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lundi 18 décembre 2023

Neuvième rappel de fromages de brebis en quatre mois pour cause de présence de Listeria monocytogenes : Où est le retour à un niveau de maîtrise satisfaisant de la sécurité sanitaire ?

Parmi l
es objectifs d’une alerte alimentaire, les autorités sanitaires nous disent :

- éviter que la situation ne se reproduise (par exemple en mettant en place des mesures adaptées au sein de l’entreprise concernée).
Ou encore,
- la réalisation d’inspections dans les entreprises concernées afin de vérifier l’évolution de la situation et de garantir le retour à un niveau de maîtrise satisfaisant de la sécurité sanitaire.

Oui mais voilà, après huit rappels de fromages de brebis en quatre mois pour cause de présence de Listeria monocytogenes, voici venir le neuvième rappel qui a eu lieu le 18 décembre 2023.

- rappel de fromage fermier pur brebis au lait cru de marque Kukulu.
- Date début/Fin de commercialisation : du 18/11/2023 au 28/11/2023
Motif du rappel : présence de Listeria monocytogenes
- Risques encourus par le consommateur : Listeria monocytogenes (agent responsable de la listériose)
- Distributeur : Leclerc Biarritz

Commentaire
Il y a eu 668 produits alimentaires contaminés par Listeria monocytogenes depuis le début de l’année 2023 versus 560 en 2022. Source RappelConso.
Selon les données du rapport 2022 One Health Zoonoses de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la France a comptabilisé 451 cas de listériose humaine versus 435 en 2021, 334 en 2020, 373 en 2019 et 338 en 2018.
A suivre ...

dimanche 22 octobre 2023

Japon : E. coli atypique, responsable de maladies diarrhéiques, dans du lait lié à une importante épidémie d'origine alimentaire

«E. coli dans du lait à l'origine d'une importante intoxication alimentaire au Japon», source article de Food Safety News du 22 octobre 2023 complété par mes soins -aa.

Des chercheurs ont donné un aperçu d'une vaste épidémie au Japon liée à du lait servi dans les écoles.

L’étude, «Atypical diarrhoeagenic Escherichia coli in milk related to a large foodborne outbreak» est parue dans Epidemiology & Infection. L’article est disponible en intégralité.

L’épidémie à E. coli en juin 2021 a impliqué plus de 1 800 cas dans 25 écoles, mais aucun décès n’a été enregistré.

Les antigènes O de la plupart des isolats de E. coli étaient non typables (OUT pour O-untypable). Bien que les principales toxines et agents pathogènes d'origine alimentaire n'aient pas été détectés, une souche spécifique de E. coli, de sérotype OUT (OgGp9): H18, a été isolée dans des prélèvements de lait liés à l'épidémie et retrouvés chez des patients. Les souches provenant de prélèvements de lait et de selles de patients ont été identifiées comme étant le clone exact.

Les briques de lait faisaient partie des repas scolaires en juin 2021 dans la ville de Toyama, Japon ; le lait pasteurisé a été produit par l’usine laitière T produit dans l’usine de Toyama.

Lien vers le lait

Les symptômes comprenaient des douleurs abdominales, de la diarrhée, des vomissements et de la fièvre. Ils concordaient avec ceux d’une infection diarrhéique à E. coli. Le génotype O des souches OUT a été typé OgGp9 composé des génotypes O, O17, O44, O73 et O106. Les souches ont été testées pour les sérums anti-O17, O44, O73 et O106, mais aucune réaction positive pour l'agglutination n'a été observée, ont indiqué les scientifiques.

La souche était étroitement apparentée à certaines souches de E. coli entéroagrégatives (EAEC), mais ne possédait pas de facteurs de virulence typiques des EAEC.

E. coli OUT (OgGp9):H18 a été isolé chez 61 des 64 patients. E. coli O18 et O68 ont été isolés chez les trois autres personnes malades.

Les responsables de la santé publique ont déterminé que les briques de lait produites par l'usine laitière T et servies dans les repas scolaires pendant deux jours en juin étaient à l'origine de l'épidémie. E. coli a été principalement isolé dans des briques de lait présentes pour les repas scolaires les jours à l'origine de l'épidémie, mais pas dans ceux qui devaient être servis les autres jours. Voir les détails dans l’article -aa.

Dix-neuf prélèvements de lait analysés positifs qui étaient positifs pour E. coli OUT (OgGp9): H18 ont été évalués quantitativement pour le niveau de contamination.

Cause pricipale inconnue dans l’usine

L'usine laitière T produisait 6 000 à 7 000 briques de 200 ml, 10 à 20 briques de 500 ml et 20 briques par jour de 1 600 à 1 800 kg de lait cru. Celui-ci a été pasteurisé à 128°C pendant deux secondes. Le site a produit 6 851 briques de 200 mL le 11 juin et 7 840 le 14 juin.

Aucune différence significative n'a été observée parmi les populations bactériennes viables dans les briques de lait du 14 au 16 juin. Les résultats ont indiqué qu'une contamination aurait pu se produire après les étapes de pasteurisation.

La contamination du lait s'est produite le 14 juin et s'est poursuivie pendant les deux jours suivants. Le manque de nettoyage des chaînes de fabrication ou des travaux sanitaires pourrait être une des causes de cette contamination continue, estiment les scientifiques.

L’origine de la souche épidémique et les facteurs de contamination des briques de lait et de contamination continue n’ont pas été clarifiés.

Après l'épidémie d'origine alimentaire, l'usine de lait T a été inspectée pour identifier les points critiques, conduisant à une contamination par E. coli OUT (OgGp9):H18, et des mesures pour prévenir une telle récidive ont été recommandées par le gouvernement de la ville de Toyama et le ministère du Travail, de la Santé, et du Bien-Être. Bien que l'origine de E. coli OUT (OgGp9):H18 et les facteurs de contamination des briques de lait et de contamination continue n'aient pas été clarifiés, une inspection a révélé que la contamination croisée du lait pasteurisé avec le lait cru due à une manipulation non sanitaire, un nettoyage insuffisant des réservoirs de lait cru et des équipements de conditionnement en brique, une défaillance de la maîtrise de la température du lait pasteurisé et des défauts structurels des réservoirs tampons pour le lait pasteurisé constituaient un risque potentiel. facteurs de contamination bactérienne. Cela fait beaucoup ...

L'Association japonaise de l'industrie laitière a fourni des conseils techniques à l'usine laitière T pour améliorer son processus de fabrication.

NB : La photo est issue de ce blog qui cite le nom de l'entreprise laitière.

samedi 20 mai 2023

Délai tardif dans un rappel de fromages pasteurisés de brebis contaminés par Listeria monocytogenes

Le 16 mai 2023, il y a eu une notification au RASFF de l’UE par la France concernant la présence de Listeria monocytogenes (> 15 000 UFC/g) dans des fromages de brebis au lait pasteurisé.

Mais ce n’est que le 19 mai 2023 que sont publiés deux avis de rappels de ces fromages chez RappelConso :
- Grisoni Brebis

Cela étant, Carrefour informe le 19 mai 2023 de ces deux rappels, mais ajoute aussi le rappel de la Fleur de Lava …

Autre question, pourquoi trois jours de délai suite à la notification avant d’en informer les consommateurs ?

Autre point utile, Carrefour informe clairement qu’il s’agit de fromages pasteurisés de brebis à pâte molle, ce que RappelConso ne dit pas.

vendredi 21 avril 2023

Lactalis détrône Danone et devient le premier groupe alimentaire français

Cocorico ! Pour une fois que l’on a un champion français des produits laiters, et surtout Mayennais, voici une information qui va faire plaisir, j'en suis certain, aux nombreux lecteurs de Laval (Mayenne), «Lactalis détrône Danone : les secrets d'une irrésistible ascension», source site Internet du Figaro du 21 avril 2023.
Le titre du journal format papier est un peu différent avec, «Lactalis détrône Danone et devient le premier groupe alimentaire français.»

Le groupe lavallois s'est hissé dans le Top 10 des géants de l'agroalimentaire. Une véritable consécration pour le fromager créé en 1933.

C'est une révolution dans le microcosme des géants tricolores de l'industrie. Fleuron du CAC 40, Danone n'est plus le premier groupe agroalimentaire français. Il vient d'être détrôné par Lactalis (Président, Lactel, Galbani…), un rival non coté en Bourse, car entièrement détenu par les héritiers de son fondateur. Le fromager créé en 1933 (quatorze ans après l'invention du yaourt Danone) à Laval par André Besnier a annoncé ce jeudi avoir réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 28,3 milliards d'euros, en hausse de 28,4 % sur un an grâce à l'inflation et à ses récentes acquisitions de Kraft Natural Cheese et Leerdammer. C'est 600 millions d'euros de plus que Danone, dont le chiffre d'affaires n'a lui augmenté que de 13,9 %, à 27,7 milliards d'euros.

L'autre mastodonte français Danone, désormais onzième au niveau mondial, a généré près de 27,7 milliards de chiffre d'affaires en 2022. Nestlé, le numéro un mondial, dépasse les 95 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Un chiffre d'affaires quintuplé depuis 2000
Dans le même temps, sa rentabilité s'est réduite, avec un bénéfice net de 384 millions d'euros (-14% sur un an), faute d'avoir pu répercuter entièrement «la forte inflation de nos coûts» (lait, emballages, énergie...), a déclaré le patron du groupe Emmanuel Besnier lors d'une conférence de presse à Parme, en Italie, le quatrième marché de Lactalis derrière la France, les Etats-Unis et le Canada.

L'entreprise Besnier, devenue Lactalis en 1999, a fait du chemin depuis les 35 camemberts produits, le premier jour, dans la fromagerie de Laval par le fondateur André Besnier. La société non cotée est devenue un géant mondial des produits laitiers à coups d'acquisitions, d'abord en France, dans les années 1970 et 1980, puis à l'international.

En 2022, Lactalis a transformé 22,6 milliards de litres de lait en fromages, yaourts, beurre, crème... Et son chiffre d'affaires a plus que quintuplé depuis 2000, l'année où Emmanuel Besnier, le petit-fils d'André, a pris les commandes. Lactalis compte désormais 270 sites de production dans 51 pays et 85000 employés. Ses produits sont commercialisés dans 150 pays.

mardi 3 mai 2022

Une enquête belge sur une entreprise laitière susceptible d’être contaminés par Listeria. Quid en France ?

Je suis certain que cela se passe comme cela en France, mais hélas, la communication et la transparence étant plus que déficientes, nous n’avons que très rarement accès à ce type d’information et pourtant, vu le nombre important de produits rappelés pour cause de présence de Listeria en France, cela en ferait des communiqués d’enquêtes de la part de nos autorités, et pourtant cela doit être fait …

Voici un exemple en Belgique avec ce communiqué du 2 mai 2022, «Enquête de l'AFSCA dans l'entreprise Milcobel à Moorslede : Afin de protéger le consommateur, l'AFSCA demande le rappel de plusieurs produits fabriqués par Milcobel.»

Au cours de son enquête, l'AFSCA a constaté quelques problèmes L'AFSCA mène une enquête approfondie chez Milcobel à Moorslede (province de Flandre occidentale), qui produit différents types de fromages. Sur base des informations les plus récentes de cette enquête, une série de produits sont rappelés auprès des consommateurs en raison de la présence possible de Listeria.

Tous les produits rappelés par Milcobel peuvent être consultés sur leur site web.

Au cours de son enquête, l'AFSCA a constaté quelques problèmes dans la production de Milcobel et exige donc que l'entreprise procède à une information complète et précise des consommateurs sur les produits pouvant présenter un risque. L'AFSCA attend de Milcobel qu'elle identifie urgemment la totalité des produits concernés et informe les consommateurs en conséquence. L'AFSCA veillera à ce que l'entreprise prenne ses responsabilités en termes de protection et d'information des consommateurs.

L'AFSCA demande également aux entreprises de distribution de retirer le plus rapidement possible les fromages concernés de leurs rayons.

Les consommateurs qui ont en leur possession un ou plusieurs produits rappelés ne peuvent pas consommer ces produits et doivent les rapporter au point de vente. Pour l'instant, l'AFSCA n'a pas d'indications que des consommateurs aient été malades suite à la contamination à la Listeria chez Milcobel.

L'entreprise prend les mesures nécessaires pour résoudre la contamination à la Listeria. Pour l'instant, aucune production n'a lieu. Les produits stockés ne peuvent pas être livrés. L'AFSCA suit de près toutes les mesures prises par l'entreprise pour produire à nouveau dans des conditions de sécurité alimentaire.

Intéressons-nous maintenant la communication de l’entreprise du 2 mai 2022, «Milcobel rappelle quatre références de fromage et prend quelques précautions supplémentaires après une contamination à la listeria dans l'usine de Moorslede.»

Au cours de son enquête, l'AFSCA a constaté quelques problèmes Par précaution, Milcobel organise un rappel de quatre références fromagères en concertation avec l'AFSCA. Elle prend cette mesure après qu'une contamination à la listeria ait été précédemment identifiée dans l'usine de Moorslede. Milcobel prend également un certain nombre de précautions supplémentaires.

Vous y trouverez aussi la liste des nombreux produits rappelés …

Par ailleurs, Milcobel procède également au rappel de trois références de la marque de fromage export Latteria (codes Latteria 12, Latteria 7 et Latteria 7Z) avec une date de péremption au 27 avril 2022, en collaboration avec le client italien de Milcobel.

Pour deux autres références, fournies par Milcobel à d'autres entreprises de transformation ou de distribution, un rappel est en cours de préparation par les clients concernés qui en informeront le consommateur.

Une série d'analyses supplémentaires de produits qui n'ont pas été dans le bain de saumure concerné (voir les informations générales ci-dessous) sont actuellement en cours. Dans l'attente de ces résultats de tests supplémentaires, Milcobel demande à ses clients de ne pas proposer au consommateur une partie des produits de l'usine de Moorslede pendant les 72 prochaines heures. Il ne s'agit pas d'un rappel consommateur. Les produits sont temporairement bloqués chez les clients. Il s'agit toutefois d'une mesure provisoire dans l'attente d'analyses complémentaires.

Ces mesures ont été décidées sur la base du principe de prudence. Rien n'est laissé au hasard.

«Milcobel prend la sécurité alimentaire très au sérieux et a toujours agi rapidement et de manière décisive pour exclure tout risque pour le consommateur. Milcobel a décidé ce rappel par ultime précaution en concertation avec l'AFSCA. Nous garantissons ainsi la fiabilité et la qualité de nos produits et de Milcobel en tant qu'organisation», déclare Nils van Dam, PDG de Milcobel.

Informations d'arrière-plan
. En toute transparence, Milcobel est heureux de fournir les faits et informations suivants :
. Milcobel confirme que la cause de la contamination remonte à l'entretien de l'un de nos 7 bains de saumure.

Nous y voilà que ce fut long à accoucher et donc cela n'a rien à voir avec le principe de prudence, mais plus par un principe de réalité ...

. Sur la base du principe de prudence, des mesures sont prises qui remontent plus loin dans le temps, notamment la période de démarrage des travaux préparatoires à cet entretien.
. Les fromages testés positifs sont tous restés dans l'usine de Moorslede et ont été immédiatement détruits.
. Aucun contrôle d'entrée positif n'a été signalé de la part de nos clients, avec lesquels nous avons travaillé en étroite collaboration ces dernières semaines. Nous restons en dialogue avec eux.
. Selon notre vaste échantillonnage (plus de 2000 échantillons) à ce jour, aucun produit contaminé par la listeria n'est parvenu jusqu'au consommateur. Plus tard cette semaine, nous attendons 2000 résultats de tests supplémentaires. Dans l'attente de ces résultats de tests, Milcobel demande à ses clients de ne pas commercialiser certains des produits de l'usine de Moorslede pendant les prochaines 72 heures.

Milcobel comprend que cette communication peut susciter des interrogations et opte toujours pour la transparence et le dialogue. C'est pourquoi nous sommes disponibles pour répondre aussi rapidement et efficacement que possible à toutes les questions des clients, des autorités concernées et des médias.

Ben oui, «cette communication peut légitimement susciter des interrogations», même si elle apparaît bien construite. 
Résumons on ne nous dit pas que la production est arrêtée; certes il y a bien eu une contamination par Listeria de l’un des 7 bains de saumure, soit «quelques problèmes dans la production de Milcobel», constatés par l’AFSCA. Il n’y a donc pas d’excès de prudence comme le site l’entreprise. Mais, l’entreprise parle exclusivement d’analyses de produits, elle peut en faire de très nombreux, ce qui importe ceux sont les analyses de l’environnement, et là curieusement, pas de résultat ...

Complément du 4 mai 2022. Rappels de fromages Milcobel, mise à jour de l’AFSCA du 4 mai 2022Communications et liste des produits rappelés
Rappel de Jumbo (04/05/2022)
Rappel de Aldi (04/05/2022)
Rappel de Milcobel (03/05/2022)

A noter, deux rappels de fromages de chez Milcobel en France en raison de la mise en évience de Listeria monocytogenes, 1 et 2

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire >pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

lundi 3 janvier 2022

Efficacité des peroxyacides organiques pour éliminer des biofilms préformés par des micro-organismes isolés d’usines de transformation laitière

Meilleurs voeux à tous les lecteurs du blog

Efficacité des peroxyacides organiques pour éliminer des biofilms préformés par des micro-organismes isolés d’usines de transformation laitière, source article paru dans Applied and Environmental Microbiology.  

Résumé
Le but de cette étude était d'évaluer la capacité de micro-organismes isolés de l'industrie laitière à former des biofilms et d'étudier l'efficacité des peroxyacides organiques (acides peracétique, perpropionique et perlactique et BioDestroy®) pour éradiquer ces biofilms.
Dix-huit micro-organismes ont été isolés dans des usines de transformation laitière au Québec qui présentent des problèmes liés à la formation de biofilm et ont été présumément identifiés par spectrométrie de masse MALDI-TOF. La capacité de production de biofilm d'une seule espèce des isolats a ensuite été évaluée à l'aide de microplaques de 96 puits. Huit sur dix-huit (8/18) de ces isolats ont été identifiés comme des producteurs de biofilm modérés ou forts, et dix sur dix-huit (10/18) ont été des producteurs de biofilm négatifs ou faibles. L'efficacité des désinfectants mentionnés ci-dessus a été testée sur les bactéries productrices de biofilms les plus forts à l'aide du test MBEC (Minimum Biofilm Eradication Concentration). Après 5 minutes, tous les désinfectants testés ont éradiqué avec succès les biofilms simples et mixtes lorsqu'ils ont été appliqués en suivant la concentration recommandée. Cependant, l'efficacité des peroxyacides organiques était significativement variable à des concentrations plus faibles. Par exemple, 25 ppm de BioDestroy® ont suffi à éradiquer tous les biofilms, à l'exception de Pseudomonas azotoformans PFl1A. Malheureusement, des observations microscopiques ont mis en évidence que ces cellules mortes étaient toujours attachées aux surfaces.
En conclusion, nos résultats suggèrent que certains micro-organismes retrouvés dans les usines laitières peuvent produire des biofilms tenaces qui sont cependant toujours sensibles aux désinfectants, y compris les peroxyacides organiques. D'autres études seraient nécessaires afin de confirmer ces observations en utilisant une méthode dynamique pour imiter les conditions in vivo.

Importance
Les micro-organismes formant des biofilms sont un enjeu majeur dans l'industrie alimentaire, notamment laitière, en raison de leur impact négatif sur la qualité des produits. Les biofilms sont difficiles à éliminer par les procédures de nettoyage en place (NEP) couramment utilisées dans les usines de transformation et peuvent être moins sensibles aux désinfectants. Par conséquent, il est important d'identifier ces micro-organismes, afin de développer des stratégies de contrôle du biofilm. Les résultats rassemblés dans la présente étude pourraient contribuer à cet objectif, même si elle a été réalisée en utilisant uniquement des méthodes statiques.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivant, http://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... merci de leur faire part de cette anomalie ! 

lundi 5 avril 2021

Edifiant témoignage de salariés d'une entreprise laitière chinoise au Canada

Bienvenue dans la mondialisation ...
Cinq anciens ou actuels employés de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la communauté pour avoir pris la parole. (Marc Robichaud / CBC).

«Ontario, des salariés ont des craintes pour la sécurité dans une usine de lait infantile», source edairynews.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, Ontario (Canada), il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr, et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se souciaient pas de votre famille», a dit un travailleur. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander: 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada ?'»

«Les gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient: «Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles» a dit un autre salarié. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC News a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années, y compris des risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Lorsque son investissement a été annoncé en 2016, Feihe International a dit qu'il prévoyait d'utiliser du lait de vache et de chèvre canadien pour fabriquer des dizaines de milliers de tonnes de produits en poudre par an, dont environ 85% destinés à l'exportation vers la Chine.

Le directeur général de l'usine de Kingston et d'autres cadres supérieurs ont été transférés de la société mère chinoise. D'autres membres de l'équipe de direction ont été embauchés au Canada. La main-d’œuvre de l’usine est diversifiée.

Les gouvernements ont soutenu la nouvelle usine

L’usine canadienne, constituée au Canada sous le nom de Canada Royal Milk, a été construite grâce au plus grand investissement étranger que le secteur agroalimentaire de l’Ontario ait jamais connu.

Les trois paliers de gouvernement ont mis les ressources des contribuables derrière le projet, faisant valoir qu’il stimulerait l’économie de l’Est de l’Ontario.

Nous n'avions aucune confiance dans la machinerie…
- Employé de Canada Royal Milk

À ce jour, le gouvernement de l'Ontario a versé 13,8 millions de dollars à Canada Royal Milk par le biais de son fonds pour l'emploi et la prospérité dans le secteur des aliments et des boissons, le solde de son investissement de 24 millions de dollars devant être payé d'ici 2024.

Mais Danie Cousineau, secrétaire générale et gestionnaire de la Commission canadienne du lait, a refusé de divulguer le montant du financement fédéral approuvé pour Canada Royal Milk dans le cadre de son fonds d'investissement de contrepartie - arguant que ces renseignements provenant de tiers sont soumis aux règles de la Loi sur l'accès à l'information.

Lorsqu'un transformateur de produits laitiers chinois a investi 332 millions de dollars pour construire une usine de lait infantile à Kingston, en Ontario, il a promis de créer des centaines d'emplois dans l'Est de l'Ontario.

À présent, certaines des personnes qui ont accepté ces emplois dans la filiale canadienne de Feihe International avertissent que le lieu de travail n’est pas sûr - et elles ont peur que quelqu'un se fasse tuer.

«Ils ne se souciaient pas de toi. Ils se ,e souciaent pas de votre famille», a dit un salarié. «On nous a constamment dit: «C’est ainsi qu’ils font les choses en Chine».

«Alors je ne cessais de leur demander:« 'Pourquoi avez-vous alors construit une usine au Canada?'»

«Des gens me demandaient où je travaillais et je disais [Canada Royal Milk], et ils se disaient:« Oh, nous avons entendu parler de cet endroit, nous avons entendu les histoires horribles», a it un autre travailleur. «Et je secouais juste la tête… C'est vrai.»

Ces deux personnes font partie de cinq employés actuels ou anciens qui ont partagé leurs expériences avec CBC News. CBC a accepté de protéger leur identité car ils craignent des représailles pour avoir pris la parole.

Les documents obtenus en vertu de la loi sur l'accès à l'information de l'Ontario documentent une gamme de préoccupations en milieu de travail liées à l'usine de Kingston qui ont été soulevées auprès des autorités municipales et provinciales au cours des deux dernières années - y compris les risques d'explosion et d'électrocution, le stockage dangereux des produits chimiques et les problèmes de qualité de l'air.

Les statistiques de la sécurité au travail de l'Ontario indiquent également un taux élevé de blessures à l'usine.

Les salariés ont dit à CBC News qu'ils étaient d'abord enthousiasmés par le projet. L'un a parlé de se sentir «prêt pour la vie». Bien que le salaire ne soit pas élevé, les travailleurs pensaient que cela changerait une fois que les opérations deviendraient rentables.

Mais à mesure que la production augmentait, l'usine était aux prises avec des dysfonctionnements de l'équipement et une confusion organisationnelle.

Un salarié a dit que c'était «parfois un chaos total».

«Nous n'avions aucune confiance dans les machines», a-t-il dit.
VidéoDes employés actuels et anciens parlent de leurs expériences de travail chez Canada Royal Milk. 
Les employés actuels et anciens de l’usine de préparation pour nourrissons de Canada Royal Milk en Ontario, qui a été très vantée par tous les leviers de gouvernement à son arrivée, disent que le lieu de travail n’est pas sûr et qu’ils craignent que quelqu'un ne meure. (cela se passe à 5:17 de la vidéo).

Lorsque, par exemple, la réglementation de l'Ontario exigeait que les travailleurs suivent un certain processus de pasteurisation du lait et que quelque chose n'allait pas, a-t-il dit, les superviseurs ont dit aux travailleurs de simplement sauter ce procédé.

Plus tôt ce mois-ci, un incident de déversement à l’usine de traitement des eaux usées de l’usine avait une odeur si nauséabonde qu’il a alarmé les résidents locaux.

Blessures supérieures à la moyenne

Les problèmes allaient au-delà des dysfonctionnements de l'équipement et du lait gaspillé. Des personness ont été blessés.

Les données les plus récentes disponibles auprès de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de l’Ontario portent sur 2019, la première année d’exploitation de l’usine. Au cours de ces premiers mois, les employés de Canada Royal Milk ont manqué leur travail en raison de blessures ou de maladies à un taux quatre fois plus élevé que les taux enregistrés par les employés d'autres fabricants de produits alimentaires de l'Ontario ayant des lieux de travail similaires.

La société a signalé cinq blessures en 2019 qui nécessitaient un traitement au-delà des premiers soins standard, qui ont entraîné un arrêt de travail d'un employé ou qui ont modifié les responsabilités d'un employé sur le lieu de travail. Le rapport accessible au public montre que les réclamations de blessures à l'usine de Kingston comprenaient des brûlures chimiques, une exposition à des matières caustiques, nocives ou allergènes et au moins une blessure au visage.

À la fin de 2020, Canada Royal Milk s'est jointe à un programme de la CSPAAT conçu pour aider les employeurs à améliorer leur santé et leur sécurité au travail.

Un travailleur a expliqué comment les employés travaillaient en haute altitude dans l'usine sans formation ni harnais de sécurité, parfois en portant un équipement lourd. Une chute du toit incurvé et parfois glissant d'un camion de lait lors d'une livraison hivernale, par exemple, pourrait signifier une chute de 3,65m sur du béton, a-t-il dit.

Vidéo. Discussion avec des salariés sur leurs conditions de travail à l'usine Canada Royal Milk.
Cinq employés actuels ou anciens de Canada Royal Milk à Kingston, Ontario, ont partagé leurs expériences avec CBC News. Leur identité est protégée car ils craignent des représailles dans la ville pour avoir pris la parole. Cet homme décrit son expérience avec Canada Royal Milk. (cela se passe à 1:41 de la vidéo).

«Personne n'a remisce qui se passait en question, non? Même moi, je ne l’ai pas remis en question au début.»

Le salarié a dit qu'il n'était pas convaincu que les incidents sur le lieu de travail étaient suivis et signalés correctement. Lorsqu'un incident survenait sur le lieu de travail, a-t-il dit, on a dit au personnel de ne produire que des rapports manuscrits pour le service des ressources humaines.

«C'était juste our être jeté ou oublié ou mis en tas dans un bureau quelque part», a-t-il dit. «Donc, en gros, les gens ont arrêté de le signaler.»

Rapports sur des travaux électriques sans qualification

Alors que les travaux de construction de l’usine se terminaient en janvier 2020, une plainte a été déposée auprès du bureau de la santé et de la sécurité au travail du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences du ministère du Travail de l’Ontario, alléguant que des mécaniciens de chantier non qualifiés avaient remplacé dans un appareil de chauffage un fil sous tension de 460 volts sans équipement de protection.

«Ils auraient pu se suicider assez facilement», a dit un salarié. «Il [y avait] beaucoup d'exemples, principalement avec des entrepreneurs chinois [étrangers], travaillant sur 600 volts en direct tous les jours, toute la journée.»

«C’est une règle imposée par le gouvernement fédéral. Vous n'êtes pas autorisé à travailler en direct. Il faut moins d'un ampli pour arrêter votre cœur.»

Le salarié a dit qu'il avait essayé d'avertir les entrepreneurs venus de Chine qu'ils mettaient leur sécurité en danger, mais qu'il avait du mal à faire passer le message parce qu'ils ne comprenaient pas l'anglais. Le responsable de la sécurité de l’usine, a-t-il dit, quittait rarement son bureau.

Le salarié a dit que la poudre de lait - qui est combustible - était couramment retrouvée flottant dans l'air dans certaines parties de l'usine; il craignait qu'elle ne s'enflamme avec une étincelle ou un arc électrique dû à un travail défectueux.

Le salarié a également dit que certains panneaux électriques n'étaient pas suffisamment conçus pour être utilisés autour de l'équipement qui est arrosé pour le nettoyage.

Les employés ont également signalé que les issues de secours étaient verrouillées ou sécurisées avec un système de passe à clé électronique, ce qui pourrait rendre difficile la sortie rapide en cas d'urgence.

Peurs d'explosion

Les salariés se disent particulièrement préoccupés par les sécheurs à lait de type cyclone de l’usine; on a comparé les machines à un «autocuiseur à quatre étages». Les séchoirs tournent le lait avec des rafales d'air chaud dans leurs cylindres en acier massifs jusqu'à ce qu'il se transforme en poudre.

En août dernier, un appel a été passé au ministère du Travail de l'Ontario. Un enregistrement obtenu par CBC News indique que l'appelant, de nom «inconnu», a prévenu que «le sécheur de lait allait exploser».

L'appelant a dit que, plus tôt cet été, le système d'extinction d'incendie des sécheuses a échoué, laissant 15 centimètres d'eau sur le sol - mais l'entreprise a continué à faire fonctionner ses sécheurs sans son système de sécurité. L'appelant a dit que l'un d'entre eux s'était obstrué par du lait brûlé mais ne s'était pas éteint et qu'un incendie s'est ensuite produit à l'intérieur du sécheur sous pression.

L'appelant a dit que lorsque l'inspecteur provincial est venu, la direction a choisi les personnes qui ont parlé au représentant du gouvernement. L'appelant était convaincu que ceux qui avaient été choisis pour parler «mentaient» pour dissimuler les choses.

Le rapport de l’inspecteur du ministère du Travail montre que l’incident a été examiné avec les représentants de l’entreprise, mais qu’aucune ordonnance n’a été requise.

«Il est rappelé aux salariés que l'employeur ne doit pas toujours être d'accord avec leurs suggestions, mais qu'il doit toujours les prendre en compte», conclut le rapport de cas. Il a également dit que l'appelant aurait dû laisser un numéro à l'inspecteur, car «parfois, cela n'entraîne aucune visite requise ou le salarié a plus d'informations pour retourner vers l'employeur».

Le ministère du travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme.
- Employé de Canada Royal Milk

Selon le rapport de l’inspecteur, Canada Royal Milk a dit au ministère du Travail que «le service d’incendie avait approuvé l’installation des systèmes d’incendie sur le lieu de travail».

Lorsque CBC News a tenté de le confirmer auprès du service d'incendie de Kingston, on lui a dit que les responsables de la prévention des incendies n'étaient pas tenus d'approuver le système d'extinction d'incendie séparé pour les sécheurs de l'usine, car ce système supplémentaire était «volontaire», en plus de ses évents d'explosion.

L'inspecteur des incendies de Kingston, Richard Vasko, a également dit que, mis à part deux fausses alarmes pendant la phase de construction de l'usine, il n'y avait eu aucune inspection du code de prévention des incendies à l'usine.

Dans un courriel obtenu par CBC News, William Sands, un capitaine de Kingston Fire & Rescue, a décrit comment son équipage avait répondu à une alarme à l'usine il y a un an, mais s'est trouvé incapable d'enquêter correctement.

«Des salariés de [l'usine] ont réinitialisé l'alarme avant l'arrivée [des pompiers]. On leur a déjà dit de ne pas faire cela», a écrit Sands.

«La prochaine fois qu'ils feront ça, est-ce que je dois faire passer mon équipage dans l'une des plus grandes installations industrielles de Kingston pour m'assurer que tout est OK ? J'espère que non, car cela n'arrivera pas.»

Un employé familier avec le système d'alarme du sécheur a dit à CBC News qu'il pensait que ce n'était pas conforme aux normes de l'industrie - comme l'exigence de la National Fire Protection Association selon laquelle les circuits d'alarme doivent être surveillés afin que, si quelqu'un les altère, le service d'incendie soit alerté.

Le salarié a dit qu'il était «à zéro pour cent» convaincu qu'il était sûr de faire fonctionner la sécheur.

Problèmes de qualité de l'air

Plusieurs employés ont dit à CBC News qu'à une occasion, lorsque le sécheur s'est gravement obstrué, des salariés extérieurs ont été envoyés profondément dans l'espace confiné après les heures normales de bureau pour gratté le lait brûlé sans équipement approprié.

Les rapports d'inspection provinciaux montrent qu'une plainte anonyme a été déposée au sujet de cet incident au début d'août. Après avoir parlé à l’entreprise, le rapport de l’inspecteur a indiqué qu’il était impossible de savoir si le sécheur répondait à la définition d’un espace confiné où les niveaux d’oxygène pourraient être épuisés. L'inspecteur a demandé plus d'informations.

Il a également signalé avoir remarqué un petit tuyau dépassant du sol lors de cette visite et a émis un ordre concernant le risque de trébuchement.

En juin dernier, un appelant anonyme a contacté le ministère provincial du Travail pour signaler que Canada Royal Milk éteignait son système de ventilation pour économiser de l'argent, ce qui entraînait des conditions très chaudes et humides et un manque d'air frais dans l'atelier de production. Dans ce cas, l'inspecteur a rédigé son rapport sans rien vérifier en personne - le dossier indique «contact téléphonique et électronique uniquement».

C'était au moins la deuxième fois que la qualité de l'air était soulevée avec le ministère. Un rapport du ministère du Travail au printemps dernier a fait état du «niveau élevé de particules dans l'air» dans la salle des ingrédients et de la nécessité pour les travailleurs de porter des respirateurs. Cela aussi a été étudié par «contact téléphonique uniquement».

Les employés ont dit avoir eu du mal à obtenir les respirateurs dont le ministère avait convenu qu'ils en avaient besoin. Les fichiers obtenus par CBC News comprennent des notes manuscrites d'un inspecteur à la fin de mars qui montrent que le ministère était au courant d'un «employé atteint de pneumonie».

«Le ministère du Travail… ils sont inutiles dans tous les sens du terme», a dit un employé.

«Vous les voyez venir, vous les voyez parler à la direction et puis tout se calme pendant une semaine environ, peut-être plus. Et puis ça se reproduit», a dit un autre salarié. «C'est quoi ce bordel? Genre, tu ne m'en a pas parlé ?»

CBC News a posé au ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l'Ontario une série de questions sur la façon dont les inspecteurs traitent les conseils anonymes, sa politique sur les visites sur place et si la pandémie a affecté les inspections au cours de la dernière année.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère, Kalem McSween, a dit que les inspecteurs mènent des enquêtes en personne «chaque fois qu'il est nécessaire de le faire». La loi oblige les employeurs à autoriser les inspecteurs à accéder à toutes les zones jugées nécessaires par l'inspecteur, a-t-il dit.

«Lorsque l’anonymat a été demandé et que des représailles contre le plaignant sont préoccupantes, l’inspecteur enquêtera sur la nature de la plainte et abordera tous les dangers/contraventions portés à l’attention de l’inspecteur», a-t-il dit.

La santé et la sécurité sont les top priorités de l’entreprise

Les employés affirment également que les produits chimiques n'ont pas été utilisés et stockés en toute sécurité à l'usine de Kingston.

La pâte de décapage - un produit acide potentiellement dangereux utilisé pour nettoyer les soudures en acier inoxydable - se trouvait dans des bouteilles d'eau non étiquetées, ont dit des salariés à CBC News. Les salariés se rappellent que deux personnes ont été emmenées à l'hôpital après avoir été en contact avec l'acide sans protection adéquate.

Des inquiétudes soulevées auprès du ministère du Travail en avril ont fait état d'un manque de «FDS [fiche de données de sécurité]» pour les produits chimiques dans l'usine. Après une inspection effectuée par téléphone, un inspecteur du gouvernement provincial a signalé que les informations de la FDS étaient disponibles dans neuf endroits de l'usine.

Me voici avec un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?
- Employé de Canada Royal Milk

CBC News a obtenu des photos et des vidéos d'une zone de stockage de produits chimiques dans un couloir qui, selon les employés, était illégale parce qu'elle manquait d'éléments comme un drain adéquat, une ventilation et un système d'extinction d'incendie.

Lorsque l'entreprise a été informée qu'un inspecteur venait, ont dit les employés, les produits chimiques ont été déplacés de cette zone de stockage pour éviter d'être détectés.

Les dossiers obtenus du service d'incendie montrent qu'un appelant qui ne s'identifiait pas a téléphoné à la ville de Kingston à la fin de juin pour signaler un «stockage de produits chimiques en vrac». Les notes manuscrites indiquent que l'appelant a décrit l'emplacement précis dans le bâtiment, énumérant ce qui y était stocké et les types de conteneurs utilisés.

Ce qui s’est passé après cet appel n’est pas clair. Les notes ultérieures de l'inspecteur des incendies mentionnent «pas de produits chimiques» et une salle vide, mais le contexte n'est pas clair car des sections des documents sont noircies.

Canada Royal Milk a refusé une demande d'entrevue de CBC News. Dans un communiqué, la société a déclaré que ses opérations avaient été «retardées et affectées par la pandémie mondiale, mais que la santé et la sécurité de nos employés restent notre priorité absolue».

«Dans tous les aspects de nos activités, chaque fois que des préoccupations sont soulevées, nous coopérons volontiers avec les autorités et les organismes de réglementation appropriés pour nous assurer qu’elles sont examinées de manière transparente, traitées et résolues», poursuit le communiqué.

«En tant qu'employeur local très fier et membre de la communauté de Kingston, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère du travail de l'Ontario pour nous assurer que nos installations, notre formation et notre équipement sont à la hauteur de leurs normes et continuer à apporter des améliorations supplémentaires, en suivant nos propres pratiques exemplaires, et basé sur les commentaires des employés.»

Un salarié se sentait «impuissant»

Les salariés qui savaient que quelque chose n'était pas en sécurité en raison de leurs expériences sur d'autres entreprises au Canada ont dit qu'ils avaient du mal à communiquer ces risques à d'autres employés qui avaient des compétences limitées ou inexistantes en anglais.

«Il n'y avait qu'un seul traducteur, et il était toujours au bureau», a dit l'un d'eux.

Un autre salarié a dit que bon nombre des embauches récentes de l’usine étaient jeunes et «sortaient tout juste de l’université», sans aucune notion de ce qui est légal parce qu’ils n’avaient jamais travaillé au Canada auparavant.

Malgré la pandémie COVID-19 en cours, certains anciens salariés de l'usine ont maintenant trouvé d'autres emplois. Ils ont dit qu’ils s’exprimaient en faveur de leurs anciens collègues et d’autres qui pourraient y travailler à l’avenir.

L’un d’eux a dit que les salariés étaient déprimés parce qu’ils ne savaient pas quoi faire d’autre. Certains sont stressés au point de prendre des médicaments contre l'anxiété.

«Ce n'était un environnement sain pour personne, qui que ce soit», a dit un salarié à CBC News. «Mais autour de cette zone, il n’ya pas beaucoup de travail et beaucoup d’entre eux ont une famille et beaucoup d’entre eux ont des enfants.»

«Cela m'a fait me sentir très impuissant», a dit un autre. «Me voici chez un employeur qui ne semble pas se soucier de ma santé et de ma sécurité… alors que me reste-t-il à faire?»

«Pour un chèque de paie et pour ne pas dire à mon plus jeune enfant que sa toute nouvelle chambre est dans les bois, je continue.»