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jeudi 21 juillet 2022

Bonne nouvelle, le Journal of Food Protection en accès libre à parir de janvier 2023

Bonne nouvelle pour tous ceux qui s’intéressent à la sécurité des aliments, voici que «L'IAFP va mettre sa revue en accès libre», source Food Safety News.

Le Journal of Food Proection sera publié à partir de janvier 2023 en accès libre, a annoncé mercredi l’International Association for Food Protection (IAFP).

L'IAFP a dit que le Journal of Food Protection sera publié en tant que revue en libre accès avec Elsevier, la société d'édition universitaire basée aux Pays-Bas spécialisée dans le contenu scientifique, technique et médical. Ses produits comprennent des revues telles que The Lancet, Cell, la collection de revues électroniques ScienceDirect, Trends, la série Current Opinion, la base de données de citations en ligne Scopus, l'outil SciVal pour mesurer les performances de la recherche, le moteur de recherche ClinicalKey pour les cliniciens et ClinicalPath un service de soins en cancérologie.

Une publication est définie comme «en accès libre» lorsqu'il n'y a pas d'obstacles financiers, juridiques ou techniques à son accès, c'est-à-dire lorsque n'importe qui peut lire, télécharger, copier, distribuer, imprimer et rechercher dans les informations, ou l'utiliser dans l'éducation ou de toute autre manière dans le cadre des accords juridiques.

«La mission de l'IAFP est de fournir aux professionnels de la sécurité des aliments du monde entier un forum pour échanger des informations sur la protection de l'approvisionnement alimentaire. La décision de l'IAFP a été motivée en partie par la volonté du comité de rédaction de rendre la recherche essentielle de JFP ouverte à tous et d'atteindre le public le plus large dans tous ses secteurs, dans les entreprises, le gouvernement et l'éducation» selon l'annonce. «Alors que les numéros précédents du Journal of Food Protection de plus de cinq ans ont été rendus gratuits à lire en ligne, les données d'utilisation ont explosé, confirmant un besoin pour le contenu. Cela inclut deux titres précédents de JFP : Journal of Milk and Food Technology (1947-1976) et Journal of Milk Technology (1937-1946)

«La croissance notable du nombre d'auteurs qui choisissent l’accès libre indique un désir de voir leur contenu librement accessible à tous. Dans le modèle actuel, tous les auteurs paient déjà des frais de page. Ces frais seront remplacés par des frais de publication d'articles de 1 600 dollars pour les membres de l'IAFP, pour lesquels les articles deviendront entièrement accessibles dès leur publication. Selon ce modèle, les auteurs peuvent également partager leurs recherches plus largement, sans paywall (accès payant) ni problèmes de droits d'auteur.

Après une exploration et un examen approfondis de ces options, le conseil d'administration de l'IAFP a choisi de travailler avec Elsevier sur la base de son expérience de la transition des revues par abonnement vers des revues en libre accès et de la force de leur plate-forme qui contribuera à accroître la découverte et la visibilité du contenu JFP. L'accord réduira le coût de la publication en accès libre pour les membres et les non-membres.

L'IAFP a hâte de rendre toutes les études publiées dans JFP disponibles pour que tout le monde puisse les lire, les télécharger, les copier et les distribuer.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

jeudi 9 mai 2019

Sécurité des aliments et fromages au lait cru en France

Voici une liste qui comprend les fromages au lait cru qui ont fait l’objet d’un retrait/rappel en France depuis le début de l’année 2019 :
  • Escherichia coli O26
3 mai 2019 : rappel de fromages de chèvre Sainte Maure de Touraine AOP au lait cru
2 mai 2019 : rappel et extension de rappel de Saint-Félicien ou des Saint-Marcellin ainsi que d’autres fromages produits et commercialisés par La Fromagerie Alpine en liaison suspectée avec des cas de SHU
27 avril 2019 : rappel de Saint-Félicien et de Saint-Marcellin de La Fromagerie Alpine en liaison suspectée avec des cas de SHU
10 avril 2019 : retrait de la vente des fromages fermiers de chèvre AOP au lait cru Pouligny Saint-Pierre commercialisés sous la marque P. Jacquin et Fils
26 mars 2017 : rappel d’un lot suspect de fromages Crottin de Chavignol par la société LHT
  • Escherichia coli O157:H7
21 avril 2019 : rappel de fromages fermiers de chèvre au lait cru de EARL Le Moulin de la Fosse
11 mars 2019 : rappel de Camembert Normandie AOP 250G de marque MOULIN de CAREL
8 mars 2019 : rappel de Camembert Normandie AOP 250G de marque JORT
1er mars 2019 : rappel de fromages fermiers de chèvre AOP au lait cru Valençay et Petit Valençay commercialisés sous la marque Hardy Affineur
  • Salmonella
27 février 2019 : rappel de fromages Reblochon de Savoie AOP fruitier 450g de marque Pochat & Fils 
  • Listeria monocytogenes
10 avril 2019 : rappel massif de plusieurs fromages de la société fromagère de la Brie en liaison avce des cas de listériose

Il y a eu donc 11 rappels en France, mais si l’on se réfère au RASFF de l’UE au 8 mai 2019, il y a eu 19 notifications concernant des fromages au lait cru de France. 

Tous les fromages qui font l’objet d’une notification au RASFF de l’UE ne font pas l’objet d’un rappel en France pour différentes raisons ou plusieurs Etats membres de l’UE peuvent notifier  le même fromage…

Ces 19 notifications, dont 9 réalisées par la France, ont concerné des STEC pour 9 notifications, dont STEC O2 (1), STEC O157:H7 (1), STEC O26  (4), STEC sans autre information (2), STEC O136 (1), 8 ont concerné Listeria monocytogenes, 1 notification a concerné la présence de Salmonella et une notification a eu pour objet la présence de corps étranger métallique.

Parmi les 19 notifications, deux sont très récentes, 7 et 8 mai 2019, et concernent les fromages Chaource  (STEC) et Crottin de Chavignol (Listeria monocytogenes).

A noter un rappel le 8 mai 2019 de Chaource par les autorités sanitaires du Luxembourg pour cause de STEC et le 9 mai par l'AFSCA de Belgique et le 10 mai par les autorités d'Allemagne. Voir en fin d'article le complément du 11 mai 2019.

Un communiqué du ministère de l’agriculture du 30 avril 2019  informe à propos de la « Consommation de fromages à base de lait cru : rappel des précautions à prendre ». J’ai indiqué ici ce qu’il fallait penser de cette communication.

Cela étant, cette communication est reprise par les préfectures et en voici un exemple significatif, ci-dessous, émanant de la préfecture du Pas-de-Calais avec ce communiqué du 2 mai 2019 sur la prévention de la consommation de fromages au lait cru pour les enfants de moins de 5 ans :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Vous aurez noté que Listeria monocytogenes est absent des germes pathogènes cités …

A noter que pour les 11 cas d'enfants atteints de SHU en mai 2018, il s'agirait d'enfants ayant consommé des reblochons contaminés par E. coli O26, dont l'un est décédé.

Voici que le nouveau directeur général de l’alimentation a signé une nouvelle note de service (DGAL/SDSSA/2019-365) sur la Prévention de la consommation de fromages au lait cru par les enfants de moins de 5 ans.
a) Lait cru et fromages au lait cru
Des épidémies d’infections à EHEC en lien avec la consommation de fromages au lait cru ont été rapportées en France à plusieurs reprises, notamment en mai 2018 (11 enfants atteints de SHU dont l'un est décédé) et en avril 2019 (13 enfants atteints de SHU, dont plusieurs ont développé des complications neurologiques – bilan provisoire au 30/04/2019).
Les ministères de la santé et de l'agriculture ont convenu d'un message de prévention qui est le suivant :
  • le lait cru et les fromages au lait cru présentent un sur-risque important d'infection bactérienne chez l'enfant, surtout pour les moins de 5 ans ; ce sur-risque diminue avec l'âge jusqu'à 15 ans où il rejoint la normale, d'après les études ;
  • les enfants de moins de 5 ans ne doivent en aucun cas consommer ces produits, les cas observés ces dernières années confirment la sensibilité des enfants de cette tranche d'âge, chez lesquels les symptômes peuvent être dramatiques ;
  • ces préconisations sont également valables pour les autres populations à risque : femmes enceintes ou personnes immunodéprimées ;
  • les qualités nutritionnelles de ce type de produits, récemment soulignées par l'INRA, ne doivent en aucun cas occulter le risque sanitaire. 
Les fromages au lait cru à pâte pressée cuite tels que le Gruyère, le Comté, l'Emmental ou le Beaufort, dont le processus de production comporte un traitement thermique, ne sont pas concernés par ces recommandations.
b) Steaks hachés
La note d'information interministérielle (DGS + DGAL) annexée à l'IT DGAL/SDSSA/O2007-8001 du 13 février 2007 reste toujours d'actualité : face au risque de syndrome hémolytique et urémique, « il faut impérativement, pour les consommateurs sensibles, cuire à cœur les steaks hachés c'est-à-dire à 65°C ». 
Rappelons (une fois de plus) ce que l’Anses rapporte dans la fiche sur l’Hygiène domestique de février 2013, à propos de la cuisson des aliments et en particulier les steaks hachés,
La cuisson des aliments permet une forte réduction de la charge microbienne si la température à cœur des aliments est élevée.
 La cuisson « saignant » d’un steak haché n’est pas suffisante pour assurer une protection en cas de contamination par un pathogène. Il est fortement déconseillé aux enfants de moins de 5 ans et aux personnes immunodéprimées de consommer le steak haché non cuit à cœur (L’atteinte d’une température de 70°C à cœur, mesurée à l’aide d’un thermomètre, est usuellement recommandée aux professionnels de la restauration collective. Un savoir-faire est nécessaire pour réaliser correctement une telle prise de température.) Les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées doivent bien cuire tout type de viande.
Ou encore ici avec cette information de l'Anses:

Les STEC sont par ailleurs sensibles à la température. La cuisson est donc susceptible de détruire partiellement ou totalement les STEC contenus dans un aliment. Différentes instances de sécurité sanitaire recommandent de maintenir une température à cœur de 70°C pendant 2 minutes pour la cuisson pour les steaks et steaks hachés de bœuf. Il est donc recommandé d'assurer une cuisson à cœur des steaks hachés, notamment ceux destinés aux jeunes enfants.
A suivre …

Complément du 11 mai 2019A noter, un rappel le 8 mai 2019 de Chaource par les autorités sanitaires du Luxembourg pour cause de STEC et le 9 mai par l'AFSCA de Belgique et le 10 mai en Allemagne. La Suisse a rapporté qu'il s'agit de E. coli O116:H28 dans une notification au RASFF de l'UE.

Quatre épidémies et rappels concernant E. coli O26 et les fromages au lait cru en France ont été rapportés sur ProMed, 29 avril 201921 décembre 2018,1er juin 2018 et 11 mai 2018.

Mise à jour du 2 juillet 2019. Victoire des experts de l'Anses sur la com de l'Anses, il n'est plus écrit sur le lien mentionné ci-dessus
Différentes instances de sécurité sanitaire recommandent de maintenir une température à cœur de 70°C pendant 2 minutes pour la cuisson pour les steaks et steaks hachés de bœuf. Il est donc recommandé d'assurer une cuisson à cœur des steaks hachés, notamment ceux destinés aux jeunes enfants.
Mais,

... un mode de cuisson des steaks hachés plus adapté aux jeunes enfants permettrait une réduction significative du risque (cuisson à cœur à une température de 70°C).

mercredi 13 février 2019

Les données de l’EFSA en accès libre. Un pas pour plus de transparence

En effet, dans le cadre de la revue du règlement général de la sécurité alimentaire (règlement CE N° 178/2002), il a été retenu de faciliter l'accès des citoyens aux informations scientifiques utilisées dans le cadre des différents processus d'autorisation européens au niveau de la chaîne alimentaire.
Par ailleurs la Commission aura les moyens pour demander des études de vérification à l'EFSA dans des cas de controverse scientifique. 
Les Etats membre de l'Union auront un rôle plus important à jouer au niveau de la gouvernance de l'EFSA et de la désignation des experts chargés de l'évaluation des dossiers scientifiques. 
La communication sur l'analyse des risques sera améliorée en impliquant EFSA, Commission et Etats membre. 
Bonne nouvelle, très bonne nouvelle même, « Les données de l’EFSA partagées sur une plateforme en libre accès », selon un communiqué de l'EFSA du 13 février 2018

L'EFSA dit avoir « franchi une étape importante dans ses efforts pour devenir une organisation scientifique totalement transparente en s'engageant à publier les données qu'elle utilise dans les programmes de surveillance et les enquêtes à l’échelle de l’UE, ainsi que dans bon nombre de ses évaluations du risque. »

ooOOoo

Dans un rapport publié, l'EFSA explique comment elle entend partager les données qu’elle collecte dans des domaines tels que les habitudes de consommation alimentaire, les résidus de pesticides dans les aliments, les contaminants chimiques et les additifs dans les aliments, les foyers épidémiques de maladies d'origine alimentaire ou encore la résistance aux antimicrobiens.

Les données seront disponibles sur la plateforme Knowledge Junction, un référentiel ouvert organisé par l'EFSA et créé pour améliorer la transparence, la reproductibilité et la réutilisation des preuves utilisées dans les évaluations des risques liés à la sécurité de l’alimentation humaine et animale. Les premiers fichiers de données seront publiés cette année.

La Knowledge Junction est une communauté de connaissances hébergée sur la plateforme Zenodo et elle est accessible à toute personne disposant d'un navigateur Web.

Mary Gilsenan, chef de l'unité chargée de la gestion des données à l’EFSA, commente : « La mise à disposition de ces données librement accessibles marque un jalon important pour les États membres qui fournissent une grande partie des données que nous utilisons dans nos travaux, et pour l’EFSA elle-même. »

« Pour la première fois, lorsque nous publierons certaines productions scientifiques, nous mettrons simultanément à disposition toutes les données utilisées lors de l'évaluation. Ceci aura pour résultat un processus de publication réactif qui permettra d’exploiter des données comparables, interopérables et accessibles. »

Outre le fait qu’elle remplisse un des objectifs stratégiques clés de l'EFSA – élargir son socle de preuves et maximiser l'accès aux données – cette initiative s'inscrit dans le cadre d’efforts plus vastes déployés par l'Union européenne pour promouvoir le libre accès du public aux données et aux informations.

Mary Gilsenan ajoute : « Le libre accès aux données est un facteur clé pour la transparence, la responsabilisation et une prise de décision éclairée. Passer d'un système d'accès aux données à la demande à une approche proactive de libre accès par défaut est une évolution positive pour l’EFSA et pour toutes nos parties prenantes. »

Le rapport a été rédigé par des spécialistes en données de l'EFSA, en étroite consultation avec des experts et des autorités des États membres de l'UE.

Le rapport passe également en revue les mesures prises individuellement par les pays pour fournir un accès public aux données gouvernementales. Les organisations nationales responsables de la sécurité de l’alimentation humaine et animale ont adopté différentes approches en la matière, mais la disponibilité des données augmente d'année en année.

« Nous espérons que ce rapport contribuera à promouvoir l'adoption d'une politique ouverte en matière de données dans le domaine de la sécurité alimentaire en Europe », a déclaré Mary Gilsenan. « Le libre accès aux données peut aider les consommateurs à faire des choix alimentaires sains, à améliorer les systèmes de surveillance de la sécurité des aliments et à stimuler l’innovation dans le secteur de la production alimentaire ».