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jeudi 16 janvier 2020

Problèmes récurrents de la présence de Salmonella dans les volailles de la République tchèque, étonnant, malgré la législation de l'UE ?


Le 12 décembre 2019, l’EFSA indiquait que « Salmonella est la cause la plus fréquente des foyers épidémiques d'origine alimentaire dans l'UE ».
Près d'un foyer épidémique d'origine alimentaire sur trois dans l'Union européenne en 2018 a été causé par la bactérie Salmonella. C'est l'une des principales conclusions du rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses publié aujourd'hui par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Quand on lit ce résumé d’un audit en République tchèque, on se dit que Salmonella a de beaux jours devant lui en dépit de la législation de l’UE ...

Voici donc le résumé du rapport final d'un audit réalisé en République tchèque du 11 au 21 juin 2019 afin d'évaluer la mise en œuvre des actions réalisées en réponse aux audits précédents sur les contrôles officiels de la production de viande de volailles et de produits dérivés de celle-ci et les programmes nationaux de contrôle de Salmonella dans les populations particulières de volailles.

Ce rapport décrit les résultats d'un audit en République tchèque, du 11 au 21 juin 2019, dans le cadre du programme de travail publié de la DG Santé et Sécurité alimentaire.

L'objectif principal de l'audit était d'évaluer la mise en œuvre et l'efficacité des mesures prises par l'autorité compétente en réponse aux recommandations formulées lors des audits précédents effectués sur la production de viande de volailles et de produits dérivés et de Salmonella chez les volailles. Les résultats liés à Salmonella dans la volaille et, en particulier, aux programmes nationaux de lutte contre Salmonella sont décrits dans un rapport séparé.

Le rapport conclut que le système tchèque de contrôle officiel de la viande de volailles et des produits à base de viande de volaille s'est amélioré depuis le dernier audit, en particulier en termes de performance et d'efficacité, et que les mesures correctives prises par l'autorité compétente ont effectivement permis de traiter 4 des 6 recommandations de l'audit de 2010. Néanmoins, les lacunes détectées lors de l'audit montrent que certaines non-conformités ne sont pas détectées/enregistrées lors des contrôles officiels et, par conséquent, aucune mesure d'application n'est prise pour les corriger.

En outre, et comme cela a été constaté lors de l'audit précédent, la pratique du lavage des carcasses de volailles après éviscération et avant l'inspection post mortem continue d'être une non-conformité qui n'est pas identifiée ou en tout cas non corrigée par aucun niveau de l'autorité compétente, lors de leurs contrôles.

La contamination étant éliminée avant que les oiseaux ne soient présentés pour une inspection post mortem, cette pratique empêche les agents de prendre la décision appropriée concernant la viande et, en outre, empêche les agents de contrôle de demander aux opérateurs d'adapter leur production afin de minimiser la contamination de la chaîne de production et la viande, conformément à la législation de l'UE.

Par conséquent, la recommandation sur ce point contenue dans le précédent rapport d'audit (recommandation n°5) n'a pas été effectivement prise en compte ni par l'autorité compétente ni par les opérateurs. Ce point est particulièrement important étant donné que l'équipe d'audit a constaté une augmentation de la production sans augmenter les capacités des abattoirs, ce qui a un impact négatif sur l'hygiène de la production et également sur le maintien de la chaîne du froid dans la viande fraîche.

L'hygiène de la production et la contamination des carcasses étaient déjà des problèmes identifiés lors de l'audit de 2010, qui sont encore exacerbés par la volonté actuelle d'augmenter la production dans les établissements.

Le rapport contient des recommandations à l'autorité compétente tchèque pour remédier aux lacunes identifiées.

jeudi 2 janvier 2020

La Pologne, les volailles et Salmonella, une situation inextricable


Depuis un certain nombre d’années, quatre à cinq ans, voire plus, la Pologne rencontre des problèmes récurrents avec Salmonella que ce soit au niveau de ses volailles que de ses œufs sans oublier, en octobre 2016, les steaks hachés surgelés de Pologne destinés à une banque alimentaire de France

Voici que « La Pologne tente de lutter contre Salmonella dans la volaille », source article de Joe Whitworth paru le 2 janvier 2020 dans Food Safety News.

Avant d’aborder l’article proprement dit quelques éléments contextuels sur la Pologne en 2019 : le pays est devenu le premier pays de l’UE avec le plus de notifications pour les produits d’origine Pologne avec 300 notifications au RASFF de l’UE versus 185 en 2018, c’est dire …

La Pologne a ravi cette première place à la France qui, en 2018, était en tête avec 215 notifications au RASFF de l’UE versus 191 en 2019 (désormais à la deuxième place de ce classement atypique) ...

La Pologne tente de lutter contre le nombre élevé et croissant d'alertes liées à Salmonella dans les produits de volaille fabriqués dans le pays.

La DG Sante, l'unité de la Commission européenne chargée de la politique de sécurité sanitaire des aliments et de la santé, a cherché à savoir si la production et la mise sur le marché de volailles étaient conformes à la législation de l'UE et a fait état de constatations principalement positives.

L'audit en Pologne en mars et avril 2019 a inclus des visites dans un laboratoire vétérinaire régional, six abattoirs et sept ateliers de découpe. Les établissements à faible risque sont soumis à des contrôles une fois tous les 12 mois; les sites à risque moyen en ont une fois tous les six mois et les usines à haut risque une fois tous les trois mois.


Le plan officiel de prélèvements détecte plus souvent Salmonella
Entre janvier 2016 et mars 2019, 181 notifications du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) (44 en 2016; 50 en 2017; 65 en 2018 et 22 jusqu'en mars) concernaient la Pologne et Salmonella dans les produits de viande de volaille.

Un nombre impressionnant de 170 notifications au RASFF (ce chiffre est en fait encore plus impressionnant avec 194 notifications d’alerte -aa) concernait Salmonella et de la viande de volaille de Pologne en 2019 avec des sérotypes comprenant Enteritidis, Typhimurium, Infantis, Newport, Kentucky et Bredeney.

Sur la base des informations fournies par les autorités pour le premier semestre 2018, si Salmonella est présent, la probabilité de détecter ce pathogène dans le plan de prélèvements de l'entreprise est trois fois plus faible que lors du plan officiel de prélèvements. Ces données indiquent pour le second semestre 2018 une probabilité 2,5 fois plus faible.

Les autorités ont mis en place des procédures officielles de prélèvements spéciales au niveau des abattoirs pour vérifier la fiabilité de l'échantillonnage des autocontrôles des entreprises, qui donnent des taux de détection de Salmonella beaucoup plus faibles. Ils ont également revu les laboratoires privés agréés pour trouver la cause première de l'augmentation des notifications au RASFF.

L'Institut national de recherche vétérinaire (PIWet Puławy) a inspecté sept laboratoires privés effectuant des analyses pour des abattoirs de volaille. Après ces vérifications, cinq ont vu l'approbation pour les analyses de détection de Salmonella spp. retirée.

Selon le rapport d'audit, bien que les mesures de suivi des notifications au RASFF et des incidents alimentaires aient été rapides et complètes, elles n'ont généralement pas été efficaces pour prévenir la réintroduction de Salmonella dans la chaîne de transformation de la viande de volaille.

Un audit précédent avait mis en évidence des lacunes dans l'application des mesures nationales dans les établissements de production à faible volume : insuffisances sanitaires au niveau du site non détectées lors des inspections par les autorités, supervision et contrôle insuffisants de l'utilisation des additifs alimentaires et étiquetage des viandes séparées mécaniquemen et des problèmes liés aux mesures prises par les autorités en cas de résultats positifs dans les analyses officielles de Salmonella.

Lors de la dernière visite, dans un abattoir de sauvagine (oiseaux aquatiques sauvages) et de poulets de chair avec une usine de découpe et un établissement de produits à base de viande, l'équipe d'audit a noté que les capacités approuvées ne permettaient pas un nettoyage et une désinfection adéquats ou ne fournissaient pas un espace de travail requis pour la performance hygiénique des opérations.

En outre, la dernière modification d'une décision d'approbation en mars 2018 a permis à l'entreprise d'augmenter sa capacité d'abattage et de transformation malgré plusieurs notifications au RASFF dues à Salmonella et une à Campylobacter en 2017 et 2018.

Les vétérinaires autorisés paient les problèmes rencontrés
Selon les données officielles des plans de prélèvements de 2017, 1 119 lots de viande de volaille fraîche, y compris les carcasses, ont été analysés pour Salmonella spp. dont 118 n'étaient pas conformes car 55 étaient positifs pour Salmonella Enteritidis ou Typhimurium.

Le laboratoire officiel régional a analysé 780 échantillons officiels de produits de viande de volaille pour les critères microbiologiques en 2018 et 107 n'étaient pas conformes.

Dans deux usines de produits de viande de volaille visitées, il y avait de sérieuses exigences structurelles et d'hygiène qui n'avaient pas été détectées ou corrigées par aucun niveau des autorités de contrôle.

Selon le rapport d'audit, le nombre d'agents officiels en baisse, leurs bas salaires et la rémunération liée à la production des vétérinaires autorisés impactent l'application de la législation de l'UE.

L'équipe d'audit a été informée que le nombre de vétérinaires autorisés impliqués dans les contrôles officiels des établissements de viande était de 3 318 en 2018 et est resté constant entre 2016 et 2018. Cependant, au cours de la même période, le nombre de vétérinaires officiels permanents a diminué de 141, la plupart d'entre eux (90 ) dans les districts, de 2172 en 2016 à 2031 en 2018.

Un responsable de la sécurité des aliments devait superviser 45 établissements agréés avec une fréquence minimale de contrôles de une à quatre fois par an et un autre approuvé pour l'exportation aux États-Unis nécessitant un audit mensuel de deux jours et 262 entités alimentaires. Le fonctionnaire doit également participer à des audits au niveau régional de deux jours tous les trois mois et superviser 30 vétérinaires autorisés assignés dans le district.

Les vétérinaires autorisés sont payés en fonction du nombre d'animaux inspectés ou de la quantité de viande introduite dans l'atelier de découpe qu'ils supervisent. Si l'établissement est arrêté pour une raison quelconque, ils ne sont pas payés pour cette période. Ce système de paiement sape leur indépendance dans des situations où les mesures d'exécution nécessaires à prendre sur place incluraient l'arrêt des opérations d'abattage.

mardi 10 décembre 2019

Allemagne : Aucun impact des nouvelles règles sur la contamination par Campylobacter


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Aucun impact des nouvelles règles sur la contamination par Campylobacter », source article de Joe Whitworth paru le 10 décembre 2019 dans Food Safety News.

Des règles plus strictes sur Campylobacter n'ont pas encore conduit à une diminution de la contamination sur la base des chiffres d'une agence allemande.

Près d'un quart des carcasses du pays avaient un dénombrement de Campylobacter supérieur à 1000 unités formant colonies par gramme (ufc/g) en 2018, selon l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL).

Les critères d'hygiène des procédés de pas plus de 1000 ufc / g sur les carcasses de poulets de chair au niveau de l'abattoir ont été introduits à partir de janvier 2018 dans toute l'UE pour déterminer la présence de Campylobacter spp. dans les carcasses de poulets de chair. L'objectif est d'empêcher la vente de viande de volaille avec des niveaux élevés de Campylobacter par gramme. Si des niveaux élevés sont détectés, l’opérateur alimentaire doit améliorer l'hygiène.

En 2017, avant l'introduction de la législation, 22,7% des carcasses en Allemagne dépassaient les niveaux. En 2018, le taux est resté pratiquement inchangé à 22,6%. BVL a déclaré que la surveillance zoonotique en cours montrera dans quelle mesure le seuil introduit conduit à une amélioration de la situation.

Les règles stipulent qu'à partir de janvier 2018, jusqu'à 40% des carcasses de volaille testées pour Campylobacter peuvent dépasser 1 000 ufc/g, de 2020 à 30% des carcasses peuvent dépasser 1 000 ufc/g et à partir de 2025, jusqu'à 20% peuvent dépasser 1 000 ufc/g.

En Allemagne, 67 872 cas d’infections humaines ont été signalées à l'Institut Robert Koch (RKI) en 2018, ce qui correspond à peu près au même niveau de ces cinq dernières années.

Près de la moitié des échantillons de carcasses de peau de volaille (46,3%) et de poulet frais (47,8%) étaient positifs pour Campylobacter en 2018. Le taux de détection de Campylobacter spp. dans les échantillons de viande fraîche de poulet était de 51,8% en 2017.

Nombre et cause des infections
Dans le cadre de la surveillance des zoonoses en 2018, les autorités des États fédéraux ont prélevé 5 974 échantillons à tous les niveaux de la chaîne alimentaire et examiné la présence des pathogènes d'origine alimentaire les plus importants.

L'année dernière, 45% des cas signalés à RKI en Allemagne étaient dus à Salmonella Enteritidis. Dans 33% des cas, la maladie a été causée par Salmonella Typhimurium. Salmonella Infantis, Salmonella Derby et Salmonella Kentucky figuraient parmi les cinq premiers. Tous les autres sérotypes représentaient ensemble 17%.

RKI a signalé 13 592 infections à Salmonella en 2018, soit 5,2% de moins que l'année précédente mais plus que les 12 974 cas en 2016.

En Allemagne, entre 2011 et 2017, les infections à Listeria ont doublé, passant de 362 à 769. Cependant, en 2018, le nombre de cas notifiés est tombé à 701.

Un total de 2 226 infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalées au RKI en 2018, ce qui correspond à une augmentation de 10% par rapport à l'année précédente. Les sérogroupes les plus fréquemment rapportés étaient O91, O103 et O157.

En 2017, avec 95 cas de maladie déclarés, le nombre le plus élevé de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) s'est produit depuis la flambée épidémique majeure de 2011. En 2018, 68 cas d’infections ont été signalées au RKI, ce qui était nettement moins que l'année précédente.

RKI a signalé 2 384 cas de yersiniose en 2018. L'incidence a légèrement diminué par rapport à l'année précédente. Parmi les patients, le sérotype le plus fréquemment détecté était O:3.

lundi 9 décembre 2019

Augmentation de la présence de Salmonella Infantis chez les volailles, selon une étude italienne


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« La contamination de la viande de volaille par Salmonella infantis devrait être considéré comme un risque pour la sécurité alimentaire? », source European Journal of Public Health.

Problématique
Le règlement de l'UE concernant la viande de volaille fraîche ne considère que S. Enteritidis ou S. Typhimurium comme critères de sécurité alimentaire. A contrario, l'isolement d'autres Salmonella spp. dans ces matrices alimentaires sont considérées comme conformes.
Plusieurs sources bibliographiques indiquent une augmentation de la tendance à l'isolement de S. Infantis dans l'industrie avicole et dans les produits dérivés.

Description du problème
Des épisodes d'intoxication alimentaire causés par de la viande fraîche de poulet contaminés par S. Infantis ont été récemment signalés.

Selon le CDC, l'année dernière aux États-Unis, une épidémie causée par une souche de S. Infantis, résistante à plusieurs antibiotiques, a entraîné 129 personnes malades, 25 hospitalisations et un décès.

Le plan national de contrôle de la salmonellose pour les volailles 2019-21 établit en Italie les conditions de réduction dans les exploitations avicoles en cas d’isolement positif de S. Enteritidis, S. Typhimurium et S. Infantis.

Résultats
En 2018, le système national de santé a disposé de l'analyse des lots de viande fraîche de poulet de Pologne, échantillonnés dans un entrepôt réfrigéré dans le nord de l'Italie. Le service de contrôle des aliments de l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale della Lombardie e dell’Emilia Romagna a analysé 156 échantillons sur un total de 780 unités prélevés, pour Salmonella spp.: 72 échantillons étaient positifs
(46,15%; correspondant à 222 unités prélevés, 28,46%). 42 souches étaient sérotypés comme S. Enteritidis, 149 comme S. Infantis, 26 comme S. Newport, 4 comme S. Kentucky et 1 comme S. Mbandaka.
Selon la réglementation de l'UE, les lots positifs pour S. Enteritidis ont été indiqués comme non-conformes, mais des lots positifs pour d’autres Salmonella ont été considérés comme réguliers.

Leçons
La législation de l'UE autorise la circulation de la viande de poulet contaminé par S. infantis. La viande de poulet doit être consommé après une bonne cuisson appropriée éliminant ce danger, mais il ne protège pas le consommateur contre le risque de contamination croisée des outils et des surfaces à la maison. Il est donc fondamental d’appliquer des bonnes pratiques de transformation afin de prévenir la propagation de Salmonella dans les foyers domestiques afin de limiter les intoxications alimentaires.

Messages clé
La tendance à l'isolement de S. Infantis dans l'industrie avicole est en augmentation. L'application des bonne spratiques d’hygiène dans les foyers domestiques est fondamentale pour limiter les intoxications alimentaires.

NB : Cette étude italienne est assez générale et ne me parait pas très convaincante.

On lira aussi l’article paru dans Food Safety News, Study backs up rise of Salmonella Infantis in poultry.

vendredi 8 novembre 2019

Une étude passe en revue la situation de Campylobacter lié à la viande de volaille au Japon


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Current Status of Campylobacter  Food Poisoning in Japan » est un article, paru dans Food Safety, qui fait le point de façon très détaillé sur la situation liée à Campylobacter au Japon. L’article est disponible en intégralité.

Résumé
Selon les statistiques annuelles établies par le Ministry of Health, Labour and Welfare (MHLW) au Japon, Campylobacter a remplacé Salmonella et Vibrio parahaemolyticus en tant que principale bactérie responsable d'intoxications alimentaires en 2003.

Bien qu'en 2006, le nombre de cas à Campylobacter sur la base des statistiques du MHLW a été de 3 439, il a été estimé à 1 545 363 sur la base de la surveillance active, ce qui suggère que la surveillance passive produit une incidence environ 450 fois inférieure à celle révélée par la surveillance active.

Des investigations épidémiologiques sur les intoxications alimentaires causées par Campylobacter au Japon ont montré que la viande de poulet et ses produits constituaient la principale source d'infection, comme c'est le cas dans d'autres pays industrialisés.

Au cours des deux dernières décennies, la consommation de viande de poulet crue et de foie réfrigéré crue a augmenté au Japon. Bien que le MHLW recommande que la viande de poulet ne soit consommée qu’après avoir été bien cuite à cœur, il est probable que cela explique en grande partie l’incidence accrue de la campylobactériose humaine.

En réponse à cette situation, le Comité d'experts sur les micro-organismes/virus, Food Safety Commission of Japan (FSCJ) a révisé le profil de risque précédent lié à C. jejuni/coli dans la viande de poulet en ajoutant de nouvelles conclusions pour 2018.

En outre, le MHLW a révisé en 2014 le Poultry Slaughtering Business Control and Poultry Meat Inspection Act dans le but d'introduire progressivement le système d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques (HACCP) dans les installations de transformation de volailles. Par la suite, le gouvernement japonais a modifié la loi sur l'hygiène alimentaire en 2018, obligeant tous les exploitants du secteur alimentaire à mettre en œuvre un contrôle de l'hygiène basé sur les principes HACCP comme règle générale.

Ce document examine l’état actuel des intoxications alimentaires à Campylobacter due à la consommation de viande de poulet au Japon et souligne les problèmes sous-jacents à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement alimentaire afin d’examiner la mise en œuvre de mesures efficaces de gestion des risques.

mercredi 6 novembre 2019

Les équipements de transformation des volailles peuvent héberger des salmonelles persistantes


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.


« Les équipements de transformation des volailles peuvent héberger des salmonelles persistantes », source Feedstuffs.

Des plans d'échantillonnage rigoureux dans l'environnement et des mesures de suivi appropriées peuvent aider à éliminer des souches de Salmonella persistantes des équipements de transformation.

La prévalence de Salmonella dans la volaille et les produits de volaille est une source de préoccupation pour l'industrie de la volaille, les consommateurs et les agences chargées de la réglementation.

L’U.S. Poultry & Egg Assn. and the US POULTRY Foundation ont financé un récent projet de recherche mené à l'Université Clemson à Clemson, Caroline du Sud, dans lequel Kay Cooksey et ses collègues ont évalué les découpes de volaille (morceaux coupés) issues de la deuxième phase de transformation afin de déterminer si le produit avait une prévalence accrue à Salmonella. avec des carcasses de volaille entières transformées dans le même établissement.

Dans son résumé de l’étude, la professeur Kay Cooksey, titulaire de la chaire Cryovac au département des sciences des aliments, de la nutrition et de l'emballage de Clemson, a indiqué que la plupart des consommateurs achètent leur volaille en morceaux - cuisses, pilons, ailes, etc. - au lieu de carcasses entières. Elle a ajouté que le taux de contamination par Salmonella était plus élevé dans certaines parties que dans les carcasses entières.

Selon Cooksey, le projet visait à déterminer si les morceaux coupés de volailles venant de la deuxième phase da transformation avaient une prévalence à Salmonella supérieure aux carcasses entières de volaille transformées dans la même usine. Elle a expliqué que l'objectif principal était d'évaluer les schémas de contamination potentiels et de suivre l'origine de Salmonella sur des découpes de volaille.

Le projet avait trois objectifs: (1) identifier les facteurs de risque de contamination par Salmonella dans les carcasses de volaille entières et les découpes de volaille après refroidissement ; (2) identifier les zones ou étapes à haut risque lors de la transformation qui favorisent la dissémination de Salmonella sur des découpes de poulets lors de la seconde phase de transformation, et (3) utiliser les résultats pour créer un modèle permettant de prédire la contamination croisée lors de la seconde phase de transformation.

Cooksey a déclaré que les données collectées ont montré que les schémas de contamination étaient différents sur les parties de poulet recouvertes de peau et de parties de poulet sans peau, suggérant que les parties de poulet recouvertes de peau favorisent la présence et la survie de la Salmonella, en particulier à des concentrations sous-optimales de désinfectant. En outre, elle a déclaré que cela permettait d'accroître les risques de contamination croisée.

Les évaluations des souches collectées suggèrent la présence de souches « persistantes » ou de Salmonella fortement associées à des échantillons environnementaux qui survivent au processus de nettoyage-désinfection  et sont présentes sur l'équipement pendant une période prolongée, a rapporté Cooksey.

Les morceaux de volaille résultant de la seconde transformation contenaient plus de Salmonella que les carcasses entrantes, mais la source semblait être l’équipement de transformation, a déclaré Cooksey, notant que les profils de Salmonella et les isolats prédominants étaient associés de manière significative aux souches persistantes sur la chaîne de transformation.

Cooksey a suggéré que la solution puisse résider avec des plans d'échantillonnage environnementaux stricts et des actions de suivi appropriées pour éliminer les souches persistantes. Lorsque des traitements antimicrobiens tels que le chlore sont appliqués, la concentration en chlore et le temps de contact avec la carcasse de la volaille sont des facteurs importants pour éliminer Salmonella sur les carcasses et leurs parties, a-t-elle conclu.