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mardi 25 décembre 2018

La sécurité des aliments est-elle une variable d’ajustement de la politique économique de la France ?


Permettez-moi de prendre pour exemple, à propos des avis de rappel, ce que faisait dire Edmond Rostand à Cyrano de Bergerac dans la célèbre tirade du nez,
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Eh, oui, c’est une explosion de rappels auxquels nous avons assisté en 2018, le pire c’est que s’est déroulé dans le plus grand anonymat, plus de 332 avis de rappel au 24 décembre 2018 contre 192 pour l’année 2017 !
Ces informations sont fournies par le site privé Oulah!, car, hélas, aucune autorité sanitaire ne diffuse l’intégralité des avis de rappel, pas même les associations de consommateurs, et encore moins les distributeurs et les entreprises alimentaires … un vrai fiasco !
La question n’est pas de savoir, encore que cela ait son importance, comment cela est arrivé, une réglementation tatillonne, un professionnalisme qui s’étiole, des analyses coûteuses, même le bio, si sain pour certains, n’échappe pas à la règle, la question donc est désormais, ferons-nous  mieux en 2019 ?

Certainement, si la politique en matière de sécurité des aliments en France n’évolue pas dans le bon sens …

Et combien de maladies infectieuses d’origine alimentaire à la clé … nous ne le saurons pas avec précision, sauf à lire les données publiées en janvier 2018 par l’InVS sur l’impact global sur la santé humaine en France, voir à ce sujet, « Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 ».

Les données des toxi-infections alimentaires collectives, longtemps l’alpha et l’oméga en France, ne recouvrent que la partie émergée de l’iceberg …

L’Anses indique même qu’« Il convient donc de ne pas considérer les chiffres de déclaration infra comme une approche fiable de l’incidence des TIAC et de nuancer les éléments chiffrés à la lueur de cette sous-déclaration, … »

Quel coût pour nos entreprises alimentaire et quel gâchis alimentaire pour notre société …

Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le réseau d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), qui se veut « un outil essentiel pour assurer la circulation de l’information et permettre une réaction rapide lorsque des risques pour la santé publique sont détectés dans la chaîne alimentaire. », nous indique que les produits alimentaires d’origine France ont fait l’objet de 215 notifications contre 133 notifications en 2017.  

Nous sommes largement en tête des pays de l’UE en termes de notifications, ce n’est pas de l’industrie-bashing ou de l’agro-bashing, mais une triste réalité qui ne m’enchante guère …

Cette dégradation est lente et constante depuis des années et va de pair avec la baisse constante des inspections et des contrôles et des meilleurs plans de surveillance à améliorer en sécurité de aliments en France … des rapports indépendants sur les causes des problèmes sont presque annuellement publiés et sont aussitôt oubliés en raison de l’autisme de nos pouvoirs publics …

Un rapport de la Commission européenne de septembre 2018 a montré que « certaines causes ont été attribuées au taux élevé de rotation du personnel chez les exploitants du secteur de l’alimentation humaine et animale – lequel est souvent caractérisé par de faibles salaires et peu propice à la continuité des bonnes pratiques en matière d’hygiène – au manque de formation des exploitants du secteur alimentaire et/ou à la méconnaissance des exigences. »

Comment revenir aux fondamentaux de la sécurité des aliments ?

D’abord, en se (re)mettant au travail et même le rapport précité signale à juste titre,
… la Commission constate également des signaux clairs des États membres qui indiquent que les ressources en personnel affectées aux contrôles sont de plus en plus limitées et que toute nouvelle réduction des effectifs risque d’influer négativement sur les niveaux et la qualité des contrôles ainsi que sur la capacité à réagir aux situations d’urgence.
Mais en même temps ce même rapport indique la marche à suivre :
… les États membres devraient chercher à traiter la question au moyen de nouveaux systèmes informatiques, de la réorganisation et de l’optimisation des procédures, entre autres. 
Pourtant, des cas de non-conformité existent dans les domaines suivants:
les exigences opérationnelles, structurelles ou relatives aux équipements en matière d’hygiène; l’analyse des risques et la maîtrise des points critiques (HACCP); l’étiquetage des denrées alimentaires et des aliments pour animaux; les additifs dans les aliments pour animaux; l’insuffisance ou l’absence d’archivage des données et la contamination microbiologique. 
Mais comment interpréter ce que demande ce rapport ?
La réduction des ressources et des dépenses publiques dans tous les États membres constitue le principal moteur des efforts en faveur de l’amélioration de l’efficacité. 

Voilà où nous en sommes et contrairement à ce que prétend l’actuel ministre de l’agriculture, la solution ne viendra pas de Bruxelles …
S'agissant de la gouvernance de la sécurité sanitaire des aliments, le Gouvernement entend porter plusieurs propositions au niveau européen. La première est de proposer la création d'une force européenne d'enquête et de contrôle pour lutter contre les fraudes en sécurité sanitaire des aliments qui avaient été à l'origine par exemple de la contamination des œufs par le fipronil en 2017. 
Le bla-bla-bla, c’est bien, mais qu’en est-il précisément pour la France, on ne le saura pas !

J’avais pensé un temps que l’Anses jouerait un rôle de vigie (voir ma lettre au Père Noël) mais je ne vois rien venir …

Autre aspect avec cet article de Joe Whitworth, qui a eu la bonne idée de lister les principaux rappels (liste non exhaustive) en Asie et en Europe dans Food Safety News, « Europe, Asia posted recalls for products from infant formula to beer ».
Parmi ces rappels importants, certains ont été diversement pris en compte en France :
  • Listeria dans des légumes surgelés produits par Greenyard
107 pays ont été concernés. Les premiers rappels en France ont eu lieu dès le 5 ou le 6 juillet 2018, et Lidl France a diffusé le premier avis de rappel le 6 juillet 2018 ; c’est bien avant la DGCCRF qui n’a publié un communiqué que le 11 juillet 2018, de facture assez classique, et dont le contenu ne trompe personne : Rappel de légumes surgelés en provenance de Hongrie : la DGCCRF surveille la bonne application de la procédure par les entreprises françaises.
Notons que l’EFSA avait donné l’alarme par un communiqué du 22 mars 2018 (voir cet article ici)
  • Salmonella dans la préparation pour nourrissons de chez Lactalis
Sur ce sujet, plusieurs articles ont été publiés par le blog (1, 2, 3), mais notons que cela a donné lieu à un nouvel épisode de la « guerre des polices », voir cet article ici.
  • Stella Artois et Heineken font des rappels de bière
Une alerte au RASFF de l’UE par la Belgique a eu lieu le 22 novembre 2018 pour bris de verre de bouteilles de bière, référence 2018.0901, dans près de 50 pays. Pas d’information en France de la part de nos autorités, pourtant le produit a été distribué dans notre pays.
  • Emballage de café Illy défectueux
  • Rappel de produits sans gluten en raison de présence de gluten
La DGCCRF a informé de quatre rappels en France alors que le site Oulah! en a signalé 10 en 2018.
  • Plastique présent dans les lettres en chocolat
J’avais indiqué ce qu’il fallait pensé de ce rappel dans Rappel d’un produit alimentaire éparpillé façon puzzle au sein de l’UE ! Cela étant, pas d’informations sur les sites de nos autorités sanitaires en France …
  • Rappel de tahini en Europe
La DGCCRF a informé de ce rappel le 18 décembre 2018 mais la Belgique l’a fait le 28 novembre 2018, suite à une notification via le système d'alerte rapide RASFF.

Le blog en avait parlé dans Rappel de tahini bio de marque Achva pour cause de présence de Salmonella en France. Ce même produit a déjà fait l’objet d’une investigation en Israël, Canada et Etats-Unis depuis trois semaines, étonnant, non ?

Beaucoup de travail vraiment beaucoup de travail sera nécessaire avant de redresser la pente sur laquelle nous sommes engagés ...

mercredi 19 juin 2019

La FNSEA se mobilise contre l'agri-bashing et proclame, 'Nous ne laisserons rien passer!'


Le blog vous avait préalablement proposé ici des articles sur l’agri-bashing et ce sens, le communiqué de la FNSEA du 13 juin 2019 sonne la mobilisation des agriculteurs contre ce phénomène en proclamant, « Nous ne laisserons rien passer ! »
Une violente campagne de dénigrement des pratiques agricoles, initiée par des organisations environnementales ou animalistes, et relayée par les médias et les réseaux sociaux, sévit actuellement dans toutes les régions de France. Elle se manifeste sous des formes multiples et quotidiennes, de la caricature à la diffamation.  
Depuis plusieurs mois, et avec une intensité croissante, ces actes délictueux ont pris une tournure intolérable : des groupes d’activistes ont entrepris de s’introduire dans des élevages en toute illégalité et au mépris des règles élémentaires de biosécurité. Ces actes de violence donnent lieu à la médiatisation à large échelle d’images souvent biaisées et toujours destinées à choquer. Un seul but : privilégier une posture idéologique radicale qui vise à détruire aveuglément un pan entier de l’économie française.  
Face à ces attaques scandaleuses, la FNSEA et ses fédérations de production passent à l’action, déterminées et inflexibles. Nous avons entrepris d’engager systématiquement toutes les actions judiciaires à notre disposition, en nous appuyant sur l’instruction de la ministre de la Justice à tous les procureurs de la République, qui exige la plus grande fermeté vis-à-vis de tous ceux qui commettent de telles infractions dans les exploitations agricoles. 
Ainsi, réunis en Conseil fédéral ce jour à Paris, 150 élus des réseaux FNSEA JA, ont décidé de lancer immédiatement une action judiciaire contre toutes les associations qui publient des cartes stigmatisant des agricultrices et des agriculteurs en donnant nom, adresse et même numéro de téléphone !
 Il était temps !


On pourra aussi lire La contestation animaliste radicale par Eddy Fougier.

dimanche 10 mars 2019

Stop à l'agribashing et soutien plein et entier à nos agriculteurs


Après un article, Message d'un agriculteur, « Respectez-nous », c'est une goutte d'eau mais voici Stop à l'agri-bashing et soutien plein et entier à nos agriculteurs.

L'Ain agricole du 5 mars 2019 a le premier fournit l'information, « Un céréalier molesté parce qu'il épandait dans son champ. Un « riverain » de la parcelle lui aurait infligé une dizaine de coups de poings. ».
Dimanche 3 mars, dans l’après-midi, un céréalier qui profitait de conditions météorologiques favorables pour épandre un désherbant sélectif sur une parcelle d'orge qu’il exploite à Loyettes a été sauvagement agressé par un riverain. « Aussitôt que je suis arrivé avec le tracteur, il a commencé à me filmer », raconte l’agriculteur. Arrivé au bout du champ, il est interpellé par un individu. Un riverain, avec lequel il avait déjà eu une altercation pour des raisons semblables à l’automne dernier. Sauf que cette fois, les choses ne se sont pas bornées à des paroles. « Il m’interrogeait, voulait que je lui donne mon adresse... Tout d’un coup, il a monté le marchepied du tracteur et m’a donné une dizaine de coups de poings. J’étais coincé dans la cabine et ne pouvait pas bouger », témoigne, encore sous le choc, notre interlocuteur.

La nouvelle a scandalisé ses collègues, qui ont fait connaître cette agression ce mardi, lors de l'installation de la chambre d'agriculture de l'Ain.

On lira aussi l'article « Un céréalier de l’Ain agressé alors qu’il épandait un désherbant »paru dans Agri-mutuel qui fournit plus des informations complémentaires.

L'article traite aussi, et ce n'est pas un hasard dans le contexte de cette agression, « Du terrorisme alimentaire » :
Depuis plusieurs mois, ce climat de tension entretenu par les nombreuses paroles et informations erronées ou trompeuses relevant de l’agribashing voire du terrorisme alimentaire, s’accentue. 
S’il était confirmé que l’opération de traitement phytosanitaire par l’agriculteur était bien le motif de son agression, cet acte constituerait indéniablement un pas de plus vers la violence, confirmé d’ores-et-déjà par la multiplication des attaques verbales à l’encontre d’agriculteurs. 
Des agriculteurs et des représentants syndicaux agricoles, dont la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, ont été, ces derniers mois, victimes de menaces de mort. 
Outre les critiques à l’égard de l’usage de produits phytosanitaires, l’antispécisme conduit aussi à la violence. L’incendie criminel d’un abattoir de l’Ain fin septembre 2018 avait été revendiqué sur un site alternatif par un mouvement antispéciste, dont les auteurs avaient indiqué vouloir « replacer l’antispécisme dans une optique de conflictualité permanente ».

Je profite de ces informations pour signaler la parution d'un article le 6 mars 2019 de Stop intox, le correcteur d'infos, « Mauvais procès de l’agriculture française : il est temps de retirer ses œillères !
Les faits. Le Salon International de l’Agriculture est toujours un bon cru avec ses quelque 634 000 visiteurs soit 1% de la population française. Cette édition a été marquée par la volonté du monde agricole d’expliquer et de valoriser ses métiers ; bref, de faire œuvre de pédagogie contre un « agri-bashing » coriace. On voit en effet souvent fleurir les mêmes a priori sur l’agriculture française, notamment sur son « industrialisation » et son « intensification ». Un discours idéologique tenace repris dans l’opinion publique. Il s’agit pourtant d’une lecture myope de la situation française agricole actuelle, qui mériterait une remise en contexte et une mise en perspective par rapport à nos voisins européens.

Autre article très parlant paru dans Le Figaro.fr du 22 février 2019, « On glorifie les paysans pendant le Salon de l'agriculture pour les oublier le reste de l'année » :
Alors que s'ouvre le Salon de l'agriculture ce samedi 23 février à Paris, la journaliste Isabelle Saporta dénonce l'hypocrisie politique qui consiste, selon elle, à regarder avec commisération le monde agricole pendant une semaine sans s'attaquer au système qui le meurtrit le reste de l'année. 
Isabelle Saporta est journaliste, spécialiste de l'agriculture et de l'environnement. Auteur du Livre noir de l'agriculture (Fayard, 2011), elle publiait il y a deux ans Du courage! (Fayard, 2017), dans lequel elle dénonce la lâcheté des hommes politiques face à la mort des agriculteurs.


Complément. On lira cet article de seppi « Agressions d'agriculteurs : un sujet délicat, un ministre absent ».

Complément du 25 juillet 2019. On lira avec un grand intérêt l’article de seppi sur « Les paysans, une cible trop facile » dans La Liberté (journal romand).


Complément du 28 août 2019. On savait que passées les bornes, il n'y a plus de limites, on lira cet article de seppi, Agris = nazis... l'agribashing, ça suffit !