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dimanche 4 juin 2023

Quand la Cour des comptes fait la leçon aux politiques qui prennent des engagements sans avoir mesuré les conséquences

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»
Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

mercredi 31 mai 2023

Le président de la Cour des comptes maillot jaune du rétro pédalage

Le titre n’est pas de mon fait mais de l’excellent blog-notes d’0livier Masbou, qui dans ses nouvelles fraîches’, rapporte Cour des Comptes : Pierre Moscovici «sursaute».

Le récent rapport « les soutiens publics aux éleveurs de bovins » publié récemment par la Cour des Comptes a fait « sursauter » Pierre Moscovici. Le Premier président de la Cour des Comptes s’est expliqué sur France Inter, le 25 mai, sur ce rapport. « Il faut prendre ce rapport pour ce qu’il est, c’est-à-dire pour une contribution au débat. C’est un rapport sur les soutiens à la filière, ce n’est pas un rapport contre les éleveurs, ou contre l’élevage. Il dit qu’il y a des inégalités en la matière, qu’il faut renforcer les revenus de ceux qui souffrent. Il souligne le caractère indispensable (et je ne veux pas laisser passer que la Cour serait contre les agriculteurs) de l’élevage bovin. C’est nécessaire à notre suffisance alimentaire. C’est bon pour les sols, c’est bon pour l’emploi et je ne vois pas, je ne conçois pas une France sans agriculture ». « On ne demande pas » la réduction du cheptel bovin précise-t-il encore. « Il faut réfléchir à long terme à cette question » de la baisse des émissions de gaz à effet de serre par l’agriculture. « Je veux dire aux agriculteurs que je comprend leurs émotions, que je la partage et qu’il n’y a aucune hostilité de la Cour à l’encontre de l’élevage bovin ». Pierre Moscovici a précisé qu’il s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture et qu’il va proposer de rencontrer les responsables du monde agricole et de la filière bovine.

Après un tel rétro pédalage, Pierre Moscovici peux se lancer dans le Tour de France à l’envers : il a de grandes chances de finir Maillot Jaune !

Commentaire
C’est le troisième article du blog sur ce sujet après 1 et 2.
Bien entendu, je ne crois pas un seul mot de ce rétro-pédalage, la preuve en est ce qu’il a déclaré sur France inter,
«Il faut changer notre modèle agricole»
Autre sujet polémique, le dernier rapport de la Cour des Comptes qui recommande de diminuer le cheptel bovin français pour pouvoir respecter nos engagements climatiques. «La Cour des Comptes n'est pas un pouvoir, nous sommes une institution indépendante qui alimente le débat public», rappelle son premier président. «Nous le faisons de manière impartiale, avec des rapports d'experts, qu'on peut discuter. Nous ne décidons rien. C'est pas un rapport contre les éleveurs et contre l'élevage ! Il dit que nous avons pris en France des engagements pour une économie neutre en carbone en 2050 : or 11,5 % des émissions viennent de l'agriculture, donc il faut changer notre modèle agricole. Il y a déjà une réduction qui est en cours, et nous changeons nos habitudes en mangeant moins de viande. Donc il faut réfléchir stratégiquement à long terme sur cette question : ensuite, tout ça est déformé, sorti de son contexte.»

La question demeure tout de même en quoi manger moins de viande intéresse la Cour des comptes ?

La Cour des comptes a volontairement lancé cette polémique afin de savoir ce qu’il allait en advenir …
Si la Cour des comptes cherche du travail, le blog lui propose d’éplucher les aides publiques aux start-up et autres pseudo entreprises de spécialités végétales imitant la viande ou le fromage. Ces aides sont aussi «contre les éleveurs et contre l'élevage» et l’agriculture en général !

Comme on pourra le voir, et sans attendre la Cour des comptes, la baisse a déjà commencé ...

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»

Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

jeudi 25 mai 2023

Rapport de la cour des contes, même le ministre de l'Agriculture le trouve hors sol ...

mardi 23 mai 2023

Est-ce vraiment le rôle de la Cour des comptes d'expliquer ce que les Français doivent mettre dans leurs assiettes ?

Après le ministre de l'économie qui soutient la fausse viande, voici un rapport de la Cour des comptes sur Les soutiens publics aux éleveurs de bovins. Le rapport de 137 pages est ici.

Faute de temps et d’intérêt pour cette étude, voici un court extrait qui montre une fois de plus comme la France piège ses propres éleveurs ...

Piloter la réduction à venir du cheptel bovin
La baisse du cheptel bovin observée ces dernières années demeure limitée et, à rythme constant, ne permettra pas à la France d’atteindre les objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est elle-même fixée, notamment dans le cadre du Global Methane Pledge. Tendancielle, cette diminution reste subie et ne fait pas l’objet d’un véritable pilotage par l’État, au détriment des exploitants.
Lire aussi ce fil d'informations ci-après ... 

Mise à jour du 4 juin 2023

On lira un article de Louis de Dinechin paru dans la revue la Haute-Saône Agricole et rurale, «Réduction du cheptel français : encore des erreurs dans un rapport d’envergure nationale !»
Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.  

dimanche 23 avril 2023

Taxation de la viande au nom de la souffrance animale et encouragement de la fausse viande, voilà les suggestions insensées de la Cour des comptes de l'UE. C'est bullshit !

Ce n’est juste qu’un document d’analyses de la Cour des comptes de l’UE sur «Transport d’animaux vivants dans l’UE: défis et pistes d’action

C’est beaucoup plus, jugez plutôt …

La Cour des comptes de l’UE souhaite demander à la Commission européenne d’«attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale et l’intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande», en gros taxer la viande bovine.

En second lieu, taxer la viande n’étant pas suffisant pas, il faudra aussi «encourager l’utilisation des nouvelles technologies», cela siginifie donc encourager les technologies qui fabriquent de la fake viande ou ou de la fausse viande, en un mot un changement civilisationnel programmé par des petits comptables !

Voici ci-desssous le résumé du document de la Cour des comptes de UE auquel je m’oppose totalement, et comme le disent poliment nos amis américains, c’est bullshit !

​Ce document décrit les principales considérations qui sous-tendent le transport d’animaux vivants et illustre les tendances du secteur. Chaque année, des milliards d’animaux vivants sont transportés par voie routière, maritime, ferroviaire ou aérienne dans l’UE, mais aussi à destination ou en provenance de celle-ci, et ce pour divers motifs, tels que la reproduction, l’engraissement ou l’abattage. L’UE dispose d’une législation relative à la protection des animaux pendant le transport, mais la Commission européenne et des études universitaires ont révélé l’existence de faiblesses. Trouver des solutions pour éviter le transport d’animaux vivants, mieux informer les consommateurs, promouvoir des changements structurels vers une chaîne d’approvisionnement alimentaire plus durable, attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale et l’intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande, ainsi qu’encourager l’utilisation des nouvelles technologies sont autant de défis à relever et de pistes à creuser.

Bien évidemment, un tel pavé de suggestions doit être pris au sérieux, est-ce cela l'Europe que nous voulons ? Non merci pour les suggestions, ce sont des bullshit !

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

mercredi 3 novembre 2021

La Cour des comptes pointe «d'importantes faiblesses» des associations de consommateurs. Mais quid des faiblesses de la DGCCRF ?

Un peu de pub et c’est bien normal pour l’excellent blog-notes d’Olivier Masbou qui nous informe, cette fois-ci, sur la Cour des comptes et les associations de consomateurs.

Il s’agit d’un rapport de la Cour des comptes sur «L’État et les associations de défense des consommateurs».

Un mouvement associatif essentiel pour la défense des consommateurs mais qui présente d’importantes faiblesses

La Cour des Comptes pointe les «faiblesses» des associations de consommateurs

Dans un récent rapport, la Cour des Comptes n’est pas tendre avec les associations de consommateurs et critique sévèrement les politiques publiques qui les accompagnent.

«La défense économique du consommateur vise à lui fournir l’assurance d’une information claire et loyale dans son acte d’achat. La mise en œuvre de cette politique publique est principalement assurée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et s’appuie, de longue date, sur un large mouvement associatif» écrit la Cour dans son préambule. 15 associations sont agrées et subventionnées par la DGCCRF. Elles «assurent des missions d’information et de conseil auprès des consommateurs et peuvent agir en justice pour faire valoir leurs intérêts individuels et collectifs». Mais ce mouvement associatif consumériste présente «des faiblesses»: «des associations trop nombreuses, agréées sur la base de critères peu pertinents, trop dépendantes pour certaines d’entre elles de subventions publiques en constante diminution et peu à même de répondre aux évolutions des enjeux de la consommation». Quant à l’Etat, sa relation avec les associations de défense des consommateurs est «marquée par l’absence d’une stratégie claire qui permettrait de nouer un partenariat efficace avec celles-ci. La faiblesse du pilotage par la DGCCRF, le manque de complémentarité entre l’action des associations et celle de l’administration et une répartition des rôles peu satisfaisante appellent à une meilleure définition des objectifs de l’État afin d’améliorer la défense des consommateurs». Dans ses conclusions, la Cour recommande de recourir à la procédure des appels à projets, à la place des subventions. Ces appels à projets seraient la base de l’obtention d’un financement pour les associations, agréées ou non, dont les projets seraient retenus. Cela permettrait «de concentrer les moyens sur des missions clairement identifiées et d’inciter les associations à innover dans leurs pratiques, voire à coopérer davantage».

NB: De mon point de vue, plusieurs associations de consommateurs se présentent plus comme des ONG que des associations de consommateurs …

On trouve aussi dans ce rapport de la Cour des comptes, en annexe 5, des données relatives aux moyens et à l’activité de la DGCCRF.


Toutes les données selon la variation 2019/2010 sont négatives à l’exception du nombre de prélèvements pour analyse, du nombre de sites internet contrôlés et du nombre de suites correctives et répressives. Quelques exemples:

- Effectif en équivalent temps plein travaillé, -12%
- Nombre d’action de contrôles: -37,6%
- Nombre d’étalissements contrôlés: -37,8%
- Plus grave encore, les consommateurs ne font plus confiance en la DGCCRF puisque le nombre de réclamations consommateurs est de -39,4% ...

Il n’y a donc pas que les associations de consommateurs qui ont «d’importantes faiblesses», la DGCCRF également !

Aux lecteurs du blog

Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

lundi 25 mai 2020

France: Sel et pains ou pourquoi la teneur en sel ne baisse toujours pas ?

Le 11 septembre 2015, le blog vous proposait un article dont le tire était « Sel et pains : Des différences nettes entre la France et la Suisse » et vous verrez après avoir lu l’article qu’il est toujours d’actualité … tant les intervenants et les comités Théodule sont nombreux …

J’indiquais que « La juste dose de sel dans mon pain pourrait être moindre … », on en est toujours là ...

L’Anses vient de publier le 29 avril 2020 une Note d’appui scientifique et technique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la méthode d’évaluation de l’atteinte des engagements relatifs à la réduction de la teneur en sel dans le pain.
A l’occasion de cet appui scientifique et technique relatif à la méthode d’évaluation de l’atteinte des engagements en matière d’évolution de la teneur de sel dans le pain, l’Anses rappelle les préoccupations sanitaires associées au niveau de consommation en sel de la population générale.
Dans son avis de décembre 2016, l’agence signalait que « compte tenu des apports aujourd’hui constatés pour une fraction notable de la population, au regard des objectifs de santé publique, il a été considéré que le risque d’apports trop élevés en sodium est supérieur au risque d’insuffisance d’apport. »
S’agissant plus spécifiquement du pain, dès 20027, un avis sur un seuil de 18g de sel par kg de farine dans les pains (soit environ 1,5g de sel/100 g de pain) à atteindre sous 5 ans, soit en 2007, avait été émis.

Il était aussi rapporté,
« … au-delà des chartes volontaires, il apparaît nécessaire d’engager des actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, afin d’agir dans un calendrier maîtrisé, sur le nombre de produits concernés et le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés ».
le rapport de la Cour des comptes a émis une recommandation forte quant à l’adoption de taux maximaux de sels, entre autres, dans les aliments, à l’appui d’un constat d’insuffisance des seules chartes d’engagement. L’Anses note que la finalité de l’appui scientifique et technique qui lui est demandé s’inscrit dans l’optique de fournir des recommandations méthodologiques pour un suivi pertinent des engagements de réduction des teneurs en sel dans le pain mis en œuvre par la profession.

Les recommandations quantitatives et méthodologiques pour le dispositif de suivi
A travers cet appui scientifique et technique, l’Anses émet des recommandations méthodologiques et quantitatives pour que la profession mette en place un suivi des engagements qu’elle va prendre, vis-à-vis des pouvoirs publics, en termes de réduction des teneurs en sel dans les différents types de pains. A cet égard, l’agence souligne que le périmètre des groupements/collectifs d’acteurs qui auront à prendre ces engagements et à les suivre, et auxquels ces recommandations seront à adresser, reste à préciser et engage les pouvoirs publics à le définir rapidement.
S’agissant de la mise en œuvre opérationnelle, cet appui a également formulé des recommandations sur le déploiement par la profession, en matière de représentativité (géographie, volumes de vente, nombres de points de vente, …) et de traçabilité pour la constitution de l’échantillonnage. Les éléments pour la transmission à l’Oqali ont également été spécifiés.
Enfin, dans la perspective de permettre à l’Anses d’assurer la mission de suivi indispensable à travers la mission de l’Oqali, telle que la préconise la Cour des comptes dans le rapport cité ci-dessus, il importe que le dispositif de suivi ainsi mis en œuvre prenne en compte les recommandations techniques relatives aux modalités de prélèvement et d’analyse d’une part, et s’inscrive de manière périodique et dans la durée au-delà de ce qui est aujourd’hui envisagé (période 2020-2022).

Mise à jour du 13 novembre 2020. On lira sur le site de l'OSAV de Suisse, Le sel dans le pain:
Le sel présent dans le pain et dans les produits de boulangerie constitue environ 24% de la consommation quotidienne totale de sel. L’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs s’est fixé pour objectif de respecter des teneurs comprises entre 1,3 et 1,5g de sel pour 100g de pain.
Teneur en sel du pain de fabrication artisanale et industrielleLes pains de fabrication artisanale contiennent en moyenne 1,7 g de sel pour 100 g de pain frais. C’est ce que montre le monitoring du pain de 2019, qui inclut maintenant aussi les pains de fabrication industrielle. Ceux-ci affichent une teneur en sel moyenne de 1,4 g pour 100 g de pain frais.
Les résultats du monitoring indiquent que l’objectif de l’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs d’utiliser 1,3 à 1,5 g de sel pour 100 g de pain frais est réaliste, mais qu’il n’est pas encore appliqué de manière cohérente dans la production artisanale. Le rapport sur le monitoring du pain de 2019 vient de paraître. 

dimanche 23 juin 2019

Le système de sécurité alimentaire de l'UE est trop ambitieux, selon la Cour des comptes européenne


Un communiqué de presse de la Cour des compte européenne du 15 janvier 2019 rapporte que « Le système de sécurité alimentaire de l'UE est trop ambitieux, estime la Cour des comptes européenne ».


Ce rapport, qui indique notamment que « Les denrées alimentaires importées de pays tiers doivent répondre aux normes de l'UE » se voit confirmer récemment par un rapport du Sénat en France, Une concurrence déloyale posant de vrais doutes sur la qualité sanitaire des produits importés ».

Je sais que l’information concernant ce rapport de la Cour des compte européenne un peu datée, mais elle se veut aussi, dans le contexte national de réorganisation future de la sécurité des aliments en France, une réponse aux interviews très récentes du directeur général de l’alimentation et aux informations diffusées sur le site du ministère de l’agriculture (1, 2 et 3) pour qui tout va bien … voire très bien …

Résumé.
La politique de l'UE en matière de sécurité alimentaire vise à garantir un niveau élevé de protection de la vie et de la santé des personnes et à prémunir les citoyens de l'Union contre trois types de dangers que présentent les denrées alimentaires: physiques, biologiques et chimiques. En l'occurrence, l'audit a été consacré exclusivement aux dangers chimiques.

Les auditeurs ont constaté que le modèle mis en place par l'UE en matière de sécurité alimentaire imposait le respect dans le monde entier, mais qu'il était actuellement trop ambitieux. Selon eux, le cadre juridique régissant les substances chimiques dans les denrées alimentaires, les aliments pour animaux, les plantes et les animaux vivants est toujours en chantier et n'a pas encore atteint le degré d'application prévu dans la législation de l'UE concernant la production alimentaire. Par ailleurs, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, qui fournit des conseils scientifiques sur lesquels appuyer la prise de décision au niveau européen, enregistre des retards dans ses travaux relatifs aux substances chimiques. Cela a un effet préjudiciable sur le bon fonctionnement de certains pans du système ainsi que sur la durabilité du modèle dans son ensemble.

« La sécurité alimentaire, qui est l'une des grandes priorités de l'UE, concerne l'ensemble des citoyens et est étroitement liée au commerce », a déclaré M. Janusz Wojciechowski, membre de la Cour des comptes européenne et responsable du rapport. « Cependant, le système mis en place par l'Union dans ce domaine présente des incohérences et rencontre un certain nombre de difficultés. »

Les contrôles organisés par les États membres ne couvrent pas tous les groupes de substances chimiques avec la même fréquence, et les cadres juridiques nationaux sont si étendus que les autorités estiment qu'il leur est difficile d'assumer toutes leurs responsabilités. Les auditeurs sont d'avis que les contrôles effectués par des organismes publics ne peuvent jamais représenter qu'une part infirme de l'ensemble des contrôles réalisés et que le modèle de l'UE ne peut rester véritablement crédible que si les systèmes de contrôle des secteurs public et privé se complètent. Or les synergies entre ces deux pôles commencent à peine à être explorées.

L'UE a limité l'utilisation de certains pesticides sur la base de critères de dangerosité. Les auditeurs expliquent que des résidus de ces pesticides peuvent toutefois être tolérés dans des produits importés dans l'UE si une évaluation des risques a montré qu'ils n'en présentaient aucun pour les consommateurs.

Ils ont également observé que le système de contrôle a ses limites, étant donné que les États membres ont des difficultés à déterminer la nature des mesures coercitives à prendre en cas de non-conformité.

Les auditeurs recommandent à la Commission européenne:
  • d'évaluer les modifications qui pourraient être apportées à la législation régissant les dangers chimiques à la lumière de la capacité de l'appliquer de manière cohérente;
  • de continuer à encourager la complémentarité, de sorte que les autorités des États membres puissent s'appuyer davantage sur les contrôles effectués par le secteur privé;
  • en ce qui concerne les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires, d'expliquer les mesures qu'elle compte prendre pour que le niveau d'assurance reste inchangé, tant pour les denrées produites dans l'UE que pour celles qui y sont importées, tout en continuant à respecter les règles de l'OMC;
  • de fournir aux États membres des orientations supplémentaires sur l'application des mesures coercitives et d'améliorer ses procédures de suivi en matière de respect des règles alimentaires de l'UE.

vendredi 8 février 2019

Après le rapport 2019 de la Cour des comptes sur le contrôle de la sécurité sanitaire des aliments, les réponses des trois ministères

Suite de l'article qui traitait du rapport proprement dit de la Cour des comptes, Sécurité sanitaire des aliments en France: La Cour des comptes fait de nouveau des constats d'impuissance. Voici un commentaire rapide sur les réponses des trois ministères concernés.


Profil bas de la ministre des solidarités et de la santé qui ne fait que constater brièvement le fouillis du modèle français qui « constitue une originalité en Europe » et renvoie à des propositions gouvernementales :
L’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments s’articule effectivement entre de nombreux acteurs publics chargés de la veille sanitaire (SpF), de l’évaluation scientifique des risques des produits alimentaire (Anses), de l’élaboration des politiques publiques et de la réglementation (DGCCRF, DGS et DGAL) ainsi que de la mise en œuvre des contrôles officiels et des alertes (DGCCRF, DGAL, DGDDI, ARS, etc.) en s’appuyant notamment sur le protocole de coopération de 2006 concernant le partage de compétences signé par la DGAL, la DGCCRF et la DGS. Cette organisation doit gagner en lisibilité et efficience. C’est pourquoi, le Gouvernement va étudier la mise en place d’une organisation plus intégrée de cette politique de sécurité sanitaire des aliments.
Les professionnels sont en effet responsables de la qualité et de la sécurité des produits qu’ils mettent sur le marché et il me paraît donc logique que les actions de contrôle, d’analyse et de surveillance épidémiologique mises en place par l’État soient en partie financées par les industriels, dans le cadre des taxes et redevances prévues par la réglementation européenne.

La réponse du ministre de l’économie et des finances est la plus longue des réponses des trois ministères mais c'est aussi un modèle de langue de bois …

C'est au consommateur de faire le job car « la DGCCRF développe une application mobile permettant aux consommateurs de signaler facilement les manquements des professionnels » de la distribution et de la restauration, car selon ce ministère c'est le secteur qui a un taux de couverture à un niveau « extrêmement bas ».

Ouf, fini pour un temps la guerre des polices, voici que le ministre annonce, « Je suis en mesure de préciser à la Cour que la DGCCRF inscrira ces contrôles sur Alim’confiance à brève échéance. » Je ne sais pas ce que signifie en temps administratif, le terme brève échéance.

Fin de non recevoir sur la mutualisation des réseaux des laboratoires.

Sur les retraits-rappels
La DGCCRF travaille d’ores et déjà à la mise en œuvre des mesures les plus pertinentes du rapport de ce groupe de travail, en particulier à la création d’un site internet unique, avec les autres administrations concernées. Il convient de noter que la DGCCRF publie déjà sur son site internet tous les retraits-rappels, alimentaires et non alimentaires, dont elle assure le suivi.

Ouf, on travaille ensemble !

Cela étant, il n'est pas exact de dire que la DGCCRF publie déjà sur son site internet tous les retraits-rappels, alimentaires et non alimentaires, dont elle assure le suivi, loin s'en faut.
Exemple que chacun peut vérifier, 6 rappels de produits alimentaires sur le site de la DGCCRF en janvier 2019 versus 10 sur le site Oulah!

A propos de la « recommandation n°4, désigner un chef de file de l’ensemble du dispositif de contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation », c'est sûrement une bonne idée mais … « elle doit faire l’objet d’une analyse approfondie pour évaluer les coûts induits par une telle réorganisation (maintien de compétences des agents, perte de retour d’expérience, mutualisation des analyses et du développement de leurs techniques, gestion des alertes, ...) qui ne doivent pas être supérieurs aux gains supposés. »

Le coût de la sécurité des aliments pour les entreprises va augmenter. En effet, « En lien avec le Ministre de l’action et des comptes publics, je proposerai à la Ministre en charge de la santé et au Ministre en charge de l’agriculture, dans le cadre des discussions précitées sur la gouvernance de la sécurité sanitaire, d’étudier la possibilité de rationaliser le recouvrement des redevances sanitaires. »

La réponse du ministre de l’agriculture et de l’alimentation fait comme d'hab dans l'autosatisfaction,
Ce rapport est satisfaisant au sens où il souligne la qualité du dispositif de veille et de contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation et les améliorations qui lui ont été apportées depuis le précédent contrôle réalisé par la Cour des comptes en 2013, ce dont je me félicite.

Concernant le renforcement de la sécurité sanitaire des aliments, il va y avoir, mais quand, on ne sait pas, pour bientôt sans doute, le trop fameux désormais « site internet unique permettant un accès direct par le grand public à la liste des denrées alimentaires ou d'aliments pour animaux, qui font l'objet d'une procédure de rappel en cohérence avec la recommandation faite par la Cour des comptes. »

Pour le reste, le ministère de l'agriculture veut une consolidation du système sanitaire français qui va nécessiter un renforcement des contrôles opérés par l'administration et donc des effectifs associés, bien loin des vues du ministre de l'économie …

Ce n'est pas la désignation d'un chef de file au niveau des administrations centrales, le ministère de l'agriculture « souhaite même aller plus loin en proposant de créer une police sanitaire unique de l'alimentation. »

Deux idées intéressantes, mais le ministère de l'agriculture sera-t-il entendu et soutenu ?