Le Dr Jérôme
Marty propose dans Figaro
Vox une tribune, mieux que je ne saurais faire, avec ce
titre, « Les vraies failles de notre système de santé ».
Voici
d’amples extraits ...
La
France partait avec de nombreuses longueurs d’avance: un système
de santé borné par de nombreuses agences de surveillance, de
mesure, de prévoyance. Une administration relais de l’état
présente à chaque étage du soin, garante de ses bons usages, de
son efficience, sa pertinence, un système hospitalier public et
privé et une médecine de ville prête à agir sous le commandement
de ces différentes instances. Il n’en était rien…
Dès
les premiers jours de la crise du «Covid 19» les dysfonctionnements
succédèrent aux dysfonctionnements. Une fois de plus la France
allait tomber dans ses travers, bousculée par des dirigeants trop
sûrs d’eux. Le Covid 19 ne pouvait l’atteindre… Il y avait
très peu de risque qu’il l’atteigne… La France était prête
et armée, tout était sous contrôle …
Brique
par brique le mur illusoire de protection allait tomber.
Alors
que les pays asiatiques nous montraient le chemin et devaient nous
faire gagner un temps précieux, ce temps allait être consommé en
atermoiements et en ajustements aux possibilités de la nation en
lien avec une pénurie que la technostructure allait tout faire pour
cacher puis justifier à la population.
La
France avait dès lors pris du retard, se mettait alors en place une
communication paradoxale de «transparence» puisque censée masquer
les manques et les errements, conséquences directes des politiques
sanitaires successives et de l’architecture du système. La France
était prête, il y avait des stocks de masques, il y avait des
commandes en nombre, les masques arrivaient, ils allaient arriver,
ils arriveraient, il n’y avait pas besoin de masques de protection
respiratoire pour tout une catégorie de soignants, il fallait
réserver les moyens de protections à l’hôpital, la ville n’avait
pas à être mise à contribution en phase 1 et 2….
Une
communication, désormais vidée de tout sens scientifique construite
sur le seul manque apparaissait.
(…)
Loin
de s’améliorer, le défaut de matériel allait s’aggraver,
potentialisé par l’augmentation de l’épidémie. Masques,
sur-blouses-charlottes, écrans de protection, sur-chausses, solutés
hydroalcoolique, traitements de réanimation, traitement de soins
palliatif, tests, écouvillons, réactifs, automates …
Il
fallait pourtant soigner, il fallait pourtant combattre, il fallait
lutter pour la vie.
Les
soignants de toutes régions manifestaient une solidarité, les
entreprises de l’agro-alimentaire, les cantines, la grande
distribution, les agriculteurs, les carrossiers etc. répondaient à
l’appel des soignants pour leur fournir le matériel qui leur
faisait défaut. Les entreprises du textile se lançaient dans la
confection de masques, une société d’article de sport livrait des
masques de plongée à l’utilisation détournée pour les
réanimations respiratoires, les collectivités locales se levaient
et commandaient des masques et des moyens de protections. Toute cette
organisation tenait de la débrouillardise, de la réactivité, de la
nécessité…
Face
à elle, les agences relais de l’État, l’administration,
tentaient à plusieurs reprises de freiner les ardeurs, multipliaient
les circulaires de durées de vie limitées puisque tuées par les
circulaires suivantes, à un rythme effréné lié au retard
irrattrapable pris au début de la crise, à l’adaptation au manque
et à son camouflage décidé en haut lieu, et à une déconnexion
totale avec la réalité du terrain.
Le
Covid 19 par son pouvoir de désorganisation, faisait apparaître la
réalité d’un système sanitaire qui avait éliminé le soin de
son pilotage et avait livré sa destination à des commandants sans
grade, et sans formation, obéisseurs interchangeables, prenant leurs
ordres auprès d’un ministère sans pouvoir autre que celui donné
par Bercy…
Nous
avions jusqu’alors un système de santé, hyperadministré,
encadré, normé, surveillé, dirigé, mesuré, orienté par une
forteresse non soignante qui paraissait imprenable, le Covid 19
l’avait pulvérisé, ne restait debout que le soin.
Viendra
le jour d’après, viendra demain... J’appelle les dirigeants des
partis politiques à prendre conscience de l’échec de notre modèle
de gouvernement sanitaire.
Complément. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.
Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...
A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!!
Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.
Complément. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.
Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...
A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!!
Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.
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