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lundi 25 avril 2022

«Votre enfant ne devrait pas attraper E. coli et une insuffisance rénale ou mourir en mangeant une pizza» par Bill Marler

«Votre enfant ne devrait pas attraper E. coli et une insuffisance rénale ou mourir en mangeant une pizza», par Bill Marler, article du 24 avril 2022 paru dans le Marler Blog. L'article a été aussi publié dans Food Safety News.

Santé publique France à fait un point au 13 avril 2022, 53 cas confirmés ont été identifiés, dont 51 sont liés à des souches STEC O26, et 2 à des souches STEC O103. Pour 26 autres cas de SHU et d’infections à STEC notifiés à Santé publique France, les investigations sont en cours.

Ces 53 cas sont survenus chez 52 enfants et 1 adulte, ayant présenté des symptômes entre le 18/01/2022 (semaine 3) et le 16/03/2022 (semaine 11). Le pic épidémique se situe en semaine 7 (14/02 au 20/02) et en semaine 9 (28/02 au 06/03), avec 10 cas chacune de ces semaines. Ces 53 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (11 cas), Ile-de-France (9 cas), Nouvelle Aquitaine (8 cas), Pays de la Loire (7 cas), Bretagne (6 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (2 cas) [-1 cas depuis le point de situation du 06/04/2022 après résultat complémentaire], Grand Est (2 cas), Occitanie (2 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur (2 cas) et Centre Val-de-Loire (2 cas), Bourgogne Franche-Comté (1 cas) [-1 cas depuis le point de situation du 06/04/2022 après résultat complémentaire], Normandie (1 cas).

Les 52 enfants malades sont âgés de 1 à 17 ans avec un âge médian de 7 ans ; 23 (44%) sont de sexe féminin ; 46 (88%) ont présenté un SHU, 6 (12%) une gastro-entérite à STEC. Deux enfants sont décédés. L’adulte n’a pas présenté de SHU [un adulte précédemment signalé dans le point de situation du 06/04/2022 a finalement été infirmé après résultat complémentaire].

Bill Marler cite quelques témoignages de ces cas.

Mise à jour du 26 avril 2022. On lira aussi cet article de Bill Marler paru dans Food Safety News, «Enfants de moins de 5 ans rendus malades par Salmonella dans du chocolat.»

Mise à jour du 6 mai 2022On lira aussi l'article de Bill Marler du 6 mai 2022, Nestlé Buitoni Pizza factory – We have a problem dans lequel il rapporte les images choc des conditions d’hygiène au sein de l’usine de Caudry diffusé par RMC.

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL.

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

Aux lecteurs du blog
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mardi 29 mars 2022

Témoignages de parents à propos des cas de syndrome hémolytique et urémique en France

Après un premier témoignage sur les cas de SHU en France, voici «Bactérie E.Coli dans des pizzas surgelés : «à une journée près, c’était trop tard», témoignent les parents des victimes», source Yahoo Actualiés.

La marque Buitoni a rappelé ses pizzas surgelées Fraich’Up à cause de la présence d’Escheria coli dans la pâte.

Deux enfants sont morts ces dernières semaines suite à une contamination grave à la bactérie E.coli. Après de nombreuses recherches, un aliment a été pointé du doigt. Le 18 mars, la marque Buitoni a rappelé ses pizzas surgelées Fraich’Up à cause de la présence d’Escheria coli dans la pâte. Cette bactérie est à l’origine du syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Au total, une soixantaine de victimes a été identifiée. Elles ont décidé de se fédérer sur internet au sein du groupe Facebook baptisé «SHU –Sortons du Silence». En faisant connaître le syndrome hémolytique et urémique auprès du grand public, les victimes veulent comprendre ce qu’il s’est passé. À l’image d’Audrey dont le fils Noah, trois ans, a été victime de cette bactérie. Comme le rapporte Midi Libre, il a été contaminé à la fin du mois de janvier. Après plus d’un mois d’hospitalisation et un pronostic vital engagé, il est sorti de l’hôpital avec un régime sans sel et l’interdiction de prendre des anti-inflammatoires.

Une enquête en cours
«Mon fils a eu des vomissements début février où on a diagnostiqué une gastro… 3 semaines plus tard, on lui diagnostiqué un SHU de forme sévère avec insuffisance rénale aiguë», se souvient Audrey. La jeune femme veut maintenant transmettre son expérience aux autres parents inquiets. Aujourd’hui, ils sont plus de 1 000 membres inscrits sur ce groupe à s’échanger des informations: «Chez SOS médecin, le médecin nous affirme que ça ne peut pas être la pizza car elle est cuite», rapporte une maman. Une vision visiblement erronée, la présence d’E. coli ayant bien été confirmée dans la pâte de ces pizzas surgelées Fraîch’Up.

RMC a également relayé le témoignage des parents d'un enfant de 12 ans dont les reins ont arrêté de fonctionner à cause de la bactérie : «À une journée près, c’était trop tard. Il sera condamné à vie au régime sans sel et il aura peut-être des problèmes de rein plus tard. C’est devenu une angoisse permanente, toutes les nuits je me lève pour voir s’il va bien».

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes assure que des investigations sont toujours en cours pour confirmer (ou pas) un lien entre la contamination et la consommation de ces aliments. De son côté, la marque a demandé aux consommateurs de ne plus manger ces pizzas surgelées. Aujourd’hui, de nombreuses victimes de cette bactérie envisagent de mener une action en justice pour que des responsabilités soient établies.

Commentaire. La DGCCRF assure que des investigations sont toujours en cours, pourquoi ne pas la croire ?

Je me fierai plutôt à Santé publique de France qu’à la DGCCRF. En effet, dans le cadre de la crise liée à l’oxyde d’éthylène, un pesticide interdit en Europe, et qui a occasionnée des milliers de rappels, la DGCCRF informe sur son site, «Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.», et cela dure depuis septembre 2020, alors …

Mise à jour du 31 mars 2022. On lira ce témoignage de parents sur France infoBactérie E.coli dans des pizzas Buitoni : "On espère de tout notre cœur la récupérer vivante", confie le papa d'une enfant malade.

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lundi 21 mars 2022

Derrière les cas de SHU en France, il y a de vraies personnes et des histoires comme celle-ci

Selon Santé publique de France,

Au 17 mars 2022, 27 cas de SHU ou infection grave, liés à des bactéries E. coli présentant des caractéristiques similaires, ont été identifiés, et 31 cas supplémentaires sont en cours d’investigation. Ces 58 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (13 cas), Nouvelle Aquitaine (9 cas), Pays de la Loire (9 cas), Bretagne (6 cas), Ile-de-France (6 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Centre Val-de-Loire (2 cas) Normandie (1 cas), Occitanie (1 cas) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (1 cas). Les enfants malades, âgés de 1 à 18 ans avec un âge médian de 5 ans et demi, ont présenté des symptômes entre le 10/01/2022 et le 10/03/2022. Deux enfants sont décédés. 

Voici ci-après un témoignage paru dans Nice matin du 21 mars 2022. Merci à Joe Whitworth de m’avoir transmis l’information, Derrière les «cas» se cachent de vraies personnes et des histoires comme celle-ci.

Comme le rapporte le ministère de l'Agriculture et de lAlimentation à propos de E. coli«Le syndrome hémolytique et urémique touche particulièrement les jeunes enfants et surtout ceux de moins de 3 ans.» Mais une ado ...

Une ado 13 jours en réanimation après une intoxication alimentaire, ses parents racontent.
Une infection alimentaire gravissime a failli coûter la vie à une Hyéroise de 12 ans, contaminée par la bactérie E. coli. En France, deux enfants sont morts. Par mesure de précaution, des lots de pizza ont été rappelés.

C’est le témoignage d’une famille qui a vu son enfant dépérir en quelques jours. Souffrir atrocement, sans savoir quel mal la rongeait. Qui l’a veillé, jusque dans son coma artificiel. Et reste effarée par la violence de ce qu’elle a vécu.

Inès, 12 ans, est vivante. Toujours soignée. Avec des séquelles. Mais elle est là. L’adolescente hyéroise a été touchée par une infection alimentaire aussi rare que grave.

Elle fait partie des cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU), liés à des bactéries E. coli qui ont touché au moins 27 enfants en France, depuis le début du mois de février. Peut-être bien davantage.

Les symptômes de l’adolescente ont débuté le 13 février et n’ont cessé d’empirer. Deux jours plus tard, après les visites à domicile de SOS médecin, Inès est hospitalisée à Hyères. Le diagnostic posé est qu’elle souffre d’une violente gastro-entérite, peut-être aggravée par son infection à la Covid-19 la semaine précédente.

Déjà, la situation est abominable. «Inès hurlait de douleurs dans le ventre», décrit Angélique, sa mère. Traitement antibiotique et morphine ne la soulagent pas. La jeune fille commence à souffrir dans le bas du dos et, à la surprise générale, prend du poids, en même temps qu’elle se met à vomir.

Combat pour la survie
«Le corps et le visage de ma fille étaient remplis d’œdèmes. En fait, les reins étaient bloqués, poursuit Angélique. Je ne remercierai jamais assez la pédiatre de l’hôpital qui a dit le samedi matin, qu’il fallait la transférer à la Timone à Marseille. Si nous avions attendu le week-end, je ne sais pas si elle aurait pu être sauvée.»

Dès ce moment, le corps médical suspecte un syndrome SHU de forme sévère et c’est alors un combat pour la survie qui s’engage. Si le corps d’Inès se remplit d’eau, c’est à cause de la défaillance de ses reins, bloqués. «La bactérie s’attaque aux organes et les détruits. Le foie, le côlon ont été atteints, puis l’eau montait dans ses poumons.»

Coma artificiel
À deux reprises, l’adolescente a été placée en coma artificiel, pour permettre des soins de plus en plus invasifs et vitaux. «Pendant son sommeil, une IRM cérébrale a été passée, retrace Michael, son beau-père. Nous avons vécu 48 heures d’attente sans savoir si le cerveau était atteint.»

Intubée et sous-dialyse permanente, l’adolescente a tenu, d’un filet de vie. «Ma fille m’a demandé qu’on la laisse mourir», murmure Angélique, bouleversée. «On a vécu heure par heure, pendant les treize jours de réanimation», poursuit son conjoint en la soutenant.

Inès a pu rentrer chez elle lundi dernier, après plus d’un mois d’hospitalisation. Aujourd’hui, ses parents prennent la parole pour informer et prévenir. Que personne n’ait à passer ce qu’ils ont vécu.

Et ils ne terminent pas sans confier «leur reconnaissance immense au personnel soignant du service pédiatrique de La Timone». À leur dévouement, à leur compétence. «Ce sont nos héros.»

Complément du 24 mars 2022Selon 60 millions de consommateurs,
Interrogée par 60 Millions de consommateurs, l’entreprise explique que cette pizza a été retrouvée par les autorités dans le congélateur d’une famille ayant eu un cas d’infection. C’est dans cette pizza – qui n’avait été ni consommée ni cuite – que les enquêteurs ont détecté des «traces» du colibacille.
Fraîch’Up est la seule gamme de pizzas surgelées à pâte crue vendue par Buitoni. Elle se caractérise par une pâte épaisse, qui lève en cuisant. Or, ce type de pizza demande une cuisson beaucoup plus longue qu’une pizza surgelée classique: au four traditionnel, il faut compter de 17 à 19 minutes à 240°C; et, en chaleur tournante, de 16 à 18 minutes à 230°C.

Aux lecteurs du blog
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lundi 5 avril 2021

Edifiant témoignage de salariés d'une entreprise laitière chinoise au Canada

Bienvenue dans la mondialisation ...
Cinq anciens ou actuels employés de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la communauté pour avoir pris la parole. (Marc Robichaud / CBC).

«Ontario, des salariés ont des craintes pour la sécurité dans une usine de lait infantile», source edairynews.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, Ontario (Canada), il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr, et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se souciaient pas de votre famille», a dit un travailleur. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander: 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada ?'»

«Les gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient: «Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles» a dit un autre salarié. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC News a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années, y compris des risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Lorsque son investissement a été annoncé en 2016, Feihe International a dit qu'il prévoyait d'utiliser du lait de vache et de chèvre canadien pour fabriquer des dizaines de milliers de tonnes de produits en poudre par an, dont environ 85% destinés à l'exportation vers la Chine.

Le directeur général de l'usine de Kingston et d'autres cadres supérieurs ont été transférés de la société mère chinoise. D'autres membres de l'équipe de direction ont été embauchés au Canada. La main-d’œuvre de l’usine est diversifiée.

Les gouvernements ont soutenu la nouvelle usine

L’usine canadienne, constituée au Canada sous le nom de Canada Royal Milk, a été construite grâce au plus grand investissement étranger que le secteur agroalimentaire de l’Ontario ait jamais connu.

Les trois paliers de gouvernement ont mis les ressources des contribuables derrière le projet, faisant valoir qu’il stimulerait l’économie de l’Est de l’Ontario.

Nous n'avions aucune confiance dans la machinerie…
- Employé de Canada Royal Milk

À ce jour, le gouvernement de l'Ontario a versé 13,8 millions de dollars à Canada Royal Milk par le biais de son fonds pour l'emploi et la prospérité dans le secteur des aliments et des boissons, le solde de son investissement de 24 millions de dollars devant être payé d'ici 2024.

Mais Danie Cousineau, secrétaire générale et gestionnaire de la Commission canadienne du lait, a refusé de divulguer le montant du financement fédéral approuvé pour Canada Royal Milk dans le cadre de son fonds d'investissement de contrepartie - arguant que ces renseignements provenant de tiers sont soumis aux règles de la Loi sur l'accès à l'information.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, en Ontario, il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr - et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se ,e souciaent pas de votre famille», a dit un salarié. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander:« 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada?'»

«Des gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient:« Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles», a it un autre travailleur. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années - y compris les risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Les salariés ont dit à CBC News qu'ils étaient d'abord enthousiasmés par le projet. L'un a parlé de se sentir «prêt pour la vie». Bien que le salaire ne soit pas élevé, les travailleurs pensaient que cela changerait une fois que les opérations deviendraient rentables.

Mais à mesure que la production augmentait, l'usine était aux prises avec des dysfonctionnements de l'équipement et une confusion organisationnelle.

Un salarié a dit que c'était «parfois un chaos total».

«Nous n'avions aucune confiance dans les machines», a-t-il dit.
VidéoDes employés actuels et anciens parlent de leurs expériences de travail chez Canada Royal Milk. 
Les employés actuels et anciens de l’usine de préparation pour nourrissons de Canada Royal Milk en Ontario, qui a été très vantée par tous les leviers de gouvernement à son arrivée, disent que le lieu de travail n’est pas sûr et qu’ils craignent que quelqu'un ne meure. (cela se passe à 5:17 de la vidéo).

Lorsque, par exemple, la réglementation de l'Ontario exigeait que les travailleurs suivent un certain processus de pasteurisation du lait et que quelque chose n'allait pas, a-t-il dit, les superviseurs ont dit aux travailleurs de simplement sauter ce procédé.

Plus tôt ce mois-ci, un incident de déversement à l’usine de traitement des eaux usées de l’usine avait une odeur si nauséabonde qu’il a alarmé les résidents locaux.

Blessures supérieures à la moyenne

Les problèmes allaient au-delà des dysfonctionnements de l'équipement et du lait gaspillé. Des personness ont été blessés.

Les données les plus récentes disponibles auprès de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de l’Ontario portent sur 2019, la première année d’exploitation de l’usine. Au cours de ces premiers mois, les employés de Canada Royal Milk ont manqué leur travail en raison de blessures ou de maladies à un taux quatre fois plus élevé que les taux enregistrés par les employés d'autres fabricants de produits alimentaires de l'Ontario ayant des lieux de travail similaires.

La société a signalé cinq blessures en 2019 qui nécessitaient un traitement au-delà des premiers soins standard, qui ont entraîné un arrêt de travail d'un employé ou qui ont modifié les responsabilités d'un employé sur le lieu de travail. Le rapport accessible au public montre que les réclamations de blessures à l'usine de Kingston comprenaient des brûlures chimiques, une exposition à des matières caustiques, nocives ou allergènes et au moins une blessure au visage.

À la fin de 2020, Canada Royal Milk s'est jointe à un programme de la CSPAAT conçu pour aider les employeurs à améliorer leur santé et leur sécurité au travail.

Un travailleur a expliqué comment les employés travaillaient en haute altitude dans l'usine sans formation ni harnais de sécurité, parfois en portant un équipement lourd. Une chute du toit incurvé et parfois glissant d'un camion de lait lors d'une livraison hivernale, par exemple, pourrait signifier une chute de 3,65m sur du béton, a-t-il dit.

Vidéo. Discussion avec des salariés sur leurs conditions de travail à l'usine Canada Royal Milk.
Cinq employés actuels ou anciens de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la ville pour avoir pris la parole. Cet homme décrit son expérience avec Canada Royal Milk. (cela se passe à 1:41 de la vidéo).

«Personne n'a remisce qui se passait en question, non? Même moi, je ne l’ai pas remis en question au début.»

Le salarié a dit qu'il n'était pas convaincu que les incidents sur le lieu de travail étaient suivis et signalés correctement. Lorsqu'un incident survenait sur le lieu de travail, a-t-il dit, on a dit au personnel de ne produire que des rapports manuscrits pour le service des ressources humaines.

«C'était juste our être jeté ou oublié ou mis en tas dans un bureau quelque part», a-t-il dit. «Donc, en gros, les gens ont arrêté de le signaler.»

Rapports sur des travaux électriques sans qualification

Alors que les travaux de construction de l’usine se terminaient en janvier 2020, une plainte a été déposée auprès du bureau de la santé et de la sécurité au travail du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences du ministère du Travail de l’Ontario, alléguant que des mécaniciens de chantier non qualifiés avaient remplacé dans un appareil de chauffage un fil sous tension de 460 volts sans équipement de protection.

«Ils auraient pu se suicider assez facilement», a dit un salarié. «Il [y avait] beaucoup d'exemples, principalement avec des entrepreneurs chinois [étrangers], travaillant sur 600 volts en direct tous les jours, toute la journée.»

«C’est une règle imposée par le gouvernement fédéral. Vous n'êtes pas autorisé à travailler en direct. Il faut moins d'un ampli pour arrêter votre cœur.»

Le salarié a dit qu'il avait essayé d'avertir les entrepreneurs venus de Chine qu'ils mettaient leur sécurité en danger, mais qu'il avait du mal à faire passer le message parce qu'ils ne comprenaient pas l'anglais. Le responsable de la sécurité de l’usine, a-t-il dit, quittait rarement son bureau.

Le salarié a dit que la poudre de lait - qui est combustible - était couramment retrouvée flottant dans l'air dans certaines parties de l'usine; il craignait qu'elle ne s'enflamme avec une étincelle ou un arc électrique dû à un travail défectueux.

Le salarié a également dit que certains panneaux électriques n'étaient pas suffisamment conçus pour être utilisés autour de l'équipement qui est arrosé pour le nettoyage.

Les employés ont également signalé que les issues de secours étaient verrouillées ou sécurisées avec un système de passe à clé électronique, ce qui pourrait rendre difficile la sortie rapide en cas d'urgence.

Peurs d'explosion

Les salariés se disent particulièrement préoccupés par les sécheurs à lait de type cyclone de l’usine; on a comparé les machines à un «autocuiseur à quatre étages». Les séchoirs tournent le lait avec des rafales d'air chaud dans leurs cylindres en acier massifs jusqu'à ce qu'il se transforme en poudre.

En août dernier, un appel a été passé au ministère du Travail de l'Ontario. Un enregistrement obtenu par CBC News indique que l'appelant, de nom «inconnu», a prévenu que «le sécheur de lait allait exploser».

L'appelant a dit que, plus tôt cet été, le système d'extinction d'incendie des sécheuses a échoué, laissant 15 centimètres d'eau sur le sol - mais l'entreprise a continué à faire fonctionner ses sécheurs sans son système de sécurité. L'appelant a dit que l'un d'entre eux s'était obstrué par du lait brûlé mais ne s'était pas éteint et qu'un incendie s'est ensuite produit à l'intérieur du sécheur sous pression.

L'appelant a dit que lorsque l'inspecteur provincial est venu, la direction a choisi les personnes qui ont parlé au représentant du gouvernement. L'appelant était convaincu que ceux qui avaient été choisis pour parler «mentaient» pour dissimuler les choses.

Le rapport de l’inspecteur du ministère du Travail montre que l’incident a été examiné avec les représentants de l’entreprise, mais qu’aucune ordonnance n’a été requise.

«Il est rappelé aux salariés que l'employeur ne doit pas toujours être d'accord avec leurs suggestions, mais qu'il doit toujours les prendre en compte», conclut le rapport de cas. Il a également dit que l'appelant aurait dû laisser un numéro à l'inspecteur, car «parfois, cela n'entraîne aucune visite requise ou le salarié a plus d'informations pour retourner vers l'employeur».

Le ministère du travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme.
- Employé de Canada Royal Milk

Selon le rapport de l’inspecteur, Canada Royal Milk a dit au ministère du Travail que «le service d’incendie avait approuvé l’installation des systèmes d’incendie sur le lieu de travail».

Lorsque CBC News a tenté de le confirmer auprès du service d'incendie de Kingston, on lui a dit que les responsables de la prévention des incendies n'étaient pas tenus d'approuver le système d'extinction d'incendie séparé pour les sécheurs de l'usine, car ce système supplémentaire était «volontaire», en plus de ses évents d'explosion.

L'inspecteur des incendies de Kingston, Richard Vasko, a également dit que, mis à part deux fausses alarmes pendant la phase de construction de l'usine, il n'y avait eu aucune inspection du code de prévention des incendies à l'usine.

Dans un courriel obtenu par CBC News, William Sands, un capitaine de Kingston Fire & Rescue, a décrit comment son équipage avait répondu à une alarme à l'usine il y a un an, mais s'est trouvé incapable d'enquêter correctement.

«Des salariés de [l'usine] ont réinitialisé l'alarme avant l'arrivée [des pompiers]. On leur a déjà dit de ne pas faire cela», a écrit Sands.

«La prochaine fois qu'ils feront ça, est-ce que je dois faire passer mon équipage dans l'une des plus grandes installations industrielles de Kingston pour m'assurer que tout est OK ? J'espère que non, car cela n'arrivera pas.»

Un employé familier avec le système d'alarme du sécheur a dit à CBC News qu'il pensait que ce n'était pas conforme aux normes de l'industrie - comme l'exigence de la National Fire Protection Association selon laquelle les circuits d'alarme doivent être surveillés afin que, si quelqu'un les altère, le service d'incendie soit alerté.

Le salarié a dit qu'il était «à zéro pour cent» convaincu qu'il était sûr de faire fonctionner la sécheur.

Problèmes de qualité de l'air

Plusieurs employés ont dit à CBC News qu'à une occasion, lorsque le sécheur s'est gravement obstrué, des salariés extérieurs ont été envoyés profondément dans l'espace confiné après les heures normales de bureau pour gratté le lait brûlé sans équipement approprié.

Les rapports d'inspection provinciaux montrent qu'une plainte anonyme a été déposée au sujet de cet incident au début d'août. Après avoir parlé à l’entreprise, le rapport de l’inspecteur a indiqué qu’il était impossible de savoir si le sécheur répondait à la définition d’un espace confiné où les niveaux d’oxygène pourraient être épuisés. L'inspecteur a demandé plus d'informations.

Il a également signalé avoir remarqué un petit tuyau dépassant du sol lors de cette visite et a émis un ordre concernant le risque de trébuchement.

En juin dernier, un appelant anonyme a contacté le ministère provincial du Travail pour signaler que Canada Royal Milk éteignait son système de ventilation pour économiser de l'argent, ce qui entraînait des conditions très chaudes et humides et un manque d'air frais dans l'atelier de production. Dans ce cas, l'inspecteur a rédigé son rapport sans rien vérifier en personne - le dossier indique «contact téléphonique et électronique uniquement».

C'était au moins la deuxième fois que la qualité de l'air était soulevée avec le ministère. Un rapport du ministère du Travail au printemps dernier a fait état du «niveau élevé de particules dans l'air» dans la salle des ingrédients et de la nécessité pour les travailleurs de porter des respirateurs. Cela aussi a été étudié par «contact téléphonique uniquement».

Les employés ont dit avoir eu du mal à obtenir les respirateurs dont le ministère avait convenu qu'ils en avaient besoin. Les fichiers obtenus par CBC News comprennent des notes manuscrites d'un inspecteur à la fin de mars qui montrent que le ministère était au courant d'un «employé atteint de pneumonie».

«Le ministère du Travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme», a dit un employé.

«Vous les voyez venir, vous les voyez parler à la direction et puis tout se calme pendant une semaine environ, peut-être plus. Et puis ça se reproduit», a dit un autre salarié. «C'est quoi ce bordel? Genre, tu ne m'en a pas parlé ?»

CBC News a posé au ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l'Ontario une série de questions sur la façon dont les inspecteurs traitent les conseils anonymes, sa politique sur les visites sur place et si la pandémie a affecté les inspections au cours de la dernière année.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère, Kalem McSween, a dit que les inspecteurs mènent des enquêtes en personne «chaque fois qu'il est nécessaire de le faire». La loi oblige les employeurs à autoriser les inspecteurs à accéder à toutes les zones jugées nécessaires par l'inspecteur, a-t-il dit.

«Lorsque l’anonymat a été demandé et que des représailles contre le plaignant sont préoccupantes, l’inspecteur enquêtera sur la nature de la plainte et abordera tous les dangers/contraventions portés à l’attention de l’inspecteur», a-t-il dit.

La santé et la sécurité sont les top priorités de l’entreprise

Les employés affirment également que les produits chimiques n'ont pas été utilisés et stockés en toute sécurité à l'usine de Kingston.

La pâte de décapage - un produit acide potentiellement dangereux utilisé pour nettoyer les soudures en acier inoxydable - se trouvait dans des bouteilles d'eau non étiquetées, ont dit des salariés à CBC News. Les salariés se rappellent que deux personnes ont été emmenées à l'hôpital après avoir été en contact avec l'acide sans protection adéquate.

Des inquiétudes soulevées auprès du ministère du Travail en avril ont fait état d'un manque de «FDS [fiche de données de sécurité]» pour les produits chimiques dans l'usine. Après une inspection effectuée par téléphone, un inspecteur du gouvernement provincial a signalé que les informations de la FDS étaient disponibles dans neuf endroits de l'usine.

Me voici avec un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?
- Employé de Canada Royal Milk

CBC News a obtenu des photos et des vidéos d'une zone de stockage de produits chimiques dans un couloir qui, selon les employés, était illégale parce qu'elle manquait d'éléments comme un drain adéquat, une ventilation et un système d'extinction d'incendie.

Lorsque l'entreprise a été informée qu'un inspecteur venait, ont dit les employés, les produits chimiques ont été déplacés de cette zone de stockage pour éviter d'être détectés.

Les dossiers obtenus du service d'incendie montrent qu'un appelant qui ne s'identifiait pas a téléphoné à la ville de Kingston à la fin de juin pour signaler un «stockage de produits chimiques en vrac». Les notes manuscrites indiquent que l'appelant a décrit l'emplacement précis dans le bâtiment, énumérant ce qui y était stocké et les types de conteneurs utilisés.

Ce qui s’est passé après cet appel n’est pas clair. Les notes ultérieures de l'inspecteur des incendies mentionnent «pas de produits chimiques» et une salle vide, mais le contexte n'est pas clair car des sections des documents sont noircies.

Canada Royal Milk a refusé une demande d'entrevue de CBC News. Dans un communiqué, la société a déclaré que ses opérations avaient été «retardées et affectées par la pandémie mondiale, mais que la santé et la sécurité de nos employés restent notre priorité absolue».

«Dans tous les aspects de nos activités, chaque fois que des préoccupations sont soulevées, nous coopérons volontiers avec les autorités et les organismes de réglementation appropriés pour nous assurer qu’elles sont examinées de manière transparente, traitées et résolues», poursuit le communiqué.

«En tant qu'employeur local très fier et membre de la communauté de Kingston, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère du travail de l'Ontario pour nous assurer que nos installations, notre formation et notre équipement sont à la hauteur de leurs normes et continuer à apporter des améliorations supplémentaires, en suivant nos propres pratiques exemplaires, et basé sur les commentaires des employés.»

Un salarié se sentait «impuissant»

Les salariés qui savaient que quelque chose n'était pas en sécurité en raison de leurs expériences sur d'autres entreprises au Canada ont dit qu'ils avaient du mal à communiquer ces risques à d'autres employés qui avaient des compétences limitées ou inexistantes en anglais.

«Il n'y avait qu'un seul traducteur, et il était toujours au bureau», a dit l'un d'eux.

Un autre salarié a dit que bon nombre des embauches récentes de l’usine étaient jeunes et «sortaient tout juste de l’université», sans aucune notion de ce qui est légal parce qu’ils n’avaient jamais travaillé au Canada auparavant.

Malgré la pandémie COVID-19 en cours, certains anciens salariés de l'usine ont maintenant trouvé d'autres emplois. Ils ont dit qu’ils s’exprimaient en faveur de leurs anciens collègues et d’autres qui pourraient y travailler à l’avenir.

L’un d’eux a dit que les salariés étaient déprimés parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’autre. Certains sont stressés au point de prendre des médicaments contre l'anxiété.

«Ce n'était un environnement sain pour personne, qui que ce soit», a dit un salarié à CBC News. «Mais autour de cette zone, il n’ya pas beaucoup de travail et beaucoup d’entre eux ont une famille et beaucoup d’entre eux ont des enfants.»

«Cela m'a fait me sentir très impuissant», a dit un autre. «Me voici chez un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?»

«Pour un chèque de paie et pour ne pas dire à mon plus jeune enfant que sa toute nouvelle chambre est dans les bois, je continue.»