Affichage des articles dont le libellé est produits biologiques. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est produits biologiques. Afficher tous les articles

mercredi 17 mai 2023

Inde : Les mesures de contrôle des produits bio ne sont pas appliquées de manière permanente et efficace, selon un audit de l’UE

Résumé du rapport final d'un audit en Inde du 14 au 25 novembre 2022 afin d'évaluer l'application des règles de production biologique, l'efficacité du système de contrôle de la production biologique et la supervision effectuée par l'autorité compétente.

Résumé
Ce rapport décrit les résultats d'un audit de la DG Santé et sécurité alimentaire réalisé en Inde du 14 au 25 novembre 2022 afin d'évaluer la certification des produits biologiques destinés à l'exportation vers l'UE.

Les objectifs de l'audit étaient 1) de vérifier que les règles de production appliquées en Inde sont bien celles du National Program for Organic Production (NPOP), qui a été transmis à la Commission européenne et reconnu par l'UE comme équivalent pour certains produits ; 2) vérifier que les mesures de contrôle, reconnues par la Commission comme ayant une efficacité équivalente à celle de l'UE, ont été appliquées de manière permanente et efficace ; et 3) vérifier que l'Autorité de développement des exportations de produits alimentaires agricoles et transformés (APEDA) a renforcé son système de contrôle à la lumière de l'occurrence importante de la contamination par l'oxyde d'éthylène dans différents produits biologiques, en particulier les graines de sésame.

L'équipe d'audit a constaté qu'il existe une structure globale en place avec tous les éléments nécessaires au contrôle des produits biologiques, y compris un système informatique sophistiqué pour superviser les contrôles et assurer la traçabilité. En outre, en réponse aux découvertes dans l'UE d'oxyde d'éthylène dans les graines de sésame en particulier, l'APEDA a pris les mesures appropriées en répertoriant six produits à haut risque (graines de sésame, gingembre, graines d'amarante, poudre de psyllium, quinoa et graines de lin), pour lesquels des contrôles supplémentaires doivent être effectués, y compris l'analyse de chaque envoi exporté pour les pesticides et l'oxyde d'éthylène.

Cependant, il existe de nombreuses faiblesses dans la supervision et la mise en œuvre des contrôles à différents niveaux. Le plus important est que les récents contrôles inopinés de l'APEDA ainsi que les propres conclusions de l'équipe d'audit montrent un degré élevé de non-conformité avec le NPOP au niveau des groupements de producteurs et une mauvaise qualité des inspections. Cette dernière est assurée à la fois par les inspecteurs internes des groupements de producteurs et par les inspecteurs des organismes de contrôle supervisés de l'APEDA. Cela indique un manque de contrôle et d'application de la part de l'APEDA, qui n'a pas non plus satisfait aux exigences du NPOP ces dernières années concernant l'intensité de la supervision des organismes de contrôle.

D'autres lacunes dans la performance de l'un ou des deux organismes de contrôle visités incluent une évaluation inadéquate des risques des opérateurs, le manque d'évaluation des performances du personnel, un échantillonnage et des tests défectueux (même si le nombre total d'échantillons est approprié), un suivi incohérent des résultats des résidus, l'absence d'un catalogue de sanctions et la faiblesse de l'application contre les groupes de producteurs dans leur ensemble.

En conclusion, alors que les règles de production du NPOP, reconnues équivalentes par la Commission européenne, sont appliquées, les mesures de contrôle reconnues par la Commission comme ayant une efficacité équivalente à celle de l'UE ne sont pas appliquées de manière permanente et efficace. Cela réduit considérablement les garanties que les envois exportés soient bien biologiques.

Le rapport formule des recommandations aux autorités indiennes et aux organismes de contrôle visant à remédier aux lacunes identifiées et à renforcer les contrôles.

NB : photo d'illustration

Commentaire
Vous aurez noté l'humour des auditeurs de l'UE avec cette phrase, à la lumière de l'occurrence importante de la contamination par l'oxyde d'éthylène dans différents produits biologiques, en particulier les graines de sésame. Des dizaines de milliers de rappels sont une occurrence importante ...
Cela étant, il y a toujours des notifications au RASFF de l'UE concernant la présence d'oxyde d'éthylène.

Mise à jour du 30 mai 2023
On lira cet article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News, «Un audit de l'UE porte sur l'oxyde d'éthylène et Salmonella dans les graines de sésame d'Inde.»

mardi 28 mars 2023

Histoires vraies : Après plus d’un an de commercialisation, rappels de trois produits diététiques bio pour cause de présence de deux pesticides

Voici une histoire de rappels qui ne s’invente pas, car tout se trouve dans le recueil des rappels de RappelConso en France, édition spéciale 2023 !

En raison de la détection de 2 pesticides sur un produit «BIO», RappelConso, qui nous veut du bien, nous informe, certes un peu tardivement, le 28 mars 2023 de trois rappels de produits dans la catégorie Diététique et Nutrition. Voir les produits sur l’image ci-dessus.

Il y a eu 55 produits rappelés dans cette catégorie depuis le début de l’année 2023 pour cause principalement liée à la présence de pesticides, dont 49 pour le seul mois de mars 2023 (mois encore en cours).

L’autre particularité des trois rappels est que ces produits étaient sur le marché depuis plus d’un an. En efftet, ces produits étaient en vente depuis le 1er mars 2022 ! La fiche de rappel nous dit que la commercialisation a cessé le 31 octobre 2022.

Rassurez-vous, puisqu’au niveau du consommateur, on vous dit,
- Ne plus consommer
- Rapporter le produit au point de vente
- Contacter le point de vente
Contacter le service consommateur

Elle est pas belle la vie avec RappelConso ?

Un dernier point, les produits concernés par le rappel sont sensés «contribuer à la santé de la peau et du foie. La fumeterre est un amphocholérétique, qui régule le fonctionnement du foie et qui intervient sur la vésicule biliaire.» Ah bon !

dimanche 16 février 2020

Evaluation de l'application des normes de production biologique et des mesures de contrôle appliquées par un organisme de contrôle en Turquie, selon un audit de l'UE



Voici ci-dessous son résumé.

Ce rapport décrit les résultats d'un audit de la DG santé et sécurité alimentaire réalisé du 14 au 23 octobre 2019 afin d'évaluer l'application des normes de production biologique et des mesures de contrôle appliquées par un organisme de contrôle en Turquie.

Le bureau de l'organisme de contrôle en Turquie est autonome pour certifier les opérateurs et délivrer des certificats d'inspection pour l'exportation vers l'UE. Il est soumis à la supervision et à l'audit du siège de l'organisme de contrôle. Tous les opérateurs sous contrôle sont soumis à des inspections annuelles, y compris les producteurs individuels de groupements de producteurs.

Des inspections et des échantillonnages supplémentaires sont prévus selon une évaluation des risques appropriée et effectués en nombre dépassant de manière significative le minimum requis. Les inspections observées par l'équipe d'audit ont été bien préparées et réalisées par du personnel qualifié disposant de la supervision et du soutien nécessaires à la réalisation des travaux.

Compte tenu du nombre élevé d'échantillons de terrain positifs pour les substances non autorisées, la méthode mise en œuvre pour l'échantillonnage sur le terrain n'est pas la plus idéale pour évaluer si la cause est la dérive de pulvérisation des champs conventionnels voisins. Il y a également eu des cas de non-conformités récurrentes ou tardives détectées et un suivi lent. Enfin, lorsque les certificats d'inspection sont délivrés, les contrôles par rapport aux rendements estimés ne sont pas suffisamment systématiques.

Si ces lacunes doivent être corrigées et que le rapport formule des recommandations à cet effet, dans l'ensemble, l'organisme de contrôle applique les mesures de contrôle pour lesquelles il a été reconnu par la Commission; et les règles de production appliquées aux catégories de produits énumérées à l'annexe IV du règlement (CE) no1235/2008 de la Commission sont également celles pour lesquelles l'organisme de contrôle a été reconnu.

mardi 1 janvier 2019

Devons-nous être encore surpris par la « fraude liée au bio » ?



Cet article fait suite à un audit de l’UE en Belgique, mais dans sa partie finale, l’auteur souligne les problématiques du bio rencontrées sur le terrain, et notamment la possibilité de pratiques frauduleuses …

Un audit de l’UE en Belgique sur la production et l'étiquetage bio : Devons-nous être encore surpris par la « fraude liée au bio » ?

Le présent rapport décrit les résultats d’un audit effectué en Belgique du 19 au 29 septembre 2017 par la DG Santé et sécurité alimentaire conformément aux dispositions du règlement  (CE) nº882/2004 relatif aux contrôles officiels portant sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.

L’objectif de l’audit était d’évaluer les contrôles de la production biologique et de l’étiquetage des produits biologiques.
Le système de contrôle de la production biologique n’est que partiellement mis en place en Belgique. Aucune autorité compétente n’est chargée des contrôles à l’importation des produits biologiques, les contrôles du marché portent uniquement sur le suivi des plaintes et les organismes de contrôle ne font pas l’objet d'une inspection annuelle par l’ensemble des autorités compétentes régionales. Si les inspections effectuées par les organismes de contrôle auprès des opérateurs sont globalement efficaces et si le nombre d’inspections et de prélèvements supplémentaires et inopinés va largement au-delà des exigences de l’UE, l’application de mesures d’exécution est faible, en particulier dans le cas d’irrégularités graves et récurrentes. Conjuguée à la probabilité que des irrégularités ne soient pas notifiées aux autorités compétentes ou ne fassent pas l’objet de leur part d'une enquête approfondie, cette situation nuit à l’efficacité du système de contrôle. 
Le rapport adresse aux autorités compétentes des recommandations visant à remédier aux manquements constatés et à améliorer la mise en œuvre des mesures de contrôle :

De faibles contrôles à l'importation sont la principale porte d'entrée des activités frauduleuses. Le marché des produits biologiques revêt une énorme dimension au sein de l'UE et nous ne pouvons pas compter sur la production interne pour couvrir les besoins en matières premières. Certains produits sont en grande quantité ou principalement importés : c'est le cas par exemple de nombreuses semences et céréales, lentilles, les fruits à coque …

La nature hybride des organismes de contrôle (OCs) constitue également une faiblesse majeure : dans la plupart des États membres, il s'agit d'organismes privés investis d'une fonction publique (c'est-à-dire qui effectuent les contrôles pour les autorités compétentes). Cela signifie qu'ils ont l'obligation de signaler les irrégularités aux autorités compétentes (ACs), mais ils rivalisent également avec les autres OCs pour survivre sur le marché. Par conséquent, ils pourraient ne pas être aussi désireux de partager des informations sur les enquêtes, en particulier sur des cas sensibles, avec les AC. Ils ont souvent tendance à protéger les exploitants du secteur alimentaire certifiés, qui sont aussi, dans une certaine mesure, leurs « clients » ; la faible supervision des ACs sur les OCs peut favoriser l'illégalité et permet en tout état de cause une gestion moins transparente des cas de non-conformité.

La bonne nouvelle est que, dans la plupart des pays, le nombre d'inspections est supérieur aux exigences de l'UE et qu'elles sont inopinées, mais d'après notre expérience sur le terrain dans plusieurs États membres, les OCs sont trop centrés sur la paperasserie et beaucoup moins sur le terrain. Un traitement illégal des cultures peut être mieux repéré sur le terrain que par un registre.

Les consommateurs et les services réglementaires ont souvent recours à l'étiquetage et à la traçabilité pour prévenir des fraudes similaires (aliments conventionnels passés en tant que produits biologiques, pays d'origine différents de ceux déclarés), mais comme ces outils ne sont que du « papier », ils sont assez faciles à simuler pour tout fraudeur expérimenté. En outre, ils augmentent les coûts finaux des produits, tout en augmentant les incitations offertes aux fraudeurs.

Le secteur de l'agriculture biologique est principalement impliqué dans ce que l'on peut appeler des « fraudes commerciales » : elles impliquent la qualité et ne risquent généralement pas de causer de risque pour la santé publique. En conséquence, à mon avis, il pourrait s'agir d'un des secteurs où les nouvelles technologies susceptibles de sécuriser les transactions tout au long de la chaîne d'approvisionnement et de renforcer la traçabilité, dont la blockchain, devraient être appliquées en premier et obtenir la meilleure valeur ajoutée.