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mardi 31 mars 2020

 Plats à emporter et les repas livrés à domicile et sécurité des aliments. Un exemple en Chine

L’Anses nous prodigué des excellents conseils, comme à son habitude, dans Coronavirus et alimentation, courses, nettoyage,les recommandations de l’Anses, mais l’AFSCA de Belgique va un peu plus loin et souligne le souci des « Plats à emporter et les repas livrés à domicile en toute sécurité … alimentaire » en cette période de confinement :
Etant donné les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du coronavirus, l’AFSCA souhaite rappeler aux consommateurs quelques règles de base lors de denrées alimentaires ou de repas livrés à la maison.
  • Passez à table après réception s’il s’agit d’un repas chaud. Si vous ne les consommez pas tout de suite, réchauffez-les suffisamment (au moins à 60°C) avant consommation et suivez les éventuelles consignes du restaurateur ou livreur.
  • Pour les plats froids qui ne seront pas consommés tout de suite, placez-les au frigo jusqu’au moment de servir ;
  • Ne conservez ces restes alimentaires que 24 à 48 heures au maximum, selon le type de produit.
  • Ne congelez pas ces restes.
Les matériaux en contact avec les denrées alimentaires
Les matériaux utilisés par un professionnel pour emballer les plats et denrées alimentaires doivent être adaptés pour entrer en contact avec les denrées alimentaires (plats, emballages, seaux, …). Ce symbole ci-contre en est la preuve.

Allergènes
Vous devez pouvoir être informé(e) de la présence du ou des allergènes contenus dans les produits que vous avez commandés (par exemple : « œuf » dans une préparation de pâtes).
L’information peut vous être communiquée soit de manière écrite (sur le menu, sur l’étiquette, …), soit oralement.

Voici donc un article qui relate « Une éclosion à Salmonella attribuable à des aliments commandés en ligne », source article de Joe Whitworth paru le 31 mars 2020 dans Food Safety News.
Selon un nouvel article, dix personnes ont été rendues malades par Salmonella lié à des cuisses de poulet dans une ville chinoise après avoir mangé des aliments commandés en ligne à la mi-2018.

Les chercheurs ont di que l'investigation met en évidence le rôle des plateformes de livraison d’aliments en ligne en tant que nouveau mode de transmission des maladies d'origine alimentaire. La collaboration entre les agences de santé publique et les plateformes de livraison d’aliments en ligne est essentielle pour une intervention rapide et pour limiter l'ampleur des épidémies.

De fin juin à début juillet 2018, 10 cas de maladies diarrhéiques ont été signalés dans deux hôpitaux du district de Nanshan à Shenzhen, en Chine. Cette épidémie était soupçonnée d'être d'origine alimentaire et a été notifiée au Centre de contrôle et de prévention des maladies de Shenzhen (CDC de Shenzhen), selon l'étude publiée dans Emerging Infectious Diseases.

Les 10 patients étaient des étudiants universitaires souffrant de diarrhée et de fièvre. Sept d'entre eux ont également signalé des nausées et des vomissements. Les cas provenaient de six collèges différents de la même université mais vivaient dans des dortoirs différents et ne se connaissaient pas.

De la préparation des aliments à la livraison
Cependant, un après-midi, tous avaient consommé une livraison d’aliments composé de cuisses de poulet avec du riz dans le même restaurant près de l'université, commandée via une plate-forme de livraison en ligne pendant une période de six heures de midi à 18 heures.

Les aliments ont été précuits une heure avant les commandes prévues et laissés à température ambiante, puis expédiés à la réception des commandes et livrés dans une heure à température ambiante de 29°C à l'aide d'un sac de rangement en lin.

Le temps écoulé entre la préparation des aliments et la livraison à température ambiante était de deux heures, ce qui a potentiellement permis à Salmonella Enteritidis de se multiplier suffisamment et de provoquer des maladies.

Au total, 21 échantillons ont été prélevés au cours des investigations de laboratoire et environnementales, y compris des échantillons de tampons anaux de sept patients et 14 échantillons du restaurant impliqué (six échantillons de cuisses de poulet, quatre sur le personnel, deux sur des ustensiles de cuisine et deux sur d'autres aliments).

De ces échantillons, neuf étaient positifs pour Salmonella Enteritidis, qui a été isolée de cinq cuisses de poulet et de quatre patients.

Un examen des profils d'électrophorèse en champ pulsé (PFGE) existant dans la base de données locale de Shenzhen CDC PulseNet a montré que cinq isolats de Salmonella Enteritidis provenant de cas sporadiques dans le mois avant que l'épidémie ne partage le même profil. La surveillance de routine a identifié cinq isolats sporadiques supplémentaires présentant le même profil PFGE dans le mois suivant l'épidémie. Cependant, aucun lien épidémiologique n'a été retrouvé entre aucun des 10 cas sporadiques et l'éclosion.

L'analyse des cas groupés basée sur le polymorphisme mononucléotidique (SNP) du séquençage du génome entier (WGS) a montré que tous les isolats associés à l'épidémie étaient génétiquement étroitement liés les uns aux autres. Une comparaison entre les 10 isolats sporadiques et l'un des isolats associés à l'éclosion a indiqué que les cas sporadiques ne faisaient pas partie de l'éclosion.

Une nouvelle façon de propager les maladies d'origine alimentaire
La dynamique complexe des réseaux de distribution d’aliments en ligne pourrait déboucher sur un nouveau moyen de propagation des maladies d'origine alimentaire et poser des effets jusque-là inconnus sur la santé publique, selon les chercheurs.

« Contrairement aux restaurants traditionnels, la livraison des aliments, repas, plats, etc., en ligne pourrait envoyer des aliments potentiellement contaminés à travers de vastes zones géographiques dans une ville en peu de temps pour provoquer des épidémies à grande échelle », selon l’article. La livraison de repas ou plats en ligne présente également des risques supplémentaires pour la sécurité des aliments, notamment une mauvaise manipulation et une température de stockage pendant le transport.

Une nouvelle caractéristique de l'épidémie était que les patients ont consommé des aliments de la même origine mais ils étaient isolés les uns des autres, par rapport aux éclosions typiques qui impliquent généralement des restaurants ou des événements de restauration au sein d'une famille ou d'un groupe. D'autres cas pourraient être plus susceptibles d'être oubliés au cours de l'enquête épidémiologique.

« Cependant, les informations détaillées associées aux commandes de produits alimentaires, telles que le délai de commande et de livraison, les produits alimentaires commandés et les noms et adresses du commerçant et du consommateur, seraient toutes enregistrées électroniquement sur la plateforme de livraison de produits alimentaires en ligne. Par conséquent, un niveau de détail aussi remarquable serait très précieux pour les investigations prospectives sur les épidémies », ont rapporté des chercheurs.

Complément du 2 avril 2020. On lira ce document de la FAO, Q & R : Les effets de la pandémie du COVID-19 sur l’alimentation et l’agriculture.

samedi 28 décembre 2019

Shigella a rendu malade huit personnes en Norvège. Un lien identifié avec des pois sucrés du Kenya


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Shigella en rend malade huit personnes en Norvège. Un lien avec des pois sucrés du Kenya », source article de Joe Whitworth paru le le 28 décembre 2019 dans Food Safety News

Les autorités norvégiennes enquêtent sur une éclosion nationale à Shigella liée à des pois sucrés, également appelés pois mange-tout, en provenance du Kenya.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet), les autorités locales et l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) enquêtent sur les huit cas de maladie chez des personnes âgées de 29 à 63 ans. Aucun de ces malades ne serait gravement malade.

Début décembre, plusieurs personnes sont tombées malades avec des symptômes gastro-intestinaux après avoir mangé dans une cantine à Oslo. Shigella sonnei a été retrouvé dans des échantillons chez cinq patients.

Conseils de traitement thermique
L'investigation sur l'épidémie a révélé que trois personnes à Akershus et Hedmark ont été également malades du même type de bactérie.

Le produit était étiqueté «pois mange-tout « Sugersnaps » ou « Sukkererter » et est présenté dans un emballage de 150 grammes. Ils ont été emballés par Spring Fresh et distribués en Norvège par Bernhard Botolfsen Import AS sous le numéro de lot 194819.

Les pois sucrés associés à l'épidémie d'Oslo ont été distribués dans d'autres régions du pays. Les autorités estiment que le produit concerné n'est plus sur le marché en raison de sa durée de conservation, mais elles ont conseillé à tous les consommateurs qui ont encore un emballage de le jeter.

Margrethe Hovda Røed, de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments, a déclaré que l'agence recommande que les pois sucrés importés de régions exotiques soient traités thermiquement avant de les servir pour réduire le risque d'infection.

Le produit est traditionnellement traité thermiquement avant d'être consommé dans certains pays d'où il est exporté mais en Norvège, il est souvent consommé cru. L'emballage indiquait que le produit devait être traité thermiquement avant d'être consommé.

Épidémie précédente
Il y a dix ans, une épidémie de shigellose liée aux pois sucrés importés a eu lieu en Norvège, au Danemark et en Suède. Voir les articles du blog, 1 et 2.

En mai 2009, les autorités norvégiennes ont identifié une possible éclosion d'infection à Shigella sonnei impliquant quatre cas et cinq infections suspectées dans deux ménages distincts. Un échantillon d'un emballage non ouvert de pois sucrés importés du Kenya dans un ménage était positif pour Shigella sonnei.

En mai et juin 2009 en Suède, une éclosion a concerné 47 cas suspects dont 35 cas confirmés en laboratoire. L'investigation épidémiologique basée sur des entretiens avec des patients a indiqué que les pois sucrés du Kenya étaient la source de la contamination, mais Shigella n'a pas été détecté dans les échantillons de produits.

L'épidémie a touché 10 personnes au Danemark en avril et mai 2009. La source probable était des pois sucrés frais et importés d'Afrique, d'après des entretiens avec des patients et l'épidémie norvégienne.

La shigellose est causée par une infection par la bactérie Shigella. En Norvège, la maladie survient généralement après une infection à l'étranger, notamment en Égypte et en Asie. Les infections domestiques peuvent survenir, soit comme cas secondaires de personnes infectées à l'étranger, soit à cause de denrées alimentaires importées et contaminées.

Les symptômes les plus courants sont la diarrhée, les maux de tête, les maux d'estomac, les nausées et la fièvre. Ils commencent généralement un à deux jours après avoir mangé des aliments contaminés et durent de cinq à sept jours.

samedi 7 décembre 2019

Un produit de la pêche norvégien lié à des infections à Listeria


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Un produit de la pêche norvégien lié à des infections à Listeria », source article de Joe Whitworth paru le 7 décembre 2019 dans Food safety News.
Une marque de truite fermentée, salée et crue a été rappelée en Norvège après avoir été liée à plusieurs cas d’infection à Listeria.

Haadem Fisk a retiré du ‘Hel rakfisk i spann’ en seau de 4 kg avec le numéro de lot 924 en raison de la contamination par Listeria. Il a été vendu à travers le pays.

L'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet) a mis en garde les consommateurs contre la consommation de poisson de ce lot. Les autorités n’ont pas divulguer pas le nombre de personnes malades, mais Food Safety News en a déduit qu'il n'y avait qu'un petit nombre de cas d'infection potentiellement liés.

Le rakfisk est du poisson cru normalement vidé et mis dans une saumure et laissé pendant des semaines ou des mois. Pour la plupart de la population, la principale saison de consommation est de novembre à février.

Après la découverte de l'éclosion, des échantillons de rakfisk ont ​​été envoyés à l'Institut vétérinaire pour analyse, qui a révélé une très forte concentration de Listeria. Rien n'indique que d'autres produits de Haadem Fisk soient contaminés, mais d'autres échantillons de la production ont été prélevés.

Réponse de l'entreprise
Un communiqué de Haadem Fisk a identifié des seaux de 4 kg affectés avec des numéros de lot de 923 à 931.

« Il y a eu un cas où la listériose est suspectée après avoir consommé du rakfisk de Haadem Fisk. On a trouvé des listérias dans le seau qui sont soupçonnés d'avoir causé la maladie et d'autres seaux de la période de production. Le problème s'est probablement posé pendant la production. Par conséquent, après consultation avec Mattilsynet, nous recommandons que les seaux de ce lot soient jetés ou retournés au point de vente. »

Haadem Fisk a souligné l'importance de bonnes pratiques d'hygiène lors de l'ouverture des seaux rakfisk, du stockage des produits entre 0 et 4°C et de ne pas les consommer après la DLUO.

Le communiqué de la société indique qu'il prend la question au sérieux et prendra des mesures pour découvrir ce qui s'est passé. Il fonctionne depuis plus d'un demi-siècle sans aucun signe de listériose.

« Après cet événement, toutes les routines seront revues, à la fois en interne dans l'entreprise et après que le rakfisk ait quitté nos installations de production. Il a également été décidé de notre part que le nombre d’analyses de laboratoire devrait être multiplié dans toutes les parties de la production afin que l'on puisse être sûr que les produits de Haadem Fisk présentent un faible risque. »

L’avis de l’Autorité norvégienne de sécurité des aliments est que les personnes appartenant à des groupes à risque, telles que les personnes âgées, les personnes en mauvaise santé, les femmes enceintes ou les systèmes immunitaires faibles, devraient éviter ces produits.

Heidi Lange, de l'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet), a déclaré que l'agence a reçu un isolat du produit qui sera séquencé de son génome complet et comparé aux isolats de patients dans sa base de données, mais jusqu'à présent, l'agence n'a identifié aucun cas.

Le plat traditionnel norvégien a été également à l'origine d'une épidémie à Listeria l'année dernière lorsque 13 personnes sont tombées malades. La plupart des personnes malades avaient plus de 70 ans et avaient un système immunitaire compromis. Le producteur, Slidre Ørretsenter, a retiré toutes les variétés de rakfisk du marché à l'époque, mais a récemment déposé son bilan.

Détection de niveaux élevés de Listeria
Taran Skjerdal, de l'Institut vétérinaire, a déclaré que dans l'épidémie actuelle, il avait reçu des échantillons d’aliments du producteur et des autorités alimentaires.

« Premièrement, nous utilisons la détection et le dénombrement, car plus la dose est élevée, plus il est probable que quelqu'un tombe malade, donc la concentration est importante. Lorsque nous avons l'isolat, nous pouvons poursuivre le séquençage du génome complet et comparer avec les isolats de patients ou d'autres isolats humains en Norvège et ailleurs pour rechercher un lien », a-t-elle déclaré à Food Safety News.

Skjerdal a déclaré que l'analyse a trouvé plusieurs centaines de milliers d'unités formant des colonies de Listeria par gramme de produit.

« Selon les modèles dose-réponse utilisés aujourd'hui, le taux de listériose est plus élevé pour les personnes normalement en bonne santé. C'est la nature de la truite fermentée qui fait que lorsque quelque chose ne va pas, ça va terriblement mal », a-t-elle déclaré.

« Nous avons deux échantillons dont la concentration a été si élevée lorsque vous voyez que vous n'avez pas besoin d'analyser le lot. Lors de l'éclosion de l'an dernier, la concentration dans les cas de maladie était tombée à mille ou moins dans certains cas, mais nous avions des échantillons aussi élevés ou plus élevés. »

Origine de la contamination
Le rakfisk peut être contaminé à plusieurs étapes de la production, selon Skjerdal.

« En production, cela commence par la truite normalement issue de l'aquaculture mais en eau douce, c'est-à-dire sans eau de mer. Ces étangs pourraient être contaminés, de sorte qu'il pourrait découler du poisson avant qu'il ne soit placé dans ce seau et que la saumure ne pénètre. S'il est contaminé à ce stade, il pourrait y avoir une croissance rapide avant le début du processus de maturation », a-t-elle déclaré.

« S'il n'y a pas de contamination à ce niveau, ces seaux ne sont normalement pas ouverts à moins que le producteur ne change la saumure, c'est donc une opportunité de contamination. Plusieurs producteurs n'ouvrent pas le seau avant de le reconditionner dans quelque chose de plus convivial et certains envoient le seau directement. Le consommateur peut également contaminer le produit lorsqu'il ouvre et ferme le seau. »

« Pour obtenir une concentration vraiment élevée, il est probable que la contamination soit arrivée tôt, car vous n'atteignez ce niveau que si la bactérie a le temps de se développer aux bonnes conditions de température. »

Skjerdal a déclaré que le rakfisk et Listeria avaient été étudiés auparavant par l'Institut vétérinaire et d'autres.

« Avant que la législation alimentaire européenne n'introduise une limite de 100 UFC/g, nous avions une autre limite de 1 000 UFC/g de Listeria dans le rakfisk en raison de sa nature. La raison pour laquelle il était si élevé était qu'il était impossible d'éviter des niveaux élevés en raison de la façon dont le poisson est produit. Ensuite, l'accent a été mis sur la façon de détecter ces niveaux dans les poissons sans tout analyser. Il est possible d'analyser la saumure salée et non le poisson lui-même. Il y a des décennies, des études étaient en cours à ce sujet », a-t-elle déclaré.

« Plus tard, il a été étudié si une flore protectrice pouvait être ajoutée en lavant le seau dans une solution avec du yaourt, car cela introduirait des bactéries lactiques qui rivalisent bien avec Listeria. Cela n'éliminerait pas la Listeria mais cela éviterait la concentration élevée. Il est probable que des études à ce sujet seront reprises maintenant. »

« Bien que nous n’ayons pas encore, pour l'épidémie en cours, le séquençage du génome entier sur les souches, il s'agissait d'une séquence génétique différente de celle des autres souches de Listeria. Ce n'est peut-être pas inattendu puisque la production est si différente de celle des produits de la mer et de l'agriculture, il semble que ce soit des variétés spéciales, mais c'est de la spéculation pour le moment. »

mardi 26 novembre 2019

Éclosion en Suède d'une souche inhabituelle de Salmonella Typhimurium probablement associée à de petites tomates bio en 2019


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Voici un article paru dans Eurosurveillance qui traite d’une éclosion liée à une souche inhabituelle de Salmonella Typhimurium monophasique, H2S négative, probablement associée à de petites tomates, Suède, août à octobre 2019.

Le blog vous avait narré cette éclosion en Suède ici et ici en septembre et octobre 2019.

Contexte
La salmonellose est l'un des agents pathogènes d'origine alimentaire les plus répandus dans l'Union européenne (UE), avec 90 000 cas déclarés chaque année.

En Suède, les diagnostics cliniques et de laboratoire d'infection à Salmonella doivent être déclarés légalement. Environ 2 000 cas sont signalés chaque année, la majorité étant infectée à l'étranger. La Suède a mis en place des programmes de contrôle de Salmonella pour les aliments pour animaux, les animaux et les produits alimentaires d'origine animale, la viande et les œufs suédois sont généralement exempts de Salmonella.

Salmonella Typhimurium monophasique figure parmi les sérotypes les plus courants en Europe, y compris en Suède, et la séquence type (ST) 34 étant le type de séquence le plus courant. Il est connu depuis toujours d'être communément transmis par les produits à base de viande de porc. Bien que la durée d'incubation puisse être de 6 à 72 heures pour Salmonella, il a été démontré que l'intervalle médian d'incubation pour 95% des épidémies à Salmonella Typhimurium est compris entre 12 et 192 heures.

Discussion
Il s'agit du premier foyer d'infection à Salmonella signalé en Suède, avec de petites tomates comme source probable de l'infection, et seulement du deuxième en Europe, alors que les tomates sont une source bien connue d'épidémies à Salmonella aux États-Unis.

Les résultats de cette investigation mettent en évidence l'importance de considérer les légumes comme un vecteur possible d'agents pathogènes que l'on croyait traditionnellement associés à des produits d'origine animale. Bien qu’il n’ait pas été possible d’échantillonner les lots de tomates impliqués pour l’analyse de Salmonella, le lien épidémiologique avec les petites tomates était fort.

Les échantillons des cas potentiels sont toujours en cours d'analyse par le séquençage du génome complet (WGS). Deux autres cas ont été confirmés le 13 novembre 2019 et une investigation concernant leurs expositions est en cours.

La principale analyse a montré que les petites tomates étaient la source probable. Notre analyse de sous-ensembles a suggéré que les petites tomates bio pourraient être la principale source, mais que les tomates bio n’expliquaient que 60% des cas. Cet écart pourrait s'expliquer par un biais dans le rappel ou par la contamination de petites tomates non bio chez le producteur. La couverture médiatique locale après le début de l’étude cas-témoins aurait également pu biaiser les réponses tardives des témoins, réduisant ainsi l’estimation de l’odds Ratio.

Le poulet grillé n'était pas considéré comme un véritable facteur de risque d'apparition dans notre éclosion, car l'exposition parmi les cas était faible. De plus, le poulet est grillé directement au supermarché et il est peu probable que les supermarchés du pays cuisent mal et entreposent mal leur poulet grillé au cours de la même période.

Jusqu'à présent, ST3478 a rarement été observé en Europe, mais nous avons observé une épidémie comptant plus de 80 cas. Nous ne pouvons que spéculer sur les raisons pour lesquelles la Suède était le seul pays touché par cette épidémie. Une possibilité pourrait être que seulement quelques lots aient été contaminés et que tous aient été envoyés en Suède. Une autre possibilité est que, parce que la souche n'avait pas la pigmentation noire sur un milieu en gélose de croissance traditionnel, elle aurait pu ne pas être vue dans d'autres pays. Les pays doivent être conscients que cette ST, associée à sa caractéristique phénotypique inhabituelle (négatif pour H2S), peut passer inaperçue sur un milieu en gélose de croissance classique en raison de l'absence de pigmentation noire. Cela souligne l'importance d'une collaboration étroite entre les laboratoires cliniques, les laboratoires de microbiologie alimentaire et les bureaux de lutte contre les maladies transmissibles pour identifier et investiguer sur les épidémies.

Référence
Colombe SoledadJernberg CeciliaLöf EmmaAngervall Anna LindqvistMellström-Dahlgren HenrikDotevall LeifBengnér MalinHall IngelaSundqvist LenaKühlmann-Berenzon SharonGalanis IliasLindblad MatsHansen AnetteRehn Moa. Outbreak of unusual H2S-negative monophasic Salmonella Typhimurium strain likely associated with small tomatoes, Sweden, August to October 2019. Euro Surveill. 2019;24(47):pii=1900643. 

mercredi 13 novembre 2019

Salmonella, E. coli O157, Listeria, Campylobacyer: 1,9 million de cas de maladies d'origine alimentaire par an aux États-Unis


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Salmonella, E. coli O157, Listeria, Campylobacyer: 1,9 million de cas de maladies d'origine alimentaire par an aux États-Unis », source Doug Powell du barfblog.
Dans le cadre des efforts en cours pour comprendre les sources de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis, lInteragency Food Safety Analytics Collaboration (IFSAC) collecte et analyse les données sur les foyers de cas pour produire un rapport annuel contenant des estimations des aliments responsables de maladies d'origine alimentaire causées par des pathogènes.

Le rapport évalue dans quelle mesure quatre agents pathogènes - Salmonella, E. coli O157, Listeria monocytogenes et Campylobacter - et certains aliments et catégories d'aliments sont responsables de maladies d'origine alimentaire.

Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC)  estiment qu’ensemble ces quatre agents pathogènes sont à l'origine de 1,9 million de cas de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis chaque année.

Le plus récent rapport, intitulé « Estimations de l'attribution des origines des cas de maladies d'origine alimentaire pour 2017 concernant Salmonella, Escherichia coli O157, Listeria monocytogenes et Campylobacter à l'aide de données de surveillance pluriannuelle des éclosions, États-Unis » ou (Foodborne illness source attribution estimates for 2017 for salmonella, Escherichia coli O157, listeria monocytogenes, and campylobacter using multi-year outbreak surveillance data, United States, Sept.2019, CDC, FDA, USDA-FSIS), est disponible sur le site Internet de l’IFSAC.

Les estimations mises à jour, associées à d'autres données, peuvent aider à définir les priorités des agences et à contribuer à la création d'interventions ciblées permettant de réduire les maladies d'origine alimentaire causées par ces pathogènes. À mesure que davantage de données deviennent disponibles et que les méthodes évoluent, les estimations d'attribution peuvent s'améliorer. Ces estimations ont pour but d’informer et de mobiliser les intervenants et d’améliorer la capacité des agences fédérales à évaluer si les mesures de prévention fonctionnent.

lundi 11 novembre 2019

Éclosion à Salmonella en Suède liée à des écrevisses


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Éclosion à Salmonella en Suède liée à des écrevisses », source article de Joe Whitworth paru le 11 novembre 2019 dans Food Safety News.

Une éclosion nationale à Salmonella en Suède a été liée à la consommation d'une marque d'écrevisses.

Folkhälsomyndigheten (Agence de la santé publique de Suède) a signalé la source probable de l'infection dans une mise à jour de l'annonce initiale de l'éclosion.

À l'aide du séquençage du génome complet, 31 personnes malades ont été identifiées dans l'éclosion à Salmonella Newport.

Les personnes vivent dans 12 comtés et sont tombés malades du 31 juillet au 30 octobre. Ce sont des personnes âgées de un à 82 ans qui ont été touchées, mais ce sont principalement les adultes qui sont malades. Un peu plus de femmes, 18, que d'hommes, 13, sont tombées malades.

Analyses des produits
ICA, un distributeur en Suède, a rappelé ICA Large Crayfish en raison de sa présence présumée à Salmonella, mais les analyses du produit ont jusqu'à présent été négatifs pour le pathogène.

Des unités locales de lutte contre les maladies, Livsmedelsverket (Agence alimentaire suédoise) et Folkhälsomyndigheten enquêtent sur l'éclosion.

Folkhälsomyndigheten a mené une étude de cas pour aider à identifier la source potentielle d’infection. Dans ce travail, les cas à Salmonella n'appartenant pas à l'éclosion sont utilisés comme témoins pour identifier ce que les cas de l’éclosion ont consommé dans une plus grande mesure que le groupe témoin.

L'analyse montre qu'il était 28 fois plus fréquent que les patients de l'éclosion aient mangé des écrevisses par rapport au groupe témoin. La plupart de ceux qui malades ont mangé des écrevisses de chez ICA, mais d'autres marques ont également été mentionnées.

Écrevisses rappelées
Folkhälsomyndigheten a informé ICA que les grandes écrevisses sont considérées comme la cause d'un certain nombre de cas à Salmonella.

Le distributeur a vérifié en aveugle les écrevisses chinoises en stock et il n'a pas détecté Salmonella, mais a retiré tous les conditionnements par mesure de précaution.

Toutes les dates de péremption des grosses écrevisses ICA (700 grammes) sont concernées et le produit a peut-être été vendu dans des magasins dans tout le pays.

En Suède, on signale chaque année entre 2 000 et 3 000 cas à Salmonella, dont environ les trois quarts sont infectés à l'étranger. Entre 2012 et 2018, seuls 95 cas domestiques à Salmonella Newport en Suède ont été enregistrés.

Au total, 33 personnes sont tombées malades en Suède et dans plusieurs autres pays européens lors d'une autre épidémie due à une souche rare de Salmonella. Les infections à Salmonella Mikawasima ont été liées par séquençage du génome complet mais la source de l'infection n'est pas encore connue.

Les malades vivent dans 12 comtés. La date la plus récente connue de l'apparition de la maladie est le 24 octobre. On a signalé des patients dans tous les groupes d'âge, âgés de 4 à 89 ans. Un peu plus de femmes que d'hommes ont été malades.