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mercredi 17 mai 2023

Inde : Les mesures de contrôle des produits bio ne sont pas appliquées de manière permanente et efficace, selon un audit de l’UE

Résumé du rapport final d'un audit en Inde du 14 au 25 novembre 2022 afin d'évaluer l'application des règles de production biologique, l'efficacité du système de contrôle de la production biologique et la supervision effectuée par l'autorité compétente.

Résumé
Ce rapport décrit les résultats d'un audit de la DG Santé et sécurité alimentaire réalisé en Inde du 14 au 25 novembre 2022 afin d'évaluer la certification des produits biologiques destinés à l'exportation vers l'UE.

Les objectifs de l'audit étaient 1) de vérifier que les règles de production appliquées en Inde sont bien celles du National Program for Organic Production (NPOP), qui a été transmis à la Commission européenne et reconnu par l'UE comme équivalent pour certains produits ; 2) vérifier que les mesures de contrôle, reconnues par la Commission comme ayant une efficacité équivalente à celle de l'UE, ont été appliquées de manière permanente et efficace ; et 3) vérifier que l'Autorité de développement des exportations de produits alimentaires agricoles et transformés (APEDA) a renforcé son système de contrôle à la lumière de l'occurrence importante de la contamination par l'oxyde d'éthylène dans différents produits biologiques, en particulier les graines de sésame.

L'équipe d'audit a constaté qu'il existe une structure globale en place avec tous les éléments nécessaires au contrôle des produits biologiques, y compris un système informatique sophistiqué pour superviser les contrôles et assurer la traçabilité. En outre, en réponse aux découvertes dans l'UE d'oxyde d'éthylène dans les graines de sésame en particulier, l'APEDA a pris les mesures appropriées en répertoriant six produits à haut risque (graines de sésame, gingembre, graines d'amarante, poudre de psyllium, quinoa et graines de lin), pour lesquels des contrôles supplémentaires doivent être effectués, y compris l'analyse de chaque envoi exporté pour les pesticides et l'oxyde d'éthylène.

Cependant, il existe de nombreuses faiblesses dans la supervision et la mise en œuvre des contrôles à différents niveaux. Le plus important est que les récents contrôles inopinés de l'APEDA ainsi que les propres conclusions de l'équipe d'audit montrent un degré élevé de non-conformité avec le NPOP au niveau des groupements de producteurs et une mauvaise qualité des inspections. Cette dernière est assurée à la fois par les inspecteurs internes des groupements de producteurs et par les inspecteurs des organismes de contrôle supervisés de l'APEDA. Cela indique un manque de contrôle et d'application de la part de l'APEDA, qui n'a pas non plus satisfait aux exigences du NPOP ces dernières années concernant l'intensité de la supervision des organismes de contrôle.

D'autres lacunes dans la performance de l'un ou des deux organismes de contrôle visités incluent une évaluation inadéquate des risques des opérateurs, le manque d'évaluation des performances du personnel, un échantillonnage et des tests défectueux (même si le nombre total d'échantillons est approprié), un suivi incohérent des résultats des résidus, l'absence d'un catalogue de sanctions et la faiblesse de l'application contre les groupes de producteurs dans leur ensemble.

En conclusion, alors que les règles de production du NPOP, reconnues équivalentes par la Commission européenne, sont appliquées, les mesures de contrôle reconnues par la Commission comme ayant une efficacité équivalente à celle de l'UE ne sont pas appliquées de manière permanente et efficace. Cela réduit considérablement les garanties que les envois exportés soient bien biologiques.

Le rapport formule des recommandations aux autorités indiennes et aux organismes de contrôle visant à remédier aux lacunes identifiées et à renforcer les contrôles.

NB : photo d'illustration

Commentaire
Vous aurez noté l'humour des auditeurs de l'UE avec cette phrase, à la lumière de l'occurrence importante de la contamination par l'oxyde d'éthylène dans différents produits biologiques, en particulier les graines de sésame. Des dizaines de milliers de rappels sont une occurrence importante ...
Cela étant, il y a toujours des notifications au RASFF de l'UE concernant la présence d'oxyde d'éthylène.

Mise à jour du 30 mai 2023
On lira cet article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News, «Un audit de l'UE porte sur l'oxyde d'éthylène et Salmonella dans les graines de sésame d'Inde.»

jeudi 21 juillet 2022

En route pour la réussite d'un contrôle en sécurité des aliments. Ce n'est pas en France mais en Belgique que cela se passe ...

La sécurité des aliments en Belgique est entre les mains d’une seule agence, l’Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), et je pense que cela fonctionne pas si mal que ça.

Je me suis permis à plusieurs reprises de conseiller à nos autorités de regarder ce qui se passe outre Quiévrain, en vain me semble-t-il …,

Alors que nos inspections en sécurité des aliments sont plus que faiblardes, voici une initiative de l’AFSCA, qui j’espère, cette fois-ci, attirera l’attention de nos autorités sanitaires.

Nouveau ! Découvrez la version didactique en ligne de notre brochure «En route vers la réussite d'un contrôle AFSCA» !

Pas mal, non ? Et en plus, c’est interactif ...

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PUBLICATION DES RESULATS DE L’INSPECTION

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

dimanche 27 février 2022

Un système d’inspection par rayons X de nouvelle génération contribue à la sécurité de nos aliments

«Un système d’inspection par rayons X de nouvelle génération contribue à la sécurité de nos aliments», source Cordis.

La présence de «corps étrangers» dans les aliments constitue un problème coûteux pour les fabricants de produits alimentaires et pour l’environnement. Les rappels de produits nuisent à l’image de marque et accroissent le gaspillage alimentaire.

La protection de la santé humaine dans l’industrie alimentaire est primordiale. Cependant, malgré les progrès de la technologie de transformation alimentaire et l’application de normes de sécurité rigoureuses dans le secteur, les technologies d’inspection conventionnelles ne détectent pas toujours à temps les éventuelles contaminations. Dès lors, il n’est pas rare de trouver des corps étrangers tels que des plastiques ou des insectes dans nos aliments. Pour remédier à ce problème, le projet XSpectra, financé par l’UE, propose une solution novatrice: un détecteur à rayons X appelé XSpectra®, du nom du projet, qui peut analyser la composition d’un produit directement sur la chaîne de production. «Pour faciliter et accélérer la commercialisation du produit, la technologie a été testée sur une ligne de production dans le cadre du projet», souligne Bruno Garavelli, coordinateur du projet, directeur général et cofondateur de la société de sécurité alimentaire Xnext.

Surmonter les limites actuelles
«XSpectra® est une technologie révolutionnaire capable de surmonter toutes les limites des systèmes d’inspection traditionnels grâce à un nouveau concept technologique», souligne Bruno Garavelli. Les détecteurs de métaux peuvent repérer certains types de contaminants métalliques, et les rayons X conventionnels ne sont capables de détecter que quelques types de contamination: métaux, roches, verres. XSpectra® peut non seulement mieux voir ces contaminants, mais il peut également détecter d’autres contaminants tels que les plastiques, les noyaux, les graines, les insectes, les morceaux de bois et les os non calcifiés. Ceci est possible grâce à la combinaison de technologies innovantes: la photonique, l’électronique nucléaire, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. XSpectra® effectue une analyse spectroscopique multiénergie en temps réel jusqu’à 1 024 niveaux d’énergie, alors que les solutions d’inspection classiques s’arrêtent à 2. «En quelques millisecondes, notre détecteur peut scanner un produit et exécuter une analyse chimique et physique pour établir la conformité aux exigences de qualité et de sécurité», confirme Bruno Garavelli.

Vers une mise sur le marché
Le projet a permis à la jeune entreprise, Xnext, de pénétrer le marché et d’acquérir la crédibilité nécessaire pour démontrer que XSpectra® n’est pas uniquement une technologie prometteuse. «Il s’agit en réalité d’un produit industriel fiable et de belle apparence, auquel nous avons donné un sens de l’esthétique. Le projet a été fondamental à cet égard», souligne Bruno Garavelli. Il a pu confirmer combien la solution XSpectra® est indispensable pour tous les acteurs du secteur alimentaire qui souhaitent atteindre les normes les plus élevées en matière de sécurité et de qualité des aliments. «Nous avons conçu une machine entièrement opérationnelle, que nous avons lancée sur le marché en franchissant la phase du prototype. Nous opérons maintenant dans quatre secteurs alimentaires différents avec d’excellents résultats: viande transformée, fromage, biscuits et pâtes farcies», ajoute Bruno Garavelli. Leurs machines peuvent inspecter chaque mois jusqu’à 36 millions de minipaquets de fromage, 6 millions de paquets de biscuits ou 2 millions de raviolis. Fort de la réputation qu’il s’est forgée en Italie et en France, où 11 machines ont été installées, le projet a reçu des demandes pour XSpectra® d’Asie, du Canada et des États-Unis. Évoquant l’avenir, Bruno Garavelli confirme: «Nous allons continuer à travailler pour maintenir notre avantage concurrentiel, en améliorant à la fois le matériel et le logiciel de XSpectra® grâce à des activités de recherche et de développement.» Un détecteur à double résolution spatiale est actuellement à l’étude. Grâce à XSpectra®, les producteurs d’aliments disposent d’une technologie capable d’identifier de nombreux corps étrangers et d’améliorer l’efficacité de la chaîne en réduisant les fausses alertes et en fournissant un retour d’information en temps réel sur l’internet des objets. «Les consommateurs peuvent manger des aliments sûrs, et l’environnement bénéficiera également d’une diminution du gaspillage de nourriture et de ressources», conclut Bruno Garavelli.

Merci à Joe Whitwoth de m’avoir signalé l’information.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.

vendredi 7 janvier 2022

Contrôler la croissance de Listeria monocytogenes et la formation de biofilm à l'aide de flavonoïdes

Poursuite des articles sur les biofilms dans les entreprises alimentaires, après quatre articles sur les biofilms, 1, 2, 3 et 4, voici donc le cinquième qui concerne «Contrôler la croissance de Listeria monocytogenes et la formation de biofilm à l'aide de flavonoïdes», source article paru dans Journal of Food Protection.
Il ne s’agit d’une première en ce qui concerne les flavonoïdes et les biofilms, mais cependant c’est, me semble-t’il, le cas pour Listeria monocytogenes.

Résumé
Le but de la présente étude était d’investiguer a capacité de produits naturels dérivés de plantes (composés flavonoïdes) à réduire et/ou inhiber la capacité de formation de biofilm de Listeria monocytogenes. Une collection de 500 flavonoïdes synthétiques et naturels a été testée sur des souches de L. monocytogenes pour leur activité antimicrobienne et anti-biofilm. L'inhibition du biofilm de L. monocytogenes par les composés flavonoïdes a été testée sur i) des coupons en acier inoxydable à l'aide d'une coloration au cristal violet et ii) des lames de verre à l'aide d'une imagerie microscopique confocale à balayage laser. Les flavonoïdes ont été testés contre un cocktail de 5 souches de L. monocytogenes à une concentration de 100 µM pour déterminer leur effet sur la croissance planctonique. Au total, 17 flavonoïdes ont été choisis pour une étude plus approfondie en raison de leur capacité à réduire de manière significative la croissance de L. monocytogenes dans du bouillon BHI, tandis que 2 flavonoïdes ont été choisis car ils ont en fait augmenté la croissance. Une concentration plus faible de composés flavonoïdes (50 µM) a été sélectionnée pour étudier leurs effets sur la formation de biofilm de L. monocytogenes en utilisant i) des coupons en acier inoxydable pour quantifier la biomasse et ii) des coupons en verre pour observer l'architecture du biofilm. Les 19 flavonoïdes ont montré différents niveaux d'inhibition de la croissance de L. monocytogenes, allant de 2% à 100%, par rapport aux témoins positifs et négatifs respectifs sur acier inoxydable, après 48 h d'incubation à 22°C. De plus, par rapport aux témoins, la plupart des 19 flavonoïdes ont significativement (p ≤ 0,05) inhibé la formation de biofilm, avec au moins une des souches de L. monocytogenes ou à l'une des températures testées. En fait, lorsqu'ils ont été cultivés dans un bouillon BHI avec 50 µM des 19 composés flavonoïdes sélectionnés pendant 48 h à 22°C, il y avait des réductions visibles de la formation de biofilm de L. monocytogenes sur les coupons de verre. Dans l'ensemble, nous avons trouvé que plusieurs composés flavonoïdes étaient des agents anti-biofilm et antimicrobiens prometteurs contre L. monocytogenes.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivant, http://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... merci de leur faire part de cette anomalie ! 

dimanche 21 mars 2021

Facteurs entravant la maîtrise de Listeria dans les PME alimentaires

«Facteurs entravant la maîtrise de Listeria dans les PME alimentaires», source Doug Powell du barfblog.

Un article paru dans Food Control a pour titre, Explorer les perceptions de Listeria monocytogenes chez les petits et moyennes entreprises alimentaires de produits alimentaires: perceptions des responsables techniques du risque, du contrôle et de la responsabilité.

En raison de sa capacité à coloniser, à croître et à se former dans des niches dans l'environnement de fabrication alimentaire, le management de Listeria monocytogenes peut être complexe, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) de transformation alimentaire. En plus d'un système efficace de management de la sécurité des aliments, les perceptions du risque, du contrôle et de la responsabilité au sein d'une entreprise de fabrication d'aliments sont des facteurs influents importants associés à la gestion de L. monocytogenes. Les recherches explorant les perspectives managériales de L. monocytogenes dans les PME de l'industrie alimentaire font défaut. Par conséquent, cette étude a été mené avec des entretiens approfondis (n = 10) avec des responsables techniques de PME de l'industrie alimentaire afin de déterminer les facteurs susceptibles d'influencer la gestion de Listeria, tels que les facteurs associés aux dimensions culturelles.

Les risques perçus associés à L. monocytogenes étaient liés à la réputation des entreprises et aux effets sur la santé des consommateurs, mais de tels événements ont été jugés peu probables.

Les responsables techniques ont déclaré avoir des processus clairement définis et bien exécutés pour assurer la sécurité des aliments ; mais pour des L. monocytogenes, en tant qu'agent pathogène unique, cela était rarement considéré.

Tout en reconnaissant que «tout le monde» avait la responsabilité d’assurer le contrôle de l’agent pathogène, les responsables techniques ont indiqué que les attributs «humains» associés à la culture organisationnelle étaient des facteurs difficiles à contrôler et à gérer. La confiance dans la capacité du personnel à assurer la sécurité des aliments a été largement débattue, les responsables techniques reconnaissant que les manipulateurs d'aliments n'ont pas nécessairement des connaissances spécifiques concernant L. monocytogenes. Certains responsables techniques se considéraient comme ayant les plus hauts niveaux de responsabilité pour L. monocytogenes.

Dans l'ensemble, les responsables techniques ont perçu un niveau de risque moyen, avec des niveaux élevés de contrôle et des niveaux élevés de responsabilité pour L. monocytogenes. Les préjugés optimistes, l'illusion d'invulnérabilité, l'illusion du contrôle et l'attribution perçue de la responsabilité sont discutés, ce qui peut entraver la mise en œuvre d'une gestion efficace de maîtrise de Listeria dans les PME de fabrication alimentaire. La prise en compte des risques pathogènes spécifiques dans la fabrication des aliments par rapport aux dimensions culturelles de la sécurité des aliments peut aider au développement d'interventions hautement ciblées et efficaces.

Commentaire. On peut avoir un aperçu de l'absence de culture de la sécurité des aliments quand lit le texte d'un communiqué très récent de rappels de produits alimentaires en France lié à la présence de Listeria monocytogenes. Ainsi, à propos de ces rappels de fromages dans lesquels plusieurs distributeurs sont concernés,

Motif du rappel : application du principe de précaution, contamination possible par Listeria monocytogenes.

Bien entendu, le principe de précaution n'a rien avoir avec ce rappel. Le principe de précaution est si souvent utilisé, y compris récemment par le président de la République pour suspendre étrangement un vaccin, que tout un chacun se croit autorisé à l'utilser. Comme déjà dit, ce rappel est une mesure de précaution et non pas en lien avec le principe de précaution.

lundi 1 mars 2021

Les rayons X et la sécurité des aliments: Deux idées fausses courantes sur les inspections aux rayons X

Machine à rayons inspectant de la viande tranchée. Photo WIPOTEC.
«Les rayons X et la sécurité des aliments : deux idées fausses courantes sur les inspections aux rayons X», source article de Jim Renehan paru dans Food Safety News.

L'inspection par rayons X des produits alimentaires est de plus en plus populaire dans le monde. Cela est probablement dû à deux facteurs.

D'abord et avant tout, il y a les coûts élevés associés à un rappel d'aliments causé par une contamination par des corps étrangers.

Deuxièmement, des études menées par la FDA et d'autres organisations ont conclu que scanner des aliments avec des scanners à rayons X ne pose pas de risque pour la santé, mettant fin à toute préoccupation persistante à cet égard.

Au cours de cette hausse, il est reconnu que cette approche sophistiquée de l'inspection peut détecter plus que du métal.

Cette distinction est importante, car les fournisseurs de produits alimentaires et les utilisateurs finaux identifient généralement le verre, la céramique et même les plastiques denses comme les coupables fréquents de substances étrangères.

Les scanners à rayons X peuvent également exécuter des fonctions de contrôle de la qualité au-delà de la détection de substances étrangères. Par exemple, dans des pots de yaourt ou des bouteilles de ketchup, des systèmes à rayons X peuvent être utilisés pour vérifier les niveaux de remplissage précis. Dans d'autres segments alimentaires, les pizzas peuvent être vérifiées pour assurer une rondeur adéquate, des pralines peuvent être comptées dans le plateau de l'équipement avant conditionnement et, peut-être plus impressionnant, le fromage peut être classé en fonction de sa maturité.

Malgré son large éventail d'avantages potentiels, cependant, des idées fausses persistent sur l'inspection par rayons X et ses applications. Dissipons deux des mythes les plus courants.

Mythe 1: Plus la densité est élevée, plus la détectabilité est élevée

Il est bien entendu que l'efficacité d'un module d'inspection aux rayons X dépend en grande partie de la densité des corps étrangers qu'il est chargé de détecter. Et bien que cela puisse être le cas dans certains scénarios d'application, cette vision de la détectabilité centrée sur la taille n'est en aucun cas un point commun universel.

La réalité est que la principale caractéristique qui détermine l’absorption du rayonnement par l’unité, et donc sa détectabilité, est le numéro atomique de l’objet étranger. Plus il «rayonne», plus il est facile à détecter; et tandis que la taille tend à augmenter cette caractéristique, le tableau complet est beaucoup plus complexe.

Prenons l'exemple du verre.

Pour les scanners à rayons X chargés de trouver des objets étrangers enveloppés du verre, un facteur clé est le type de verre. Contrairement à, disons, l'acier inoxydable 316, le verre n'est pas une composition de matériau strictement définie. Le verre utilisé pour les applications d'emballage telles que les bouteilles et les pots constitue le risque le plus élevé de contamination, en raison de la nature variable de sa composition. Cela présente un large éventail de scénarios dans lesquels un scanner à rayons X doit faire la distinction entre le matériau en verre approprié du conteneur et tout morceau de contamination du verre causé par un matériau étranger caché dans le produit.

Pendant ce temps, le «verre sodocalcique» (ou soda-lime glass en anglais) se compose principalement de dioxyde de silicium, mais il existe une forte variation concernant le pourcentage. Un autre facteur favorisant la variabilité de la composition est que le verre d’aujourd’hui est principalement recyclé.

Tout cela conduit à un peu de variation en raison de différents ingrédients, additifs et contaminants qui peuvent augmenter considérablement l'absorption du verre. Par exemple. le silicium seul a un numéro atomique de 14, juste légèrement plus que l'aluminium (13) ; cela conduit à des taux d'absorption similaires. Mais si le verre est contaminé par quelque chose comme le plomb (numéro atomique 82), il aura une absorption beaucoup plus élevée même si la densité globale reste similaire à celle du verre autonome.

Cet effet devient particulièrement important lors des essais de comparaison entre des systèmes à rayons X. Ici, il est déconseillé de comparer les résultats de détection de modules concurrents, car le verre qu'ils testent peut ne pas être créé de la même manière. Dans ce scénario, la machine détectant du verre contenant même des traces d'une substance avec un numéro atomique plus élevé présente un avantage inhérent et injuste. En d'autres termes, comparer la détection du verre à la détection du verre revient souvent à comparer des pommes à des oranges.

Néanmoins, le paradigme de densité couramment perçu utilisé dans les applications quotidiennes n'est pas totalement erroné. Si un problème d'objet étranger survient dans l'usine, cette approche simplifiée de l'assurance qualité est généralement suffisante pour déterminer efficacement si le problème doit être étudié de manière plus approfondie. Si le contaminant flotte dans l'eau, il n'est pas nécessaire d'effectuer d'autres tests car, dans des circonstances habituelles, un système à rayons X à énergie unique ne pourra pas le retrouver. S'il ne flotte pas, cela vaut la peine d'avoir une discussion avec des experts en radiologie, qui pourraient avoir des installations d'essai locales pour une enquête plus approfondie.

Mythe 2: L'inspection aux rayons X nécessite beaucoup d'espace, même pour les petits produits

Alors que les unités d'inspection à rayons X nécessitent certainement une certaine quantité d'espace supplémentaire, leur impact global sur l'espace précieux au sol peut facilement être atténué.

L'hésitation est compréhensible: dans l'industrie agroalimentaire en particulier, l'espace est toujours une priorité, surtout lorsqu'il s'agit d'intégrer de nouveaux équipements dans des lignes de production existantes. Une approche consiste à intégrer complètement une unité de radiographie spéciale dans une machine de thermoformage et de remplissage (FFS pour form fill and seal, formage remplissage, scellage) une solution ordonnée dans, par exemple, la production de pots de yaourt.

Une autre approche novatrice consiste à combiner des unités compatibles. Malgré les exigences d'espace spécifiées pour la radioprotection, un scanner à rayons X peut néanmoins partager l'espace utilisé pour d'autres tâches d'inspection, telles que la pesée de contrôle. En fait, il existe des solutions axées sur l'efficacité qui combinent avec compétence les fonctions d'inspection aux rayons X et de contrôle de poids dans un espace étonnamment condensé. Ces modules à double tâche peuvent également être équipés de systèmes de vision qui apportent des avantages supplémentaires, notamment un changement de produit plus rapide via la reconnaissance d'étiquettes centrée sur le logiciel et l'analyse des métriques de fabrication pour une efficacité de ligne optimisée.

Beaucoup de ces unités sont extrêmement fonctionnelles malgré leur compacité, combinant la détection des contaminants avec l'objectif centré sur le retour sur investissement de minimiser le gaspillage grâce à un pesage de précision. Les applications où ces types de solutions communes sont particulièrement utiles comprennent les plats cuisinés conditionnés en unités, les plats cuisinés dans des plateaux en aluminium et les petits produits conditionnés en fin de ligne. Beaucoup offrent des systèmes de contrôle qualité avancés qui distinguent si un produit a été rejeté pour son poids ou sa contamination, une première étape utile et réduisant les temps d'arrêt pour le nettoyage-désinfection. Pour plus de facilité d'utilisation, certains proposent des interfaces homme-machine (IHMs) avec écran tactile liées des icônes pour une communication intégrée de l'équipement et un transfert de produit transparent.

De plus, un scanner à rayons X peut être réduit pour correspondre à la taille des produits qu'il inspecte. Ces modèles réduits sont spécialement conçus pour les petits produits tels que les sachets de soupe, les barres de céréales, le chocolat ou les petits plateaux. Malgré leur petite taille, ces unités offrent souvent des débits impressionnants sans sacrifier la précision ou la polyvalence, ce qui en fait un module adapté à diverses applications d'inspection des petits articles.

Jim Renehan est directeur marketing de WIPOTEC-OCS, un fabricant et fournisseur, leader en équipements de pesage de précision en mouvement et de scanner à rayons X.

mardi 6 octobre 2020

Surveillance et contrôle de la contamination radioactive des denrées d’origine végétale. Aucune radioactivité supérieure au seuil réglementaire détectée, mais baisse très sensible du nombre d'analyses

 « Surveillance et contrôle de la contamination radioactive des denrées d’origine végétale », source DGCCRF du 6 octobre 2020.
Depuis l’accident de Tchernobyl, les autorités françaises effectuent une surveillance radiologique de l’environnement. Dans ce cadre, la DGCCRF réalise chaque année des analyses sur des denrées végétales ciblées, produites en France ou importées. Lors du dernier plan annuel de contrôle, aucune radioactivité n’a été décelée dans les produits français.
À la suite de l’accident de Tchernobyl de 1986, la DGCCRF a mis en place un plan de surveillance et de contrôle annuel de la contamination radioactive des denrées d’origine végétale proposées sur le marché français.
Je pense qu'ici il s'agit des résultats de 2018, mais on n'a pas la date précise. Par ailleurs, il me semble qu'il ne s'agit d'un plan annuel mais d'un plan tous les deux ans ... enfin, il faut noter la baisse sensible du ombre d'analyses : 310 analyses réalisées en 2014, 247 analyses en 2017, 226 analyses en 2018 et donc, 137 analyses dans le présent document de la DGCCRF ...
La surveillance des denrées produites en France est menée en partenariat avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et la Direction générale de l’alimentation (DGAl) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (pour les denrées d’origine animale). 
Le contrôle des denrées importées répond à l’obligation prévue par le règlement (EURATOM) n°733/2008 relatif aux conditions d’importation de produits agricoles originaires des pays affectés par l’accident de Tchernobyl.
Dans le cadre de ce plan, 137 analyses ont été réalisées : 102 par le Service commun des laboratoires de la DGCCRF et 35 par l'IRSN.
Aucune radioactivité n’a été décelée dans les denrées produites en France
Dans le cadre de ce plan, aucune radioactivité n’a été détectée dans les denrées produites en France. Concernant les produits importés, aucun échantillon analysé n’a révélé d’activité radioactive supérieure à la limite fixée par le règlement européen (600 Bq/kg).
Concernant les denrées importées de pays affectés par l’accident de Tchernobyl
Les prélèvements portant sur les denrées les plus sensibles à la radioactivité : champignons sauvages et fruits à baie notamment, provenant de pays ciblés (Russie, Biélorussie, Roumanie, Bosnie-Herzégovine, Pologne, Lituanie, Croatie, Moldavie, etc.) n’ont révélé de contamination radioactive supérieure à 100 Bq/kg que pour six lots de myrtilles et deux lots de champignons ; ce résultat reste toutefois inférieur à la valeur limite autorisée.

mercredi 8 juillet 2020

Publication tardive par la DGCCRF du contrôle de la mise sur le marché des denrées alimentaires susceptibles de contenir des OGM


La DGCCRF nous propose le 8 juillet 2020 une enquête sur « Contrôle de la mise sur le marché des denrées alimentaires susceptibles de contenir des OGM »

On nous dit :
Depuis près de vingt ans, la DGCCRF contrôle chaque année les denrées alimentaires susceptibles de contenir des OGM. Aucun OGM non autorisé n’a été détecté en alimentation humaine ces deux dernières années. Les manquements relevés concernent l’étiquetage avec des mentions «contient des OGM» trop imprécises et «sans OGM» non conformes à la réglementation.
Je veux bien croire à ces contrôles existent « depuis près de vingt ans », mais on aurait aimé une synthèse …

On nous dit aussi
La DGCCRF a réalisé une enquête afin de s’assurer que les denrées alimentaires sont conformes aux dispositions réglementaires en vigueur concernant les OGM.
Pour savoir de quelle année il s’agit, il vous faut aller dans le document :
En 2018, la DGCCRF a contrôlé 70 établissements et analysé 32 produits (en 2017 : 83 contrôles et 60 analyses). Le taux d’anomalies était, respectivement pour 2018 et 2017, de 11 % et 22%. Aucun OGM non autorisé n’a été détecté à la suite de ces contrôles.
Ce document date du 8 juillet 2020 et il nous informe de deux années d’enquête, 2018 et 2017, le tout en un seul document … un peu tardif, ne trouvez-vous pas ?

Ce qui est aussi étonnant, ce sont les taux d’anomalies … dont on nous dit que « Un taux d’anomalies stable et des anomalies mineures », jugez plutôt …
  • 2018 : taux d’anomalies, 11% ; 70 établissements contrôlés ; 32 produits analysés
  • 2017 : taux d’anomalies, 22% ; 83 établissements contrôlés ; 60 produits analysés
Si on observe les taux d’anomalies pour d’autres précédentes enquêtes,
Sur quoi ont porté certains axes de contrôles :
  • Riz importés d’Asie et susceptibles de contenir des OGM non autorisés
  • Papayes susceptibles d’être génétiquement modifiées
  • Denrées alimentaires importées d’Outre-Atlantique
  • Graines de colza et de soja importées du Canada destinées à la trituration
  • Sensibilisation des importateurs nationaux aux nouveaux risques OGM potentiels

mardi 28 mai 2019

Malgré de nouvelles options de contrôle au Canada, une nouvelle éclosion est en cours concernant du poulet congelé


« Malgré de nouvelles options de contrôle au Canada, un nouvelle éclosion est en cours concernant du poulet congelé », source article de Coral Beach publié le 27 mai 2019 dans Food Safety News.

Les consommateurs canadiens sont à nouveau en alerte en raison de la présence de Salmonella dans du poulet pané et congelé, selon un nouvel avis de rappel et un avertissement de santé publique relatif au dernier des 18 foyers associés à ces produits depuis mai 2017.

Cette fois, le rappel du 24 mai 2019 concerne des produits de poulet de marque Compliments de Sofina Foods Inc. Le travaail des enquêteurs sur les épidémies a entraîné un rappel rapide de « Lanières de poulet – escalopettes de poulet panées – non cuites » vendues sous la marque Compliments, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).


« Ce rappel découle de renseignements obtenus par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) au cours d'une enquête sur une éclosion de maladie d'origine alimentaire. L'ACIA procède actuellement à une enquête sur la salubrité des aliments qui pourrait entraîner le rappel d'autres produits. Tout autre rappel de produit à haut risque sera signalé à la population au moyen d'une mise à jour de l'avis de rappel d'aliments. »

« L'Agence de la santé publique du Canada enquête sur une éclosion de maladie chez l'humain et a déterminé que ce produit constitue une source de maladie. L'enquête est en cours, et d'autres sources pourraient être trouvées. De nombreux produits de poulet panés congelés sur le marché sont crus et peuvent donc contenir la bactérie Salmonella. Ces produits peuvent avoir l'apparence d'être précuits, mais ils doivent être manipulés et préparés avec précaution. »

Les enquêteurs de la santé publique ont confirmé le lien entre les produits de poulet panés congelés rappelés et les personnes infectées par Salmonella. Au 25 mai, il y a une investigation nationale en cours sur une épidémie de Salmonella liée à ces produits, selon une notification d'épidémie de l'Agence de la santé publique du Canada.

L'épidémie actuelle, associée à des produits de poulet cru, pané et congelé de marque Compliments rappelé le 25 mai, a rendu malade au moins 11 personnes dans sept provinces canadiennes. L'un des patients a été hospitalisé. Les responsables fédéraux de la santé publique n'ont reçu aucun rapport de décès.

« Les produits de poulet crus, panés et congelés ont été identifiés comme une source de cette éclosion », selon l'avis d'épidémie. « Le produit a été vendu à l'échelle nationale jusqu'au 1er mai 2019, mais certains consommateurs pourraient toujours en avoir dans leur congélateur. »

De nouvelles options de contrôle concernant des éclosions en cours
En raison de la longue série d'éclosions liées aux produits de poulet panés, crus et congelés depuis mai 2017, le gouvernement canadien a mis en place de nouvelles options de contrôle pour l'industrie conçues pour mieux contrôler les risques liés à Salmonella.


« Les mesures sont entrées en vigueur le 1er avril 2019; toutefois, il est possible que les produits fabriqués avant cette date soient encore sur le marché ou dans les congélateurs des gens pour une période allant jusqu'à un an après le 1er avril. On rappelle donc aux consommateurs de prendre des précautions et de suivre les bonnes pratiques en matière de salubrité des aliments lorsqu’ils manipulent, préparent et consomment ces types de produits. »

Les enquêteurs de la santé publique chargés des épidémies ont établi un lien entre 14 produits de poulet panés congelés et 18 éclosions à Salmonella au Canada au cours des deux dernières années. L'ACIA a émis des avis de rappel pour 13 des produits.

Les responsables ont déclaré que la détection, l'investigation et le confinement des épidémies étaient grandement améliorés par l'utilisation du séquençage du génome entier, que les scientifiques du gouvernement canadien ont commencé à utiliser en mai 2017. Depuis lors, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux de la santé et de la sécurité des aliments ont investigué 18 éclosions nationale liées au poulet cru, y compris les produits de poulet panés, crus et congelés.

Au 25 mai, il y avait 584 patients confirmés par le laboratoire à travers le pays. Parmi les patients pour lesquels des informations sont disponibles, 97 ont été hospitalisés. Trois sont décédés, mais les responsables de la santé publique ont déclaré que Salmonella n'était pas la cause du décès de deux d'entre eux et qu'il n'avait pas été déterminé si Salmonella avait contribué à la cause du décès de la troisième personne.

Les provinces et le nombre de personnes infectées par Salmonella sont : Colombie-Britannique avec 44 cas; Alberta 85; Saskatchewan 18; Manitoba 29; Ontario 215; Québec 119; Nouveau-Brunswick 31; Nouvelle-Écosse 19; Île du Prince Édouard 6; Terre-Neuve et Labrador 12; Territoires du Nord-Ouest 2; Yukon 1; et Nunavut 2.

Pour plus d'informations sur les éclosions à Salmonella attribuées à des produits de poulet panés, crus et congelés, veuillez consulter les articles suivants parus dans Food Safety News : 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7.

lundi 11 février 2019

Bilan des toxi-infections alimentaires collectives pour l'année 2017 vu par la DGAL, y'a encore beaucoup de boulot

Une note de service de la DGAL, DGAL/MUS/2019-87 du 01-02-2019, traite de la « Publication du bilan et des statistiques des toxi-infections alimentaires collectives et des cas humains pour l'année 2017 ».
Ce bilan annuel des TIAC et cas humains permet une description statistique relative aux déclarations, aux pathogènes, aux aliments suspectés et aux investigations réalisées au cours de l'année 2017.

Ce bilan annuel des TIAC est en fait « Un bilan épidémiologique concernant les TIAC est publié annuellement par Santé Publique France (SPF). Ce bilan est établi en compilant les données émanant des DD(CS)PP (transmission d’un tableau de bord extrait de SIGAL, portail d'authentification du ministère en charge de l'agriculture ) avec celles émanant des ARS (agences régionales de santé). Le bilan 2016 est consultable sur le site de SPF ».

Le blog avait publié un article sur le bilan 2017 des TIAC par SPF ici. On pourra sans doute se demander pourquoi il n'y a pas eu qu'un seul rapport ... Le seul fait de se poser la question, c'est avoir des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Qu'y a-t-il donc de nouveau car cette note de service signée par le directeur général de la DGAL est une curiosité car traditionnellement et rituellement, SPF diffuse le bilan avec plus ou moins de retard avec selon les années ...
En 2017, 1208 TIAC ont été déclarées (certaines TIAC peuvent correspondre à un repas pris en 2016). On note une légère diminution entre 2016 et 2017. Le nombre de malades, lui, a augmenté, passant de 13997 en 2016 à 14269 en 2017. Cette augmentation du nombre de malades est lié à l'augmentation du nombre de cas moyen par TIAC déclarée.
La principale origine des TIAC reste la restauration commerciale (39% en 2016, 40% en 2017), suivie par la restauration collective à caractère social (30% en 2016, 34% en 2017). La part de la restauration familiale est relativement stable: 25% en 2016, 21% en 2017.

On voit donc où doivent se situer les enjeux et le manque cruel de contrôles en restauration commerciale voir à ce sujet .le rapport 2019 de la Cour des comptes qui souligne qu'une entreprise de restauration est en moyenne contrôlé tous les15 ans par les services de l'Etat.

Que peut faire dans ces conditions le dispositif Alim'confiance, mal foutu dès le départ, et qui de plus ne fonctionne que sur un pied, la DGCCRF n'ayant pas encore adopté le dispositif. Les TIAC vont continuer à bien se porter contrairement à ce qui se passe à New York !

Une éclaircie tout de même car « La diminution observée du nombre global de TIAC est principalement expliquée par la diminution du nombre de TIAC déclarées en restauration commerciale (480 en 2017 contre 592 en 2016) et en milieu familial (258 en 2017 et 465 en 2016) ; par contre, le nombre est relativement stable en restauration collective (406 en 2017 contre 393 en 2016). »

On découvre aussi la difficulté de détecter un agent pathogène,
Un agent pathogène a pu être confirmé microbiologiquement dans l'aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 229 TIAC alors qu'un agent a été suspecté dans 444 TIAC ; pour 364 TIAC, aucun agent n'a pu être identifié ou suspecté. Plus le délai de déclaration (délai entre la date de survenue des premiers symptômes et la déclaration) est court, plus on a de chance de retrouver l'aliment et l'agent en cause. Les délais de déclaration vont de 1 jour à plus de 2 semaines, le délai médian étant de 3 jours.

171 TIAC n'ont pas été retenues (?), étrange …
Dans 22 % des TIAC (c'est-à-dire dans 229 TIAC) où un agent pathogène a été suspecté ou confirmé, les aliments suspectés sont des aliments composés ou des plats cuisinés. Les viandes autres que volailles et les produits de charcuterie sont suspectés dans 16 % des cas puis viennent les poissons, les viandes de volailles et les végétaux. Aucun aliment n'a pu être suspecté dans 11,5 % des TIAC.
Par ailleurs,
Les TIAC à Salmonella ont été majoritairement associées à la consommation d’œufs ou de produits d’œufs et de viandes. Pour les TIAC à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens, la consommation de plats cuisinés est le plus souvent suspectée. Enfin, les TIAC à virus entérique sont le plus souvent associées à la consommation de coquillages et de végétaux.

La note de service revient sur des dossiers marquants de l'année 2017 :

1- Intoxications alimentaires liées à la consommation de thon
Pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre avril et juillet 2017, 26 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la présence d'histamine dans du thon ont été déclarées en France et ont concerné 189 malades. Ces chiffres ont dépassé en quelques mois ceux de toute l'année 2016 (25 TIAC, 100 malades). Une enquête complexe a été conduite pour expliquer d'où provenait cette contamination. »

2- Augmentation anormale du nombre de malades liés à Salmonella Eastbourne
Là aussi, pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre août et décembre 2017, 36 cas humains de salmonellose impliquant le sérotype Eastbourne ont été identifiés par le CNR. »
L'interrogation des cartes de fidélité (des patients) a permis d'identifier que la plupart des malades avaient consommé du camembert. Plusieurs établissements producteurs étaient cités, l'un d'entre eux plus fréquemment.

Le lecteur intéressé lira les détails de ces enquêtes.

En conclusion, il est rappelé que « Ce bilan n'est toutefois pas exhaustif, dans la mesure où les TIAC restent encore sous-déclarées. »
Le nombre élevé de TIAC familiales (21% des TIAC, et probablement la catégorie la plus sous-déclarée) rappelle l'importance de l'information du consommateur sur les règles d'hygiène de base ainsi que sur les risques de certains aliments vis-à-vis de populations sensibles.

Enfin un aveu d'impuissance,
Salmonella reste un agent particulièrement préoccupant, suspecté dans plus de 10% des TIAC. Ce chiffre est à rapprocher des plus de 200 alertes « produits » pour présence de Salmonella enregistrées par la Mission des Urgences Saniataires en 2017. Les efforts sont donc à poursuivre sur ce pathogène, et ce sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Bref, comme indiqué précédemment, y'a encore beaucoup de boulot !