a dit, « Le réseau international d’Unilever dans 190 pays offre toutes les possibilités pour y parvenir. »Jaap Korteweg, éleveur de viande de la neuvième génération et grand amateur de viande, est devenu végétarien et a fondé The Vegetarian Butcher en 2007 pour répondre à son besoin de ‘viande’ de qualité, qui n’est pas produite à partir d’animaux. 
Les produits fabriqués par The Vegetarian Butcher sont vendus dans plus de 4 000 points de vente dans 17 pays. Selon Korteweg, l’acquisition est arrivée au bon moment. « Nous voulions franchir une nouvelle étape : conquérir le monde. Notre mission est de faire de la ‘viande’ à base de plantes la norme. Nous pensons qu'avec le réseau international d'Unilever, cette acquisition contribuera à accélérer notre mission. » 
Unilever et The Vegetarian Butcher ont commencé à travailler ensemble en 2016 lorsqu'ils ont lancé conjointement les « boulettes de viande végétariennes à la sauce satay » et des « boulettes de viande végétariennes à la sauce tomate », commercialisées sous la marque Unox. 
L’acquisition, qui a été annoncée, marque un pas en avant dans la marche d’Unilever vers un portefeuille comprenant davantage de produits à base de plantes. Actuellement, Unilever vend près de 700 produits portant le label V en Europe. Aux Pays-Bas, il s’agit des produits des marques Unox, Knorr, Hellmann, Conimex et Ben & Jerry. 
Pour Nitin Paranjpe, président de Foods & Refreshment Unilever : « The Vegetarian Butcher est une marque avec une mission claire, de nombreux ambassadeurs fidèles, une bonne clientèle sur les réseaux sociaux et une position forte sur le marché. La marque s’intégrera bien dans notre portefeuille de ‘marques avec un objectif », qui ont un impact social positif, sont mieux placées pour répondre aux besoins des consommateurs et se développent plus rapidement. Il est important de noter que cette acquisition nous aidera à accélérer notre cheminement vers plus d’aliments à base de plantes. » 
The Vegetarian Butcher emploie environ 90 personnes, qui devraient rester au sein de l'entreprise sous la propriété d'Unilever. L'acquisition est en cours pour une contrepartie non divulguée et devrait être finalisée avant la fin de 2018.
Selon The Guardian, L'acquisition d'une marque néerlandaise met en évidence la nécessité de conquérir le marché des substituts de viande.
Fondés par l'ancien éleveur Jaap Korteweg, les produits insolites de la marque néerlandaise - parmi lesquels des nuggets de « nochicken » et des « chickburgers », ont apparemment le même « goût et la même structure » que des galettes à base de poulet - lui ont valu un franc succès parmi les végétariens et les végétaliens ou vegans en anglais. 
Au Royaume-Uni, ses produits sont vendus principalement dans les magasins de produits de santé et chez Waitrose.L'accord intervient alors que les fabricants, les supermarchés et les restaurants se bousculent pour exploiter le marché naissant des végétaliens, qui s'est développé au fur et à mesure que de plus en plus de personnes abandonnent la viande pour des raisons de santé ou pour des raisons éthiques. 
On estime à 22 millions le nombre de « flexitariens » au Royaume-Uni, ceux qui aiment la viande mais ceux veulent réduire leur consommation. Le mois dernier, un hamburger à base de plantes « saignant » de la marque américaine Beyond Meat a fait ses débuts chez Tesco.
Il est assez curieux pour des végétariens ou des végétaliens d’utiliser des termes se rapportant à viande, boucher, boucherie végétarienne, goût bacon, merguez vegan, substitut de saucisse, steak, burger, etc., comme le rapporte cet amendement en France et adopté par les députés,
« Dans le cadre de l’examen du projet de loi agriculture et alimentation, les députés ont voté pour l’interdiction de commercialiser des produits d’origine végétale sous un nom évoquant un produit carné»
 « Un principe d’équivalence entre une saucisse pur porc et un « substitut de saucisse » végétarien est ainsi imposé au consommateur. »
Selon un arrêt de la cour de justice européenne
Les produits purement végétaux ne peuvent pas, en principe, être commercialisés avec des dénominations qui, telles les dénominations « lait », « crème », « beurre », « fromage » ou « yoghourt », sont réservées par le droit de l’Union aux produits d’origine animale. Cela vaut également si ces dénominations sont complétées par des mentions explicatives ou descriptives indiquant l’origine végétale du produit en cause. Il existe toutefois une liste d’exceptions.
De plus le fondateur se présente souvent en vêtement de boucher, alors ... argument marketing ou vide juridique ?

Dès lors on peu se poser la question : la marque « The Vegetarian Butcher » pourra-t-elle utilisée en France ou dans l’UE ?

NB : Même le nouveau logo d'Unilever se veut aussi à l'image de ses nouveaux produits ... vous avez dit marketing ...



Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  

Complément du 23 juin 2019La viande artificielle serait « Une menace pour l’élevage (selon un sondage) », source La France Agricole.