Des
experts ont élaboré un document avec des étapes pour aider les
parties prenantes à gérer les risques en matière de sécurité des
aliments sur les marchés traditionnels.
Le
rapport (40 pages) contient des orientations sur la promotion d'aliments sains et sûrs
sur les marchés traditionnels de la Région européenne de
l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela implique
d'identifier les problèmes de sécurité des aliments, de décider
des priorités d'amélioration, de trouver des interventions,
d'élaborer un plan d'action, de mettre en œuvre des interventions
et de surveiller les performances.
Le
public cible est constitué des parties prenantes de ces lieux,
y compris les décideurs politiques locaux et les autorités de
gestion du marché, les experts et universitaires en matière de
santé et de sécurité des aliments, les dirigeants des communautés
locales, les vendeurs et les travailleurs du marché.
Ces
marchés sont d'importantes sources de nourriture pour des millions
de personnes dans la Région européenne de l'OMS, mais ils ont
également été associés à des épidémies d'origine alimentaire
et zoonotique, y compris le COVID-19. Cette région de l'OMS comprend
53 pays alors que seuls 27 pays font partie de l'Union européenne.
Facteurs
à considérer
L'établissement
et le maintien d'un marché alimentaire traditionnel sûr dépend de
son état en termes d'emplacement, de disposition, d'installations et
d'équipement; services d'inspection et d'application basés sur les
risques, l’hygiène alimentaire et la formation des vendeurs du
marché, les pratiques de préparation et de cuisson des aliments
prêts à consommer, la sensibilisation des personnels
et des clients à la sécurité
des aliments, les plans d'intervention d'urgence
efficaces et la capacité des gouvernements et des autorités de
marché à utiliser au mieux les ressources existantes, selon le
rapport.
Il
est reconnu que les marchés sont diversifiés en termes
d'organisation, d'agencement et d'approvisionnement alimentaire, et
les pays ont différentes manières de traiter les problèmes de
sécurité des aliments.
Pour
empêcher la propagation de maladies infectieuses les personnels
et le public doivent être conscients des
pratiques d'hygiène personnelle recommandées, telles que le
nettoyage et la désinfection fréquents des surfaces de travail, et
éviter le contact avec des animaux vivants et des surfaces
potentiellement contaminées.
En
2010, on estime que 23 millions de personnes sont tombées malades et
4 700 sont décédées des suites de la consommation d'aliments
contaminés dans la Région européenne de l'OMS.
Certains
marchés sont permanents avec des emplacements fixes, mais d'autres
sont temporaires et mis en place sur une base ad hoc. Sur les
marchés traditionnels, les aliments vendus comprennent généralement
des produits comme les fruits, les légumes, les céréales, la
viande, la volaille, le poisson, les œufs, les produits laitiers et
les boissons. Beaucoup vendent également une gamme d'aliments prêts
à consommer.
La
base juridique d'une alimentation sûre sur les marchés
traditionnels doit déterminer les obligations de gestion des risques
liés à la sécurité des aliments et à la nutrition, définir les
rôles et responsabilités des parties prenantes, adopter des
approches fondées sur les risques et permettre des mises à jour à
mesure que les circonstances changent et que de nouveaux problèmes
alimentaires apparaissent.
Exemples
de problèmes et mesures de
réduction
Les
actions à court terme visant à minimiser le risque de contamination
croisée entre les animaux vivants, les aliments prêts
à consommer et les humains comprennent la
surveillance vétérinaire de l'abattage des animaux et la séparation
des zones de vente et d'abattage de celles ouvertes au public. Les
étapes à moyen et long terme comprennent la formation et
l'élimination progressive de la vente et de l'abattage d'animaux
vivants, selon les experts.
La
vente d'animaux vivants sauvages et domestiques d'élevage peut être
acceptable si les réglementations en matière de santé et de
bien-être des animaux, les mesures de biosécurité et les normes
d'hygiène des aliments et de la viande sont respectées pendant la
production, la transformation et la commercialisation.
Les
moyens rapides d'améliorer la gestion des incidents et des urgences
liés à la sécurité
des aliments comprennent l'élaboration et l'analyse de procédures
de rappel et de retrait d'aliments potentiellement contaminés. Les
mesures à plus long terme comprennent des plans d'intervention
d'urgence en matière de sécurité des aliments et des procédures
de communication entre les vendeurs, les autorités de marché et les
agences de santé en cas d'incidents liés à la sécurité des
aliments.
Les
mesures à court terme pour remédier à la faible application des
exigences réglementaires comprennent l'établissement d'une liste
des entreprises sur le marché et leur classement en fonction du
risque de sécurité des aliments et de non-conformité et la
création d'un système d'enregistrement des inspections à utiliser
comme base pour effectuer des inspections alimentaires fondées sur
les risques. Selon le rapport, les étapes à plus long terme sont
des programmes de formation pour les inspecteurs alimentaires et les
vétérinaires.