samedi 2 novembre 2019

A propos de la bactérie « tueuse » d'oliviers


Oliviers dans les Pouilles (Italie)
Selon un communiqué de l’EFSA du 30 octobre 2019, Xylella fastidiosa : « Ensemble, on peut trouver des solutions ».
« L’ensemble du territoire de l’UE est menacé par Xylella fastidiosa ; plus la communauté scientifique travaillera de concert sur cette question, plus vite nous trouverons des solutions pour lutter contre ce fléau. » C'est avec ces mots que Claude Bragard, président du groupe scientifique de l’EFSA sur la santé des végétaux, a résumé l’importance de la conférence sur X. fastidiosa organisée en Corse cette semaine. 

Faute de remède contre la Xylella Fastidiosa, la priorité est à la prévention, ont concédé les 350 chercheurs réunis depuis mardi à Ajaccio.

« Aujourd'hui, il n'existe aucun moyen de contrôle efficace contre cette bactérie », qui touche l'intégralité du territoire de l'Union européenne », a reconnu Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux à l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).

« C'est pour cela que sont mises en place des mesures phytosanitaires qui cherchent à éradiquer un foyer sitôt identifié, pour que la bactérie ne se propage pas », a-t-il expliqué.

Côté prévention, les chercheurs ont notamment évoqué la surveillance via satellite, qui permettrait de détecter des plantes touchées par la maladie avant que cela soit visible à l'œil nu.

En parallèle, la recherche contre la bactérie avance. « On a quelques pistes de recherche, des essais, mais ces démarches sont cantonnées à l'échelle expérimentale en laboratoire », a indiqué M. Reignault. L'une des pistes serait d'intervenir sur les insectes qui transportent cette bactérie, ce qui « limiterait de manière hyper importante la dissémination de la maladie », a témoigné Marie-Agnès Jacques, chercheur à l'INRA (institut national de la recherche agronomique).

Autre solution envisagée, « la lutte biologique, avec l'application d'organismes pour stimuler les défenses de la plante, la recherche de variétés résistantes, ou encore des tests de différentes pratiques culturelles pour essayer de diminuer le côté favorable de l'environnement pour la maladie », a poursuivi cette scientifique.

Problème: Xylella Fastidiosa peut contaminer plus de 200 plantes différentes, « des plantes sauvages, aromatiques, ornementales, et [des plantes, ndlr] cultivées alimentaires, et plus de 70 espèces d'insectes peuvent la transporter », a souligné M. Reignault.

Cette bactérie est présente en France depuis 2015, sur une partie du littoral méditerranéen, dans les zones de Menton, entre Nice et Fréjus et à Toulon, ainsi qu'en Corse.

Complément du 5 décembre 2019Les présentations de la deuxième conférence européenne sur Xylella fastidiosa, Ajaccio, Corse, des 29 et 30 octobre 2019, sont disponibles ici.

États-Unis : Vers un retour de COOL et une lutte contre la fake viande


Le sénateur républicain Tester indique qu’il est en train de travailler pour faire revenir  COOL à Washington afin de booster l'agriculture américaine.
Il a préparé une résolution en ce sens.
L’étiquetage indiquant le pays d’origine ou COOL pour Country of Origin Labeling arme les acheteurs avec plus de connaissances et donne aux producteurs agricoles un avantage.
Pour Jim Romahn du blog Agri 007, qui relate un point de vue canadien, « L’étiquetage du pays d'origine ou COOL pour les viandes fait de nouveau partie de l'agenda politique des États-Unis, malgré des décisions déclarant qu'il est illégal. »

Je suppose que tous les fous politiques des États-Unis ne sont pas républicains.

La United States Cattlemen’s Association (USCA) appuie la résolution de Tester. Ce n'est pas surprenant, car les programmes COOL antérieurs ont fait grimper les prix de leur bétail.

« Les États-Unis produisent du bœuf de la plus haute qualité, le plus sûr et le plus écologique du monde. Les producteurs de bovins américains méritent de pouvoir présenter leurs produits sur le marché de la vente au détail », a déclaré le directeur de l'USCA, Leo McDonnell.

L’Organisation mondiale du commerce a statué à deux reprises que les programmes américains COOL pour le bœuf et le porc étaient illégaux. Cela a déprimé les prix des porcs et des bovins au Canada et au Mexique, mais les ont augmentés aux États-Unis.

Dans l’affaire la plus récente, l’Organisation mondiale du commerce a donné le droit au Mexique et au Canada d’imposer des droits de douane pouvant aller jusqu’à 1 milliard de dollars. En 2015, les États-Unis ont reculé devant le programme COOL mis en place en 2009.

COOL a coûté aux agriculteurs canadiens des milliards de pertes en prix inférieurs et des millions de dollars pour engager des avocats, des consultants et des lobbyistes dans la lutte contre COOL.

Un autre point de vue sur le projet COOL aussi avec une autre dimension pour cet article de Dan Flynn publié dans Food Safety News, « Le Congrès veut que les consommateurs soient en mesure d'identifier le bœuf et le porc fakes (faux) et étrangers »

Un meilleur étiquetage de la viande de bœuf n’est peut-être pas imminent, mais cela risque de faire de gros progrès.

Cette semaine, une nouvelle série de propositions a été lancée pour stimuler la discussion sur le sujet, notamment la réactivation d'un étiquetage plus significatif du pays d'origine pour la viande de bœuf.

Le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA n'exige actuellement pas que le bœuf soit né, élevé et abattu aux États-Unis pour pouvoir porter un étiquetage « Product of the U.S.A ».

L’Organisation mondiale du commerce s’est prononcée contre les États-Unis alors que les normes étaient plus strictes et le Congrès l’a révoqué pour éviter des pénalités tarifaires.

Cela a créé une échappatoire qui permet à la viande de bœuf provenant d’animaux nés et élevés dans des pays étrangers d’être étiquetée « Product of the U.S.A » à condition que la viande de bœuf subisse une transformation supplémentaire dans une usine de transformation située aux États-Unis.

Les sénateurs du Dakota du Sud, Mike Rounds et John Thune veulent éliminer cette échappatoire. Ils essaient de passer le « U.S. Beef Integrity Act » pour garantir que l’étiquetage « Product of the U.S.A » s’applique uniquement à la viande bovine et aux produits de viande bovine provenant exclusivement d’un ou de plusieurs animaux nés, élevés et abattus aux États-Unis.

« Les règles d’étiquetage du bœuf d’aujourd’hui sont trompeuses et autorisent la viande bovine et les produits de bœuf nés, élevés et abattus en dehors des Etats-Unis d’être étiquetés U.S. beef », a dit Rounds. « Cela doit être résolu à la fois pour les consommateurs et nos producteurs qui travaillent durement. »

« Pour les éleveurs du Dakota du Sud, « Product of the U.S.A » est bien plus qu’un étiquetage. C’est un sentiment de fierté et un mode de vie », a déclaré Thune. « Cette législation est simple et de bon sens, deux qualités qui manquent souvent à Washington et qui sont compensées par les Dakotans du Sud et leur esprit travailleur. C’est avec les éleveurs et le monde agricole en tête que je suis fier d’appuyer ce projet de loi afin de donner aux consommateurs des informations plus précises sur ce qui se trouve sur les étagères des magasins et d’aider à présenter les produits de bœuf américains - les meilleurs au monde - aussi clairement et fièrement que possible. »

Tout en optant pour une résolution du Congrès sur l’étiquetage du pays d’origine (COOL), le sénateur démocrate du Montana, Jon Tester, est sur le même chemin que les deux républicains du Dakota du Sud.

Tester a présenté une résolution en faveur du rétablissement du programme COOL. La United States Cattlemen’s Association a déclaré que la résolution de Tester « exige une déclaration de soutien ferme à COOL, qui a été abrogée en 2015. »

« Nous sommes extrêmement reconnaissants au sénateur Tester de continuer à défendre les efforts de Vérité dans le domaine de l'étiquetage grâce à l'introduction de cette résolution », a dit  un communiqué de l'USCA. Il a exhorté les autres sénateurs à suivre l’initiative de Tester et à défendre les intérêts des consommateurs américains et des familles qui pratiquent l’élevage en ranch.

COOL a atteint le stade public avec les Farm Bills de 2004 et 2008, mais sa mise en œuvre n'a pas été pleinement appliquée avant mai 2013.  C’est seulement au moment de la vente au détail que les étiquettes étrangères sur le bœuf et le porc importés ont été conservées.

Le Ranchers Cattlemen Action Legal Fund ou R-CALF a également salué la résolution de Tester. « Depuis l'abrogation de COOL, les consommateurs ont été incapables de différencier le bœuf étranger du bœuf américain et les producteurs américains de bovins n'ont pas été en mesure de faire face à l'afflux croissant de bœuf et de bétail étrangers », indique le communiqué de R-CALF.

Entre-temps, à la Chambre des représentants des États-Unis, des membres du Congrès, Roger Marshall (R-Kansas) et Anthony Brindisi (D-New-York) ont présenté le Real MEAT (Marketing Edible Artificials Truthfully ou Loi sur la commercialisation honnête des aliments) de 2019.

Plus précisément, le Real Meat Act:

1. Codifie la définition du la viande bovine aux fins d'étiquetage
Établit une définition fédérale de la viande bovine qui s’applique à l’étiquetage des aliments ;
Préserve les intentions du Congrès avec le Beef Promotion and Research Act.
2. Renforcer les dispositions existantes concernant la mauvaise image de marque afin d'éliminer la confusion des consommateurs
La FDA a des dispositions relatives à un étiquetage faux ou trompeur ;
Prévenir toute confusion supplémentaire chez les consommateurs avec des produits protéiques alternatifs ;
Clarifier la nature d'imitation de ces produits protéiques de remplacement.
3. Accroître la capacité du gouvernement fédéral à faire respecter la loi
La FDA devra notifier à l'USDA si un produit d’imitation de viande est considéré faussement étiquetée ;
Si la FDA ne parvient pas à faire appliquer la loi dans les 30 jours suivant la notification à l'USDA, le ministre de l'Agriculture est autorisé à demander des mesures d'exécution.

« Les consommateurs devraient pouvoir se fier aux informations figurant sur l’étiquetage des produits alimentaires qu’ils voient sur les étagères pour être véridiques et non trompeurs », a déclaré la représentante républicain Marshall. « Depuis des années, les produits protéiques alternatifs ont confondu beaucoup de consommateurs avec des emballages trompeurs et des noms créatifs pour leurs produits. Avec ce projet de loi, les consommateurs peuvent être certains que les produits carnés qu'ils achètent sont bien de la vraie viande. »

vendredi 1 novembre 2019

La FDA a caché une éclosion liée à de la laitue romaine pendant plus de 6 semaines


Public policy : Politique publique 
« La FDA a caché une éclosion liée à de la laitue romaine pendant plus de 6 semaines », source article de Coral Beach paru le 1er novembre 2019 dans Food Safety News.

Une épidémie d’infections à E. coli pas si publique que ça liée à de la laitue romaine et qui a rendu malades des personnes dans une douzaine d’États de juillet à début septembre, mais les autorités américaines n’ont pas révélé d’informations à ce sujet avant Halloween.

La FDA et le CDC ont tous deux investigué sur une épidémie d'infections dues à E. coli O157:H7, potentiellement mortelle, mais les agences fédérales « n'ont pas identifié d'informations pouvant donner lieu à une action pour les consommateurs » et n'ont donc pas révélé l'épidémie. Le principal responsable de la sécurité des aliments à la Food and Drug Administration a saisi cette occasion jeudi soir pour publier un communiqué sur l'épidémie et rappeler à l'industrie des légumes verts à feuilles de revoir ses pratiques en matière de sécurité des aliments.

Ce rappel de Frank Yiannas, sous-commissaire à la FDA chargé de la politique et de la réponse alimentaires, fait suite à deux épidémies à E. coli en 2018 qui ont provoqué le décès de cinq personnes et rendant malades plus de 270 personnes. Le taux d’hospitalisation des malades était exceptionnellement élevé entre 46 et 48%. Les éclosions ont été attribuées à de la laitue romaine provenant des régions productrices de Yuma, Arizona et de la côte centrale de la Californie.

Yiannas a clairement fait savoir à Halloween que ni lui, ni la FDA pensaient que le public devrait éviter la laitue romaine.

« La FDA communique actuellement des détails sur une épidémie pour aider à sensibiliser le public et à souligner l'importance des mesures prises par l'industrie pour garantir la sécurité des légumes verts à feuilles. Les responsables fédéraux de la santé ne croient pas qu'il existe un risque actuel ou permanent pour la santé publique », selon le communiqué de Yiannas.

Des responsables du Centers for Disease Control and Prevention ont informé la FDA de l'épidémie à la mi-septembre, selon le communiqué d'Halloween. Yiannas a déclaré que la FDA avait immédiatement ouvert une investigation incluant des agences de l'Etat. Les investigateurs ont été envoyés pour visiter des exploitations agricoles situées dans la région de la côte centrale de la Californie, qui avaient été identifiées lors d’une investigation.

Cependant, comme on croyait que toutes les laitues impliquées étaient dépassées, la FDA n'a pas opté pour la transparence publique, préférant laisser le foyer dans l'ombre.

« … Lorsque la laitue romaine a été identifiée comme source probable de l'épidémie, les données disponibles à l'époque indiquaient que l'épidémie n'était pas persistante et que la laitue romaine consommée par des personnes malades avait dépassé sa durée de vie et n'était plus disponible à la vente », a déclaré le communiqué publié par Yiannas de la FDA.

« … Comme la souche de l'épidémie n'a pas été détectée dans les échantillons prélevés dans les exploitations agricoles au cours de l'investigation de traçabilité et qu'il n'y a pas eu de nouveaux cas depuis le 8 septembre 2019, l'épidémie semble être terminée. »

« Ne pas révéler l'épidémie dès que le CDC et la FDA ont pris conscience de son existence est un exemple de manque de transparence inexcusable de la part du gouvernement », a déclaré l'avocat Bill Marler, basé à Seattle.

Marler a déclaré que la rétention d'informations sur l'épidémie montre une synergie entre le gouvernement et l'industrie qui n'est pas dans l'intérêt de la santé publique.

« J'ai appris l'existence de cette épidémie la semaine dernière, mais j'ai supposé que les informations étaient incorrectes, car je ne pouvais tout simplement pas imaginer que la FDA et le CDC puissent dissimuler des informations aussi vitales au public », a déclaré Marler jeudi soir après avoir lu le communiqué de la FDA.

« La transparence de la part des responsables de la sécurité des aliments est essentielle pour protéger la santé publique. Si la FDA et les CDC ne sont pas transparents dans ces situations, ils ne se soucient pas de la sécurité des aliments. »

Les investigateurs sur les épidémies ont collecté et analysé des échantillons environnementaux de certaines exploitations agricoles de laitue romaine, mais la souche de l'épidémie n'a pas été identifiée, selon le communiqué de la FDA. Bien que la laitue romaine soit probablement la cause de l'éclosion, l'investigation n'a pas identifiée de source commune, ni de point de contamination.

L'épidémie a rendu malade 23 personnes dans 12 États. Parmi les patients pour lesquels des informations complètes étaient disponibles, 11 étaient tellement malades qu'ils ont dû être hospitalisés. Les États où les cas ont été confirmés et le nombre de personnes malades dans chaque État étaient les suivants: Arizona avec 3 cas, Californie 8, Floride 1, Géorgie 1, Illinois 2, Maryland 1, Caroline du Nord 1, Nevada 1, New York 1, Oregon 1, Pennsylvanie 2 et Caroline du Sud 1.

Les cas de maladie ont débuté à des dates allant du 12 juillet au 8 septembre. Aucun cas n'a été signalé après que le CDC ait commencé à investiguer sur l'épidémie le 17 septembre, selon le communiqué de la FDA.

NB : Bill Marler est l’éditeur de Food Safety News.


Heureusement que je n'emploie pas un tel langage avec la communication plus qu'opaque de nos autorités sanitaires ...