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jeudi 16 avril 2020

Les vraies failles de notre système de santé


Le Dr Jérôme Marty propose dans Figaro Vox une tribune, mieux que je ne saurais faire, avec ce titre, « Les vraies failles de notre système de santé ».

Voici d’amples extraits ...

La France partait avec de nombreuses longueurs d’avance: un système de santé borné par de nombreuses agences de surveillance, de mesure, de prévoyance. Une administration relais de l’état présente à chaque étage du soin, garante de ses bons usages, de son efficience, sa pertinence, un système hospitalier public et privé et une médecine de ville prête à agir sous le commandement de ces différentes instances. Il n’en était rien…

Dès les premiers jours de la crise du «Covid 19» les dysfonctionnements succédèrent aux dysfonctionnements. Une fois de plus la France allait tomber dans ses travers, bousculée par des dirigeants trop sûrs d’eux. Le Covid 19 ne pouvait l’atteindre… Il y avait très peu de risque qu’il l’atteigne… La France était prête et armée, tout était sous contrôle …

Brique par brique le mur illusoire de protection allait tomber.

Alors que les pays asiatiques nous montraient le chemin et devaient nous faire gagner un temps précieux, ce temps allait être consommé en atermoiements et en ajustements aux possibilités de la nation en lien avec une pénurie que la technostructure allait tout faire pour cacher puis justifier à la population.

La France avait dès lors pris du retard, se mettait alors en place une communication paradoxale de «transparence» puisque censée masquer les manques et les errements, conséquences directes des politiques sanitaires successives et de l’architecture du système. La France était prête, il y avait des stocks de masques, il y avait des commandes en nombre, les masques arrivaient, ils allaient arriver, ils arriveraient, il n’y avait pas besoin de masques de protection respiratoire pour tout une catégorie de soignants, il fallait réserver les moyens de protections à l’hôpital, la ville n’avait pas à être mise à contribution en phase 1 et 2….

Une communication, désormais vidée de tout sens scientifique construite sur le seul manque apparaissait.

(…)

Loin de s’améliorer, le défaut de matériel allait s’aggraver, potentialisé par l’augmentation de l’épidémie. Masques, sur-blouses-charlottes, écrans de protection, sur-chausses, solutés hydroalcoolique, traitements de réanimation, traitement de soins palliatif, tests, écouvillons, réactifs, automates …

Il fallait pourtant soigner, il fallait pourtant combattre, il fallait lutter pour la vie.

Les soignants de toutes régions manifestaient une solidarité, les entreprises de l’agro-alimentaire, les cantines, la grande distribution, les agriculteurs, les carrossiers etc. répondaient à l’appel des soignants pour leur fournir le matériel qui leur faisait défaut. Les entreprises du textile se lançaient dans la confection de masques, une société d’article de sport livrait des masques de plongée à l’utilisation détournée pour les réanimations respiratoires, les collectivités locales se levaient et commandaient des masques et des moyens de protections. Toute cette organisation tenait de la débrouillardise, de la réactivité, de la nécessité…

Face à elle, les agences relais de l’État, l’administration, tentaient à plusieurs reprises de freiner les ardeurs, multipliaient les circulaires de durées de vie limitées puisque tuées par les circulaires suivantes, à un rythme effréné lié au retard irrattrapable pris au début de la crise, à l’adaptation au manque et à son camouflage décidé en haut lieu, et à une déconnexion totale avec la réalité du terrain.

Le Covid 19 par son pouvoir de désorganisation, faisait apparaître la réalité d’un système sanitaire qui avait éliminé le soin de son pilotage et avait livré sa destination à des commandants sans grade, et sans formation, obéisseurs interchangeables, prenant leurs ordres auprès d’un ministère sans pouvoir autre que celui donné par Bercy…

Nous avions jusqu’alors un système de santé, hyperadministré, encadré, normé, surveillé, dirigé, mesuré, orienté par une forteresse non soignante qui paraissait imprenable, le Covid 19 l’avait pulvérisé, ne restait debout que le soin.

Viendra le jour d’après, viendra demain... J’appelle les dirigeants des partis politiques à prendre conscience de l’échec de notre modèle de gouvernement sanitaire.

Complément. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.

La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 

Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.

mardi 24 mars 2020

Opinion : La grande armée de l’agriculture française » Mr le ministre ce sont les politiques qui la sacrifient depuis 30 ans !



Voici le point de vue dans l’Agri du 24 mars de Jean-Paul Pelras, journaliste, écrivain, ancien responsable syndical, ancien agriculteur ruiné par le mépris et l’incompétence de 16 gouvernements, concernant la proposition du ministre de l’agriculture, « La grande armée de l’agriculture française » Mr le ministre ce sont les politiques qui la sacrifient depuis 30 ans !
Il faut être fait d’un bois particulièrement dur pour entendre ça. Pour entendre un ministre de l’Agriculture appeler la Nation à venir soutenir ses paysans quand on a passé, sans jamais être entendu, toute sa vie à dénoncer les compétitions déloyales responsables de l’érosion agricole. Quand on s’est battu comme nous l’avons fait dans le Midi de la France pour dénoncer les importations massives responsables de la déprise de nos territoires, de l’extension des friches et de la disparition, dans l’indifférence générale, de 3 agriculteurs sur 4. Quand il n’y a pas si longtemps le même ministre accompagné d’une présentatrice de téléréalité et de quelques « savants » spécialisés dans l’urbanisme lançait un grand débat citoyen pour demander au peuple son avis sur la gestion de nos campagnes. Oui, je le dis, même si vous trouvez que ce n’est pas le bon moment. Oui je le dis, car je crois, justement, que c’est le bon moment. Parce qu’une fois passée la crise que nous traversons, les environnementalistes seront de retour pour dicter leurs dogmes avec la bénédiction des gouvernements. Parce que vos administrations reviendront avec leurs lois à la con et leurs mesures coercitives qui empêchent l’agriculteur de travailler et laissent aux pays concurrents le soin d’usurper impunément nos marchés. Parce qu’il est un peu facile, comme vous l’avez fait en négligeant le corps médical avant de le sanctifier, de louer le mérite des paysans après les avoir sacrifié !

Dans un temps, « Le ministre de l'Agriculture rappelle que les marchés alimentaires doivent rester ouverts », puis dans un second temps le 23 mars, le Premier ministre annonce « Les marchés ouverts vont être fermés sauf avis contraire des Préfets », tout ça parce qu’à Paris, dans deux ou trois marchés ouverts, les pouvoirs publics ne peuvent pas ou n’ont pas les moyens d’intervenir sans provoquer des troubles certains à l’ordre public … ou bien l’on dira qu’il y a discrimination … hélas la question n’est pas nouvelle ...

Enfin, Dans une vidéo relayée le 23 mars 2020 sur les réseaux sociaux, Jean-Jacques Goldman a modifié les paroles de sa chanson « Il changeait la vie » pour remercier les soignants et les agriculteurs, « tous ceux qui sauvent nos vies ». Source La France Agricole.