RappelConso
informe le 30 mars 2022 du rappel de six produits (cinq le 31 mars et un le 30 mars) de boulangerie,
du pain en quelque sorte, pour une cause désormais ancienne, mais
qui revient de temps à autre dans l'actualité, la présence d’alcaloïdes de
l’ergot en quantité supérieure aux valeurs maximales fixées par
le règlement
(UE) 2021/1399 applicable au 1er janvier 2022.
Ces rappels, voir image en fin d’article de cinq rappels sur six, rappellent une situation
plus ou bien connue, celle que l’on a appelé en son temps, celle du pain maudit ...
L'affaire du pain maudit est une série d'intoxications alimentaires
qui a frappé la France pendant l'été 1951, dont la plus sérieuse
à partir du 16 août à Pont-Saint-Esprit (Gard) où elle fera cinq,
voire sept morts, cinquante personnes internées dans des hôpitaux
psychiatriques et deux cent cinquante personnes atteintes de
symptômes plus ou moins graves ou durables. Soixante-dix ans après
les événements de Pont-Saint-Esprit, on ne sait toujours pas à
quoi les attribuer. Cliniquement, les symptômes étaient ceux d'une
forme mixte d'ergotisme,
mais ce diagnostic n'a pu être prouvé. Pour la justice, la cause
est une farine avariée. Source Wikipédia.
Il faut pour comprendre cette affaire lire le livre encyclopédique
de Steven L. Kaplan, Retour
sur la France des années oubliées, Paris, Fayard, 2008, 1129
p.(source Cairn.info).
Steven Kaplan s’attache à reconstituer précisément le fil du
drame spiripontain. Il part logiquement de Roch Briand, «boulanger
dans la tourmente» qui a cuit la fournée incriminée, leader
syndical engagé politiquement à droite et qui fait l’objet de
toutes les rumeurs après l’intoxication. Les médecins retrouvent
vite l’origine alimentaire de la maladie, et le maire Albert
Hebrard gère la crise avec sang-froid. Très rapidement aussi, la
police remonte la piste de la farine jusqu’au moulin de
Saint-Martin-la-Rivière dans la Vienne, où elle s’aperçoit que
pour faire la soudure de l’été 1951, on est allé chercher les «
fonds de grenier » et qu’on a fait de la farine avec des grains
mêlés et abîmés. Cependant, le commissaire, qui n’est pas un
spécialiste de la meunerie, trop pressé d’annoncer qu’il a
résolu le mystère, va semble-t-il un peu vite. Le meunier et un
boulanger poitevins sont incarcérés à Nîmes, mais ensuite leurs
avocats démontent fort habilement les faiblesses d’une instruction
précipitée et obtiennent un non-lieu. À Pont-Saint-Esprit, la
terreur persiste devant l’incapacité des spécialistes à
déterminer la cause de l’intoxication. Les médecins sont d’abord
persuadés d’être en présence d’un retour de l’ergotisme et
s’accrochent à cette hypothèse, bien qu’elle soit démentie par
l’absence du parasite cryptogamique dans les échantillons
analysés. Le parquet retient ensuite la piste d’une souillure par
un produit chimique au mercure lors du transport de la farine,
démentie ensuite par une thèse de pharmacie. Le flou favorise
l’émergence de toutes les explications, jusqu’aux plus
farfelues. La faillite des experts qui secondent la justice suscite
des interrogations sur leurs compétences et sur le statut même de
l’expertise. De leur côté, les victimes qui paraissent oubliées
par la Justice s’organisent et obtiennent au Civil la condamnation
pour faute lourde de l’Association professionnelle de la Meunerie.
Celle-ci, que l’affaire expose aux critiques, concède, par la voie
de ses dirigeants, la nécessité d’une réforme de son
organisation corporatiste, mais sans toutefois s’empresser de
l’engager. Le gouvernement libéral d’Antoine Pinay renonce lui
aussi à une refonte globale. Cependant, ce corporatisme, mal vécu
par les boulangers comme par la nouvelle génération des meuniers,
finit par céder progressivement la place à un retour à la
concurrence.
Déjà cette époque, on avait des preuves épidémiologiques, mais pas de preuves microbiologiques ...
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire
pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et
de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés
gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue,
alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite
lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue
a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la
maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle.
J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et
le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut
pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité
gratuite.