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lundi 18 septembre 2023

Alccol : Les campagnes perdues du ministre de la Santé

Ça, c’était en janvier 2023, «Alcool et «Bonne santé», une association paradoxale dénoncée dans la nouvelle campagne de Santé publique France».

Avec la période des fêtes, le mois de janvier est souvent synonyme de célébrations accompagnées de consommations d’alcool, pour se souhaiter une bonne année et trinquer « à la santé » de ses proches et de sa famille. Pourtant, l’alcool n’a rien à voir avec la bonne santé.

Mais aujourd’hui, changement de cap du ministère de la Santé en se faisant hara-kiri ...

Après l’annulation de deux campagnes de prévention sur l’alcool, des acteurs de la santé publique dénoncent les «faux prétextes» du gouvernement.

L'affaire rapportée le 11 septembre dernier par une enquête de Radio France est emblématique. Le ministère de la Santé a en effet annulé deux campagnes de communication développées par Santé publique France elle-même en raison de la pression probablement reçue du lobby de la filière nationale viti-vinicole.

Le ministère se serait donc censuré après avoir investi du temps et des ressources dans deux projets désormais achevés, car les campagnes en question avaient le «défaut» de mettre en garde contre la consommation d'alcool en général et ne faisaient pas simplement la promotion de ce qui est défini comme une consommation «responsable».

L'une de ces campagnes (voir images) soulignait par un jeu de mots que la consommation d'alcool multiplie les risques de problèmes cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux hémorragiques. Le second aurait pourtant dû sortir au mois de septembre, à l'occasion de la coupe du monde de rugby, qui a débuté le 11 septembre. En effet, étant donné que ce sport est de plus en plus suivi en France, le message en question aurait pu toucher le vaste public de supporters, concentrés dans les foyers et les bars pour suivre les matchs. Même le contenu (un entraîneur encourageant les fans à éviter l'abus d'alcool et à ne pas se laisser assommer par l'alcool) a été conçu spécifiquement pour l'événement sportif.

Le ministère donne en revanche son aval pour une campagne de prévention à destination des jeunes. Intitulée «c’est la base», elle reprend les principes d’une précédente campagne diffusée en 2019, à savoir : «faire attention à ses amis s’ils boivent trop», «boire aussi de l’eau en soirée» et «ne pas oublier de manger». Elle sera diffusée prochainement, notamment sur les réseaux sociaux.

L’article a été écrit à partir d’éléments de il fatto alimentare.

NB : Photo Radio France des images de prévention retoquées par le minstre de la Santé.

dimanche 9 juillet 2023

Les agents pathogènes transmis par les tiques et les encéphalites à tiques en France

L’Anses avait indiqué le 15 juin 2023, «Mieux connaître et combattre les agents pathogènes transmis par les tiques».

Il existe près de 1 000 espèces de tiques dans le monde, seules quelques-unes sont vectrices d’agents pathogènes. Celles-ci représentent néanmoins les vecteurs qui transmettent la plus grande variété d’agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) au monde. Elles sont responsables de maladies infectieuses pour les humains et les animaux et sont le principal vecteur d’agents pathogènes pour les animaux en Europe.

Quelles maladies sont liées aux tiques ?

Les maladies liées aux tiques peuvent être d’origine :
- bactérienne : maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie, bartonellose, etc. ;
- virale : encéphalites à tiques, fièvres hémorragiques telle que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, louping-ill du mouton, etc. ;
- parasitaire : piroplasmose canine, babesiose bovine, anaplasmose, etc.

En France, la principale maladie humaine liée aux tiques est la maladie de Lyme qui est transmise par Ixodes ricinus. L’Anses étudie à la fois les tiques et les agents pathogènes qu’elles transmettent, afin de les identifier, de les caractériser et de lutter contre leurs effets nocifs.

Voici que Santé publique France rapporte le 7 juillet 2023 à propos de l’«Encéphalite à tiques en France : premier bilan des cas recensés par la déclaration obligatoire entre 2021 et 2023».

Santé publique France publie le bilan des deux premières années de surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.

Chiffres clés des encéphalites à tiques en France hexagonale sur la période 2021-2023

- 71 cas ont été notifiés entre mai 2021 et mai 2023, (30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023).
- 86% des cas était des cas d’infection «autochtone» (61 cas) et 14% (10 cas) avaient été infectés dans un pays «à risque», à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence.
Sur les 71 cas notifiés :
- 4 cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans ;
- 94% des cas ont été hospitalisés ;
- aucun décès survenu au moment de la déclaration.
- 15% des cas exerçaient des professions les exposant particulièrement à des piqures de tiques : éleveur ou famille d’un éleveur ou ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (n=7), agent de l’Office National des Forêts (ONF) (n=1), horticulteur (n=1), forestier (n=1), étudiant en lycée agricole (n=1).
- La Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace.
- La région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteinte au sud l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière.

Comment se protéger des piqûres de tiques ? 

Petites par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine, quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :
- se couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
- rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et hautes herbes ;
- utiliser des répulsifs cutanés.
En rentrant chez soi après une balade en forêt ou après avoir jardiné, il est conseillé de :
- s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
- en cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.

La vaccination contre l’encéphalite à tiques

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs adultes et enfants exposés en pays très endémique.

lundi 8 mai 2023

Un rapport souligne le rôle de l'hygiène et de la prévention des infections dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens

«Un rapport souligne le rôle de l'hygiène et de la prévention des infections dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens», source article de Chris Dall paru le 5 mai 2023 dans CIDRAP News.

Un rapport du Global Hygiene Council (GHC) appelle les gouvernements et les responsables de la santé à se concentrer davantage sur la prévention des infections dans leurs efforts pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) et d'autres menaces des maladies infectieuses.

La recommandation est l'une des quatre étapes suggérées pour améliorer et maintenir l'adoption de bonnes pratiques d'hygiène, conduire des changements dans les politiques de santé publique et renforcer la préparation aux futures pandémies. Les étapes ont été identifiées par un panel mondial d'experts convoqué par le GHC en 2022.

Les autres étapes consistent à utiliser les leçons d'hygiène tirées de la COVID-19, y compris l'importance du lavage des mains et du port du masque, pour guider les futures campagnes de santé publique, quantifier les avantages économiques de l'hygiène et établir de bonnes habitudes d'hygiène.

Les experts du GHC ont convenu lors de la réunion que les pratiques d'hygiène visant à prévenir les infections, telles que le nettoyage ciblé des surfaces des zones à fort contact dans les hôpitaux, peuvent contribuer à réduire le besoin d'antibiotiques et doivent être envisagées parallèlement aux interventions spécifiques à la RAM, telles que la gestion des antimicrobiens et le développement de nouveaux antibiotiques. Ils ont également exhorté les pays à adapter leurs plans d'action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens pour inclure les recommandations de Water, Sanitation and Hygiene (WASH) de l’OMS pour les environnements domestiques et communautaires.

Selon le rapport, seuls 11 des 77 plans d'action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens répertoriés sur le site Internet de l'OMS intègrent les recommandations WASH pour les milieux communautaires.

Le rapport exhorte les futures campagnes de santé publique et les politiques de prévention et de contrôle des infections à garantir l'accès à l'eau potable et aux ressources d'hygiène pour aider à prévenir la propagation des infections, y compris celles qui sont résistantes aux médicaments, et à fournir des informations claires et pratiques sur les pratiques fondées sur des données probantes.

«Une augmentation prévue du risque d'endémies, d'épidémies et de pandémies coïncide avec l'augmentation de la résistance aux antimicrobiens (RAM), souvent appelée la pandémie silencieuse», a dit la présidente du GHC, Elizabeth Scott, dans le rapport. «Il n'y a jamais eu autant besoin de réduire la propagation des maladies infectieuses en utilisant des pratiques d'hygiène efficaces pour protéger la santé publique.»

Les pandémies les plus mortelles au 20e et 21e siècle :

- 1918-1919 : Grippe espagnole ; décès : 40-50 millions
- 1981 à ce jour : VIH/SIDA ; décès : 40,1 millions
- 2019 : RAM ; décès : 4,95 millions
- 2020 à ce jour : COVID-19 ; décès : 6,5 millions

L’hygiène est la clé pour prévenir la transmission.

lundi 6 mars 2023

A propos d'un rappel d'oranges de Tunisie en France

L’information sur un rapppel d’orange maltaise de Tunisie de la marque Orsero, El Hana et en vrac le 3 mars 2023 par RappelConso a suscité chez moi une interrog, à propos du motif du rappel : «Décision des autorités suite à la mise en place de la MUS (mission des urgences sanitaires) dans le cas d'un dépassement de LMR avec ARFD non applicable.» Quézaco pour le consommateurs ?

Hum, hum, s’agit-il de pesticide ? Pourquoi ne dit-on pas clairement !

La notification au RASFF de l’UE par la France le 3 mars 2023 est plus explicite : chlorpyrifos et imazalil au-dessus de la LMR dans des oranges de Tunisie.

Ce que ne dit pas la notification au RASFF de l’UE, c’est que produit a été aussi rappelé au Luxembourg le 3 mars en raison de la résence d’une «teneur élevée d’un résidu phytopharmaceutique».

Autre curiosité, l’affichette du rappel par les distributeurs qui est identique, tant en France qu’au Luxembourg, ne mentionne pas le motif du rappel, jugez plutôt.
Enfin, et c’est à noter, les organges ont été commercialisées du 10 au 20 février 2023 et le rappel a eu lieu le 3 mars 2023, étonnant, non ?

Le libellé du motif du rappel de RapppelConso demandant des précisions et un éclairage, le blog vous propose, dans un but d’information, des précisions ...

LMR: Limite Maximale De Résidus
Une denrée conforme à la législation européenne est considérée saine pour la santé du consommateur. Dans ce cas-là, les résidus éventuels se trouvent au-dessous de la limite maximale de résidus (LMR). Dans le cas d’un dépassement de la LMR, il est très important de vérifier si ce dépassement pose un problème pour la santé publique. En utilisant la valeur de l’ARfD et les outils de l’Agence Fédérale Belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), il est possible d’évaluer s’il existe un risque réel imminent pour la santé publique. L’AFSCA dispose d’un outil en ligne afin que vous puissiez vous-même effectuer l’analyse des risques. Pour accéder à cet outil, cliquez au lien «Calcul PSTI* - Evaluation du risque pour le consommateur en cas de dépassement d’une limite maximale en résidus de pesticides (LMR)» à cette page web de l’AFSCA**.

Qu'est-ce qu'une dose de référence aiguë (ARFD)?
L’ARfD représente la quantité de résidus de pesticides qu’un individu ne doit pas dépasser au cours d'un repas ou d’une journée et est exprimée en kg de poids vif.

Pourquoi le concept de dose de référence aiguë?
Avec l’évaluation des pesticides on a découvert qu’une seule ingestion de certains végétaux avec un taux relativement élevé de résidus pouvait conduire dans certains cas à des intoxications aiguës. Pour évaluer la possibilité d'une telle intoxication, le concept de dose aiguë (ARfD) a été mis en place. Ce concept a été ajouté à l’évaluation des effets des contaminants. Auparavant, seuls les effets chroniques étaient évalués, à partir desquels on ne faisait que mesurer les effets à long et moyen terme d’une consommation de contaminants.

La valeur estimée de consommation (PSTI, Predicted Short Terme Intake / IESTI, International Estimate of Short-Term Intake) et la donnée toxicologique de référence (ARfD) sont ensuite comparées :
Si PSTI < ARfD : Absence de risque pour le consommateur.
Si PSTI > ARfD : Risque pour le consommateur.

*Les paramètres ci-dessous permettent d’évaluer la quantité du pesticide en dépassement qui serait ingérée par le consommateur (PSTI ou IESTI):
LP : Large Portion, elle est exprimée en kg/jour et correspond à la consommation au 97,5 percentile pour la denrée considérée.
U : Poids unitaire de la denrée exprimée en kg.
FV : Facteur de variabilité dépendant du poids unitaire de la denrée.
PF : Facteur de transformation ou Facteur d’épluchage (déterminé comme le ration des résidus dans le produit transformé/pelé divisé par la concentration en résidus dans le produit non transformé/non pelé). Cette donnée n’est pas disponible pour tous les couples pesticides/produits.
pc: Poids corporel moyen.

** Ce fichier permet de d'évaluer si une denrée ne respectant pas une LMR représente un risque sérieux pour la santé des consommateurs. L'estimation de l'ingestion d'un pesticide donné au cours d'un repas/journée (Predicted Short Terme Intake [PSTI]) est effectué suivant les méthodes de calcul actuellement en vigueur dans l'UE.

Références

Mise à jour du 7 mars 2023
Patatras, RappelConso signale désormais le rappel d'orange maltaise le 7 mars en lieu et place du 3 mars indiqué dans l'article, voir aussi le rappel chez Auchan le 3 mars. Totalement incompréhensible !
Le résultat est que le Luxembourg a eu quatre jours d'avance sur la France.

jeudi 6 octobre 2022

Une étude détaille l'étendue de l'encéphalite à tiques d'origine alimentaire en Europe

Le blog vous a proposé le 5 octobre un document de l’Anses sur «Encéphalite à tiques : remonter à l'origine des cas de transmission via le fromage».

Voici en complément, «Une étude détaille l'étendue de l'encéphalite à tiques d'origine alimentaire en Europe», source article de Joe Whitworth paru le 6 octobre 2022 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

Des programmes de vaccination et des campagnes de sensibilisation du public pourraient réduire le nombre de personnes touchées par le virus de l'encéphalite à tiques, qui est parfois d'origine alimentaire, selon des chercheurs.

L'encéphalite à tiques (TBE) est une infection virale du système nerveux central. Les humains contractent principalement la TBE par des piqûres de tiques, mais cela est parfois contracté en consommant des produits laitiers crus non pasteurisés provenant d'animaux affectés.

Des chercheurs israéliens ont analysé des cas de TBE d'origine alimentaire, principalement en Europe centrale et orientale. La plupart des infections ont été signalées pendant les mois les plus chauds d'avril à août et étaient associées à des produits laitiers crus non pasteurisés de chèvre. La période d'incubation médiane était courte à 3,5 jours et les maladies neuroinvasives étaient courantes, selon l'étude publiée dans Emerging Infectious Diseases, Systematic Review and Meta-analysis of Foodborne Tick-Borne Encephalitis, Europe, 1980-2021.

Au total, 19 études ont été incluses, décrivant 410 patients à travers l'Europe. Les pays ayant signalé des cas de 1980 à 2021 comprenaient la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, l'Estonie, l'Allemagne, la Croatie, l'Autriche, la Russie et la Slovénie.

Détails sur les patients
Sur 273 patients disposant de données sur la saison d'infection, 243 ont été infectés d'avril à août et 30 de septembre à novembre. Les patients étaient âgés de 1 à 85 ans. La plupart des cas se sont produits au cours des mois qui correspondent à la saison des tiques en Europe.

Sur les 120 patients dont le statut vaccinal a été enregistré, un seul était vacciné. Cette personne a eu son dernier rappel de vaccination contre le virus de la TBE (TBEV) plus de 15 ans avant l'infection.

Chez 232 patients, l'investigation épidémiologique a révélé une consommation de lait cru de chèvre ou de fromage, du lait cru de brebis ou du fromage a été signalé dans 88 cas, la consommation de lait de vache non pasteurisé dans 23 cas et la consommation d'un mélange de produits laitiers non pasteurisés dans sept cas.

Pour 124 des 138 patients pour lesquels la période d'incubation a été signalée, elle était inférieure à deux semaines. Pour 14 patients qui ont signalé la chronologie exacte de l'infection, la période d'incubation moyenne était de 3,5 jours.

Bien que la TBE soit une maladie à déclaration obligatoire en Europe, presque tous les cas sont survenus dans des régions spécifiques. Cela pourrait s'expliquer par les habitudes de consommation de produits laitiers non pasteurisés dans différentes régions, mais les données sur la fréquence de cette consommation dans diverses parties de l'Europe font défaut, ont dit les chercheurs.

TBE : Un problème de santé publique
Une épidémie récente s'est produite dans le département de l'Ain en France, où le TBEV n'avait pas été détecté auparavant. Les investigations ont révélé que tous les 43 patients sauf un avaient consommé du fromage de chèvre non pasteurisé d'un producteur local.

Les chercheurs ont dit qu'il pourrait y avoir un sous-diagnostic, une sous-déclaration, des variations en raison du faible nombre de patients impliqués dans certains rapports d'épidémie et des investigations épidémiologiques incomplètes.

Une autre explication pourrait être la variabilité de la charge virale des produits laitiers infectés car la dose exacte de TBEV requise pour une infection humaine par voie orale est inconnue et pourrait être différente de la charge virale pour une infection clinique par piqûre de tique.

La transmission alimentaire de la TBE est rare, mais peut provoquer des épidémies affectant de nombreuses personnes, ce qui en fait un problème majeur de santé publique. Une telle transmission pourrait être éliminée par des campagnes d'éducation qui encouragent les gens à ne consommer que des produits laitiers pasteurisés et par la vaccination, ont dit les chercheurs.

Dans leur conclusion, les chercheurs notent,

 ... le TBE d’origine alimentaire en Europe est signalé principalement dans une région géographique bien définie pendant la saison des tiques, avec quelques signalements en Russie et récemment en France. Nous avons trouvé un taux d'attaque de la TBE d’origine alimentaire variable, qui pourrait être le résultat de nombreux facteurs, y compris la variabilité de la charge virale dans les produits laitiers infectés, compatible avec un rapport précédent. Les caractéristiques cliniques de la TBE d’origine alimentaire sont similaires à celles rapportées pour le TBE acquis par des piqûres de tiques, et des symptômes spécifiques su système nerveux central (SNC) se développent chez près de 40% des personnes infectées. La vaccination semble être efficace pour prévenir la TBE d’origine alimentaire. Nos résultats pourraient aider à sensibiliser les épidémiologistes, les cliniciens, les responsables de la santé publique et le public des zones endémiques à la TBE d’origine alimentaire. Les programmes de vaccination et les campagnes de sensibilisation du public pourraient réduire considérablement le nombre de patients touchés par cette infection potentiellement grave du SNC.

Une autre étude, publiée dans International Journal of Molecular Sciences, a fait état d'une épidémie familiale de cas de maladie, initialement évocatrice d'une infection interhumaine, au début de l'été en Autriche.

Le patient index était un homme de 39 ans, qui a été hospitalisé avec une histoire de quatre à cinq jours de maux de tête et de forte fièvre, avec des malaises et des étourdissements précédents pendant un à deux jours. Son fils de 14 ans et sa femme de 41 ans ont également été admis respectivement trois et huit jours plus tard. Ils ont ensuite sortis de l’hôpital avec des maux de tête résolutifs et sans fièvre.

Après interrogatoire, il a été constaté que la famille avait du lait de chèvre non pasteurisé provenant d'une ferme de Braunau en Haute-Autriche, deux semaines avant l'apparition des symptômes. L'encéphalite à tiques a été diagnostiquée suite à la consommation de lait de chèvre et le virus a été détecté dans des échantillons de lait congelé.

L'homme et sa femme n'étaient pas vaccinés. Le fils de 14 ans avait reçu trois doses du vaccin, mais pas selon le calendrier de vaccination recommandé. Un autre garçon de 7 ans n'a pas été infecté bien qu'il ait bu du lait et qu'il n'ait pas été vacciné.

mercredi 7 septembre 2022

Royaume-Uni : La tendance positive du lavage des mains pendant la pandémie non maintenue après, selon la Food Standards Agency

Il y a, semble-t-il, un retour à la normale déjà observé ici et là, et «La tendance positive du lavage des mains pendant la pandémie non maintenue après, selon la Food Standards Agency», source article de Joe Whitworth paru le 7 septembre 2022 dans Food Safety News.

Il y a eu une baisse du lavage des mains de la part des consommateurs à partir de la mi-2020 pendant la pandémie de COVID-19, sur la base des résultats d'un sondage de la Food Standards Agency (FSA).

Entre avril 2020 et janvier 2022, la proportion de ceux qui ont déclaré «toujours» ou «la plupart du temps» se laver les mains avec du savon et de l'eau chaude est passée de 79% à 68%. Les responsables de la santé publique disent que le lavage des mains est l'un des meilleurs moyens d'éviter les intoxications alimentaires.

Au début, plus d'un tiers des personnes interrogées se sont lavé les mains pendant 20 et 24 secondes, mais à la fin, seulement 27% l'ont fait. Certaines personnes se sont lavé les mains pendant moins de 10 secondes tandis que d'autres ont dit l'avoir fait pendant une minute ou plus ou ne savaient pas combien de temps.

Une faible hygiène des mains peut contribuer aux maladies d'origine alimentaire, telles que E. coli et norovirus, tandis qu'une bonne hygiène des mains peut réduire les risques de contamination croisée.

Le suivi trimestriel du lavage des mains a été réalisé par Ipsos UK. Dans chaque enquête, Ipsos a interrogé 2 000 adultes âgés de 16 à 75 ans vivant en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

Les résultats indiquent que certains comportements de lavage des mains établis pendant la pandémie de COVID-19 ont diminué, a dit la FSA.

Il y a eu une diminution significative du nombre de participants qui ont déclaré se laver «toujours» les mains avant de cuisiner ou de préparer des aliments, avant de manger, après avoir manipulé des ordures et en arrivant à la maison ou après un voyage.

En deors de la maison et hygiène personnelle
Il y a également eu une baisse du nombre de personnes qui ont déclaré qu'elles se lavaient «toujours» les mains en mangeant un pique-nique ou en consommant un plat à emporter à l'extérieur de la maison. La proportion de participants qui ont déclaré se laver «toujours» les mains avant de manger dans un restaurant et avant de manger des collations avec leurs mains est restée respectivement autour de 40% et 30%.

Les plats à emporter étaient plus susceptibles d'avoir des installations de lavage des mains indisponibles «la plupart du temps» ou «toujours». Mais ils étaient souvent aussi indisponibles ou inutilisables dans les cafés et les restaurants, les pubs et les clubs, lors d'événements sportifs et musicaux et dans les cinémas et les théâtres.

En avril 2020, 51% des participants ont déclaré avoir mal des mains sensibles à cause du lavage des mains. Cependant, la plupart des personnes qui ont vécu cela ont déclaré que cela ne faisait aucune différence dans la fréquence à laquelle ils se lavaient les mains.

Le lavage des mains signalé après un contact avec des animaux, y compris des animaux de compagnie, est resté globalement stable. Ces habitudes de lavage des mains étaient probablement ancrées et non influencées par la pandémie, ce qui explique pourquoi elles sont restées constantes au fil du temps, selon le rapport.

La proportion de participants qui ont déclaré se laver «toujours» les mains après avoir utilisé les toilettes a diminué au fil du temps. En avril 2020, 87% se lavaient «toujours» les mains, mais ce pourcentage est tombé à 80% en janvier 2022.

Le nombre de personnes portant et utilisant du gel désinfectant pour les mains comme alternative au lavage des mains a également diminué au cours de la période en fonction de différents scénarios.

Commentaire
Ce type de sondage comme ce suivi ne sont pas, à ma connaissance, réalisés en France.

Mise à jour du 8 septembre 2022
Vous pouvez aussi comme ci-dessous, à vous de voir ...
Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

dimanche 28 août 2022

Mais qui peut bien en vouloir aux petits écoliers français ? La crainte de Salmonella les prive de leurs biscuits favoris ...

La rentrée scolaire risque d’être difficile pour nos petits écoliers, plusieurs mises en garde ayant été faites, l’Anses a ouvert le bal avec «Mieux encadrer la présence de substances dangereuses dans les fournitures scolaires», l’agence ne dit pas vraiment comment d’où des spéculations ici et là.

L’AFSCA de Belgique nous informe, «En route avec l’AFSCA pour une rentrée scolaire en toute sécurité alimentaire», il s’agit de conseils pour les repas de la pause de midi.

Et il faudra aussi compter, pour cette rentrée, sur le manque de profs ...

Bref, rentrée compliquée. Mais, il y a pourtant un autre souci qui est en train de priver les petits écoliers français et cela tourne autour de Salmonella ...

En juin 2022, le blog vous avait parlé dans «Le groupe Barry Callebaut impacté par une contamination à Salmonella dans son usine de Wieze».

En juillet 2022, le blog apprenait, «Exit Salmonella, Barry Callebaut reprendra ses activités début août, as usual ?»

Voici donc que Salmonella fait encore parler avec cette information en France, «Alerte à salmonelle dans une usine de production de biscuits», source CNEWS du 27 août 2022.

Ce n’est donc pas en raison de la guerre en Ukraine, que les petits écoliers français sont privés de leurs biscuits préférés, Mikado, Oreo, Pépito, Pim’s, Granola ou encore Petit Écolier …

Les nutritionnistes peuvent donc remercier, pour un moment seulement, Salmonella qui prive les enfants d’un de leur goûter préféré.

Plusieurs marques de biscuits risquent de se faire rares dans les rayons en raison d'une alerte à la salmonelle de leur fabriquant, le géant Mondelez, qui a dû mettre à l'arrêt certaines lignes de production.

Je précise bien arrêt préventif pour éviter de se retrouver sur la sellette comme Ferrero ou encore Buitoni Nestlé ...

Après les pizzas, les biscuits. Pépito, Pim’s, Granola ou encore Petit Écolier… toutes ces marques de biscuits bien connues du grand public se font de plus en plus rare en magasin à cause d’un risque de salmonelle détectée dans leur fabrication.

Contacté par Olivier Dauvers, expert en grande consommation, le service consommateur du géant alimentaire Mondelez a expliqué «qu'une usine a été arrêtée en Belgique pour un grand nettoyage». Il s'agit de l'unité de production de Wieze de son fournisseur en cacao Barry-Callebaut. «Notre fournisseur en cacao nous a alerté sur la présence possible de salmonelle», poursuit l'industriel.

Une perte du chiffre d'affaires
Pour précaution, Mondelez a préféré nettoyer ses sites industriels plutôt que se retrouver dans une situation comme Ferrero et les Kinder contaminés à la salmonelle. Des sites comme Cestas en Gironde sont concernés.

De quoi provoquer des ruptures de stock qui ont commencé début août en grande distribution et qui s'accélèrent. A ceci s’ajoute une perte du chiffre d’affaires étant donné la part de marché de Mondelez en France qui est de 39% dans le segment des biscuits sucrés. Le groupe espère néanmoins «une reprise de production dans les prochaines semaines».

Selon le blog d’Olivier Dauvers, auquel j’emprunte la photo en haut d’article, «Pourquoi les rayons se vident des biscuits Mondelez…».

Il suffit de traîner en magasin pour s’en rendre compte. Les rayons biscuits se vident dangereusement en ce moment, particulièrement les références Mondelez : Pépito, Pim’s, Granola, Petit Écolier et autre stars des tablettes. Dans la majorité des cas, aucune communication clients (après tout, ils commencent à s’habituer aux ruptures !). Parfois, une affiche, comme ici, dans ce Market de la Riviera. Et, surtout, un numéro de téléphone. Au bout du fil, le service consommateurs de Mondelez et… l’explication (qui n’est pas un conflit commercial avec une enseigne même si, à vue de nez, Carrefour me semble plus concerné que les autres).

En fait, l’industriel ne livre plus ses références depuis plusieurs semaines et «probablement pour plusieurs mois encore». En cause, «une usine qui a été arrêtée en Belgique pour un grand nettoyage». Et au curieux qui cherche à comprendre (j’ai pas eu beaucoup à me forcer), la réponse fuse : «Notre fournisseur en cacao nous alerté sur la présence possible de salmonelle.» Le fournisseur en question ? Barry. Voilà pourquoi les rayons biscuits se vident.

Pour autant, pas de rappel prévu. «Vous pouvez consommer sans inquiétude les produits que vous trouvez encore en rayon.» Quant à la gestion «low profile» de la situation (que m’ont confirmé des commerciaux de la maison), elle s’explique. Pas question de vivre un «Kindergate». Ça se comprend !

Difficile rentrée donc pour nos petits écoliers, à moins de faire des stocks de Pépito ...

Aux lecteurs du blog
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mercredi 20 juillet 2022

Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique : Les mesures de prévention

Santé publique France publie le 19 juillet 2022, à propos du syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatrique «les mesures de prévention face aux risques de l’été»

Les bactéries E. coli responsables du SHU sont présentes dans les intestins de nombreux animaux ruminants (vaches, veaux, chèvres, moutons, etc.) et sont éliminées par les excréments qui peuvent alors contaminer l’environnement (eaux, fumiers, sols) et les aliments. Ces bactéries supportent bien le froid (survie dans un réfrigérateur ou congélateur), mais sont détruites par la cuisson à cœur.

La transmission de la bactérie peut être évitée par des gestes simples, en particulier chez les enfants de moins de 16 ans et les personnes âgées :

En cuisine
- Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur (et non pas rosées ou saignantes);
- Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
- Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
- Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Commentaire
L’usage d’un thermomètre alimentaire n’est toujours pas à l’ordre du jour pour la cuisson à cœur notamment des viandes hachées.
Cela étant, il y a du progrès avec ce qui est écrit,

Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur (et non pas rosées ou saignantes).

Récemment dans un compte-rendu d’une enquête sur une TIAC à STEC O157 liée à des concombres en restauration collective, il était indiqué des mesures de précaution pour les viandes hachées, parmi lesquelles on peut lire,

Pour limiter le risque de contamination, la cuisson des viandes hachées doit être effectuée à cœur en s’assurant que la viande est cuite au centre et qu’elle n’est plus rosée.

Le CDC des Etats-Unis rapporte que «Vous ne pouvez pas savoir si les aliments sont cuits en toute sécurité en vérifiant leur couleur et leur texture.»

Il faudrait un jour, mais quand, unifier les messages et s’arrêter pour les viandes à ‘bien cuites à cœur’, en signalant qu’un thermomètre alimentaire est utile, l’Anses indiquant la température de 70°C.

Complément
A noter que l’association SHU typique, sortons du silence, a lancé une pétition pour que «Dès la 1 ère contamination (Escherichia Coli: Syndrôme Hémolytique et Urémique) une enquête DOIT obligatoirement être menée !»
«1 enfant contaminé tous les 2 jours par la bacterie E. coli soit 3 affaires Buitoni par an!», selon une pétition.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !