mercredi 5 décembre 2018

Les Américains sont divisés sur le point de savoir si manger des aliments bio améliore la santé


On trouve de tout dans le bio, même une étude qui prétendrait que « Les bienfaits du bio pour la santé : enfin une étude pour le prouver ! »

Cette étude est parue dans Environmental Health de 2017 et dans sa conclusion les auteurs notent :
Ainsi, la production d'aliments bio présente plusieurs avantages documentés et potentiels pour la santé humaine, et une application plus large de ces méthodes de production également dans l'agriculture conventionnelle, par exemple dans la gestion intégrée des nuisibles, bénéficierait donc très probablement à la santé humaine.
Ces résultats doivent être pris avec précaution dans la mesure où les consommateurs de bio tendent, de manière générale, à avoir une alimentation plus équilibrée, ainsi qu’une hygiène de vie plus saine. Nous tenons compte de ces facteurs mais ils ne sont jamais totalement éliminés. 
Sur le sujet du bio, on lira Gill Rivière-Wekstein qui remet en cause les trois promesses du bio : meilleur pour l'environnement, meilleur pour la santé et le bio permet de soutenir le petit agriculteur. On se référera à son livre « bio, fausses promesses et vrai marketing », Ed Le Publieur.

Enfin une enquête souligne que « Les Américains sont divisés sur le point de savoir si consommer des aliments bio améliore la santé », source Pew Research Center du 26 novembre 2018.

Les Américains sont très divisés sur les bienfaits des produits bio pour la santé. Environ 45% des adultes américains déclarent que les fruits et légumes bio sont meilleurs pour vous que les produits cultivés de manière conventionnelle, contre 51% qui affirment que les produits bio ne sont ni meilleurs, ni pires, selon un sondage du Pew Research Center réalisée plus tôt cette année. La part des adultes américains qui déclarent que les produits bio sont meilleurs pour la santé a diminué de 10 % depuis le sondage de 2016.

Cependant, les jeunes restent plus susceptibles que leurs homologues plus âgés de dire que les produits bio sont en meilleure santé que les aliments cultivés de manière conventionnelle.

Environ 54% des 18-29 ans et 47% des 30-49 ans pensent que les fruits et les légumes bio sont généralement meilleurs pour la santé, contre 39% des 65 ans et plus qui disent la même chose. Comme dans l'enquête de 2016, il n'y a pas de différence entre les hommes et les femmes quant à la sécurité des aliments bio.

Ces derniers faits surviennent alors que les consommateurs suivent les débats publics en cours sur la manière dont les aliments que nous consommons peuvent affecter notre santé.

Aujourd’hui, la perception de ce qui constitue un régime « sain » peut être dans l’œil du spectateur, puisque même la Food and Drug Administration se bat avec de nouvelles directives pour lesquelles les produits alimentaires peuvent légalement avoir le marquage « sain » sur l’étiquetage.

Selon un article de Produce Retailer,
  • Parmi les personnes qui disent s'intéresser beaucoup au sujet des modifications génétiques des aliments, 65% pensent que les produits bio sont plus sains.
  • Parmi les personnes qui s'intéressent au sujet du bio, 52% disent que les produits bio sont plus sains.
  • Parmi les personnes qui disent ne pas se soucier du tout du problème, 29% disent que les produits bio sont plus sains.

mardi 4 décembre 2018

Etats-Unis, JBS et la viande hachée bovine : désormais plus de 5 443 tonnes rappelées au cours d’une épidémie à Salmonella Newport


Les chiffres dépassent l'entendement et pourtant ... « JBS élargit son rappel de viande bovine ; il atteint désormais plus de 5 443 tonnes au cours de l'épidémie à Salmonella », source article de Coral Beach paru le 4 décembre 2018 dans Food Safety News.
Pour la troisième fois depuis le 4 octobre, JBS Tolleson Inc. étend son rappel de viande, portant le total à plus de 5 443 tonnes. La viande bovine a été associée à une épidémie à Salmonella qui a rendu malade près de 250 personnes depuis le mois d'août.

Les investigateurs ont découvert que trois patients confirmés, qui avaient de la viande hachée bovine de chez JBS, ne faisaient pas partie du rappel du 4 octobre. Les enquêteurs fédéraux et des Etats poursuivent leur investigation sur la traçabilité et publieront des rappels supplémentaires si nécessaire.

Les responsables de la santé publique ont déclaré que les consommateurs devraient vérifier dans leur maison s’ils ont de la viande hachée bovine rappelée et tout autre viande bovine crue « non intacte ». Le rappel étendu, publié aujourd'hui par le Food Safety Inspection Service (FSIS) de l'USDA, ajoute près de 144 tonnes de viande bovine au rappel de Tolleson, Arizona, filiale de la très grande multinationale du Brésil. JBS. 

« La portée de cet élargissement du rappel inclut désormais des produits réalisés et conditionnés du 26 juillet 2018 au 7 septembre 2018. Le FSIS craint que certains produits ne soient congelés et placés dans des congélateurs. Ces produits doivent être jetés ou retournés au lieu d’achat », indique l’avis de rappel.

Le FSIS a publié et mis à jour des listes de produits et des listes de distributeurs spécifiques ayant reçu la viande bovine rappelée.

Lorsque JBS a lancé son rappel initial le 4 octobre sur le site Internet de l'USDA, 54 personnes dans 12 États américains avaient été confirmées comme ayant une infection à Salmonella Newport, selon l'annonce de l'éclosion par le Centers for Disease Control and Prevention, qui a été également publiée le 4 octobre.

Le 15 novembre, le CDC a annoncé que la souche épidémique de Salmonella avait été confirmée chez 254 personnes réparties dans 25 États. Sur les 168 personnes pour lesquelles des informations ont été rapportées, 59 ont dû être hospitalisées. Cela représente un taux d'hospitalisation de 35%, ce qui est supérieur à la plupart des éclosions à Salmonella. En date du 15 novembre, aucun décès n'avait été confirmé dans le cadre de l'épidémie.

« Les maladies ont débuté à des dates allant du 5 août 2018 au 16 octobre 2018. Les personnes malades sont âgées de moins d'un an à 88 ans, avec un âge médian de 38 ans. Cinquante-six pour cent sont des hommes », selon la dernière mise à jour du CDC du 15 novembre.

D’autres cas de maladies sont susceptibles d’être confirmées en raison du décalage entre l’exposition d’une personne à la bactérie et le moment où son infection est diagnostiquée, confirmée et rapportée aux CDC. Le processus peut prendre quatre semaines ou plus. 

Pour plus d'informations sur l'épidémie et les rappels, veuillez consulter les précédents articles parus dans Food Safety News :

Belgique : Contamination possible par Salmonella Goldcoast d’un certain nombre de produits de viande porc. Quid en France ?


L’AFSCA de Belgique communique le 1er décembre 2018 à propos d’une « Contamination possible par la bactérie Salmonella goldcoast d’un certain nombre de produits à base de viande, suite à la transformation de matières premières potentiellement contaminées : blocage de denrées alimentaires dans 2 entreprises et rappels de produits auprès des consommateurs ».
L’AFSCA a pris connaissance via le système RASFF (Rapid Alert for Food and Feed) et la notification obligatoire que de la viande fraîche utilisée comme matière première était potentiellement porteuses de la bactérie Salmonella goldcoast et avait été livrée à la Belgique depuis les Pays-Bas.


L’Agence alimentaire a ordonné aux entreprises belges concernées d’effectuer le rappel des produits potentiellement concernés auprès des consommateurs. Les marchandises toujours présentes dans les entreprises ont directement été bloquées. A l’heure actuelle, l’AFSCA effectue un suivi minutieux de la situation et prendra toutes les mesures nécessaires dans l’intérêt du consommateur, qu’elle tiendra informé des éventuelles suites.
 Notification via le système d’alerte rapide RASFF.
Les autorités néerlandaises ont signalé via le système RASFF que de la viande fraîche contenant potentiellement la bactérie Salmonella goldcoast avait été livrée à des entreprises belges. 
Les Pays-Bas ont notifié une alerte au RASFF de l’UE le 19 novembre 2018, référence 2018.3332. La suite du communiqué rapporte les mesures prises par l’AFSCA, dont plusieurs rappels, ici et ici.

Une porte-parole de la Commission européenne a déclaré à Food Safety News que les Pays-Bas avaient utilisé les informations fournies par les autorités belges via le RASFF pour retirer des produits du marché.
« Il semble que la contamination ait été la conséquence d’une baisse de la température de l’eau de 68°C à 48°C, créant ainsi des conditions propices au développement de bactéries. »
« L'abattoir a rétabli la température de 68°C », a-t-elle dit.
Salmonella Goldcoast est rare en Europe, mais a été à l'origine d'un foyer d'infection lié à de la charcuterie en 2009-2010 en Italie et à un cas en Hongrie en 2009 imputable à de la viande contaminée, probablement du porc. Au Royaume-Uni, en 2013, une épidémie a été associée à la consommation de bulots.

D’après ce site belge,
Les analyses fournies par les sociétés impliquées n'ont pas encore démontré que les produits étaient contaminés et, d'après les chiffres de l'institut scientifique Sciensano, il n'y a pas eu plus d'infections à la salmonelle détectée en Belgique en 2018 que lors des années précédentes. Cependant, une contamination limitée ne peut être exclue. 
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Comme on peut le voir ci-dessus, la France a été concernée par la distribution de viande porc. Cela étant, ce n’est que le 3 décembre 2018 que les autorités françaises ont demandé des informations aux Pays-Bas via le RASFF, voir ci-dessous, … avec un certain délai donc, comme dans la crise liée au fipronil
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Un communiqué des autorités françaises serait le bienvenu …

L’Anses lance une évaluation comparative du glyphosate avec les alternatives disponibles : L’huile de coude bio est-elle un sérieux candidat ?


Je ne suis pas un spécialiste du glyphosate, loin s’en faut, mais tout de même, je me pose des questions à propos du récent communiqué de l’Anses du 29 novembre 2018, « Glyphosate : l’Anses lance une évaluation comparative avec les alternatives disponibles ».

Comment va procéder l’Anses ?

En effet, je trouve assez comique ce qui va être réalisé par l’Anses, qui sait bien que le glyphosate est autorisé en Europe, mais l’Anses tente ainsi de ne pas trop heurter la susceptibilité gouvernementale française, même si par ailleurs, l’avis de l’Anses sur le caractère cancérogène pour l’homme du glyphosate est, à mon sens, favorable au glyphosate.

On a donc :
Suite à la réapprobation pour cinq ans de la substance active au niveau européen en décembre 2017, l’Anses réévalue les autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate. Pour les produits pour lesquels une demande d’autorisation ou de réautorisation a été déposée, l’Agence effectuera une évaluation comparative avec les alternatives disponibles. Pour chaque produit à base de glyphosate, les usages pour lesquels il existe une alternative répondant aux critères de substitution seront donc interdits. L’Agence vient par ailleurs de notifier aux industriels la fin des autorisations de mise sur le marché de 132 préparations n’ayant pas fait l’objet de demande de renouvellement.

L’Agence vient de lancer l’évaluation de ces demandes sur la base d’une évaluation comparative des produits.


En s’appuyant sur les éléments qui lui seront fournis sur les alternatives disponibles et d’usage courant en France, notamment par l’INRA, l’Anses comparera, pour chaque usage, les produits à base de glyphosate avec les méthodes non chimiques de prévention ou de lutte disponibles. Pour chaque produit à base de glyphosate, les usages pour lesquels il existe une alternative répondant aux critères de substitution seront donc interdits.
Rappelons quelques éléments :

« Pas de solution dans les 3 ans pour toute l’agriculture française », source La France Agricole du 7 juin 2018.
« Je le redis comme je l’ai dit à l’Assemblée nationale, il ne faut pas se bercer d’illusion, lance Philippe Mauguin, le PDG de l’Inra auditionné le 6 juin 2018 par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Je ne vais pas vous raconter d’histoires, et lever toute ambiguïté, s’il y en avait. On ne va pas trouver une solution qui s’appliquerait à toute l’agriculture française dans les 3 ans. »
On lira surtout, Alternative au glyphosate… ah bon?

Dans le but d’aider l’Anses, j’ai procédé à une très rapide revue des alternatives disponibles et voici quelles sont mes conclusions :

- Comment s'y prendre pour désherber sans glyphosate : Désherbage thermique, herbicides « bio », binage et paillage sont les quatre solutions alternatives à l'emploi du glyphosate.

  . Les bonnes vieilles recettes de grand-mère
  . Les désherbants thermiques
  . Le retroussage de manches
  . Les BRF, cartons et autres couvertures du sol (BRF = Bois raméal fragmenté)
  . Les désherbants biologiques

- Quelles sont les alternatives au glyphosate ? Les alternatives aujourd’hui sont des techniques manuelles ou mécaniques. Mais un herbicide « naturel » est en développement en France.


- Se passer du glyphosate ? C’est possible :
1. « Plusieurs produits différents et augmenter les doses »
2. Allonger les cycles de rotation des cultures
3. « Changer sa façon de penser »