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mardi 10 octobre 2023

Comment créer le buzz ? 2% des échantillons de céréales et de farine de pain dépassent les limites réglementaires

2 234 échantillons contrôlés, 14 (2%) dépassent les limites maximales de résidus (LMR) fixées pour protéger la santé des consommateurs.

Et l'ONG Food Watch entend créer le buzz pour le buzz ...

jeudi 31 mars 2022

Six rappels de pains en France, un remake du pain maudit ?

RappelConso informe le 30 mars 2022 du rappel de six produits (cinq le 31 mars et un le 30 mars) de boulangerie, du pain en quelque sorte, pour une cause désormais ancienne, mais qui revient de temps à autre dans l'actualité, la présence d’alcaloïdes de l’ergot en quantité supérieure aux valeurs maximales fixées par le règlement (UE) 2021/1399 applicable au 1er janvier 2022.

Ces rappels, voir image en fin d’article de cinq rappels sur six, rappellent une situation plus ou bien connue, celle que l’on a appelé en son temps, celle du pain maudit ...

L'affaire du pain maudit est une série d'intoxications alimentaires qui a frappé la France pendant l'été 1951, dont la plus sérieuse à partir du 16 août à Pont-Saint-Esprit (Gard) où elle fera cinq, voire sept morts, cinquante personnes internées dans des hôpitaux psychiatriques et deux cent cinquante personnes atteintes de symptômes plus ou moins graves ou durables. Soixante-dix ans après les événements de Pont-Saint-Esprit, on ne sait toujours pas à quoi les attribuer. Cliniquement, les symptômes étaient ceux d'une forme mixte d'ergotisme, mais ce diagnostic n'a pu être prouvé. Pour la justice, la cause est une farine avariée. Source Wikipédia

Il faut pour comprendre cette affaire lire le livre encyclopédique de Steven L. Kaplan, Retour sur la France des années oubliées, Paris, Fayard, 2008, 1129 p.(source Cairn.info).

Steven Kaplan s’attache à reconstituer précisément le fil du drame spiripontain. Il part logiquement de Roch Briand, «boulanger dans la tourmente» qui a cuit la fournée incriminée, leader syndical engagé politiquement à droite et qui fait l’objet de toutes les rumeurs après l’intoxication. Les médecins retrouvent vite l’origine alimentaire de la maladie, et le maire Albert Hebrard gère la crise avec sang-froid. Très rapidement aussi, la police remonte la piste de la farine jusqu’au moulin de Saint-Martin-la-Rivière dans la Vienne, où elle s’aperçoit que pour faire la soudure de l’été 1951, on est allé chercher les « fonds de grenier » et qu’on a fait de la farine avec des grains mêlés et abîmés. Cependant, le commissaire, qui n’est pas un spécialiste de la meunerie, trop pressé d’annoncer qu’il a résolu le mystère, va semble-t-il un peu vite. Le meunier et un boulanger poitevins sont incarcérés à Nîmes, mais ensuite leurs avocats démontent fort habilement les faiblesses d’une instruction précipitée et obtiennent un non-lieu. À Pont-Saint-Esprit, la terreur persiste devant l’incapacité des spécialistes à déterminer la cause de l’intoxication. Les médecins sont d’abord persuadés d’être en présence d’un retour de l’ergotisme et s’accrochent à cette hypothèse, bien qu’elle soit démentie par l’absence du parasite cryptogamique dans les échantillons analysés. Le parquet retient ensuite la piste d’une souillure par un produit chimique au mercure lors du transport de la farine, démentie ensuite par une thèse de pharmacie. Le flou favorise l’émergence de toutes les explications, jusqu’aux plus farfelues. La faillite des experts qui secondent la justice suscite des interrogations sur leurs compétences et sur le statut même de l’expertise. De leur côté, les victimes qui paraissent oubliées par la Justice s’organisent et obtiennent au Civil la condamnation pour faute lourde de l’Association professionnelle de la Meunerie. Celle-ci, que l’affaire expose aux critiques, concède, par la voie de ses dirigeants, la nécessité d’une réforme de son organisation corporatiste, mais sans toutefois s’empresser de l’engager. Le gouvernement libéral d’Antoine Pinay renonce lui aussi à une refonte globale. Cependant, ce corporatisme, mal vécu par les boulangers comme par la nouvelle génération des meuniers, finit par céder progressivement la place à un retour à la concurrence.

Déjà cette époque, on avait des preuves épidémiologiques, mais pas de preuves microbiologiques ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

lundi 25 mai 2020

France: Sel et pains ou pourquoi la teneur en sel ne baisse toujours pas ?

Le 11 septembre 2015, le blog vous proposait un article dont le tire était « Sel et pains : Des différences nettes entre la France et la Suisse » et vous verrez après avoir lu l’article qu’il est toujours d’actualité … tant les intervenants et les comités Théodule sont nombreux …

J’indiquais que « La juste dose de sel dans mon pain pourrait être moindre … », on en est toujours là ...

L’Anses vient de publier le 29 avril 2020 une Note d’appui scientifique et technique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la méthode d’évaluation de l’atteinte des engagements relatifs à la réduction de la teneur en sel dans le pain.
A l’occasion de cet appui scientifique et technique relatif à la méthode d’évaluation de l’atteinte des engagements en matière d’évolution de la teneur de sel dans le pain, l’Anses rappelle les préoccupations sanitaires associées au niveau de consommation en sel de la population générale.
Dans son avis de décembre 2016, l’agence signalait que « compte tenu des apports aujourd’hui constatés pour une fraction notable de la population, au regard des objectifs de santé publique, il a été considéré que le risque d’apports trop élevés en sodium est supérieur au risque d’insuffisance d’apport. »
S’agissant plus spécifiquement du pain, dès 20027, un avis sur un seuil de 18g de sel par kg de farine dans les pains (soit environ 1,5g de sel/100 g de pain) à atteindre sous 5 ans, soit en 2007, avait été émis.

Il était aussi rapporté,
« … au-delà des chartes volontaires, il apparaît nécessaire d’engager des actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, afin d’agir dans un calendrier maîtrisé, sur le nombre de produits concernés et le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés ».
le rapport de la Cour des comptes a émis une recommandation forte quant à l’adoption de taux maximaux de sels, entre autres, dans les aliments, à l’appui d’un constat d’insuffisance des seules chartes d’engagement. L’Anses note que la finalité de l’appui scientifique et technique qui lui est demandé s’inscrit dans l’optique de fournir des recommandations méthodologiques pour un suivi pertinent des engagements de réduction des teneurs en sel dans le pain mis en œuvre par la profession.

Les recommandations quantitatives et méthodologiques pour le dispositif de suivi
A travers cet appui scientifique et technique, l’Anses émet des recommandations méthodologiques et quantitatives pour que la profession mette en place un suivi des engagements qu’elle va prendre, vis-à-vis des pouvoirs publics, en termes de réduction des teneurs en sel dans les différents types de pains. A cet égard, l’agence souligne que le périmètre des groupements/collectifs d’acteurs qui auront à prendre ces engagements et à les suivre, et auxquels ces recommandations seront à adresser, reste à préciser et engage les pouvoirs publics à le définir rapidement.
S’agissant de la mise en œuvre opérationnelle, cet appui a également formulé des recommandations sur le déploiement par la profession, en matière de représentativité (géographie, volumes de vente, nombres de points de vente, …) et de traçabilité pour la constitution de l’échantillonnage. Les éléments pour la transmission à l’Oqali ont également été spécifiés.
Enfin, dans la perspective de permettre à l’Anses d’assurer la mission de suivi indispensable à travers la mission de l’Oqali, telle que la préconise la Cour des comptes dans le rapport cité ci-dessus, il importe que le dispositif de suivi ainsi mis en œuvre prenne en compte les recommandations techniques relatives aux modalités de prélèvement et d’analyse d’une part, et s’inscrive de manière périodique et dans la durée au-delà de ce qui est aujourd’hui envisagé (période 2020-2022).

Mise à jour du 13 novembre 2020. On lira sur le site de l'OSAV de Suisse, Le sel dans le pain:
Le sel présent dans le pain et dans les produits de boulangerie constitue environ 24% de la consommation quotidienne totale de sel. L’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs s’est fixé pour objectif de respecter des teneurs comprises entre 1,3 et 1,5g de sel pour 100g de pain.
Teneur en sel du pain de fabrication artisanale et industrielleLes pains de fabrication artisanale contiennent en moyenne 1,7 g de sel pour 100 g de pain frais. C’est ce que montre le monitoring du pain de 2019, qui inclut maintenant aussi les pains de fabrication industrielle. Ceux-ci affichent une teneur en sel moyenne de 1,4 g pour 100 g de pain frais.
Les résultats du monitoring indiquent que l’objectif de l’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs d’utiliser 1,3 à 1,5 g de sel pour 100 g de pain frais est réaliste, mais qu’il n’est pas encore appliqué de manière cohérente dans la production artisanale. Le rapport sur le monitoring du pain de 2019 vient de paraître.