mercredi 19 juin 2019

La FNSEA se mobilise contre l'agri-bashing et proclame, 'Nous ne laisserons rien passer!'


Le blog vous avait préalablement proposé ici des articles sur l’agri-bashing et ce sens, le communiqué de la FNSEA du 13 juin 2019 sonne la mobilisation des agriculteurs contre ce phénomène en proclamant, « Nous ne laisserons rien passer ! »
Une violente campagne de dénigrement des pratiques agricoles, initiée par des organisations environnementales ou animalistes, et relayée par les médias et les réseaux sociaux, sévit actuellement dans toutes les régions de France. Elle se manifeste sous des formes multiples et quotidiennes, de la caricature à la diffamation.  
Depuis plusieurs mois, et avec une intensité croissante, ces actes délictueux ont pris une tournure intolérable : des groupes d’activistes ont entrepris de s’introduire dans des élevages en toute illégalité et au mépris des règles élémentaires de biosécurité. Ces actes de violence donnent lieu à la médiatisation à large échelle d’images souvent biaisées et toujours destinées à choquer. Un seul but : privilégier une posture idéologique radicale qui vise à détruire aveuglément un pan entier de l’économie française.  
Face à ces attaques scandaleuses, la FNSEA et ses fédérations de production passent à l’action, déterminées et inflexibles. Nous avons entrepris d’engager systématiquement toutes les actions judiciaires à notre disposition, en nous appuyant sur l’instruction de la ministre de la Justice à tous les procureurs de la République, qui exige la plus grande fermeté vis-à-vis de tous ceux qui commettent de telles infractions dans les exploitations agricoles. 
Ainsi, réunis en Conseil fédéral ce jour à Paris, 150 élus des réseaux FNSEA JA, ont décidé de lancer immédiatement une action judiciaire contre toutes les associations qui publient des cartes stigmatisant des agricultrices et des agriculteurs en donnant nom, adresse et même numéro de téléphone !
 Il était temps !


On pourra aussi lire La contestation animaliste radicale par Eddy Fougier.

De la qualité microbiologique des végétaux, selon une étude allemande, crus et sûrs?


« Selon une  étude, des problèmes de pathogènes existent avec les salades et les graines germées prêtes à consommer », source article de Food Safety News et du communiqués de presse du 7 juin 2019 du Max Rubner-Institut sur la qualité microbiologique des légumes, Cru et sûr?

Une étude réalisée par des chercheurs allemands du Max Rubner-Institut (MRA) a soulevé des préoccupations concernant la qualité microbiologique des mélanges de salades prêtes à consommer et des graines germées réfrigérées.

La bonne nouvelle, la qualité microbiologique des concombres, des carottes et des champignons était bonne.
Les points négatifs: les salades mélangées prêtes à consommer et les graines germées restent problématiques du point de vue microbiologique.

L'accent était mis sur Listeria, Salmonella, E. coli pathogène, Staphylococcus aureus producteurs de toxine et Bacillus cereus.

Les chercheurs ont indiquéque la qualité microbiologique des salades mélangées prêtes à consommer était « inadéquate », 7 échantillons sur 116, soit 6% étaient contaminés par des bactéries pathogènes. Ce chiffre était de 2,5% pour la laitue, 1,3% pour les carottes, 1,2% pour les champignons, 1,1% pour les graines germées et zéro pour les fines herbes et les concombres.

L’équipe a échantillonné au total 600 produits vendus dans le nord et le sud de l’Allemagne, dont 115 échantillons d’herbes, 40 concombres, 79 carottes, 80 types de laitues, 116 salades prêtes à consommer, 81 champignons comestibles et 89 échantillons de graines germées dans le cadre d’un projet de 2015 à 2018.

Résultats pour concombres, carottes, herbes et champignons
Dans les concombres, aucune bactérie pathogène humaine n'a été détectée. Pour les carottes et les champignons, des bactéries ont pu être identifiées, mais seulement après un enrichissement de la culture en laboratoire.

Les carottes venaient d'Allemagne, du Danemark, de France, d'Israël, d'Italie, des Pays-Bas et d'Espagne. E. coli O146:H28 et un isolat de Staphylococcus aureus ont été identifiés. Cependant, les bactéries ne pouvant être détectée sans enrichissement, on a supposé donc qu’elles étaient présentes à de faibles concentrations et ne poseraient aucun risque pour l’homme.

Les champignons provenaient de Chine, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Russie et de Corée. Listeria monocytogenes a été détectée dans un échantillon. Les concombres provenaient de Bulgarie, d'Allemagne, des Pays-Bas, d'Espagne et de Turquie.

La charge bactérienne totale pour les herbes en moyenne était relativement élevée. Les pays d'origine des herbes bio et conventionnelles sont l'Allemagne, l'Éthiopie, l'Inde, Israël, l'Italie, le Kenya, les Pays-Bas, l'Espagne et la Tanzanie.

Salmonella, Listeria monocytogenes et STEC n'ont pas été détectés dans les 115 échantillons d'herbes fraîches analysés. Cependant, deux isolats ont été identifiés comme étant Staphylococcus aureus. Le nombre de bactéries était insuffisant, moins de 104 ufc par gramme, pour présenter un risque pour les personnes, selon le rapport.

A propos des laitues et des salades prêtes à consommées
Bien que des bactéries pathogènes pour l'homme aient été détectées dans les laitues, la charge en germes est réduite par des mesures telles que le nettoyage et le lavage avant consommation par le consommateur, ont indiqué les chercheurs. Salmonella Enteritidis et Listeria monocytogenes ont chacun été isolées dans un échantillon. Les pays d'origine étaient la Belgique, le Danemark, l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne et la Turquie.

Les salades mélangées prêtes à consommer venaient d'Allemagne, du Danemark, d'Italie, des Pays-Bas et d'Espagne. Listeria monocytogenes a été détecté dans trois produits et provenait des groupes de sérovars IIa, IIb et IVb après sérotypage. Salmonella Enteritidis et Salmonella Szentes ont été détectés dans trois produits. Dans une salade mélangée, Staphylococcus aureus a été identifié et E. coli O26:H11 isolé.

Les graines germées provenaient d'Allemagne et des Pays-Bas. Listeria monocytogenes a été isolé dans l'un des 89 échantillons et Staphylococcus aureus a été détecté dans deux échantillons.

La Société allemande pour l'hygiène et la microbiologie (DGHM pour Deutsche Gesellschaft für Hygiene und Mikrobiologie) a établi des lignes directrices et des valeurs seuils pour les salades mélangées et les graines germées prêtes à consommer. Pour les salades mélangées prêts à consommer, des échantillons étaient supérieurs à la valeur indicative pour la flore bactérienne totale, Bacillus cereus présumé pathogène et des levures. Les valeurs seuils ont également été dépassées pour Bacillus cereus présumé pathogène et les moisissures.

Dans le cas des graines germées, Bacillus cereus présumé pathogène a dépassé les valeurs des lignes directrices et les valeurs seuils dans des échantillons. Comme les valeurs seuils  pour Bacillus cereus présumé pathogène ont été dépassées, un risque pour la santé des consommateurs ne peut être exclu, ont écrit les chercheurs.

Dans cette étude, des expériences menées pour le stockage de salades prêtes à consommer et de graines germées ont montré que, en particulier en cas de stockage inapproprié (augmentation de la température, longue durée de stockage), une augmentation et une colonisation par des bactéries pathogènes pour l'homme peuvent avoir lieu. 

Le Max Rubner Institute recommande de ne pas consommer de graines germées crues, ni de les blanchir. La température de conservation des salades prêtes à consommer ne doit pas dépasser 4°C et doit être consommée immédiatement après son ouverture du sachet, selon le rapport.

Rapport final du projet en langue allemande est ici.
Microscopie électronique à balayage de surfaces de germes de haricot mungo, inoculés par Salmonella Enteritidis. Colonisation des dépressions à la surface des feuilles (à gauche), stomates des germes de haricot mungo par S. Enteritidis (à droite) (source LBV). Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

mardi 18 juin 2019

A propos du chlorure de benzalkonium

Sous le titre, Benzalkonium Chlorides: Uses, Regulatory Status, and Microbial Resistance (Chlorure de benzalkonium: utilisations, statut réglementaire et résistance microbienne), vient de paraître un article dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l’American Society for Microbiology.

Résumé.
Le chlorure de benzalkonium (BAC pour Benzalkonium Chlorides) est un produit chimique ayant de nombreuses applications en raison de ses propriétés antimicrobiennes à large spectre contre les bactéries, les champignons et les virus. 
Cette revue fournit une vue d'ensemble du marché du BAC, ainsi que des mesures réglementaires et des données disponibles sur la sécurité sanitaire, la toxicité et la contamination de l'environnement. 
Nous avons ciblé les effets de l’exposition fréquente des communautés microbiennes aux BAC et sur le potentiel d’émergence de phénotypes de résistance croisée.
À cette fin, nous examinons les concentrations de BAC dans les produits de consommation, leur corrélation avec l’émergence de la tolérance dans les populations microbiennes et le potentiel de risque associé. 
Notre analyse suggère que l'utilisation omniprésente et fréquente du BAC dans les produits commerciaux peut générer des environnements sélectifs qui favorisent les phénotypes microbiens potentiellement résistants à une résistance croisée à une variété de composés. 
Une analyse bénéfices/risques devrait être le fil conducteur des mesures réglementaires concernant des composés tels que le BAC.
Cet article intervient notamment après la publication en 2015 d’un article de Charles Gerba dans Applied and Environmental Microbiology de Quaternary Ammonium Biocides: Efficacy in Application. Dans sa conclusion, l’auteur souligne,
L’utilisation appropriée des ammonium quaternaires dans la transformation des aliments, la restauration commerciale et collective, les établissements de santé et dans les maisons peut avoir un impact considérable sur la santé en réduisant le nombre d'infections. Des essais mieux standardisés pour évaluer et définir les différences entre l'augmentation de la tolérance par rapport à la résistance sont nécessaires. La dynamique écologique des communautés microbiennes où les ammonium quaternaires constituent la ligne principale de défense contre l'exposition aux agents pathogènes doit être mieux compris en termes de doses sublétales et de résistance aux antibiotiques. Aujourd’hui, il semble n'y avoir aucune raison de restreindre l'utilisation des ammonium quaternaires sur la base de l’augmentation de la tolérance ou de l'induction de pompes d’efflux. 
NB : Plusieurs articles sont parus sur les ammonium quaternaires ici et sur Listeria monocytogenes et le chlorure de benzalkonium ici.

Islande: Des STEC retrouvés dans la viande bovine et la viande d'agneau



La souche particulière découverte est connue sous le nom de E. coli producteurs de shigatoxines ou STEC. C'est la première fois que l'agneau et le bœuf sont ciblés pour la présence de STEC en Islande.

Les analyses ont été effectués sur environ 600 échantillons d’agneau, de bœuf, de porc et de poulet d’origine islandaise et étrangère entre mars et décembre 2018. Ils visaient à déterminer la prévalence des micro-organismes pathogènes dans les produits, quand ils atteignent le consommateur, et pour cette raison, les échantillons ont été prélevés dans des magasins.

Campylobacter et Salmonella n'ont pas été détectés dans des échantillons de viande de porc ou de poulet, à l'exception d'un seul échantillon de viande de porc en provenance d'Espagne.

MAST attribue cela à l'amélioration des mesures préventives dans les abattoirs.

Les STEC peuvent causer des maladies
E. coli producteurs de shigatoxines est une espèce toxigénique de E. coli. Les STEC peuvent provoquer des maladies graves chez l'homme. Les symptômes courants incluent la diarrhée, mais la contraction de la bactérie peut également entraîner un type de dommage aux reins appelé syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les personnes peuvent contracter STEC par le biais d’aliments ou d’eau contaminés, par contact direct avec des animaux infectés ou dans un environnement contaminé par les selles des animaux infectés.

Composante de la flore naturelle
Les résultats de l'étude indiquent que les STEC font partie de la flore microbienne naturelle des  bovins et des ovins d'Islande. « Il est clair que STEC doit être étudié de plus près dans la viande et les mesures préventives dans les abattoirs et dans la transformation de la viande doit être intensifiée afin de réduire les risques d’entrée de STEC dans la viande », lit-on dans le communiqué de presse de MAST. « La propreté du bétail est également importante, et il est donc nécessaire de prévenir l'abattage du bovins sales dans les abattoirs. »

Prévention au niveau du consommateur
MAST indique aux consommateurs qu’il peut réduire le risque d'infection à Salmonella, à Campylobacter et à E. coli de plusieurs manières, notamment en faisant cuire à cœur la viande et en évitant toute contamination croisée.

La plupart des E. coli se trouvent à la surface de la viande et sont donc tués par la friture ou le gril, mais lorsque la viande est hachée, la bactérie se retrouve partout. Par conséquent, les hamburgers et autres types de viande hachée doivent être bien cuits à cœur.