mardi 26 mars 2019

La Suède se penche sur la cuisson des burgers



Le blog a publié différents articles sur la cuisson des hamburgers ou burgers, voir ici.

Ci-après un article de Joe Whitworth paru le 26 mars 2019 dans Food Safety News, « La Suède va examiner les recommandations de cuisson des hamburgers après un contrôle ».

Selon les autorités suédoises, plus de la moitié des restaurants contrôlés (soit 145) n'avaient pas de procédures de routine pour assurer la qualité microbiologique de la cuisson à cœur des burgers, selon les autorités suèdoises.

L’an dernier, une enquête menée par des municipalités et Livsmedelsverket (Agence nationale alimentaire de Suède) avait pour objectif de déterminer comment les restaurants manipulaient les burgers qui n’étaient pas bien cuits à cœur.

Dans le cadre d'un projet de contrôle, environ la moitié seulement des restaurants ont été jugés capable de servir des burgers sûrs non cuits à cœur. La plupart n'avaient pas mis en place de mesures visant à réduire les risques, ce qui signifie que rien ne pouvait prévenirr les bactéries à la surface de la viande d'être broyées et de se retrouver dans les hamburgers des clients.

Servir des hamburgers faits avec de la viande hachée qui ne sont pas bien cuits à cœur peut les rendre dangereux pour les consommateurs. Le principal danger pour la santé est la bactérie E. coli producteurs de shigatoxines (Shiga toxin-producing E. coli ou STEC). Les opérateurs alimentaires qui servent de tels hamburgers doivent démontrer leurs règles de routine en matière d’hygiène et leurs procédures  basées sur le hazard analysis and critical control points (HACCP) afin de minimiser les risques pour la santé du consommateur.

C'est la première fois qu'un tel projet est réalisé et Livsmedelsverket a déclaré que de nombreux clients étaient exposés à un risque inutile en raison d'une manipulation inadéquate de la viande hachée.

Ces dernières années, il est devenu de plus en plus courant en Suède que les restaurants servent des hamburgers qui ne sont pas bien cuits à cœur.

« C’est une tendance forte de consommation au cours de ces dernières années. Il est devenu courant que les restaurants servent des hamburgers pas bien cuits à cœur, non seulement dans les grandes villes mais aussi dans les petites villes », a déclaré Mats Lindblad de Livsmedelsverket.

« En premier lieu, les restaurants doivent identifier les dangers pertinents dans leurs plans de management de la sécurité des aliments fondés sur le système HACCP et prendre des mesures pour les réduire à un niveau acceptable. Les taux de E. coli dans la viande hachée crue sont généralement faibles, ce qui est bien. Cependant, les restaurants ont encore besoin d'améliorer leurs plans de management de la sécurité des aliments fondés sur le système HACCP. »

Au total, 151 restaurants ont été contrôlés, et six ont déclaré ne servir que des hamburgers bien cuits à cœur. Un restaurant a dit que tous les hamburgers étaient cuits à 76°C. La plupart des prélèvements provenaient de viande hachée bovine et deux seulement de viande hachée d’agneau.

Le pourcentage de restaurants jugés susceptibles de servir des hamburgers sûrs mais pas bien cuits à cœur était plus élevé pour ceux qui hachaient eux-mêmes leur viande (52%). Viennent ensuite ceux qui ont acheté de la viande prête à l'emploi, 32%, puis les restaurants qui ont acheté des hamburgers préparés (préfabriqués), 16%.

Parmi les raisons expliquant pourquoi les restaurants n’ont pas été en mesure de servir des hamburgers sûrs et non bien cuits à cœur, sans mesures de réduction des risques, il y a l’absence de parage, le fournisseur de viande n’a pas fourni suffisamment d’informations et le restaurant n’a pas suivi les instructions de cuisson du fournisseur qui indique que la viande doit être servie bien cuite à cœur.

Les informations sur l'origine de la viande provenant de 74 restaurants ont montré que la plupart de la viande provenait de Suède, suivie de l'Irlande, des Pays-Bas, de l'Allemagne et de la Pologne.

En Suède, environ 500 cas d'infection à E. coli entérohémorragiques (EHEC) ont été signalés en 2017 et environ 60% des cas ont été infectés dans le pays. La dernière épidémie liée à la viande bovine a débuté fin 2016 et a duré quelques mois en 2017 avec 26 personnes malades. À la fin de l'été 2018, une épidémie majeure à EHEC a rendu malade 115 personnes, mais la source de l'infection n'a pas été établie.

Dans les restaurants qui servent des hamburgers, 145 échantillons ont été prélevés et analysés pour détecter la présence de E. coli mais pas de STEC, ce qui signifie que des conclusions sur les risques pour la santé n'ont pas pu être tirées. Les résultats pour 133 restaurants étaient satisfaisants (< 50 UFC/g) et 124 étaient inférieurs à la limite de détection (< 10 UFC/g). La plus grande quantité de E. coli était de 180 CFU/g.

L'objectif national est de contrôler 500 restaurants d'ici la fin de 2019. Le projet de 2018 incluait des rapports plus détaillés à Livsmedelsverket et des prélèvements de viande hachée crue pour l'analyse de E. coli en tant qu'indicateur d'hygiène.

L'hygiène était bonne (94%) parmi les 145 restaurants du projet. Ceci couvrait le lavage des mains, l’hygiène personnelle, la conservation au froid et le nettoyage du hachoir à viande.

Seize usines de fabrication ayant livré de la viande hachée ou des hamburgers prêts à l'emploi aux restaurants ont également été visitées, mais aucune conclusion générale n'a pu être tirée en raison de la petite taille de l'échantillon.

Le projet a permis de découvrir un cas où une entreprise utilisait le numéro d'agrément d'une autre entreprise et un autre où une entreprise utilisait un ancien numéro d'agrément.

Livsmedelsverket et les municipalités examinent actuellement les recommandations existantes.

« Actuellement, Livsmedelsverket recommande aux restaurants qui servent des hamburgers qui ne sont pas bien cuits à cœur de parer au moins la surface de la viande utilisée avant de la hacher. Nous examinerons les recommandations en 2019 et, éventuellement, nous les resserrerons de sorte que la surface de la viande doive être traitée thermiquement avant d'être hachée », a ajouté Lindblad.

On lira Manger un hamburger pas assez cuit, c’est ‘comme conduire savoiture sans ceinture de sécurité’. Ne pas oublier le thermomètre !


NBLe thermomètre pour une cuisson à cœur n’est pas mentionnée, étonnant, non ?

lundi 25 mars 2019

Soyons fiers de nos agriculteurs !



« Les agriculteurs déterminés à faire face à l’agribashing », selon Le Progrès.fr du 23 mars 2019.
Le congrès de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) a été, hier vendredi (22 mars-aa) à Tossiat, l’occasion d’exprimer un ras-le-bol largement généralisé des agriculteurs face à leurs détracteurs de tous horizons.
Les agriculteurs sont en souffrance. C’est une donnée désormais acquise. Pénibilité du métier, difficultés financières, changements climatiques, avalanches de normes… Autant de paramètres auxquels les exploitants agricoles sont confrontés quotidiennement depuis des lustres et auxquels ils font face avec le courage intrinsèque de leur corps de métiers.


Mais s’il y a quelque chose que les exploitants agricoles, regroupés au sein de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, ne supportent plus, c’est cet agribashing (le fait de dénigrer l’agriculture) devenu récurrent et omniprésent dans la société actuelle.
Dans ce cadre, voici cette information fournie par La France Agricole du 25 mars 2019, des pseudo écologistes ont posé des panneaux totalement inacceptables …  
C’est un panneau, retrouvé au bord d’un champ de la coopérative Agora ce lundi 25 mars, qui affiche un nouveau slogan vengeur, sans considération pour le travail des exploitants. 
Timothée, alternant chez Agora, a raconté l’histoire sur son compte Twitter. Sur la photo, on voit un panneau en plastique sur lequel on peut lire : « Ici on cultive votre futur cancer ». Trouvé ce lundi au bord des champs, le panneau veut évidemment dénoncer, sans que l’on comprenne vraiment le fond de cette colère.


Aucun logo, aucun nom : l’acte est une dénonciation anonyme de pratiques à propos desquelles l’auteur du panneau n’a probablement pas pris le temps de s’intéresser. Et une nouvelle fois, les inquiétudes des consommateurs les conduisent à des actes par lesquels ils s’aliènent ces mêmes producteurs, qu’ils voudraient voir tellement vertueux.
Une réaction forte du ministre de l'agriculture est attendue et serait la bienvenue ...

Autre exemple très particulier que l’on m’a signalé sur M6, dans l’émission Recherche d’appart’ diffusée à 18h45 le 25 mars 2019, une personne n’a pas souhaité retenir un bien immobilier qui lui plaisait en raison de sa proximité avec un champs de maïs, à cause des pesticides, de l’agribashing par ignorance … 

Complément du 25 juillet 2019. On lira avec un grand intérêt l’article de seppi sur « Les paysans, une cible trop facile » dans La Liberté (journal romand).

Complément du 28 août 2019. On savait que passées les bornes, il n'y a plus de limites, on lira cet article de seppi, Agris = nazis... l'agribashing, ça suffit !

Face aux problèmes rencontrés, la DGCCRF embauche les consommateurs



Ce 25 mars ont été diffusés les résultats 2018 de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

La question que l’on peut se poser à la suite de la parution de l’article, « Transfert de la DGCCRF au ministère de l’Agriculture, hoax ou réalité ? », est celle-ci : Y aura-t-il un bilan 2019 de la DGCCRF ?
Au-delà de sa mission de contrôle, la communication constitue un moyen d’action complémentaire pour la DGCCRF. Elle vise à informer le consommateur pour qu’il se prémunisse contre les arnaques. Par ailleurs, afin de permettre au consommateur de prendre plus directement part à la correction des anomalies dont il pourrait être victime, et de mieux responsabiliser les professionnels, la DGCCRF développe actuellement une application de signalement de ces manquements auprès des professionnels qui souhaiteront adhérer au dispositif.
(…) Ayant par ailleurs accès à ces données, l’administration pourra mieux orienter ses contrôles envers les établissements qui font l’objet du plus grand nombre de plaintes irrésolues.
La DGCCRF demande « une plus grande responsabilisation des consommateurs », je lui, dis « Non merci ! ».

C’est aussi l’aveu que la DGCCRF dans le schéma actuel dans lequel elle s’est elle-même mise n‘y arrive plus, c’est la fin d’une époque …

A lire aussi page 38 du document de la DGCCRF, le paragraphe « Le consommateur, partenaire de la DGCCRF » dans lequel la DGCCRF vante les mérites supposés de Signal Conso, voir les articles de la « Saga Signal Conso » sur le blog ici.

La plus grande responsabilisation des consommateurs et des professionnels ainsi obtenue permettra à la DGCCRF de se recentrer sur la recherche et la sanction des fraudes qui portent atteinte à la sécurité des consommateurs, notamment les plus vulnérables et à l’ordre public économique.

C’est curieux cette manie d’inverser les priorités d’abord les consommateurs puis ensuite les professionnels …

Les résultats 2018 de la DGCCRF signifient pas d’information sur le nombre d’agents sur le terrain (secret défense), quand aux contrôles, ils sont à la baisse …
  • 543 000 vérifications (551 251 en 2017)
  • 111 600 établissements contrôlés (112 585)
  • 12 600 sites internet contrôlés (+ 2 % par rapport à 2017  avec 12 414)
  • 330 000 résultats d’analyses en laboratoire (versus 315 000 en 2017)
  • 128 500 manquements et infractions constatés (+ 2 %). Pas de chiffre dans le bilan 2017. 
Pour justifier cette baisse, la DGCCRF nous explique ainsi le tour de passe-passe, « Malgré la réduction des effectifs de la DGCCRF en 2018, le nombre de résultats d’analyses et surtout le nombre de manquements et d’infractions constatés sont également en augmentation. »

Les consommateurs se lasseraient-ils des réclamations ?
  • 71 333 réclamations de consommateurs en 2017 versus 64 607 en 2018.
Au niveau de la sécurité des consommateurs, les alertes de produits alimentaires en 2018 ont fortement augmenté (un parallèle peut être fait avec la DGAL qui aussi constaté une forte augmentation en 2018 avec « 1 270 alertes sur des produits alimentaires »), 706 alertes dont 543 alertes ayant une origine nationale dont 11 % ont concerné d’autres États membres de l’Union européenne.


En 2017, il y avait eu 575 alertes dont 405 alertes ayant une origine nationale dont 10 % ont concerné d’autres États membres de l’Union européenne.

Mais aucune tentative de réponse sur comment en est-on arrivé là ? 

On ne fait que constater et on demande aux consommateurs de palier les carences des services officiels, consternant !

Complément. Pour un compte-rendu des résultats 2018 de la DGCCRF, voir cet article du Figaro ...


On lira aussi dans acteurs publics.com, Avenir de la DGCCRF : une mission interinspections entre en piste ... et chose assez incroyable La DGCCRF fait appel au privé pour l’épauler dans sa transformation ...


On découvre aussi dans cet article du Parisien.fr du 25 mars 2019, « Que les consommateurs n’hésitent pas à signaler des fraudes à la DGCCRF », selon la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des F
inances ...

Hygiène des mains et tatouage


L’Autorité de sécurité sanitaire des aliments et des consommateurs  des Pays-Bas (NVWA) a proposé le 22 mars 2019 un article sur « L'hygiène des mains », mais pas pour n’importe quel métier, celui de tatoueur … avec une vidéo à la clé …
Une vidéo montre à quels moments vous devez vous laver les mains, comment le faire correctement, quand vous devez vous désinfecter les mains et comment vous reconnaissez les désinfectants autorisés pour les mains.

En tant qu’artiste tatoueur, votre profession est votre passion et vous garantissez la qualité de votre travail.

Une guérison réussie du tatouage est d’une grande importance pour la qualité finale. Le fait que vous travailliez de manière hygiénique conformément aux consignes d'hygiène fait partie de votre savoir-faire d'artiste tatoueur.

Travailler de manière hygiénique signifie que vous vous lavez les mains à heures fixes et de la bonne manière.

L'hygiène des mains est l'une des mesures les plus importantes pour prévenir la propagation d'agents pathogènes, tels que l'hépatite B.

En tant que tatoueur, vous vous lavez les mains à des heures précises :
  • Juste avant et après le tatouage.
  • Avant et après avoir pris soin du tatouage.
  • Avant et après le port de gants.
  • Si vos mains sont visiblement ou visiblement sales.
  •  Après passage aux toilettes, la toux, les éternuements
Vous vous lavez les mains à l'eau courante avec du savon liquide. Vous les séchez avec du papier absorbant.

Vos mains ne sont pas toujours visiblement sales? Alors, vous pouvez choisir de les désinfecter au lieu de les laver. Utilisez un désinfectant pour les mains avec un numéro de normalisation pour cela.

Lorsque vous vous lavez les mains, mettez des gants en latex ou en nitrile non poudrés.

Vérifiez si les deux codes « EN 455 » et « EN 374 » figurent sur la boîte, alors, vous savez que vous utilisez les bons gants.

Si vous ou le client avez une allergie au latex, utilisez des gants en nitrile.

Les consignes d'hygiène pour le tatouage sont disponibles sur le site Internet du RIVM (Institut national néerlandais pour la santé publique et l'environnement). Là, vous pouvez lire de nouveau les règles précises.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Sur le sujet, on lira :
Le tatouage et le piercing concernent une part croissante de la population française (10% de la population générale et 20% de la population entre 25 et 34 ans portaient au moins un tatouage en 2010 - source IFOP).
Ces pratiques comportent des risques pour la santé liés aux pratiques et aux produits. Le risque de transmission de virus par le sang (virus des hépatites B et C, virus de l’immunodéficience humain) et d’infections bactériennes peut être maîtrisé par le respect de mesures d’hygiène. La réglementation limite par ailleurs l’emploi de certains produits et substances dans les encres de tatouage afin de prévenir les risques toxiques.