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mardi 2 juillet 2019

A la recherche du temps et de l'argent où il y aura des solutions possibles alternatives aux pesticides …


Photo issue du film d'Alfred Hichcock, La mort aux trousses.
Dans un article intitulé, « L’Anses lance une évaluation comparative du glyphosate avec les alternatives disponibles : L’huile de coude bio est-elle un sérieux candidat ? », j’avais tenté d’être constructif et cet article avait été le plus lu parmi ceux qui sont parus sur ce blog, très étonnant ?

Toujours dans le but d’aider l’Anses, voici une proposition de nos amis suisses qui se sont penchés sur le sujet, nul doute que l’agence en tiendra le plus grand compte …

Selon l'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) Suisse, s’agissant des pesticides: seules les solutions systémiques mènent à une issue.

Voici le bilan en quatre points, étayé par les chiffres et les travaux de recherche les plus récents:

Premièrement, « Le potentiel de réduction des pesticides chimiques de synthèse est fort ».
Des étapes partielles sont immédiatement réalisables. Les pratiques et recherches en agriculture biologique montrent que les herbicides peuvent être complètement remplacés grâce aux machines les plus modernes, aux cultures associées et aux couverts végétaux. « Agriculture suisse sans herbicides » serait une vision intéressante pour la pratique, l’exclusivité sur le marché et la politique agricole.
Deuxièmement, « Des solutions praticables et durables sont des solutions au sein du système ».
Une protection préventive des plantes n’est pas praticable sans des effets systémiques obtenus grâce aux rotations des cultures diversifiées, cultures associées, jachères fleuries et haies, bandes fleuries ou populations résiduelles d’adventices n’ayant pas d’incidence sur le rendement. Ce sens des réalités agronomiques doit remplacer les promesses de solutions faciles basées sur des pesticides.
Troisièmement, « Sans le choix de variétés adaptées au site et la sélection de nouvelles variétés, on ne peut faire face à des problèmes phytosanitaires plus complexes, en particulier en cultures spéciales ».
L’obtention de nouvelles variétés nécessite du temps et de l’argent. C’est aussi le cas pour les projets de sélection réalisés par le FiBL, par exemple ceux qui portent sur une meilleure résistance des pommes aux maladies ou sur la tolérance du coton à l’égard des Hepialidae et des insectes suceurs, grâce à la sélection participative en Inde.
Quatrièmement, « Le développement de mesures directes, alternatives et sans produits chimiques est particulièrement coûteux ».
En Suisse, aussi bien le FiBL qu’Agroscope mènent depuis 30 ans des recherches sur la protection directe des plantes sans pesticides chimiques de synthèse. Il existe une multitude de solutions possibles, comme par exemple les ennemis naturels (insectes, virus, nématodes), les extraits de plantes ou les matériaux naturels (minéraux argileux, extraits de lait, etc.). En faire des produits phytosanitaires standardisés coûte extrêmement cher.
Et le communiqué d’ajouter que le débat public sur les pesticides donne ses premiers résultats et que, désormais, dans l’Union européenne, la moitié des demandes d’autorisations pour de nouvelles matières actives concernent des produits phytosanitaires biologiques. « Le développement de méthodes préventives et directes de protection des plantes est urgent pour pouvoir compenser les diminutions de rendement dues au renoncement aux pesticides. Le financement des travaux de recherche et de développement au FiBL – rendu possible grâce à des mandats des gouvernements suisse, autrichien, allemand et de l’Union européenne ainsi que de fondations d’utilité publique et d’entreprises innovantes – apporte une amélioration permanente de la sécurité du rendement en agriculture, de l’environnement et de la qualité des aliments », insiste le communiqué qui souligne l’importance de développer une collaboration avec des partenaires de l’industrie.

A suivre ... mais il faudrait aussi que l'agriculture biologique se débarrasse de ses propres pesticides ... mais ceci est une tout autre histoire ...

mercredi 6 mars 2019

S'agissant des produits phytosanitaires, effectivement la Suisse n'est pas la France !

Comme souvent avec nos amis suisses par rapport avec ce qui se passe en France, pas d'idéologie concernant les produits phytosanitaires, pas d'injection, pas d'incantation, pas de pression avec des dates butoirs impossible à réaliser, mais un travail tranquille qui permet vérifier le résultat … car la méthode est là ...
Page d'accueil du site Glypphosate.gouv.fr qui a désormais disparu de lui même ...
Ainsi « L’Office fédéral de l’agriculture OFAG a publié les statistiques de ventes des produits phytosanitaires pour la période 2008 à 2017. La quantité totale de produits phytosanitaires commercialisées est en diminution depuis 2013. La baisse est particulièrement marquée pour les herbicides en général et le glyphosate en particulier dont les ventes ont diminué de 45% depuis 2008. La quantité de produits utilisables uniquement dans l’agriculture conventionnelle est en diminution tandis que celle des produits utilisables en agriculture biologique et conventionnelle est en augmentation. »
Une analyse détaillée des chiffres permet quelques constatations intéressantes. Ainsi entre 2008 et 2017, les quantités commercialisées d’herbicides ont diminué de 250 tonnes, ce qui représentent une réduction de 29 %. Une grande partie de cette réduction peut être attribuée aux quantités commercialisées de glyphosate qui ont baissé de 45 % pour atteindre 186 tonnes en 2017. L’utilisation de plus en plus fréquente de technique de lutte mécanique contre les mauvaises herbes est également une explication probable du recul de l’utilisation des herbicides.
Substances actives utilisables dans l’agriculture biologique en hausse

Les ventes des substances actives utilisables en agriculture biologiques ont augmenté de 40 % depuis 2008, passant de 600 tonnes en 2008 à 840 tonnes en 2017. Cette augmentation est en partie expliquée par l’augmentation de la surface agricole consacrée à l’agriculture biologique ces dix dernières années (+33 %). Elle peut également s’expliquer par le recours plus fréquent à ces produits par le reste des agriculteurs en lieu et place des autres produits phytosanitaires. 

Produits les plus commercialisés

Parmi les dix substances actives les plus vendues, le cuivre, l’huile de paraffine, l’huile de colza et le souffre peuvent être utilisés en agriculture biologique et dans les cultures conventionnelles. Le glyphosate (herbicide), le folpet (fongicide en viticulture), le mancozèbe (fongicide, pommes de terre), le chlorothalonil (fongicide céréales et cultures maraîchères), le métamitron (herbicide, betteraves sucrières), le captan (fongicide en arboriculture) complètent ce groupe des 10 substances les plus commercialisées en Suisse.

Par ailleurs, contrairement à la France, son président, le gouvernement et les bien pensants post modernes, « Le Conseil fédéral propose au Parlement de rejeter l’initiative populaire « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse » sans lui opposer de contre-projet. Dans son message adopté le 27 février 2019, il reconnaît les préoccupations exprimées à travers l’initiative. Cependant, la Confédération a déjà entrepris de gros efforts pour réduire les risques liés aux pesticides avec le plan d’action sur les produits phytosanitaires. Dans le cadre de la Politique agricole à partir de 2022, ces efforts seront intensifiés par des mesures efficaces et adaptées à la pratique. »
L’initiative populaire vise à réduire les risques et l’utilisation des pesticides, répondant ainsi à une préoccupation largement répandue dans la population. Le Conseil fédéral en est conscient et a donc adopté le plan d’action sur les produits phytosanitaires le 6 septembre 2017. L’objectif est de réduire les applications de ces produits et les risques qui y sont liés. Dans le cadre de la politique agricole à partir de 2022, un train de mesures supplémentaires est prévu comme alternative à l’initiative pour une eau potable propre.
L’acceptation de l’initiative populaire aurait des conséquences préjudiciables de grande ampleur pour l’agriculture suisse, l’industrie alimentaire et la sécurité des denrées alimentaires. Il manquerait des moyens efficaces pour protéger les cultures et les récoltes agricoles. L’interdiction des biocides de synthèse dans les étables ainsi que dans la transformation et le stockage des denrées alimentaires compliqueraient le respect des règles d’hygiène et la sécurité des denrées alimentaires. Il faudrait s’attendre à des coûts de production plus élevés et à des aliments plus chers. Cela réduirait la diversité de l’offre alimentaire suisse et favoriserait le tourisme d’achat. Enfin, une interdiction générale des importations de produits fabriqués avec des pesticides de synthèse ne serait guère compatible avec le droit de l’OMC et les engagements contractés dans le cadre des accords commerciaux.
Tout cela et bien loin de l'idéologie actuelle en France, d'ailleurs, le site http://www.glyphosate.gouv.fr/ n'existe plus, il a été remplacé par des témoignages recueillis dont trois agriculteurs et trois lycées agricoles … c'est dire le succès de l'opération idéologique.

vendredi 22 février 2019

France : Plan annuel de contrôle pour l’agriculture biologique, taux d'anomalie de 28%

Le plan annuel de contrôle pour l’agriculture biologique a été publié par la DGCCRF le 21/02/2019. Cel concerne les contrôles réalisés en … 2017 !

Événement assez rare pour être signalé, la DGCCRF nous indique qu'elle a effectué plus de contrôles en 2017 qu'en 2016, 1624 établissements versus 1381.

Plus d'établissements mais plus d'avertissements, 449 en 2017 versus 328 en 2016, mais aussi 169 injonctions (mesures de police administrative) et 60 procès-verbaux en 2017 étaient imputables au non-respect de la réglementation relative à l’agriculture biologique, tout augmente avec l'agriculture biologique ...

La DGGCRF nous explique :
Ce plan annuel de contrôle a pour objet de vérifier le respect des dispositions du règlement n°834/2007 pour la mise sur le marché des produits présentés comme issus de l’agriculture biologique. En 2017 1 624 opérateurs ont été contrôlés, pour un taux d’anomalie de 28 %. Les autres cas portent sur le non-respect de la réglementation générale (hygiène, facturation, information sur les prix, etc.).

Pour atténuer le bilan, la DGGCRF note que les actions correspondant au(x) contrôle(s) d’un point de la réglementation et plusieurs actions sont généralement réalisées dans un même établissement.

Ainsi sur les 1624 établissements , il y a eu :
Plus de 3 600 actions de contrôle ont été menées dans le cadre de cette enquête. Le taux d’anomalie se stabilise à un niveau équivalent aux trois années précédentes (19 %).

Un taux d'anomalie en début d'article de 28% qui devient un taux d'anomalie de 19%, il n'y a que la DGCCRF pour nous dire cela ...

ComplémentLa part des français qui ont consommé des produits bio dans l'année est passé de 92% à 88% entre 2017 et 2018, avec une baisse de la part de consommateurs quotidiens de 16% à 12%, selon des chiffres publiés par l'Agence Bio le 21 février.

vendredi 8 février 2019

Etats-Unis : Quand l'industrie du bio se voit menacer par les cultures hydroponiques et aquaponiques

Dans un article du Figaro du 18 janvier 2019, Paul Ariès : « Le véganisme est le cheval de Troie des biotechnologies alimentaires », il était rapporté ce qui suit … et bien entendu, l'interview est à lire en intégralité ...
Le véganisme est le cache-sexe du courant dit de la libération animale ou de l'égalité animale. Ces fantasmes végans sont d'autant plus en phase avec notre modernité que nous avons largement perdu tout contact avec la nature, c'est pourquoi la pensée végane est d'abord une pensée urbaine, et qu'ils coïncident aussi avec les stratégies alimentaires des grands groupes économiques. Les végans sont les idiots utiles des fausses viandes, des faux fromages, des faux laits qui vont bientôt envahir nos étals, avec, par exemple, de la fausse viande réalisée à partir de cellules-souches. Un consortium fort de 2,2 billions de dollars entend imposer avec Jérémy Coller ces «fausses viandes». Tout est prêt: les brevets, les capitaux, l'acceptabilité, on calcule déjà le retour sur investissement! Si l'idéologie végane n'existait pas, le secteur de l'industrie agro-alimentaire devrait l'inventer.
C'est dans ce contexte que voici qu'aux Etats-Unis, « L'industrie du bio n'approuve pas chaleureusement les producteurs hydroponiques et aquaponiques », source article de Dan Flynn paru le 8 février dans Food Safety News.

L'hydroponie ou culture hydroponique est une agriculture hors-sol. L'aquaponique associe l'élevage de poissons et la culture de plantes en circuit (presque) fermé. 

Certains produits frais provenant de producteurs hydroponiques ont été approuvés et sont vendus sous le label bio de l’USDA, mais les agriculteurs qui cultivent leurs cultures bio dans le sol n’aiment pas la concurrence.

Il y a deux semaines, le litigieux Center for Food Safety (CFS) a déposé une requête en faveur de l’élaboration de règles auprès du ministère américain de l’agriculture (USDA), exigeant de nouvelles réglementations interdisant la certification bio à la production issue de l’agriculture hydroponique. La pétition de 22 pages demande également à l'USDA de révoquer toute certification bio existante précédemment délivrée aux exploitations hydroponiques.

La sécurité des aliments ne joue aucun rôle dans la pétition. La culture hydroponique n’a pas de sol, elle est donc un peu embarrassée car elle ne fournit pas d’échantillons de sol comme mesure de la conformité aux analyses. Le CSF souligne que la réglementation issue de l'Organic Foods Production Act (OFPA) de 1990 « suggèrent systématiquement des échantillons de sol comme mesure de vérification de la conformité ».

Les agents qui examinent les opérations dans le cadre du processus de certification bio de l’USDA « doivent effectuer des tests périodiques de résidus de produits agricoles », avec des échantillons de sol comme méthode d'analyse, indique la pétition de CFS. « De nombreux systèmes hydroponiques ne contiendraient pas de sol pour l'échantillonnage, comme le suggère la règlements de l'OFPA. »

Les producteurs hydroponiques, aquaponiques et aéroponiques peuvent actuellement obtenir une certification bio. L'USDA l'autorise dans la mesure où le certificateur peut démontrer qu'il est conforme à la norme bio. Un fournisseur de l'industrie dit que la culture hydroponique, par définition, est une méthode de culture de plantes dans une solution riche en nutriments à base d'eau qui n'utilise pas de sol. A la place, les racines de plantes se nourrissent d'une solution nutritive avec accès à l'oxygène.

Il y a un an, l'Agriculture Marketing Service (AMS) de l'USDA avait tenté de résoudre certains problèmes liés à la certification biologique des activités de la culture hydroponique et aéroponique. L’action de l’AMS intervient après que le National Organic Standards Board (NOSB) de l’USDA ait recommandé que l’on interdise aux systèmes autres que les sols de s'appeler production biologique. L'USDA a brièvement réfléchi à cette question avant de dire « merci, mais pas merci » au NOSB pour la recommandation.

L'aquaponique se réfère à la culture de graines dans un système avec des poissons d'élevage qui fournissent des nutriments pour les plantes. Les producteurs de serre et les agriculteurs urbains utilisant des systèmes de culture verticale utilisent des méthodes hydroponiques et aéroponiques, le tout sans sol. Le secteur de l’agriculture bio fait l’objet de débats autour de ces méthodes hydroponiques depuis près d’une décennie.

Le CFS souhaite une interdiction totale des activités hydroponiques d’être autorisées à utiliser le label bio de l’USDA. Il affirme que les systèmes de production hydroponiques qui n'utilisent pas de sol ne respectent pas les normes biologiques fédérales et violent les pratiques biologiques, qui exigent que l'agriculture biologique comprenne l'amélioration des sols et la conservation de la biodiversité.

Plus d'une douzaine d'autres agriculteurs, consommateurs, distributeirs et organismes de certification biologiques, dont l'Organic Farmers Association, la Northeast Organic Dairy Producers Alliance (NODPA), PCC Community Markets et le Cornucopia Institute se sont joints à la pétition.

« Décrire les opérations méga-hydroponiques comme 'biologiques' est contraire au texte et aux principes de base de la norme biologique. Nous sommes actuellement aux prises avec une bataille acharnée pour l'avenir de l'agriculture biologique. Nous sommes aux côtés des agriculteurs et des consommateurs de produits biologiques qui estiment que l'étiquette doit conserver son intégrité », a déclaré George Kimbrell, directeur juridique du CFS.

Les pétitionnaires affirment que les consommateurs font confiance au label biologique et paient un supplément pour l'assurance qu'il indique un moyen plus sain et plus écologique de produire les aliments qu'ils achètent.

Depuis que le label fédéral Certified Organic a été introduit il y a plus de 20 ans, le CFS affirme que le marché des aliments biologiques a connu une croissance exponentielle et qu'il s'agit désormais d'une industrie de 60 milliards de dollars dans laquelle des sociétés multinationales ont acheté des marques biologiques et sont en concurrence avec de petits producteurs d'aliments qui utilisent des méthodes respectueuses de l'environnement. .

« Permettre aux systèmes hydroponiques d'être certifiés bio compromet les moyens de subsistance des agriculteurs biologiques qui s'efforcent de préserver un sol sain comme fondement de leurs exploitations », a déclaré Kate Mendenhall de l'Organic Farmers Association. « Les producteurs hydroponiques bénéficiant du label bio sans rien faire pour le sol portent atteinte à la norme et mettent tous les agriculteurs biologiques basés sur le sol dans un désavantage économique insoutenable. »

La pétition affirme que l’agriculture biologique a traditionnellement été définie comme s’appuyant sur les exigences du sol, telles que l’amélioration de la fertilité du sol, l’amélioration de la qualité du sol et l’utilisation de méthodes agricoles respectueuses de l’environnement, telles que le travail du sol et la rotation des cultures.

L’USDA continue d’autoriser les cultures hydroponiques, ce qui va à l’encontre de la recommandation de l’avis consultatif du NOSB selon laquelle la certification bio ne devrait pas être étendue aux méthodes de culture hors sol.

Le Canada et le Mexique interdisent la culture hydroponique pour les produits bio et le Parlement européen a voté en faveur de la suppression de la certification bio des produits hydroponiques en avril 2018.

« Les lobbyistes du secteur agroalimentaire travaillent depuis des décennies pour assouplir les normes du bio », a déclaré Mark Kastel, directeur exécutif du Cornucopia Institute. « Dans ce cas, la gestion prudente de la fertilité des sols est non seulement un précepte philosophique, mais aussi codifié dans le droit fédéral. »
Et bien que le CFS réussisse souvent avec ses stratégies juridiques, la pétition actuelle à l'USDA pourrait ne pas aller très loin. Jennifer Tucker, l'administrateur adjoint du National Organic Program de l'USDA, a récemment déclaré que la certification bio des activités hydroponiques était « une question résolue ».

« L’année dernière, nous avons publié un bulletin d’information (newsletter électronique) qui indiquait que la culture hydroponique était autorisée depuis le début du programme et qu’elle a été toujours autorisée », a déclaré Tucker. « Nous considérons que c'est un problème réglé. »

The Packer, la publication du secteur des produits de base, fruits et légumes, a rendu compte des commentaires de Tucker lors de la Global Organic Produce Expo 2019.

« Il existe certains certificateurs qui certifient la culture hydroponique, et d'autres non. ils sont tous liés par un ensemble de réglementations communes », a ajouté Tucker.

samedi 19 janvier 2019

Rappel d'un produit bio, entre marketing et sécurité des aliments

La DGCCRF nous informe le 18 janvier 2019 d'un « Avis de rappel des amandes grillées tamari de marque Natur'Inov »

- Nom du produit : Amandes grillées tamari 150g
- Marque : Natur'Inov
- Lot : 0018132
- DDM au 13/12/2019
- Risque : Allergène - Présence d’arachides non déclarées sur l’étiquetage.

Rien que très banal me dire-vous, mais le propos est ailleurs sur le site Internet de Natur'inov où l'on a, me semble-t-il, un bon exemple du marketing du bio qu'a bien analysé Gil Rivière-Wekstein dans Bio : fausses promesses et vrai marketing … jugez plutôt ...

On apprends donc sur ce site Internet de Natur'inov,
Une gamme de superfruits, fruits secs, fruits séchés et mélanges de fruits, natures, sucrés ou salés pour répondre à la demande croissante de produits originaux dans la famille des superfruits et des fruits secs.
Et je suppose que ces superfruits ont des super pouvoirs …

Du rappel proprement dit, il n'en est pas fait mention sur le site internet, mais on a droit en tant que consommateur à des garanties ...
Je suggère d'ajouter une garantie n°6, « Informer le consommateur - Nous nous engageons »

vendredi 4 janvier 2019

Il était une fois les aventures des vilains pesticides de synthèse et les gentils pesticides « bio »


Une bien curieuse affichette  est paru dans les magasins Intermarché …
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Ce n’est que l'énième avatar ou remake du combat entre les vilains pesticides (forcément de synthèse) et les gentils pesticides 'naturels' ou bio (forcément non toxiques voire sains) !

Le blog Ravijen rapporte dans son excellent article, Pourquoi je ne signerai pas l’appel de M. Nicolino
Extraits,
Interdire tous les produits phytosanitaires parce que certains ont des effets négatifs, relève du même niveau d’amalgame que d’interdire tous les médicaments parce que certains se sont révélés avoir des effets secondaires. 
… il faut Interdire les produits dont l’usage est dangereux (cancérogènes, polluants persistants), ou avec des impacts importants sur le climat et la biodiversité, quand les faits sont reconnus par le consensus scientifique. Oui, Bien sûr.
Mais la dichotomie chimique/naturel, n’a aucun sens. 
L’opposition synthèse/naturel.

Un produit bio serait il forcément au dessus de tout soupçon ? Cela part du présupposé que seuls les produits de synthèse auraient des effets négatifs sur la santé et sur les écosystèmes. Qu’un produit, ou une méthode naturelle serait sans danger.

Il n’y a pas de différence fondamentale entre une molécule d’origine naturelle ou de synthèse. Il faut regarder les impacts de la production et de l’usage de chaque molécule. 
Et pourtant que fait cette affichette, si ce n'est mettre en opposition les « vilains » pesticides et les « gentils » produits bio …
Les pesticides « bio » ne sont pas anodins : Prenons deux exemples. 
La bouillie bordelaiseLa bouillie bordelaise est un mélange de sulfate de cuivre hydraté (CuSO4,5H2O), et de chaux éteinte (Ca(OH)2).
Je vous laisse lire le contenu très documenté de l’article concernant le rôle du cuivre et je vous suggère de lire une des références mentionnées, un article paru dans Libération du 29 août 2018 qui cite Françoise Weber, directrice générale déléguée aux produits réglementés à l’Anses.

Je vous conseille aussi d’écouter la vidéo d’Emmanuelle Ducros, On a un problème avec le cu.
Le pyrèthre. Le « pyrèthre » (un mélanges de six esters, les pyréthrines) est un insecticide utilisé en agriculture biologique.

Il est présent dans des spécialités comme le « Pyrévert » et la dose d’emploi préconisée par passage est de 30 g/ha. L’agriculture biologique accepte 3 passages par culture !


Le pyrèthre est « Bio », parce que issu d’une plante. Est ce suffisant pour fermer les yeux sur les surfaces que cela représente au détriment de cultures vivrières ?
Faut-il préciser, que l’étiquette « bio » ne suffit pas à rendre ce produit inoffensif pour les abeilles ? Réponse : non. Ce produit est dangereux pour les abeilles.
Il existe une alternative ….  de synthèse.
La perméthrine est un ester pyréthrinoïde. Ce produit a été classé par l’OMS comme une substance indispensable à l’avenir de l’humanité. Il y a aussi la deltaméthrine dont la biodégradabilité et les effets sur la santé sont identiques aux pyréthrines extraites de plantes.
Enfin si la synthèse chimique de molécules émet en moyenne 6 kg CO2 eq/Kg de produit, le transport par avion depuis la Tanzanie (7 200 km) représente à lui seul 18 kg de CO2/kg.
Et l'article blog Ravijen de conclure,

Retirer un certain nombre de matières actives nuisibles de la circulation est évidemment nécessaire. Cela est d’ailleurs déjà le cas. Des molécules sont retirées de la commercialisation tous les ans. Mais ces retraits doivent aussi concerner l’agriculture biologique. Comment expliquera-t-on le renouvellement d’homologation de la bouillie bordelaise, autrement que par des actions de lobbying qui n’ont rien à envier à celle de Monsanto ?
Une autre question essentielle : Que fera t-on quand nous aurons interdit tous les pesticides de synthèse sans distinction, et que malgré tout, les insectes continueront à disparaître ?
NB : On lira Les pesticides chimiques pour les jardiniers amateurs sont désormais interdits, publié le 3 janvier 2019 sur le site du ministère de l'agriculture. Heureusement, certains ont fait des 'réserves' et on peut en acheter ailleurs qu'en France, libre circulation des produits dans l'UE ...

Complément du 6 janvier 2019. On lira l'article de seppi, Les aliments biologiques sont pires pour le climat, d'après un communiqué de l'Ecole polytechnique Chalmers de Suède.