Sans aucune équivoque, halte à l’agribashing des marchands
de peurs, des people et des pseudo ONG.
Laissons les agriculteurs
vivre de leur travail !
2. Glyphosate
Concernant son
caractère cancérogène pour l’homme, au moins 10 agences internationales
estiment les preuves insuffisantes, contre une qui l’estime « probablement
cancérogène ». Source Libération de juin 2018.
« … toutes les agences de sécurité sanitaire qui ont
réévalué la cancérogénicité du glyphosate à partir de 2015 ont confirmé
l’absence de risque cancérogène, … ». Source « Décodons Les Décodeurs du Monde sur le glyphosate » par Hervé Le
Bars - 1er juin 2018. Source AFIS.
A la question, Assistons-nous à une
augmentation des peurs infondées concernant les aliments?
Réponse de Bernhard
Url, responsable de l’EFSA: Oui, les citoyens sont préoccupés. Ils se
demandent comment se fait-il que l’urine de mon fils puisse contenir du glyphosate
[l’herbicide]? Nous leur disons: la concentration est tellement faible qu'il
n'y a aucun risque. Et les gens répondent : mais je ne veux pas que l’urine de
mes enfants contienne du glyphosate. Ce qui nous amène à un autre problème:
quel type d'agriculture voulons-nous? Voulons-nous des pesticides ou pas? Quels
sont les risques et qui en profite? C'est une discussion politique. Il ne
s'agit pas de science, mais de valeurs et d'économie.
3. Les maladies
infectieuses d’origine alimentaire
Les maladies infectieuses d’origine alimentaire existent
bien en France et les données montre que la menace reste élevée !
Les résultats indiquent que la morbi-mortalité attribuable
aux maladies infectieuses d’origine alimentaire reste élevée en France, avec
1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et
entre 232 et 358 décès. En France, les infections à norovirus, Campylobacter spp. et Salmonella spp. représentent la majorité
des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella spp. et Listeria monocytogenes représentent la moitié des décès d’origine
alimentaire.
L’ensemble des agents pathogènes considérés dans cette étude
est responsable chaque année, en France métropolitaine, de 4,9 millions de cas
symptomatiques (ICr90%: 4,2-6,2 millions), de 42 800 hospitalisations (ICr90%:
37 536-50 863) et de 376 décès (ICr90%: 344-500). On estime que la transmission
alimentaire de ces agents conduit à 1,5 million de cas (ICr90%: 1,28-2,23
millions), 17 600 hospitalisations (ICr90%: 15 793-21 159) et 256 décès
(ICr90%: 232-358).
Toutes ces données montrent que le rituel des données des
toxi-infections alimentaires collectives n’a que peu de sens, vu l’importance
de la sous-estimation.
Et tout cela c’est sans compter le fardeau économique des maladies
infectieuses d’origine alimentaire.
4. Un rapport et puis
pschitt !
Comme par hasard on n’entend plus parler de ce rapport
publié au cours de l’été dernier, certainement victime d’une insolation à moins
que cela ne soit une extinction ou une disparition …, alors que les problèmes
mis en lumière demeurent toujours omniprésents …
D'après Christian Hutin, la
commission va aussi demander à ce que l'Etat mette fin à la « guerre des polices » et
crée une autorité unique dans le domaine de la sécurité alimentaire, dénonçant
une « armée mexicaine »
avec « trois ministères : la Santé,
Bercy et Agriculture, c'est pas possible ».
Il y a un moment, « il faut que ce soit très clair : un
numéro unique, un site unique, une décision unique », a-t-il déclaré.
5. Rappels de
produits alimentaires
Il est plus que temps que l’année 2018 se termine ! J’en
parle très régulièrement depuis plusieurs années, mais l’année 2018 va rester comme
l’année record pour les avis de rappel des produits alimentaires, alors que les
consommateurs ne sont toujours pas mieux informés … 321 avis de rappel au 15
décembre 2018 versus 192 pour l’année 2017 !
Le site privé Oulah! est de
très loin celui qui publie le plus d’avis de rappel, même si ce site ne les
publie pas tous, très très loin derrière arrivent les sites des associations de
consommateurs, qui semblent ne plus être intéressées par ce type d’information,
pourtant pertinente, la liste des avis de rappel publiée par les pouvoirs
publics (DGCCRF et ministère de l’agriculture) est dérisoire, et quand les avis
de rappels publiées le sont, c’est souvent avec un certain retard …
Quel gâchis économique, quel gâchis alimentaire …
6. La France en tête
des notifications au RASFF, réseau d’alerte rapide de l’UE
Il fallait s’en douter, si les avis de rappels de produits
alimentaires explosent en France, cela devait aussi avoir des conséquences pour
la France au niveau de l’UE …
C’est ce qui s’est produit pour les produits alimentaires
d’origine France, 209 notifications au RASFF de l’UE au 12 décembre 2018 versus
133 en 2017 … et nous
sommes donc en tête des pays de l’UE. Pas de quoi être fiers !
- France, 208
- Pologne, 172
- Espagne, 170
- Pays-Bas, 156
- Allemagne, 150
- Italie, 149
- Royaume-Uni, 95
82 notifications seulement sur 208 ont été déclarées par la France,
soit 40% …
En prenant en compte les plus gros contributeurs, la France
se retrouve donc à la troisième place de l‘ensemble des pays
commercialisant avec l’UE et identifiés par le réseau d’alerte européen RASFF.
Bien triste constat …
7. Inspections en sécurité des aliments en baisse
2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000,
8. Alim’confiance
On nous a dit qu’avec ce dispositif, voici venir désormais
les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire
des aliments, en guise de résultats, on a eu droit à un smiley, et voici venir la
transparence … mais on ne voit rien du tout !
Ainsi en est-il des propos du ministre des finances
rapportés par ce blog,
et dont
les services méconnaissent totalement ce dispositif Alim’confiance voulu par le
ministère de l’agriculture, quelle ambiance, on lira différents articles de la
saga Alim’confiance, ici.
« Je ne pense pas que ce soit le rôle de la DGCCRF [...] d’aller
contrôler chaque restaurant, chaque bar en France », a déclaré le
ministre de l’Economie. « Les restaurants sont contrôlés en moyenne une
fois tous les vingt ans », a-t-il ajouté. « Si nous voulons vraiment un contrôle effectif […], soit on augmente par
centaines, par milliers les effectifs de la DGCCRF et on aura la possibilité
d’avoir un contrôle effectif de l’hygiène dans tous les restaurants, mais cela
me semble peu réaliste, soit on externalise, et c’est la proposition que je
fais, quitte à ce que cette externalisation puisse être financée par des
contributions des établissements concernés ».
Une idée qui pourrait être
utile, si elle ne concernait pas seulement 4% des restaurants de France. En
effet, à peine 13 500 établissements de restauration sont inscrits [il
faut sans doute lire : « inspectés »] sur les 177 000 que
compte la France (selon un décompte gouvernemental de 2016). Un chiffre qui
aura du mal à grimper. D’une part car le ministère affirme prioriser les
abattoirs. Et d’autre part, car certains chargés de contrôle
« désapprouvent le système et décident délibérément de ne pas alimenter la base de
donnée ».
Précision au moment d’écrire cet article (15 décembre 2018 :
il y avait sur Alim’confiance très exactement les « résultats » de 14
042 restaurants…
C’était donc un exemple de « quand on a pas les moyens de sa politique, on a la politique de
ses moyens » …
9. Thermomètre pour
maîtriser la cuisson des viandes
Parce que j’en ai assez de lire que la disparition de la
couleur rose ou rosée est un indicateur fiable de la cuisson à cœur d’un steak
haché … car la couleur est un indicateur trompeur de la cuisson à cœur d’un
steak haché !
L’Anses rapporte dans la fiche sur l’Hygiène domestique de
février 2013, à propos de la cuisson des
aliments,
La cuisson des aliments permet
une forte réduction de la charge microbienne si la température à cœur des
aliments est élevée.
La cuisson « saignant » d’un steak
haché n’est pas suffisante pour assurer une protection en cas de contamination
par un pathogène. Il est fortement déconseillé aux enfants de moins de 5 ans et
aux personnes immunodéprimées de consommer le steak haché non cuit à cœur
(L’atteinte d’une température de 70°C à cœur, mesurée à l’aide d’un
thermomètre, est usuellement recommandée aux professionnels de la restauration
collective. Un savoir-faire est nécessaire pour réaliser correctement une telle
prise de température.) Les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées
doivent bien cuire tout type de viande.
L’Anses
rappelle aussi que « La cuisson à
cœur des steaks hachés destinés aux jeunes enfants est la mesure préventive
applicable par les consommateurs pour diminuer le risque de SHU lié à ces
produits. »
Voilà pourquoi je demande l’utilisation d’un thermomètre en
restauration commerciale comme cela est le cas en restauration collective, et je
recommande l’utilisation d’un thermomètre à la maison !
10. Couches pour bébé ou comment créer le buzz
Même si ce n’est pas de la sécurité des aliments, cela reste
dans le domaine de la sécurité sanitaire, car l’affaire « des couches pour bébé », restera
comme l’histoire
d’un fracas, du buzz pour le buzz, qui s’est déroulée en France en janvier
2017.
Même
l’Anses a été saisie, c’est dire… car le magazine « 60 Millions de
consommateurs » a mis en garde contre la présence de substances « à la toxicité suspectée ou avérée »
dans certains modèles.
Pourtant, ailleurs on a voulu vérifier et on a vu ce qui
suit :
Publié en janvier 2017 dans le magazine français 60 millions de
consommateurs (« Des résidus toxiques dans les couches pour bébés ! ») un test comparatif traversait la frontière à grand
fracas. En révélant la présence de traces de substances chimiques dans dix
couches sur douze analysées, nos confrères ont inquiété toute la francophonie.
D'où cette question à laquelle la Fédération Romande de Consommateurs (FRC) a voulu répondre:
le marché suisse est-il aussi concerné ?
Voilà ce qui arrive
quand une association de consommateur, la FRC, collabore avec les autorités
sanitaires d’un pays, la Suisse, et ça marche … et en plus, sans aucun buzz …
Après cela, on voit
bien, comment en France, on peut gober d’autres histoires sans éveiller le
moindre soupçon y compris au niveau gouvernemental, étonnant, non ?