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jeudi 19 décembre 2019

Contaminants chimiques des aliments : L'Anses remet son rapport aux autorités sanitaires et recommande de renforcer des contrôles


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’Anses s’est intéressé comme c’est son rôle à la « Contamination des aliments et l’Anses propose des contrôles mieux ciblés pour plus d’efficacité ».
L’Anses a conduit une expertise du dispositif de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques dans l’alimentation mené en France entre 2010 et 2014. Sur la base d’une évaluation des risques, elle constate que, pour une large part, le dispositif répond aux problématiques sanitaires. Des pistes d’amélioration ont également été proposées qui permettront aux pouvoirs publics de concentrer les efforts de surveillance et de contrôle pour la collecte de données en fonction des risques, afin de toujours mieux garantir la sécurité des consommateurs.

En France, les denrées alimentaires sont en permanence surveillées à travers les plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Ces plans constituent un outil essentiel de la sécurité sanitaire des aliments et sont encadrés par la réglementation européenne. La révision de cette règlementation va donner aux Etats membres plus de latitude dans le choix et l’organisation des contrôles.

La phrase « les denrées alimentaires sont en permanence surveillées » mériterait d’être nuancée … si on lit les résultats des PSPC régulièrement ...
L’Anses a été saisie le 14 août 2015 par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la santé pour la réalisation de l’expertise suivante : saisine relative à l'optimisation des plans de surveillance et de contrôles officiels de la contamination chimique des denrées alimentaires à toutes les étapes de la chaîne alimentaire (hors alimentation pour animaux et eau) (saisine n°2015-SA-0187).

On peut en préambule dans l’avis de l’Anses,
l’évolution des contrôles officiels des substances chimiques dans les denrées alimentaires gagne à être envisagée au regard d’une analyse de risque intégrée au niveau national tenant compte de la diversité des contaminants et des matrices alimentaires contribuant à l’exposition du consommateur.
Il s’agit aujourd’hui, pour l’administration, d’optimiser le rapport coût de la surveillance/bénéfice sanitaire tout en maintenant un niveau élevé de sécurité du consommateur. Cette optimisation est par ailleurs cruciale dans un contexte de réduction des effectifs et des interventions des services d’inspection.
Les administrations en charge de la gestion des risques sanitaires liés aux denrées alimentaires souhaitent, dans le cadre du plan d’action mis en oeuvre suite au rapport du CIMAP, étudier les différents paramètres des plans de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques permettant d’optimiser le niveau de sécurité sanitaire, à moyens constants, pour les autorités de contrôles.

Même l'Anses prend acte de la baisse des effectifs d'inspection ...
Recommandations de l’Anses

L’Agence fait des propositions pour améliorer les PSPC, en listant les paramètres susceptibles d’être optimisés et en tenant compte de la complémentarité avec les autres outils de contrôle existants.
Le dispositif de surveillance de la contamination chimique des aliments (par exemple les éléments traces métalliques dans le lait) est considéré comme pertinent et répondant aux problématiques sanitaires et réglementaires, dans près des trois quarts des cas considérés (74,3%).
Dans 16,8% des cas, notamment pour les métaux lourds dans certains poissons et fruits de mer, les mycotoxines dans les légumineuses et les fruits à coque, l’acrylamide dans des snacks et desserts, céréales et produits céréaliers, l’Anses recommande de le renforcer.
En ce qui concerne les substances non réglementées, les recommandations vont dans le sens d’un allègement de la surveillance dans 66% des cas pour concentrer les efforts sur 26,1 % des couples substances/aliments non réglementés mais préoccupants, telles les PCB/PCDD/F (des dioxines, furanes et produits chlorés) dans les œufs et ovo produits, ou le nitrate dans les fruits et leurs dérivés.
L’Agence recommande par ailleurs, de réglementer certains couples de substances chimiques et d’aliments. C’est le cas, par exemple, des PCB/PCDD/F dans les produits carnés, des phytotoxines dans les légumineuses et fruits à coque, de certains composés perfluorés dans les viandes et produits carnés, poissons et fruits de mer, œufs et produits dérivés, laits et produits laitiers.

Commentaires. Dans la conclusion, « L’Anses souligne les limites liées à la qualité des données PS/PC disponibles qui empêchent une description parfaite de l’état de contamination de la chaîne alimentaire. »

Y’a donc pas mal de boulot pour les demandeurs précités en perspective …

Et aussi,
L’Anses rappelle que ces conclusions, fondées sur l’existence d’une documentation des risques et des dangers, ne sont pas à même d’intégrer les dangers émergents. Ces derniers requièrent, du fait du manque de connaissances sur les expositions et impacts sanitaires de ces dangers, une approche et des moyens dédiés. Cela passe notamment par la veille, le recueil de signaux par des réseaux structurés de vigilance,

lundi 9 décembre 2019

Le rapport sur l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments sera-t-il remis aux calendes grecques ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Dans le communiqué précité signé par quatre ministres, ministre de l'intérieur, ministre de l'agriculture et de l'alimentation, ministre des solidarités et de la santé et ministre de l'économie et des finances il était dit,
La sécurité sanitaire de notre alimentation est une mission de service public majeure, que le Gouvernement souhaite renforcer. Il s’agit à la fois d’un enjeu de santé publique, mais aussi de développement économique et de rayonnement international.
La sécurité sanitaire des aliments fait intervenir de nombreux acteurs, au premier rang desquels la direction générale de l’alimentation (DGAL), la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les services déconcentrés de l’État, les entités publiques chargées de la vigilance, de l’évaluation, de l’élaboration des politiques publiques et de la réglementation ainsi que de la mise en œuvre des contrôles et de la gestion des alertes et des entreprises.
Plusieurs épisodes récents ont montré que l’organisation de cette mission pouvait être encore améliorée, afin notamment de mieux répondre aux attentes légitimes des consommateurs et des citoyens.
... le Gouvernement souhaite que soient approfondies les voies permettant d’améliorer l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire, en particulier au regard de critères d’efficacité et d’efficience, de clarté et de lisibilité, en lançant une mission inter-inspections dont le rapport devra être remis à l’été.

La question est donc simple : s’agit-il de l’été 2019 ou de l’été 2020 ?

S’il s’agit de l’été 2010, pas de souci ou de retard à avoir sur la rédaction du rapport.

S’il s’agit de l’été 2019, je précise que nous allons bientôt entrer en hiver, et le rapport n’est toujours pas disponible, il est vrai que l’été n’est pas une période propice à la rédaction d’un rapport ...

Wikipédia nous apprend que « Renvoyer aux calendes grecques » (Ad kalendas graecas) signifie « repousser indéfiniment la réalisation d'une action ». En effet, les Grecs n'ayant jamais eu de calendes, l'expression fait référence à une date inconnue. Les calendes grecques, tout comme la Saint-Glinglin, évoquent de manière ironique une date qui semble fixée mais qui en fin de compte n'aura jamais lieu.

Sans aucune ironie, la question mérite d’être posée car on ne comprendrait pas pourquoi il y aurait du retard sur une question aussi importante que « l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments ».

lundi 11 novembre 2019

De l'application des mesures de prévention et de maîtrise de l'influenza aviaire prises par la France, vue par un audit de la DG Santé de l'UE


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Voici le résumé du rapport final de l’audit réalisé par la DG Santé de l’UE en France du 19 mars 2019 au 27 mars 2019 afin d’évaluer l’application de mesures de prévention et de maîtrise de l'influenza aviaire.

Ce rapport décrit les résultats d’un audit réalisé en France du 19 au 27 mars 2019 en tant que composante du programme d'audit publié par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire.
L’audit avait pour objectif d’évaluer l’application des mesures de l’UE p pour contrôler les foyers d’influenza aviaire. L’équipe d’audit a porté une attention particulière à:
  • l'efficacité (en termes de mise en œuvre) des mesures prises dans les populations de volailles affectées ;
  • la mise en œuvre du plan d'urgence applicable ;
  • le respect des règles concernant l'expédition pour le commerce intra-UE de lots de volailles vivantes, poussins d'un jour et œufs à couver.
Au moment des foyers d'influenza aviaire hautement pathogène en 2016/17, le système de préparation aux situations d’urgence relatives à la santé animale en France n’était pas apte à réagir efficacement et rapidement aux défis de cette crise. Les faiblesses de certaines composantes du système, que les autorités connaissaient depuis novembre 2014, a contribué à exacerber les difficultés inhérentes au contrôle de la maladie dans une zone de très forte densité de volailles où la sensibilisation et l’application de mesures préventives liées à la maladie ont longtemps été négligées.

L’absence d’investigations épidémiologiques ainsi que l’incapacité du laboratoire à faire face à l’augmentation des demandes d'échantillons a privé les autorités des informations nécessaires pour anticiper les foyers et à prendre les mesures de contrôle appropriées.

Les autorités compétentes aux niveaux national, régional et départemental ainsi que l'industrie touchées par les foyers ont analysé les facteurs qui ont affecté la dynamique et la taille des foyers, et ceux qui ont empêché une réponse plus efficace.

Les leçons apprises ont déjà amélioré de nombreux composantes du système de préparation aux urgences en matière de santé animale, les règles de prévention de la maladie tout au long de la chaîne de production dans l’industrie du foie gras et ont optimisé surveillance de l'influenza aviaire.

Malgré les difficultés rencontrées dans la gestion de les foyers, les autorités ont correctement atténuer les risques de transmission de la maladie à d’autres États membres.

Le rapport contient des recommandations aux autorités françaises compétentes en vue de rectifier les lacunes identifiées et l'amélioration de la mise en œuvre des mesures de maîtrise.

Les réponses des autorités compétentes aux recommandations du rapport d’audit sont ici.


Sur ce sujet, on lira « Comment sont gérées les crises sanitaires ? » dans « Santé animale : le rôle du Chef des services vétérinaires », source ministère de l’agriculture du 21 mars 2019.

dimanche 10 novembre 2019

En France, le terme 'toxi-inffection alimentaire collective', c'est pas bien, lui préférer ‘troubles digestifs’ ou ‘gastro-entérites aiguës’


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Selon le Courrier Picard du 8 novembre 2019, « Gastro ou intoxication alimentaire pour 150 jeunes de Corbie? ».
153 personnes ayant déjeuné à la cantine du collège mardi midi ont été prises de maux de tête et de vomissements. Des analyses sont en cours. 
En pleine épidémie de gastro-entérite, 150 élèves scolarisés depuis la maternelle jusqu’au lycée et ayant déjeuné mardi 5 novembre à midi à la cantine du collège Sainte-Colette à Corbie, ont été pris de vomissements et de violents maux de tête.

Selon Sentiweb,
En France métropolitaine, la semaine dernière (semaine 44 de 2019 ), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 86 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [73 ; 99]).

Au niveau régional, les taux d’incidences les plus élevés ont été observés en : Normandie (188 [72 ; 304]), Grand Est (166 [107 ; 225]) et Auvergne-Rhône-Alpes (135 [81 ; 189]).

Santé publique de France met désormais toujours les gastro-entérites aiguës dans la rubrique des maladies infectieuses d’origine alimentaires mais aussi dans les maladies hivernales.

J’ai le souvenir que le feu InVS classait les gastro-entérites aiguës dans le « risque infectieux d’origine alimentaire », les gastro-entérites aiguës virales et les toxi-infections alimentaires collectives, comprenne qui pourra ?

Est-ce pour faire baisser artificiellement le nombre de toxi-infection alimentaires collectives en France ?

Comme le rapportait lors d’un épisode similaire il y a quelques années, un courrier à des parents inquiets, disait « une infection gastro-intestinale pouvant être une toxi-infection alimentaire collective ».

En revanche pour cet épisode survenue le mois dernier, une centaine de collégiens et lycéens intoxiqués à la cantine du lycée Clément-Marot de Cahors, nous sommes passés d’une suspicion d’intoxication alimentaire à une procédure TIAC (toxi-infection alimentaire collective) déclenchée. Ouf, tout va bien ...les infections hivernales n’étaient pas encore arrivées …

La confusion peut aussi venir de titre d’informations sanitaires, ainsi en est-il de ce communiqué du ministère de l’agriculture du 12 juillet 2019 évoquant des « Cas de gastroentérites liés à la consommation de coppa contaminée par des salmonelles » pour ensuit indiquer dans l’article que « Plusieurs foyers de toxi-infections alimentaires collectives à Salmonella ont été signalés le 8 juillet dernier aux autorités sanitaires. »

Plus près de nous, France bleu du 1er octobre 2019 signale « Plusieurs cas d'intoxications alimentaires dans le Nord-Isère » et on apprend,
L'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes vient de transmettre un message d'information aux parents d'élèves après plusieurs cas de « troubles digestifs » chez des collégiens. Cela concerne les communes de Charantonay, Beauvoir-de-Marc, et Saint-Geroges d'Espéranche (Isère).
Pourtant,
Lundi 23 septembre, 50 malades, pris de vomissements et de fièvres ont été signalés au collège de Péranche à Saint-Georges d'Espéranche (Isère).  
L'ARS s'empare alors de l'affaire et fait des analyses. C'est bien une salmonelle qui est responsable de la situation mais les analyses ne permettent pas de localiser la source de la contamination.
Le 26 septembre, des laboratoires d'analyses médicales du nord du département signalent à l'ARS 17 nouveaux cas de salmonelles chez des enfants. Des jeunes qui vivent tous du côté de Charantonay, Beauvoir-de-Marc et Saint-Georges d'Espéranche, et qui sont scolarisés dans le secteur. Plusieurs communes ont depuis signalé des absences d'élèves liées à des problèmes digestifs. 

Le terme toxi-infection alimentaire collective ne sera pas prononcée ... et après ça, il ne faut pas s'étonner s'il existe un nombre important de sous déclarations ...

Le souci de ces informations diffusées dans les médias est que l’on ne connaîtra pas la suite, comme si fournir une information supposée nouvelle était une fin en soi et comme il n’y pas de relais d’informations par nos autorités sanitaires …